7.3.2.2 Les projets de prise en corn pte des enjeux
écologiques, environnernentaux et sociaux
L'organisation internationale de normalisation (ISO) a
développé le premier audit en Europe prenant en compte
l'environnement. C'est en 1991 qu'un pôle environnement a
été établi au sein d'ISO et la famille de normalisation
environnementale ISO 14000 a été créé. (cf.
www.iso.org et annexe 4) En
1993, une initiative de l'Union Européenne fait entrer en vigueur l'EMAS
(Eco Management and Audit Scheme) qui permet aux entreprises industriels de
participer volontairement à l'audit environnemental. Cependant, cet
audit vise à promouvoir une croissance économique en
protégeant l'environnement. Donc, il s'intègre
complètement dans le développement durable dans son premier sens
du terme. En 2001, l'EMAS II amène des modifications importantes et est
dorénavant applicable pour toutes les organisations. De plus, les
exigences au sujet du management environnemental d'ISO 14001 ont
été reprises pour faciliter aux différentes structures le
passage de l'ISO à l'EMAS.
En 2003, une version test d'un audit de domaines skiables a
été menée par la fondation pronatura-proski. Les sites
test étaient la station de Malbun en Liechtenstein, la station de Planai
à Schladming en Autriche, et la station d'Adelboden en Suisse. La
méthode de l'audit dans les domaines skiables s'appuie sur les principes
fondamentaux de l'EMAS et porte essentiellement sur
la relation avec le milieu naturel et le paysage, l'
exploitation agricole et forestière ainsi que les risques naturels. Les
retombées économiques et sociales ne sont pas prises en compte.
Aujourd'hui l'audit est en application dans les stations en
Allemagne.63 (cf. l'aperçu général de la
démarche pour l'intégration des domaines skiables en annexe 5)
Egalement en 2003, un guide64 de sensibilisation
à l'environnement des stations de sports d'hiver
pyrénéennes donne des conseils pratiques par domaine concernant
les différentes réglementations à appliquer, des
propositions pour la recherche d'informations, des listes de contacts utiles et
des formulaires types pour faciliter la saisie des données. Cependant,
ce guide reste appliqué qu'à l'intérieur du massif des
pyrénéens bien qu'il soit facilement transposable à tous
les massifs français grâce à ses références
au droit français bien lisibles et très détaillées
selon les différents champs d'application. En effet, la
législation concernant les domaines skiables dans tous les pays de l'arc
alpin reste très opaque dû à une grande diversité de
différentes domaines législatives concernées.
Cependant, la convention alpine, un traité
international entré en application en 1995, a la vocation de former une
base législative commune et internationale pour la protection des Alpes.
Notamment, le protocole tourisme pourrait apporter un outil important à
des avancements dans la protection de l'environnement au sein des domaines
skiables. Mais pour l'instant la convention alpine reste très floue dans
ses propositions et est donc interprétable de diverses manières
différentes. Un bon exemple pour éclaircir ce constat est
l'article concernant les installations d'enneigement:
« Les législations nationales peuvent autoriser la
fabrication de neige pendant les périodes de froid propres à
chaque site, notamment pour sécuriser des zones exposées, si les
conditions hydrologiques, climatiques et écologiques propres au site
concerné le permettent. » (cf. convention alpine, protocole
tourisme, article 14.2)
63Plus d'informations ne seront pas disponible
officiellement avant l'automne 2007. 64rédigé par
l'Agence Régionale Pour l'Environnement de Midi-Pyrénées
avec le soutien technique de l'Agence de la Maîtrise de l'Energie et de
l'Environnement (A.D.E.M.E.), du Service d'Etudes et d'Aménagement du
Tourisme en Montagne (S.E.A.T.M.), et du Syndicat National des
Téléphériques Français (S.N.T.F.)
«... si les conditions hydrologiques, climatiques et
écologiques propres au site concerné le permettent » ne
donne aucune précision sur les circonstances réunis et
nécessaires pour interdire l'enneigement artificiel. De plus, même
si cela a été signé par les pays membres, l'application de
la convention alpine et de ses protocoles n'est pas toujours garantie. Les
domaines de ski sur les glaciers ouverts en été sont souvent
enneigés artificiellement en dehors les périodes de froid ce qui
signifie une violation de la loi mais qui ne porte aucune conséquence
pour l'instant.
Un autre exemple d'audit environnemental des stations de ski
est la grille d'analyse de la FRAPNA (Fédération
Rhône-Alpes de la Protection de la Nature) en Haute-Savoie, en Savoie et
en Isère. Ce projet a pour objectif de mettre en place une grille
d'analyse et une méthodologie afin de dresser un carnet de santé
environnemental des stations et faire ainsi le point sur les bonnes et
mauvaises pratiques des stations impliquées. Le principe n'est pas
d'attribuer un label aux stations, mais de comprendre quels sont les impacts
environnementaux des stations afin de les accompagner par la suite dans une
démarche environnementale. Cette grille va être tester durant
l'été 2007 dans six stations rhône-alpines afin
d'établir la version finale applicable par les stations qui souhaitent
connaître leur impacts environnementales et sociales pour ensuite engager
des mesures d'amélioration.
Une initiative plus ancienne que celles dans les alpes et dans
les pyrénéens est la charte environnementale «sustainable
slopes» (pistes soutenable) établie par l'association nationale des
stations de ski aux Etats Unies (NSAA - national ski areas association) en
2000. Aujourd'hui environ 132 stations de ski ont adapté les principes
environnementaux de cette charte, ce qui représente une portée
beaucoup plus importante que celle des initiatives européennes (cf.
annexe 6).
Résumé de la partie III
Les sciences du climat se trouvent seulement au début.
Nous savons que le changement climatique portera et porte déjà
des conséquences importantes sur notre vie. Mais nous ignorons
l'amplitude exacte de ces conséquences. Les chercheurs estiment une
augmentation de la température moyenne globale entre 1,4°C et
4°C.
Des projets de recherche actuelle nous donnent cependant la
certitude que le réchauffement climatique dans les Alpes aura des grands
impacts sur le tourisme de sports d'hiver. Avec une augmentation de la
température dans les Alpes depuis 1880 deux fois plus importante que la
moyenne globale, une forte sensibilité des Alpes au changement
climatique peut être soupçonnée.
Les prévisions d'une perte complète des glaciers
alpins et de l'augmentation de la limite fiable d'enneigement naturel forcent
les stations de sports d'hiver de s'adapter aux changements à venir.
L'enquête menée dans le cadre de ce
mémoire montre l'importance d'un bon enneigement des pistes pour les
pratiquants de sports d'hiver et aussi leur disposition de remplacer le
séjour de sports d'hiver par un séjour à la mer.
Les stations de sports d'hiver ont cependant des
possibilités différentes pour s'adapter aux enjeux actuels.
Certaines entre elles ont recours aux solutions technologiques en retardant les
effets du changement climatique et d'autres adoptent un changement de
comportement pour diversifier leur offre afin de minimiser leur
dépendance à la neige. De plus, dans cette conscience
générale se révèlent des démarches
d'évaluation environnementale afin de minimiser l'impact des stations de
sports d'hiver. Cependant, ces démarches restent pour l'instant
complètement volontaire dû à un manque de bases
législatives concernant cette problématique.
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