Au plus tard depuis la publication du quatrième
rapport du GIEC début 2007, il est sûr que notre climat est en
train de changer partiellement à cause de l'homme. L'effet de serre
n'est plus seulement naturel.
La concentration des gaz à effet de serre a fortement
augmenté avec l'industrialisation due à une évolution
importante de la consommation d'énergie et des émissions de
grande ampleur. Notamment le niveau du CO2 est sans précédent
dans les dernières 650 000 années (cf. figure 2). Aujourd'hui on
en trouve 380 parties par million en volume (ppm)36 dans
l'atmosphère cependant on comptait seulement 286 ppm pour 1850 et 280
ppm pour 1750. Le CO2 est responsable d'environ 47%37 de l'effet de
serre additionnel, donc d'origine humaine. Son stock atmosphérique a
augmenté de 36% depuis 1850. (cf. Lundström C., et al., 2006 et
Denhez F., 2005)
36 1 partie par million en volume = 0,0001%
37Dans la littérature scientifique ont
été trouvé des chiffres différents (entre 40% et
53%) par rapport à la responsabilité du CO2 à l'effet de
serre additionnel. En conséquence, la moyenne entre les deux chiffres
les plus extrêmes a été utilisée ici.
Figure 2: Augmentation de la concentration du CO2 atmospherique
dans les dernières 400 000 ans
Source : Denhez F., 2005, p. 50
Le méthane est deux cents fois moins concentré
dans l'atmosphère que le CO2 et est pourtant responsable de près
de 20% de l'effet de serre. Il provient naturellement des zones inondées
comme des marées, tourbières et étangs par la fermentation
en absence de l'air, dite anaérobie. Une source importante du CH4
causé par l'activité humaine est due à la rumination du
bétail surtout dans l'hémisphère Nord. De plus, la culture
sur brûlis et la déforestation, la fermentation des
décharges, la combustion des combustibles fossiles et les fuites des
réseaux de distribution du gaz naturel fournissent une quantité
considérable de méthane.
Le protoxyde d'azote compte pour 2% de l'effet de serre
additionnel. Il est naturellement émis par les sols des forêts et
les océans, mais aussi produit par les feux de végétation
et la dégradation des engrais azotés.
Les autres gaz à effet de serre qui provoquent un
effet de serre additionnel sont l'ozone (à environ 13%) et les
halocarbones (à environ 13% également) (cf. Denhez F., 2005).
Evidemment, ces augmentations en quantité des gaz
à effet de serre ont des conséquences sur la température
moyenne globale qui a augmenté de 0,9°C depuis 1860 (cf. Seiler W.
In Frey Th., 2006):
Figure 3 : Variations de la température a la surface de
la terre : période 1000 - 2100 Source : Intergovernmental Panel on
Climate Change, 2001, In Frey Th., 2006, p.31
Cette augmentation de la température globale moyenne
porte de nombreux effets secondaires. Selon le dernier report du GIEC les faits
suivants ont été constatés par de nombreux chercheurs:
- L'arctique s'est réchauffé deux fois plus que la
moyenne globale.
- Une augmentation de la fréquence des
précipitations fortes.
- Les espaces couverts de neige ont diminué de 5% depuis
1980.
- Les glaciers sont en train de fondre et font augmenter le
niveau des océans de 0,8mm par an.
- Depuis 1978, la glace de mer a diminué de 8% en
moyenne par an et de 22% pendant les étés. Cependant, il n'y a
pas de recul de la glace de mer dans l'antarctique.
- De plus, on remarque un recul de la glace continentale au
Groenland et dans l'antarctique.
- Les températures des couches supérieures du
pergélisol ont augmenté de 3°C depuis 1980.
- La superficie du sol gelé saisonnièrement a
diminué de 7% depuis 1900, et au printemps même de 15%.
- La température moyenne globale des océans
s'est réchauffée jusqu'aux profondeurs de 3000m. Cet
échauffement participe également à la montée du
niveau de la mer par l'extension de l'eau.
- Le niveau de mer a augmenté de 3mm par an depuis
1993 et de 17cm dans le XXe siècle. Plus que la moitié
est cependant conditionnée par l'extension thermique de l'océan,
25% par la fonte des glaciers continentaux et 15% par la fonte des calottes
glaciaires.
Cependant, l'ampleur de ces impacts dépend de la
consommation d'énergie, des émissions des gaz à effet de
serre et d'autres évolutions dans le futur. Le GIEC a donc
élaboré plusieurs scénarios (A1, A2, B1, B2) pour pouvoir
estimer les différentes possibilités de l'évolution du
climat:
Figure 4 : Les quatre scénarios d'émissions des
gaz a effet de serre
Source : GIEC 2007, Bilan 2007 des changements climatiques :
Impacts, adaptation et vulnérabilité
Ces scénarios sont orientés vers la protection
de l'environnement et de l'équité sociale mais ils ne prennent
pas en compte des initiatives climatiques supplémentaires. Cela veut
dire qu'il n'y a aucun scénario qui intègre l'application de la
Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ou des
objectifs du Protocole de Kyoto38 pour les émissions.
Le tableau suivant visualise l'évolution de la
température moyenne globale selon les différents scénarios
A1B, A2 et B1 et le cas si les émissions avaient été
gardé constants après l'an 2000 (ligne orange). Les
scénarios A2 (ligne rouge) et A1FI (visualisé par la colonne
à l'extrême droite de la graphique) représentent cependant
les réchauffements les plus importants au
38Le protocole de Kyoto est le traité
découlant de la Convention cadre des Nations Unies sur les changement
climatique. Il a été ouvert à ratification en 1998 et est
entré en vigueur en 2005. Le protocole de Kyoto propose un calendrier de
réduction des émissions des six gaz à effet de serre qui
sont considérés comme la cause principale du réchauffement
climatique des cinquante dernières années. Il comporte des
engagements absolus de réduction des émissions avec une
réduction globale de 5,2 % des émissions de CO2 d'ici 2012 par
rapport aux émissions de 1900.
cours du 21e siècle. Donc, selon le GIEC un
réchauffement climatique entre 1,4°C et 4,0°C pour la fin de
notre siècle est probable.
Figure 5 : Evolution de la temperature moyenne globale et les
différents scenarios du GIE Source : IPCC report disponible sous
www.spiegel.de;
consulté le 01/06/07
Cependant, il y aura des grandes différences
régionales. Donc, il est maintenant intéressant de savoir comment
cela pourrait influencer le climat dans les Alpes et le tourisme de sports
d'hiver.