CONCLUSION
Notre réflexion a été un effort de
clarification de la question de la pauvreté à travers un certain
nombre des thèmes philosophiques. Au premier chapitre intitulé,
la pauvreté comme préoccupation de la philosophie, nous
avons passé en revue quelques notions de philosophie : la
théorie de l'eudémonisme, qui, chez Aristote par exemple,
énoncent que le juste conserve le bonheur de la communauté
politique.
Nous avons également traité de la
problématique des inégalités morale et politique. La
priorité donnée à la notion d'égalité dans
les sociétés modernes apparaît selon que
l'égalité est déduite des conditions de la Création
ou selon qu'elle est liée au problème ontologique des relations
entre la « Nature » et la
« liberté ».Nous sommes passés à la
question de savoir : « l'homme est-ce un moyen ou une
fin ? », il est en effet absolument une fin en soi. Nous
soulignons la priorité que nous donnons à la procédure
morale d'argumentation dans une morale issue du paradigme de la philosophie du
langage au lieu de la morale prescriptiviste de l'impératif
catégorique de Kant.
Sous l'éclairage de la post-modernité et de la
néo-modernité, nous avons analysé les différentes
conceptions de la modernisation, du travail, d'aliénation et
d'émancipation. Il s'est avéré que la modernisation
sociale s'est apparentée au processus du capitalisme en Occident. Le
travail a été dévalué au point de devenir sujet du
processus d'expropriation et d'accumulation des richesses sociales depuis les
Temps modernes européens. Il est advenu finalement que
l'aliénation et l'exploitation continuent
sans aucune possibilité de redistribution ; la
famille s'étant transformée en classe laborieuse
expropriée, en même temps laminée par la fragilisation de
la solidarité de base. L'exigence d'émancipation devait
être amorcée par le dialogue politique entre le pouvoir technique
et le vouloir pratique, en libérant la parole et le travail du processus
vital d'accumulation des richesses.
La pauvreté anthropologique, selon l'expression
d'Engelbert Mveng,est un cas atypique de la pauvreté en Afrique,qui lui
ravit son histoire,ses langues,son Art,et finalement son
humanité ;elle garde l'Afrique dans la dépendance
totale,dans l'oppression et l'injuste. Il faut donc sortir de cette oppression
et de cette injustice avant toute autre initiative. Pourtant dans la
même ligne,la théorie de la justice comme équité
énonce un des principes de droits de l'homme selon lequel, nul ne peut
être privé de sa liberté pour un plus grand bien de la
communauté ou des autres.
Au deuxième chapitre, intitulé
évaluation des réponses au problème de la pauvreté,
nous avons scruté les résultats obtenus après
l'application des Programmes d'Ajustement structurel, son origine et les
différentes péripéties de son amélioration. Les
résultats ont été globalement négatifs pour
l'Afrique : la réduction de la pauvreté, le taux de la
mortalité infantile très élevée, l'augmentation de
la pauvreté, etc.
Au troisième chapitre, intitulé :
l'éthique de la discussion face à la question :
« Que devons nous faire ? », nous avons mis en
exergue, la nécessité de la circularité de l'expertise
générale de la société à travers le
modèle procédural et le schéma institutionnel du centre
à la périphérie, du système politique au pouvoir
social et le rôle éminent de la société civile dans
une régulation concurrente avec la mondialisation économique, des
Biens publics et communs (enseignement, culture, environnement, eau,
électricité, etc.).
Enfin, au tout dernier chapitre intitulé : de la
discussion à l'action, nous avons illustré les initiatives
concrètes que doit prendre l'Afrique par exemple pour éradiquer
la pauvreté, à travers deux projets, celui de NOPADA (la Nouveau
Partenariat de l'Afrique pour le Développement), et celui de Cheik Anta
DIOP, sur l'Etat fédéral de l'Afrique noire.
|