CONCLUSION
On voit donc, en conclusion, qu'il existe un ensemble de
règles et principes juridiques sur la protection de
déplacés internes, et des mesures ont été, par
ailleurs, prises pour garantir la protection sécuritaires des DI en
R.D.C. Ces mécanismes devraient jouer un rôle déterminant
dans la prévention des mouvements des populations lors d'une situation
de conflit armé comme c'est le cas actuellement à l'Est de la
République Démocratique du Congo.
Nous voici arrivé au terme de notre étude.
Et comme il est de coutume dans la formation supérieure et
universitaire, à la fin de son parcours universitaire,
l'étudiant doit produire une oeuvre scientifique. C'est pour cette
raison que nous avions souhaité traiter la question de la protection
sécuritaire des déplacés internes en République
Démocratique du Congo dont le sujet a eu pour intitulé : «
La protection sécuritaire des déplacés
internes dans la Province du Nord-Kivu en R.D.C : Cas des sites de
LUSHAGALA et BULENGO ».
Dans l'élaboration de ce travail scientifique, nous sommes
partie des questions suivantes :
d. Quel est l'état des lieux de la protection
sécuritaire dans les différents sites des déplacés
en RDC, plus particulièrement dans les sites de Lushagala et Bulengo?
e. Quelles sont les principales menaces sécuritaires
auxquelles font face les déplacés internes dans les sites de
Lushagala et Bulengo en Province du Nord-Kivu ?
f. Quelles sont les mesures de protection mises en place pour
assurer la sécurité des déplacés dans les sites de
Lushagala et de Bulengo ? Et dans quelles mesures sont-elles
efficaces et efficientes?
A ces questions posées, nous nous sommes proposé
les réponses suivantes :
c. La situation sécuritaire dans les sites des
déplacés dans la Province du Nord-Kivu en générale
et plus particulièrement dans les sites de Lushagala et Bulengo, est
extrêmement inquiétante, au regard non seulement de la circulation
des armes et la présence des hommes en uniforme dans ses sites (le cas
de la présence de certains éléments de la milice
wazalendu par exemple), mais aussi à cause des violences de toute nature
entre déplacés et/ou les hommes en uniforme, et enfin, à
cause des attaques des rebelles M23/RDF de ces sites où vivent des
milliers de personnes déplacées.
d. Les déplacés dans les sites de Lushagala et
Bulengo font face à plusieurs menaces sécuritaires dont :
- la présence des groupes armés ;
- les violences intercommunautaires à l'intérieur
des sites des déplacés ;
- les violences basées sur le genre (VBG) ;
- les meurtres, vols et extorsions des biens ;
- Le recrutement forcé, etc.
c. Quelques mesures de protections ont été par
ailleurs mises en place par les acteurs qui interviennent dans ses sites dont
notamment l'assistance communautaire, l'encouragement à dénoncer
toutes formes des menaces ou des violences, la sensibilisation des
déplacés à lutter contre toutes formes des violences dans
les camps de déplacés, l'entraide mutuelle, la réduction
de la présence des hommes en uniformes dans les sites des
déplacés, etc.
Quant à leur efficacité et inefficiente, nous
avions estimé que ces mesures bien qu'encourageant ne sont pas à
l'heure actuelle trop efficaces et efficientes compte tenu de l'augmentation
des violations dans les sites des déplacés.
Cette inefficacité s'explique notamment par les conditions
de vie précaire des déplacés dont certains se livrent
à des actes des violences dont les vols pour se nourrir.
Pour mieux nous servir de notre sujet, nous avons fait usage de
la méthode juridique-exégétique et de la méthode
sociologique. Et ces méthodes ont été rendue possibles
grâce à la technique documentaire, d'observation
désengagée et le guide d'entretien.
Nous pouvons ainsi affirmer que nos hypothèses ont
été confirmées.
Par ailleurs, la présente recherche a porté sur
trois (3) chapitres.
Elle a décrit, au premier chapitre les différents
types de protection dont bénéficient les
déplacés ; puis au second chapitre, elle a fait une
évaluation de la situation sécuritaire des sites de
déplacés de la RDC, plus spécialement les deux (2) sites
de Lushagala et Bulengo ; et enfin, elle a décrit, au
troisième chapitre, un certain nombre de mesures que l'Etat et quelques
organisations humanitaires concernées ont prises pour juguler les
menaces qui pèsent sur la sécurité de la personne des
déplacés.
Nous ne pouvons pas clore définitivement cette
étude, sans pour autant formuler quelques recommandations à
l'endroit des principaux acteurs qui interviennent dans la protection des
déplacés internes, concernant les autres mesures à adopter
pour assurer la sécurité et le bien-être des
déplacés internes.
ü RECOMMANDATIONS
Comme nous l'avions dit dans nos développements
précédent, de nombreuses mesures pratiques ont été
et peuvent encore être prises dans les sites des déplacés
pour améliorer la sécurité des déplacés. Une
de ces mesures, dans le site de Lushagala par exemple, a été
l'octroi au chef de site, d'un mégaphone, à utiliser pour attirer
l'attention des déplacés au risque des menaces ou pour appeler au
secours en cas d'attaque.
Ainsi, pour améliorer efficacement la
sécurité des DI dans leurs sites respectifs, nous recommandons
aux autorités congolaises, aux groupes rebelles, aux agences
humanitaires et aux déplacés, les suggestions constructives
suivantes :
1. A l'Etat congolais ; de/d' :
v Assurer la protection des camps et sites des personnes
déplacées contre les attaques ;
v Implanter ou établir les sites dans des zones plus
sûres ou plus faciles à défendre, loin des zones de
conflits ; de préférence avant même que des
dépenses n'aient été engagées pour la construction
d'un camp dans un endroit peu sûr ;
v Mettre de l'éclairage nocturne des lieux publics aux
alentours des sites ;
v Contribuer à faire participer la communauté des
déplacés, surtout les femmes, à l'organisation et à
l'administration des camps pour des raisons de sécurité,
notamment ;
v Participer à la sensibilisation du public aux actes
xénophobes contre les déplacés de certains groupes
ethniques (Tutsi...) ;
v Faire en sorte que les programmes d'aide ne soient pas
utilisés pour inciter les déplacés à rentrer chez
eux avant qu'ils ne soient convaincues que cela est sans danger ;
v Renforcer les mécanismes nationaux de coordination et
de gestion des sites des déplacés, pour assurer la
sécurité effective des déplacés.
2. Aux groupes rebelles, de :
v Respecter le caractère civil et humanitaire des camps et
sites de déplacés ;
3. Aux agences humanitaires, de/d' :
v Augmenter l'aide et assistance humanitaire ;
v Renforcer la coordination avec les acteurs nationaux dans la
gestion et la protection des sites accueillant de déplacés
internes en vue de les sécuriser et stabiliser les populations
déplacées, etc.
4. Aux déplacés, de :
v Se conformer aux lois et règlements ainsi qu'aux mesures
prises pour le maintien de l'ordre aux camps et sites de
déplacés; s'abstenir de tous agissements dirigés contre
les institutions ou les autres citoyens ; et enfin, s'abstenir de
toute activité de nature à porter atteinte au caractère
exclusivement civil et humanitaire des sites de déplacés.
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