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La protection sécuritaire des personnes déplacées à  l'intérieur de leur propre pays en R.D.C.: cas des camps de déplacés de Lushagala et Bulengo dans la province du Nord-Kivu


par Alvine HADJI USSENI
Université de Kisangani - Licence 2023
  

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CONCLUSION

On voit donc, en conclusion, qu'il existe un ensemble de règles et principes juridiques sur la protection de déplacés internes, et des mesures ont été, par ailleurs, prises pour garantir la protection sécuritaires des DI en R.D.C. Ces mécanismes devraient jouer un rôle déterminant dans la prévention des mouvements des populations lors d'une situation de conflit armé comme c'est le cas actuellement à l'Est de la République Démocratique du Congo.

Nous voici arrivé au terme de notre étude.

Et comme il est de coutume dans la formation supérieure et universitaire, à la fin de son parcours universitaire, l'étudiant doit produire une oeuvre scientifique. C'est pour cette raison que nous avions souhaité traiter la question de la protection sécuritaire des déplacés internes en République Démocratique du Congo dont le sujet a eu pour intitulé : « La protection sécuritaire des déplacés internes dans la Province du Nord-Kivu en R.D.C : Cas des sites de LUSHAGALA et BULENGO ».

Dans l'élaboration de ce travail scientifique, nous sommes partie des questions suivantes :

d. Quel est l'état des lieux de la protection sécuritaire dans les différents sites des déplacés en RDC, plus particulièrement dans les sites de Lushagala et Bulengo?

e. Quelles sont les principales menaces sécuritaires auxquelles font face les déplacés internes dans les sites de Lushagala et Bulengo en Province du Nord-Kivu ?

f. Quelles sont les mesures de protection mises en place pour assurer la sécurité des déplacés dans les sites de Lushagala et de Bulengo ? Et dans quelles mesures sont-elles efficaces et efficientes?

A ces questions posées, nous nous sommes proposé les réponses suivantes :

c. La situation sécuritaire dans les sites des déplacés dans la Province du Nord-Kivu en générale et plus particulièrement dans les sites de Lushagala et Bulengo, est extrêmement inquiétante, au regard non seulement de la circulation des armes et la présence des hommes en uniforme dans ses sites (le cas de la présence de certains éléments de la milice wazalendu par exemple), mais aussi à cause des violences de toute nature entre déplacés et/ou les hommes en uniforme, et enfin, à cause des attaques des rebelles M23/RDF de ces sites où vivent des milliers de personnes déplacées.

d. Les déplacés dans les sites de Lushagala et Bulengo font face à plusieurs menaces sécuritaires dont :

- la présence des groupes armés ;

- les violences intercommunautaires à l'intérieur des sites des déplacés ;

- les violences basées sur le genre (VBG) ;

- les meurtres, vols et extorsions des biens ;

- Le recrutement forcé, etc.

c. Quelques mesures de protections ont été par ailleurs mises en place par les acteurs qui interviennent dans ses sites dont notamment l'assistance communautaire, l'encouragement à dénoncer toutes formes des menaces ou des violences, la sensibilisation des déplacés à lutter contre toutes formes des violences dans les camps de déplacés, l'entraide mutuelle, la réduction de la présence des hommes en uniformes dans les sites des déplacés, etc.

Quant à leur efficacité et inefficiente, nous avions estimé que ces mesures bien qu'encourageant ne sont pas à l'heure actuelle trop efficaces et efficientes compte tenu de l'augmentation des violations dans les sites des déplacés.

Cette inefficacité s'explique notamment par les conditions de vie précaire des déplacés dont certains se livrent à des actes des violences dont les vols pour se nourrir.

Pour mieux nous servir de notre sujet, nous avons fait usage de la méthode juridique-exégétique et de la méthode sociologique. Et ces méthodes ont été rendue possibles grâce à la technique documentaire, d'observation désengagée et le guide d'entretien.

Nous pouvons ainsi affirmer que nos hypothèses ont été confirmées.

Par ailleurs, la présente recherche a porté sur trois (3) chapitres.

Elle a décrit, au premier chapitre les différents types de protection dont bénéficient les déplacés ; puis au second chapitre, elle a fait une évaluation de la situation sécuritaire des sites de déplacés de la RDC, plus spécialement les deux (2) sites de Lushagala et Bulengo ; et enfin, elle a décrit, au troisième chapitre, un certain nombre de mesures que l'Etat et quelques organisations humanitaires concernées ont prises pour juguler les menaces qui pèsent sur la sécurité de la personne des déplacés.

Nous ne pouvons pas clore définitivement cette étude, sans pour autant formuler quelques recommandations à l'endroit des principaux acteurs qui interviennent dans la protection des déplacés internes, concernant les autres mesures à adopter pour assurer la sécurité et le bien-être des déplacés internes.

ü RECOMMANDATIONS

Comme nous l'avions dit dans nos développements précédent, de nombreuses mesures pratiques ont été et peuvent encore être prises dans les sites des déplacés pour améliorer la sécurité des déplacés. Une de ces mesures, dans le site de Lushagala par exemple, a été l'octroi au chef de site, d'un mégaphone, à utiliser pour attirer l'attention des déplacés au risque des menaces ou pour appeler au secours en cas d'attaque.

Ainsi, pour améliorer efficacement la sécurité des DI dans leurs sites respectifs, nous recommandons aux autorités congolaises, aux groupes rebelles, aux agences humanitaires et aux déplacés, les suggestions constructives suivantes :

1. A l'Etat congolais ; de/d' :

v Assurer la protection des camps et sites des personnes déplacées contre les attaques ;

v Implanter ou établir les sites dans des zones plus sûres ou plus faciles à défendre, loin des zones de conflits ; de préférence avant même que des dépenses n'aient été engagées pour la construction d'un camp dans un endroit peu sûr ;

v Mettre de l'éclairage nocturne des lieux publics aux alentours des sites ;

v Contribuer à faire participer la communauté des déplacés, surtout les femmes, à l'organisation et à l'administration des camps pour des raisons de sécurité, notamment ;

v Participer à la sensibilisation du public aux actes xénophobes contre les déplacés de certains groupes ethniques (Tutsi...) ;

v Faire en sorte que les programmes d'aide ne soient pas utilisés pour inciter les déplacés à rentrer chez eux avant qu'ils ne soient convaincues que cela est sans danger ;

v Renforcer les mécanismes nationaux de coordination et de gestion des sites des déplacés, pour assurer la sécurité effective des déplacés.

2. Aux groupes rebelles, de :

v Respecter le caractère civil et humanitaire des camps et sites de déplacés ;

3. Aux agences humanitaires, de/d' :

v Augmenter l'aide et assistance humanitaire ;

v Renforcer la coordination avec les acteurs nationaux dans la gestion et la protection des sites accueillant de déplacés internes en vue de les sécuriser et stabiliser les populations déplacées, etc.

4. Aux déplacés, de :

v Se conformer aux lois et règlements ainsi qu'aux mesures prises pour le maintien de l'ordre aux camps et sites de déplacés; s'abstenir de tous agissements dirigés contre les institutions ou les autres citoyens ; et enfin, s'abstenir de toute activité de nature à porter atteinte au caractère exclusivement civil et humanitaire des sites de déplacés.

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