Figure 3 : Notes des
élèves au BEPC 2017, 2018, 2019 ayant obtenu la note comprise
entre 10 et 20 et ceux ayant obtenu la note entre 0 et 9,99 dans la
région pédagogique grand Lomé.
Source : Données calculées à
partir des statistiques de la DEx-CC, novembre 2021
Les données de ce graphique montrent que
l'épreuve de la dictée demeure une des causes de l'échec
des apprenants à l'examen du BEPC. En effet, on remarque que quand les
pourcentages des notes des candidats en dictée qui sont comprises entre
10 et 20 à l'examen du BEPC sur les trois années (2017, 2018,
2019) décroissent ; ceux des candidats ayant obtenu les notes
comprises entre 0 et 9,99 augmentent.Sur 38902 candidats au BEPC 2017, 5914 ont
eu la moyenne soit un pourcentage de 15,2 % ; 32988 candidats ont obtenu les
notes comprises entre 0 et 9,99 soit 84,79 %. En 2018, sur 39074 candidats au
BEPC, seulement 2084 ont obtenu la moyenne soit 5,33 % ; le reste 36990
candidats soit 94,66 % ont obtenu les notes comprises entre 0 et 9,99. Au BEPC
2019, sur 43105 candidats, 41976 n'ont pas eu la moyenne soit 97,38 % ;
seulement 1129 ont obtenu les notes comprises entre 10 et 20 soit 2,61 %.
Notons que dans le système éducatif togolais, la
dictée commence depuis le Cours Elémentaire première
année (CE1), soit huit années d'études de cette
discipline. Cependant à travers cette analyse, nous remarquons que les
élèves qui n'arrivent pas à avoir la moyenne en
dictée augmentent d'années en années. Ces résultats
démontrent l'impérieuse nécessité d'adopter des
stratégies innovantes pour rendre plus efficace l'enseignement du
français afin de favoriser une acquisition optimale des
compétences orthographiques et grammaticales de la part des apprenants
(Cogis, 2005). Les mauvais résultats obtenus par les candidats à
cet examen national qui ouvre les portes des lycées démontrent un
phénomène d'une très grande ampleur chez les apprenants du
collège. Ils révèlent le poids des mauvaises notes en
dictée sur la réussite scolaire de nos apprenants.
L'analyse des notes de dictée des élèves
au CEPD et au BEPC, nous laisse perplexe car :
malgré les mauvais résultats lors des
évaluations en dictée, nos élèves
réussissent en masse et accèdent aux classes supérieures
sans avoir remédié à leurs lacunes en orthographe, comme
si les notes en dictée n'étaient pas prises en compte dans les
calculs de la moyenne de passage d'une classe à une autre (Ekondi,
2021).
Nous remarquons que, plus de la moitié des candidats
à ces deux examens ont obtenu la note zéro en
dictée ; cependant les résultats surtout au CEPD avoisine
80% chaque année (MEPSTA, 2020). Nous constatons également que
malgré le nombre d'années d'études de la dictée qui
commence depuis la classe de CE1 dans le système éducatif
togolais, les performances des élèves n'ont pas cessé de
baisser aux examens de BEPC 2017, 2018, 2019. De plus le français est la
langue d'administration et d'enseignement au Togo ; presque toutes les autres
disciplines sont enseignées dans cette langue. Au regard de tout ce qui
précède, il est donc évident que les élèves
ont des difficultés en dictée qui est en effet un moyen
d'évaluation du niveau de maitrise de la langue française chez
les apprenants. Ainsi l'origine des mauvaises performances dans cette
évaluation demeure une interrogation que notre étude aborde.
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