INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES DE
L'EDUCATION
FILIERE DES SCIENCES DE L'EDUCATION ET DE LA
FORMATION
Année Universitaire 2021-2022
Mémoire
N°...................../
Pour l'obtention du Master Recherche en
Domaine : Sciences de l'éducation et de
la formation
Mention : Sciences
de l'éducation
Spécialité :Politiques et
systèmes éducatifs dans les
pays en développement
Présenté par
TABATI Tchilabalo,
Soutenu Publiquement, Le XXX /mois
/année
Composition du Jury de soutenance
Président du
jury :TONYEME Bilakani, Maître de
conférences
Examinateurs /juges :DOGBE-SEMANOU
Dossou Anani Koffi,Maître Assistant
Directeur de
mémoire :AKAKPO-NUMADO Sena Yawo,Professeur Titulaire
Co directeur de Mémoire :
AWOKOU Kokou, Maître Assistant
Difficultés des élèves en
dictée au premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest
Difficultés des élèves en dictée au
premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest
DÉDICACES
À
Tchitao et Pahissounam, mes parents
Cyrus et Midas, mes fils et Aïzétou mon
épouse
Mes quatrefrères ; merci pour votre amour
infini.
REMERCIEMENTS
À notre Directeur de mémoire, Directeur de
l'Institut National des Sciences de l'Éducation, Professeur
AKAKPO-NUMADOSena Yawo pour sa rigueur méthodologique et ses
précieux conseils. Nous sommes très sensibles à l'honneur
que vous nous avez fait en nous acceptant dans ce présent master.
Trouvez ici en toute humilité, nos profonds respects. Que Dieu vous
bénisse.
À MonsieurAWOKOU Kokou, Maître Assistant à
l'Institut National des Sciences de l'Éducationqui a accepté
codiriger ce mémoire.Ce travail a été possible grâce
à votre abnégation, votre soutien et au temps que vous consacrez
pour nous guider.
ÀMonsieur KPANTE Ounone, pour ses conseils, son
encadrement et son soutien.
À Monsieur OURO BAGNA Fousseni, Inspecteur
Général de l'Éducation en charge du français
à L'IESG-GLO pour tout ce qu'il fait en notre faveur.
À tous les enseignants de l'Institut National des
Sciences de l'Éducation pour le savoir qu'ils nous ont fait
acquérir, les conseils et encouragements.
À toutes ces personnes qui ont accepté de nous
rencontrer et de répondre à nos questions durant l'enquête
de terrain.
Aux membres du jury qui ont accepté de lire et
d'évaluer ce travail afin de nous aider à l'améliorer.
À tous les camarades de promotion qui ont toujours
été là pour nous. Merci pour ces beaux moments
passés ensemble.
À toutes ces personnes, qui par leurs paroles, leurs
écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé nos
réflexions.
SOMMAIRE
DÉDICACES
i
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES SIGLES
iv
INTRODUCTION
5
PREMIERE PARTIE : PROBLÉMATIQUE DE LA
RECHERCHE
7
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION ET
IDENTIFICATION DU PROBLÈME
8
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE,
DÉFINITION DES CONCEPTS ET CADRE DE RÉFÉRENCE
THÉORIQUE
24
DEUXIEME PARTIE : MÉTHODOLOGIE ET
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
66
CHAPITRE 3 : CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE
67
CHAPITRE 4 : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
DONNÉES DE LA RECHERCHE
77
CONCLUSION
112
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
115
LISTE DES ANNEXES
121
LISTE DES FIGURES
129
LISTE DES TABLEAUX
131
TABLE DES MATIÈRES
133
LISTE
DES SIGLES
APC : Approche Par Compétences
APE : Associations des Parents d'Elèves
AUF : Agence Universitaire de la Francophonie
BEPC : Brevet d'Etude du Premier Cycle
CEG : Collège d'Enseignement General
CEPD : Certificat d'Etudes du Premier Degré
CM2 : Cours Moyen Deuxième année
DEx-CC : Direction des Examens, Concours et Certifications
DRE : Direction Régionale de l'Education
FLESH : Faculté des Lettres et Sciences Humaines
FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population
IESG : Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général
INSE : Institut National des Sciences de l'Éducation
MEPS : Ministère des Enseignements Primaire et
Secondaire
MEPSTA : Ministère des Enseignements Primaire,
Secondaire Technique et de l'Artisanat
PAREC : Projet d'Appui à la Reforme des
Collèges
PPO : Pédagogie Par Objectifs
Q.C.M : Questions à Choix Multiples
SEF: Sciences de l'Éducation et de la Formation
SPSS: Statistical Package for Social Science
TLFi : Trésor de la Langue Française
informatisé
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
INTRODUCTION
L'école togolaise a évolué en trois
grandes étapes: l'école coloniale, l'école postcoloniale
et l'école moderne démocratique. En effet, le Togo fut
initialement colonisé par l'Allemagne, mais il sera confié
à la France et placé sous mandat de l'ONU après la
défaite de l'Allemagne en 1945 (Gayibor, 1997). Ainsi, chaque
administration coloniale imposa un système éducatif en lien avec
les finalités de la métropole. C'est alors que la langue
française fut introduite dans notre système éducatif par
la colonisation française. Elle est demeurée la langue de
l'administration, c'est-à-dire la langue officielle, bien que langue
seconde, et partant notre langue d'enseignement. Selon la Réforme de
l'Enseignement de 1975, l'un des objectifs de l'enseignement du français
au collège est de donner aux apprenants les outils d'une bonne maitrise
de cette langue. Dans l'optique d'atteindre cet objectif, les autorités
éducatives ont instauré l'enseignement du français comme
discipline dans les collèges.
Pour réussir cet objectif, des programmes
d'enseignement, dont celui du français, ont été mis au
point quelques années plus tard. L'enseignement du français au
premier cycle du secondaire vise à « donner à tous la
maitrise de l'expression orale et écrite de la langue utilisée de
nos jours et leur permettre ainsi de communiquer, c'est-à-dire
d'écouter, de parler, de lire et d'écrire avec profit et rigueur
»(Pédagogie pratique pour l'Afrique, 1998, p.11).Cet enseignement
est subdivisé en plusieurs sous-disciplines à savoir : la
lecture, l'oral, le vocabulaire, l'orthographe, la grammaire, la conjugaison,
et l'expression écrite.
Notons que toute activité d'enseignement/apprentissage
doit être évaluée. Ainsi, l'évaluation des acquis en
français dans le système éducatif togolais se fait
à l'aide de plusieurs outils dont la dictée. C'est une
opération par laquelle une personne lit à haute voix un texte
cohérent selon un rythme qui permet à des auditeurs de le
retranscrire (Landsheere, 2000). La dictée est essentiellement un
exercice scolaire qui permet de déterminer le niveau de connaissance
orthographique des élèves. Cette forme d'évaluation qui
dans le temps était valorisée et constituait la base des
études est de nos jours la « bête noire » pour
les apprenants. Les élèves ont d'énormes
difficultés orthographiques. Leurs cahiers de notes sont pleins de
fautes. Le pourcentage de ceux qui obtiennent la note zéro en
dictée lors des devoirs, des compositions et des examens est très
élevé. La dictée est donc redoutée par les
élèves qui ne trouvent plus, apparemment un intérêt
pour cette évaluation. On note ainsi une perte de la maitrise de
l'orthographe de la part des élèves. Ils ne font plus attention
à ce qu'ils écrivent (Nicolas, 2018). Cette situation de faibles
performances des élèves du premier cycle du secondaire en
dictée au Togo a suscité un ensemble de questions qui vont
orienter nos réflexions et recherches. D'où les interrogations
suivantes : quelle est la perception des élèves de la
dictée ? Les représentations qu'ils se font de cette
évaluation impactent-elles leurs performances scolaires ? Quelles
sont les activités que les élèves doivent pratiquer pour
réussir la dictée ? Les élèves du premier
cycle de l'Inspection de l'Enseignement du Secondaire Général du
Grand Lomé Ouest pratiquent-ils ces activités ?
Pour donner une réponse à ces interrogations,
notre recherche se propose d'analyser les causes des difficultés des
élèves du premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement
Secondaire Général du Grand Lomé Ouest en dictée
à travers les données empiriques issues des entretiens avec les
enseignants de français et du questionnaire soumis aux apprenants.
Afin d'ajuster et d'équilibrer les différentes
parties de ce mémoire qui restitue notre recherche, nous l'avons
subdivisé endeux grandes parties(problématiquede la
recherche ;méthodologieetrésultats de la recherche).
Chaquepartiecontient chacune deux chapitres. Ainsi dans la première
partie, nous avons analysé la situation et identifié le
problème en vue deprésenter la méthodologie
adoptée. Enfin dans la deuxième partie, nous avons
présenté le cadre de référence, analysé les
données dans le but d'interpréter et de discuterles
résultats de notre recherche.
PREMIERE PARTIE : PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA
SITUATION ET IDENTIFICATION DU PROBLÈME
À travers ce chapitre, nous avons analysé la
situation de l'enseignement du français au Togo, le dispositif de
l'épreuve de dictée au premier cycle du secondaire au Togo et les
notes du CEPD et du BEPC de 2016 à 2020 en dictée dans la
région pédagogique du Grand Lomé. Cela, dans le but
d'identifier le problème que traite notre mémoire.
1.1. La situation de l'enseignement/apprentissage du
français au Togo
L'enseignement/apprentissage du français au
Togo se fait de façon décloisonnée avec une interaction
entre ses différentes activités ou sous-disciplines. Ces
activités d'apprentissage sont : l'oral, la lecture, le
vocabulaire, la grammaire, la conjugaison, l'orthographe et l'expression
écrite (MEPS, 2020). Son volume horaire d'enseignement est l'un des plus
élevés au premier cycle du secondaire général au
Togo (MEPSTA, 2018). En effet le français s'enseigne six heures par
semaine. Ainsi chaque jour les élèves ont la possibilité
d'étudier un aspect de la langue française. De plus, le
français est l'une des matières du premier cycle du secondaire
qui a le coefficient le plus élevé lors des différentes
évaluations (deux pour les cycles d'observation (sixième et
cinquième) ; et trois pour les cycles d'orientation
(quatrième et troisième). Malgré son importance, les
apprenants éprouvent des difficultés dans cette
matière.
Selon le rapport d'étude du Programme d'Analyse des
Systèmes Educatifs (PASEC, 2014), au Togo en moyenne 79,9 % des
élèves du primaire ont d'énormes difficultés en
français. Ils ne manifestent pas les compétences
nécessaires leur permettant de bien comprendre un message oral dans la
langue d'enseignement qui est le français. Cependant, les
évaluations dans cette langue prennent en compte l'écoute et
l'écrit. C'est le cas de la dictée qui est l'une des formes
d'évaluation des compétences en orthographe française. Les
élèves n'ayant pas de compétences nécessaires pour
mieux comprendre un message oral, la réussite de cet exercice leur sera
très difficile.
Ce rapport montre également que dans les dix pays
enquêtés, près de 60 % des élèves en moyenne
n'ont pas atteint le seuil « suffisant » de compétence en
lecture après au moins six années de scolarité primaire.
La situation n'est pas meilleure au Togo; en moyenne 30,1 % des
élèves togolais scolarisés en fin de primaire ont beaucoup
de difficulté à lire et à comprendre des textes. Ils ont
des acquis très fragiles en décodage, ne serait-ce que pour
déchiffrer le sens des mots isolés issus de leur vie quotidienne.
De ce fait, les élèves togolais ne pouvant pas lire dès
leur entrée en sixième, ils auront des difficultés
à apprendre les règles orthographiques et grammaticales issues de
la langue française et qui sont nécessaires pour sa bonne
maîtrise. Cette situation nécessite une prise en charge rapide au
niveau national parce que la lecture est la base de l'apprentissage de toute
langue (Cogis, 2005).
Par ailleurs, le Rapport sur l'État des Systèmes
Éducatifs nationaux montre que 64,1 % des apprenants à la fin du
1er cycle de l'enseignement secondaire du Togo ont des difficultés en
apprentissage du français. Ils ont souvent des scores inférieurs
à 10 sur 20 dans cette discipline scolaire (RESEN, 2017). Ceci est la
preuve que malgré son importance en tant que langue d'enseignement au
Togo, le français se révèle être une matière
dans laquelle les apprenants éprouvent d'énormes
difficultés après 10 années de son étude (Lettre de
politique sectorielle de l'éducation, 2009).
Notons aussi que le français est la langue
d'administration et d'enseignement au Togo. Il est en outre
étudié entant que matière depuis l'âge de deux ans
comme le stipule la réforme de l'enseignement en ces termes :
"L'école nouvelle doit être (...) obligatoire et en principe
gratuite pour tous les enfants de deux ans révolus à quinze ans "
(Réforme de l'enseignement au Togo, 1975, p. 7). Ainsi, si depuis deux
ans l'enfant togolais est censé être scolarisé, il est donc
évident qu'il apprenne le français dès la maternelle. Pour
cela, il devrait normalement mieux réussir cette discipline surtout au
premier cycle du secondaire après plusieurs années de son
étude. Mais force est de constater que 20,9 % des élèves
togolais en fin du premier cycle du secondaire ne manifestent pas les
compétences les plus élémentaires en français
(CONFEMEN -PASEC, 2014). Ils ont de très mauvaises performances lors des
évaluations en français surtout en dictée où plus
de 75% des apprenants ont souvent la note zéro (Données
statistiques DEx-CC, 2021).
Il est donc primordial que pour atteindre l'éducation
de qualité prônée par les Objectifs du Développement
Durable en son article N°4 (ODD4, 2015-2030), et améliorer
l'efficacité interne au sein du 1er cycle de l'enseignement secondaire,
en améliorant le taux d'achèvement au collège de 50,3% en
2019 à 102,7% en 2030, (République Togolaise, PSE, 2020-2030);
les systèmes éducatifs doivent déceler les
difficultés d'apprentissage des élèves en français
avant leur entrée au second cycle du secondaire afin d'éviter que
ces difficultés ne se traduisent en échecs scolaires.
1.2. L'épreuve de la
dictée au premier cycle du secondaire général
La dictée est un exercice qui sert à constater
les progrès des élèves dans les classes, leur degré
d'instruction dans la plupart des examens (Buisson, 1887). Au premier cycle du
secondaire général du Togo, la dictée est un outil qui
permet d'évaluer les élèves des classes de sixième,
cinquième, quatrième et de troisième. Selon le nouveau
programme éducatif de français des collèges d'enseignement
général au Togo, l'épreuve de français commence
par une dictée, sans questions, de
difficultés raisonnables ; elle prend en compte des aspects
orthographiques et grammaticaux au programme. Le texte de la dictée a
une longueur de : 50 à 60 mots pour les classes de
sixième ; 60 à 70 mots pour les classes de
cinquième ; 70 à 80 mots pour les classes de
quatrième ; et 80 à 90 mots pour les classes de
troisième.
La dictée se fait de manière particulière
en vue de permettre aux élèves de suivre le rythme de la diction.
Ainsi, on procède successivement à une lecture préalable,
lente et bien articulée du texte, ensuite on précise la
ponctuation et en marquant nettement les liaisons admises ou normales. Enfin
s'en suivra la relecture, sans préciser cette fois-ci la ponctuation
mais en marquant toujours les liaisons. L'enseignant lecteur ne répond
pas aux questions éventuelles des candidats qu'après la relecture
du texte ; ils en sont avertis avant cette relecture. Avant de commencer la
dictée, l'enseignant évaluateur doit inscrire au tableau de
manière lisible pour l'ensemble des candidats : les
références du texte (oeuvre, nom de l'auteur, les
éditions, ...), les mots proposés éventuellement à
cet effet.
La dictée au premier cycle du secondaire
général du Togo est notée sur six. En sixième et
cinquième, toute faute lexicale ou grammaticale fait
perdre à l'élève un demi-point. Pour les classes de
quatrième et detroisième la même faute fait perdre à
l'élève un point. Dans l'ensemble, une faute de ponctuation ou
d'accentuation fait perdre un quart de point. Cependant, il n'est pas
enlevé plus d'un point pour l'ensemble des fautes d'accent ou de
ponctuation. On tient compte des tolérances grammaticales et
orthographiques officiellement promulguées (MEPSTA, 2021). Par ailleurs,
il faut retenir que la dictée est un exercice qui permet de
vérifier les compétences diverses (en grammaire, en conjugaison,
en vocabulaire et en orthographe) chez l'apprenant. Mais force est de constater
que la plupart des élèves ont d'énormes difficultés
quand il s'agit de cet exercice. Les types d'erreurs qu'ils commettent souvent
sont classés en six catégories selon la typologie des erreurs de
Catach (1980):
- les erreurs à dominante phonétique : ce sont
des erreurs dues à une production orale erronée.
- les erreurs à dominante phonogrammique : ces erreurs
sont celles qui vont faire correspondre à un oral correct, un
écrit erroné.
-les erreurs à dominante morphogrammique : ces erreurs
peuvent être lexicales ou grammaticales.
-les erreurs concernant les logogrammes : ces erreurs peuvent
concerner deux types d'homophones : soient des homophones grammaticaux (est/et)
ou (à/a), soient des homophones lexicaux (ver/vert).
-les erreurs concernant les idéogrammes : les
idéogrammes correspondent à tous les signes qui ne vont pas
relever uniquement de l'alphabet. On va donc prendre en compte tous les oublis
de majuscules en début de phrase ou l'oubli d'un signe de
ponctuation.
- les erreurs non-justifiables : ces erreurs, aussi
appelées erreurs non-fonctionnelles, sont des erreurs que l'enseignant
ne peut justifier. Par exemple le fait d'écrire
« allors » au lieu d'alors. Ici, l'erreur n'altère
pas la valeur phonique et il est difficile de comprendre pourquoi
l'élève double le « l »(p. 288).
En effet, la dictée est pratiquée depuis le
Cours Elémentaire première année (CE1).Par ailleurs les
enseignants des autres disciplines dictent leurs cours surtout dans les classes
d'orientation. De ce fait, les élèves devraient être
performants en dictée car ils sont habitués à cette
pratique. De plus, la dictée est programmée dans l'enseignement
de l'orthographe au premier cycle du secondaire général au Togo.
Ainsi, les dictées d'apprentissage doivent souvent être faites
après chaque cours d'orthographe comme exercice d'application, cela doit
se faire au moins une fois par semaine (PAREC, 2018). Mais force est de
constater que les apprenants ont souvent de faibles performances surtout en
dictée. Cette évaluation est un « chaos orthographique
sans autre forme de procès » (Cogis, 2007, p.7). Leurs notes en
dictée décrédibilisent notre système
éducatif (Ekondi, 2021).
1.3. Analyse des notes du CEPD et
du BEPC de 2016 à 2020 en dictée dans la région
pédagogique du Grand Lomé.
Les élèves du premier cycle du secondaire
général du Togo ont une mauvaise performance en dictée.
Cette affirmation vient du fait que les résultats dans cette
épreuve lors des différentes évaluations frôlent la
catastrophe.En effet, malgré l'adoption des méthodes actives
reconnues plus efficaces par les autorités éducatives et qui
placent l'apprenant au coeur de son apprentissage, les épreuves de
dictées se soldent souvent par des nombreux zéros, constituant
ainsi, la bête noire des élèves du second cycle du
secondaire général du Togo. Pour pallier ce
phénomène, l'épreuve de français a subit une
modification ces dernières années avec l'instauration de
l'Approche Par Compétences (APC) dans le système éducatif
au secondaire.
La dictée n'est plus une discipline indépendante
avec les questions, mais elle est dorénavant fusionnée avec la
rédaction et l'étude de texte. Aussi, ne devons-nous pas oublier
la réduction du nombre de mots. Malgré toutes ces dispositions
tendant à alléger les difficultés que rencontrent les
élèves lors de l'épreuve de la dictée, ils ont
toujours de mauvaises notes lors de l'évaluation de cette
matière.
Pour nous imprégner davantage de cette situation, nous
nous sommes intéressés aux résultats des
élèves du CEPD et du BEPC des années 2016, 2017, 2018,
2019, 2020 de la région pédagogique du Grand Lomé. Ceci
nous permet de constater que les élèves du premier cycle du
secondaire général du Togo éprouvent d'énormes
difficultés en dictée bien qu'elle soit un outil
d'évaluation et d'enseignement pratiqué depuis le primaire.
1.3.1. Analyse des notes des
candidats en dictée au CEPD de 2016 à 2020
Pour avoir une idée plus précise des
difficultés qu'éprouvent les élèves du premier
cycle du secondaire général du Togo en dictée, il serait
judicieux de partir de l'analyse de leurs notes du Certificat d'Etude du
Premier Degré (CEPD) sur cinq années successives, à
savoir : 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020. Ces notes émanant de la
région pédagogique du Grand-Lomé nous ont
été fournies par la Direction des Examens, Concours et
Certifications (DEx-CC).
Tableau 1 : Notes des élèves du CEPD de 2016
à 2020 dans la région Lomé-commune.
Années
|
Candidats ayant composés
|
Ont obtenu 0 sur 10
|
Ont obtenu de 0,25 à 4,75
|
Ont obtenu de 5 à 10
|
|
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
|
|
2016
|
44900
|
22664
|
50,47%
|
12171
|
27,10%
|
10065
|
22,41%
|
|
|
2017
|
43527
|
20562
|
47,23%
|
10799
|
24,80%
|
12166
|
27,95%
|
|
|
2018
|
44887
|
32811
|
73,09%
|
7200
|
16,04%
|
4876
|
10,86%
|
|
|
2019
|
46211
|
25153
|
54,43%
|
13503
|
29,21%
|
7556
|
16,35%
|
|
|
2020
|
47775
|
2196
|
4,59%
|
8143
|
17,04%
|
37436
|
78,35%
|
|
|
Source : Données calculées à
partir des statistiques de la DEx-CC, novembre 2021
L'analyse des résultats au CEPD de 2016 à 2020
présentés dans le tableau 1ci-dessus, révèle que,
sur 44900 candidats régulièrement présentés au CEPD
en 2016, 50,47% ont obtenu la note zéro sur dix en dictée,
cependant seuls 22,41% ont obtenu la note comprise entre 5 et 10. En 2017, sur
43527 candidats ayant effectivement composé, 47,23% ont obtenu une note
de zéro sur dix et, seulement 27,95% ont eu une note comprise entre 5 et
10. De plus, en 2018, seulement 10,86% sur 44887 candidats ont eu la moyenne,
et 73,09% ont obtenu la note zéro.
Au CEPD 2019, 54,43% ont obtenu une note de zéro sur
dix, sur les 46211 candidats contre 16,35%. Une légère
amélioration est notée en 2020, seul 4,59% ont obtenu zéro
sur dix, 17,04% ont obtenu une note comprise entre 0,25 à 4,75. Le
pourcentage d'élèves ayant eu la note comprise entre 5 et 10,
c'est-à-dire ceux qui ont eu la moyenne en cette année est de
78,35%. Notons ainsi que l'analyse de ces différentes notes du CEPD de
2016 à 2020, nous permet de déduire aisément l'existence
des difficultés des élèves en dictée depuis le
primaire ; car le tableau ci-dessous confirmera la persistance des
mauvaises performances des élèves au premier cycle du secondaire
général dans cette discipline.
1.3.2. Analyse des notes des
candidats en dictée au BEPC de 2016 à 2020
Tableau 2: Notes des élèves du BEPC de 2016
à 2020 dans la région pédagogique grand Lomé.
Années
|
Candidats ayant composés
|
Ont obtenu 0 sur 20
|
Ont obtenu de 1 à 9,99
|
Ont obtenu de 10 à 20
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
2016
|
36791
|
24244
|
65,89%
|
8782
|
23,86%
|
3764
|
10,23%
|
2017
|
38902
|
21087
|
54,20%
|
11900
|
30,58%
|
5914
|
15,20%
|
2018
|
39074
|
28739
|
73,55%
|
8247
|
21,10%
|
2084
|
5,33%
|
2019
|
43105
|
35491
|
82,33%
|
6484
|
15,04%
|
1129
|
2,61%
|
2020
|
43239
|
34423
|
79,61%
|
5933
|
13,72%
|
2171
|
5,02%
|
Source : Données calculées à
partir des statistiques de la DEx-CC, novembre 2021
L'observation des notes de la dictée au BEPC, de 2016
à 2020, nous montre que plus de la moitié des candidats ont la
note de zéro sur vingt. (65,89% en 2016, 54,20% en 2017, 73,55% en 2018,
82,33% en 2019, 79,61% en 2020). Au vu de ces résultats consignés
dans le tableau 2, on comprend que l'apprentissage de cette discipline
constitue un défi pour les enseignants de français du premier
cycle du secondaire général.
Au regard de l'analyse des notes des élèves du
BEPC de 2016 à 2020 dans la région pédagogique grand
Lomé, présentés dans le tableau 1et 2, nous constatons que
cette épreuve constitue un facteur déterminant de l'échec
des élèves. Avec ces pourcentages, nous pouvons sans conteste
conclure qu'il existe des difficultés persistantes d'apprentissage de
l'orthographe dans le système éducatif togolais au premier cycle
du secondaire général. Ces difficultés des
élèves du premier cycle du secondaire général du
Togo perdurent et persistent. La preuve au BEPC 2020, sur 43239 candidats ayant
composés, 34423 apprenants ont obtenu la note zéro sur vingt.5933
candidats ont eu la note comprise entre 1 à 9. Ainsi, nous remarquons
qu'au total 40356 candidats n'ont pas la moyenne en dictée. La figure 1,
ci-dessous illustre clairement les mauvaises notes des élèves au
BEPC 2020 dans la région pédagogique Grand Lomé.
Figure 1 : Notes des
élèves au BEPC 2020 dans la région pédagogique
grand Lomé.
Source : Données calculées à
partir des statistiques de la DEx-CC, novembre 2021
L'épreuve de la dictée-questions au BEPC avant
l'introduction de L'APC dans le système scolaire togolais était
notée sur 40, c'est-à-dire qu'elle avait pour coefficient 2.
Ainsi, la dictée est notée sur 20 et les questions sur 20.
L'analyse des notes de la dictée prises isolément, nous montre
que plus de la moitié des candidats ont obtenu la note 0/20.
L'observation de cette (figure 1) nous révèle
que la grande proportion, c'est-à-dire 79,61% des 43239 candidats au
BEPC 2020 sont faibles en dictée car ayant obtenu la note de 0/20. Donc
au total 93,33% des candidats à cet examen n'ont pas la moyenne en
dictée. Seuls 5,02% ont obtenu la note comprise entre 10 et 20.
La figure1 nous montre ainsi donc que les difficultés
des élèves du premier cycle du secondaire général
du Togo en dictée est d'actualité. Car l'an 2020 est très
récent, et malgré les multiples reformes opérées
dans le système éducatif togolais, le problème perdure.
Dans cette optique, l'analyse des notes des élèves au CEPD 2016
et les notes des candidats au BEPC 2020 permet de mieux cerner le
problème. En effet, sur 44900 candidats régulièrement
inscrits et ayant composés en 2016 au CEPD dans le grand-Lomé,
77,57% d'élèves à cet examen national ont obtenu des notes
comprises entre 0 et 4,75 sur 10 en dictée. Seuls, 22,43% ont obtenu la
moyenne. Cet état de fait montre à suffisance les
difficultés qu'éprouvent les élèves dès le
primaire à réussir l'épreuve de dictée. Parmi les
50,47% d'élèves qui ont obtenu la note de 0 sur 10 au CEPD 2016,
nombreux sont ceux qui auraient réussi en drainant avec eux
d'énormes lacunes en français jusqu'ne classe de
troisième. Ceci peutexpliquerles piètres résultats en
dictée au BEPC 2020 comme l'indique la figure ci-dessous.
Figure 2 : Notes des
élèves au CEPD 2016 et BEPC 2020 dans la région
pédagogique grand Lomé.
Source : Données calculées à
partir des statistiques de la DEx-CC, novembre 2021
L'observation de cette figure 2 nous permet de voir la
persistance des lacunes des élèves en dictée. Les
difficultés des élèves du premier cycle du secondaire
général en dictée se ressentent dès le primaire
avant même l'entrée en sixième. En effet, si nous
écartons les élèves redoublants et ceux qui sont
arrivés des autres circonscriptions pédagogiques, et que toute
chose égale par ailleurs, les élèves qui ont obtenu leur
CEPD en 2016 sans échecs, sont ceux qui ont passé le BEPC 2020. A
cet examen certificatif qui marque la fin du premier cycle du
secondaire, 79,61% des candidats ont obtenu la note de 0 sur 20. Donc on
peut alors aisément déduire que les difficultés
qu'éprouvent les apprenants depuis le primaire n'ont pas pu être
résolues malgré les quatre années passées au
collège. De plus, l'on remarque que le pourcentage de ceux qui ont eu la
moyenne en dictée (5,02%) au BEPC 2020 est en encore plus faible par
rapport au pourcentage des notes en dictée des candidats au CEPD 2016
(10,23%). Cette situation laisse présager d'innombrables interrogations
sur le dispositif d'enseignement-apprentissage du français, de
même que sur les pratiques pédagogiques dans le secondaire
général au Togo. Car, nous remarquons à travers cette
analyse que non seulement les élèves n'améliorent pas
leurs scores en dictée durant les quatre années passées au
collège, mais également leurs notes dans cette évaluation
vont de mal en pis.
En outre, nous voyons la persistance de ce
phénomène au BEPC 2017, 2018, et 2019. Les pourcentages des notes
des élèves ayant obtenu la moyenne au cours de ces trois
années successives ont progressivement diminué. Au BEPC 2017, le
pourcentage des élèves qui ont obtenu entre 10 et 20 en
dictée est de 15,20%. L'année suivante au BEPC 2018, on note une
baisse remarquable des candidats ayant obtenu la moyenne. Seulement 5,33% des
candidats ayant composé dans la circonscription pédagogique du
Grand-Lomé ont obtenu la note comprise entre 10 et 20. La
réduction du nombre d'élèves qui ont obtenu la moyenne est
vraiment alarmante car, on note une baisse de près de 9,87% par rapport
aux résultats du BEPC de l'année précédente.
S'agissant des notes de la dictée au BEPC 2019, nous remarquons une
baisse considérable du pourcentage d'élèves qui ont eu la
note comprise entre 10 et 20. Ce pourcentage qui s'élève à
2,61% constitue la preuve que la dictée est l'une des disciplines qui
font échouer les élèves à l'examen du BEPC. Avec ce
résultat nous pouvons sans contester conclure qu'il existe des
difficultés persistantes chez les élèves du collège
concernant l'apprentissage de l'orthographe française.
Figure 3 : Notes des
élèves au BEPC 2017, 2018, 2019 ayant obtenu la note comprise
entre 10 et 20 et ceux ayant obtenu la note entre 0 et 9,99 dans la
région pédagogique grand Lomé.
Source : Données calculées à
partir des statistiques de la DEx-CC, novembre 2021
Les données de ce graphique montrent que
l'épreuve de la dictée demeure une des causes de l'échec
des apprenants à l'examen du BEPC. En effet, on remarque que quand les
pourcentages des notes des candidats en dictée qui sont comprises entre
10 et 20 à l'examen du BEPC sur les trois années (2017, 2018,
2019) décroissent ; ceux des candidats ayant obtenu les notes
comprises entre 0 et 9,99 augmentent.Sur 38902 candidats au BEPC 2017, 5914 ont
eu la moyenne soit un pourcentage de 15,2 % ; 32988 candidats ont obtenu les
notes comprises entre 0 et 9,99 soit 84,79 %. En 2018, sur 39074 candidats au
BEPC, seulement 2084 ont obtenu la moyenne soit 5,33 % ; le reste 36990
candidats soit 94,66 % ont obtenu les notes comprises entre 0 et 9,99. Au BEPC
2019, sur 43105 candidats, 41976 n'ont pas eu la moyenne soit 97,38 % ;
seulement 1129 ont obtenu les notes comprises entre 10 et 20 soit 2,61 %.
Notons que dans le système éducatif togolais, la
dictée commence depuis le Cours Elémentaire première
année (CE1), soit huit années d'études de cette
discipline. Cependant à travers cette analyse, nous remarquons que les
élèves qui n'arrivent pas à avoir la moyenne en
dictée augmentent d'années en années. Ces résultats
démontrent l'impérieuse nécessité d'adopter des
stratégies innovantes pour rendre plus efficace l'enseignement du
français afin de favoriser une acquisition optimale des
compétences orthographiques et grammaticales de la part des apprenants
(Cogis, 2005). Les mauvais résultats obtenus par les candidats à
cet examen national qui ouvre les portes des lycées démontrent un
phénomène d'une très grande ampleur chez les apprenants du
collège. Ils révèlent le poids des mauvaises notes en
dictée sur la réussite scolaire de nos apprenants.
L'analyse des notes de dictée des élèves
au CEPD et au BEPC, nous laisse perplexe car :
malgré les mauvais résultats lors des
évaluations en dictée, nos élèves
réussissent en masse et accèdent aux classes supérieures
sans avoir remédié à leurs lacunes en orthographe, comme
si les notes en dictée n'étaient pas prises en compte dans les
calculs de la moyenne de passage d'une classe à une autre (Ekondi,
2021).
Nous remarquons que, plus de la moitié des candidats
à ces deux examens ont obtenu la note zéro en
dictée ; cependant les résultats surtout au CEPD avoisine
80% chaque année (MEPSTA, 2020). Nous constatons également que
malgré le nombre d'années d'études de la dictée qui
commence depuis la classe de CE1 dans le système éducatif
togolais, les performances des élèves n'ont pas cessé de
baisser aux examens de BEPC 2017, 2018, 2019. De plus le français est la
langue d'administration et d'enseignement au Togo ; presque toutes les autres
disciplines sont enseignées dans cette langue. Au regard de tout ce qui
précède, il est donc évident que les élèves
ont des difficultés en dictée qui est en effet un moyen
d'évaluation du niveau de maitrise de la langue française chez
les apprenants. Ainsi l'origine des mauvaises performances dans cette
évaluation demeure une interrogation que notre étude aborde.
1.4. Énoncé du
problème
L'analyse des notes des candidats du CEPD et du BEPC
sur cinq années successives (2016, 2017, 2018, 2019, et 2020) dans la
région pédagogique du Grand Lomé montre que,plus de la
moitié des candidats ont obtenu la note zéro en
dictéeà ces deux examens nationaux. Cette situation conforte
notre constat selon lequel les apprenants ont une faible performance en
dictée.
En effet étant enseignant de français, nous
avons remarqué une mauvaise maitrise des accords grammaticaux de cette
langue d'administration et d'enseignement par les apprenants du premier cycle
du secondaire général. Ils éprouvent également des
difficultés à retranscrire un texte lu oralement, à
respecter la ponctuation, à utiliser le lexique approprié et
à suivre le rythme de la diction pendant les évaluations en
dictée.Tout ceci illustre le problème de la qualité des
apprentissages dans le système éducatif togolais. Car, bien que
la dictée soitun outil d'enseignement-apprentissage et
d'évaluation des compétences en français pratiqué
dans le système éducatif togolaisdepuis le primaire, les
élèves éprouvent des difficultés dans cette
matière.
De ce fait, pour analyser les facteurs explicatifs de la
faible performance des élèves du premier cycle du secondaire
général du Togo en dictée, nous avons choisi comme sujet
de recherche : «Difficultés des élèves en
dictée au premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest.»
1.5.
Objectifs de la recherche
Les objectifs sont deux ordres et nous permettent de
contribuer à la compréhension des causes de la mauvaise
performance des élèves en dictée au premier cycle de
l'Inspection de l'Enseignement du Secondaire Général du Grand
Lomé Ouest.
1.5.1.
Objectifs de connaissance scientifique
L'objectif général de la recherche est de
déterminer à travers les perceptions et les activités
d'apprentissage des élèves, les facteurs explicatifs de leurs
mauvaises performances en dictée. Spécifiquement, cette recherche
vise à :
· analyser l'impact de la perception négative
qu'ont les élèves de la dictée sur leurs performances dans
cette matière.
· établir un lien entre les activités
d'apprentissage du français par les élèves et leurs
performances en dictée.
1.5.2.
Objectifs d'application pratique
Le français est la langue d'enseignement au Togo. Par
conséquent, sa parfaite maitrise s'avère indispensable et
nécessite la pratique régulière de certaines
activités de la part des apprenants.
Concernant l'application pratique, cette recherche permettra
de:
· motiver les élèves à
s'intéresser à la lecture et à l'apprentissage de
l'orthographe française en démythifiant la dictée.
· améliorer les acquisitions des apprenants en
français à la sortie du premier cycle de l'Enseignement du
Secondaire Général.
1.6. Pertinence du sujet
Notre sujet de recherche est d'une pertinence double:
scientifique et sociale.
1.6.1.
Pertinence scientifique du sujet
Plusieurs recherches ont été menées dans
le monde pour montrer l'importance de la dictée dans l'enseignement
(Awokou, 2011). Nous pouvons à titre illustratif citer, (Koubakissa,
2000, Cogis, 2011; Fayol et Jaffré, 2014; Bena, 2014 ; PASEC, 2014 ;
Togo, 2018; Jeanjean, 2019; Meirieu, 2021 ; Ekondi, 2021 ; Villegas,
2022). Par ailleurs, dans le contexte togolais, plusieurs chercheurs se sont
intéressés à la problématique de la
difficulté des élèves en français. On peut citer
entre autres (Quashie, 2003 ; Lodonou, 2015; Awokou, 2011 ; Cisse, 2002;
Anenou, 2013 ; Binguitcha, 2014 ; Ouro, 2009). Les difficultés des
élèves en dictée avec le nouveau format de
l'épreuve de l'APC n'ont pas fait l'objet de recherche. Pour autant, les
notes des élèves en dictée ne sont pas toujours bonnes. Ce
qui démontre à suffisance des lacunes dans la qualité de
l'enseignement du français en général et qu'il faille
repérer les causes en vue d'en trouver les solutions.
Cette recherche est d'actualité à l'heure
où tous les Etats font des efforts pour l'amélioration des
résultats d'apprentissage notamment en lecture et écriture (MEPS,
2014). Elle est une valeur ajoutée à la science, car elle
permettra de :
· identifieret expliquer les facteurs explicatifs des
mauvaises performances des élèves en dictée dans les
écoles du premier cycle du secondaire général au Togo.
· proposer un dispositif adéquat pour
l'enseignement/apprentissage des règles orthographiques
françaises.
1.6.2.
Pertinence sociale du sujet
Cette recherche est d'un grand intérêt pour les
élèves, les enseignants, les parents et l'État. Notre
recherche constitue un outil d'amélioration des pratiques
d'apprentissage des élèves. De même, elle permet
d'éveiller les consciences sur la nécessité d'assister les
élèves à la maison dans leurs activités
d'acquisition de compétences en français. En effet, le
français est la langue d'administration au Togo. Sa parfaite maitrise
offre des opportunités d'insertion sociale (Lodonou, 2015). La recherche
des solutions en vue de permettre la réussite des élèves
en dictée, permet d'augmenter leur taux de réussite aux
différents examens.
Cette étude permettra de relever les insuffisances
relatives à l'enseignement de la langue française et d'en
proposer les solutions idoines. Car, la mauvaise maitrise de cette discipline
entraine un risque du taux élevé d'échecs scolaires et de
déperdition des apprenants du premier cycle du secondaire
général au Togo. Aussi cette étude permettra aux
autorités éducatives de repenser les critères de notation
et de correction de la dictée, car les mauvaises notes dans cet exercice
constituent un véritable facteur de démotivation scolaire
(Ekondi, 2021). Particulièrement, cette étude attire l'attention
des décideurs afin de mettre en place une politique d'incitation des
élèves à s'intéresser à la lecture. Les
résultats de la recherche serviront à l'État, à la
Société Civile et aux Organisations Non Gouvernementales dans la
réalisation des projets dans le premier cycle du secondaire
général du Grand Lomé Ouest.
En outre, cette recherche va contribuer, à terme,
à la réduction des échecs scolaires et par ricochet
à limiter les déperditions scolaires dans le premier cycle du
secondaire général, au Togo. Car « le redoublement ne
permet pas aux élèves de combler leur retard, et a même
souvent un effet négatif sur leurs progressions
ultérieures » (Paul, 1996, cité par Duru-Bellat et Van
Zanten, 2007, p. 37). De plus :
les élèves qui ont un mauvais score en
dictée l'ont également dans les autres disciplines. La plupart
des cours sont dictés. Les élèves recopient ces cours avec
des fautes, les mémorisent à la maison avec les mêmes
fautes qu'ils restitueront lors des différentes évaluations. Ces
mauvaises notes en dictée impacteront négativement leurs moyennes
de passage en classes supérieures. Cela les conduit bien souvent aux
échecs scolaires, aux abandons ou aux exclusions qui sont un
véritable goulot d'étranglement du système éducatif
togolais (Binguitcha, 2014, p. 41).
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE, DÉFINITION
DES CONCEPTS ET CADRE DE RÉFÉRENCE THÉORIQUE
Ce chapitre est l'occasion de parcourir la littérature
afin de circonscrire les conceptsqui rentrent dans notre étude, de
trouver les recherches antérieures sur la même
thématiqueque la nôtre et le modèle théorique y
afférent.
2.1.
Revue de littérature
Les difficultés des élèves face à
la dictée ont été abordées sous plusieurs angles
par des chercheurs togolais et ceux des autres pays. Nous allons parcourir dans
ce sous chapitre, la littérature afin de circonscrire les concepts qui
rentrent dans notre étude.
2.1.1. Les origines de la
dictée dans le contexte scolaire
Il est indispensable d'avoir une idée sur l'origine et
l'historique de la dictée, en vue de mieux cerner l'évolution de
ce concept.
Jacques (2010) écrit dans son article consacré
aux origines de la dictée que la pratique de la dictée dans le
processus d'enseignement/apprentissage de la langue française remonte
depuis le 17ème siècle. Il démontre que la dictée
était pratiquée en cette période sous forme de cacographie
avant de se généraliser par la suite dans les pays francophones
autour des années 1850. Le terme cacographie est défini par
Buisson (1911) comme étant « une méthode consistant à
enseigner la grammaire et l'orthographe au moyen de phrases et de mots
écrits incorrectement et qu'on charge l'élève de corriger
» (p.382).
Cette période est marquée par l'apparition des
recueils de dictées spécialisées selon qu'ils portent
sur tel ou tel aspect de la grammaire ou de l'orthographe, ou encore selon le
niveau scolaire ou le type d'établissement éducatif auxquels ils
sont destinés. Ainsi, on note l'introduction de la dictée dans
les examens et les différents concours. Son usage dans les pays
francophones s'est fait par le biais de la colonisation et surtout par
imitation des pratiques pédagogiques de l'ancienne métropole.
Très tôt elle devint une discipline populaire et fit son
entrée dans les oeuvres littéraires, devenant de facto un
« passe-temps pour les adultes à la cour de Napoléon
III ». Pour lui conférer une place de choix ; on l'a rend
très complexe avec des « mots rares ou désuets,
règles de grammaire abstruses ou comportant des exceptions peu
connues ». Le modèle du genre est la célèbre
dictée de Mérimée, commandée à
l'écrivain par l'impératrice Eugénie en 1857. Dans la
France des années 1980, ce type de dictée est remis au goût
du jour par Bernard Pivot et fait l'objet par la suite de championnats
organisés dans de nombreux pays francophones.
La dictée de Mérimée fut écrite et
dictée en 1857 par Prosper Mérimée à la demande de
l'impératrice Eugénie afin de distraire la cour. Napoléon
III aurait fait soixante-quinze fautes, l'impératrice soixante-deux,
Alexandre Dumas fils vingt-quatre, Octave Feuillet dix-neuf et Metternich fils,
ambassadeur d'Autriche, trois. À l'annonce des résultats,
Alexandre Dumas se serait tourné vers Metternich pour lui demander:
« Quand allez-vous, prince, vous présenter à
l'Académie pour nous apprendre l'orthographe? » (Portebois,
2006).
Voici un extrait de ce texte publié par le
ministère de la Culture française :
pour parler sans ambiguïté, ce diner à
Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves
embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les
cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par
l'amphitryon, fut un vrai guêpier. Quelles que soient, et quelque
exiguës qu'aient pu paraître, à côté de la somme
due, les arrhes qu'étaient censés avoir données la
douairière et le marguillier, il était infâme d'en vouloir
pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis, et de leur
infliger une raclée, alors qu'ils ne songeaient qu'à prendre des
rafraîchissements avec leurs coreligionnaires. Quoi qu'il en soit, c'est
bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant,
s'est laissé entraîner à prendre un râteau et qu'elle
s'est crue obligée de rapper l'exigeant marguillier sur son omoplate
vieillie. Deux alvéoles furent brisés; une dysenterie se
déclara suivie d'une phtisie, et l'imbécillité du
malheureux s'accrut. Par Saint Martin! Quelle hémorragie! s'écria
ce bélître. À cet événement, saisissant son
goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans
l'église tout entière (Claretie, 1900).
2.1.2.
Exploration des écrits sur le rendement scolaire des
élèves
L'institution scolaire a toujours été
perçue a la fois comme « instance de sélection et
mécanisme d'unification dans la mesure où elle unifie en
socialisant et divise en sélectionnant » (Cherkaoui, 1999, p.41).
Si l'école divise, il est alors légitime de s'interroger sur les
déterminants et les conséquences les plus importantes des
mécanismes sélectifs qu'est la réussite ou l'échec.
En effet, la communauté scientifique reste relativement unanime sur ce
qu'est la performance en tant que critère scolaire mais cette
unanimité est très loin d'être atteinte quant à ses
déterminants (Kalamo, 2011).
La question de savoir ce qui explique la réussite ou
l'échec scolaire a toujours suscité plus qu'un débat. Pour
certains auteurs, l'origine sociale est le facteur essentiel qui explique la
réussite ou l'échec à l'école mais pour d'autres
par contre, les facteurs scolaires ou encore les facteurs individuels seraient
les mieux indiqués pour rendre compte d'un tel phénomène.
Selon Cherkaoui (1999), les théories explicatives de la réussite
scolaire peuvent être brièvement classées en deux groupes.
Les théories déterministes avec des tenants comme Bernstein,
Bourdieu, Hyman, Kahl, qui privilégient les facteurs relatifs au
passé de l'individu et soulignent les différences qualitatives
entre les sous-cultures de classe dans lesquelles les individus sont
socialisés et les théories actionnistes ou individualistes
développées par des économistes néo-classiques et
certaines écoles sociologiques dont celle de Boudon. Ces derniers
s'appuient plutôt sur les variables liées à l' avenir, aux
projets sociaux et scolaires ainsi qu'au pouvoir de décision rationnelle
des individus. Mais s'il existe plus qu' un débat controversé
autour de ce qui pourrait expliquer mieux ou pas la réussite ou
l'échec scolaire, l'origine sociale est cependant une conclusion
à laquelle aboutissent la plupart des études empiriques sur les
questions de réussite et d'échec scolaires (Saoudi, 2017).
En effet, les résultats de nombreuses recherches
établissent des relations entre les performances scolaires et les
variables de l'origine sociale. Parmi ces recherches, on peut retenir entre
autres les écrits de sociologues, sociolinguistes et psychologues aussi
bien aux Etats-Unis, en Europe qu'en Afrique et bien sûr au Burkina
Faso.
C'est ainsi qu'en Europe, Bourdieu et Passeron (1964),
soutiennent l'idée d'une liaison entre la culture des étudiants
et leur origine sociale. Pour ces deux auteurs, le langage et la culture
utilisés à l'école sont ceux de la classe dominante par
conséquent, l'école n'est pas un facteur de mobilité
sociale mais bien au contraire un des facteurs les plus efficaces de
conservation et de reproduction sociale. Il faut noter que de telles
idées doivent être relativisées car des études ont
également abouti à la conclusion selon laquelle malgré des
conditions socio-économiques particulièrement difficiles,
certains enfants issus de milieux défavorisés arrivent
grâce à l'école à aboutir à une
mobilité sociale ascendante (Bennacer, 2010).
De même, chez l'enfant, « les variables de la
réussite dans l'enseignement post primaire sont la profession de son
père, le niveau d'instruction de ses parents, l'habitat, la motivation
de la famille vers les savoirs et l'instruction » (Gras, 1974,
p.142). Selon lui, tout comme Coster et Hothyat, (1999), ces facteurs
influencent sur les succès à venir autant que les dispositions
intellectuelles et le caractère de l'enfant. Mais bien avant, Sauvy
(1970), avait prouvé que les enfants de classes favorisées
réussissent plus à l'école que ceux issus de classes
sociales défavorisées. Les conclusions de son étude sont
proches de celles de Baudelot et Establet (1971).
Notons par ailleurs que l'intelligence ou l'aptitude telle que
mesurée à l'école en terme de réussite scolaire est
avant tout sociale. Ainsi :
ce qui est mesurée, n'est pas
héréditaire, ni l'intelligence ou l'aptitude d'un individu mais
plutôt le langage ou le raisonnement verbal qui est le produit culturel
des couches favorisées de la société. Par
conséquent, on ne doit pas s'étonner de voir des
différences de réussite scolaire entre les enfants des classes
favorisées et ceux des couches sociales
défavorisées(Hussen, 1975, p.87).
Entwistle (1978), aborde également dans le même
sens. Il estime que la classe sociale est un facteur déterminant
incontestable de l'éducation car la distribution des étudiants au
niveau de l'enseignement secondaire et supérieur est
corrélée avec le niveau de revenu et d'occupations des parents.
Et comme les améliorations des services sociaux pour libérer les
écoles de la pauvreté n'ont pas permis d'atteindre un taux
élevé d'enfants de classe défavorisée dans
l'enseignement secondaire et supérieur en France. Il pense que cela doit
conduire les sociologues à examiner les relations culturelles,
psychologiques et les indices économiques de classe sociale dans
l'explication de la performance scolaire. Il en va de même de certaines
conclusions d'analyses en sociolinguistique scolaire.
En effet, Bernstein (1975) fait partie des auteurs qui ont
beaucoup écrit sur les rapports entre le langage parlé et
écrit des différentes classes sociales et la réussite
scolaire des jeunes. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre de la dialectologie
sociale (étude des dialectes d'une langue en rapport avec les
sociétés qui les parlent). C'est à partir du constat
classique de l'échec scolaire des enfants de couches
défavorisées, qu'il a entrepris d'étudier les causes
profondes d'un tel phénomène. C'est ainsi qu'à la suite de
ses recherches, il en est arrivé à la conclusion selon laquelle
le langage agirait comme variable intermédiaire entre le milieu
d'origine et les comportements scolaires des individus. Selon sa
théorie, les relations de classes génèrent, distribuent,
reproduisent et légitiment des formes distinctes de communication qui
donnent lieu à des codes dominants et dominés. Les individus sont
donc différemment positionnés socialement par ces codes dans le
processus de leur acquisition scolaire. Car, le langage "formel" utilisé
par les couches favorisées est plus élaboré que le
langage, "public" des couches défavorisées et le fait qu'il soit
privilégié par l'école, donne à ces enfants un
avantage décisif sur le plan des apprentissages scolaires.
À l'instar de Bernstein, les travaux de Labov (1976)
s'inscrivent également dans le cadre des recherches de la dialectologie
sociale qui ont cherché à expliquer les problèmes
linguistiques dans les ghettos noirs américains. Ainsi, les travaux de
Labov sur les stratifications sociales aux Etats Unis ont permis de montrer que
les classes favorisées employaient un langage considéré
comme supérieur et différent de celui des milieux
défavorisés. Ce qui représente un facteur favorisant ces
classes dans le processus de leurs acquisitions scolaires.
Les résultats de certaines études menées
en Afrique corroborent également avec ceux d'Europe et d'Amérique
car Clignet (1974) en est arrivé à ces mêmes conclusions en
Côte d'Ivoire. Pour l'auteur, il ne fait aucun doute qu'il existe un lien
entre la culture familiale et la réussite puisque la proportion des
élèves qui réussissent mieux augmente au fur et à
mesure que le niveau de scolarité de leurs parents
s'élève.
Dans le contexte Burkinabé, au terme de son
étude dont l'objet était d'identifié les causes des
déperditions scolaires dans la ville de Ouagadougou afin de proposer
quelques solutions, Maiga (1990) a conclu de ses analyses que les enfants des
couches sociales défavorisées (paysans, manoeuvres, artisans...)
étaient les plus exposés au phénomène de
déperdition par rapport à leurs copains issus de milieux
favorisés économiquement (commerçants, fonctionnaires,
militaires...). En effet, cela est rendu possible par le fait que les plus
défavorisés soient les plus incapables à garantir à
leurs enfants de bonnes conditions de travail faute de moyens
économiques et matériels. Il conclut ainsi que l'échec
scolaire s'explique par les mauvaises conditions de travail et par
conséquent l'origine sociale serait un facteur déterminant des
déperditions scolaires dans la mesure où l'incapacité
à supporter la scolarité de son enfant est fonction de la
catégorie socio- professionnelle des parents. Cette idée revient
également chez Compaore (1996). Pour lui, de nos jours, la scolarisation
d'un enfant nécessite un véritable engagement de sa famille
à réunir les meilleures conditions de travail lui permettant de
réussir. Outre la cotisation annuelle au niveau de l'APE, les familles
doivent assurer l'achat des fournitures scolaires, l'habillement et la
restauration des élèves. Autant de dépenses qui ne font
qu'alourdir le prix à payer pour la scolarisation des enfants. Cette
situation est donc favorable aux enfants issus de familles aisées.
De même, Lokpo (1999), après analyse des
données de son étude qui a pris en compte le nombre total de
redoublement des élèves pendant leur cursus scolaire, a conclu
que les élèves ayant des tuteurs de classes populaires
(agriculteurs, éleveurs, ouvriers...) sont les plus exposés aux
échecs scolaires par rapport à ceux issus de tuteurs
aisés. Pour Lokpo, le manque accru de moyens qui se traduit par
l'incapacité des tuteurs de couches défavorisées à
offrir à leurs filleuls de meilleures conditions d'étude justifie
cette situation. S'il est vrai que plusieurs études empiriques ont
permis de mettre en relation l'origine sociale et le rendement scolaire, peut-
on pour autant nier la responsabilité de l'école dans
l'échec ou la réussite scolaire ? En effet, à
côté des facteurs liés à l'origine sociale, certains
facteurs d'ordre scolaire et personnel peuvent influencer les résultats
(Kablan, 2015).
Tout comme les études environnementalistes
établissent un lien entre l'origine sociale et les performances
scolaires, des études ont également constaté qu'en
dépit d'une certaine mobilité sociale ascendante, certains
enfants de milieux défavorisés parviennent, grâce à
l'école à se hisser dans l'échelle sociale (Lenoir, 2012,
p.36). Les facteurs externes comme l'origine socio-économique restent
prépondérants et l'appartenance sociale se répercute dans
l'individu, notamment dans ces représentations. Simultanément,
des enfants de milieux aisés pour lesquels l'école serait faite
« sur mesure » échouent dans leurs études :
l'influence de la classe sociale sur la réussite change
de façon substantielle lorsque l'on prend en considération le
type d'enseignement. De ce fait, on constate une réduction
considérable des différences de réussite entre les classes
sociales. Plus précisément, en termes de relation entre les
classes, on note une détérioration relative de la réussite
des enfants de cadres supérieurs-professions libérales et de
petits propriétaires d'une part, une amélioration relative de la
réussite des élèves issus de la classe ouvrière et
de la catégorie des employés d'autre part (Cherkaoui, 1999,
p.53).
2.1.3.
La dictée : un exercice controversé
La dictée est un bon outil d'évaluation mais
elle demeure un exercice trop complexe et ne permet pas vraiment d'apprendre
l'orthographe. Au cours d'une dictée, un élève doit en
effet transformer un matériau phonique en un matériau graphique,
c'est-à-dire faire correspondre des sons et des lettres. Il s'agit d'un
exercice très spécifique qui n'aide pas un scripteur à
maîtriser l'orthographe quand il est en situation de production
(Jaffré, 2004, p.46). Certains chercheurs l'a traite de « lambeaux
de phrases toujours sans intérêt », de « phrases
baroques, ne présentant aucun sens » (Chervel, 2010). Cela dit, le
côté rituel est également controversé. En effet, la
dictée placerait les élèves en échec parce qu'elle
nécessiterait la mobilisation de trop de compétences à la
fois. Elle est parfois également considérée comme le
symbole de l'oppression du maître sur l'élève, de la
culture sur un certain état de nature (Jeanjean, 2019).
Autre objet de débat depuis plus d'un siècle :
les barèmes de correction de la dictée. On note un
privilège exorbitant de la dictée avec « le zéro
éliminatoire » (Chervel, 1998, p.134). On reproche
fréquemment à la dictée sa tarification aveugle : c'est le
seul exercice « sanctionné par la négative ». On ne
prend pas en compte ce qui est juste, on retire des points pour ce qui est faux
(Bourgeois, 1891, p.152).
Par ailleurs, la dictée en situation d'apprentissage
est complexe et ne permet pas d'enrichit le vocabulaire (Ters, 1973, p.140).
Pour cela, Si la dictée ne permet pas d'enseigner le fonds utile, le
socle commun de la langue, il faut pratiquer des exercices qui insistent sur le
vocabulaire fréquent. Car c'est un exercice qui contient aussi les plus
redoutables pièges que dix années n'arrivent pas à
résorber (Sarraute, 1983, p.1080).
En outre, depuis longtemps, on a dénoncé le
dogmatisme sans appel de l'orthographe, qui inhibe l'activité
intellectuelle de l'élève : « Non seulement elle coûte
un temps précieux à nos enfants, mais c'est un des plus
sûrs moyens de les déshabituer de penser »(Bréal,
1976, p. 69). L'argument, de manière métonymique, est
invoqué sans cesse à propos de la dictée :
par la complexité de ses difficultés, [la
dictée] place l'élève en situation d'échec, puisque
les moyens ne lui sont pas fournis pour résoudre les problèmes
qu'il rencontre (hasards du texte qui ne correspondent pas à une
progression d'apprentissage) ; d'autre part, l'élève doit
transcrire une pensée et un style qui ne sont pas les siens et qu'il n'a
pas eu le temps d'assimiler (Chaumont, 1980, p. 164).
L'absence d'initiative laissée à
l'élève lors de la dictée constitue également l'une
des difficultés majeures de cette évaluation.
l'enseignant s'impose par sa prononciation, la vitesse de
lecture de ses phrases, la lecture et la spécificité de ce type
de parole durant cet exercice [...]. Aux multiples obstacles de l'orthographe
et de la grammaire, la dictée ajoute la contrainte pressante de
l'enseignant. [La passivité de l'élève] est absolue.
L'élève transcrit sans pouvoir créer quoi que ce soit
(Traimond, 2001, p. 164 et 225).
Parlant des difficultés qu'éprouvent les
élèves en français de façon générale
et en dictée de manière spécifique, Viau, (1998) dans un
article intitulé « Les perceptions de l'élève,
sources de sa motivation dans les cours de français »
démontre que :
comme leurs collègues d'autres disciplines, les
enseignants de français sont de plus en plus confrontés à
des élèves démotivés. En effet, il est devenu
courant pour un enseignant de constater qu'un bon nombre de ses
élèves ne montrent aucun engagement ni aucune
persévérance à accomplir les activités
pédagogiques qu'il leur propose. Ces élèves semblent
constamment appliquer le principe « minimax » : le minimum d'effort
pour le maximum de points. Si ces manifestations de la démotivation sont
bien connues par les enseignants, les raisons ou les sources qui en sont
à l'origine leur demeurent cependant inconnues (Viau, 1998, p.45).
Les résultats de ces études dégagent
trois constantes. La première réside dans le fait que les
élèves débutants ont généralement des
perceptions plus favorables à l'égard des activités de
français que leurs camarades du secondaire. Plusieurs raisons peuvent
être invoquées pour expliquer cet écart entre ces
perceptions. Il peut être dû, par exemple, au programme du
ministère, aux méthodes d'enseignement ou aux modes
d'évaluation. L'épreuve de dictée qui est un outil
d'évaluation en français est également mal perçue
non seulement par les apprenants mais également elle est redoutée
par les adultes. Dans cette logique, Meirieu (2021), pense qu'il est normal que
même les adultes se retrouvent dans une situation éminemment
anxiogène lorsqu'il s'agit de se soumettre à l'exercice de la
dictée. Car, non seulement parce que le maniement de la langue
française est complexe, mais encore parce que l'écriture n'est
jamais un acte innocent ni facile. Ainsi, pour beaucoup d'élèves,
la dictée n'est pas seulement un exercice fabuleux, c'est simplement une
souffrance. Pour l'écrivain aussi, dira-t-on, écrire est, bien
souvent, une souffrance, mais une souffrance portée par des enjeux
« extraordinaires », au sens le plus fort du terme. Pour
l'élève, la souffrance de l'échec est tristement ordinaire
: écrire n'est pas se libérer, c'est se soumettre. Il conclut
qu'un apprentissage technique préalable devrait être
effectué par les enfants.
former des lettres et des mots, comprendre comment ils
s'agencent, apprendre du vocabulaire, maîtriser l'orthographe et la
grammaire seraient des préalables techniques à acquérir
impérativement avant d'entrer dans l'écrit. Sans cette
préparation comment voulez-vous que l'enfant s'exprime par écrit
s'il ne sait pas d'abord écrire et s'il ne maîtrise pas les
règles de l'écriture ? La liberté que vous lui octroyez
ainsi n'est qu'une liberté du vide ! (Meirieu, 2021, p.27).
La complexité de cette évaluation peut
être liée aux différentes représentations que les
apprenants se font de cet exercice. Car, la dictée ne devrait pas
seulement être un instrument de mesure et donc d'évaluation mais
aussi un outil permettant de faire acquérir aux apprenants l'orthographe
française (Toczek et al, 2012).
Les multiples interférences linguistiques peuvent en
outre expliquer cette difficulté de la dictée. Les langues
locales agissent sur la production écrite des apprenants et des
enseignants qui dictent. Car, on note un usage culturel de communication
à l'école par l'appropriation du français dans les classes
et hors de la classe surtout dans les milieux ruraux (Cisse, 2002).La situation
de l'enseignement dans le milieu rural très critique en raison d'un
ensemble de difficultés. Les méthodes d'enseignement de
français langue seconde posent d'énormes difficultés aux
apprenants. Car, les dispositifs d'enseignement/apprentissage du
français ne prennent pas en compte les acquis linguistiques et culturels
des apprenants. Or, Trop peu d'élèves qui parlent une langue
africaine à la maison parviennent à maîtriser l'oral et
l'écrit dans une langue qui, bien qu'officielle dans leur pays, leur
demeure plus ou moins étrangère. Il semble donc nécessaire
d'adapter les méthodes d'enseignement du français au contexte
sociolinguistique environnant (Konan, 2012).
La dictée étant un outil d'évaluation des
acquis à la fin du premier cycle, les difficultés
qu'éprouvent les élèves en français s'ils ne
cherchent pas à les surmonter par la lecture, ils traineront ces lacunes
jusqu'à l'université. Les difficultés d'apprentissage
liées à la maitrise du français en milieux universitaire
de ce fait impacteront les résultats des étudiants (Awokou,
2011). De plus, que l'insuffisance du temps accordé aux
élèves pour la lecture en classe, la mauvaise transmission des
règles de grammaire, de conjugaison constituent des difficultés
d'apprentissage de l'orthographe (Togo, 2018).
Cette analyse confirme l'idée selon laquelle,
l'épreuve de dictée est, et demeure l'une des causes de
l'échec des apprenants aux différents examens. Dans cette
même optique, Lodonou (2015), dans l'élaboration de son travail
sur la question des langues, a essayé d'analyser les impacts des
dispositifs d'enseignement du français à l'école primaire
et au premier cycle du secondaire sur les niveaux de compétences des
élèves du CM2 et de la 3e. Son analyse quantitative a
révélé, à travers les différentes
données que les élèves du CM2 et de la 3e qui
ont été testés que ceux-ci ont des difficultés en
française. Il a ainsi démontré que cette difficulté
ne dépend pas du type d'établissement public ou privé,
mais des dispositifs de l'enseignement. Ses résultats ont
confirmé les faiblesses des dispositifs d'enseignement de l'expression
de la langue française dans les écoles et collèges du
Togo.
2.1.4.
Les perceptions des élèves et le rendement scolaire
Pour Bautier et Rochex (1998, p. 34), les
représentations que l'individu se fait d'un savoir déterminent
son engagement dans l'acte d'apprendre. Celui-ci valorise ou dévalorise
les savoirs en fonction du sens qu'il leur confère, et donc se mobilise
ou non pour les apprendre. Ainsi, pour Charlot (2001, p.5), la question du
rapport au savoir se pose « lorsque l'on constate que certains
individus, jeunes ou adultes, ont envie d'apprendre alors que d'autres ne
manifestent pas cette envie, lorsqu'il s'agit de comprendre quel sens cela a
« d'aller à l'école, de travailler,
d'apprendre » (Charlot, 1999, p. 7). De ce point de vue, il
s'interroge en ces termes :
se demander quels sont les mobiles de l'enfant qui travaille
à l'école, c'est s'interroger sur le sens que l'école et
le savoir présentent pour lui. Quel sens cela a-t-il pour un enfant
d'aller à l'école, d'y travailler, d'y apprendre des choses ?
Telle est notre question centrale (Charlot, Bautier et Rochex, 1992).
Ces interrogations posent la question du rapport qu'entretient
l'élève avec l'école, à la fois en tant
qu'institution (quel est son rôle, quelles sont les valeurs qu'elle
véhicule) mais aussi en tant que pourvoyeur d'une connaissance, de
savoirs ou de savoir-faire (quel est le rôle de ce que j'apprends,
à quoi cela va me servir). Sans pour autant analyser la capacité
de l'élève à adopter cette posture réflexive par
rapport à l'enseignement il est intéressant d'essayer de
comprendre ce que ressent l'enfant face à l'école (Bray et
Choukroun, 2016).
Par ailleurs, Viau (1998), dans une étude propose trois
perceptions de l'élève : sa perception de la valeur de
l'activité ; sa perception de sa compétence à l'accomplir;
sa perception de contrôlabilité sur le déroulement et sur
les conséquences de l'activité. Il est parvenu aux
résultats selon lesquels le programme et les méthodes
d'enseignement de même que les modes d'évaluation
déterminent la motivation des élèves à s'engager
dans un apprentissage.
Levier, (2019), quant à elle a montré dans sa
thèse que selon les apprenants de la langue française,
l'orthographe française est une langue difficile dans l'absolu. Cette
étude a consisté a demandé aux élèves de la
classe de troisième en France s'ils percevaient l'orthographe du
français comme facile ou difficile. Les trois quarts d'entre eux ont
répondu qu'ils la trouvaient difficile. Sur le quart restant, une partie
ne tranche pas et une partie semble parler de la facilité que
l'orthographe représente pour eux-mêmes plus que de la
difficulté de l'orthographe dans l'absolu.Le rôle de la motivation
à apprendre l'orthographe a été démontrée
par Bégin, (2009). Il cette étude qui a pris en compte les
élèves de 6e année du primaire québécois a
révélé que ce sont les élèves forts en
orthographe qui se perçoivent les plus compétents. Ce sont ces
élèves qui affirment également ressentir davantage une
motivation intrinsèque envers l'orthographe, un « plaisir »
à orthographier les mots, tout en se distinguant des
élèves moyens en disant accorder plus de valeur à
l'orthographe.
Avoir une perception de l'enseignement permettant la
maîtrise des codes de l'institution, avoir conscience des
responsabilités liées à la posture d'élève
et avoir une posture réflexive permettant de percevoir les buts de
l'éducation à l'école permettraient donc à
l'élève de profiter pleinement de ce que l'école peut lui
apporter et donc d'être en réussite.
2.1.5.
Les activités de l'élève qui permettent l'acquisition des
compétences en français
· La pratique régulière de la
dictée d'apprentissage
Il est communément admis que le passage par
l'activité est indispensable pour l'apprentissage. On apprend à
parler, à écrire, à lire et à comprendre dans les
situations de communication auxquelles on participe activement (Dolz et
Abouzaïad, 2015). Ainsi, la pratique régulière de la
dictée que ce soit en situation de classe ou à la maison
s'avère indispensable dans l'acquisition des compétences en
dictée. En effet, la dictée est un puissant moyen d'acquisition
de l'orthographe lexicale et grammaticale (Jeanjean, 2019).Le fait
d'écrire sans erreurs n'est pas le simple résultat d'une mise en
application de règles apprises par coeur. Elle est avant tout une
affaire de conceptualisation et de réflexion, autant que de
répétition. Cela prend donc du temps. La tâche de
l'enseignant, en la matière, est autant d'apporter des
éléments nouveaux que d'expliciter les démarches qui
peuvent lui paraître évidentes parce qu'il les a
assimilées, mais qui ne le sont pas du tout pour les
élèves car ils ont encore besoin de temps et d'entraînement
avant de construire ces automatismes.
Aussi la correction collective de la dictée
peut-être un puissant moyen de précéder à cette
rectification sans stigmatiser les erreurs. Cette idée est fort louable
parce que, les erreurs lors de la dictée ne doivent pas être
considérées comme des fautes mais une étape dans
l'apprentissage. Car, la retranscription exacte d'un texte lu à haute
voix par un tiers doit répondre à des objectifs d'apprentissage
orthographique précis. C'est dans cette perspective que l'auteur invite
les enseignants de français « à faire de la langue un objet
d'étude et de réflexion », pour qu'elle devienne « un
formidable outil qui aide les élèves à comprendre le
fonctionnement de la langue ».
Par ailleurs, la dictée doit être utilisée
comme un moment d'apprentissage et ne doit pas servir à évaluer
les connaissances. La dictée correspond à une attente sociale
très forte mais il est possible d'en faire un moment d'apprentissage
Angoujard (1994). Il propose deux critères pour l'apprentissage de
l'orthographe :
- Choisir uniquement des problèmes que
les élèves pourront effectivement résoudre par
eux-mêmes.
- Privilégier la résolution de
problèmes qui peuvent permettre aux élèves de se
constituer un savoir généralisable à l'un des aspects
fondamentaux du plurisystème.
Les dictée d'apprentissage ambitionnent de ce fait
d'intégrer un système de connaissances ayant trait au code
orthographique chez l'élève. Les enseignants de français
doivent développer des stratégies appropriées aux
différentes catégories d'élèves. Car, les scores
des élèves en dictée varient selon la méthodologie
d'un enseignant à un autre, même pour ceux qui sont sortis d'une
même école de formation. (Ouro, 2009). Retenons également
qu'en situation de classe, la dictée est un exercice où
l'enseignant lit un texte à haute voix pendant que les
élèves essayent de transcrire correctement les mots sur un
papier.C'est un exercice célèbre connu pour son importance en
grammaire, en orthographe, en vocabulaire et en syntaxe. A cet effet :
cette matière mérite à juste titre
d'être pérennisée pour décourager les
élèves et les étudiants qui négligent la lecture au
profit des réseaux sociaux qui ne privilégient que le son. Cette
mauvaise habitude des `'amoureux du son'' a des conséquences
néfastes sur le cursus scolaire de l'enfant et, à long terme, sur
l'homme au plan professionnel(Jean-Pierre, 2021, p.93).
La dictée selon l'auteur, permet aux enfants d'aimer la
lecture, de grandir avec un excellent niveau de langue, de s'exprimer en de
bons termes et d'écrire sans fautes d'orthographes. Elle affute leur
sens de compréhension et d'analyse, au point où ils
décryptent facilement, en classe et même dans la vie de tous les
jours, ce qu'il faut retenir lorsqu'un interlocuteur parle. Dans cette optique,
il démontre que dans l'enseignement, la dictée occupe une place
de choix pour les enfants. La dictée aide les élèves
à améliorer leurs sens d'écoute, de compréhension
mais aussi leur capacité rédactionnelle. Il avance l'idée
selon laquelle, la concentration que requiert la dictée, aide à
élever le niveau de compréhension de la langue française
et de l'orthographe chez l'élève. Lorsque ce dernier pratique
régulièrement la dictée, il appréhende mieux les
genres littéraires. La dictée aide également à
corriger les erreurs fréquentes, à enrichir le vocabulaire, et
à maîtriser les verbes et leur conjugaison.
Il conclut enfin que la dictée n'est pas seulement
bénéfique pour les enfants. Elle l'est tout aussi pour les
adultes parce qu'en réalité, il n'y a pas d'âge pour
s'instruire. Beaucoup d'adultes ont des difficultés orthographiques
qu'ils pourront corriger en se soumettant à des épreuves de
dictée. Ce n'est qu'une question de volonté.
La dictée est-elle un exercice au cours duquel
l'élève acquiert des connaissances orthographiques, ou n'est-elle
qu'un exercice d'évaluation ? « C'est un exercice qui apprend
le mieux notre langue aux élèves. C'est celui qui sert à
constater les progrès des écoliers dans les classes, leur
degré d'instruction dans la plupart des examens. » (Buisson,
1887).
c'est un exercice scolaire le plus scolaire, de manière
transgénérationnelle, fait figure de symbole. Il est brandi par
les médias, les différents ministres, les éditeurs, les
publicistes et les parents pour juger de la qualité de l'école.
Figure indéracinable de notre système scolaire, on dénonce
parfois les dérives de sa pratique. L'usage qui consiste à dicter
aux élèves des phrases abâtardies, qui n'ont plus de sens
à force d'être triturées pour contenir le plus des
difficultés de la langue française est critiqué (Jeanjean,
2019, p.12).
La dictée : elle est un exercice collectif. En outre,
on estime qu'il n'y a pas de meilleur exercice pour enseigner la grammaire et
l'orthographe françaises. Et il est bien spécifié bien que
l'on « n'obligera pas les enfants à inventer ou à deviner
l'orthographe de mots inconnus, on la leur fera connaître d'avance »
(Manesse, 2007). Bien plus, elle a l'avantage de permettre d'entraîner
les élèves, et de mesurer leurs progrès. Cette confusion
entre les objectifs de l'exercice se ressent dans ce qu'écrit le
grammairien Jules Dussouchet dans le dictionnaire de pédagogie de
Ferdinand Buisson. On peut y lire :
l'exercice tient à juste titre le premier rang dans nos
écoles : c'est celui qui apprend le mieux notre langue aux
élèves, en les mettant aux prises avec ses difficultés ;
c'est celui qui sert à constater les progrès des écoliers
dans les classes, leur degré d'instruction dans la plupart des examens.
Dès que les enfants savent copier correctement une page de
français, il faut leur apprendre à écrire sous la
dictée, et cet exercice devrait, selon nous, les servir jusqu'à
la fin de leurs études (Dussouchet, 1887, cité par Cabanel, n.d.,
p. 114-122).
Par ailleurs, parents comme enfants ont pratiqué ou
pratiquent dans le cadre de leur scolarité des dictées (Jeanjean,
2019). Aussi, la dictée est une tâche au cours de laquelle on sait
ou on croit savoir ce que fait son enfant et comment on le note. C'est une des
raisons pour lesquelles l'exercice est plébiscité par 96 % des
Français en 2004 (Manesse, 2007, p. 167-182). D'autant que la
transparence et le caractère mécanique des barèmes font
que les parents estiment avoir la compétence de le corriger. C'est pour
cette raison que les dictées sont donc également
pratiquées à la maison dans le but d'habituer les apprenants
à ce rituel.
La dictée selon Cogis, (2009) est le moyen le plus
fiable pour jauger le niveau des élèves en orthographe. Ainsi,
ils selon eux la dictée ne doit être qu'un outil
d'évaluation. C'est un exercice qui « n'aide pas directement
à acquérir une bonne orthographe. Elle sert d'abord de moyen de
contrôle des compétences orthographiques.». Et, c'est en
l'étudiant comme un outil d'évaluation qu'on acquiert
véritablement les compétences en expression française
(Michèle, 2002). A cet effet il affirme que : « la pratique de
la dictée permet d'évaluer ses compétences
orthographiques, puis de les améliorer à la condition que les
difficultés soient bien expliquées. ». La dictée
constitue alors un outil de contrôle qui permet non seulement de mesurer
le niveau d'acquisition des compétences orthographiques des apprenants
conformément aux enseignements donnés, mais aussi de prendre des
décisions qui s'imposent en vue d'améliorer les stratégies
de transmission des connaissances et de leur meilleure acquisition par les
apprenants.
Pour Simard (1996), « des tentatives ont
été effectuées afin que la dictée devienne
davantage un instrument qui permettrait d'identifier les difficultés des
apprenants et d'en cerner les causes dans le but de mettre de l'avant des
moyens pour y remédier. ». Cette idée selon
laquelle la dictée doit permettre d'évaluer les apprenants est
reprise par E. Charmeux, (2007), qui positionne la dictée comme un
exercice de contrôle indispensable, et même le seul sérieux.
Il avance la preuve selon laquelle, tous les examens l'utilisent pour
connaître le niveau des candidats en orthographe. Dans le cadre de notre
étude, cet argument est corroboré, car la dictée est l'une
des épreuves de contrôle de niveau de l'orthographe
française au premier cycle du secondaire général du Togo.
Dans le système éducatif togolais, le français est l'une
des matières qui contribuent à l'échec des apprenants. Le
rapport sur l'état des systèmes éducatifs nationaux
(RESEN), développés dans une trentaine de pays d'Afrique
subsaharienne et visant à offrir aux décideurs nationaux et
à leurs partenaires techniques et financiers, une base analytique solide
pour alimenter le dialogue et le processus de décision autour des
politiques éducatives, montre qu'aux examens de CEPD et du BEPC 2017,
les élèves ont de faibles notes en français (RESEN,
2017).
Selon Brissaud et Mortamet (2015), la dictée a
occupé et elle continue d'occuper une grande place dans le
contrôle du niveau des apprenants en orthographe, lors des compositions,
trimestres et des examens qui sanctionnent la fin des études du primaire
(CEPD )et du premier cycle du secondaire général (BEPC). Ces deux
auteurs pensent qu'au regard des mauvais résultats enregistrés
par les apprenants dans cet outil d'évaluation et d'apprentissage de
l'orthographe, il est urgent d'adopter de nouvelles stratégies dans la
pratique de cette sous-discipline du français afin de permettre une
acquisition sûre et progressive des compétences en orthographe. La
pratique de la dictée est, dans ce cas de figure, une sorte de
contrôle permettant de jauger l'efficacité de l'enseignement
donné. Si les erreurs persistent, il revient à l'enseignant
d'adopter une nouvelle stratégie de transmission afin que le maximum
d'élèves puisse éviter les erreurs. A cet effet :
il apparait clairement que la dictée ne constitue pas
un outil d'évaluation valide, puisque l'instrument de mesure change avec
chaque texte dicté. Il faudrait donner la même dictée pour
pouvoir évaluer le progrès des élèves entre deux
moments et c'est, en effet, une utilisation possible de la dictée
à des fins de recherche (Brissaud et Mortamet, 2015).
Cette théorie est corroborée par la
commissionRouchette qui affirme, à la fin des années 60, que
l'exercice de dictée ne peut être tenu pour un véritable
instrument d'acquisition de compétences orthographiques. Cette
étude est renchérie dans un article intitulé
« La dictée : un outil à privilégier pour
évaluer l'orthographe! » qui avance l'idée selon
laquelle La dictée est l'outil qui apparait le plus pratique pour
évaluer l'orthographe à cause de sa rapidité et de sa
facilité à corriger, mais est-il l'outil idéal? C'est ce
que je devais justifier lors de l'étude de ma maitrise de recherche
portant sur l'étude de validation d'un outil d'évaluation de
l'orthographe(Potvin, 2021).
La dictée de texte s'avère un excellent outil
pour évaluer les compétences en langage des étudiants,
particulièrement si le texte se rapproche du discours oral. En effet, la
dictée est plus qu'un simple test d'orthographe lexicale et grammaticale
(Oller, 1979). Elle exige un raisonnement actif et créatif de
l'étudiant pour faire le pont entre ce qu'il entend et ce qu'il
écrit. D'un côté, elle implique la compréhension du
discours qui exige plusieurs étapes : l'identification
phonémique, la reconnaissance du mot que l'on associe au vocabulaire
connu, l'analyse syntaxique et l'interprétation sémantique. De
l'autre côté, pour la production de l'écrit, elle fait
appel à la « traduction phonétique, à la
connaissance de l'orthographe lexicale et à l'application de
règles grammaticales » (Weir, 2007). Que ce soit pour le
côté réceptif ou le côté expressif, on
constate que la dictée est un outil complet pour vérifier si
l'élève maitrise la langue dans laquelle il écrit, c'est
ce qui constitue notre intérêt pour cette étude.
Selon certains spécialistes de la langue
française, la dictée présente, deux fonctions principales
: Une fonction d'apprentissage et une fonction d'évaluation. Pour
Asselin (2011), la dictée permet à l'apprenant d'une part, «
d'utiliser et de développer des connaissances orthographiques » et
d'autre part, « de générer des stratégies de
révisions et de corrections » pour amener finalement les
élèves à « confronter leurs conceptions et leurs
connaissances, à partager des démarches et des justifications de
leurs choix orthographiques ». L'on constate que ces deux approches sont
complémentaires et permettent de porter un double regard sur la fonction
d'apprentissage de l'orthographe par la dictée : l'une orientée
principalement sur la maîtrise du fonctionnement de la langue par
l'apprenant et l'autre essentiellement sur la capacité à
améliorer sa réflexivité.
La dictée présente ainsi un rôle
d'apprentissage et un rôle évaluatif. En ce sens qu'elle permet de
vérifier l'acquisition de connaissances grammaticales ou orthographiques
précises à partir des traces des productions écritesdes
élèves. De même, elle permet aux enseignants de
remédier au besoin aux lacunes des apprenants en orthographe. La
dictée joue ainsi, un rôle indéniable dans le processus
d'enseignement/apprentissage du français au premier cycle du secondaire
général du Togo.
· L'influence de la lecture sur les performances
scolaires en dictée
La lecture est primordiale dans le développement de
l'enfant de même que déterminante dans la réussite
scolaire. L'un des objectif assignés à l'enseignement du
français au premier cycle du secondaire au Togo est
de « donner à tous les élèves la maitrise
de l'expression orale et écrite de la langue utilisée de nos
jours et leur permettre ainsi de communiquer, c'est-à dire
d'écouter, de parler, de lire et d'écrire avec profit et
rigueur » (République togolaise, Réforme de
l'enseignement, 1975). C'est un exercice qui non seulement aide à
communiquer, à acquérir des compétences
langagières, mais aussi à découvrir tout simplement le
plaisir de lire. La famille et l'école tiennent un rôle
déterminant dans ce processus d'apprentissage (Reverdy, 2016). Selon un
rapport de l'OCDE :
en moyenne, dans les pays de l'OCDE, les 25%
d'élèves qui prennent le plus plaisir à lire l'emportent
sur les 25% d'élèves qui prennent le moins plaisir à lire
d'un niveau et demi de compétence de l'écrit. Dans la plupart des
pays, les élèves qui lisent des livres de fiction par plaisir
sont nettement plus susceptibles d'être performants en
compréhension de l'écrit (PISA-OCDE, 2011, p.108).
Les élèves qui s'adonnent
régulièrement à la pratique de la lecture (Allard, 2003)
excellent davantage dans les matières littéraires et encore mieux
dans les disciplines scientifiques. Notons ainsi que ceux qui éprouvent
plus de difficultés d'apprentissage, sont ceux qui lisent très
peu. Ils accumulent plus de retards académiques, ils redoublent et ils
abandonnent l'école (Guimond (2009).
La lecture est une activité qui fait partie
intégrante de la personne (Giasson, 2003). Par ailleurs, la
littérature d'enfance contribue à l'acquisition des
habiletés sociales et affectives de l'enfant, au développement
langagier et cognitif afin de préparer les enfants aux futurs
apprentissages scolaires (Thériault et Lavoie, 2004). C'est d' ailleurs
l'un des objectifs essentiels des premières années de
scolarisation. Au primaire, une importance plus grande doit être
accordée à l'enseignement et à l'apprentissage de la
lecture et de l'écriture. La maitrise de la lecture est à la base
même du rendement de l'élève tout au long de sa
scolarité. Or, la période sensible pour l'apprentissage de la
lecture se situe entre 4 et 7 ans (Leclerc et Moreau, 2008). Les enfants qui
apprennent à lire au cours des premières années du
primaire sont dès lors fin prêts à lire pour apprendre et
pour réussir leur cursus scolaire.
Chez les élèves qui décrochent, plus des
trois quarts n'ont pas de compétences suffisantes à ce chapitre
pour faciliter leur insertion sociale et professionnelle, d'où la
nécessité d'intervenir dès la maternelle et à la
première année du cycle. Or, Giasson (2012) constate que la
première année est cruciale pour le cheminement des enfants. Les
élèves qui terminent leur première année scolaire
avec des difficultés en lecture restent des lecteurs faibles tandis que
les meilleurs deviennent forts. Notons également que ce sont les filles
qui sont plus influencées par l'accès au livre et qui ont une
forte corrélation entre lire et réussir à l'école
(Compaoré et al. 2009).
Selon Royer (2010), l'apprentissage de la lecture joue un
très grand rôle dans le parcours scolaire. Avoir des
difficultés en lecture apporte de grands risques d'échecs. La
première année est une période importante, car les
élèves ayant des difficultés à la fin de la
première année atteignent difficilement le niveau moyen
d'habileté en lecture à la fin du primaire (Torgesen, 2004).
Selon Boisclair et al. (2010), la littérature est importante chez le
jeune enfant pour le développement langagier, de l'imagination, de la
pensée, du développement affectif et des habiletés en
lecture. De son côté, Sipe (2000) suggère que dès le
début du primaire, les élèves sont à même de
témoigner et de développer des compétences relatives
à l'appréciation d'oeuvres littéraires.
D'autres études ont également relevé
l'impact positif du travail en classe à partir du livre pour
différents profils d'élèves, notamment ceux à
risque de vivre des difficultés d'apprentissage (Pellegrini, 1995). Pour
Mels (2007), apprécier les oeuvres littéraires est une
compétence essentielle et importante à acquérir dès
la première année du premier cycle. Les oeuvres
littéraires de qualité permettent à l'enfant de mieux se
connaitre et de mieux comprendre les autres et le monde environnant. Elles
enrichissent la langue et les connaissances générales de
l'élève en plus d'alimenter son imaginaire, de stimuler sa
créativité et de développer son sens critique. La
découverte de ces oeuvres amène chaque élève
à identifier ses préférences et ses intérêts
tout en lui offrant un lieu privilégié de réinvestissement
de ses acquis en lecture, en écriture et en communication orale.
Toujours selon le Mels, il est essentiel que l'élève se
sensibilise à l'actualité littéraire et soit
quotidiennement en contact avec des oeuvres nombreuses et variées. Car,
la littérature aide non seulement l'enfant à stimuler ses
intérêts envers le choix d'un livre, mais aussi à
développer ses habitudes de lecture.
Thériault et Lavoie (2004) expliquent l'importance de
la période de l'émergence de l'écrit chez l'enfant entre
la naissance et l'âge de 6 ans. Cette période de
développement et de l'acquisition du langage écrit est aussi
utilisée pour désigner la lecture. L'enfant est introduit au
monde de l'écrit: il manipule les livres, regarde des images, gazouille,
écoute les histoires ou barbouille sur une feuille. Cette
sensibilisation se développe d'une manière différente
selon ce que l'enfant reçoit de sa famille, de son milieu social ou de
son environnement interactif.
Les enseignants du premier cycle du secondaire ont donc un
rôle primordial face à l'acquisition des règles de la
langue française chez leurs élèves. Toutefois, notons que
la lecture qu'elle soit faite à la maison ou à l'école
demeure essentielle dans la réussite de la dictée (Boisvert et
Gagnon, 2005). Les auteurs confirment également que lire et
écrire sont des actions qui permettent d'extraire du sens pour
comprendre un message. Il existe alors une relation entre les
difficultés éprouvées par les élèves en
lecture et leurs mauvaises performances en écriture de façon
générale et en dictée de façon
spécifique.
En outre, dans le premier cycle du secondaire
général, les élèves sont tous motivés
à l'apprentissage de la lecture, mais le temps consacré à
cette étude est relativement insuffisant (Lemery, 2007). Les pratiques
de la lecture créent le contact privilégié de
l'élève avec l'enseignant qui lui raconte une histoire. Ceci
favorise la proximité et une complicité qui augmentent l'estime
de soi et le sentiment de bien-être des élèves (Giasson,
2012). On pourrait déduire des propos ci-haut mentionnés qu'il
existe un lien étroit entre les habitudes de lecture chez l'enfant et sa
réussite scolaire. Ainsi, la majorité des enfants qui lisent
dès la petite enfance ont d'excellentes chances d'obtenir de bons
résultats scolaires et d'achever leurs études secondaires et
même de poursuivre des études post secondaires (Lebrun, 2003).
Par conséquent, chez les apprenants, quels sont les
livres qui les attirent et qui les amènent à s'engager dans une
lecture avec toutes leurs compétences? Les élèves sont de
grands explorateurs qui ont un besoin fondamental d'agir. Ils aiment les
lectures qui les placent en situation d'action, c'est-à-dire qui leur
présentent des choses à faire, à comprendre, à
collectionner, et des héros capables de relever des défis
(Lemery, 2007). Le héros occupe une place importante dans la motivation
en lecture chez les apprenants puisqu' ils s'identifient à celui-ci. Il
est donc essentiel de les amener à s'attacher aux héros qui les
intéressent pour développer en parallèle des habitudes de
lecture efficaces.
Par ailleurs, Hamston (2001) s'est intéressé aux
intérêts de la lecture et au rôle des parents dans
l'éducation de la pratique de la lecture. Pour sa part, Millard (2004) a
étudié les différences de pratiques en lecture et
écriture selon les genres. Lebrun (2003) et Théorêt (2004)
ont vérifié l'importance qu'occupe la lecture dans la vie des
jeunes. Schwartz (2002) quant à lui s'est intéressé aux
différentes façons d'aider les garçons à mieux lire
car selon lui c'est la principale cause des difficultés d'apprentissage
des élèves adolescents. La dictée étant une
activité d'écriture qui évalue les règles
orthographiques en français, ceci nous amène à regarder
l'impact de la pratique régulière de la lecture sur les
performances des élèves du premier cycle du secondaire.
En synthèse, la revue de littérature laisse voir
que la perception et les différentes activités
d'apprentissageparmi lesquelles la lecture, permettent d'acquérir des
compétences en français. La dictée étant un outil
d'évaluation de cette langue, si l'élève a une mauvaise
représentation du français et ne s'exerce pas suffisamment, il
est donc évident qu'il n'ait pas de bonnes notes. Cette recherche
à terme permettrait de démontrer comment les perceptions que les
élèves du premier cycle du secondaire général se
font de l'épreuve de la dictée, impactent leurs rendements
scolaires dans cette discipline. En outre, cette étude à l'instar
de ces travaux antérieurs, va permettre de faire un lien entre la
pratique régulière de la dictée d'apprentissage et celle
de la lecture sur les performances des apprenants en dictée.
2.2. Définition des
concepts
Dans cette partie nous avons défini les concepts
clés nécessaires à la compréhension de notre sujet
de recherche.
2.2.1.
La dictée : définition conceptuelle
La dictée selon le « dictionnaire de
pédagogie et de l'éducation », est l'opération
par laquelle une personne lit à haute voix un texte cohérent
selon un rythme qui permet à des auditeurs de le copier par
écrit. Cette discipline essentiellement scolaire détermine le
niveau d'orthographe et de grammaire des élèves. C'est donc
un exercice scolaire consistant à dicter un texte à retranscrire
(Jaffré, 1999).
Dans la même logique, le dictionnaire Larousse (2001),
propose deux définitions possibles au nom commun « dictée
» : premièrement c'est l'«Action de dicter »,
c'est-à-dire le fait de prononcer un texte à haute voix devant
une personne afin que cette dernière l'écrive. Avec cette
définition, on se place plutôt du point de vue de l'enseignant.
C'est à lui de dicter une phrase ou un texte à ses
élèves pour que ces derniers l'écrivent. En second lieu la
dictée, est un « exercice scolaire ayant pour but l'enseignement et
le contrôle de l'orthographe », on retrouve ici l'idée que la
dictée peut être à la fois une situation d'apprentissage et
un outil d'évaluation.
Dans les recherches, on retrouve souvent cette idée que
la dictée traditionnelle est en premier lieu un objet d'étude
qui peut être extrait d'une oeuvre littéraire et en second lieu
unexercice collectif orchestré par l'enseignant. Ce dernier suit
généralement des critères et desrègles connus par
les élèves (Manesse, 2007)
Selon le Dictionnaire du Français (1972, p.372),
« La dictée est un exercice scolaire ayant pour but de
contrôler l'acquisition de l'orthographe et consistant, pour
l'élève, à écrire un texte dicté par le
maitre ».
Le dictionnaire Encyclopédique de pédagogie
Moderne, de Hotyat, et al. (1973), définit la dictée
comme étant: « un exercice scolaire au cours duquel
l'élève exprime en langue écrite des paroles
prononcées par le professeur ».
À travers ces définitions, l'on comprend que la
dictée sert non seulement à évaluer les acquis
déjà existants chez les élèves en orthographe mais
aussi elle constitue un exercice d'apprentissage.
2.2.2.
Les différents types de dictée
Selon le nouveau programme d'approche par les
compétences dans le premier cycle du secondaire général au
Togo, il existe plusieurs types de dictées à savoir :
Dictées de syllabes / dictée de mots ; dictée
progressive ; dictée dirigée ; dictée
reconstituée ; dictée préparée ;
dictée à transformer ; dictée à
trous /dictée à pièges ; dictée
parlée ou commentée ; dictée enchainée. Les
différentes formes de dictées sont conjuguées avec des
exercices conduisant les élèves à orthographier
correctement leurs propres productions (PAREC, 2021).
La dictées de syllabes ou dictée de
mots : c'est un exercice qui consiste à dicter la syllabe
« lu » et rappelle la méthodologie propre à
la dictée de syllabes (unité interrompue du langage oral) :
décomposition de la syllabe en phonèmes ( la plus petite
unité discrète ou distinctive), identification du premier
phonème puis recherche du graphème ( la plus petite entité
d'un système d'écriture) associé, puis identification du
second phonème et recherche du graphème associé (Cogis,
2005, p.59).
La dictée progressive :c'est un
exercice pendant lequel, les élèves vont devoir écrire un
mot qui leur a été montré très brièvement,
de l'ordre de deux secondes (Bézu, 2009).
Cela permet de voir le lien que font les élèves
entre l'oral et l'écrit pour ensuite comprendre la correspondance
phonème/graphème qu'ils font. À partir de cela, il est
possible d'étudier le sens que l'on donne à ce que l'on vient
d'écrire pour comprendre, cette fois, la dimension morphologique d'une
unité graphique (Bézu, 2009). Certains auteurs l'appellent
« dictée flash » ou « dictée
évolutive »
La dictée dirigée :
L'enseignant attire l'attention sur les problèmes
orthographiques. On peut, auparavant, indiquer la notion travaillée et
refaire lire en attirant l'attention sur son travail.L'élève doit
identifier les processus qui entrent en jeu lors des différentes
activités à caractère orthographiques (Fayol, 2012).
Autrement dit, il faut que l'élève prenne conscience des
stratégies qu'il a mises en place ou qu'il va mettre en place face
à un problème d'orthographe (Avezard, 2017). Il faut faire en
sorte que les élèves soient « conscients des
stratégies qu'ils utilisent, et plus généralement de la
façon dont ils apprennent ou peuvent apprendre » (Haas, 2004,
p.13).
Ladictée reconstituée :
Cet exercice consiste à écrire le texte complet au tableau, puis
les apprenants et leur enseignant commentent collectivement les
problèmes qu'ils remplaceront par les idéogrammes. Par exemple
pour la marque du pluriel/pour un homonyme) puis les élèves
recopient et complètent seuls le texte (Météreau,
2019).
La dictée
préparée : il s'agit de traiter collectivement les
problèmes posés par le texte avant la dictée en
individuelle. Celle-ci peut être à trous ou à choix
multiples pour les élèves en difficulté en
précisant avant l'objectif visé comme par exemple, l'accord du
verbe (Barbarant, 2013, p.10).
La dictée à transformer :
C'est un exercice qui consiste à mettre une ou des phrases au
tableau, ensuite les élèves écrivent ces phrases en
changeant quelques mots. Ces mots ciblés pourraient être des mots
contenant les régularités étudiées.
La dictée à trous /dictée
à pièges : Il s'agit d'écrire une phrase en
laissant des espaces pour les mots ou règles que l'on souhaite
travailler. Cet exercice permet de fixer l'attention des élèves
sur des points précis. Cette forme de dictée aiguise
également l'attention des élèves qui sont obligés
de suivre avec attention la lecture orale de l'enseignant (JeanJean, 2019).
La dictée parlée ou
commentée : Il s'agit d'un exercice qui consiste à
dicter un texte et après chaque phrase dictée, l'enseignant fait
une pause et explique les règles aux élèves sans leur
donner la réponse et font leurs corrections en fonction des consignes.
Cette pratique permet aux élèves de s'auto-former (Jaffré,
2004).
La dictée enchainée : Cet
exercice qui permet d'écrire au tableau une phrase qui sera reprise
toute la semaine.
La dictée ciblée
argumentée : Au cours de cette dictée, les
élèves doivent argumenter l'orthographe d'un mot. Il faut qu'ils
comprennent que chaque mot ne s'écrit pas indépendamment des
autres. De plus, durant cet exercice, les élèves vont pouvoir
argumenter leurs choix. On tend à aller vers une réflexion
orthographique puisque qu'au moment de la relecture, lors de productions
d'écrits, les élèves vont prendre l'habitude de se
concentrer sur un élément orthographique (Bernardin, 2005).
La dictée frigo : Dans cette
dictée, les élèves vont commencer par écrire sur un
brouillon ce que l'enseignant leur dicte. Ce dernier va ensuite ramasser les
brouillons pour les mettre au « frigo ». Il distribue ensuite un
texte solution. En collectif, les élèves vont étudier mot
par mot la dictée. Une fois les mots étudiés, les
élèves vont reprendre leur brouillon et réécrire la
dictée en essayant cette fois de ne faire aucune erreur tout en pensant
à ce qui a été dit en classe juste avant. Le but ici est
que les élèves acquièrent l'aptitude à
l'autocorrection (Hoefflin, 2000).
La dictée avec aides : Les
élèves soulignent au crayon de papier leur doute et disposent
d'un temps de relecture utile où ils consultent après la
dictée des outils référents avec la possibilité de
guidage de l'enseignant (Cherpillod, 1999).
La dictée dialoguée : Toutes
les questions peuvent être posées à l'enseignant ou entre
enfants sauf la demande de bonne réponse. Pour diriger le questionnaire,
il est interdit d'employer le nom des lettres dans les questions posées
(Favrel, 2005).
Dictée négociée : A
partir d'une dictée faite individuellement, est organisé un
travail de groupe ou en binôme où les élèves
comparent leurs textes, discutent et se mettent d'accord sur un seul texte
à rendre. Selon Jaffré (1973), cette forme de travail favorise la
verbalisation, la co-construction et la coopération. Ce type de travail
peut également être mené en production écrite.
Dictée de groupe : La
compétence étant ici avant tout d'apprendre à utiliser
l'outil nécessaire en cas de doute. L'enseignant constitue des groupes
hétérogènes de 4 élèves : un est responsable
de copier, un cherche dans le dictionnaire, un dans l'outil de conjugaison, un
est responsable de ce qui s'écrit. Chaque groupe rédige une
affiche qui sera fixée au tableau et comparée pour un
débat argumenté dans chaque groupe. Le maître intervient
seulement si la classe entière valide une orthographe erronée.
Chaque élève recopie au propre la dictée sur son cahier.
Le texte solution est au fond de la classe pour correction après
vérification de l'enseignant (Anxionnaz, 2015).
Dictée copiée ou
différée : Compétence : Mémoriser un
ensemble de mots mis en relation les uns aux autres. Lecture d'un texte puis au
verso écrire ce texte dicté par l'enseignant : quand l'enfant a
un doute, il retourne sa feuille pour vérifier. Il entoure le mot ou le
groupe de mots qui lui a posé problème dans l'écriture.
L'objectif de l'élève est d'écrire la dictée en
retournant le moins de fois possible la feuille : Il peut comparer
l'évolution en comptant le nombre de mots ou de groupe de mots
entourés (Zesiger, 1995).
Ensuite, on peut programmer des situations d'apprentissages en
fonction des difficultés rencontrées (grâce aux mots ou
groupes de mots entourés) et ainsi proposer même un travail
individualisé en fonction des besoins des élèves)
La dictée guidée : on annonce
l'objectif ou les objectifs avant (rappel) puis l'enseignant dicte le texte. La
relecture est guidée (Paillard, 1990) ; par exemple : si l'objectif
est l'accord du verbe à l'imparfait, on fera rechercher les verbes/ les
sujets. Si l'objectif est l'accord du GN, on fera repérer les
déterminants.
La dictée quotidienne : son objectif
est de faire acquérir aux apprenants la bonne orthographe et les
différents accords de la langue française. En effet, les
élèves écrivent un petit paragraphe ; ensuite ils
feront une correction collective avec discussion. Enfin ils recopieront des
phrases exactes sur une feuille. Le jour suivant, sur la même feuille,
ils écriront un nouveau texte en se référant au champ
sémantique du paragraphe du jour précédent. Un des
intérêts est de proposer un noyau que l'on va faire évoluer
en fonction de la notion à laquelle l'enseignant s'est fixé comme
objectif à atteindre (Baddeley, 1993, p. 15).
La dictée reconstituée: le
texte complet est écrit au tableau, on commente collectivement les
problèmes et on les remplace par un idéogramme (ex : pour la
marque du pluriel/ pour un homonyme) puis les élèves recopient et
complètent seuls le texte (Anderson, 2000).
La dictée de mots : notamment pour
travailler l'accord du groupe nominal, les graphies différentes selon la
loi de positionnement. Il est important de ne pas isoler les noms de leur
déterminant de même que les mots invariables (Chanquoy et al,
2007).
La dictée d'apprentissage : c'est
le choix d'un texte qui permettrait de déclencher l'acquisition des
mécanismes de l'écriture (Farina, 2019). Il s'agit d'utiliser la
dictée comme un moyen de faire acquérir l'orthographe aux
élèves. Ceux-ci s'habitueront à cet exercice grâce
aux multiples entrainements.
De toutes ces différentes formes de dictées,
celle qui retiendra notre attention est la dictée traditionnellecar
c'est elle qui est largement adoptée dans le système
éducatif togolais au premier cycle du secondaire général.
Elle consiste à dicter un texte aux apprenants sans préparation
puis de leur donner la correction après (Belbey, 2020).
2.2.3.
Définition des concepts liés aux difficultés
d'enseignement-apprentissage de l'orthographe.
· L'orthographe
Selon le dictionnaire français intitulé Larousse
« le mot orthographe est un nom féminin qui vient du grec (des
règles qui concernent l'écrit d'une langue (Gilles et Siouf,
1999).
Le dictionnaire orthos graphia) qui signifie écrire
correctement ».Cela signifie que l'orthographe est l'ensemble
français (Le Robert des écoles, 2003) définit
l'orthographe comme « la manière correcte d'écrire les mots
».
Le grammairien et lexicologue français Jean Dubois
définit l'orthographe comme :
un concept impliquant la renaissance d'une norme écrite
par rapport à la quelle on juge l'adéquation des formes que
réalisent les sujets écrivant une langue, l'orthographe suppose
que l'on distingue des formes correctes et des formes incorrectes dans une
langue écrite contrairement à la graphie, qui implique par
référence une norme grammaticale (Dubois, 1994).
Selon le Trésor de la Langue Française
informatisé (TLFi), l'orthographe serait « l'ensemble des
règles fixées par l'usage, la tradition, qui régissent
l'organisation des graphèmes ».
Charmeux (2007), soutient que « l'orthographe est un
savoir surtout opératoire (savoir écrire sans erreurs), et non un
savoir conceptuel, même si la connaissance théorique joue un
rôle important. »
Retenons ainsi que l'orthographe est l'ensemble des normes qui
règlent la façon d'écrire dans une langue. Elle concerne
aussi la transcription des mots de la langue, elle est dite orthographe
lexicale qui ne se limite pas à la transcription des mots de la langue,
ni à la transcription des phonèmes. Quand l'orthographe n'est pas
complètement phonétique ; elle concerne aussi la morphologie,
elle est dite orthographe grammaticale qui peut être plus riche à
l'écrit qu'à l'oral.
· Qu'est-ce qu'une difficulté ?
Leprocessus d'enseignement/apprentissage de l'orthographe
française engendre une situation de difficultés surtout lorsqu'il
s'agit de la dictée. Dans le cadre de notre étude, nous
envisagerons d'élucider le concept de difficultés sous l'angle de
l'échec des élèves en dictée.
Selon le dictionnaire Le Petit Robert, la difficulté
est un « Mal, une peine que l'on éprouve pour faire quelque
chose »
Les difficultés des élèves en
dictée sont en parties inhérentes à la complexité
de la langue française et de son orthographe « truffée de
pièges ». Notons ainsi que : « le système
orthographique français fait partie avec l'anglais des deux
systèmes les pluscomplexes au monde» (Fayol, 2006, p.55). Les
caractéristiques du « système alphabétique peu
consistant en production », représentent une première
difficulté ou en reconnaissant que « plus les systèmes sont
irréguliers, plus long et difficile est l'apprentissage du
système des correspondances graphèmes- phonèmes. »
(id, p.85).Cela permet d'inférer que l'inconsistance et l'opacité
de l'orthographe française constituent des handicaps majeurs dans la
réussite de l'épreuve de dictée par les
élèves.
Pour Angoujard (1994, p.7), « l'orthographe fait peur
», à cause de ses multiples règles et de leurs exceptions,
de ses accords incohérents, au point de provoquer « des effets de
blocage, chez les maitres comme chez les élèves ». Bessonnat
et al. (2002, p.103), identifient « quatre zones à risque à
l'écrit : les correspondances phonographiques, les chaînes
d'accords (soit la gestion des variations qui s'explique en partie par la
morphologie silencieuse), les finales en -é ainsi que les homophones,
grammaticaux en particulier.». Ces zones à risque ajoutées
aux difficultés d'identification des mots constituent des entraves
à la maitrise de l'orthographe française. Ils soutiennent que
l'orthographe grammaticale est « source de conflits chez les apprenants et
c'est au collège (ce qui correspond à notre secondaire
québécois) que ces tensions deviennent de plus en plus
importantes. ». Aussi, pour un meilleur maniement des principes d'accord
des mots (verbes, noms, adjectifs, participes passés...) par des
apprenants, « un enseignement déclaratif est insuffisant et cela
s'explique par le nombre d'erreurs qui perdurent dans les textes » (Kathy,
2009).
· Enseignement
Action, d'enseigner, art de transmettre des connaissances.
C'est aussi toute forme d'influence interpersonnelle ayant pour but de changer
les manières dont d'autres personnes peuvent ou pourront se comporter
(Gage, 1963, p.96).
L'enseignement est un processus de communication en vue de
susciter l'apprentissage. C'est également un ensemble d'actes de
communication et de prises de décisions mis en oeuvre intentionnellement
par une personne ou un groupe de personnes qui interagit en tant qu'agent dans
une situation pédagogique (Legendre, 1993, p.507).
Il est par ailleurs définit comme un moyen de susciter
des activités d'apprentissage et les alimenter par des matériaux
appropriés. Ceux-ci consistent en informations que l'on émet pour
que d'autres les saisissent (Not, 1987, p.59).
L'enseignement est donc une pratique, mise en oeuvre par un
enseignant, visant à transmettre des compétences (savoir,
savoir-faire et savoir-être) à un élève, un
étudiant ou tout autre public dans le cadre d'une institution
éducative.
· Apprentissage
Les théories de l'apprentissage donné par les
sciences humaines emportent un composant intentionnel dans le processus
d'apprentissage. Selon la définition de De Ketele, (1989)
l'apprentissage est un processus systématiquement orienté vers
l'acquisition de certains savoirs, savoir-faire, savoir-être et
savoir-devenir.
Giordan, (1989) a différentié 4 dimensions de
l'apprentissage : cognitive, affective, méta cognitive et sociale ; et
Grooaters, (1994) classifie 4 objets d'apprentissage : les connaissances, les
compétences, les habilités et les attitudes.
L'apprentissage mets au centre de l'intérêt
l'individu qui apprend. Une approche biologique : Apprendre est une
réponse évolutive à un environnement complexe (et non
stable). Apprendre implique toujours une dépense de temps et
d'énergie plus élevée d'un comportement fixé
génétiquement (c'est à dire non variable et
déjà prêt dès la naissance). La capacité
d'apprendre présuppose la capacité de stockage et
d'élaboration d'informations.
L'apprentissage est un ensemble de mécanismes menant
à l'acquisition de savoir-faire, de savoirs ou de connaissances.
L'acteur de l'apprentissage est appelé apprenant. On peut alors
corréler l'apprentissage à l'enseignement dont le but est de
dispenser des connaissances et savoirs, l'acteur de l'enseignement étant
l'enseignant.
Pour la psychologie inspirée du béhaviorisme,
l'apprentissage est vu comme la mise en relation entre un
événement provoqué par l'extérieur (stimulus) et
une réaction adéquate du sujet, qui cause un changement de
comportement qui est persistant, mesurable, et spécifique ou permet
à l'individu de formuler une nouvelle construction mentale ou
réviser une construction mentale préalable.
L'historien Ariès, (1975) dans son ouvrage
« L'enfant et la vie familiale sous l'Ancien
Régime », insiste sur l'importance qu'il convient d'attribuer
à l'apprentissage. Il force les enfants à vivre au milieu des
adultes, qui leur communiquent ainsi le savoir-faire et le savoir-vivre. Le
mélange des âges qu'il entraîne lui paraît un des
traits dominants de notre société, du milieu du Moyen Âge
au XVIIIe siècle.
2.2.4.
Pour une compréhension du concept performance
Une performance est un exploit, un résultat ou une
réussite remarquable obtenue dans un domaine particulier, par une
personne, une équipe, un groupe, un animal ou une machine.
Etymologiquement, performance vient du latin« parformer
», apparu au 13ème siècle, qui signifiait « accomplir,
exécuter » (Richard, 1998). En anglais, elle provient du verbe
« to perform » apparu au 15ème siècle, et qui
signifiait accomplissement, réalisation et résultats
réels. En anglais, le terme performance revêt donc une
signification beaucoup plus large que celle attribuée par la langue
française (Pesqueux, 1989).
Au 19ème siècle, le mot performance
désignait d'abord au pluriel, l'ensemble des résultats obtenus
par un cheval de course sur les hippodromes et la victoire obtenue dans cette
course puis il s'est étendu ensuite vers la fin du 19ème, aux
exploits sportifs. Au début du 20ème siècle, le terme
« performance » a également englobé les
capacités d'une machine ou d'un véhicule, désignant ainsi
un rendement ou une fiabilité exceptionnelle (Hubault et Noulin, 1996).
La notion de performance existe donc depuis longtemps et elle a suscité
l'intérêt aussi bien de la société que de
l'individu.
Pour Le Robert (2003, p.1902), la performance est « le
résultat chiffré obtenu dans une compétition ».
Legendre (1993, p.977) quant à lui définit la performance comme
« le résultat obtenu par une personne, lors de la
réalisation d'une tâche spécifique dont l'exécution
obéit à des règles préétablies ». Sous
ce rapport, la performance se réfère nécessairement
à la production d'une réponse lors d'une épreuve. Si les
scores sont élevés, on parlera de performances
élevées. Sinon elles seront basses.
Notons également que dans le domaine sportif, la
performance est définie par De Landsheere (1979, p.222) comme « le
résultat de cette activité ». Selon cet auteur, certains
conçoivent la performance comme « activité orientée
vers un but et l'accomplissement c'est-à-dire le degré de
réussite de l'activité », et d'autres, comme « un
résultat individuel ». Toutefois trois dimensions apparaissent dans
cette définition de la performance : c'est à la fois (a)
l'activité poursuivie par le sujet; (b) le résultat obtenu lors
de sa réalisation ; (c) et la norme qui permet d'apprécier ce
résultat.
Cependant, Ndiaye (2008) se démarque de ces
définitions. Selon lui, la performance est un résultat
satisfaisant et durable, récapitulable sous forme de capacités
qui durent et se transforment en compétences. Une nouvelle dimension
semble caractériser ce point de vue. Il s'agit de la
reproductibilité et de la durabilité d'une performance.
Néanmoins, il ressort de toutes ces définitions l'idée de
résultat à homologuer suite à un concours officiel,
d'exploit ou de succès, voire de victoire sur un adversaire. Il s'agit
toutefois d'un résultat chiffré obtenu en compétition. La
performance mettrait donc toujours en jeu, au moins deux concurrents avec
toujours un gagnant et un perdant. Ramené au contexte de
l'éducation, l'école serait un lieu de compétitions
perpétuelles. En éducation, les performances peuvent être
appréciées à différents niveaux, depuis le
système éducatif dans son ensemble jusqu'à l'apprenant en
passant par le maître. L'appréciation des performances de
l'élève se fait par le biais d'évaluations (souvent
sommatives) (Dieng, 2007). Elles se traduisent par un résultat
chiffré, censé mesurer les facultés intrinsèques de
l'apprenant.
D'après le Larousse (2002, p.577), une performance est
: « un résultat obtenu par un sportif, un auteur ». Le
même dictionnaire poursuit : « une performance est une
réussite remarquable, un exploit. Possibilités optimales ».
Dans le cadre de notre étude, les performances sont des résultats
ou capacités d'un élève.
2.3. Cadre de
référence théorique
Dans cette partie, nous présenterons, analyserons et
contextualiserons les théories qui portent sur la motivation des
élèves à s'engager dans un apprentissage. Ensuite dans une
synthèse, nous ferons ressortir comment ces théories vont
orienter cette étude.
2.3.1.
Une approche motivationnelle (Viau, 1999)
Le choix de cette théorie nous a été
dicté par les recherches en psychopédagogie qui
considèrent les perceptions comme étant « les
principales sources de la motivation des élèves en contexte
scolaire » (Schunk, 1991 ; Tardif, 1995).
· La perception et la réussite scolaire :
(Singer, 2006)
Singer (2006) souligne que la transmission des contenus n'est
« optimale » et l'apprentissage « durable » que par
l'importance de la place accordée aux « acteurs » de
l'apprentissage ainsi qu'à leurs modes de pensée. Il fonde ses
propos sur trois observations :
- Toute objectivité extérieure à notre
pensée n'a pas la même valeur pour tous. Nous construisons
nous-mêmes notre « objectivité » dans notre
pensée. Ainsi, vouloir faire comprendre ou accepter, aux apprenants,
tels quels, des contenus objectifs du point de vue de l'enseignant est inutile
; car chacun des apprenants traite ces contenus sur la base de sa structure
cognitive nécessairement différente de celle de l'enseignant et
même de celles des autres apprenants. Singer insiste que chercher
à reproduire à l'identique dans la pensée de l'apprenant
sa façon de voir, comme par un acte de foi, est voué à
l'échec.
- La perception, l'appréciation et l'assimilation des
informations, des événements, mais aussi des sentiments
personnels ne sont jamais identiques d'un individu à un autre. Car
« l'histoire de notre formation, notre panoplie d'outils physiques et
psychologiques (...) sont des réalités que nous apportons avec
nous, et cet équipement ne peut en général être
modifié que par des processus extrêmement complexes et longs
» (p. 5).
- Les connaissances et leur transposition appropriée
dans des comportements optimaux s'acquièrent par l'expérience de
la réalité qui nous entoure. Autrement dit, les connaissances et
les comportements ne proviennent pas de la réalité objective,
mais d'une réflexion sur cette réalité. Cette
réflexion elle-même s'appuie sur des connaissances et des
comportements déjà acquis. C'est dire que « nous n'apprenons
rien de nouveau : nous complétons ou entourons par de nouvelles
connaissances ce que nous savons déjà » et « la
connaissance n'est durable que si elle est le fruit d'une réflexion
consciente, active et productive, ou quand une action concrète est
encadrée par une présence intellectuelle similaire » (Bagan,
2016).
Dans une articulation motivation/activité
d'apprentissage, Viau (2000) pense qu'une activité d'apprentissage, pour
susciter la motivation de l'apprenant doit, dans l'entendement de ce dernier,
être signifiante, être diversifiée et pouvoir
s'intégrer aux autres activités, représenter un
défi, être authentique, exiger un engagement cognitif,
responsabiliser en permettant de faire des choix, permettre d'interagir et de
collaborer avec les autres, avoir un caractère interdisciplinaire,
comporter des consignes claires, se dérouler sur une période de
temps suffisante. Viau trouve ces conditions pertinentes, dans la mesure
où l'élève est l'acteur principal dans l'activité
d'apprentissage, non pas pour recevoir de l'information comme dans une
activité d'enseignement (par exemple, un exposé) mais pour se
servir de la matière apprise dans la résolution des
problèmes, ou encore pour réaliser les exercices proposés
par l'enseignant. De plus, l'activité d'apprentissage exige de lui de
faire des travaux seul ou en équipe.
· La Théorie de l'autodétermination
: (Deci et Ryan, 2002)
Ces deux auteurs conçoivent trois grands types de
motivation organisés selon un continuum : la motivation
intrinsèque, la motivation extrinsèque et l'amotivation. Chaque
forme de motivation est associée à un niveau
d'auto-détermination plus ou moins élevé. Ainsi, le
comportement des individus en milieu scolaire, notamment ceux des
élèves, peuvent s'expliquer par le degré de motivation de
ces derniers accomplir des activités pédagogiques.
À l'école, l'importance de la motivation comme
vecteur de la réussite est bien connue (Fréchette-Simard, et al.,
2019). Conçue comme une force qui dynamise et oriente le comportement de
l'apprenant dans la poursuite d'un but, la motivation à apprendre a
été appréhendée au fil du temps sous la loupe de
diverses approches théoriques(Deci et Ryan, 1985).
Selon l'approche sociocognitive, la motivation « un
phénomène dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu'un
élève a de lui-même et de son environnement et qui l'incite
à choisir une activité, à s'y engager et à
persévérer dans son accomplissement afin d'atteindre un but
» (Viau, 1994, p. 7). Les perceptions de l'élève sont donc
à l'origine de sa motivation. Elles sont si importantes que certains
chercheurs vont même jusqu'à affirmer que ce ne sont pas seulement
les capacités réelles de l'élève qui comptent pour
sa réussite, mais bien celles qu'il pense avoir. Cette affirmation s'est
d'ailleurs confirmée dans une étude sur l'écriture
menée auprès (id, 1998).
Barbeau (1993) pense que :
dans l'approche socio-cognitive, la motivation scolaire se
définit comme un état qui prend son origine dans les perceptions
et les conceptions qu'un élève a de lui-même et de son
environnement et qui l'incite à s'engager, à participer et
à persister dans une tâche scolaire (Barbeau, 1993, p. 20).
Pour Berbaum (1998), la motivation est l'ensemble des facteurs
ou des besoins qui entraînent l'activité du sujet apprenant ; et
« il s'agit de facteurs conscients et inconscients, de nature
physiologique ou psychologique, ces derniers pouvant être intellectuels
ou affectifs et de nature individuelle ou sociale » (p. 84).
En contexte scolaire ou académique, le
phénomène de la motivation est considéré comme un
moyen efficace pour pousser l'élève à l'apprentissage
(Bagan, 2016, p.110).
D'après les études sur la motivation à
l'école, la motivation provient aussi bien de l'enseignant que de
l'apprenant et de son environnement. En considérant ces origines de la
motivation, Viau (1994) pense que l'élève, pour être
effectivement motivé, doit se rendre compte clairement de la valeur de
l'activité qu'on lui propose, de sa propre compétence à
l'accomplir et de sa « contrôlabilité » sur son
déroulement et ses conséquences. Viau souligne plus loin que les
quatre facteurs qui influent le plus sur la dynamique motivationnelle des
élèves en classe sont les activités d'apprentissage que
l'enseignant propose, l'évaluation qu'il impose, les récompenses
et les sanctions qu'il utilise, et lui-même, de par surtout sa passion
pour sa matière et le respect qu'il porte à ses
élèves (Viau, 2000). Également par rapport à ses
origines, la motivation en contexte scolaire et académique prend deux
dimensions : la motivation extrinsèque et la motivation
intrinsèque. Karsenti et Thibert (1995) rappellent différents
types de motivations à travers la théorie de
l'autodétermination. D'après cette théorie, il y a trois
grandes classes de motivations qui se distinguent par leurs degrés sur
un continuum d'autodétermination. Il s'agit de l'amotivation (l'absence
de toute forme de motivation ou non motivation), la motivation
extrinsèque et la motivation intrinsèque (Karsenti et Thibert,
1995). Ils pensent que plus la motivation n'est autodéterminée,
plus le comportement ne sera émis en l'absence de pressions
extérieures.
Par rapport à la motivation extrinsèque, ces
auteurs pensent qu'elle regroupe un ensemble de comportements effectués
pour des raisons instrumentales. Il s'agit des raisons extérieures
à l'individu et qui n'impliquent pas un niveau élevé
d'autodétermination. La motivation extrinsèque pousse
l'élève à travailler dans le but de rechercher des
récompenses extérieures et à éviter des punitions.
L'élève, en cas de motivation extrinsèque, travaille pour
avoir une conséquence qui n'est pas inhérente à
l'activité elle-même, c'est-à-dire qui se trouve en dehors
d'elle. Il peut travailler par exemple pour avoir l'approbation de
l'enseignant, faire plaisir aux parents ou pour éviter d'être
puni. Il n'y a pas la faculté de l'élève à se
mettre au travail, et le rôle de l'enseignant devient donc important pour
le motiver.
Par contre, la motivation intrinsèque, qui
répond mieux au contexte de cette littérature, se
caractérise par la volonté ou le désir de réaliser
un comportement afin de se sentir efficace. Elle provient donc, pour Fenouillet
(2003), de l'intérêt ou du plaisir que le sujet trouve dans la
pratique de l'activité, sans attendre de récompense qui ne
réside pas dans le fait-même de mener cette activité, ni
chercher à éviter un quelconque sentiment de culpabilité.
Ainsi, selon Karsenti et Thibert (1995), la motivation intrinsèque est
présente lorsqu'une tâche ou une activité est accomplie
pour le plaisir et la satisfaction retirés pendant sa pratique ou sa
réalisation; et c'est le type de motivation qui témoigne du
niveau d'autodétermination le plus élevé.
La motivation intrinsèque peut être
étudiée dans une perspective tridimensionnelle, à savoir
:
- la motivation intrinsèque à la connaissance :
l'activité est alors faite pour le plaisir et la satisfaction
éprouvés lorsqu'on apprend quelque chose de nouveau.
- la motivation intrinsèque à l'accomplissement
: l'activité est alors faite pour les sentiments de plaisir et de
satisfaction ressentis pendant que l'on se surpasse dans son travail ou que
l'on est en train d'accomplir ou de créer quelque chose.
- la motivation intrinsèque aux sensations :
l'activité est alors faite pour ressentir des sensations stimulantes,
tels les plaisirs sensoriels et esthétiques (Vallerand, et al, 1989,
cité par Bagan, 2016).
2.3.2. Synthèse du cadre
théorique
Somme toute, nous avons déterminé grâce
à la littérature, la théorie de la motivation de Viau
(1999) comme approche sociocognitive qui détermine le degré
d'engagement d'un élève dans un apprentissage. Selon celle-ci, la
motivation est « un phénomène dynamique qui a ses origines
dans les perceptions qu'un élève a de lui-même et de son
environnement et qui l'incite à choisir une activité, à
s'y engager et à persévérer dans son accomplissement afin
d'atteindre un but » (Viau, 1994, p. 7). Les perceptions de
l'élève sont donc à l'origine de sa motivation. Selon la
théorie de l'autodétermination, tout être humain a besoin
de se sentir à la fois compétent et autonome pour être
motivé à pratiquer une activité. Si ces deux besoins sont
comblés, meilleures sont les chances qu'il soit animé par une
motivation autodéterminée.
La motivation la plus autodéterminée correspond
à la motivation intrinsèque, qui consiste à faire une
activité pour le plaisir et la satisfaction que l'on en retire pendant
la pratique de celle-ci. Vient ensuite la motivation identifiée, qui
fait référence à la pratique d'une activité, non
pas parce qu'on la trouve plaisante en soi, mais parce qu'on la juge comme
étant importante et on en valorise sa réalisation et son
résultat. Est animée à l'inverse par une motivation
extrinsèque (appelée également par régulation
externe) toute personne qui pratique une activité pour des raisons
purement instrumentales, comme pour obtenir une récompense (ou
éviter une punition) ou pour montrer aux autres sa compétence.
Plus le niveau d'autodétermination est élevé, plus les
conséquences sont positives (Vallerand, 2006).
Par ailleurs, cette théorie motivationnelle
reconnaît le rôle primordial de l'entourage social, en l'occurrence
les parents et les enseignants, dans la perception de compétence et la
motivation de l'enfant envers les apprentissages scolaires. Lorsque l'entourage
de l'élève soutient son autonomie, s'engage auprès de lui
et lui fournit des rétroactions positives, meilleures sont les chances
que celui-ci ait une motivation davantage autodéterminée. Notons
en outre que des enfants ayant des « origines socioculturelles »
semblables, héritant d'un capital culturel a priori similaire, peuvent
à l'arrivée devenir des élèves avec des niveaux
d'adaptation scolaire très différents. Tout dépend du
degré d'implication des parents dans l'apprentissage de l'enfant ;
d'éléments à transmettre en terme « d'habitus
culturel » (Bourdieu et Passeron, 1970).
Lahire (1995) met en lumière l'importance des formes
d'autorités parentales en harmonie avec les pédagogies scolaires,
il démontre l'importance de la place symbolique que la famille fait au
travail scolaire. Il démontre que c'est bien le contenu de la
socialisation familiale qui est primordial, « la manière dont elle
organise un cadre d'exigences stable, un réseau de solidarité et
d'attention autour de l'enfant lettré, lui assure une reconnaissance qui
le valorise tout en donnant sens et sérieux à son effort »
(p.43). Ainsi pour notre recherche, nous avons utilisé l'approche
motivationnelle de Viau (1999) pour analyser les perceptions des
élèves et leur engagement dans les activités
d'apprentissage de la langue française.
2.4. Les questions de
recherche
La question centrale de notre recherche est celle-ci : la
perception négative et le manque d'activités visant l'acquisition
des compétences en français expliquent-ils les mauvaises
performances des élèves en dictée au premier cycle de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général du Grand
Lomé Ouest?Spécifiquement, nous nous posons les questions
suivantes :
· les élèves du premier cycle de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général du Grand
Lomé Ouest ont-ils de faibles performances en dictée parce qu'ils
ont une perception négative de cette matière ?
· les élèves du premier cycle de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général du Grand
Lomé Ouest ont-ils de faibles performances en dictée parce qu'ils
ne pratiquent pas suffisamment les activités visant l'acquisition des
compétences en français ?
2.5. Les hypothèses de
recherche
Notre recherche part de l'hypothèse
générale selon laquelle, la perception négative et le
manque d'activités visant l'acquisition des compétences en
français expliquent les mauvaises performances des élèves
en dictée au premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest.De cette hypothèse
générale découlent deux hypothèses
spécifiques :
· les élèves du premier cycle de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général du Grand
Lomé Ouest ont de faibles performances en dictée parce qu'ils ont
une perception négative de cette matière,
· les élèves du premier cycle de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général du Grand
Lomé Ouest ont de faibles performances en dictée parce qu'ils ne
pratiquent pas suffisamment les activités visant l'acquisition des
compétences en français.
2.6. Les variables et indicateurs
de recherche
Notre recherche consiste à identifier les facteurs
explicatifs des faibles performances des élèves en dictée
au premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest. Les deux principales
variables mises en exergue dans notre étude sont les faibles
performances des élèves en dictée et les facteurs
explicatifs de ces mauvaises performances. Les faibles performances des
élèves en dictée constituent la variable dépendante
alors que les facteurs explicatifs sont la variable indépendante.
Les facteurs explicatifs de la faible performance des
élèves en dictée se présentent sous deux
dimensions : la perception que les élèves ont de la
dictée (la perception de la valeur de la dictée, la perception de
sa compétence en français, la perception de la
contrôlabilité du barème de la notation) ; et les
activités qui permettent l'acquisition des compétences en
français. Au niveau des activités, nous notons : les
pratiques régulières de la lecture et de la dictée
d'apprentissage.
Concernant la faible performance, elle est marquée par
les mauvais accords orthographiques, les déphasages dans la
transcription des textes lus et les difficultés des apprenants à
suivre le rythme de la diction. L'ensemble de toutes ces difficultés
sont marquées par les mauvaises notes que les élèves
obtiennent en dictée.
Tableau 3 : Récapitulatif des variables et leurs
indicateurs.
Type de variable
|
Indicateurs
|
Variable dépendante
|
La faible performance des élèves en
dictée
|
Les difficultés des élèves
à :
- faire des accords grammaticaux.
- retranscrire un texte lu oralement.
- suivre le rythme de la dictée.
- respecter la ponctuation.
- utiliser un lexique approprié.
|
Variables indépendantes
|
La perception que les élèves ont de la
dictée
Les activités d'acquisition de compétences en
dictée.
|
- La représentation de l'élève sur le
poids qu'occupe la dictée pour sa réussite scolaire.
- La perception de l'élève sur ses
compétences orthographiques de la langue française.
- La perception de l'élève sur le barème
de la notation et sur les règles qui régissent l'épreuve
de la dictée.
|
- La pratique régulière de la dictée
d'apprentissage.
-Apprentissage systématique de la grammaire
- Apprentissage systématique du vocabulaire
- La lecture régulière.
- Les présentations théâtrales
- La présentation du journal de l'école par les
élèves.
- La diction et la récitation
|
Source: Construit par l'auteur, avril 2022
DEUXIEME PARTIE : MÉTHODOLOGIE ET RÉSULTATS DE LA
RECHERCHE
CHAPITRE 3 : CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Dans ce chapitre sont définis tous les contours de la
méthodologie qui sous-tendent notre recherche.
3.1.
Le cadre et le lieu d'étude
Le cadre géographique de notre étude est le Togo
et précisément la région éducative du Grand
Lomé. Le Togo est un pays de l'Afrique de l'Ouest dont la population est
estimée, en 2018, à environ 7,9 millions habitants pour une
densité de 133 habitants par km2. Il est limité au Nord par le
Burkina Faso, à l'Est par le Bénin, à l'Ouest par le Ghana
et possède une façade atlantique au Sud. Le Togo est l'un des
plus petits États africains avec une superficie de 56 785 km2,
s'étirant sur environ 700 km du nord au sud avec une largeur
n'excédant pas 160 km. Il est composé de cinq régions
administrativeset de sept régions éducatives à
savoir :
- La région des savanes avec pour chef-lieu Dapaong.
Elle regroupe les préfectures de kpendjal, Oti, Tandjouaré, Tone,
Cinkassé, Kpendjal-Ouest et Oti-Sud.
- La région de la Kara dont le chef-lieu est Kara. Elle
regroupe les préfectures d'Assoli, Binah, Dankpen, Bassar, Doufelgou,
Kéran et Kozah.
- La région Centrale a pour chef-lieu Sokodé.
Elle regroupe les préfectures de Blitta, Sotouboua, Tchamba, et
Tchaoudjo et Mô.
- La région des Plateaux est scindée depuis le
11 mars 2021, par arrêté ministériel en deux:
· La Direction Régionale de l'Education
Plateaux-Est (DRE-PLE), avec pour chef-lieu Atakpamé. Elle comprend les
inspections pédagogiques préfectorales de l'Est-Mono,
Anié, Amou, Ogou, Moyen Mono et Haho.
· La Direction Régionale de l'Education
Plateaux-Ouest (DRE- PLO), a pour chef- lieu Kpalimé et est
composée des inspections pédagogiques préfectorales
d'Akébou, Wawa, Danyi, Kpélé, Kloto, et Agou.
- La région Maritime dont le chef-lieu est
Tsévié. Elle regroupe les préfectures de l'Avé,
Lacs, Vo, Yoto, Zio, Bas-Mono.
- Et enfin la région Lomé-Golfe qui par
arrêté numéro 701/MEPSTA/CAB/SG du 28 avril 2021, est
renommée « Direction Régionale de l'Education Grand
Lomé » (DRE-GL). Son chef-lieu est Lomé. Elle regroupe la
préfecture du Golfe et celle d'Agoe-Nyive.
La région éducative concernée par notre
étude est celle du Grand Lomé. Le choix de la région
éducative du Grand Lomé s'explique par le fait qu'elle est la
région qui compte le plus grand nombre de collège d'enseignement
général. C'est également la région qui a le plus
grand effectif au premier cycle du secondaire parmi les six régions
éducatives que comptait le Togo en 2020, avant la subdivision de la
région des plateaux en deux.
En effet, sur l'ensemble des 2094 établissements du
premier cycle du secondaire que compte le Togo à l'année scolaire
2020-2021, avec un effectif total des redoublants de 81345 sur 612429
élèves inscrits , 626 écoles sont dans la région
Lomé-Golfe avec un effectif de redoublants de 19111 sur 168393
élèves, contre 456 écoles pour la région Maritime,
avec un effectif de 15618 redoublants sur 127 287 élèves, 405
écoles pour les Plateaux avec 16002 redoublants sur 121583
élèves, 195 écoles pour la région Centrale avec un
effectif de 8170 redoublants sur 59735 élèves, 204 écoles
pour la région de la Kara avec un effectif de 7807 redoublants sur 65089
élèves, et 208 écoles pour région des Savanes avec
un effectif de 14637 redoublants sur 70342 élèves inscrits
(Annuaire national des statistiques scolaires 2020-2021, P. 71, 75 et 83).
Ainsi, le nombre le plus élevé d'établissements et
d'effectifs des élèves au premier cycle de la région
éducative du Grand Lomé, constitue la raison majeure qui a
orientée ce choix.
Par ailleurs, cette région est composée de deux
inspections au niveau secondaire général. Il s'agit de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général du
Grand-Lomé Ouest et de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général du Grand-Lomé Est ; cette dernière est
la zone de réalisation de notre étude. Ce choix s'explique
d'abord parce que nous-même, exerçant dans cette zone, les
contacts et les déplacements s'en trouvent grandement facilités.
Ensuite, parce que dans la région éducative du Grand Lomé,
c'est l'inspection qui regorge le plus de Collèges d'Enseignement
Général. Cela parait aussi judicieux parce que c'est seulement au
premier cycle du secondaire que se pratique la dictée.
Nous avons choisi de travailler seulement avec les
établissements publics puisqu'ils sont les seuls au Togo à avoir
des enseignants ayant le niveau requis et une formation répondant aux
critères du Ministère de des Enseignement primaire secondaire,
technique et de l'artisanat, un recrutement d'élèves qui n'est
pas socialement sélectif et des méthodes de travail qui
respectent dans l'ensemble les textes et la déontologie du métier
tels que fixés par l'Etat (Tonyeme, 2009).
3.2. La population de l'étude
Nous avons réalisé notre recherche dans
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général du
Grand-Lomé Ouest (IESG-GLO). Précisément l'étude
s'est réalisée dans les Collèges d'Enseignement
Général (CEG) Alinka Nyivémegblé et Lomé
Zongo. Ce choix s'explique par la proximité de ces établissements
avec notre domicile.
Nous avons décidé de mener notre enquête
sur les élèves de tous les niveaux des Collèges
d'Enseignement Général, parce que ceux de la classe de
sixième ont une expérience en dictée depuis le primaire.
Les élèves des classes de cinquième et quatrième
ont, à plusieurs reprises, été soumis à
l'épreuve de la dictée, que ce soit en devoir sur table ou en
compositions de fin de trimestre, ou encore lors des différentes
évaluations formatives. La classe de troisième étant le
dernier palier du cycle d'orientation dans les collèges d'enseignement
général au Togo, pour évaluer les objectifs attendus
à la fin du premier cycle du secondaire général en
dictée, il s'avère impérieux de prendre en compte dans
cette étude ces élèves qui constituent la vitrine des
collèges d'enseignement général.
La motivation du choix des enseignants est le fait que ce sont
eux les premiers acteurs qui mettent en oeuvre les programmes éducatifs.
Ils sont les agents d'exécutions des politiques éducatives
(Amouzou-Glikpa, 2016). Ils sont ainsi mieux outillés pour nous donner
des informations liées aux difficultés que rencontrent les
élèves du premier cycle du secondaire général du
Togo en dictée.
3.3. L'échantillonnage de
l'étude
L'échantillonnage est l'action de sélectionner
ou le processus général de décider, de cibler, non
seulement l'objet de l'étude, mais aussi l'angle par lequel on souhaite
l'approcher. (Savoie-Zajc, 2007). C'est une opération qui consiste
à extraire une population réduite d'une population mère
qui constitue l'échantillon.
· Pour la population des
élèves
Pour avoir l'effectif raisonnable des élèves du
premier cycle du secondaire général en vue de recueillir les
données sur les facteurs explicatifs de leur faible performance en
dictée, nous avons ciblé les élèves et les
enseignants.
Notre échantillon a pris en compte de façon
générale les élèves du premier cycle de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire General du Grand-Lomé Ouest
(IESG-GLO) qui compte pour l'année scolaire 2021-2022 au total 48
établissements publics au premier cycle du secondaire
général dont 640 sections. L'effectif total des
élèves est de 46319 soit 22444 garçons et 23875 filles. Le
nombre total d'élèves dans les deux établissements
précités est de 1569 soit 743 pour le CEG Alinka
Nyivémegblé et 826 pour le CEG Lomé Zongo (Direction
Régionale de l'Éducation du Grand-Lomé, 2021-2022).
Ainsi, dans l'impossibilité d'interroger tous les
élèves à cause de leur nombre trop élevé,
nous avons procédé à un échantillonnage de type non
probabiliste. C'est une méthode qui consiste à sélectionner de manière arbitraire des unités dans
une population en utilisant une méthode subjective (Royer et al., 2014).
Cet échantillonnage se fait en trois façons qui sont :
L'échantillon au jugé, orienté ou par
choix raisonné ; il est constitué selon des critères
introduits par le chercheur qui étudie un problème particulier.
L'échantillon volontaire, volontariste, accidentel ; il est
composé de l'ensemble des personnes qui ont accepté de
répondre à un questionnaire.L'échantillon par quota :
c'est un modèle réduit de la population mère construit
à partir de critères retenus par le chercheur.
Nous avons spécifiquement opté pour ce dernier
parce que la multiplication des critères rend difficile la combinaison
et la construction de l'échantillon par choix raisonné. En outre,
l'échantillon volontaire n'est intéressant qu'au niveau de la
pré-enquête. Les résultats d'une telle étude ne
peuvent jamais être généralisés. Par contre,
l'échantillon par quota pour lequel nous avons opté est un
procédé rapide, simple et moins coûteux à construire
parce qu'il ne nécessite pas de sondage complète. Malgré
qu'il soit peu rigoureux à cause du fait que l'enquêteur risque
d'enquêter juste dans son entourage, il est le plus utilisé par
les chercheurs en sciences sociales.
Pour ce faire, nous avons choisi 11 % de la population totale
des élèves d'où: 1569 x 11/100 = 172,59
approximativement égal à 173 élèves.
Les quotas des enquêtés dans chaque
établissement sont définis en fonction du nombre
d'élèves qui s'y trouvent ; la technique de la règle
de trois a servi à cet effet. En prenant le CEG Alinka
Nyivémegblé et le CEG Lomé Zongo qui comptent
respectivement 743 et 826 élèves, le calcul du nombre
d'élèves à interroger se présente comme suit pour
un échantillon de 173 élèves :
173 Elèves 1569
élèves
X1 826
élèves du CEG Lomé Zongo
173 Elèves 1569
élèves
X2743 élèves du
CEG Alinka Nyivémegblé
Application numérique 1: = 91
Application numérique2: = 82
Tableau 4: Récapitulatif de la répartition des
élèves selon l'école fréquentée.
Les établissements
|
Effectifs
|
Echantillons
|
Filles
|
Garçons
|
Total
|
|
CEG Lomé Zongo
|
397
|
429
|
826
|
91
|
CEG Alinka Nyivémegblé
|
328
|
415
|
743
|
82
|
Total
|
725
|
844
|
1569
|
173
|
Source : Pré-enquête, avril 2022
L'échantillon de notre étude est composé
de 173 élèves, répartis dans les deux
établissements (CEG Alinka Nyivémegblé et le CEG
Lomé Zongo). Pour sélectionner les élèves, nous
avons soumis le questionnaire à 173 élèves mais n'avons pu
avoir le retour que de 162 élèves qui ont effectivement
renseignés correctement toutes les rubriques du questionnaire soit un
échantillon total de 90 au CEG Lomé Zongo et 72 au CEG Alinka
Nyivémegblé. Les pertes sont estimées à 11 soit 6,3
% du total de l'échantillon des enquêtés prévus.
· Pour la population des enseignants
Les enseignants des établissements du public du premier
cycle de l'IESG-GLO pour le compte de l'année scolaire 2021-2022 selon
les chiffres mis à notre disposition par la Direction Régionale
de l'Éducation du Grand-Lomé, sont au total 778 soit 544 de sexe
masculin et 234 qui sont de sexe féminin. S'agissant des entretiens avec
les enseignants, notre échantillon est de 11 enseignants de
français choisis par la méthode d'échantillonnage de
convenance.
Dans l'impossibilité de rentrer en contact avec les
enseignants à cause des évaluations de fin d'année, nous
n'avons pu mener des entretiens qu'avec ceux qui sont disponibles. Prévu
pour 11 enseignants nous n'avons définitivement pu interroger que huit ;
ce qui constitue notre échantillon final.
3.4. L'instruments de collecte des
données
Le questionnaire, et le guide d'entretien ont servi d'outils
de collecte de données.
L'enquête adressée aux élèves, est
constituée d'une cinquantaine de questions subdivisées en trois
parties à savoir : identification du répondant, ses performances
en dictée, et la description de l'importance de la lecture et de la
dictée d'apprentissage sur la réussite de l'épreuve de la
dictée.Il a permis de vérifier l'impact de l'insuffisance de ces
activités sur la performance scolaire des élèves du
premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest en dictée.
Le guide d'entretien semi-dirigé a porté sur les
perceptions que les élèves ont de l'épreuve de la
dictée. Ce guide a servi à recueillir les données chez les
élèves, les enseignants, les parents d'élèves et
les chefs d'établissement sur l'influence des perceptions des
élèves sur la performance scolaire des élèves du
premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest en dictée. Les
thèmes généraux abordés lors de l'entretien ont
porté sur la perception des élèves de la valeur de
l'épreuve de la dictée, de leur compétence et sur leur
contrôlabilité de cette épreuve.
3.5. Le déroulement de la
collecte des données
La collecte de données comporte la
pré-enquête et l'enquête proprement dite.
3.5.1. La
pré-enquête
Afin de vérifier si les questions posées pour
recueillir les données sont claires et précises, nous avons
effectué un pré-test dans le but de tester cet outil de collecte
de données et de corriger les insuffisances liées à
certaines questions.
Elle s'est déroulée à Lomé du 28
au 29 avril 2022. Nous avons soumis à dix élèves du CEG
Lomé Zongo et à dix élèves du CEG Alinka
Nyivémegblé nos questionnaires. Les données recueillies
auprès de ces élèves nous ont permis de recenser les
langues parlées par les élèves de ces deux
établissements choisis. Elles nous ont également permis de
déceler certaines difficultés des élèves : ils
ont des difficultés à reconstituer leur cursus scolaire, à
donner leurs dates de naissance et le niveau d'étude de leurs parents.
De plus, les élèves des classes d'observation (sixième et
cinquième) éprouvaient des difficultés dans la
compréhension de certaines questions.
Afin de pallier ces difficultés, nous avons non
seulement revu notre questionnaire mais également élaboré
une stratégie : celle d'expliquer les questionnaires et de les
aider en cas de difficulté.
3.5.2. L'enquête proprement
dite
La collecte de données s'est déroulée en
deux phases. Du 02 au 6 mai 2022, nous avons enquêté auprès
des élèves du CEG Lomé-Zongo et du CEG Alinka
Nyivémegblé ; c'est la première phase de
l'enquête.
Du 16 mai 2022 au 21 au mai 2022 s'est déroulée
la seconde phase de notre enquête. Au cours de cette période, nous
avons eu des entretiens avec des enseignants. Ces entretiens pour la plupart se
sont déroulés dans les deux établissements
susmentionnés grâce à la facilitation des chefs
d'établissements.
3.6. Le traitement des
données
Nous avons collecté les données quantitatives et
les données qualitatives. Les données quantitatives issues des
questionnaires sont traitées à l'aide des statistiques
descriptives. Pour ce faire nous avons utilisé le logiciel SPSS 21.
La technique d'analyse de contenu et le logiciel QDA Miner
Lite (logiciel qui permet d'analyser des transcriptions d'entretiens
individuels et de groupes de discussion en vue de comparer les
fréquences d'apparition des mots clés dans les propos des
enquêtés), nous ont servi à traiter les données
qualitatives issues des entretiens semi-dirigés. Les données de
l'entretien après transcription ont été
catégorisées en fonction des thèmes d'analyses. La
théorie de la motivation de Viau, (1999) qui stipule que les perceptions
de l'élève sont donc à l'origine de sa motivation a
été utilisée. Elle a permis d'apporter des informations
sur le fait que les perceptions de l'élève sont à
l'origine de son rendement scolaire. La combinaison de ces deux outils permet
de fournir des informations indispensables à cette recherche.
3.7. Le type et plan d'analyse des
données
3.7.1. Le type de recherche
Menée sur la base de l'échantillonnage, notre
recherche est de nature exploratoire descriptive. Elle aboutit à la
description de la performance des élèves en dictée et
permet de découvrir les perceptions et les activités
d'acquisition des compétences en dictée chez les
élèves du premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement
Secondaire Général du Grand-Lomé Ouest. C'est en menant
cette recherche que nous comprenons mieux les facteurs explicatifs de la faible
performance des élèves en dictée au premier cycle du
secondaire général.
3.7.2. Le plan d'analyse des
données
Afin de vérifier nos hypothèses, nous
procédons à une analyse structurée en deux parties.
D'abord nous avons analysé les perceptions des élèves, et
ensuite nous avons analysé les activités d'apprentissage du
français par les élèves.
Les perceptions des élèves tiennent compte des
éléments comme la valeur de la dictée dans la
réussite de l'élève (la perception de la valeur d'une
activité), de son évaluation de sa capacité à
réussir cette épreuve (La perception de sa compétence) et
le degré d'acceptation des règles et du barème de la
notation de la dictée (la perception de contrôlabilité).
Les activités d'apprentissage de la dictée ont
été analysées suivant les pratiques pédagogues
à l'école et celles réalisées à la maison.
Ces activités sont principalement la dictée d'apprentissage et la
lecture. Celles réalisées à l'école
dépendent de la qualification de l'enseignant, de son niveau
d'études, de son diplôme académique et professionnel, de
ses formations continues, et de son expérience professionnelle. Les
activités de révisons à la maison dépendent du
niveau culturel et de revenu des parents, de la disponibilité d'un
encadreur et des manuels scolaires.
3.8. Les difficultés
rencontrées
La principale difficulté a été
l'indisponibilité des élèves et des enseignants pendant la
période de l'administration des questionnaires et des entretiens. En
effet le moment choisi pour l'enquête coïncidait avec les
évaluations de fin d'année. Ainsi, on a dû prendre
plusieurs rendez-vous avant de pouvoir faire les entretiens avec les
enseignants. De plus, les élèves avaient de la peine à
comprendre les questions, ainsi on a dû les expliquer à plusieurs
reprises avec l'aide des enseignants.
Par ailleurs, pour avoir accès aux notes des
élèves du BEPC des années antérieures en
dictée, nous avons pris plusieurs rendez-vous manqués, cela a
occasionné des dépenses supplémentaires.
CHAPITRE 4 : PRÉSENTATION
ET ANALYSE DES DONNÉES DE LARECHERCHE
Les données collectées et
présentées sous forme de tableaux, de graphiques ou de texte ont
fait l'objet d'une analyse statistique et qualitative. Suivant la logique du
plan d'analyse, nous avons d'abord présenté l'identification des
élèves et des enseignants auprès desquels nous avons
mené l'enquête ; ensuite nous avons évoqué les
perceptions que les élèves ont de la dictée ; et
enfin ont été abordées les activités qui permettent
l'acquisition des compétences en français. Après l'analyse
des données, nous avons obtenu les résultats de la recherche.
L'interprétation et la discussion de ces résultats ont
constitué la dernière partie de ce chapitre.
4.1.
Identification des enquêtés
Il s'agit ici de présenter les caractéristiques
sociodémographiques des 162 élèves du premier cycle du
secondaire général interrogés grâce aux
questionnaires.
- Le sexe et l'âge des
enquêtés
Les élèves de sexe féminin
enquêtées sont plus nombreux que ceux du sexe masculin. Sur les
162 élèves, 62 sont de sexe masculin soit 38 % contre 100 de sexe
féminin soit 62 %.
Tableau 5 : Sexe des enquêtés /
Age des élèves enquêtés.
|
|
Age des enquêtés
|
Total
|
11 ans
|
12 ans
|
13 ans
|
14 ans
|
15 ans
|
16 ans
|
17 ans
|
18 ans
|
19 ans
|
20 ans
|
21 ans
|
Sexe
|
M
|
1
|
2
|
0
|
3
|
14
|
12
|
16
|
8
|
3
|
2
|
1
|
62
|
F
|
0
|
0
|
5
|
12
|
15
|
22
|
26
|
14
|
3
|
3
|
0
|
100
|
Total
|
1
|
2
|
5
|
15
|
29
|
34
|
42
|
22
|
6
|
5
|
1
|
162
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Les enseignants interviewés ont l'âge compris
entre 33 et 41 ans. La majorité a moins de 40 ans, soit 75 % contre 25 %
pour ceux qui en ont plus. L'âge des élèves
enquêtés est compris entre 11 et 21 ans, avec une moyenne
d'âge de 16 ans.La plus forte proportion se situe entre 14 et 18 ans soit
87,65 % contre 4,95 % pour ceux qui ont entre 11 et 13 ans ; et 7,4 % pour
ceux qui ont entre 19 et 21 ans.
S'agissant des enseignants auprès desquels nous avons
recueillies les donnes grâce à l'entretiensemi dirigé, ils
sont au total huit ; cinq de sexe masculin dont l'âge est compris
entre 27 et 53 ans, et trois de sexe féminin âgées
respectivement de 34, 47 et 49 ans.
- La classe et l'école fréquentée
par les enquêtés.
Tableau 6 : École fréquentée /
Classe des enquêtés.
|
|
Classe
|
Total
|
6ème
|
5ème
|
4ème
|
3ème
|
|
CEG Lomé Zongo
|
2
|
21
|
6
|
61
|
90
|
CEG Alinka Nyivémegblé
|
1
|
11
|
4
|
56
|
72
|
Total
|
3
|
32
|
10
|
117
|
162
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Les enquêtés sont les élèves du
premier cycle du secondaire général précisément
dans l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général du Grand
Lomé Ouest. 90 enquêtés soit 56 % du total des
enquêtés proviennent du CEG Lomé Zongo, et 72
élèves soit 44 % du total des élèves
enquêtés proviennent du CEG Alinka Nyivémegblé. La
majorité est en classe de troisième. Ils sont au nombre de 117
soit 72 % contre 28 % repartis dans les trois autres classes.
- Le statut des enquêtés
Les enquêtés qui ont redoublé au moins une
fois une classe durant leur parcours scolaire sont plus nombreux que ceux qui
n'ont jamais échoué. Dans les deux établissements, les
échoués représentent un total de 97 soit 59 % des
enquêtés contre 65 élèves qui n'ont jamais repris
une classe, soit 41 % du total des enquêtés.
Tableau 7 : École fréquentée
/ Statut des enquêtés.
|
|
Statut des enquêtés
|
Total
|
Ayant redoublé
|
Non échoué
|
Ecole fréquentée
|
CEG Lomé Zongo
|
54
|
36
|
90
|
CEG Alinka Nyivémegblé
|
43
|
29
|
72
|
Total
|
97
|
65
|
162
|
Source : Enquête
de terrain, mai 2022
- Le niveau d'étude de la
mère
Les enquêtés ont des génitrices qui ont un
niveau d'étude qui se situe entre le primaire et le secondaire pour la
plus part du temps. 20 % des mères des enquêtés sont
analphabètes, 44 % ont un niveau primaire, 31 % ont fait soit le
collège ou le lycée, contre seulement 5 % qui ont un niveau
universitaire.
Tableau 8 : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'étude de la mère
|
Niveau d'étude de la mère
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Analphabète
|
32
|
20
|
Primaire
|
72
|
44
|
Secondaire
|
50
|
31
|
Universitaire
|
8
|
5
|
Total
|
162
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
- Le niveau d'étude du père
Les pères des enquêtés ont majoritairement
le niveau compris entre le primaire et le secondaire. 35 élèves
enquêtés ont affirmé que leurs pères ont fait le
primaire, soit22 % ; 66 élèves soit 41 % des
enquêtés ont affirmé que leurs pères ont fait le
collège ou le lycée et 30 %ont affirmé que leurs
pères ont le niveau universitaire contre 7 % qui ont dit que leurs
pères sont analphabètes. Au total 150 élèves
enquêtés ont affirmé que leurs pères au moins
achevé le primaire, soit un pourcentage de 92,6 % du total des
élèves qui ont effectivement répondu à notre
questionnaire dans les deux établissements.
Tableau 9 : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'étude du père
Niveau d'étude du père
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Analphabète
|
12
|
7
|
Primaire
|
35
|
22
|
Secondaire
|
66
|
41
|
Universitaire
|
49
|
30
|
Total
|
162
|
100
|
Source : Enquête
de terrain, mai 2022
- Assistance des élèves dans les
apprentissages à la maison
Tableau 10: Répartition des
enquêtés selon la personne qui les assiste dans les apprentissages
à la maison.
|
La personne qui aide à apprendre à la maison
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Mère
|
32
|
19,8
|
Père
|
43
|
26,5
|
Frère
|
56
|
34,6
|
Soeur
|
12
|
7,4
|
Tuteur
|
36
|
22,3
|
Personne
|
98
|
60,5
|
|
|
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Les données recueillies dans le tableau 10 montrent que
la majorité des enquêtés ne sont pas assistés dans
leurs apprentissages à la maison. Au total 98 élèves sur
les 162 enquêtés soit 60,5 % affirment n'avoir aucune assistance
contre 64 enquêtés soit 39,5 % qui reçoivent de
l'assistance. En effet, ceux qui sont aidés dans leurs apprentissages
par leurs mères sont au nombre de 32 soit 19,8 %. Ceux qui apprennent
à la maison avec l'aide de leurs pères sont au total 43 soit 26,5
% des enquêtés. Les enquêtés qui reçoivent
l'aide de leurs frères sont au total 56 soit 34,6 %. Seulement 12
élèves enquêtés soit 7,4 % sont aidés par
leurs soeurs.
4.2.
La perception de la dictée par les élèves
Le cadre théorique nous a permis d'opter pour
l'approche motivationnelle qui stipule que la perception des
élèves est un facteur déterminant dans la réussite
scolaire. Cette théorie issue de l'approche sociocognitive de la
motivation nous a permis d'identifier trois types de perceptions (la perception
de sa compétence, la perception de la valeur d'une activité, et
la perception de contrôlabilité). Suivant ce modèle, nous
avons repéré la perception que les élèves se font
de la facilité ou de la difficulté de la dictée, leurs
opinions sur la place qu'occupe cette matière dans leur réussite
scolaire, et les représentations qu'ils se font du barème de
notation et des règles qui régissent cette discipline scolaire.
Les résultats sont présentés suivant ce modèle.
- La perception de la facilité ou de la
complexité de la dictée par les élèves
Les enquêtés se représentent la
dictée comme un exercice difficile (figure 5). La majorité
d'entre eux pensent que la dictée est un exercice complexe. 157
enquêtés affirment que la dictée est difficile. Seulement
5 personnes disent que la dictée est une évaluation facile. Au
total 97 % des enquêtés perçoivent la dictée comme
difficile contre seulement 3 % qui pensent le contraire.
3%
97%
Figure
5: Répartition des enquêtés selon la facilité ou la
complexité de la dictée.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Les représentations que les élèves se
font de l'épreuve de dictée est négative selon les
enseignants enquêtés. Ils affirment que les élèves
ne font pas des efforts à cause du fait qu'ils perçoivent cette
épreuve comme très difficile et donc ils impossible qu'ils aient
de bonnes notes dans cette matière. Sur l'ensemble des enseignants avec
lesquels nous avons eu des entretiens, la perception négative de la
dictée par les élèves est revenue à une
fréquence de 44 fois.
Figure 6 : Fréquence
d'affirmation par les enseignants que les élèves ont une
perception négative de la dictée.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
La figure 6 conçue grâce au logiciel QDA Miner
Lite, illustre la fréquence à laquelle les enseignants
interviewés affirment que les élèves ont une mauvaise
perception de la dictée. En effet nous avons grâce à ce
logiciel identifié 44 fois dans les verbatim des interviewés que
la perception que les élèves ont de la dictée est
négative. Aucun des huit enseignants n'a soutenu le contraire. La partie
« Items » graduée de 0 à 45 à une
échelle de cinq, représente la fréquence à laquelle
les deux mots clés (perception positive ou négative) sont revenus
dans les propos des enseignants enquêtés.
Par ailleurs, la mauvaise perception de la dictée par
les élèves est à noter à travers les propos de
l'enseignant 3 :
les élèves ont une très mauvaise
représentation de l'épreuve de la dictée.Ils se disent
qu'ils ne peuvent pas avoir de bonnes notes dans cette matière. Pour eux
c'est une bête noire. Ils trouvent que le français en
général est trop difficile et quoi qu'ils fassent, ils n'auraient
pas de bonnes notes. Et c'est ce qui fait qu'ils ne s'appliquent pas, ni ne
fournissent pas d'efforts en vue de relever ce défis.(Propos recueillis
le 17 mai 2022).
Les opinions négatives qu'ont les élèves
sur la dictée sont renchéries par l'enseignant 6 en ces
termes :
les élèves pensent que la dictée n'est
pas une matière qui peut les aider à passer en classe
supérieure. Ils se disent que la dictée est très difficile
et que le français n'étant pas leur langue maternelle, quoi
qu'ils fassent, ils n'obtiendront pas une bonne note donc mieux vaut ne pas
s'efforcer. La plupart pensent également que la dictée c'est
toujours zéroil est inutile de faire des efforts car cet effort ne
serait pas récompensé. Et du coup ils ne se gênent plus
pour réussir cette matière. Ils se disent qu'il y a d'autres
matières qui peuvent leur permettre de réussir plus
aisément. Ils considèrent la dictée comme une sanction et
non une évaluation (Propos recueillis le 18 mai 2022).
- Les opinions des élèves sur la place
qu'occupe la dictée dans leur réussite scolaire
Les enquêtés pensent que les notes qu'ils
obtiennent en dictée influent négativement leurs résultats
scolaires. Ils affirment que la dictée fait baisser leur performance
scolaire. 110 enquêtés soit 68 % affirment que les notes qu'ils
obtiennent en dictée ne leur permettent pas de faire d'accroitre leurs
moyennes de passage en classe supérieure. 52 enquêtés soit
32 % disent que les notes qu'ils obtiennent en dictée leur sont
bénéfiques et permettent d'accroitre leur performance
scolaire.
Figure
8 : Répartition des enquêtés selon que la dictée
influence positivement ou négativement leur résultat
scolaire.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Figure 7 : Répartition des
enquêtés selon leur perception sur l'influence de la dictée
sur leur résultat scolaire.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
En outre, 109 élèves enquêtés soit
68 % affirment qu'ils n'ont pas souvent la moyenne en dictée et 53
enquêtés soit 32 % disent qu'ils ont souvent la moyenne en
dictée. C'est ce qu'illustre le diagramme circulaire ci-dessous (figure
9).
32 %
68 %
Figure 9 : Répartition
des enquêtés selon qu'ils aient souvent la moyenne ou pas en
dictée.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
La majorité des enquêtés souhaitent qu'on
enlève la dictée des outils d'évaluation. 155
élèves du premier cycle du secondaire soit 96 % de ceux qui ont
accepté de se soumettre à notre questionnaire affirment qu'ils
émettent le voeu qu'on supprime la dictée du système
éducatif. Seulement 7 enquêtés soit 4 % affirment qu'ils ne
souhaitent pas qu'on supprime la dictée des matières qui servent
à évaluer.
- La perception sur le barème de notation de la
dictée
Le barème de notation est mal perçu par les
enquêtés. La majorité pense qu'il est désavantageux
et donc sa suppression serait salutaire. Ils affirment que le barème de
la notation est la principale cause de leurs faibles notes en dictée.
133 élèves n'approuvent pas la pondération de la
dictée soit 82 % contre seulement 18 % qui pensent que le barème
de la notation est avantageux (figure 10).
Figure
10 : Répartition des enquêtés selon leur perception sur le
barème de la notation.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Les enquêtés ont une perception négative
du barème de notation de la dictée, c'est qui motive les
apprenants à souhaiter sa suppression des matières
d'évaluations (figure 11).
Figure
11 : Répartition des enquêtés selon leur avis de la
suppression ou non de la dictée.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Pour un élève de la classe de troisième,
la façon de corriger la dictée est l'une des causes de leurs
mauvaises notes dans cette matière. Selon lui:
les critères de correction de la dictée ne sont
pas favorables pour nous. Les enseignants ne font que souligner les fautes. Ils
soustraient ensuite les points sans en donner aux mots bien
orthographiés. Même si c'est une longue dictée avec les
mots difficiles, ils ne se préoccupent pas de ce qui est juste
(Elève au CEG Lomé Zongo en classe de troisième).
Au cours de nos entretiens individuels, un enseignant a
fustigé le barème de la notation de la dictée au premier
cycle du secondaire général en ces termes :
la dictée est une bête noire pour les
élèves à cause de ses critères de notation. C'est
une évaluation qui torture inutilement les apprenants. On a l'habitude
de résumer toutes les connaissances des élèves en
français à leur capacité à bien faire ou non la
dictée. Moi par exemple je n'avais presque jamais la moyenne en
dictée mais, j'ai évolué normalement dans les
études. C'est à cause de la manière dont les
élèves sont saqués en traquant exclusivement les fautes,
sans pour autant récompenser les mots bien écrits qui ne les
encourage pas à apprendre les cours que nous les donnons(Enseignant 7,
propos recueillis le 19 mai 2022).
- Les perceptions des élèves sur le
déroulement de l'épreuve de la dictée
La plupart des élèves enquêtés
pensent que la façon de dicter y compris les règles qui entourent
cette épreuve leur est défavorable. 135 enquêtés
trouvent défavorable la façon de dicter soit 83,33 % contre 17
seulement qui trouvent qu'elle leur est favorable, soit 16,67 % des
enquêtés.
Figure
12 : Répartition des enquêtés selon leur perception sur la
manière de faire la dictée.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Les questions ouvertes auxquelles ont été soumis
les élèves nous ont permis de recueillir les propos d'un
élève du CEG Lomé Zongo qui s'insurge contre la
façon dont certains enseignants font la dictée. Il affirme
à ce sujet que :
certains professeurs font très mal la dictée.
Ils ne prononcent pas bien les mots. Quand ils parlent on confond les mots et
cela nous décourage. Parfois il y a certains qui sont trop rapides et
nous n'arrivons pas à suivre surtout si dans l'autre classe ils sont
déjà en avance ou en retard. Si vous avez la chance d'avoir un
professeur qui dicte bien vous aurez de bonnes notes en dictée, mais si
c'est le contraire, vos notes seront toujours minables (Elèves au CEG
Lomé Zongo en classe de troisième).
Dans cette même logique, un autre enquêté
affirme que :
pendant la dictée, nous n'avons même pas le droit
de parler ni de poser des questions si nous sommes en retard. Même si le
professeur file trop vite, on ne doit pas l'interpeller, ni lui demander de
dicter à haute voix s'il le faisait à basse voix. Des fois on est
obligé de sauter les mots, et cela nous pénalise
énormément (Elèves au CEG Alinka
Nyiévemégblé en classe de troisième).
4.3.
Les activités d'acquisition des compétences en dictée.
Les activités visant l'acquisition des
compétences en dictée sont présentées sous deux
angles. Le premier concerne les pratiques pédagogiques en classe avec
l'enseignant, et le second aborde les stratégies personnelles
d'apprentissage des élèves.
4.3.1. Les activités
d'apprentissage à l'école
Nous avons grâce à la revue de la
littératureidentifié la lecture et la dictée
d'apprentissage comme activités principales d'acquisition des
compétences en dictée.
- La
lecture
Dans le but de savoir si tous les enquêtés lisent
effectivement ; nous avons posé la question de savoir le nombre
d'élèves qui arrive à lire pendant une séance de
lecture.
Tableau 11: Répartition des
enquêtés selon le nombre d'élèves qui lisent pendant
une séquence de lecture.
|
Nombre d'élèves qui lisent pendant une
séance de lecture
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Moins de la moitié des élèves
|
125
|
77,1
|
Plus de la moitié des élèves
|
36
|
22,3
|
Tous les élèves
|
1
|
0,6
|
Total
|
162
|
100
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Les enquêtés affirment que moins de la
moitié des élèves arrivent effectivement à lire
pendant une séance de lecture en classe. 125 élèves soit
77,1% disent qu'une grande partie des élèves n'arrivent pas
à lire pendant le cours de lecture. En outre, 36 enquêtés
disent que dans leurs classes, plus de la moitié des
élèves arrivent à lire. Seulement un élève
sur les 162 enquêtés, soit 0,6 % affirment que tous les
élèves lisent effectivement pendant le cours de français
dédié à la lecture.
En outre, concernant l'existence de manuels de lecture dans
les deux établissements, les enquêtés reconnaissent
à l'unanimité qu'il n'en existe pas.
À ce sujet, nous avons interrogé les enseignants
de français pour savoir comment ils se prennent pendant les
séances de lecture avec les élèves. Avec quels outils
(livres) ils arrivent à faire lire les élèves. À
cet effet un enquêté affirme :
nos établissements scolaires ne sont pas dotés
en livres de lecture, nous n'avons non plus de bibliothèques, les
quelques rares livres qui sont d'ailleurs très insuffisants et qui sont
dans le bureau du directeur ne nous sont pas accessibles, tu dois faire des
pieds et des mains pour y avoir accès, alors que chaque jour on fait la
lecture pendant le cours de français. C'est ce qui nous amène
à demander aux élèves de photocopier certains textes que
nous étudions avec eux. Mais malheureusement nos élèves
n'en font même pas, et nous sommes obligés de leur demander de
s'attrouper autour des quelques-uns qui ont fait les photocopies de ces textes
(Enseignant 1, propos recueillis le 16 mai 2022).
Par ailleurs l'enquête de terrain nous a permis de
savoir que les parents n'acceptent pas acheter les oeuvres littéraires
au programme au premier cycle du secondaire général(Figure
13).
Figure
13 : Répartition des enquêtés selon l'achat ou non des
livres de français au programme par les parents.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
À la question de savoir entre les oeuvres
littéraires au programme et les manuels des disciplines scientifiques,
lesquelles les parents acceptent souvent d'acheter, 117 soit 72,2 % disent que
leurs parents n'aiment pas acheter les oeuvres littéraires. 45 soit 27,8
% des enquêtés affirment que leurs parents acceptent de les en
acheter.
Aussi devons-nous noter que lors de nos entretiens, un
enseignant s'est prononcé sur la problématique de l'achat ou non
des livres de littérature par les parents d'élèves. Il
affirme à cet effet que:
la plupart des parents préfèrent acheter les
livres de mathématiques de sciences physiques ou d'anglais. Mais
s'agissant des oeuvres de français, ils n'aiment pas les acheter. Ils se
disent que c'est trop cher. Qu'eux-mêmes ils ont fréquenté
sans avoir les oeuvres littéraires. Certains acceptent photocopier les
extraits de textes, mais si c'est l'achat de l'oeuvre entière, ils sont
vraiment réticents (Enseignant 8, propos recueillis le 25 mai 2022).
Par ailleurs,grâce au logiciel de traitement des
données qualitatives QDA Miner Lite, nous voyons que la majorité
des élèves n'ont pas les manuels de lecture. À travers les
verbatim des enseignantsenquêtés on note que le
mot-clé (minorité des élèves ayant un manuel
scolaire) est revenu 16 fois pendant nos différents entretiens avec les
enseignants contre seulement deux fois pour le mot-clé (la
majorité des élèves ayant un manuel scolaire), et
zéro fois pour le mot-clé (tous les élèves et aucun
élève).
Figure
14 : Répartition des enquêtés selon le nombre
d'élèves qui possèdent les manuels de lecture.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Les enseignants (la majorité) affirment que c'est une
minorité d'élèves qui possèdent les manuels de
lecture(figure 14). Cependant la langue ne s'étudie qu'à travers
la lecture.Un enseignant enquêté affirme à ce sujet en ces
termes :
il n'y a plus des clubs littéraires dans les
établissements pour donner l'envie aux élèves de lire, de
rédiger les journaux de l'école surtout lors des activités
culturelles. A notre temps cela nous aidait énormément, on
s'appliquait à chercher les mots dans les dictionnaires en vue de bien
commenter un match d'interclasse. Sans oublier le signal qui nous obligeait
à s'entrainer régulièrement en vue d'avoir une aisance
aussi bien à l'écrit qu'en expression orale(Enseignant 7, propos
recueillis le 19 mai 2022).
- La dictée d'apprentissage
Notre questionnaire et le guide d'entretien comportent des
questions qui nous ont permis de savoir si les élèves du premier
cycle du secondaire général font la dictée d'apprentissage
en classe avec leurs enseignants. Ainsi, en posant la question sur le type
d'évaluation pendant lequel ils font la dictée, nous pouvons
alorsdéterminer si ce sont les dictées d'apprentissage ou celles
d'évaluation qu'ils font en classe avec leurs enseignants.
Tableau 12 : Répartition des
enquêtés selon leur avis sur le moment
de pratique de la dictée en classe.
|
Moment de la dictée en classe
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Interrogations
|
124
|
76,5
|
Exercices d'application
|
19
|
11,7
|
Devoirs surveillés et compositions
|
149
|
91,9
|
|
|
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Il ressort de l'enquête que 149 enquêtés
soit 91,9 % affirment qu'ils font la dictée pendant les devoirs et les
compositions. 124 soit 76,5 % des enquêtés disent qu'ils font la
dictée pendant les interrogations en classe. Seulement 19 sur les 162
enquêtés soit 11,7 % affirment qu'ils font les dictées
comme exercices d'application.
Par ailleurs un enseignant au sujet de la pratique de la
dictée d'apprentissage à l'école déclare :
nous devons normalement faire des dictées
d'apprentissage en classe avec les élèves. Le nouveau programme
APC nous le recommande. Sauf qu'avec la densité du programme, nous
n'avons vraiment pas le temps matériel pour le faire
régulièrement avec les apprenants. Sinon c'est nécessaire
de le faire en vue de fixer les acquis après les cours de vocabulaire,
et surtout d'orthographe (Enseignant 4, propos recueillis le 17 mai 2022).
Les activités de vocabulaire et de grammaire en classe
à ajouter ( l'acquisition de compétence orthographique est
indissociable des savoirs acquis dans les séances consacrée
à la grammaire et au lexique.)
4.3.2. Les stratégies
individuelles d'apprentissages des élèves
Dans l'ensemble, les résultats des élèves
en dictée sont en lien avec leurs stratégies d'apprentissage
c'est-à-dire les activités qu'ils font chacun personnellement
pour acquérir des compétences à part ce qui est fait en
classe. À travers notre enquête, nous avons cherché
à voir si les élèves lisent à part ce qui se fait
en classe, s'ils s'exercent en dictée d'apprentissage à la maison
et s'ils apprennent les règles grammaticales et orthographiques qu'on
leur donne.
- La pratique régulière de la
lecture
La théorie de l'autodétermination nous a permis
de savoir que si la motivation de l'élève est intrinsèque,
c'est-à-dire s'il apprend par pur plaisir, il aura de bonnes
performances. Les enquêtés à travers l'étude
empirique affirment majoritairement qu'ils ne lisent pas pour leur plaisir.
Tableau 13 :Temps de lecture par plaisir /
Sexe des enquêtés
|
|
À peu près combien de temps passez-vous
général à lire pour votre plaisir ?
|
Total
|
Je ne lis pas pour mon plaisir
|
30 min
|
plus de 30 min
|
Moins de 60 min
|
une à deux heures
|
plus de deux heures
|
Sexe des enquêtés
|
M
|
31
|
4
|
7
|
8
|
9
|
3
|
62
|
F
|
37
|
3
|
23
|
12
|
13
|
12
|
100
|
Total
|
68
|
7
|
30
|
20
|
22
|
15
|
162
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Il ressort que 68 enquêtés soit 41,9 % disent
qu'ils ne lisent pas pour leur plaisir. 30 enquêtés soit 18,5 %
disent qu'ils lisent seulement 30 minutes par semaine par plaisir. 20 personnes
affirment qu'ils lisent moins de 60 minutes par semaine. 22
enquêtés soit 13,5 % des enquêtés disent qu'ils
lisent une à deux heures par semaine. 9,3 % des personnes
enquêtés disent qu'ils lisent plus de deux heures par semaine et
4,3 % des enquêtés affirment qu'ils pratiquent la lecture moins de
30 minutes par semaine. Ainsi, nous voyons clairement que 12
élèves filles passent plus de deux heures à lire par
semaine pour leur plaisir contre seulement trois garçons qui s'adonnent
à la lecture pour leur plaisir.
En outre, la plupart des enquêtés reconnaissent
qu'ils ne lisent que pour trouver les informations dont ils ont besoin. C'est
ce qu'indique le tableau 14 ci-dessous.
Tableau 14 : Répartition des
enquêtés selon ce qu'ils pensent de la lecture.
|
Ce que pensent les élèves à propos de la
lecture
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Je ne lis que si je suis obligé
|
28
|
17,2
|
La lecture est l'un de mes loisirs
préférés
|
8
|
5,0
|
J'ai du mal à finir un livre
|
25
|
15,5
|
Pour moi, la lecture est une perte de temps
|
3
|
1,8
|
Je ne lis que pour trouver les informations dont j'ai
besoin
|
98
|
60,5
|
Total
|
162
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Les résultats (tableau 14) nous indiquent que 98
enquêtés soit 60,5 % disent qu'ils ne lisent que pour trouver les
informations dont ils ont besoin. 28 personnes soit 17,2 % soutiennent que
c'est seulement lorsqu'ils sont obligés qu'ils lisent. 25 soit 15,5 %
des élèves enquêtés affirment qu'ils ont du mal
à finir un livre. 3 enquêtés soit 1,8 % affirmentque la
lecture est une perte de temps selon eux. Seulement 8 enquêtés
soit 5 % des enquêtés disent que la lecture est leur loisir
préféré.
La question concernant la lecture des élèves a
été abordée lors de nos entretiens. Ainsi un enseignant
déclare :
nos élèves n'aiment pas lire. Ils ont une grande
paresse face à la lecture. Or c'est par la lecture qu'on acquiert des
compétences pour bien réussir une langue. Lire et chercher les
mots difficiles dans un dictionnaire permet d'être performant en
expression écrite ou orale d'une langue (Enseignant 5, propos recueillis
le 18 mai 2022).
À la question de savoir si les enquêtés
ont une fois lu entièrement un roman, la majorité a
répondu favorablement par l'affirmatif. Ils sont au total 118 soit 73 %
à dire « oui » (figure 15). Une faible proportion
des enquêtés affirment n'avoir jamais entièrement lu un
roman ou une pièce de théâtre. Ils sont au nombre de 44
soit 27 % du total des enquêtés qui ont répondu par
« non ».
Figure 15 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils aient une fois entièrement lu ou non
un roman.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
En outre, à travers ce résultat (tableau 15),
nous voyons que 104 élèves soit 88,1 % de ceux qui estiment avoir
entièrement lu un roman, affirment qu'ils ont lu Sur les routes
Sanglantes de l'Exil deMoise O. Inandjo, de même un seul
élève soit 0,9 % affirme avoir lu La marmite de Koka
M'bala de Guy Menga, ces deux oeuvres sont au programme en classe de
troisième.
Deux enquêtés soit 1,7 % disent qu'ils ont lu
Journal d'une bonne de Dissirama Boutora Takpa, cette oeuvre est au
programme en classe de sixième. Trois élèves soit 2,5 %
affirment qu'ils ont effectivement lu l'oeuvre Pourquoi moi? d'Abdel
Hakim Amzat une oeuvre au programme en classe de quatrième. Huit sur les
118 soit 6,8 % ont affirmé qu'ils ont lu les romans autres que ceux qui
sont au programme.
Tableau 15 : Répartition
des 118 enquêtés ayant entièrement lu une oeuvre
littéraire selon le titre du livre effectivement lu.
Le titre du roman entièrement lu
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Journal d'une bonne
|
2
|
1,7
|
Pourquoi moi?
|
3
|
2,5
|
Sur les routes Sanglantes de l'Exil
|
104
|
88,1
|
Autres à préciser
|
8
|
6,8
|
La marmite de koka M'bala
|
1
|
0,9
|
Total
|
118
|
100
|
|
|
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Sur les 118 enquêtés qui estiment avoir
entièrement lu un roman, la plupart n'ont lu que les oeuvres
littéraires au programme d'étude dans le premier cycle du
secondaire général au Togo (tableau 15). Ce tableau ne tient pas
compte de l'effectif total des enquêtés mais exclusivement des 73%
du total des enquêtés, soit 118 élèves ayant
affirmés avoir entièrement lu un roman ou une pièce de
théâtre.
Figure 16: Répartition des
enquêtés selon qu'ils aient ou non une bibliothèque ou des
livres utiles à leurs travaux scolaires à la maison.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
À la question de savoir si les enquêtés
ont une bibliothèque ou des livres utiles à leurs travaux
scolaires à la maison, une forte proportion a dit Non. Ils sont au total
136 soit 84 % du total des enquêtés. Seulement 26 soit 16 % ont
affirmé qu'ils ont des livres utiles à leurs travaux scolaires
à la maison.
Tableau 16: Répartition des
enquêtés selon la fréquence de fréquentation
des bibliothèques
par semaine
|
Fréquence de fréquentation des
bibliothèques par semaine
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Je ne fréquente pas la bibliothèque
|
149
|
91,9
|
Je fréquente la bibliothèque une fois par
semaine
|
7
|
4,4
|
Deux fois par semaine
|
2
|
1,2
|
Plus de trois fois
|
4
|
2,5
|
Total
|
162
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
À la question de savoir la fréquence de
fréquentation des bibliothèques par les élèves par
semaine, 149 soit 91,9 % affirment qu'ils ne fréquentent pas les
bibliothèques, sept enquêtés soit 4,4% disent qu'ils
fréquentent la bibliothèque une fois par semaine. Deux personnes
soit 1,2 % affirment qu'ils visitent la bibliothèque deux fois par
semaine, quatre enquêtés disent qu'ils fréquentent la
bibliothèque plus de trois fois par semaine. C'est ce que nous montre le
tableau 28 ci-dessous.
La fréquence de fréquentation des
bibliothèques est également évoquée par les
enseignants avec lesquels nous avons eu les entretiens en ces termes :
rare sont nos élèves qui lisent ou qui
fréquentent les bibliothèques. Seuls quelques consciencieux le
font. La plupart ne lisent que quand nous sommes en séance de lecture.
L'amour pour les nouvelles technologies de l'information et de la
communication, surtout les réseaux sociaux les occupent plus que la
lecture des oeuvres littéraires. Alors qu'ils n'apprennent vraiment rien
dans ces réseaux où les règles de la langue ne sont pas
respectées (Enseignant 1, propos recueillis le 16 mai 2022).
Dans cette même optique un autre a renchérit en
disant :
nos élèves ne sont pas motivés à
lire. Leurs parents ne les encouragent pas. Les enseignants non plus ne les
encouragent pas à la lecture. La principale source de ce
phénomène est le manque de bibliothèques dans les
établissements scolaires et même dans la ville (Enseignant 3,
propos recueillis le 17 mai 2022).
- La pratique de la dictée d'apprentissage
à la maison
Selon nos enquêtés, les dictées
d'apprentissage ne sont pas régulièrement
pratiquées ; c'est ce que nous indique le tableau 17.
Figure
17: Répartition des enquêtés selon leurs activités
d'entrainement en dictée d'apprentissage à la maison.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Les enquêtés qui affirment ne pas faire les
dictées d'apprentissage à la maison sont au total 138 soit 85,2
%. Ceux qui disent pratiquer les dictées d'apprentissage sont au nombre
de 24 soit 14,8 %.
Par ailleurs, un enseignant enquêté
déclare :
non, les élèves ne s'exercent pas en
dictée d'apprentissage. Souvent les parents prennent des
répétiteurs dans les matières scientifiques, et
négligent le français. C'est aussi la cause de la
démotivation des élèves à s'adonner au
français.La preuve lors des dictées préparées les
élèves ne s'en sortent pas. Même s'ils sont informés
à la veille que la dictée portera sur un texte dont ils disposent
ils vont ramasser des zéros. Avec l'avènement des smartphones,
ils n'ont plus le temps pour s'exercer en dictée. S'il y a certains qui
le font ils sont à compter au bout des doigts (Enseignant 7, propos
recueillis le 19 mai 2022).
En outre, un autre enseignant affirme à propos de
l'apprentissage des règles grammaticales par les élèves
que :
non, ils n'apprennent pas les cours de français
puisqu'ils affirment que l'on n'apprend pas le français. Ils n'accordent
pas d'importance aux règles de la langue française qu'on leur
donne à l'école. Ils sont souvent scotchés à
apprendre les matières scientifiques dans lesquelles ils ont souvent
aussi de mauvaises notes. Les élèves négligent vraiment le
français(Enseignant 5, propos recueillis le 18 mai 2022.
Un autre enseignant pense plutôt que même les
élèves qui lisent ont souvent des difficultés dans
l'utilisation des règles apprises pour bien écrire en
français. A cet effet il affirme :
les élèves n'apprennent le français que
lorsqu'il y a un devoir ou une composition. Et là même ils le font
d'une façon non appliquée. Ce qui fait qu'ils ne maitrisent pas
les règles grammaticales en vue de mieux les appliquer lors des
évaluations. Ils ne savent pas que le français est comme les
mathématiques, il faut d'abord maitriser les règles ensuite il
faut être en mesure de les appliquer dans les différentes
rédactions (Enseignant 2, propos recueillis le 18 mai 2022).
En outre, nos entretiens nous ont permis de relever dans les
propos des enseignants la fréquence à laquelle les
mots-clés (pratiquées par les élèves à la
maison et non pratiquées par les élèves à la
maison) reviennent. Ceci a été possible grâce au logiciel
de traitement de données qualitatives QDA Miner Lite (figure 18).
Figure 18 : Répartition de
la fréquence d'utilisation des mots-clés (dictées
d'apprentissage et non pratiquées) selon les propos des enseignants
enquêtés.
Source : Enquête de terrain, mai 2022
L'analyse qualitative nous a permis de comptabiliser au total
33 fois l'item « non pratiquées par les
élèves ». Le fait que les dictées
d'apprentissage ne soient pas pratiquées par les élèves
à la maison est plus élevé que l'item
« pratiquées par les élèves ». Les
enseignants interviewés ont affirmé « seulement trois
fois » que certains élèves pratiquent les
dictées d'apprentissage à la maison.
4.3.4. Étude de
corrélation entre les performances des élèves en
dictée, leur perception de cette matière et leurs
activités d'acquisition de compétence en français.
En vue de la vérification de nos hypothèses,
nous avons à l'aide du coefficient de corrélation linéaire
de Pearson, mis en relation nos variables indépendantes avec celle
dépendante. Cette analyse bivariée permet d'examiner à
partir d'une base de données la relation entre les variables
étudiées. Il permet également de mesurer à la fois
la force et le sens d'une association. Variant de -1 à +1, il vaut 0
lorsqu'il n'existe pas d'association. Plus, le coefficient serapproche de -1 ou
+1, plus l'association entre les deux variables est forte, jusqu'à
être parfaite (Stafford et Bodson, 2006).
- Test de
corrélation entre la perception de l'élève sur
l'importance de son score en dictée dans son résultat scolaire en
général et sa performance en dictée.
Tableau 17 : Corrélation perception de
l'élève sur l'importance de de la dictée /
performance en dictée.
|
|
Perception sur l'importance de ladictée
|
Performance des élèves en dictée
|
Perception sur l'importance de la dictée
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,037
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,000
|
N
|
162
|
162
|
Performance des élèves en dictée
|
Corrélation de Pearson
|
,037
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
|
N
|
162
|
162
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Le coefficient de corrélation linéaire de
Pearson entre la perception de l'élève sur l'importance de son
score en dictée dans son résultat scolaire général
et sa performance en dictée est de r = 0,037 avec une
significativité bilatérale exprimée à p = 00 et
élevée à un taux de 1%. N = 162 représente le
nombre total d'élèves enquêtés.
La densité moyenne de cette relation bien que positive
est faible parce qu'elle se situe entre 0 et 0,2. Ce coefficient de
corrélation de Pearson marque ainsi la présence d'une relation
directe de type statistique entre ces deux variables.Nous pouvons alors dire
que plus les élèves ont une perception négative de la
dictée, plus ils ont de mauvaises notes dans cette disciplines scolaire.
Ceci confirme la proportionnalité observé entre le nombre
d'élèves enquêtés qui pensent que la dictée a
une influence négative sur leur réussite scolaire, et ceux qui
affirment n'avoir pas souvent la moyenne en dictée (figures 7, 8 et
9).
-Test de
corrélation entre les activités d'apprentissage des
élèves et leurs performances en dictée.
Tableau 18 : Corrélation entre l'assistance des
élèves dans les apprentissages à la maison et leurs
performances scolaires en dictée.
|
|
Performance en dictée
|
Assistance dans les apprentissages
|
Performance en dictée
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,050
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,000
|
N
|
162
|
162
|
Assistance dans les apprentissages à la maison
|
Corrélation de Pearson
|
,050
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
|
N
|
162
|
162
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Le coefficient de corrélation entre l'assistance des
élèves dans les apprentissages à la maison et leurs
performances scolaires en dictée est de r = 0,05.
Cette relation bien que se situant entre l'intervalle -1
à +1, est très proche de 0. Ainsi il existe une densité
moyenne de corrélation faible entre ces deux variables et se situe
spécifiquement entre 0 et 0,2. Nous pouvons de ce fait affirmer que
moins les apprenants sont assistés dans leurs apprentissages à la
maison (60,5 %), moins ils obtiennent de bonnes performances en dictée
(68 %).
Tableau 19 : Corrélation entre la
fréquence de fréquentation de la bibliothèque par semaine
et la performance des élèves en dictée.
|
|
Fréquentation de la bibliothèque par semaine
|
Moyenne obtenue en dictée
|
Fréquentation de la bibliothèque par
semaine
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
-,036
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,000
|
N
|
162
|
162
|
Moyenne obtenue en dictée
|
Corrélation de Pearson
|
-,036
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
|
N
|
162
|
162
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
La relation entre la fréquence de fréquentation
de la bibliothèque par semaine et la performance des
élèves en dictée est faible car, son coefficient de
corrélation est de r = - 0,036 et est très proche de 0 sur une
échelle de -1 à +1 ; ce qui confirme l'association entre
ces variables.
Nous pouvons alors sans équivoque dire que plus la
fréquence de fréquentation de la bibliothèque par les
élèves est faible, moins ils obtiennent la moyenne en
dictée.
- La corrélation entre l'apprentissage des
cours de français à la maison et la performance des
élèves en dictée.
Tableau 20 : Corrélation entre l'apprentissage
des cours de français à la maison et la performance des
élèves en dictée.
|
|
Apprentissage français à la maison
|
Moyenne obtenue en dictée
|
Apprentissage des cours de français à la maison
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,069
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,000
|
N
|
162
|
162
|
Moyenne obtenue en dictée
|
Corrélation de Pearson
|
,069
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
|
N
|
162
|
162
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Le coefficient de corrélation entre l'apprentissage des
cours de français à la maison et la performance des
élèves en dictée est de r = 0,069. Il existe donc une
relation très faible entre ces deux variables. On peut alors dire que
plus l'élève trouve nécessaire de réviser les cours
de français à la maison, mieux il obtient de bonnes notes en
dictée.
- La corrélation entre la langue parlée
à la maison et la performance des élèves en
dictée.
Tableau 21 : Corrélation entre langue
parlée à la maison et la performance des élèves en
dictée.
|
|
Langue parlée à la maison
|
Moyenne obtenue en dictée
|
Langue parlée à la maison
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
-,011
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,000
|
N
|
162
|
162
|
Moyenne obtenue en dictée
|
Corrélation de Pearson
|
-,011
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
|
N
|
162
|
162
|
Source : Enquête de terrain, mai 2022
Le coefficient de corrélation entre langue
parlée à la maison et la performance des élèves en
dictée est de r = - 0,011.
L'association entre ces deux variables est faible et nous
permet de dire que plus les élèves communiquent en vernaculaire
à la maison, moins ils ont la chance de réussir la dictée.
En effet, selon les résultats de notre enquête, les
élèves enquêtés affirment communiquer le plus dans
les langues vernaculaires à la maison, ils sont 147 sur les 162
enquêtés, ce qui est proportionnelle au taux des
enquêtés ayant affirmé avoir une bonne performance en
dictée.
4.4. La synthèse
comparée des résultats
Les résultats de notre recherche tendent à
établir un lien entre la faible performance des élèves en
dictée, la perception négative qu'ont les élèves de
cette matière et le manque d'activités visant l'acquisition de
compétences en français.
En effet, la perception de l'élève sur
l'importance de son score en dictée pour sa réussite scolaire
détermine sa motivation à s'engager véritablement dans les
apprentissages de la langue française. Il est ainsi motiver à
traiter ses exercices de français. Par contre l'élève qui
a une perception négative de la dictée, ne fait pas d'effort,
parce qu'il trouve cette matière trop difficile. On peut alors conclure
que si l'élève a une perception positive de la dictée, il
aura de bonnes notes dans cette matière. À l'inverse s'il a une
perception négative de la dictée, il aura assez de
difficultés à avoir de bonnes performances dans cette discipline
scolaire. C'est ce type d'élèves (96 %) qui souhaitent sa
suppression (figure 11).
En outre, les activités et les multiples
stratégies qu'adoptent les élèves en vue de l'acquisition
de compétences en français déterminent leurs
compétences en dictée. Parmi ces activités, la lecture est
prépondérante. Ainsi la disponibilité des manuels de
français constitue un facteur non négligeable dans
l'apprentissage de cette langue. Cependant force est de constater est que la
plus part des parents n'adhèrent pas à l'achat des oeuvres
littéraires au programme (72,2%). Ils négligent ces manuels
indispensables à l'étude de la langue d'enseignement. Ces
derniers préfèrent acheter des livres de mathématiques ou
de sciences physiques (tableau 13). Cela empêche les élèves
d'étudier et d'avoir de bonnes notes en dictée. Ainsi on peut
établir une interdépendance entre l'achat des manuels de
français et la performance scolaire des élèves en
dictée.
Par ailleurs, avoir les manuels de français sans les
exploiter véritablement, ou fréquenter
régulièrement la bibliothèque sans faire une lecture
sélective des oeuvres utiles à l'apprentissage des règles
orthographiques françaises ; ne suffirait pas pour avoir une bonne
performance en dictée. Seul le bon usage et le choix scrupuleux des
livres permettront l'acquisition véritable des compétences en
français en générale et de façon spécifique
en dictée, car la dictée est l'une des formes d'évaluation
des compétences en orthographe française (Levier, 2019). En plus
de ce qui précède, l'apprentissage des cours de français
à la maison, la pratique régulière de la dictée
d'apprentissage et éventuellement l'usage du français comme
langue de communication à la maison sont également les facteurs
favorables à l'acquisition de compétences en français et
par ricochet en dictée.
4.5. Interprétation des
résultats
Les résultats confirment la première
hypothèse de notre recherche, à savoir : les perceptions que les
élèves du premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement
Secondaire Général du Grand Lomé Ouest ont de
l'épreuve de la dictée expliquent leur faible performance dans
cette évaluation. En effet, au regard de l'analyse des différents
résultats, il ressort que les élèves ont une perception
négative de la dictée car ils se disent qu'ils n'ont pas
besoin du concours des notes de la dictée pour réussir ou pour
passer en classe supérieure. Ceux-ci perçoivent la dictée
comme une évaluation trop difficile dont ils souhaitent la suppression.
Ceci démontre clairement le dédain que les élèves
ont pour la dictée. Ainsi, si les apprenants du premier cycle du
secondaire général ont une perception négative de la
dictée, il est normal qu'ils aient de mauvais scores dans cette
discipline. Ces élèves ne fournissent aucun effort en vue de
remédier à leurs lacunes parce qu'ils trouvent la dictée
trop difficile et sans grande importance pour leur réussite scolaire. De
plus, la mauvaise représentation que les élèves ont de la
dictée est renforcée par l'attitude des parents qui font le choix
de n'acheter que les manuels des mathématiques et de sciences physiques
au détriment des livres de français. Cette situation fait que les
élèves ne s'intéressent pas au cours de français,
ni ne participent pas activement aux activités
d'enseignement-apprentissages en classe car n'ayant pas de livre de lecture.
Tout ceci explique en partie l'origine de la faible performance des
élèves en dictée
La deuxième hypothèse spécifique selon
laquelle la faible performance des élèves du premier cycle de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général du Grand
Lomé Ouest en dictée, s'explique par le fait que ces derniers ne
pratiquent pas les activités d'acquisitions de compétence dans
cette discipline est partiellement confirmée. En effet, l'absence de
confirmation totale de cette hypothèse est liée au fait que
l'analyse des résultats, montre que les élèves ne
s'exercent en français qu'en situation de classe. À part cela,
ils ne font pas eux-mêmes les dictées d'apprentissage, ni ne
lisent pas régulièrement sans oublier le fait qu'ils ne
révisent pas les règles grammaticales nécessaires pour
l'amélioration des performances scolaires en dictée. Ce n'est
seulement qu'à l'école, et sous contrainte que la plus part des
élèves s'appliquent. C'est ce qui nous fait dire que
(l'hypothèse 2) est partiellement confirmée.
Par ailleurs, notons que le refus des parents d'acheter les
manuels de français et leur indisponibilité dans les
établissements scolaires sans oublier l'inexistence des
bibliothèques, inhibent le goût de la lecture chez les
élèves. C'est ce qui fait que la plupart des
enquêtés n'ont lu que les oeuvres littéraires au programme.
De plus, les résultats montrent que les enquêtés ne
s'expriment pas en français avec leurs parents à la maison. Or,
la dictée est un exercice qui consiste à transcrire par
écrit les mots français lus oralement. Cet état de fait ne
permet pas aux apprenants de se familiariser avec l'expression orale et
d'enrichir leur lexique en français en vue de réussir
l'épreuve de la dictée. Ils sont le plus souvent
confrontés aux mots nouveaux lors des évaluations en
dictée.
Notons en outre qu'à cause des effectifs
pléthoriques et de la densité du programme scolaire en
français, les enseignants ne font pas les dictées d'apprentissage
qui devraient habituer les élèves à cet exercice scolaire
ni ne font lire tous les élèves lors d'une séquence de
lecture. De plus, la dictée étant un exercice qui
nécessite deux personnes au moins c'est-à-dire une personne qui
lit et une autre qui transcrit ce qui est lu, il est impérieux de se
faire toujours aider lors des dictées d'apprentissage. Certes il existe
les autodictées, mais elles ne sont pas aussi efficaces comparées
aux dictées traditionnelles nécessitant deux personnes ou un
matériel sonore d'enregistrement. Les résultats de notre
enquête nous montrent que les élèves se débrouillent
seuls à apprendre, car la plupart affirment apprendre à la maison
sans l'aide d'une tierce personne. Il va ainsi de soi qu'ils aient de mauvaises
performances en dictée.
En somme, l'hypothèse générale de la
recherche selon laquelle les perceptions des élèves de la
dictée et le manque d'activités visant l'acquisition des
compétences dans cette discipline, expliquent la faible performance des
élèves en dictée au premier cycle de l'Inspection de
l'Enseignement Secondaire Général du Grand Lomé Ouest est
confirmée ; cette confirmation n'est valable que pour notre
échantillon.
4.6. Discussion des
résultats
La réussite scolaire passe inéluctablement par
la parfaite maitrise de la langue d'enseignement. L'élève doit
maitriser l'orthographe pour espérer réussir ses études.
S'agissant de l'évaluation des compétences en français,
l'un des outils dédiés à cette fin est la dictée.
C'est une épreuve qui permet d'évaluer le niveau d'acquisition de
compétences orthographiques des élèves en français
(Cogis, 2005). Elle est très redoutée par la plupart des
apprenants à cause des mauvaises notes qu'ils obtiennent. Les
résultats de notre recherche révèlent qu'au premier cycle
de l'Inspection de l'Enseignement du Secondaire Général du Grand
Lomé Ouest, les élèves ont non seulement une perception
négative de l'épreuve de dictée, mais également ils
ne pratiquent pas les activités qui devraient les aider à
réussir cette discipline. Notre discussion s'articule autour de deux
points fondamentaux.
Les perceptions négatives qu'ont les
élèves de la dictée constituent le premier aspect de notre
discussion. En effet, les résultats de nos recherches sur l'impact des
perceptions négatives qu'ont les élèves de
l'épreuve de dictée sont en conformités avec ceux de
Bégin (2009). C'est une recherche menée au Québec pendant
plus de trois ans et qui a porté entre autres sur le rôle des
facteurs socioaffectifs dans l'apprentissage de l'orthographe lexicale (ou
d'usage) chez les élèves québécois de 6e
année du primaire. Dans cette étude, il a montré que les
élèves faibles en orthographe se distinguent des
élèves forts par le fait qu'ils éprouvent une motivation
extrinsèque plus élevée. Les élèves qui ont
une mauvaise représentation de l'orthographe ont également de
mauvaises notes dans cette discipline. La concordance des deux
résultats, bien que ce soit dans deux contextes différents (Togo
et Québec), pose le problème de la motivation des
élèves dans les activités d'apprentissage. Ceci s'explique
par le fait que :
plus l'élève est apte à orthographier
correctement, plus les commentaires qu'il reçoit sont positifs et,
à l'inverse, moins il est compétent en orthographe, plus les
commentaires qu'il entend sont négatifs. L'élève
développe ainsi son sentiment de compétence en se basant sur ses
performances antérieures en orthographe dans un premier temps, il peut,
dans un second temps, s'appuyer sur la rétroaction qu'on lui donne par
rapport à cette performance (Bégin, 2009, p.151).
Il ressort donc que l'élève doit trouver un
intérêt personnel en vue de s'engager à réussir
aisément la dictée ; Viau (1998) parle à cet effet de
« la perception de la valeur d'une activité ». Selon
lui :
la perception de la valeur d'une activité se
définit comme étant le jugement que l'élève porte
sur l'intérêt ou l'utilité d'une activité en
fonction des buts qu'il poursuit. Des interrogations comme : « Pourquoi je
ferais les lectures que le prof m'a demandé de faire ? » ; ou
« Discuter entre nous des romans qu'on doit lire ! À quoi cela va
me servir plus tard ? », traduisent bien le peu de valeur que certains
élèves accordent à des activités
pédagogiques qui leur sont proposées dans les cours de
français. Un élève qui ne voit aucun intérêt
ou aucune utilité aux activités qu'il doit accomplir est
généralement démotivé. Ainsi, si un
élève ne voit pas l'intérêt ou l'utilité de
lire, d'écrire ou de s'exprimer oralement, il y a de fortes chances
qu'il ne s'engagera pas dans ces activités sous prétexte qu'elles
ne lui apportent rien (Viau, 1998, p. 46).
Les faibles performances qu'ont les apprenants en
dictée viennent du fait qu'ils perçoivent la dictée comme
une évaluation qui consiste à dicter un texte d'auteur et
à sanctionner les erreurs commises (Jaffré, 1992). Cette
situation démotive les apprenants à s'engager
véritablement dans les activités qui peuvent leur permettre
d'améliorer leurs notes en dictée. Ceci nous permet d'aborder le
deuxième volet de notre discussion. En effet, l'analyse des
résultats de notre recherche démontre clairement que les
dictées d'apprentissage qui devraient permettre d'améliorer la
performance scolaire des élèves ne sont pas pratiquées. Ce
résultat est comparable aux études de Brissaud et Cogis, (2011)
qui ont déduit que la pratique quotidienne de la dictée permet de
consolider les connaissances déjà acquises qui seront
appliquées à des contextes variés.il pensent à cet
effet qu' :
de nombreuses pratiques encore désignées sous le
terme de dictées apportent des variations importantes au dispositif
d'origine, pour qu'il devienne un véritable temps d'apprentissage actif
et plus seulement un temps d'évaluation et de sanction (...) On peut
raisonnablement penser que ces pratiques amènent l'élève
à travailler de façon plus explicite et sera plus efficace en
dictée (Brissaud et Cogis, 2011, p. 78).
En outre, s'agissant de l'importance de la langue de
communication à la maison sur les performances des apprenants en
dictée, les résultats de notre étude sont similaires aux
résultats du rapport de l'UNESCO, (2016). Ce rapport indique qu'il
existe une corrélation possible entre le fait de maîtriser la
langue d'enseignement et la réussite des élèves.Zirotti,
(2006) quant à lui a montré dans une étude que le fait de
n'avoir pas accès à l'instruction dans la langue qu'on comprend,
a des conséquences négatives sur les apprentissages. Selon
Benson, (2004) ; Bühmann et Trudell, (2007) ; et Pinnock, (2009), les
enfants apprennent mieux lorsque la première langue d'enseignement est
leur langue maternelle. Ces études bien que faisant l'apologie des
langues maternelles sont conformes à nos résultats parce qu'elles
montrent également l'impotence de la langue de communication à la
maison sur la réussite scolaire. Cette variable est à manipuler
avec beaucoup de réserves parce que la réussite scolaire
liée à la langue d'enseignement et la langue de communication
à la maison, peut toutefois avoir des effets négatifs quand,
à cause de l'enseignement dans la langue dominante, les enfants
n'acquièrent pas la maîtrise de la langue qui est celle de leur
famille et de leur entourage et perdent ainsi le contact avec leur propre
héritage culturel (Ball, 2014).
Par ailleurs, plusieurs études comparées
à la nôtre ont montré l'absence d'activités de
lecture chez les élèves. Pourtant c'est une activité
déterminante dans l'apprentissage d'une langue. Shahar-Yames et Share
(2008) ; Ouellette (2010) ont démontré que la lecture
engendre une meilleure mémorisation de l'orthographe des mots
étudiés. Dans cette optique, Compaoré et
al.,(2009) ont démontré dans une étude que les
habitudes de lecture des élèves impactent les performances
scolaires de ceux-ci. Selon eux, les élèves qui ont de mauvaises
notes en français sont ceux qui ne lisent pas ou qui lisent très
peu. Ils sont parvenue à la même conclusion que nous en ce sens
que la présence d'une bibliothèque peut être un
élément incitateur à sa fréquentation et par
conséquent à la l'amélioration du rendement scolaire en
dictée grâce à la pratique de la lecture par les
élèves. Nous pensons que cette étude est à bien des
égards comparable à nos résultats dans la mesure où
elle démontre que la motivation d'un élève à
pratiquer la lecture dépend de la disponibilité des manuels de
lecture ou des bibliothèques. A cet effet ces auteurs affirment
que :
si les infrastructures abritant les centres de lecture sont
inexistantes ou éloignées des établissements, on peut
enregistrer un nombre réduit d'élèves lecteurs et de
livres lus. Et en conséquence le nombre d'apprenant ayant de mauvaises
notes en français serait élevé. L'éloignement d'un
centre de lecture constitue un handicap pour l'élève qui veut
lire. Il est possible que le nombre réduit de livres lus par les
élèves soit dû à des attitudes qui
défavorisent la lecture. Peut-être les élèves
trouvent que la lecture n'est pas essentielle (Compaoré et al.,
2009, p. 132).
Bien que tout le monde s'accorde sur le fait que les manuels
scolaires sont des outils indispensables pour l'apprentissage de la langue
française, nos établissements scolaires surtout ceux du primaire
n'en disposent nullement pas. Or c'est à ce niveau que les
élèves doivent apprendre à lire et développer le
goût à la lecture. Au Togo, la relation entre le nombre
d'élèves et le nombre de manuels de lecture dans les
écoles primaires publiques pour l'année scolaire 2017-2018 est de
0,7 soit un manuel pour moins de deux élèves (RESEN Togo, 2018,
p. 82). La situation n'est pas meilleure dans les autres pays. Le ratio
élèves / manuels scolaires au Bénin pour le compte de
l'année scolaire 2011-2012 est de 0,8 soit environ 10 % des
élèves qui ne disposent dans les faits d'aucun livre pour
soutenir leur apprentissage en lecture (RESEN Bénin 2014, p. 202). En
Côte d'Ivoire, le coefficient de détermination entre le nombre de
manuels de français et le nombre d'élèves par école
est à peine de 0,27. Ceci indique que dans 73 % des écoles, le
nombre de manuels n'est pas en relation avec le nombre d'élèves
(RESEN Côté d'Ivoire, 2016, p.131). Au Mali, le pourcentage des
établissements du premier cycle fondamental qui n'ont pas de
bibliothèques pour l'année scolaire 2010-2011 est de 96,9 % et
pour l'année scolaire 2014-2015 est de 93,7 % (RESEN Mali, 2017,
P.121).
Les établissements scolaires ne disposent pas de
bibliothèques ni de manuels de lecture ; les élèves
non plus n'en disposent pas à titre personnel parce que leurs parents ne
préfèrent qu'acheter les livres de mathématiques ou de
sciences physiques. Cependant, « à la fin du premier cycle
d'enseignement secondaire ce sont désormais les mathématiques qui
posent le plus de difficultés d'apprentissage aux élèves,
contrairement à la fin du cycle primaire» (RESEN, 2017, p.65).
Cette situation suscite plusieurs interrogations : Quelles sont les
raisons explicatives de ce choix par les parents ? Et quels sont les
facteurs explicatifs des mauvaises performances des apprenants en
mathématiques malgré ce choix des parents ? En fin, quels
doivent-être les mécanismes de financement, de production, de
distribution et de gestion des manuels en vue de les rendre plus accessible et
inciter par la même occasion les apprenants à s'adonner à
la lecture ? Telles sont les questions qui méritent d'être
posées lors des prochaines recherches.
CONCLUSION
Les multiples fautes que commettent les élèves
du premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement du Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest dans les productions,
notamment en dictée, sont la résultante d'un ensemble de lacunes
qu'ils traînent avec eux depuis le primaire et qui entachent la
qualité du système éducatif togolais. Cette mauvaise
performance des apprenants en orthographe française a un impact
négatif sur leur cursus scolaire car, le français est la langue
d'enseignement au Togo. Ainsi, l'une des causes des échecs scolaires est
la non maîtrise de cette discipline. Le phénomène est d'une
telle ampleur qu'il remet en cause l'efficacité interne de tout le
système éducatif. Face à ce constat d'échec
scolaire, les autorités éducatives dans le souci de promotion de
la langue française ont augmenté son volume horaire
d'enseignement au premier cycle du secondaire. Le cours de français se
déroule au moins une fois par jour de lundi à vendredi dans les
collèges au Togo. C'est la seule discipline au collège qui a le
volume horaire le plus élevé.
Nonobstant cela, force est de constater que les apprenants ont
de mauvaises performances en dictée. Alors qu'elle est l'outil
d'évaluation par excellence des compétences en français.
L'objectif de notre étude est de voir si les perceptions qu'ont les
apprenants de la dictée et le fait qu'ils ne s'exercent pas suffisamment
en français sont les facteurs explicatifs de leurs faibles performances
au premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement du Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest. Les données et les
propos recueillis nous ont permis de confirmer nos deux
hypothèses de départ: les élèves ont de
faibles performances en dictée parce qu'ils ont une perception
négative de cette matière ; et parce qu'ils ne pratiquent
pas suffisamment les activités visant l'acquisition des
compétences en français ; alors que pour réussir la
dictée, les élèves doivent régulièrement
lire et s'exercer avec les dictées d'apprentissage. Cependant, les
propos recueillis montrent que les élèves ne pratiquent pas
suffisamment ces activités qui sont la clé d'une bonne
acquisition de compétence en dictée.
Par ailleurs, la démotivation des élèves
à s'engager véritablement dans ces activités
d'apprentissage de l'orthographe française s'explique également,
par le fait que les parents d'élèves au lieu de
démythifier la dictée et d'encourager les enfants à
s'adonner à la lecture et à pratiquer les activités
nécessaires pour la réussite de l'orthographe française si
importante pour la réussite scolaire et sociale, ils les
démotivent en refusant de leur acheter les livres de lecture et autres
manuels recommandés à cette fin. Ils leur montrent combien la
dictée est si difficile à réussir en évoquant
à chaque fois leurs mauvaises expériences scolaires s'ils en ont
et celles des autres s'ils n'en ont pas. Cela fait que les apprenants
mésestiment leurs compétences en français dès leur
premier contact avec la dictée. Ils ne font plus d'efforts car ayant une
perception négative de cette discipline. D'autre-part, les
établissements scolaires n'ont ni manuels scolaires ni
bibliothèques, ni endroits aménagés pour la lecture ;
tout ceci ne favorise pas l'apprentissage du français. Tout ceci
constitue un véritable frein à l'acquisition de
compétences en dictée.
En vue d'une bonne maîtrise de l'orthographe
française par les élèves, il s'avère
impérieux que l'État s'engage pleinement dans les
mécanismes de financement, de production, de distribution de gestion des
manuels de lecture et de création des bibliothèques. Instaurer
une réelle politique d'incitation des jeunes à la lecture.
Notre recherche comme toutes autres, n'a pas été
menée sans difficultés. L'une des difficultés principales
a été l'indisponibilité des notes des élèves
en dictée selon les exigences de l'évaluation selon l'APC. Cette
situation s'explique par le fait que, c'est cette année 2021-2022 que
les premiers candidats au BEPC ont composé selon cette nouvelle
méthode pédagogique. Cela devrait nous permettre de voir si L'APC
arrive à juguler le phénomène de mauvaises performances
des élèves observé en dictée. Au-delà de
l'orientation que nous avons donnée à notre travail, il serait
intéressant d'étudier le problème de la mauvaise
performance des élèves dans les sciences dures en l'occurrence en
mathématiques ou en sciences physiques malgré la
préférence des parents d'élèves de n'acheter que
les manuels scolaires de ces matières précitées au
détriment des manuels de français.
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C.Mortamet (dir.), L'Orthographe, pratiques d'élèves,
pratiques d'enseignants,Références
bibliographiquesreprésentations (p.177-198). Mont-Saint-Aignan:
Presses universitaires de Rouen et du Havre.
Le Levier, H., Brissaud, C. et Huard, C. (2018). Le
raisonnement orthographique chez des élèvesde troisième
: analyse d'un corpus d'entretiens métagraphiques. Pratiques,
177-178. DOI : 10.4000/pratiques.4464
Lucci, V. et Millet, A. (Éds.). (1994).
L'orthographe de tous les jours enquête sur les
pratiquesorthographiques des Français. Paris: Honoré
Champion.
Manesse, D. et Cogis, D. (2007). Orthographe à qui
la faute ?Issy-les-Moulineaux : ESF éditions.
Millet, A., Lucci, V. et Billiez, J. (1990). Orthographe
mon amour. Grenoble : Pressesuniversitaires de Grenoble.
Mortamet C. (Éd.) (2019). L'orthographe?: Pratiques
d'élèves, pratiques d'enseignants,représentations.
Mont-Saint-Aignan : Presses universitaires de Rouen et du Havre.
Mout, T. (2013). L'orthographe du français?: Usages
et représentations d'adultes sociodifférenciés?: Approche
pluridiciplinaire. (Thèse de doctorat : Université de
Grenoble).
Onillon, S. (2008). Pratiques et représentations de
l'écrit. Bern : P. Lang.
Orthodidacte. (2019) L'orthographe des français dans le
Grand Débat. En ligne :
https://www.orthodidacte.com/wp-content/uploads/2019/05/orthodidacte-
l-orthographe-desfrancais-dans-le-grand-debat-2019.pdf.
Paveau, M.-A. et Rosier, L. (2008). La langue
française : passions et polémiques. Paris : Vuibert.
Sandon, J.-M. (2002). L'acquisition de l'orthographe chez
l'enfant de 7 à 11 ans : une évolutiondans la manière de
penser l'écrit. Dans G. Haas (dir.), Apprendre, comprendre
l'orthographeautrement de la maternelle au lycée (p. 43-58). Dijon:
SCÉRÉN-CRDP de Bourgogne.
Trosseille, B. et Brissaud, C. (2015). Entretien : La place de
la dictée dans les évaluations conduitespar la DEPP. Dans C.
Brissaud et C. Mortamet (dirs.), La dictée, une pratique sociale
emblématique. Glottopol, 26. En ligne :
http://glottopol.univ-rouen.fr/numero_26.html
LISTE
DES ANNEXES
Annexe A : Questionnaire adressé aux
élèves sur leurs perceptions et sur les activités
d'acquisition de compétences en dictée
Ce questionnaire est distribué dans le cadre de la
recherche réalisée Sciences de l'Education et de la Formation
à l'Université de Lomé. La recherche s'intitule «
Difficultés des élèves du premier cycle de l'Inspection de
l'Enseignement Secondaire Général du Grand Lomé Ouest en
dictée ».
NB : Nous tenons à vous assurer que vos
réponses seront traitées de façon strictement
confidentielle et serviront uniquement pour les besoins de la recherche. Les
questionnaires ne peuvent pas permettre l'identification des répondants.
Vos réponses sont importantes. Merci de nous les donner en cochant
simplement la/les case(s) correspondante(s).
(Cochez la réponse qui correspond)
N° unique du
questionnaire : \___\___\___\
I- IDENTIFICATION
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Q001
|
Sexe
|
Masculin.........................................
Féminin............................................
|
Q002
|
Âge
|
......................................................
|
Q003
|
Classe
|
Sixième (
6ième).................................
Cinquième ( 5ième)
...........................
Quatrième ( 4ième)
.............................
Troisième ( 3ième
).............................
|
Q004
|
Quelle école tu
fréquentes ?
|
...................................................
|
Q005
|
As-tu déjà doublé une
classe?
|
Oui..............................................
Non
.............................................
|
Q006
|
Quel est le niveau d'étude de votre
mère ?
|
Analphabète......................................
Primaire.........................................
Secondaire.......................................
universitaire.....................................
|
Q007
|
Quel est le niveau d'étude de votre père
?
|
Analphabète....................................
Primaire..........................................
Secondaire.......................................
universitaire....................................
|
Q008
|
Quelle langue parlez-vous le plus souvent à la
maison ?
|
Ewé...............................................
Tèm
................................................
Haoussa...........................................
Zarma.............................................
Français...........................................
Autres..............................................
|
Q009
|
Qui t'aide à apprendre à la
maison ?
|
Mère
..............................................
Père
...............................................
Frère..............................................
Soeur..............................................
Tuteur
...........................................
|
I. LES PERCEPTIONS DES ÉLÈVES DE LA
DICTÉE
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Q210
|
A votre avis, pourquoi fait-on la
dictée?
|
...........................................................................................................................................................................................................
|
Q211
|
La dictée influence-t-elle votre
résultat scolaire?
|
Oui...............................................................
Non...............................................................
|
Q212
|
Si oui, cette influence est-elle positive ou
négative ?
|
Positive............................................................
Négative.......................................................
|
Q213
|
Serait-elle une bonne chose de supprimer la
dictée ?
|
Oui................................................................
Non...............................................................
|
Q214
|
Pourquoi? Justifiez ?
|
...........................................................................................................................................................................................................
|
Q215
Si oui allez à Q217
|
Avez-vous souvent la moyenne en
dictée ?
|
Oui.................................................................
Non...............................................................
|
Q216
|
Si non, pourquoi ?
|
......................................................................
...................................................................
|
Q217
|
La dictée est-elle un exercice facile ou
difficile ?
|
Facile..............................................................
Difficile.........................................................
|
Q218
|
Peux-tu améliorer tes notes en
dictée ?
|
Oui................................................................
Non...............................................................
|
Q219 Si non allez à Q221
|
Connais-tu du barème de notation de la
dictée ?
|
Oui.................................................................
Non...............................................................
|
Q220
|
Ce barème est-il favorable ou
défavorable aux élèves ?
|
Favorable........................................................
Défavorable...................................................
|
Q221
|
La façon de dictée est-elle favorable ou
défavorable aux élèves ?
|
Favorable........................................................
Défavorable................................................
|
III- LES ACTIVITÉS D'ACQUISITION DE
COMPÉTENCES EN DICTÉE
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Q322
|
Les notes que vous obtenez en dictée sont-elles
: bonnes ou mauvaises ?
|
Bonnes
...............................................
Mauvaises............................................
|
Q323
|
Dites pourquoi ?
|
............................................................................................................................................................................................................................................................
|
Q324
|
Quelles sont vos activités d'apprentissage
pendant le cours de français?
|
La lecture
quotidienne...............................
La récitation des textes
littéraires..................
Les présentations
théâtrales.........................
L'utilisation du
signal.................................
La déclamation de
poèmes...........................
L'apprentissage des règles
grammaticales........
La rédaction des textes
littéraires..................
Le jeu de
rôle...........................................
La résolution des
exercices........................
Autres à
préciser....................................
|
Q325
Si non allez à Q327
|
Appreniez-vous à lire en classe avec votre
professeur de français?
|
Oui
....................................................
Non
.....................................................
|
Q326
|
Si oui, tous les élèves arrivent-ils
à lire pendant la séance de lecture ?
|
Moins de la moitié des
élèves........................Plus de la moitié des
élèves............................
Tous les
élèves.........................................
|
Q327
|
Votre établissement dispose-t-il d'une
bibliothèque ?
|
Oui......................................................
Non
......................................................
|
Q328
|
Tous les élèves disposent-ils de manuel
scolaire pendant la lecture ?
|
Seul le professeur en
dispose........................
Seulement quelques élèves en
disposent...........
Plus de la moitié en
dispose..........................
Tous les élèves en
disposent..........................
|
Q329
|
Pendant quelle évaluation faites-vous la
dictée ?
|
Interrogations..........................................
Exercices
d'application..............................
Devoirs
surveillés....................................
Compositions...........................................
|
Q330
|
Quel type de dictée
pratiquez-vous ?
|
Dictée
préparée.......................................
Dictée
surprise........................................
|
Q331 Si non allez à Q333
|
Avez-vous des clubs littéraires dans votre
établissement ?
|
Oui
.....................................................
Non
.....................................................
|
Q332
|
Si oui, quelles sont les activités que vous
faites ?
|
..............................................................................................................................
|
Q333
|
Avez-vous une bibliothèque ou des livres utiles
à votre travail scolaire à la maison ?
|
Oui
....................................................
Non
....................................................
|
Q334
|
Avez-vous un dictionnaire de la langue
française personnel ?
|
Oui
....................................................
Non
......................................................
|
Q335
|
Vos parents acceptent-ils vous acheter les oeuvres
littéraires au programme.
|
Oui
.......................................................
Non
......................................................
|
Q336
|
Avez-vous une fois lu entièrement un
roman ?
|
Oui
......................................................
Non
....................................................
|
Q337
|
Si oui quel est son titre et son
auteur ?
|
.............................................................
..............................................................
|
Q338
|
Faites-vous les dictées d'apprentissage
à la maison ?
|
Oui
.....................................................
Non
....................................................
|
Q339
|
Est-il nécessaire de réviser les cours
de français à la maison ?
|
Oui
....................................................
Non
.....................................................
|
Q340
|
Si oui, pourquoi ?
Si non, pourquoi ?
|
............................................................................................................................
|
Q341
|
A peu près combien de temps passez-vous en
général à lire
pour votre plaisir ?
(Ne cochez qu'une seule case.)
|
Je ne lis pas pour mon
plaisir.........................
30 minutes ou moins par jour.........................
Plus de 30 minutes
mais.................................
Moins de 60 minutes par
jour........................
Une à deux heures par
jour............................
Plus de deux heures par
jour..........................
|
Q342
|
Que penses- tu à propos de la lecture
?
(Vous pouvez cocher plus d'une case.)
|
Je ne lis que si je suis
obligé(e)...................
La lecture est l'un de mes loisirs
préféré.........
J'ai du mal à finir un
livre...........................
Pour moi, la lecture est une perte de temps......
Je ne lis que pour trouver les informations dont j'ai
besoin..............................................
|
Q343
|
Quelle est ta fréquence de fréquentation
de la bibliothèque par semaine?
|
Je ne fréquente pas la
bibliothèque.............
Une
fois.................................................
Deux
fois..............................................
Plus de trois
fois.....................................
|
MERCI POUR VOTRE
COLLABORATION !!!
Annexe B : Guide d'entretien avec les enseignants du premier
cycle du secondaire général
Cet entretien se situe dans le cadre de nos travaux de
recherches de master en sciences de l'éducation et de la
formation. Ces recherches portent sur les difficultés des
élèves du premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement
Secondaire Général de Grand Lomé Ouest en
dictée.
Nous voudrions, par le présent entretien, avoir des
éléments d'éclaircissement sur les représentations
que les élèves se font de l'épreuve de la dictée et
sur les activités qui leur permettent d'acquérir des
compétences dans cette discipline.
Nous vous garantissons de la confidentialité de vos
réponses et de leur utilisation pour une utilité de recherche.
I- Identification
Date de l'enquête : ......Heure de
début :... Heure de fin :
..........................
Statut de l'enquêté :
............Sexe :......Etablissement
:........................
Diplôme académique :
......Spécialité.......Diplôme professionnel............
II- Les perceptions des élèves du
premier cycle du secondaire général de la
dictée
1- Vos élèves ont-ils de bonnes notes en
dictée ? (Explication au détail, si possible avec des
exemples)
2- Quelles en sont les causes de ce résultat des
élèves en dictée?
3- Que pensent les élèves de leur performance
dans cette évaluation ?
4- Est-ce que les élèves comptent sur la
dictée pour réussir à la fin de l'année ?
5- Que pensent les élèves du barème de la
notation de la dictée ? Est-il selon eux en leur faveur ou en leur
défaveur ?
III- Les activités d'acquisition de
compétences en dictée
6- Est-ce que les élèves sont motivés
à apprendre le cours de français ?
7- Est-ce que la façon dont les élèves
perçoivent l'épreuve de la dictée a-t-il un impact sur
leur performance dans cette matière ?
8- Quelles sont les activités qui permettent
l'acquisition des compétences des élèves en
dictée ?
9- Pouvez-vous nous décrire si possible le
déroulement de ces activités ?
10- Les élèves ont-ils une idée
suffisamment claire de ces activités qu'ils doivent mener pour
réussir la dictée ?
11- Apprenez-vous à vos élèves à
lire ?
12- Vos élèves sont-ils motivés à
lire seuls ou le font-ils uniquement que sous contrainte ?
13- Qu'est-ce qui explique cette situation ?
14- Vos élèves ont-ils les manuels de lecture ou
visitent-ils les bibliothèques ?
15- Les parents d'élèves acceptent-ils d'acheter
les oeuvres littéraires au programme ?
16- Faites-vous la dictée d'apprentissage avec vos
élèves ?
17-Les élèves s'exercent-ils en dictée
d'apprentissage à la maison ?
18- Vos élèves apprennent-ils les règles
grammaticales et orthographiques que vous leur donniez ?
LISTE
DES FIGURES
Figure 1 : Notes des élèves au
BEPC 2020 dans la région pédagogique grand Lomé.
1
Figure 2 : Notes des élèves au
CEPD 2016 et BEPC 2020 dans la région pédagogique grand
Lomé.
16
Figure 3 : Notes des élèves au
BEPC 2017, 2018, 2019 ayant obtenu la note comprise entre 10 et 20 et ceux
ayant obtenu la note entre 0 et 9,99 dans la région pédagogique
grand Lomé.
18
Figure 4 : Répartition des
élèves selon la langue parlée à la maison.
80
Figure 5 : Répartition des
enquêtés selon la facilité ou la complexité de la
dictée.
82
Figure 6 : Fréquence d'affirmation de
la perception négative de la dictée par les
élèves.
83
Figure
7 : Répartition des enquêtés selon leur perception sur
l'influence de la dictée sur leur résultat scolaire
84
Figure
8 : Répartition des enquêtés selon que la dictée
influence positivement ou négativement leur résultat
scolaire.
84
Figure 9 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils aient souvent la moyenne ou pas en
dictée.
85
Figure 10 : Répartition des
enquêtés selon leur perception sur le barème de la
notation.
85
Figure 11 : Répartition des
enquêtés selon leur avis de la suppression ou non de la
dictée.
86
Figure 12 : Répartition des
enquêtés selon leur perception sur la manière de faire la
dictée.
87
Figure 13 : Répartition des
enquêtés selon le nombre d'élèves qui
possèdent les manuels de lecture.
90
Figure 14 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils aient une fois entièrement lu ou non
un roman.
93
Figure 15 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils aient ou non une bibliothèque ou des
livres utiles à leurs travaux scolaires à la maison.
95
Figure 16 : Répartition des
enquêtés selon l'achat ou non des livres de français au
programme par les parents.
89
Figure 17: Répartition des
enquêtés selon leurs activités d'entrainement en
dictée d'apprentissage à la maison.
96
Figure 18 : Répartition de la
fréquence d'utilisation des mots-clés (dictées
d'apprentissage et non pratiquées) selon les propos des enseignants
enquêtés.
98
LISTE
DES TABLEAUX
Tableau 1 : Notes des élèves du CEPD
de 2016 à 2020 dans la région Lomé-commune.
1
Tableau 2: Notes des élèves du BEPC
de 2016 à 2020 dans la région pédagogique grand
Lomé.
14
Tableau 3 : Récapitulatif des variables et
leurs indicateurs.
65
Tableau 4: Récapitulatif de la
répartition des élèves selon l'école
fréquentée.
72
Tableau 5 : Sexe des
enquêtés / Age des enquêtés.
77
Tableau
6 : École fréquentée / Classe des
enquêtés.
78
Tableau 7 : École
fréquentée / Statut des enquêtés.
79
Tableau 8 : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'étude de la mère
79
Tableau 9 : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'étude du père
80
Tableau 10: Répartition des
enquêtés selon la personne qui les assiste dans les apprentissages
à la maison.
81
Tableau 11 : Répartition des
enquêtés selon le nombre d'élèves qui lisent pendant
une séquence de lecture.
88
Tableau 12 : Répartition des
enquêtés selon leur avis sur le moment
91
de pratique de la dictée en classe.
91
Tableau 13 : Temps de lecture par plaisir /
Sexe des enquêtés
92
Tableau 14 : Répartition des
enquêtés selon ce qu'ils pensent de la lecture.
92
Tableau 15 : Répartition des 118
enquêtés ayant entièrement lu une oeuvre littéraire
selon le titre du livre effectivement lu.
94
Tableau 16: Répartition des
enquêtés selon la fréquence de fréquentation
95
des bibliothèques par semaine
95
Tableau 17 : Corrélation perception de
l'élève sur l'importance de de la dictée /
performance en dictée.
99
Tableau 18 : Corrélation entre l'assistance
des élèves dans les apprentissages à la maison et leurs
performances scolaires en dictée.
100
Tableau 19 : Corrélation entre la
fréquence de fréquentation de la bibliothèque par semaine
et la performance des élèves en dictée.
101
Tableau 20 : Corrélation entre
l'apprentissage des cours de français à la maison et la
performance des élèves en dictée.
102
Tableau 21 : Corrélation entre langue
parlée à la maison et la performance des élèves en
dictée.
103
LISTE DES ANNEXES
Annexe A : Questionnaire adressé aux
élèves sur leurs perceptions et sur les activités
d'acquisition de compétences en dictée
1
Annexe B : Guide d'entretien avec les enseignants du
premier cycle du secondaire général
1
TABLE
DES MATIÈRES
DÉDICACES
i
REMERCIEMENTS
ii
SOMMAIRE
iii
LISTE DES SIGLES
iv
INTRODUCTION
5
PREMIERE PARTIE : PROBLÉMATIQUE DE LA
RECHERCHE
7
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION ET
IDENTIFICATION DU PROBLÈME
8
1.1. La situation de
l'enseignement/apprentissage du français au Togo
8
1.2. L'épreuve de la dictée au
premier cycle du secondaire général
10
1.3. Analyse des notes du CEPD et du BEPC de 2016
à 2020 en dictée dans la région pédagogique du
Grand Lomé.
12
1.3.1. Analyse des notes des candidats en
dictée au CEPD de 2016 à 2020
13
1.3.2. Analyse des notes des candidats en
dictée au BEPC de 2016 à 2020
14
1.4. Énoncé du problème
19
1.5. Objectifs de la recherche
20
1.5.1. Objectifs de connaissance scientifique
20
1.5.2. Objectifs d'application pratique
21
1.6. Pertinence du sujet
21
1.6.1. Pertinence scientifique du sujet
21
1.6.2. Pertinence sociale du sujet
22
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE,
DÉFINITION DES CONCEPTS ET CADRE DE RÉFÉRENCE
THÉORIQUE
24
2.1. Revue de littérature
24
2.1.1. Les origines de la dictée dans le
contexte scolaire
24
2.1.2. Exploration des écrits sur le
rendement scolaire des élèves
25
2.1.3. La dictée : un exercice
controversé
30
2.1.4. Les perceptions des élèves et
le rendement scolaire
34
2.1.5. Les activités de
l'élève qui permettent l'acquisition des compétences en
français
36
2.2. Définition des concepts
46
2.2.1. La dictée : définition
conceptuelle
46
2.2.2. Les différents types de
dictée
47
2.2.3. Définition des concepts liés
aux difficultés d'enseignement-apprentissage de l'orthographe.
51
2.2.4. Pour une compréhension du concept
performance
55
2.3. Cadre de référence
théorique
57
2.3.1. Une approche motivationnelle (Viau,
1999)
57
2.3.2. Synthèse du cadre
théorique
61
2.4. Les questions de recherche
63
2.5. Les hypothèses de recherche
63
2.6. Les variables et indicateurs de recherche
64
DEUXIEME PARTIE : MÉTHODOLOGIE ET
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
66
CHAPITRE 3 : CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE
67
3.1. Le cadre et le lieu d'étude
67
3.2. La population de l'étude
69
3.3. L'échantillonnage de l'étude
70
3.4. L'instruments de collecte des
données
73
3.5. Le déroulement de la collecte des
données
73
3.5.1. La pré-enquête
73
3.5.2. L'enquête proprement dite
74
3.6. Le traitement des données
74
3.7. Le type et plan d'analyse des
données
75
3.7.1. Le type de recherche
75
3.7.2. Le plan d'analyse des données
75
3.8. Les difficultés rencontrées
76
CHAPITRE 4 : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
DONNÉES DE LA RECHERCHE
77
4.1. Identification des enquêtés
77
4.2. La perception de la dictée par les
élèves
81
4.3. Les activités permettant l'acquisition
des compétences en dictée.
87
4.3.1. Les activités d'apprentissage
à l'école
88
4.3.2. Les stratégies individuelles
d'apprentissages des élèves
91
4.3.4. Étude de corrélation entre les
performances des élèves en dictée, leur perception de
cette matière et leurs activités d'acquisition de
compétence en français.
98
4.4. La synthèse comparée des
résultats
104
4.5. Interprétation des résultats
105
4.6. Discussion des résultats
107
CONCLUSION
112
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
115
LISTE DES ANNEXES
121
LISTE DES FIGURES
129
LISTE DES TABLEAUX
131
TABLE DES MATIÈRES
133
|