I.3- Les enjeux
socio-politiques de la sauvegarde de la nature.
La gestion et l'exploitation des ressources naturelles
mondiales est un facteur de guerre et de crispation des peuples. L'accaparement
par des grandes compagnies internationales des ressources naturelles
détenues par des pays pauvres est toujours une récrimination
légitime des populations. C'est ainsi que les pays fondateurs de l'OPEP
ont entrepris la démarche de nationaliser les ressources
pétrolières afin d'en distribuer les dividendes à la
population locale.
Mais si ce schéma est largement répandu au
niveau du pétrole, il l'est beaucoup moins en ce qui concerne les autres
ressources naturelles.
L'exploitation des ressources naturelles quelles qu'elles
soient (eau, énergies fossiles, minerais) permet de tirer des profits
aptes à redresser l'économie des pays exploités. Le manque
à gagner est alors ressenti difficilement lorsqu'ils en sont
dépossédés. Mais au-delà des questions
économiques associées aux ressources naturelles, il est devenu
nécessaire d'envisager leur exploitation dans une optique durable.
Les ressources naturelles sont limitées mais
nécessaires. Or, leur exploitation et leur utilisation
pléthoriques posent de graves problèmes écologiques. Cette
dynamique d'exploitation inconsidérée des ressources naturelles,
de manière immédiate pour répondre aux incitations de
l'économie, ne va pas sans poser de graves questions sur l'avenir
à long terme de la planète et de l'humanité qui la
peuple.
Au-delà des conflits socio-économiques
centrés autour des ressources naturelles, on devrait voir incessamment
émerger un nouveau type de conflit, portant sur la question de la
pollution et de la viabilité dans certaines régions. C'est
pourquoi il est nécessaire de coordonner les actions écologiques
des pays au niveau de la communauté internationale afin de prendre en
compte le problème dans son ensemble.
Toutefois, le contrôle de la pollution et la
préservation des ressources naturelles de la planète ne doivent
pas se résumer à moraliser les pays pauvres sur ce sujet. En
effet, les procédures globales tentant de remplir des objectifs
planétaires aboutissent souvent à incriminer les pays en voie de
développement pour leur consommation abusive d'énergie. Or, c'est
précisément sur ce modèle de développement que
s'est basé la croissance des pays riches, et il serait malvenu de faire
porter les conséquences de ces émissions aux nouveaux arrivants.
Il importe, de moraliser les pays riches, en instaurant des modèles de
développement économique respectueux de l'environnement. Face
à tous ces enjeux, quels sont les défis à relever ?
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