Crise écologique et mission de l’église évangélique du camerounpar Clément Hervé KUATE DJILO KUATE DJILO Université Protestante d'Afrique centrale - master 2017 |
III.2- Les conséquences de la crise écologique actuelle.Une crise écologique peut être un phénomène ponctuel et réversible à l'échelle d'un écosystème. Mais plus généralement, les crises écologiques ont un impact majeur à plus long terme. En effet, il s'agit plutôt d'une succession d'évènements qui s'induisent les uns les autres, jusqu'à un certain point de rupture. L'ampleur des activités humaines ne fait que croître, de sorte que leurs effets augmentent en équipollent. Les crises environnementales s'accentuent également et les conséquences sur l'être humain commencent à se manifester sérieusement. Les sociétés du Sud, les plus pauvres, donc les plus dépendantes de la nature, sont les plus vulnérables et sont déjà affectées, mais les sociétés du Nord ne sont nullement à l'abri et ressentent déjà les effets pervers de leurs modes de vie. Les activités humaines sont à l'origine des problèmes environnementaux qui affligent la planète et les êtres humains. Ces activités ont trois catégories principales d'impacts (ou conséquences directes), soient : L'épuisement des ressources, la pollution et la destruction des habitats. Ces trois types d'impact ne sont pas totalement indépendants puisque la pollution, par exemple, contribue à la détérioration des habitats, donc à leur destruction. Mais dans son sens strict, la destruction des habitats, est une transformation radicale d'un écosystème par l'être humain. Des exemples typiques sont donnés par la déforestation ou la transformation de tout autre écosystème, par exemple pour ouvrir des terres agricoles. La pollution ne se limite pas uniquement à la pollution dite « chimique » telle qu'on la considère habituellement. Dans un sens plus général, la pollution se définit comme une contamination de l'environnement qui résulte des activités humaines, et qui nuit aux espèces vivantes, aux êtres humains ou au fonctionnement des processus terrestres. Cette contamination peut être due soit à une nouvelle répartition dans la biosphère de molécules initialement présentes sur Terre, soit à l'introduction d'une nouvelle substance. Cette définition inclut donc par exemple les gaz à effet de serre comme le CO2, qui certes n'est pas toxique directement et qui ne peut être considéré comme exogène à l'atmosphère, mais qui cependant affecte le climat. La pollution, de l'eau et des aliments, constituent une menace pour la santé. Selon la source 99 citée plus haut, les conséquences écologiques des politiques des pays industrialisés ont eu un impact significatif, nuisible et coûteux sur les pays en développement particulièrement les pauvres dans ces pays qui sont déjà sous le fardeau de la dette et de la pauvreté. La dette et la pauvreté des pays en développement ont usé d'immenses ressources du développement durable. Il est injuste de demander aux pays en développement de réduire leurs émissions de la même façon. Les pays industrialisés doivent plus de 600 milliards de dollars aux pays en développement pour les coûts relatifs au changement climatique. C'est trois fois plus que la dette conventionnelle que les pays en développement doivent aux pays développés. Certains chercheurs qualifient cette dette de « dette naturelle » du Nord par opposition à la dette financière du Sud. Les pays en développement devront lutter contre le changement climatique d'autres manières. Les réformes du marché et de l'énergie afin de promouvoir la croissance économique. Le développement d'autres combustibles afin de réduire les importations d'énergie. Les programmes intensifs d'efficacité énergétique. L'utilisation de l'énergie solaire et d'autres formes d'énergie renouvelable afin d'élever le niveau de vie dans les zones rurales. Réduire la déforestation. Réduire la croissance démographique ; et passer du charbon au gaz naturel afin de diversifier les sources d'énergie et de réduire la pollution de l'air.101(*) La plupart de ces crises écologiques sont interconnectées, ce qui rend leur problème particulièrement complexe. La déforestation contribue autant à l'épuisement de la ressource arboricole qu'à la destruction de l'habitat forestier. De plus, la déforestation contribue aussi au réchauffement planétaire, à la dégradation des sols et à l'érosion de la biodiversité. La modification du régime pluviométrique local, du fait de la déforestation ou des changements climatiques, affecte le cycle de l'eau. La pêche en mer est à la fois à l'origine de la dégradation des fonds marins et de la pénurie de la ressource halieutique. Les catastrophes environnementales caractérisées par les inondations, les sécheresses, etc. La menace pour la santé avec les maladies pulmonaires, cardiovasculaires, perturbation du système hormonal et du système nerveux, cancers, problèmes respiratoires et neuropsychiatriques, altération du développement foetal et du système immunitaire, maladies endocriniennes et dysfonction de la reproduction. Le réchauffement planétaire incluant la hausse du niveau des océans, a par ailleurs déjà forcé le déplacement de certaines populations et augmentent la fréquence et l'intensité des événements extrêmes et de leurs dévastations. Un réchauffement global pourrait entraîner l'inondation des deltas asiatiques, la multiplication de phénomènes climatiques extrêmes et l'évolution de la nature et de la quantité des ressources alimentaires à la suite des impacts sur l'activité agricole. La sécheresse et les changements climatiques aggravent la crise alimentaire. La disparition des espèces réduit l'inspiration culturelle ou la possibilité d'acquérir de nouvelles connaissances scientifiques tirées de la nature. Une autre conséquence, c'est celle liée à la crise économique et financière, la corruption des États, le système socio-économiques et nombre de pratiques de la société. Ceci entraine l'implantation de grandes monocultures ou de zones industrielles gazières et pétrolières dégradent l'environnement des résidents et nuisent à leur santé ou forcent leur déplacement. Tout ceci entraine l'érosion de la diversité biologique incluant la perte des services écosystémiques, la dégradation des océans qui a pour corollaire l'acidification, l'altération des cycles biogéochimiques (azote, phosphore, eau), la diminution de la qualité des sols, ainsi que la raréfaction de l'ozone stratosphérique (trou de la couche d'ozone)102(*) Les géologues ont mis en évidence l'occurrence de multiples crises globales ayant abouti à des extinctions massives d'espèces. Des hypothèses variées pourraient expliquer ces crises, la chute de météores, des modifications de l'activité solaire, recrudescence de l'activité volcanique, dérive des continents, les variations de l'eustatisme103(*), etc. Ces crises biologiques permettent notamment d'établir les grandes coupures de l'échelle des temps géologiques. Parmi les questions les plus pressantes figurent celles portant sur la disponibilité en eau et plus particulièrement en eau potable. La démographie galopante est à l'origine, localement, de surpopulation, elle entraîne d'une part des besoins croissants en eau également lié à une augmentation de la qualité de la vie et d'autre part des difficultés croissantes à gérer les pollutions de l'eau qui ne peuvent plus être prises en compte par le milieu naturel. Cette démographie galopante pose le problème croissant de la gestion des déchets, en particulier dans les pays industriels. Les dernières décennies ont vu l'augmentation du nombre de déchets, dont en particulier les déchets toxiques tel que la dioxine, les déchets ultimes de l'industrie nucléaire ou plus simplement de grandes quantités de déchets non-biodégradables. Ces déchets peuvent être à l'origine de cancers dans les populations. Une autre conséquence du développement de la présence humaine sur le globe est l'influence de l'introduction d'espèces exotiques, entrant en compétition avec les espèces locales. Ces introductions sont souvent involontaires, disséminées par des bateaux ou avions. Certains craignent également l'influence que pourrait avoir la mise en culture de plantes génétiquement modifiées. Un indicateur de l'avènement généralisé d'une crise écologique concerne la prise de conscience de la multiplication de crises plus ou moins locales relatives à la biosûreté : parmi lesquelles la vache folle, les marées noires, l'apparition du sida, celle de la grippe aviaire, et l'augmentation des cas de cancer liés à l'exposition environnementale. Au-delà de la constatation de l'évolution des caractéristiques de la biosphère, les experts estiment que la disparition d'espèces se produit actuellement à un rythme très élevé. La destruction des milieux naturels, accompagnés de la dégradation des sols ont eu un impact sur la biodiversité (flore et faune), entraînant la disparition ou la raréfaction de nombreuses espèces Une crise écologique locale peut avoir pour conséquence la mort de nombreux individus, la disparition d'une population, voire d'une espèce si celle-ci était endémique. Selon l'espèce et son rôle dans l'écosystème, cette disparition peut entraîner une rupture plus ou moins importante dans la chaîne alimentaire et avoir un impact variable sur la survie des autres êtres vivants. Si une crise écologique peut être à l'origine d'extinction, elle peut aussi réduire la qualité de vie des individus restant en vie. Ainsi, même si la diversité de la population humaine est parfois considérée comme menacée, peu s'accordent à envisager la disparition de l'espèce humaine à court terme. Cependant, les maladies épidémiques, les famines, l'impact sur la santé de la dégradation de la qualité de l'air, les crises alimentaires, la disparition des milieux de vie, l'accumulation des déchets toxiques non dégradables, les menaces de disparitions d'espèces phares sont des facteurs impactant également le bien-être des hommes. Qui est responsable de cette situation chaotique ? * 101www.alpe-togo.e-monsite.com/pages/documentation/la-pollution-des-sols.html consulté le 27 Mai 2017 à 13H15. * 102 www.ocean-climate.org/.../océan-climat-migration_FichesScientifiques_Oct2016_BD consulté le 22 Mai 2017 à 16H30. * 103Dictionnaire Larousse en ligne consulté le 22 Mai 2017 à 17H36, l'eustatisme est une variation lente du niveau des océans et des mers, d'origine tectonique ou climatique. |
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