Agriculture et contribution à la croissance économique de la rdcpar Pascal BEYA Université Officielle de Mbujimayi - Sciences économiques et de gestion 2019 |
2. Phénomène observéS'il y a longtemps été dit que le secteur agricole de la RDC avait le potentiel de devenir un grenier à grain de l'Afrique, on constate que les réalités ne vérifient pas cela depuis plusieurs décennies, et que le pays continue toujours à être dépendant de l'extérieur en matière de la nourriture (Bokamba, 1986). Dans l'ensemble, la performance du secteur agricole étant catastrophique, la croissance de la production des denrées de consommation courante ne parvenait pas à suivre le rythme de croissance estimée de la population depuis le début des années 70. Une enquête menée en 2001 a montré que 27% des ménages en RDC mangent un seul repas par jour, tandis que 2% de la population ne mangent pas chaque jour (J. Ulimwengu, 2008, IFPRI/ MINAGRI). La population frappée par l'insécurité alimentaire était estimée à 64% en 2001 et à 73% en 2002. En 1991, cette population était estimée à 31%. Le prix du blé et du maïs a doublé, de même que celui du riz, de l'huile végétale, des produits laitiers depuis 2003. Le coût de la vie est en hausse rapide dans les villes. Les enquêtes nutritionnelles ont révélé que le taux général de malnutrition par les enfants de moins de 5 ans se situe entre 10 et 20 % dans les districts de Kinshasa, alors qu'il est plus élevé à l'intérieur.4(*) La situation nutritionnelle en RDC reste très critique dans les régions des provinces de l'Est (Kivu) qui sont en guerre civile. Les indicateurs estimés montrent encore une situation stationnaire ou en détérioration continue5(*). Ce pendant, la RD Congo présente une fluctuation intense des prix des produis agricoles en progression géométrique exagérée, étant donné que les situations sociales et économiques d'un pays sont liées à la façon dont ce dernier produit, consomme, repartit et stabilise le prix au cours du temps.6(*) La progression du pays vers les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD, 2015) demeure très lente. La pauvreté touche 70,5% de la population congolaise. Après la crise financière internationale, le pays s'est mis sur le sentier de croissance robuste visant à réduire la pauvreté. Entre 2011 et 2012, le taux de croissance moyen enregistré est de 7,1% du PIB.7(*) Bien que plus de 70% de la population vit de l'agriculture en République Démocratique du Congo, la part de l'agriculture dans le budget national en 2003 était seulement de 1,44%. Depuis lors, elle n'a jamais atteint 10% comme le prévoyaient les accords de Maputo en 2003.8(*) * 4 UNICEF, 2002 : enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes, MICS2/2001, Rapport d'analyse, p19 * 5 KANKONDE MUKADI, Erick F. TOLLENS, 2001 : sécurité alimentaire au Congo Kinshasa, éd. L'Harmattan, RDC, p120 * 6 NGOIE NGALLA, 2002 : cahiers d'études africaines * 7 RAPPORT OMD, (objectif du millénaire pour le développement ), 2015 : évaluation des progrès accomplis par la RDC, p17 * 8 KITSALI K, 2013 : modèle de fonctionnement pour le développement agricole et rural du Katanga (cas de la zone agricole de sambua). Thèse de doctorat, Université de Lubumbashi, p129 |
|