Agriculture et contribution à la croissance économique de la rdcpar Pascal BEYA Université Officielle de Mbujimayi - Sciences économiques et de gestion 2019 |
2. Théorie de la croissance économique2.1. L'origine de la croissance économique2.1.1. La richesse des nations selon Adam SmithDans son article « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776 » : pour lui, la croissance provient essentiellement de la division du travail, de l'ouverture internationale (avantages absolus) et de l'épargne (l'épargne permettant l'accumulation de capital, préalable à l'investissement et des facteurs à la création des manufactures).15(*) 2.1.2. La loi des débouchés selon jean Baptiste Say (traité d'économie politique, 1803 p83)Toute offre crée sa propre demande et les services durables ne peuvent pas exister. Une crise ne peut être qu'éphémère et s'explique alors par un simple engorgement sectoriel. Il est très optimiste vis-à vis de la capacité du capitalisme à s'inscrire dans une croissance durable et prospère.16(*) 2.1.3. La notion d'équilibre général chez Léon Walras (Eléments d'économie politique pure, 1926, p156)Les marchés s'autorégulent grâce au processus de tâtonnement, c'est-à-dire que l'offre va rencontrer la demande au prix d'équilibre (permettant un surplus aussi bien au producteur qu'au consommateur), notamment grâce à la figure théorique qu'est le commissaire-priseur.17(*) 2.1.4. L'individualisation agraire selon BlochBloch estime que la croissance liée à la première révolution industrielle s'explique surtout par le développement de l'individualisme agraire, concept qui désigne un changement de mentalité dans les campagnes : avec la fin de la société d'Ancien Régime, les exploitants considèrent de plus en plus leur terre comme un capital dont ils peuvent tirer profit. 2.1.5. Le rôle des institutions selon North et FogelNorth et Fogel mettent quant à eux l'accent sur le rôle des institutions. En effet, selon eux, la croissance s'explique bien plus par les changements institutionnels que par les innovations techniques. Parmi ces changements institutionnels, le développement de la propriété privée a joué un rôle majeur. Polanyi (La grande transformation, 1944, p42) montre que c'est en effet le développement de la propriété privée en Angleterre qui a permis une rationalisation du monde agricole, facteur de croissance. 2.1.6. Le rôle de l'action conjoncturelle selon Keynes (Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, 1936)Selon lui, il est du ressort de l'Etat de chercher à maintenir l'économie dans une situation de boom permettant de faire face à la situation stationnaire. Le facteur principal à l'origine de la croissance est, comme on l'a vu précédemment, la demande, et plus précisément la demande effective. De ce fait, Keynes dégage trois nouveaux facteurs de croissance : la redistribution (qui permet d'augmenter le pouvoir d'achat d'un certain nombre des ménages), l'action publique et l'investissement. Dans la perspective Keynésienne, il faut que la répartition primaire se fasse en faveur des salaires et que les revenus de transfert complètent les salaires eux-mêmes pour renforcer le pouvoir d'achat et le niveau de consommation des ménages. Donc pour cet auteur, la redistribution est à l'origine de la croissance, car elles impliquent un excès d'épargne.18(*) * 15 SMITH A., Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, éd. Guillaumin, Paris, 1843, p78 * 16 SAY J-B, Traité d'économie politique, éd. Coppet, Paris, 1803, p83 * 17 WALRAS L., Eléments d'économie politique, éd. Lausanne, Paris, 1926, p156 * 18KEYNES J., Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, éd. Payot, Paris, 1942, p96 |
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