« L'AIDE HUMANITAIRE DES ONG ET SON IMPACT SUR
L'AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES BÉNÉFICIAIRES :
CAS SPECIFIQUE DES GROUPEMENTS DE BUGORHE ET D'IRHAMBI-KATANA »
Abordant la deuxième question, l'auteur montre qu'on ne
peut donc pas dire que les e-transferts sont l'avenir de l'humanitaire au
singulier.
2
INTRODUCTION GENERALE
1. ETAT DE LA QUESTION
Dans la perspective de doter notre travail d'une certaine
originalité, nous nous sommes appuyés aux travaux d'autres
chercheurs ayant aussi abordé la même thématique que nous,
sous une autre facette.
+ Gilson Romain : dans son travail de
mémoire intitulé : « Transferts
monétaires dans l'aide humanitaire Viabilité en situation
d'urgence et vision d'avenir des e-transferts »,
il montre les techniques indiquées pour apporter de l'aide
humanitaire aux démunis. Les transferts monétaires sont des
techniques de plus en plus utilisées dans l'assistance humanitaire
globale. Il s'avère en effet que donner de l'argent directement aux
personnes vulnérables comprend une série de gains comparé
à l'aide humanitaire en nature.
D'autre part, avec la mondialisation et la digitalisation, de
plus en plus de personnes sont connectées ; cela a donné lieu
à l'émergence de nouvelles techniques telles que les transferts
monétaires électroniques aux bénéficiaires,
basés sur les téléphones mobiles ou les cartes bancaires.
Ainsi, la préoccupation scientifique de l'auteur a consisté
à répondre à deux questions : une première :
est-ce que les transferts monétaires sont adaptés aux
situations les plus urgentes ? et la deuxième :
est-ce que les e-transferts (transferts électroniques)
constituent l'avenir de l'action humanitaire ?
S'agissant de la première question, les
résultats obtenus par l'auteur ont démontré que les
transferts monétaires classiques, les coupons et le CFW, proposent une
série d'avantages comparés à l'aide en nature. Dans
certains cas, elles sont plus adaptées pour assister les besoins des
bénéficiaires, leur laissant le choix dans la manière dont
ils répondent à ceux-ci. Une plus grande rapidité,
efficacité, des apports sociaux non négligeables, une
amélioration de la dignité des bénéficiaires sont
des bénéfices conséquents de ces techniques. Il
s'avère que les personnes visées par des transferts
monétaires préfèrent souvent ceux-ci à l'aide en
nature.
+ Reymond Philippe et al. : dans l'article
intitulé : « limites de l'aide humanitaire »
disent que l'aide humanitaire a longtemps été
perçue comme un acte juste.
3
En revanche, vu leurs avantages comparés aux transferts
monétaires classiques, les e-transferts ont de bonnes chances de se
développer encore plus ces prochaines années, voire de
supplémenter la distribution manuelle d'argent.
Il conclue que les aides en nature et en cash ne doivent pas
être vues comme deux techniques distinctes mais comme des outils
complémentaires devant aider aux mieux les communautés
vulnérables. Il s'avère que ces méthodes devraient plus
être utilisées de pair qu'être opposées (ROMAIN,
2018).
+ Aline Chevalier et al. : dans leur
étude intitulé « analyse des conditions
préalables à la mise en oeuvre de formations en santé dans
le cadre de l'aide humanitaire », les auteurs abordent la
problématique selon laquelle la plupart des programmes d'intervention
des organismes d'aide humanitaire comprennent des actions de formation,
d'accompagnement, de proximité, ou curriculaires.
En effet, les programmes de formation de personnels de
santé contribuent, avec d'autres actions, à améliorer la
santé des populations dans des pays en situation de
précarité. La précarité est ici entendue comme une
absence de sécurité ou de stabilité économique,
sociale ou politique.
Cependant, il se pose des sérieuses difficultés
de conduite des formations s'expliquant souvent par le manque de questionnement
des acteurs de l'aide humanitaire sur les conditions spécifiques
à toute formation (telles que la clarification de ses finalités,
de son ingénierie pédagogique...)
Les auteurs s'interrogent à travers cette étude
sur ce qu'il faut faire pour que l'aide humanitaire à octroyer contribue
à la fois à la pertinence, à la faisabilité,
à la fonctionnalité pédagogique ainsi qu'à la
pérennisation du programme sanitaire à implémenter.
Les résultats obtenus par les auteurs permettent de
décider de réaliser la formation, ou d'en retarder la mise en
oeuvre tant que les conditions ne sont pas favorables (Aline CHEVALIER,
2002)
4
Jugée indispensable pour les victimes, elle paraissait
évidente pour ceux qui avaient été épargnés.
Sa devise était d'être impartiale et libre de toute
arrière-pensée politique.
Dans ce travail, les auteurs cherchent à montrer que de
l'aide mal faite ou pas réfléchie peut parfois faire plus de mal
que de bien, ou en tous cas diminuer fortement son effet
bénéfique. Le but n'est pas de remettre en question l'aide
humanitaire, laquelle sera toujours nécessaire, mais de montrer quelles
sont ses limites, les problèmes qu'elle peut engendrer, ainsi que les
solutions qui permettraient de les éviter ou de les minimiser. Les
résultats de leur étude montrent que l'aide humanitaire seule ne
permettra jamais de résoudre toutes les situations de crise. Elle agit
plus sur les symptômes que sur les causes. Pour ces auteurs, il faut
plutôt penser à quelques pistes pour une aide humanitaire plus
durable, et mettre en avant l'importance d'une vision plus globale et à
plus long terme. Les compétences et les moyens sont là ; il reste
à les organiser et à les coordonner tout en cherchant à
s'insérer dans le contexte et l'économie locaux.
Enfin, ce travail tentera de mettre en évidence comment
inscrire l'aide humanitaire dans la durabilité (PHILIPPE, 2007).
+ Ignace Karonde (2015) dans son travail de
mémoire effectué à l'ISDR/KITSOMBIRO intitulé :
« Impact des ONG internationales sur la vie socio-sanitaire de
la population de la cité de Lubero Cas de l'OXFAM »,
l'auteur décrit l'état de dégradation sanitaire de la
population de Lubero malgré la multiplicité d'interventions
humanitaires des ONG.
L'objectif de son travail était de démontrer la
contribution de l'ONG OXFAM dans l'amélioration des conditions de vie
des populations de la cité de Lubero dans le domaine de l'eau.
Pour aborder cette thématique, l'auteur est parti d'un
questionnement comprenant les questions suivantes :
- En quoi l'intervention de l'OXFAM en adduction d'eau a-t-elle
touché la vie socio-sanitaire de la population de Lubero ?
- Les adductions sont-elles prioritaires pour les habitants de
Lubero ?
5
Par rapport aux hypothèses, l'auteur pense que :
l'intervention de l'OXFAM en adduction d'eau aurait touché
profondément la vie socio-sanitaire de la population en leur facilitant
l'accès facile à l'eau potable. En plus les adductions d'eau de
l'OXFAM seraient prioritaires pour les habitants de Lubero vue le rôle
important que représente l'eau dans la vie de tout être surtout la
santé.
Selon les enquêtes menées sur terrain, notre
première hypothèse s'est vérifiée en 62% des
enquêtés qui trouvent une influence positive de ces adductions
d'eau sur la vie socio-sanitaire à Lubero. De même, notre
deuxième hypothèse qui traite du caractère prioritaire des
adductions de l'OXFAM, les résultats des enquêtes prouvent
à 59% que ces adductions ont été une priorité pour
la population de Lubero.
+ Gustin Loïc (2017), dans son travail
de Mémoire de Master intitulé : « la
localisation de l'aide humanitaire : Approche des enjeux et des effets
potentiels pour les ONG humanitaires », l'auteur aborde la
notion de « localisation », thème mis en avant par le Sommet
humanitaire d'Istanbul en 2016.
La question de départ à laquelle je tenterai de
répondre est la suivante : « Quels changements
potentiels induirait la localisation de l'aide humanitaire ?
». Son hypothèse générale est que la
localisation induirait une rupture avec le modèle traditionnel de «
faire de l'humanitaire ».
Les résultats de son étude ont conduit à
infirmer l'hypothèse principale selon laquelle la localisation induirait
une rupture avec le modèle traditionnel de « faire de l'humanitaire
» soutenant que la localisation semble porter les espoirs d'une mutation
profonde. Sa réalisation exprimerait la reconnaissance de l'importance
du rôle que doivent jouer les acteurs du Sud, de leurs capacités
et d'une volonté de parer les catastrophes en les anticipant et en
renforçant les ressources locales. Il conclut en précisant qu'il
est conscient qu'il s'agit d'une problématique complexe. Il n'est pas
question d'un « bon Sud » et d'un « mauvais Nord ».
En outre, il pense que ce ne sont pas tant les ONGH qui sont
en tension mais la structuration du système en elle-même. Pour
lui, il est grand temps de se poser la question conséquente à
cette réflexion est : « Comment assurer
l'émancipation des acteurs du Sud dans le prolongement de leur
société, sans menacer les ONGH du Nord ?
»(Loïc, 2017)
6
+ David Manset, Lubica Hikkerova, Jean-Michel
Sahut, (2017) dans leur article intitulé : «
repenser le modèle humanitaire : de l'efficience à la
résilience », soutiennent que l'humanitaire
connaît donc aujourd'hui une crise majeure d'ordre économique et
organisationnelle qui conduit à un recentrage sur l'éthique de
l'action au travers de la résilience. Pour eux, il est donc question de
s'interroger sur le modèle humanitaire actuel, ses principes
sous-jacents et sa capacité à apporter une aide efficiente, et
résiliente aux personnes dans le besoin.
Pour répondre à cette problématique, ils
ont développé une approche exploratoire qualitative en
interrogeant par entretiens semi-directifs des experts et un
bénéficiaire de l'aide humanitaire. Leurs résultats ont
montré que la résilience est cependant naissante. Pour
développer cette dernière, il est non seulement nécessaire
d'appliquer de nouveaux standards l'encourageant, mais aussi de prendre le
bénéficiaire de l'aide plus en considération, que ce soit
dans la façon de mener l'action mais aussi dans la priorisation des
financements.
Ils concluent en disant que le secteur humanitaire se trouve
aujourd'hui écrasé par la loi du marché et par
conséquent connaît un phénomène de concurrence
extrême, impactant potentiellement ses grands principes. Il en
résulte que le développement d'un nouveau modèle
sociétal et économique est nécessaire afin de parvenir
à la pleine réalisation éthique de l'aide
humanitaire(David Manset, Lubica Hikkerova, 2017).
+ Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE (2013)
dans son travail de mémoire de Master de spécialisation
intitulé « les contraintes de l'aide humanitaire en
période post-conflit sur l'autonomisation des
bénéficiaires : Cas des actions réalisées par
Action d'Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
» l'auteur dit que La province du Sud-Kivu à l'Est de
la République Démocratique du Congo est emprise aux crises
multiples qui sont sources des crises humanitaires graves.
Plusieurs acteurs humanitaires interviennent depuis plus d'une
décennie pour soulager dans la mesure du possible des millions de
personnes sinistrées avec une somme importante d'argent reçue de
la communauté humanitaire.
Chaque jour des milliers de personnes meurent de faim, se
retrouvent sans abris ou sans soins médicaux adéquats.
7
L'auteur est parti du constat selon lequel dans les actions
humanitaires entreprises par Action d'Espoir, l'aspect d'autonomisation semble
moins préoccupant et l'a poussé à formuler ainsi cette
problématique : Pourquoi l'autonomisation des
bénéficiaires des actions humanitaires n'est pas l'apanage des
organisations humanitaires ?
Il ressort que les interventions restent dans la plupart des
cas inscrits dans le domaine d'urgence avec impact à court terme et que
par ricochet les personnes et ou ménages assistés ne sont pas en
mesure de se libérer de ce régime d'assistance.
Souvent, c'est parce que ces bénéficiaires ne
sont pas totalement associés et écoutés, le gouvernement
n'est pas totalement impliqué et les acteurs humanitaires locaux n'ont
pas de moyens propres leur permettant de mettre sur pied leurs propres
politiques d'interventions. Il apparaît aussi que les capacités
locales ne sont ni considérées ni renforcées et que les
moyens de subsistances ne sont pas consolidés.
Pour quitter ce cycle infernal des besoins humanitaires, les
résultats de la recherche ont soutenu une prise de conscience de toutes
les parties prenantes et mettre du temps et le paquet nécessaire pour
investir dans la production agropastorale et soutenir les moyens de
subsistance, améliorer les infrastructures, redéfinir l'aide
à partir des bénéficiaires, investir dans la
sécurisation et la prévention des catastrophes, développer
les capacités des ONG locales, accroître l'implication du
gouvernement pour finir par repenser le processus de l'aide
humanitaire(Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Mongane, 2014).
Dans le cadre de ce travail et en ce qui nous concerne, nous
allons nous focaliser sur l'aide humanitaire des ONG et son impact sur
l'amélioration des conditions de vie des bénéficiaires. Il
s'agit donc de déterminer l'efficacité de l'aide humanitaire des
ONG et en dégager des stratégies face à ses limites. Nous
marions plus ou moins l'idée de Jean-Jacques Bagalwa sauf que les
réalités se diffèrent selon les milieux
d'études.
|