G) NOTIONS SUR LA PAUVRETE
? DÉFINITIONS
Plusieurs définitions peuvent être données
au concept de pauvreté. Mais, il n'existe pas une définition
exhaustive qui puisse mettre les autres d'accord.
Toutefois, nous pouvons retenir les définitions suivantes
:
- VANDERSHUEREN et al.,
définissent la pauvreté comme : « l'incapacité pour
un
individu, une famille ou une communauté de satisfaire
certains besoins minimums ». Cette définition met l'accent sur le
caractère absolu et objectif de la pauvreté.
- Quant à GILLIS, définit la
pauvreté en parlant de la personne pauvre. « Les pauvres sont
ceux qui s'estiment privés des avantages dont jouit autrui dans la
société où ils se jugent partie intégrante ».
Cet auteur met plus l'accent sur le caractère relatif et subjectif de la
pauvreté (KISOKA, 2003).
- De manière générale, la pauvreté
se traduit par une carence des moyens appropriés pour satisfaire les
besoins ou ambitions d'un individu, d'un ménage ou d'une
communauté donnée. Cette pauvreté peut être
appréhendée ou approchée au travers de ses insuffisances
qui se manifestent dans la sous-alimentation, les conditions des logements
précaires, le bas niveau d'éducation ou d'instruction, le
système de production, les attitudes de déroulement face à
la prise d'initiatives et la faible participation aux mécanismes
d'intégrations.
- Dans la perspective monétariste, la
pauvreté est une absence ou une insuffisance des ressources
matérielles et financières convenables ou nécessaires
à la survie ou à la satisfaction des besoins de l'individu
(Pierre, 2014).
- Pour John Rawls (1971) cité par
Mislie Pierre, la pauvreté est un manque de biens premiers, mais
l'accent est mis ici sur les biens premiers sociaux.
- De ce fait, pour lutter contre la pauvreté, les
institutions ont le rôle d'assurer la répartition des biens
premiers sociaux de manière équitable entre les membres en tenant
compte des différences dans la dotation en biens premiers naturels de
manière à garantir les intérêts communs à
tous les membres de la société.
- L'économiste Amartya Sen a introduit
la théorie des « capabilités
» aux environs des années 80. Pour lui, la
pauvreté est l'absence ou le manque de « capabilités »,
au sens de capacités à être ou à faire. L'auteur va
jusqu'à dresser une liste de dix capabilités : la vie, la
santé du corps, l'intégrité du corps, les sens
(associés à l'imagination et la pensée), les
émotions, la raison pratique, l'affiliation, les autres espèces,
le jeu, le contrôle sur son environnement (Pierre, 2014, op.cit).
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