Résumé
Le présent travail intitulé « L'AIDE
HUMANITAIRE DES ONG ET SON IMPACT SUR L'AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE
VIE DES BÉNÉFICIAIRES : CAS SPECIFIQUE DES GROUPEMENTS DE BUGORHE
ET D'IRHAMBI-KATANA » est une étude évaluative de
l'impact réel de l'aide humanitaire des ONG depuis 2016 jusqu'en Juillet
2021.
Dans le cadre de ce travail, nous voulons savoir et
déterminer le genre d'impact que les organisations humanitaires
présentent vis-à-vis de l'amélioration des conditions de
vie des bénéficiaires dans les groupements de Bugorhe et
d'Irhambi Katana.
La réflexion est partie de deux questions de recherche
dont la première était de savoir l'impact de l'aide humanitaire
des ONG; la deuxième était de déterminer les
stratégies à mettre en place pour permettre aux paysans des
Groupements susvisés de mener une vie décente, d'auto-prise en
charge et ne plus dépendre de l'aide humanitaire seulement.
Nous sommes partis de deux hypothèses suivantes
à confirmer, infirmer ou nuancer :
- La paupérisation et la forte dépendance de la
population à l'aide seraient des impacts de l'aide humanitaire ;
- Une sensibilisation de la population sur les
activités d'entrepreneuriat et la chaine de valeur de quelques cultures
vivrières permettraient de résoudre
tant bien que mal la problématique de l'aide humanitaire
à Kabare-Nord.
IX
Eu égard aux résultats obtenus, il apparait que
: Les deux groupements reconnaissent l'existence de l'aide humanitaire des ONG
dans leurs entités respectives.
- S'agissant du type d'assistance de ces organisations, il se
dégage que nombreuses ONG se sont intéressées à la
distribution des vivres : 42% à Bugorhe et 39% à Irhambi-Katana
(confère graphiques N°4 et N°12) ;
- Quant à l'amélioration des conditions de vie,
les enquêtés ont indiqué l'impact négatif de l'aide
humanitaire des ONG avec 78% dans le Groupement de Bugorhe et 60% dans le
Groupement d'Irhambi-Katana (voir Graphiques N°5 et N°13)
;
- Il se dégage que dans les deux Groupements, l'aide
humanitaire des ONG est assortie des contraintes parmi lesquelles
l'insuffisance de l'aide par rapport au nombre des bénéficiaires
d'une part : voir 30% d'enquêtés dans le Groupement de Bugorhe
contre 20% dans le Groupement d'Irhambi-Katana et l'aide n'est pas
conçue dans le contexte de durabilité d'autre part tels que les
confirment nos enquêtés : 22% dans le Groupement de Bugorhe et 30%
dans le Groupement d'Irhambi-Katana (voir graphiques N°6 et N°14)
;
- En plus les enquêtés souhaitent ne plus
demeurer bénéficiaires de l'aide humanitaire au vus de ses
contraintes : 80% des enquêtés dans le Groupement de Bugorhe
contre 75% dans le Groupement d'Irhambi-Katana (voir graphiques N°7 et
N°15) ;
- Concernant les stratégies à mettre en place,
nos enquêtés soulignent au premier plan la promotion des
activités agropastorales : 31% d'enquêtés dans le
Groupement de Bugorhe contre 40% dans le Groupement d'Irhambi-Katana, en
deuxième position, les enquêtés souhaitent sensibiliser et
former la population sur les activités entrepreneuriales : 31% à
Bugorhe contre 26% dans le Groupement d'Irhambi-Katana (voir graphiques
N°8 et N°16).
X
Eu égard à ce qui précède, il y a
lieu de retenir que nos hypothèses ont été
confirmées.
En définitive, d'après la littérature et
les résultats de cette recherche, il y a lieu de signaler que l'aide
humanitaire des ONG a des effets très ponctuels et très peu
visibles. L'une de principales limites de l'aide humanitaire à travers
le monde est qu'elle s'est développée « autour du paradigme
de la vie à sauver, de la souffrance à soulager ». Autrement
dit, l'enjeu fondamental est qu'en offrant l'aide humanitaire, les ONG traitent
les symptômes et non les causes du problème.
C'est dans ce cadre que nous avons formulé les
recommandations (à tous les acteurs directs et indirects
impliqués dans l'octroi de l'aide humanitaire des ONG) en vue de sauver
la population des Groupements précités de la paupérisation
et de la forte dépendance vis-à-vis de l'aide humanitaire des
ONG.
> A l'Etat congolais de favoriser la cohésion
nationale, à faciliter l'émergence des ONG et d'autres
associations de développement dans le territoire de Kabare en
général, et en particulier dans les groupements de Bugorhe et
Irhambi-Katana.
Et pour ce faire, il doit :
- Réduire les inégalités sociales et
économiques par des mesures législatives sociales et
économiques cohérentes, durables et réfléchies ;
- Accroitre son budget pour les actions de
développement et lutter contre la pauvreté dans le territoire de
Kabare en général et en particulier dans les groupements de
Bugorhe et Irhambi-Katana ;
- Promouvoir les activités d'épargne et de
crédit en ouvrant une banque populaire ;
- Accroitre une reconnaissance juridique aux ONG afin de
favoriser le développement des milieux ruraux.
XI
> Aux ONG de s'engager à résoudre les
problèmes des populations en soutenant surtout les actions de
développement durable pour améliorer les conditions de vie de la
population.
Pour ce faire, il faudra :
- La mise en place d'un mécanisme de suivi et
évaluation des activités de son programme ;
- Favoriser et encourager la formation à l'autopromotion
des habitants ;
- Intervenir de manière concertée entre elles et
d'autres intervenants locaux dans la lutte contre la pauvreté ;
- La transparence dans la gestion quotidienne ;
- Prouver l'effectivité de leurs actions à la
base dans le territoire de Kabare en général et en particulier
dans les groupements de Bugorhe et Irhambi-Katana, en vue de la lutte contre la
pauvreté.
> A la population de Bugorhe et d'Irhambi-Katana de
:
- Joindre les efforts à ceux des acteurs qui
désirent appuyer les actions de développement durable en vue de
l'amélioration des conditions de vie ;
- Développer les sens et/ou l'esprit de
créativité ;
- Développer l'esprit d'équipe ;
- Bannir l'esprit de malhonnêteté en utilisant
rationnellement l'aide humanitaire obtenue.
XII
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