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Les états défaillants et débiles en Afrique cas de Soudan du sud et de la Somalie


par Mohamed El Moctar Khatry
Universite de Alcala - Master Universitaire en Protection Internationale de droits de l'Homme 2018
  

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V. L'intervention externe en SOMALIE

Après avoir étudié la situation politique, économique et les problèmes structurels de la

Somalie, nous essaierons d'aborder le rôle de la communauté internationale dans ce pays africain pauvre à travers le rôle de certaines organisations telles que les Nations Unies et la Banque mondiale. Notre objectif ici est essayé de découvrir l'assistance fournie par ces organisations afin de résoudre les problèmes sécuritaires, économiques, politiques et structurels du pays.

V.1 Les nations unies

V.1.1 ONUSOM

Le Conseil de sécurité décide de l'envoi d'observateurs et d'une force de sécurité pour surveiller le cessez-le-feu à Mogadiscio et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire. Ainsi est créée la première mission de l'ONU en Somalie, ONUSOM. Le 3 décembre 1992, le Conseil de sécurité se réunit, dresse un bilan de la situation en Somalie, appelle à la fin des hostilités. Le secrétaire général recommande l'intervention d'une force sous le commandement d'un État et le Conseil de sécurité, en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies autorise à employer tous les moyens nécessaires pour instaurer aussitôt que possible des conditions de sécurité pour les opérations de secours humanitaire en Somalie. La résolution 733 du 23 janvier 1992 appelle à un cessez-le-feu et à l'embargo sur les armes à destination de la Somalie, mais elle sera suivie de peu d'effets. La résolution 751 autorise la

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mise en place d'une opération à Mogadiscio à partir d'avril 1992 : l'Opération des Nations unies en Somalie «ONUSOM».

Cette opération a pour but de :

Restaurer la sécurité intérieure en Somalie ;

Surveiller le respect du cessez-le-feu à Mogadiscio ;

Assurer la protection du personnel, des installations et du matériel de l'ONU à Mogadishu ; Escorter l'acheminement de l'aide humanitaire jusqu'aux centres de distribution de la capitale et de ses environs immédiats.

En août 1992, le mandat et l'effectif d'ONUSOM I ont été élargis de manière à lui permettre de protéger les convois humanitaires et les centres de distribution dans l'ensemble de la Somalie. Reposant sur le chapitre VI de la Charte des Nations Unies, qui prévoit la résolution pacifique des conflits, l'ONUSOM I est constituée d'une cinquantaine d'observateurs accompagnés d'environ 500 soldats.

L'ONUSOM n'est pas parvenue à remplir les objectifs fixés par son mandat : faciliter la cessation immédiate et effective des hostilités et le maintien d'un cessez-le-feu dans l'ensemble du pays afin de promouvoir le processus de réconciliation et de règlement politique en Somalie et de fournir d'urgence une aide humanitaire. Après l'échec de la première mission de l'ONU en somalie, Le Conseil de sécurité décide dans sa résolution 794 du 3 décembre 1992 de la création d'une force d'intervention, l'UNITAF, sous autorité de l'ONU mais sous commandement autonome des États. Il s'agit de la première intervention menée au nom du droit international d'ingérence humanitaire. Cette force d'intervention unifiée a pour mission d'employer tous les moyens nécessaires pour instaurer aussitôt que possible des conditions de sécurité pour les opérations de secours humanitaire en Somalie, se basant cette fois sur le chapitre VII de la charte de l'ONU qui autorise le recours à la force armée.

Reprendre les activités de la force d'intervention unifiée, force multinationale organisée et dirigée par les États-Unis d'Amérique qui, en décembre 1992, avait été autorisée à employer "tous les moyens nécessaires" pour restaurer des conditions de sécurité pour les opérations de secours humanitaire en Somalie. Le mandat d'ONUSOM II consistait à prendre les dispositions appropriées, y compris des mesures de coercition, pour instaurer dans toute la Somalie des conditions de sécurité pour les opérations de secours humanitaire. A cette fin, ONUSOM II s'est efforcée de terminer, grâce au désarmement et à la réconciliation, la tâche commencée par la force d'intervention unifiée en vue du rétablissement de la paix, de la stabilité et de l'ordre public. Elle était chargée notamment de contrôler la cessation des

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hostilités, de prévenir la reprise de la violence, de saisir les armes de petit calibre non autorisées, d'assurer la sécurité dans les ports, aéroports et sur les voies de communication nécessaires pour l'acheminement de l'assistance humanitaire, de poursuivre le déminage et de faciliter le rapatriement des réfugiés en Somalie. ONUSOM II a également été chargée d'aider le peuple somalien à reconstruire l'économie et la vie sociale du pays, à remettre en état les structures institutionnelles, à assurer la réconciliation politique nationale, à reconstituer un Etat somalien fondé sur un régime démocratique et à réorganiser l'économie et l'infrastructure du pays. En février 1994, après plusieurs incidents violents et agressions contre des soldats des Nations Unies, le Conseil de sécurité a révisé le mandat d'ONUSOM II pour exclure l'utilisation de méthodes de coercition. ONUSOM II s'est retirée au début du mois de mars 1995.

Toutefois une mauvaise analyse de la situation et une méconnaissance de la structure sociale et politique de la Somalie vont conduire à un échec de cette dernière mission. La réconciliation politique nationale prônée par l'ONU vise à reconstituer un État somalien avec un régime démocratique fondé sur le modèle d'un Etat nation. Dans cette logique, la négociation avec les différents protagonistes ne s'accompagne pas de l'élaboration d'une solution adaptée et conduisent à des confrontations armées avec les forces onusiennes. Finalement, l'ONU décide son retrait du pays en mars 1995. Le pouvoir politique est encore plus désorganisé et aucune autorité ne réussit à s'imposer sur l'ensemble du territoire. L'intervention onusienne laisse donc derrière elle une Somalie dans une situation presque plus chaotique qu'à son arrivée.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld