II.2. Principales activités
économiques
Selon Khari (2011), les principales activités
économiques pratiquées dans la zone dépendent des
ressources naturelles fournies par la plaine. Ces activités sont
fortement influencées par les saisons, lesquelles sont en particulier
caractérisées par l'absence ou la présence des pluies et
d'inondation. Par conséquent, les habitants de la plaine ont plusieurs
moyens d'existence, avec des degrés de spécialisation allant du
pastoralisme à l'agriculture en passant par la pêche et d'autres
activités économiques (Loth, 2004).
II.2.1. Elevage dans la plaine du Logone
L'élevage est une activité qui se pratique sur
une très longue période, durant toute la saison sèche,
soit pendant sept mois, d'octobre à mai (Loth, 2004).
La plaine d'inondation de Logone a toujours été
la zone de pâturage par excellence pour des milliers d'éleveurs
dans le bassin du Lac Tchad. En saison sèche, la plaine offre une
végétation verdoyante. C'est pour cette raison qu'elle est le
lieu d'attraction de milliers d'éleveurs (Loth, 2004).
La transhumance se caractérise par de
déplacements d'amplitude variée fortement liée à la
pluviométrie et à la recherche de pâturage et de points
d'eau. Ces mouvements permettent aux pasteurs de s'adapter aux contraintes
saisonnières de l'environnement sahélien et d'exploiter au mieux
les ressources pastorales des zones traversées (GEPIS, 2000). En
élevage transhumant, les animaux se déplacent selon un
schéma devenu classique. L'élevage nomade est l'apanage des
pasteurs Bororo et concerne surtout les petits ruminants. Les
déplacements s'effectuent dans des directions imprévisibles avec
pour seul souci la recherche des points d'eau et des pâturages. En
élevage extensif sédentaire, les troupeaux effectuent des
mouvements de très faible amplitude qui
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consistent à paître aux environs du village dans
la journée. Dans ce type d'élevage, les animaux sont le plus
souvent confiés à un berger salarié (GEPIS, 2000).
Les bovins sont les principales espèces
présentes chez la plupart des éleveurs de la plaine, quoique
certains élèvent aussi d'autres espèces notamment les
ovins, les chameaux et les ânes. Par le passé, les effectifs
étaient constitués principalement de bovins des
départements du Diamaré et du Logone et Chari. Avec la
dégradation du climat dans l'ensemble du bassin du Lac Tchad, les bovins
ont sensiblement augmenté. En plus des animaux appartenant aux
éleveurs sédentaires que sont les Mousgoum, la plaine accueille
chaque année, de décembre à mai, plus de 300000
têtes de bovins et ovins venant d'origines divers : Niger, Nigeria, Tchad
et autres zones de la région de l'Extrême-Nord/Cameroun (ACEEN,
2007). Ces animaux exercent une forte pression sur les ressources pastorales de
la plaine déjà fragilisée par la baisse d'inondation et le
changement climatique. En plus des conflits qui arrivent occasionnellement
entre les éleveurs et les agriculteurs, ou entre les éleveurs et
les pêcheurs, les éleveurs font face à d'autres contraintes
notamment les maladies liées à l'eau telle que la douve du foie
et les parasites (digestifs, internes, et externes). La prédation des
animaux par les carnivores du PNW affecte l'élevage autour de la zone
périphérique du parc. Les pertes d'animaux dues à ces
contraintes sont estimées à 6,7% de la taille totale des
troupeaux (Loth, 2004). La plaine de Logone est une zone économiquement
importante pour le pastoralisme où les échanges commerciaux du
bétail et de lait ont lieu. Environs 300 têtes de boeufs sont
vendues chaque semaine dans les marchés environnants (Zimado, Pouss et
Mazera) pour alimenter d'autres grands réseaux de commercialisation de
bétail (Loth, 2004).
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