I.6.3. Poissons abondants malgré la baisse
sensible de sa qualité
La Plaine est décrite dans plusieurs documents
scientifiques et historiques comme l'une des zones les plus poissonneuses du
Sahel. Son poisson qu'il soit à l'état frais, fumé ou
séché est toujours considéré comme de super
qualité et est vendu sur l'étendue de la Région de
l'Extrême-Nord, dans plusieurs autres localités à travers
le Cameroun et exporté vers le Nigéria. Sa production annuelle
était de 12. 000 tonnes et avait une valeur économique
évaluée à près de deux (2) milliards F CFA (UICN,
1995). Elle a connu une augmentation très sensible ces dernières
années en raison de l'usage des techniques qui n'épargnent aucune
espèce de poisson quel que soit sa taille et la capacité de
résilience de la Plaine. Elle est estimée à 15.000 tonnes
de poissons frais (Ziébé, 2016). La pêche dans la Plaine
est passée
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d'une activité de subsistance à celle de
création des richesses. Elle emploie plusieurs centaines de milliers de
personnes dans tous les maillons de sa chaine de production. Le poisson
génère des recettes sur tous les marchés où il est
vendu.
I.6.4. Vastes terres fertiles arrosées par une
eau abondante
Les substances nutritives et les sédiments que la
Plaine accumule, ajoutés à la présence d'eau et à
l'alternance des conditions sèches et des conditions humides font d'elle
un grand bassin apte à toutes les cultures en système pluvial ou
irrigué. Dans sa partie annuellement inondée, les paysans et les
paysannes font la culture du riz sur plusieurs milliers d'hectare de terres
humidifiées par les pluies et naturellement arrosées par les eaux
des crues. Ils obtiennent des rendements de 4 t/ha sans engrais et avec peu de
frais. Depuis 2013, la culture irriguée du riz en saison sèche
s'est accrue de façon extraordinaire. Elle est pratiquée dans les
dépressions asséchées de la Plaine sur une superficie
totale estimée entre 1.500 et 2 000 ha Les paysans font usage des
motopompes pour l'irrigation des parcelles en prélevant les eaux des
fleuves ou les eaux souterraines à travers les forages agricoles
réalisés par les ONG locales, le PRODEBALT et les
concernés (Aboukar, 2012). Ils ont des rendements variant de 6 à
8 t/ha sans aucun produit chimique (engrais et pesticides). À la
périphérie Nord, Ouest et Sud-ouest de la Plaine, les
agriculteurs profitent de l'humidité du sol après le retrait des
eaux des inondations ou de la fin de la saison des pluies pour cultiver le
sorgho de contre saison sur des superficies à perte de vue. Ils
obtiennent entre 3,5 à 6 t/ha de rendements sans engrais mais font
usages presque tous des herbicides. De la localité de Zimado jusqu'au
Nord de la ville de Logone-Birni, les paysans exploitent des vastes terres sur
le long du fleuve Logone pour la culture irriguée des maraichers. Leurs
produits sont vendus sur les marchés de Kousseri et exportés vers
le Tchad et le Nigéria.
Au vu de ce qui précède, nous pouvons
déduire que les questions de l'inondation demeurent difficiles à
gérer et à maîtriser dans la plaine en
général et dans le village Arainaba en particulier. Plusieurs
auteurs ont essayé d'aborder ces différentes questions dans le
contexte de leurs recherches afin de pouvoir y apporter leur contribution
à mieux connaitre les risques sanitaires liés à
l'inondation.
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
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Il sera question dans ce chapitre de présenter la zone
d'étude, la méthodologie de collecte et d'analyse des
données.
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