I.3. Sources d'émissions
des poussières
I.3.1. Introduction
La complexité des aérosols atmosphériques
vient du fait qu'il existe une multitude de sources et de
procédésde formation (AirParif, 2008).
Les émissions des poussières sont de deux
origines à savoir naturelles et anthropiques. Les
phénomènes naturels qui peuvent engendrer ces poussières
sont le feu de forêt, les éruptions volcaniques, l'érosion
éolienne, l'évaporation des composés organiques et la
radioactivité naturelle (Mahendra et Vaibhaw, 2013). Il y a aussi les
particules d'origine anthropique, relatives, dont les sources sont multiples et
qui sont issues majoritairement de l'exploitation minière
(pyrométallurgie, etc.), de l'exploitation agricole, de l'exploitation
forestière et du transport. Leur composition est variée, et peut
intégrer des métaux lourds, des composés carbonés,
des composés inorganiques... (Scal'Air, 2015).
Une partie des poussières, les particules secondaires, se
forme dans l'air par réaction chimique à partir de polluants
précurseurs comme les oxydes de soufre, les oxydes d'azote, l'ammoniac
et les composés organiques volatils (Unicem, 2011).
Parmi les activités anthropiques d'émissions des
poussières se trouve l'exploitation minière, l'exploitation
agricole, l'exploitation forestière et le transport.
I.3.2. Exploitation
minière
L'activité minière a joué et continue de
jouer un rôle important dans le développement économique
d'un pays. Cependant, les bénéfices sociaux-économiques de
ces activités se font au détriment d'impacts potentiels sur
l'environnement. Les risques environnementaux liés à
l'activité minière (mine à ciel ouvert et usine de
traitement du minerai) sont potentiellement présents dans le sol, l'eau
et l'air (Pasquet, 2016). Les activités minières sont
émettrices des poussières diffuses à toutes les
étapes de l'exploitation (Coquard, 2012).
La Figure I.2 schématise le transfert des particules
métalliques issues de l'activité minière dans les
différents compartiments : air (remise en suspension), eau
(précipitation et infiltration) et sol (dépôt
atmosphérique) (Pasquet, 2016).
Figure I. 2- Schéma de
transfert des particules métalliques
(Source : Pasquet, 2016)
L'exploitation minière est donc
génératrice d'importantes émissions des poussières.
Les travaux de Chartier et Lansiart en 2004 établissent pour une mine
à ciel ouvert, les principales étapes de l'activité
génératrice de particules atmosphériques.
Les principales activités des émissions des
poussières en contexte minier seraient alors :
Ø La circulation sur pistes des engins miniers de
grande capacité ;
Ø Le décapage de la végétation et
des couches supérieures des sols pour atteindre les niveaux
inférieurs riches en éléments métalliques exposent
les terres dénudées aux dispersions aériennes ;
Ø Les opérations de prospection (sondage,
ouverture de piste), d'extraction (forage, dynamitage, concassage, tri,
criblage, etc.), et de traitement du minerai génèrent aussi des
poussières ;
Ø Le chargement et le déchargement par des tapis
convoyeurs, pelles mécaniques, bennes basculantes remettent en
suspension les fines particules lors de leur chute (Figure I.3).
Figure I. 3- Zone de transfert
entraînant l'émission de poussières
(Source : Ansart, 2007)
Les usines de traitement du minerai par pyrométallurgie
ou hydrométallurgie ont mis en place des systèmes de filtration
pour réduire leurs émissions de poussières lors des
étapes de pré-séchage, calcination et fusion. Cependant,
les étapes de déchargement du minerai,
d'homogénéisation et du séchage sur site industriel
peuvent impliquer une remise en suspension des particules (Pasquet, 2016).
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