I.8.3. Principaux polluants de
l'air
Plusieurs éléments sont considérés
comme des polluants de l'air parce qu'ils n'existent pas naturellement dans
l'air ou ne s'y trouvent qu'à de très faibles niveaux de
concentration, et qu'ils sont nocifs pour la santé et pour
l'environnement. Ces polluants sont des gaz et des particules.
a. Monoxyde de carbone
Le monoxyde de carbone (CO) est formé par la combustion
incomplète du carbone et provient essentiellement des moteurs des
véhicules et des installations de combustion mal réglées
(Borgie, 2016). La molécule de CO est stable au-dessus de 1000° C.
En dessous de cette température, elle peut se décomposer selon
l'équilibre réversible suivant:
2CO ? C + CO2 + 163 kJ [1]
Il se fixe sur l'hémoglobine et peut entrainer des
troubles respiratoires, des effets asphyxiants, des maux de tête et des
troubles cardiaques (Borgie, 2016).
b. Oxydes d'azote
Les oxydes d'azotes (NOx) comprennent le monoxyde
d'azote (NO) et le dioxyde d'azote (NO2), etc.Ces composés
sont essentiellement émis lors des phénomènes de
combustion notamment, par le secteur des transports (véhicules) et les
installations de combustion (chauffage, centrales thermiques, etc.) (OMS,
2011). Le NO est issu des phénomènes de combustion à
haute température par oxydation de l'azote de l'air, soit la
réaction :
N2 + O2 + chaleur 2NO [2]
A température ambiante, le NO est instable et
réagit avec l'oxygène (ou l'ozone) pour former du NO2,
soit les réactions [2], [3] ou [4]:
2NO + O2 2NO2 [3] ou NO + O3 NO2 + O2 [4]
Les oxydes d'azote participent à la formation de
polluants photochimiques comme l'ozone, néfastes pour la santé,
et à la formation de l'acide nitrique qui contribue d'une part au
phénomène de pluies acides et d'autre part à la formation
des particules secondaires de nitrate d'ammonium et de nitrate de sodium par
conversion gaz-particule.
Parmi les NOx, le NO2 est le plus nocif
pour la santé humaine (Borgie, 2016). C'est un gaz irritant pour
l'appareil respiratoire et il favorise l'hyperréactivité
bronchique. Les populations asthmatiques semblent être plus sensibles
également à ce polluant, et chez l'enfant il peut favoriser des
infections pulmonaires (OMS, 2011). Sa valeur moyenne d'exposition annuelle
recommandée par l'OMS est de 40 ug/m3 (WHO, 2005).
c. Dioxyde de soufre
Le dioxyde de soufre (SO2) a pour origine
principale la combustion des énergies fossiles (diesel, charbon) riches
en soufre. Les principales sources de SO2 sont donc les
installations de chauffage industriel et domestique, la production
d'électricité et les véhicules à moteur (OMS 2011).
Certains procédés industriels produisent
également des effluents soufrés tels que les raffineries de
pétrole ainsi que certains procédés de fabrication. Le
SO2 peut avoir aussi des sources naturelles dont les plus
importantes sont les feux de forêts et les éruptions volcaniques
(INERIS, 2011).
Ce gaz peut s'oxyder puis se transformer en acide sulfurique
qui contribue au phénomène de pluies acides et à la
formation de particules secondaires par sa neutralisation avec l'ammonium (OMS,
2011). Le SO2 est un gaz irritant pour l'appareil respiratoire et
engendre une exacerbation de l'asthme, des bronchites chroniques et une
sensibilisation aux infections respiratoires. La valeur guide
préconisée par l'OMS est de 20 ug/m3 comme moyenne
journalière (WHO, 2005).
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