I.7.3. Normes de qualité
de l'air
La composition et les effets pathologiques des
poussières en suspension dans l'air étant très difficiles
à déterminer exactement, il est d'une difficulté
extrême de fixer de façon rigoureuse la concentration maximale de
poussières qui peut être tolérée sans danger dans
l'atmosphère.
En se fondant sur une longue expérience, plusieurs
pays ont établi et recommandé certaines normes, qui, toutefois,
ne sauraient être prises indistinctement comme critères universels
du fait des restrictions importantes qu'il faut parfois leur apporter sur des
points tels que la méthode de prélèvement, la composition
des poussières et les dimensions minimales et maximales des particules
considérées. Quoi qu'il en soit, les normes adoptées par
différents pays se sont révélées, malgré
leur caractère empirique et leurs imperfections, d'utiles guides
pratiques, qui montrent la voie à suivre pour atteindre le but final qui
est celui d'éliminer complètement le risque que ces
poussières présentent sur la santé humaine (Bureau
International du Travail, 1965).
Ainsi, Il n'existe pas de valeurs limites congolaises
relatives aux retombées atmosphériques totales pour l'industrie
pyrométallurgique. Seule la norme allemande du TA LUFT 2002
définit la valeur de 350 mg/m²/jour (de poussières) comme
valeur limite dans l'air ambiant pour éviter une pollution importante
(Scal'Air, 2016).
Cette norme définit également des valeurs de
référence en métaux contenus dans les retombées
(Tableau I.4).
Tableau I. 4- Valeurs limites en métaux dans les
retombées atmosphériques
Métaux
|
Valeurs limites (ug/m2/jour)
|
Arsenic (As)
|
4
|
Plomb (Pb)
|
100
|
Cadmium (Cd)
|
2
|
Nickel (Ni)
|
15
|
Mercure (Hg)
|
1
|
Thallium 2
|
2
|
(Source : Scal'Air, 2016)
La norme ne précise aucune valeur de
référence pour le zinc mais la littérature mentionne la
valeur limite suisse dans les retombées de poussières à
400 ug/m2/jour. La norme du TA LUFT est habituellement
utilisée pour les campagnes de surveillance de sites présentant
un risque fort de retombées des poussières (à
proximité d'usines de ciment, de carrières, etc.) (Scal'Air,
2016).
Aussi, le secteur industriel proche de la
pyrométallurgie pour lequel des normes existent est celui du ciment.
Pour ce secteur, plusieurs valeurs sont proposées ; par exemple, la
norme française NFX43-007 fixe le seuil admissible à 1
g/m2 par jour.
I.8. Pollution
atmosphérique
I.8.1. Définitions
Le Conseil d'Europe dans sa déclaration de mars 1968 a
proposé une définition pour la pollution de l'air : ''il y a
pollution atmosphérique lorsque la présence d'une substance
étrangère ou une variation importante dans la proportion de ses
composants est susceptible de provoquer un effet nocif, compte tenu des
connaissances scientifiques du moment, ou de créer ou une nuisance ou
une gêne''.
Selon l'article 2 de la Loi sur l'Air et l'Utilisation
Rationnelle de l'Energie (LAURE) (France, Loi N°96-1236 du 30
décembre 1996), la pollution atmosphérique est définie
comme l'introduction par l'homme, directement ou indirectement, dans
l'atmosphère et les espaces clos, de substances ayant des
conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger
la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux
écosystèmes, à influer sur les changements climatiques,
à détériorer les biens matériels, à
provoquer des nuisances olfactives excessives''.
D'après l'OMS, la pollution de l'air est la
contamination de l'environnement intérieur ou extérieur par tout
agent chimique, physique ou biologique qui modifie les caractéristiques
de l'atmosphère (WHO, 2011). Ceci a lieu lorsque divers gaz,
gouttelettes et particules se trouvent dans l'atmosphère au-delà
de leurs concentrations normales ou y sont introduits par des sources
anthropiques ou des phénomènes naturels (Borgie, 2014).
|