I.5.5. Impact sur la
biodiversité
Les particules microniques peuvent impacter la faune et la
flore en réduisant l'accès à la lumière et à
l'oxygène de la végétation (stomates bouchés),
notamment lorsqu'elles sont associées à des particules de plus
grandes tailles (Scal'Air, 2015). Lorsque les retombées de
poussières sont très importantes, la pellicule de
poussières qui se dépose sur les végétaux peut
être suffisante pour altérer la synthèse chlorophyllienne
et ralentir la croissance des plantes. Le dépôt de
poussières peut se faire sentir de façon plus importante pour
l'agriculture en provoquant la diminution de la qualité ou de la
quantité de certaines récoltes.
L'aspect poussiéreux des fruits est une entrave
à leur commercialisation souvent mise en avant par les producteurs. Il
fait craindre une évolution des caractéristiques des produits
issus des procédés de transformation (vinification, industrie
agroalimentaire...).
De façon indirecte, les fines, une fois
déposées, peuvent être entraînées par les eaux
de ruissellement. Elles contribuent alors à un excès de
matières en suspension dans les rejets et peuvent altérer le
milieu récepteur où vivent parfois des espèces
protégées (écrevisses à pattes blanches....).
Ceci étant, ces mêmes poussières peuvent
avoir, dans certains cas, un impact positif, soit par ajout d'amendement
calcaire, soit en bloquant le développement de certains organismes
parasites ou en favorisant la pollinisation (Unicem, 2011). L'illustration aux
figures I.9 et I.10 des impacts des poussières sur le mobilier et la
végétation.
Figure I. 9- Feuilles
poussiéreuses
Figure I. 10- Mobilier urbain
sali par les poussières
(Source : Scal'Air, 2015)
Outre ces impacts, on peut aussi signaler que les particules
contribuent aux salissures des édifices et des monuments. Pour la
visibilité atmosphérique et le climat, les particules contribuent
à l'augmentation et à la diffusion de la lumière solaire
incidente et l'absorption de rayonnement (tendance au réchauffement).
I.6. Evaluation des
émissions de poussières
Le but d'une évaluation environnementale est
d'identifier les impacts environnementaux, d'en atténuer les effets
négatifs pour protéger et préserver l'environnement
existant (Ministère des Transports du Nouveau Brunswick, 2010). De ce
fait, pour y arriver, il existe certaines méthodes de
prélèvement des échantillons de poussières.
I.6.1. Méthode de
collecte et de suivi des poussières
La caractérisation des particules en suspension
comporte toujours une phase de prélèvement, suivie d'une phase de
mesure ou d'analyse. Les particules en suspension peuvent être
prélevées soit par aspiration d'un volume d'air au moyen d'une
pompe, soit par dépôt passif sur un support de collecte
conçu à cet effet (AirParif, 2008). Il est possible de
prélever les particules en suspension dans l'air grâce à
des préleveurs passifs (Pasquet, 2016).
L'échantillonnage des particules en suspension dans
l'air peut être réalisé grâce aux méthodes
manuelles passives qui consistent en :
Ø La mise en place d'un réseau de plaquettes de
dépôt ;
Ø La mise en place d'un réseau de collecteurs de
précipitation.
Ces préleveurs in-situ recueillent des particules
déposées par gravité (sec) ou par précipitations
(humide) sur un support de collecte comme les plaquettes de dépôt
ou les collecteurs de retombées atmosphériques totales, de type
jauge Owen.
Outre ces méthodes manuelles passives, il existe
aussi :
Ø Méthodes automatiques permettant de mesurer la
concentration des polluants gazeux ou particulaires en temps réel. Les
mesures sont réalisées à l'aide d'analyseurs associant
prélèvement d'air et analyse en quasi-simultanée des
concentrations massiques ou volumiques des polluants gazeux et des
concentrations massiques des particules non spécifiques (PM2,5 ;
PM10). Ces méthodes ne sont disponibles que pour quelques polluants,
notamment : SO2, NOx, NH3, BTEX, Hg gaz
(spectroscopie), et pour les PM10 et PM2,5 (INERIS, 2016) ;
Ø Méthodes manuelles actives basées sur
une phase préalable de collecte de la substance recherchée dans
l'air sur un piège, puis d'une analyse en différé en
laboratoire. Ce piège peut être un support adsorbant solide, un
filtre ou un contenant. Pour ces méthodes, la collecte des polluants
gazeux ou particulaires nécessite le pompage d'un volume d'air. La
durée de prélèvement sur chaque piège est fonction
des limites de quantification souhaitées et de la capacité de
rétention du piège (saturation, colmatage, perçage)
(INERIS, 2016).
a. Plaquettes de dépôt
Le principe consiste en l'exposition de plaquettes
métalliques minces, recouvertes d'un enduit approprié. Elles sont
disposées horizontalement dans l'air ambiant. Les poussières
véhiculées par l'air se déposent sur les plaques
métalliques et adhèrent à l'enduit (Unicem, 2011).
Le nombre de plaquettes composant le réseau varie
généralement de 5 à 12. Ce nombre de plaquettes,
constituant le réseau, est déterminé en fonction de la
taille du site, de la sensibilité des environs et de la précision
attendue.
Les plaquettes sont disposées
généralement en périphérie du site. On les place
dans des zones où circulent les particules émises, à
savoir sous les vents dominants, à proximité d'une
activité émettrice de poussières, ou aux abords de zones
sensibles (zone agricole ou viticole, habitations, secteur accueillant du
public, zone naturelle...). Elles peuvent être installées dans un
rayon allant jusqu'à 2 km autour du site. On pose parfois des plaquettes
à l'intérieur du site lui-même pour contrôler un
poste précis pouvant générer un empoussièrement
particulier (Unicem, 2011).
La possibilité de collecter des poussières est
limitée par la surface de colle disponible, une quantité
importante de poussières sature la plaquette et les nouvelles
poussières ne peuvent plus adhérer au support. C'est pourquoi la
norme NF X 43-007 demande d'adapter la durée d'exposition aux
quantités de poussières (Unicem, 2011). La norme indique une
incertitude de répétabilité élargie de 50 %. La
figure I.11 montre la vue d'une plaquette de dépôt.
Figure I. 11- Vue d'une
plaquette de dépôt
(Source : Unicem, 2011)
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