Certificat d'Aptitude aux Fonctions d'Encadrement et de
Responsable d'Unité d'Intervention Sociale
1
INTRODUCTION
L'augmentation de la durée de vie, le vieillissement de
la population et l'évolution des maladies chroniques conduisent à
soutenir, au plus près de leurs besoins, une population fragile à
domicile et plus particulièrement les personnes âgées. Les
projections de l'INSEE augmentent d'un tiers la population des plus de 60 ans
à l'horizon 2030. Aujourd'hui 720 000 d'entre eux ont besoin de soutien
à domicile. Dans 15 ans, ils pourraient être presqu'un million
dans cette situation1. Face à l'importance de ces enjeux, les
pouvoirs publics incitent les services à domiciles à moderniser
leur organisation. Il est notamment nécessaire de décloisonner
les interventions sociales et médico-sociales par une meilleure
coordination des services d'aides et de soins à domicile. C'est
précisément la vocation des Services Polyvalents d'Aides et de
Soins A Domicile (SPASAD), qui assurent à la fois les missions d'un
Service d'Aide et d'Accompagnement à Domicile (SAAD) et d'un Service de
Soins Infirmiers A Domicile (SSIAD). Les premières créations ont
vu le jour, suite à la publication de son décret fondateur du 25
juin 20042, en nombre relativement limité au regard des
services existants en France : 94 SPASAD ont vu le jour en 10 ans parmi les
2075 SSIAD autorisés3. Ce dispositif semble souffrir d'un
déficit d'adoption par le secteur médico-social malgré les
incitations des politiques publiques locales et nationales.
Pour la plupart des personnes, le souhait de rester à
leur domicile malgré une perte d'autonomie qu'elle soit liée au
vieillissement, à une pathologie ou à un handicap est très
majoritaire. D'après une étude de la Direction de la Recherche
des Etudes de l'Evaluation et des Statistiques (DREES) de 2006, « 80% des
personnes âgées souhaitent rester à domicile le plus
longtemps possible ». Plusieurs facteurs environnementaux et sociaux
influencent ce choix : la préservation de ses repères au
domicile, l'aspect financier, le souhait de préserver sa liberté,
de continuer à partager sa vie avec son conjoint, etc. Au regard des
besoins exprimés par le public cible et les projections
démographiques, les SPASAD vont être amenés à se
développer dans les années à venir, à la fois pour
des questions de mutualisation des moyens, de professionnalisation et
d'amélioration du parcours de santé des personnes
âgées et/ou en situation de handicap à domicile. La loi
relative à l'Adaptation de la Société au Vieillissement
1
Source INSEE 2010, projection 2007-2030, Scénario
central.
2 Décret n°2004-613 du 25 juin 2004 relatif aux
conditions techniques d'organisation et de fonctionnement des SSIAD, des SAAD
et des SPASAD.
3 L'instruction DGCS/SD3A/CNSA/2016/33 du 8 février
2016.
2
(ASV) du 28 décembre 2015 en a fait un de ses objectifs
et l'ARS Poitou-Charentes a rappelé qu'une des priorités du
Projet Stratégique Régional de Santé (PSRS) était
l'accompagnement de la perte d'autonomie en respectant le choix de la personne
âgée pour son lieu de vie à travers la promotion de la
mutualisation des coordinations des SAAD et des SSIAD sur le territoire. Ces
priorités affichées au niveau national et régional se
concrétisent par un appui méthodologique à la signature de
conventions de partenariat entre SAAD et SSIAD et un accompagnement financier
des structures afin de pérenniser les services et garantir leur
viabilité économique en lien avec les Conseils
Départementaux (formations bientraitance, appropriation de la
démarche qualité avec les évaluations internes et
externes, financement de Contrats Locaux d'Amélioration des Conditions
de travail, etc.).
Pour autant la seule volonté des pouvoirs publics et
autorités de financement ne peuvent suffire à lancer une
dynamique de modernisation de ces services. A l'instar du SPASAD qui va faire
l'objet de ce mémoire, autorisé depuis 10 ans et pour lequel la
coordination du SAAD et du SSIAD en question sont à peine perceptibles.
L'histoire mouvementée des politiques publiques pour le maintien
à domicile des aînés, un modèle organisationnel et
économique complexe du dispositif SPASAD et le fossé culturel
entre les deux métiers aide à domicile et aide-soignante ont
contribué, comme je le développerai, à freiner
l'appropriation d'un fonctionnement coordonné des deux services pour une
réponse unique, adaptée aux besoins des personnes.
Le SPASAD dans lequel j'occupe la fonction de chef de service
a donc opéré cette mutation de deux services vers un seul service
décloisonné il y a dix ans, pour autant le clivage autant du
point de vu des usagers, que des équipes perdure et reste visible dans
les pratiques et dans la communication interne. Il n'existe pas d'outils de
communication communs aux deux équipes, alors que plusieurs personnes
bénéficient des deux services au domicile ou sont amenés
à faire un relais SAAD-SSIAD car l'autonomie de la personne a
évolué. Les agents de coordination et l'infirmière
coordinatrice des services fonctionnent de manière relativement
indépendante les unes des autres, même si des visites
d'évaluation du plan d'aide et des réflexions communes autour du
projet d'accompagnement individualisé se mettent en place depuis
quelques mois sur impulsion du cadre et des autorités de financement.
Mon rôle en tant que cadre est de poursuivre cette
dynamique de conduite du changement des pratiques, en associant l'équipe
encadrante intermédiaire et les équipes de terrain sur les
obligations réglementaires des SPASAD et l'intérêt d'un
fonctionnement coordonné voire intégré des deux missions
pour une qualité de service améliorée auprès de
l'usager.
3
Afin de mener à bien ce processus de changement des
pratiques, je me suis appuyée sur le rapport d'évaluation externe
du service réalisé en 2014 et un rapport d'inspection conjoint de
l'Agence Régionale de Santé (ARS) et du Conseil
Départemental (CD) de décembre 2016. Ces 2 documents viennent
également souligner ce manque de coordination entre les 2 services,
l'absence d'outils de communication et d'évaluation communs. Ce
diagnostic partagé entre ma direction, les autorités de
financement et l'équipe est un élément important sur
lequel je vais m'appuyer pour impulser le travail autour de la mise en oeuvre
d'outils communs d'évaluation et communication.
Avant d'aborder le plan d'actions, j'ai réalisé
un état des lieux de l'organisation actuelle du service, sous le prisme
de son histoire, ses cultures professionnelles et ses éléments de
contexte. Je décrirai également les politiques publiques
vieillesses et de l'autonomie ainsi que les freins internes et externes
identifiés au sein de ce service qui ne lui ont pas permis à ce
jour de répondre aux obligations d'un SPASAD, 10 ans après son
autorisation.
Mon rôle de cadre intermédiaire est
d'appréhender quels sont les freins expliquant cette inertie et quels
sont les leviers d'actions au sein de ce SPASAD sur lesquels je peux m'appuyer
pour faire émerger les prémices d'un fonctionnement
coordonné et d'une culture commune ? Ce n'est qu'à l'issue de ce
diagnostic préalable, que j'appliquerai mon plan d'action.
4
PARTIE I : DIAGNOSTIC ET CONTEXTUALISATION
1. Présentation du service SPASAD
1.1. L'organisme gestionnaire : un Centre Intercommunal
d'Action Sociale (CIAS)
Le CIAS est l'organisme gestionnaire du SPASAD, service qui a
été créé en 2006. Ce CIAS existe depuis 1997, il
mutualise des services publics sur l'ensemble de ce territoire très
rural. Il propose un ensemble de prestations pour remédier aux
situations de précarité ou de difficultés sociales
touchant les familles, les personnes âgées et les personnes en
situation de handicap. Les habitants de la Communauté de communes y sont
conseillés sur leurs droits sociaux, orientés vers les
partenaires locaux ou directement pris en charge. Le CIAS est
géré par un Conseil d'Administration composé de
représentants de toutes les communes de la Communauté de
Communes. Il est présidé par le Président de la
Communauté de Communes et dirigé par un Directeur
Général des Services. Le CIAS est un Etablissement Public de
Coopération Intercommunale (EPCI), à gestion publique dans la
mesure où il dépend de la Fonction Publique Territoriale
(FPT).
Ce CIAS porte plusieurs établissements :
- Un Etablissement d'Hébergement pour Personnes
Âgées Dépendantes de 113 lits ;
- Un Accueil de jour de 6 places ;
- Un Village retraite de 55 logements ;
- Un foyer logement ;
- Un SPASAD (61 places de SSIAD et un SAAD intervenant chez
environ 400 bénéficiaires).
Le CIAS s'inscrit dans une démarche de « parcours
de vie » de la personne âgée bénéficiant de ses
services à l'échelle du territoire de la Communauté de
Communes. Ainsi, la collectivité a inscrit son projet politique autour
de la promotion de la continuité du parcours de vie de la personne afin
que son parcours ne connaisse pas de rupture et que la personne puisse vivre
dans de bonnes conditions à domicile ou en structure. Cette approche
globale de la personne prend en compte l'état de santé, le
contexte social et le projet de vie de la personne. Les professionnels du
secteur sanitaire, médico-social et social doivent mobiliser leurs
approches de manière complémentaire puisque qu'ils concourent
tous à la préservation de l'autonomie au domicile. L'axe
prioritaire du CIAS sont les personnes âgées et l'un des sous-axes
est le
5
maintien à domicile avec l'orientation des personnes
vers les structures adaptées. Ainsi, le contexte décrit
ci-dessous apparaît comme un environnement comportant des partenaires aux
compétences avérées et sur lesquels le SPASAD peut
s'appuyer pour assurer son développement.
Schéma illustratif des réponses graduées
proposées par le CIAS :
Autonomie
|
? ? ?
|
|
Dépendance
|
DOMICILE
|
VILLAGE RETRAITE
|
FOYER LOGEMENT
|
|
EHPAD
|
|
SPASAD
|
|
|
|
ACCUEIL DE JOUR
|
|
|
Nous reviendrons plus particulièrement sur cette notion
d'approche parcours de vie lorsque nous aborderons dans ce mémoire le
modèle intégratif, comme fonctionnement adapté au cahier
des charges des SPASAD.
1.2. Les enjeux d'un SPASAD
Les premiers SPASAD ont vu le jour en 2004 en France suite au
décret n°2004-613 du 25 juin 2004 relatif aux conditions techniques
d'organisation et de fonctionnement des services de soins infirmiers, des
services d'aides et d'accompagnement à domicile et des services
polyvalents d'aide et de soins à domicile.1 Ce décret
stipule que les missions SAAD et SSIAD peuvent être réunies au
sein d'un même service ou structure dès lors que le territoire
d'intervention est similaire. Les SPASAD ont vocation à coordonner les
missions de deux dispositifs auparavant cloisonnés, aux cadres
législatifs et aux sources de financements différents : les SAAD
et les SSIAD. Ils proposent à la fois des soins infirmiers et des aides
à domicile. Ces deux services interviennent régulièrement
de manière concomitante chez les mêmes personnes, aussi
l'intégration de la personne âgée et/ou en situation de
handicap au sein d'un SPASAD doit permettre une amélioration de son
parcours de santé.
Les services rendus par les SPASAD présentent de
nombreux intérêts pour les personnes ou leurs proches aidants
: ils ne sont plus contraints de faire appel à deux
services, ni de coordonner leurs interventions.
L'accompagnement est ainsi plus fluide et sécurisant. Les
1 Décret n° 2004-613 du 25 juin 2004 relatif aux
conditions techniques d'organisation et de fonctionnement des services de soins
infirmiers à domicile, des services d'aide et d'accompagnement à
domicile et des services polyvalents d'aide et de soins à domicile.
6
démarches et le dialogue avec le service intervenant
à domicile sont facilités pour les personnes et les familles.
Elles disposent d'un interlocuteur unique pour la mise en place des
interventions et leur suivi, qui sont assurés par une même
équipe qui se connait et communique autour du plan d'intervention et du
projet de vie de la personne accompagnée.
1.3. Cadre législatif
Les services d'aide à domicile sont définis dans
le Code du travail (Art. L. 129-1). Ils désignent les organismes qui
interviennent en qualité de prestataires ou mandataires, qui consacrent
exclusivement leur activité à des services aux personnes à
domicile ou à des services favorisant le maintien à domicile des
personnes âgées, handicapées ou dépendantes.
Le dispositif d'agrément des services à la
personne se situe dans le cadre du plan de développement des services
à la personne du 16 février 2005, initié par le ministre
de l'emploi, la cohésion sociale et du logement, M. Jean-Louis BORLOO,
afin de distinguer l'aide au maintien de l'autonomie des personnes
âgées et le service rendu aux ménages (garde d'enfant,
repassage, etc.).
Les premiers textes réglementant l'activité des
SSIAD sont le décret no 81-448 du 8 mai 1981 relatif aux
conditions d'autorisation et de prise en charge des services de soins à
domicile pour personnes âgées et la circulaire no 81-8
du 1er octobre 1981 relative aux services de soins infirmiers
à domicile pour personnes âgées. Acteurs du secteur
médico-social, les SSIAD dépendent du Code de l'action sociale et
des familles et du Code de la santé publique, notamment pour la
réglementation des professions qui les composent. Le décret qui
réglemente l'activité des SSIAD est le décret du 25 juin
2004 relatif aux conditions techniques d'organisation et de fonctionnement des
SSIAD, des services d'aide et d'accompagnement à domicile et des
services polyvalents d'aide et de soins à domicile. Une circulaire du 28
février 2005 précise également les conditions techniques
d'organisation et de fonctionnement des services de soins infirmiers à
domicile.
Les SSIAD ont été transformés par la
profonde réforme instaurée dans le secteur social et
médico-social à partir de la loi n°2002-2 du 2 janvier 2002
réformant l'action sociale et médico-sociale.
La circulaire no DGCS/SD3A/2011/110 du 23 mars 2011
relative à la mise en oeuvre des mesures médico-sociales du Plan
Alzheimer (Mesure 6) ainsi que l'arrêté du 28 février 2011
portant application du I de l'article R. 314-50 du code de l'action sociale et
des familles pour les
7
services mentionnés au 6° du I de l'article L.
312-1 du code de l'action sociale et des familles exerçant une
activité d'équipe spécialisée Alzheimer intervenant
à domicile précisent les modalités d'organisation et de
suivi d'activité des équipes spécialisées
Alzheimer.
Les SPASAD ont vu le jour suite au décret
n°2004-613 du 25 juin 2004, après la canicule de 2003 qui a
révélé l'isolement des nos aînés fragiles en
France. Les SPASAD associent et coordonnent les SAAD et les SSIAD dans
l'objectif de renforcer les moyens pour le maintien à domicile des
personnes âgées en perte d'autonomie aggravée, situation de
maladie ou de handicap. Les personnes en situation de handicap
bénéficient d'une reconnaissance par la Maison
Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).
1.4. Les sources de financement des SPASAD
Les SPASAD disposent de trois sources de financement
simultanés. La première source provient de l'Etat, via les ARS.
C'est la dotation globale de soins qui est définie par les mêmes
textes réglementaires que celles des SSIAD. Elle est fixée
annuellement en fonction des indicateurs sociaux et médico-sociaux que
les SSIAD envoient aux ARS, faisant état des caractéristiques des
services et des personnes prises en charge. Le nombre de places pour des soins
infirmiers est soumis à autorisation de l'ARS sur le même mode
qu'un SSIAD.
La deuxième source du budget SPASAD est versée
par le Conseil Départemental en paiement des prestations de service
d'aide et d'accompagnement réalisées. Pour cette activité,
il n'y a pas de limites en terme de places autorisées ; le SPASAD
réalise autant de prestations que de demandes. Le financement est
délivré sous la forme d'un tarif horaire arrêté par
la tutelle départementale de manière annuelle.
La troisième partie du budget a été
instaurée récemment par la loi ASV. Elle est
délivrée pour financer les actions de prévention
réalisées au domicile des personnes accompagnées. C'est la
Conférence des financeurs de la prévention de la perte
d'autonomie qui la verse (instance de coordination et de financement des
actions de prévention de la perte d'autonomie à l'échelle
départementale issue de la loi ASV).
Source
|
Objet/Nature du financement
|
Agence Régional de Santé
|
|
Pour financer les actes de soins et les activités de
coordination. Dotation globale de soins (Art. R. 314-105 et R. 314-138 CASF)
|
Pour financer les actions d'aide et d'accompagnement à
domicile.
Tarifs horaires fixés annuellement par un
arrêté du Président du Conseil Départemental (Art.
314-3, R. 314-30, R. 314-34, R. 314-132 et R. 314133 CASF)
Conseil Départemental
Conférence des financeurs de la
prévention de la perte d'autonomie (Loi ASV
2016)
|
Pour financer les actions de prévention Financements
complémentaires (Art. L 233-1 CASF)
|
8
1.5. Historique et éléments de contexte
Le SPASAD regroupe 2 services historiques sur un territoire
rural, aux missions et historiques de création distincts.
1.5.1. Le Service de Soins Infirmiers à Domicile
(SSIAD)
Le SSIAD a été créé en 1986,
d'abord avec 15 lits d'intervention sur un territoire plus restreint que la
Communauté de Communes actuelle. Ce service connaîtra des
augmentations régulières de lits autorisées par l'Agence
Régionale de Santé (ARS) et présente une capacité
aujourd'hui de 61 places. Pour l'année 2016, cela a
représenté 89 personnes prise en soin au total, avec un temps
moyen de passage de 45 minutes. L'équipe est composée de 17
aides-soignantes (11 équivalent temps plein) et une infirmière
coordinatrice à temps plein.
Il s'agit d'une structure médico-sociale publique
assurant sur prescription médicale, des prestations de soins infirmiers
sous la forme de soins techniques ou de soins de base relationnels,
auprès :
- De personnes âgées de 60 ans et plus, malades ou
dépendantes ;
- De personnes adultes de 18 à 60 ans atteintes de
pathologies chroniques ou présentant une affection mentionnées
dans le Code de la Sécurité Sociale ;
- De personnes adultes de 18 à 60 ans présentant
un handicap (moteur, mental, psychique, polyhandicap ou sensoriel).
Ces services interviennent à domicile ou dans les
établissements non médicalisés pour personnes
âgées (foyer logement, résidences services, villages
retraites, etc.) et pour
9
personnes adultes handicapées au sens de l'article
L312-1, 6°) et 7°) du Code de l'action sociale et des familles
Toutes les prises en soin font l'objet d'une visite
préalable par l'infirmière coordinatrice et d'un document de
prise en charge individuel (DIPC - Annexe 3) dans lequel est décrit
l'ensemble des soins effectués par les aides-soignantes du SSIAD. Le
coût des interventions pour les soins infirmiers est pris en charge par
l'Assurance maladie. Il n'y a pas d'avance de frais demandée à la
personne. Les actes infirmiers sont réalisés par des infirmiers
libéraux rémunérés à l'acte par le SSIAD.
Le rapport d'activité 2016 fait état
d'accompagnement de personnes de plus en plus dépendantes sur le plan
physique et/ou psychique, le GIR moyen (GMP) est 657 (641 en 2015), un niveau
de dépendance qui se rapproche du public hebergé en Etablissement
d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD). La
plupart des plans de soins nécessitent deux passages 7 jours sur 7,
certains accompagnements perdurent sur plusieurs années dans le cadre de
maladies chroniques (durée moyenne de 236 jours), les accompagnements
à la fin de vie à domicile augmentent et nécessitent une
coordination avec d'autres partenaires, les équipes mobiles
d'hospitalisation à domicile (HAD ou EMSP). 63% des personnes
accompagnées ont entre 80 et 95 ans, 64% bénéficient d'un
SAAD ou sont employeurs d'une aide à domicile et près de 40%
vivent seuls.
1.5.2. Le Service d'Aide et d'Accompagnement à
Domicile (SAAD)
Le SAAD a été créé en 1977,
géré par le service social de la mairie, puis la
compétence a été transférée à la
Communauté de communes en 1997, à laquelle s'est ajouté en
2005 un SAVAD (Service d'Auxiliaire de Vie à Domicile pour personnes
handicapées). Pour l'année 2016, cela représente environ
200 bénéficiaires dont 10 personnes de moins de 60 ans en
situation de handicap sur orientation de la Maison Départementale des
Personnes Handicapées (MDPH). L'équipe est composée de 64
professionnels (Auxiliaires de vie, Aide médico-psychologique, sans
qualification, etc.) et 2 agents de coordination de formation agent
administratif.
Le SAAD intervient au domicile de la personne pour permettre : -
un soutien à domicile ;
- la préservation ou la restauration de l'autonomie
dans l'exercice des activités de la vie quotidienne ;
10
- un maintien ou un développement des activités
sociales et des liens avec l'entourage.
Les prestations de ce service vont de l'aide à
l'entretien ménager du domicile à de l'aide à la personne
pour les activités quotidiennes (aide à la toilette, habillage,
lever/coucher, etc.). La personne elle-même peut être à
l'origine de la demande d'aide, il n'y a pas nécessité de
prescription médicale, même si bien souvent les professionnels de
santé encouragent les personnes à faire appel à ces
services afin d'anticiper la perte d'autonomie ou préserver celle-ci
dans les actes de la vie quotidienne.
Ces prestations sont réalisées par des aides
à domicile ou auxiliaires de vie sociale, leurs interventions sont
planifiées par un agent de coordination.
Tous les accompagnements font l'objet d'une visite
préalable par l'agent de coordination et d'un document de prise en
charge individuel (DIPC) dans lequel est décrit l'ensemble des aides et
actions effectués par les aides à domicile du SAAD. Ces
prestations sont prises en charge financièrement par les mutuelles, les
caisses de retraite ou dans le cadre de l'Aide Personnalisée à
l'Autonomie (APA) octroyée par le Département pour les personnes
de plus de 60 ans. Les personnes peuvent également financer totalement
ces prestations s'il n'y a pas de perte d'autonomie, c'est le cas notamment
pour des prestations de ménage.
1.5.3. Le fonctionnement du SPASAD.
L'équipe encadrante du SPASAD est composée d'un
chef de service, une infirmière coordinatrice et deux agents de
coordination. La chef de service à un rôle hiérarchique sur
l'ensemble de l'équipe du SPASAD. L'infirmière coordinatrice les
deux agents de coordination ont des liens fonctionnels.
a) Le chef de service : cadre intermédiaire entre la
direction générale des services et les équipes de terrain
et usagers.
J'exerce un rôle de pilotage de cette structure
médico-sociale, je dois mettre en oeuvre le projet
d'établissement, je coordonne l'activité au quotidien, je manage
l'équipe et assure la gestion administrative de la structure. La gestion
financière étant assurée en lien avec le directeur
financier du CIAS. Je dois veiller au bon fonctionnement du SPASAD, de la bonne
intégration des prestations d'aide et de soins et du
développement des actions de prévention.
Je participe au comité de direction tous les lundis
matin en présence du Directeur Général des Services et
l'ensemble des cadres du CIAS (Chef de service SPASAD, chef du service de
11
qualité Hôtelière, cadre de santé
EHPAD, directrice adjointe des établissements et responsable financier).
Ce temps se veut être un moment de transmission d'information du DGS sur
les orientations du Conseil d'Administration et le suivi des objectifs du
projet d'établissement. Les membres du comité de direction
analysent ensemble les dysfonctionnements intervenus dans la semaine et
proposent des actions de manière collégiale pour y
répondre (révision d'une procédure, sanction, mise en
place d'une réunion auprès des équipes, rencontre d'une
famille, etc.). Le SPASAD ayant été pointé du doigt
récemment par une inspection des nos autorités de financement
avec des injonctions à court terme (3 mois), mon DGS est
particulièrement attentif aux avancées de l'appropriation du
cahier des charges des SPASAD4 du 25 juin 2004.
b) L'infirmière coordonnatrice, 1
équivalent temps plein, assure le rôle de référent
de la personne accompagnée ayant besoin de prestations d'aide et de
soins. Elle réalise la visite d'évaluation des attentes et des
besoins de la personne accompagnée et les visites de
réévaluation. Elle élabore le projet individualisé
d'aide, d'accompagnement et de soins dont elle coordonne, lors de sa mise en
oeuvre, les prestations et les personnels concernés. Elle est en charge
des plannings d'intervention des AS, elle tente de mettre en adéquation
les souhaits des bénéficiaires et les ressources dont elle
dispose (levers tôt, levers tardifs, passage à combiner avec le
passage infirmier, le portage de repas ou celui du médecin traitant,
etc.). Elle peut proposer des réunions de coordination au domicile du
bénéficiaire avec son accord ou dans notre salle de
réunion afin de réunir tous les intervenants du domicile afin de
coordonner au mieux les interventions et travailler à un projet
personnalisé de santé (PPS). Dans cette dernière mission,
elle est souvent aidée par une infirmière du réseau
gérontologique qui assure le rôle de médiateur neutre dans
le cadre de situation dite complexes à domicile (appui logistique :
organisation de la réunion, rédaction d'un compte-rendu
adressé à tous les intervenants et le bénéficiaire
ou son représentant légal).
c) Deux agents de coordination, 2 équivalents
temps plein, liées à des secteurs respectifs pour les territoires
d'interventions des aides à domicile. Elles participent à
l'évaluation globale des attentes et des besoins de la personne
accompagnée et à la personnalisation de l'accompagnement
proposé. Elles ont en charge la réalisation des plannings des
« tournées » dans agents du domicile (informations
administratives, adresses, contenu du plan d'intervention, durée
d'intervention). Elles ont également pour mission d'effectuer la
facturation
4 Décret du 25 juin 2004 relatif aux conditions
techniques d'organisation et de fonctionnement des services SSIAD, SAAD et
SPASAD, et codifiés à l'article L .312-7 du code de l'action
sociale et des familles.
12
des heures d'intervention aux usagers. Compte tenu de leurs
missions, ce qui paraître étonnant est qu'elles n'ont pas de
formation de travailleur social, plutôt une expérience
antérieure au sein de la FPT d'agent administratif. Leurs atouts
étant une bonne connaissance du teritoire et du fonctionnement du CIAS
où elles exerçent depuis plus de 10 ans. Elles confient
être parfois en difficultés sur l'accompagnement croissant de
personnes dont l'état de santé psychique et physique est
précaire. Le service s'éloigne progressivement des simples
demandes de prestations de confort de ménage. L'appui à la
coordination de l'IDEC du SSIAD sans être une commande connue du cahier
des charges leur devient inéluctable sur le terrain pour
l'élaboration d'un plan d'aide SAAD adapté (de plus en plus
d'aide à la toilette, aide au coucher, etc.). Les agents de coordination
se retrouvent malgré elles le réceptacle des craintes
suscitées par ce changement de public et de besoins de leurs
bénéficiaires pour lesquels elles se disent non formées et
préparées.
1.5.4. Un service en constante mutation du fait des
ré-organisations des collectivités
Des éléments de contexte sont à
évoquer concernant le fonctionnement de ces services que sont les
fusions d'intercommunalités en 2015 et 2017 conséquences de la
loi NOTRe du 7 août 2015 portant sur la nouvelle organisation
territoriale de la République.5 Les limites de
l'intercommunalité se sont agrandies, les compétences sociales
des communes fusionnées sont transférées de plein droit au
CIAS existant. Ceci n'en modifie pas les territoires d'intervention, mais les
modalités de gestion des services et activités reviennent
à l'EPCI, ainsi que la coordination des services d'action sociale. Au
1er janvier 2015, le SPASAD a donc fusionné avec un autre
SAAD d'un territoire limitrophe. Ces 2 services fonctionnaient auparavant avec
2 conseils d'administrations distincts, le SAAD « absorbé » a
donc du intégrer la dynamique SPASAD. Ces fusions successives ont
entraîné une augmentation de l'effectif, un élargissement
du secteur d'intervention, une hétérogénéité
des profils professionnels, un questionnement des pratiques afin d'harmoniser
les pratiques et les outils vers le mieux disant, le plus abouti d'un point de
vu réglementaire, notamment concernant les outils de la loi
2002-2.6 Les tensions politiques ont cristallisé les
fonctionnements respectifs et engendré une inertie les mois
précédents la fusion effective, ainsi que les mois suivants. Du
point de vue des administrateurs, de la direction et des équipes de
terrain ces réorganisations ont mobilisé du
5 Loi n°2015-991 du 7 août 2015 portant sur la
nouvelle organisation territoriale de la République (dite Loi NOTRe).
6 Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l'action
sociale et médico-sociale.
13
temps et de l'énergie, de toute évidence au
détriment du développement du fonctionnement attendu pour un
SPASAD autorisé.
2. Une équipe pluri-professionnelle issue des champs
sanitaire et social : une richesse et une difficulté.
Les métiers de l'aide à domicile offrent une
palette très étendue : aide-ménagère, auxiliaire de
vie sociale, assistante de vie, aide-soignante, aide
médico-psychologique, etc. Or, au début des années 1950,
pour les gens qui travaillaient auprès des personnes âgées,
la notion de métier n'existe pas. Ils se considèrent issus d'une
tradition religieuse charitable, s'occuper des vieux n'étant pas un
travail, pas un métier, c'est une vocation et une tradition de
bénévolat, donc de dépourvue de salaire et de
qualification. Il suffisait alors de bonne volonté et de patience pour
s'occuper des « vieux ». La plupart sont des femmes, il était
acquis que ce travail était naturellement dévolu aux femmes,
puisqu'il s'agissait de prendre soin à domicile et que les femmes en
tant que « maitresse de maison » savait forcément s'occuper
des personnes âgées au même titre qu'elle savait s'occuper
de sa famille.
2.1. Les aides-soignantes
C'est au début du XXème siècle, suite
à la séparation de l'Eglise et de l'Etat et aux progrès de
la science et de la médecine, que des personnes non formées,
appelées « infirmières », commencent à remplacer
les religieuses dans les hôpitaux pour s'occuper des malades. C'est
à cette époque que se développe l'hygiène
hospitalière. En 18467, Ignace-Philippe Semmelweis
(obstétricien autrichien) met en avant l'importance du lavage des mains
pour lutter contre les infections. Et c'est en 1860, que Louis Pasteur
développe les règles d'asepsie dans les soins. La charge de
travail augmente alors pour ces personnels et il devient indispensable de les
professionnaliser. C'est en 1907 qu'apparaissent les premières
formations d'infirmiers dans l'optique de distinguer les professionnels du soin
technique et ceux des soins d'hygiène, il faudra attendre 1946 pour que
le diplôme d'état infirmier soit créé.
Les syndicats réclament alors la reconnaissance du
« petit personnel » et c'est en 1956 qu'est créé le
Certificat d'Aptitude à la Fonction Aide-Soignante (CAFAS).
L'aide-soignant assure ses missions par délégation de
l'infirmier, sous sa responsabilité et sous son contrôle. Ce n'est
qu'en 1981 que l'aide-soignant se voit le droit d'exercer en secteur
extra-hospitalier et auprès de personnes désirant rester au
domicile.
7 HERON, M. L'hygiène hospitalière d'hier
à aujourd'hui. Revue Soins Aides-soignantes n° 26 de
février 2009, p. 1-2.
14
Puis plus tard, par l'arrêté du 5 janvier 2004,
le métier d'aide-soignant est enfin reconnu comme étant un
travail d'équipe en collaboration avec l'infirmier. Dans cet
arrêté, il est notifié que : « l'aide-soignant
contribue à la prise en charge d'une personne ou d'un groupe de
personnes et participe, dans le cadre du rôle propre de l'infirmier, en
collaboration avec lui et sous sa responsabilité, à des soins
visant à répondre aux besoins d'entretien et de continuité
de la vie de l'être humain et à compenser partiellement ou
totalement un manque ou une diminution d'autonomie de la
personne8 ».
2.2. Les aides à domicile
Les services à la personne regroupent les
métiers liés à l'assistance des personnes dans leurs
tâches quotidiennes. Ils peuvent concerner des services à la
famille (garde d'enfants, aide aux devoirs, etc.), des services de la vie
quotidienne (ménage, jardinage, repassage, etc.) ou les services aux
personnes dépendantes : personnes âgées, personnes en
situation de handicap, enfants de moins de 3 ans qui ont besoin d'une aide dans
les actes de la vie quotidienne.
Selon une étude de la DREES en 2008, 515 000
intervenants travaillent au domicile des personnes fragilisées selon
différents modes d'exercice : emploi direct, en mode mandataire ou
salariés d'organismes prestataires. 98% sont des femmes. L'âge
moyen est de 45 ans et la moitié des intervenants ont entre 39 et 52
ans. Lors de l'enquête les intervenants ont débuté le
métier il y a environ 9 ans et la moitié ont entre 3 et 13 ans
d'ancienneté, 10% ont moins d'une année d'ancienneté
(incluant des périodes de chômage et d'inactivité). En ce
qui concerne le niveau de formation, un tiers n'ont pas poursuivi
d'études au-delà du collège et 42% ont un niveau
CAP-BEP.
Les aides à domicile mettent avant une
exténuation physique et morale, les contacts avec les
bénéficiaires qui peuvent être pesants, la monotonie des
échanges, le manque de temps permettant d'effectuer toutes les
tâches. Aussi le travail des aides à domicile contient diverses
tâches de manutention. Elles doivent porter les courses, notamment les
packs d'eau, transporter l'aspirateur d'une pièce à l'autre et
même d'un étage à un autre, transporter le linge dans le
but de l'étendre, sortir les poubelles, déplacer le lit voire une
commode pour nettoyer derrière. Les charges lourdes à porter ne
se limitent pas uniquement aux tâches ménagères, car elles
doivent aussi effectuer d'aide directe à la personne, c'est-
à-dire un travail physique
8 Annexe de l'arrêté du 5 janvier 2004 modifiant
l'arrêté du 22 juillet 1994 relatif au diplôme professionnel
d'aide-soignant et au diplôme professionnel d'auxiliaire de
puériculture.
15
réalisé sur les individus. Elles aident les
personnes à sortir de leur baignoire, elles les déplacent de leur
lit vers le fauteuil le matin et de leur fauteuil vers le lit le soir. Pour
certains plan d'aide, les prestations des salariés se bornent au quart
d'heure nécessaire au portage d'un repas, à la toilette, etc.,
cela représente plusieurs aller-retour pour l'employé qui subit
la charge invisible de mobilité causée par le fractionnement de
l'activité (Jany-Catrice, 2010)9. La signification commune
tend à voir le travail effectué par les aides à domicile
comme une simple prolongation de la domesticité, alors qu'il est d'une
toute autre nature, complexité, capacité d'adaptation des
salariés, autonomie ou variété des responsabilités
(Dussuet, 2005)10. Aussi, de manière générale,
ces salariés souffrent d'une absence de reconnaissance de leur
polyvalence et de la demande progresssive d'augmentation de leurs missions,
avec notamment récemment des formations d'agents de prévention
à domicile sans moyens supplémentaires (humains ou en temps) sur
les thématiques de risque de perte d'autonomie (dénutrition,
chutes, dépression, iatrogénie). Depuis 1960, l'emploi n'a
cessé d'évoluer, de « femme de ménage » elles
deviennent de véritables pivots du maintien à domicile. Le
rôle essentiel de l'aide à domicile est l'aide à
l'accomplissement des activités quotidiennes, le ménage, les
courses, la cuisine mais aussi l'aide à la toilette, à
l'habillement, etc., ce qui permet bien aux personnes vieillissantes ayant des
difficultés de vie, de conserver la maîtrise de leur mode de vie,
de rester comme on dit, maître des lieux. Deuxième rôle
fondamental de l'aide à domicile, toujours à travers cet
accomplissement de fonctions et tâches quotidiennes, le lien de la
personne dans son domicile avec l'extérieur. Elle est le trait d'union,
entre l'extérieur qui constitue le collectif auquel appartient toujours
la personne confinée dans son domicile, les commerçants, la
banque, la poste, la pharmacie, etc., qui eux ne viennent pas ou ne viennent
plus au domicile. C'est bien ce rôle fondamental de lien social, que le
rapport Laroque avait dévolu en 1962 à
l'aide-ménagère de l'époque dans sa vision éthique
du maintien à domicile qu'il précisait en ces termes «
l'accent doit être mis par priorité sur la nécessité
d'intégrer les personnes âgées dans la
société tout en leur fournissant les moyens de continuer le plus
longtemps possible à mener une vie indépendante, ainsi
pourra-t-on respecter chez les vieillards le besoin qu'ils
éprouvent
9 Jany-Catrice, Florence. (2010). Les services à la
personne : des emplois pas comme les autres. La documentation
Française, p69-87.
10 Dussuet, Annie (2005). Travaux de femmes : enquêtes
sur les services à domicile, L'Harmattan, Paris/Budapest/Toronto,
coll. « Le travail du social », 216p.
16
de conserver leur place dans une société
normale, d'être mêlés constamment à des adultes et
à des enfants ».11
Au tournant du début des années 1985, cette
évolution professionnelle en rapport avec ce rôle de maintien des
personnes âgées dans la vie de tous les jours, commence tout
doucement à faire sortir cette profession de l'anonymat dans lequel elle
se trouvait depuis trente ans et se heurte aux politiques de l'emploi
impulsées dans les mêmes années, pour faire baisser
à tout prix les chiffres du chômage. Cette politique de l'emploi
déclarée comme objectif prioritaire réduit les personnes
âgées ayant besoin d'aide à n'être qu'un «
gisement d'emplois » et va avoir de multiples conséquences. D'abord
la multiplication de ce qu'on va appeler d'abord les emplois de
proximité, puis les emplois familiaux (1991)12. Par
conséquent, au sein de ces services j'ai rencontré des
professionnelles, en minorité, qui assument clairement avoir accepter ce
travail faute de mieux. En d'autres termes, il y en qui font ce travail par
défaut, parce qu'ils n'ont pas eu le choix, d'où un manque de
motivation, ce qui peut aussi tirer vers le bas ceux et celles qui ont une
réelle motivation et un sentiment d'utilité.
3. De la coordination à l'intégration des
services
3.1. La notion de coordination
La circulaire du 7 avril 198213 marque l'action de
l'Etat en matière de politique gérontologique, en instaurant un
dispositif de coordination. Or, à cette époque la mobilisation
des acteurs s'orientait en priorité dans la mise en oe u vre de la
décentralisation, et n'en a pas privilégié la
faisabilité à terme. Les élus locaux parlent souvent
d'objectifs communs pour traduire l'action gérontologique, alors que les
professionnels signalent un manque de coordination. Les services existent,
chacun avec sa logique indépendante d'intervention auprès des
personnes âgées. Les liens ne sont pas structurés, il y a
juxtaposition des services sans cohérence, sans liaison entre eux.
A l'évidence, la multiplicité et la
multiplication des structures gérontologiques posent, depuis très
longtemps, la question du « travailler ensemble » de ces structures
et acteurs du quotidien. Cette question de « travailler ensemble » me
semble trop simpliste pour définir à elle seule la
11 Haut Comité Consultatif de la Population et de la
famille (1962). Politique de la vieillesse. Rapport de la Commission
d'études des problèmes de la vieillesse présidée
par Monsieur Pierre Laroque, Paris, la Documentation Française, p. 9.
12 Circulaire DE/DSS n° 91-56 au 31 décembre 1991
ayant pour objet la promotion et le développement des emplois
familiaux.
13 Circulaire n° 82-13 du 7 avril 1982, relative à la
politique sociale et médico-sociale pour les retraités et les
personnes âgées.
17
coordination. Le travail coordonné est beaucoup plus
complexe qu'il n'y paraît, si on veut faire travailler ensemble des
professionnels d'obédiences différentes (sanitaire, social), de
formations différentes, avec des familles et usagers « non
professionnels » plus ou moins coopérants, sans empiéter en
permanence sur cette fameuse liberté de choix, tant mise en avant par
les politiques, mais aussi tant mise à mal par les pratiques
professionnelles. La coordination ne peut émerger que des efforts
entrepris entre les uns et les autres pour travailler ensemble, la coordination
ne se décrète pas, elle se vit à plusieurs niveaux,
administratif et sociale. Elle entre dans la conception même du
travail.
Comme le Rapport Laroque le précise en
196214, la coordination nécessite une liaison entre les
différents services administratifs des organismes publics ou
privés contribuant à l'action sociale en faveur de la vieillesse
et d'une coordination sociale proprement dite consistant à orienter la
personne âgée vers « les services auxquels son état le
conduit à faire appel ».
Etymologiquement le verbe " coordonner " se compose du
préfixe "co" qui signifie "avec" et du radical, "ordonner" dont le sens
est double : " ranger en ordre " et/ou " commander, prescrire". De cette
explication part la difficulté de la mise en oeuvre d'actions de
coordination qui se construisent en partenariat. Cela suppose un dialogue et la
reconnaissance de tous les intervenants.
3.2. L'intégration des services et la notion de
parcours
Lorsque l'on évoque le concept d'intégration on
dit que l'on va plus loin que la notion de coordination, nous ne créons
pas des passerelles mais décloisonnons les secteurs sanitaires, sociaux
et médico-sociaux. Cela passe par une convergence des systèmes
d'information (SI) et une inter-connaissance des rôles et limites
d'intervention de chaque partenaire du parcours santé de notre public.
L'intégration vise à réduire la fragmentation des
dispositifs sanitaires et sociaux et les fonctionnements dit en « tyaux
d'orgue », pour permettre un accès facilité aux
différentes prestations sanitaires et sociales au niveau du territoire.
Elle peut recourir à des modifications de financement, de fonctionnement
des organisations de soins et de collaboration entre les acteurs. C'est une
dynamique qui s'inscrit dans le temps et non un état
stabilisé.
En s'appuyant sur la Méthode MAIA (Méthode
d'Action pour l'Intégration des aides et de soins dans le champ de
l'autonomie) financée par la CNSA et déployée sur
l'ensemble du territoire nationale depuis 2012 par les ARS, un des outils
d'impulsion de cette dynamique est la
14 Haut Comité consultatif de la population et de la
famille (1962). Politique de la vieillesse. Rapport de la commission
d'étude des problèmes de la vieillesse présidée par
Monsieur Pierre Laroque, Paris, La documentation Française.
18
simplification des parcours des usagers par la création
d'un guichet unique intégrant la connaissance de toutes les ressources
du territoire pour répondre aux besoins des personnes âgées
à domicile ou souhaitant intégrer un habitat collectif ou
médicalisé.
LA SPASAD objet de ce mémoire participe aux instances
de concertation du dispositif MAIA à une fréquence de 5
concertations par an réunissant les responsables de structures d'aide
à domicile, d'hébergement, les CLIC, les réseaux de
santé, cadres de santé hospitaliers de gériatrie, caisses
de retraite et association tutélaires. Depuis 2012, un travail de fond
d'inter-connaissance des réalités métier de chacun a
permis des échanges plus fluides sur les situations complexes, une
entraide et la mutualisation d'outils (formulaire d'adressage inter-services,
référentiel des missions et annuaire, fiche
d'événement indésirable mutualisé avec le Centre
Hospitalier de Niort, numéro direct pour les médecins vers le
service de psychogériatrie, etc.).
4. Historique des politiques publiques en faveur du
maintien à domicile des personnes âgées et/ou en situation
de handicap.
4.1. Le vieillissement de la population en France: un enjeu
de santé publique.
Par le terme de « vieillissement de la population »
de la société française, nous évoquons plus
justement une modification de la structure par âge de ladite
société. On assiste en effet, à une montée
progressive du groupe d'âge des 60 ans et plus, notamment du fait de la
progression rapide de l'espérance de vie depuis le début des
années 1900, progression due d'abord à la baisse de la
mortalité infantile et plus récemment à une augmentation
de la mortalité aux âges plus élevés : les personnes
de 60 ans et plus étaient 7,7 millions en 1962 et 15,3 millions en 2012
(23,4% de la population totale)1.
Dans le contexte démographique de vieillissement de la
population décrit précédemment, les politiques publiques
d'aide à domicile pour les personnes fragilisées se sont
renforcées : création de l'Allocation Personnalisée
d'Autonomie (APA)15 et de la Prestation de la Compensation du
Handicap (PCH)16. L'article 15 de la loi n°2002-2 du 2 janvier
2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale replace l'usager
au coeur des dispositifs par l'intégration des
1 INSEE Première, n°1385, janvier 2012.
15 Loi n°2001-647 du 20 juillet 2001 relative à la
prise en charge de la perte d'autonomie des personnes âgées et
à l'allocation personnalisée d'autonomie. L'APA est entrée
en vigueur le 1er janvier 2002.
16 Loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour
l'égalité des droits et des chances, la participation et la
citoyenneté des personnes handicapées, articles 12 et 13.
19
services d'aide au domicile des personnes âgées
ou handicapées dans le champ de l'action sociale et
médico-sociale.
4.2. Le choix de rester à domicile : un projet de
vie à l'épreuve des SPASAD.
Le concept de maintien à domicile résume
l'ensemble des moyens personnalisés mis en oeuvre pour permettre
à une personne en perte d'autonomie de continuer à vivre chez
elle dans des conditions sanitaires et sociales optimales. L'augmentation de
l'espérance de vie des personnes âgées, l'évolution
sociétale et l'éclatement géographique des familles ont
conduit au développement de nouvelles solutions afin de venir en aide
aux personnes âgées et dépendantes à
différents niveaux. Le maintien à domicile est devenu une
alternative intéressante, aussi bien d'un point de vue humain que
financier.
Les aides au maintien à domicile concernent le domicile
en tant que tel mais également tous les modes d'hébergement non
médicalisés (village retraite, foyer logement, résidence
service/sénior, etc.).
La notion de domicile est un symbole de l'inscription sociale.
Le mot « domicile » est issu du mot latin « domus » :
maison. La Petit Robert le définit comme une habitation, une demeure,
lieu où la personne a son principal établissement, légal
et officiel. Le mot français conserve le sens du latin à la fois
dans l'usage juridique et courant : « le sans domicile fixe est devenu un
symbole de l'exclusion sociale ». On peut en déduire, par
opposition, que le fait d'avoir un domicile est considéré dans la
société actuelle comme un symbole d'inclusion sociale, donc
d'intégration. Si on a un domicile, on a encore une place dans la
société. Ce constat nous éclaire sur le refus majoritaire
des personnes âgées d'entrer en institution, la perte de ce statut
social étant peut-être aussi violent que la perte des
repères ou du bien immobilier en lui-même. Un domicile est donc
tout à la fois un chez soi, un abri, un territoire, un cadre familier,
un repère, mais aussi un cadre juridique qui définit la personne
au sens de la loi, comme le dit Perla Serfaty-Garzon : « Dans son
domicile, l'habitant a le sentiment d'être souverain, d'exercer un droit
d'usage sur un territoire qui lui est propre [...] en fait aussi le
repère principal de son identité sociale, dont la perte est
ressentie comme une chute hors du champ social légitime, aux marges de
la société. »17 Le terme domicile a
été choisi dans « maintien à domicile » au
profit du mot habitation, car il renvoie à la notion de «
maître chez soi ». Le domicile revêt donc une double
connotation : une inscription collective et individuelle. C'est à la
fois un lieu collectif
17 SERFATY-GARZON, P. Chez soi, les territoires de
l'intimité. Paris (2003), editions Armand Collin, p. 64.
20
d'inscription juridique, sociale, familiale, mais aussi un
lieu de souveraineté et d'identité personnelle et psychique.
4.3. Du rapport Laroque, base de l'action
gérontologique à domicile à la loi d'adaptation de la
société au vieillissement de décembre 2015.
Le maintien à domicile a été
officialisé par le Rapport Laroque18, en 1962, comme devant
être la priorité de la politique française de la
vieillesse. Ce rapport intitulé Politique de la vieillesse est
le premier qui pose cette question du maintien à domicile comme
orientation politique majeure des années à venir, comme
satisfaisant à la fois aux aspirations des retraités et au
maintien de la cohésion sociale. Il pose surtout la question centrale de
la place que peuvent occuper les personnes âgées dans la
société de l'époque et celle de demain. Ce questionnement
éthique est le fondement de ce qui fait une société, c'est
à dire du fait que les individus vivent et vieillissent ensemble. Cette
orientation fait toute l'originalité de ce rapport dans l'époque
moderne où la tendance de la société était de
recourir quasi-exclusivement à l'institution d'hébergement,
l'hospice, pour les vieillards, infirmes et incurables privés de
ressources. L'hospice initialement dédié à une population
marginale et devenue au XXème siècle la réponse la plus
appropriée aux problèmes de la vieillesse, dans les classes
pauvres, mais aussi dans les classes moyennes, voire
aisées19. Vivre et vieillir chez soi y est
présenté comme un droit pour toutes les personnes qui le
désirent, quels que soient leur âge et leur fragilité, et
surtout dans les conditions de vie qu'elles se sont choisies. C'est à
cette époque que les premiers services d'aide-ménagère
sont apparus. Toutefois, il est bien évident que les pratiques de
maintien à domicile, à savoir rester chez soi jusqu'à la
fin de sa vie, sont bien antérieures aux années 1960. Garder les
personnes âgées au sein de la société dans laquelle
elles ont vécu n'est pas nouveau. Déjà en 1851, lors du
vote de la loi du 7 août 185120 définissant les statuts
des hôpitaux et leurs modalités d'hébergement social en
hospice, le rapporteur Monsieur de Melun, au nom de la Commission d'assistance
publique, présente les objections dont l'hospice fait l'objet : «
La vie commune et disciplinée appliquée aux infirmes et
vieillards de moeurs, d'humeurs, d'états si différents devient
pour eux un supplice. Lorsqu'avec un secours moindre qu'il recevrait à
domicile, le vieillard ferait bénir sa présence au milieu de sa
famille à
18 Haut Comité consultatif de la population et de la
famille (1962). Politique de la vieillesse. Rapport de la commission
d'étude des problèmes de la vieillesse présidée par
Monsieur Pierre Laroque, Paris, La documentation Française.
19 FELLER, E. Histoire de la vieillesse en France
1900-1960, Paris, Edition Seli Arslan (2005).
20 DALLOZ, E. Jurisprudence générale
Année 1851, Paris, Bureau de la jurisprudence
générale, p. 160-161.
21
qui il rendrait encore quelques services, il est
enfermé, loin du foyer domestique avec des hommes que leur âge,
leurs infirmités rendent tristes et moroses. » Ainsi, le
maintien à domicile serait plus bénéfique pour la personne
âgée au sein de son foyer que dans une institution. Cette
distinction maintien à domicile versus hébergement en institution
ne cessera d'être étudiée par les pouvoirs publics. Les
arguments du moindre coût du domicile et du maintien du lien social avec
la famille et le reste de la société ayant progressivement
été mis en avant et encouragés par les dernières
lois.
D'ailleurs, la loi relative à l'adaptation de la
société au vieillissement du 29 décembre 2015,
portée par Marisol Touraine sous la présidence de François
Hollande, aborde l'enjeu du vieillissement de la population française
comme un challenge pour la société qui doit s'y adapter et non
l'inverse. Lors du Congrés de l'Uniopss du 25 janvier 2013 à
Lille, François Hollande avait rappelé son attachement au
maintien à domicile : « Nous devrons donc permettre à chaque
personne âgée qui le souhaite de rester à son domicile,
là où sont ses souvenirs, son espace, son quartier, ses amis, sa
famille »21.
5. Bilan mitigé des SPASAD créés
depuis 2004.
Depuis leur création via le décret du 25 juin
2004, les SPASAD peuvent permettre de rassembler SSIAD et SAAD mais ce
décret ne précise pas la nature juridique des SPASAD ce qui
freine le développement de ces services. Les SPASAD existants font
état de difficultés d'ordre :
> Difficultés économiques, car les SAAD
subissent une forte concurrence dans le secteur de l'aide à domicile.
Ces difficultés économiques risquent de peser sur
l'équilibre financier des SSIAD. Les prises en charge SAAD sont pour la
majorité soumis au déclenchement d'un financement APA.
> Difficultés professionnelles car les SSIAD et SAAD
reposent sur des réglementations différentes malgré un
coeur de métier commun.
Un rapport d'enquête de la Cour des Comptes
publié en 201422 montre bien que les SPASAD proposent une
prise en charge intégrée des bénéficiaires d'aide
à domicile, leur modèle de
21
http://www.elysee.fr/declarations/article/intervention-du-president-de-la-republique-au-congres-de-l-uniopss/.
22 Cour des Comptes (Juillet 2014). Le développement des
services à la personne et le maintien à domicile des personnes
âgées en perte d'autonomie. Enquête demandée par le
comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques
de l'Assemblée nationale.
22
financement est fragile, il déclare : « Les SSIAD
font l'objet d'une tarification par les ARS et les SAAD par les
Départements. Le pilotage de la structure est ainsi rendu complexe par
l'existence de 2 autorités tarificatrices concomittantes. De même,
le regroupement des aides à domicile et des personnels de soins dans un
même service oblige à une coordination des intervenants à
domicile. Les frais occasionnés par ces besoins supplémentaires
ne sont que très peu pris en compte avec une absence de
fongibilité entre les enveloppes définies par les
autorités tarificatrices. »
Dans notre contexte, la question de la tarification est aussi
un élément de statu quo incontournable, toutefois le fait que le
porteur et employeur des 2 services soit le même, un CIAS, permettent de
limiter les freins liés à la gestion des ressources humaines et
se veut un terrain favorable au principe de « travailler ensemble
».
23
PARTIE II : ELABORATION ET MISE EN OEUVRE DU PROJET
D'ACTIONS
1. Identification des leviers d'actions et freins
à l'évolution vers un fonctionnement
intégré et
décloisonné.
1.1. Etudes des documents internes et rapports externes au
SPASAD
Le SPASAD au sein duquel j'assure la fonction de chef de
service intervient dans un territoire rural et vieillissant. Les hommes et
femmes du Département ont une espérance de vie supérieure
au niveau national (79,1 pour les hommes et 85,3 pour les femmes). Une
augmentation de la part de 60 et plus a été constatée
entre 2008 et 2013, indiquant un vieillissement de la population
départementale (la part des plus de 60 ans était de 22 %). En
2030, selon le scénario central de l'Insee, 36,4% de la population
totale auraient 60 ans et plus, indiquant un vieillissement de la population
qui va en s'accroissant23. La prévision de l'augmentation de
la demande dans ce territoire rural et vieillissant nous contraint à
faire évoluer notre offre de services.
Au sein de ce SPASAD autorisé en 2006, j'ai
constaté que plusieurs chantiers étaient ouverts notamment au
regard des obligations de la loi 2002-2 (document individuel de prise en charge
règlement de fonctionnement, livret d'accueil, projets d'accompagnement
personnalisés, etc.). Un réseau partenarial a été
tissé avec les autres SAAD du territoire SSIAD, les EHPAD, le CLIC, le
réseau de santé gérontologique, la MAIA et les
hôpitaux. Le projet de service 20172020 (Annexe 2) en cours de
réactualisation définit 3 objectifs :
Objectifs du projet de service SPASAD 2017-
2020
|
Fiches actions
|
Moyens
|
Indicateurs
|
Favoriser le maintien à domicile
|
Fiche action 1 : Adapter
|
- Projet personnalisés - Outils de la loi 2002-2
- Enquête de atisfaction annuelle
- Formation du personnel (Assistant de soin en
|
- Nombre réalisé
- Taux de DIPC nouvelles entrées
- Taux de retour / Analyse des résultats
- Nombre d'agents formés
|
l'accompagnement aux habitudes de vie des personnes
Fiche action 3 :
|
Réponse à des besoins
|
23 Insee, modèle OMPHALE, scénario central.
Schéma pour l'autonomie du Département 79, 2015-2020.
spécifiques (SSIAD Alzheimer, Soins Palliatifs)
Gérontologie)
- Interventions des médecins
- Conventions avec HAD et ESAAD
- Nombre
d'orientations/Interventions
- Signatures de convention de partenariat
Améliorer la qualité des prestations
- Nombre d'émargements
- Diffusion des protocoles avec émargement
Fiche action 4 : Réactualisation des protocoles existants,
lister ceux manquants et diffuser les recommandations de bonnes pratiques
professionnelles de l'Anesm.
- Visite d'évaluation et de contrôle par le chef de
service au domicile lors d'intervention
- Mise à disposition des RBPP en salle d'équipe et
rappels en réunion d'équipe
Fiche action 5 : Améliorer la coordination au sein du
SPASAD et avec ses partenaires extérieurs
- Nombre d'agents formés
- Formation aux transmissions ciblées en interne pour les
agents du SAAD
- Création d'un classeur de liaison unique à
domicile
- Nombre de rencontres du groupe de travail et avancées
dans les différents outils du classeur de liaison
-Evaluation des besoins des bénéficiaires (visites
communes IDEC/Agent de coordination ou reconnai commune des
évaluations?)
- Nombre de visites communes ou évaluations
partagées
- Formations internes liées aux protocoles
-Réunions de coordinations pluri-intervenants autour d'une
situation complexe
- Nombre de formations internes (agents concernés et
thématiques)
- Nombre de réunions de coordination (temps
consacré et nombre de personnes concernées)
Améliorer la prévention auprès de l'usager
et le
- Nombre formé au repérage des fragilités
Fiche action 6 : Repérer les risques de perte
- Formation du personnel - Création de fiches de
24
soutien à l'aidant
Fiche action 7 :
Apporter du soutien aux aidants
d'autonomie surveillance
- Elaboration de fiches conseils à destination des
usagers
- Partenariat MAIA, ESAAD, CLIC, etc.
- Orientation vers les autres services du CIAS : accueil de jour
et groupe de paroles aidants
- Nombre de fiches mises en place dans les classeurs à
domiicle
- Nombre de fiches remises aux usagers
- Nombre d'orientation vers les partenaires via notre guichet
d'entrée
- Nombre de personnes orientées vers l'AJ et le groupe de
parole
25
Je me suis appuyée sur les conclusions du Rapport
d'évaluation externe réalisé en 2014 (Annexe 3) où
une des préconisations principales est « l'amélioration des
outils de communication et de transmissions doivent être
améliorés ».
Peu de temps après mon arrivée, le SPASAD a
connu une inspection des autorités de financement ARS et CD, en juin
2016 (Rapport d'inspection en Annexe 4). Les conclusions nous ont
été notifiées en décembre 2016, indiquant que le
service n'est pas en adéquation avec le cahier des charges d'un SPASAD
notamment concernant la coordination du service avec son environnement et
développer le mutualisation d'outils et harmonisation des pratiques au
sein même de son service. Il est à rappeler que le territoire
d'intervention du SSIAD est plus élargie que celui du SAAD, aussi les
aides-soignantes du SSIAD sont amenées à travailler avec d'autres
professionnels que ceux du CIAS. Ce rapport d'inspection comporte des
prescriptions avec délai de mise en oeuvre. Pour ce mémoire
d'étude, je me suis focalisée sur la prescription
déjà identifiée au sein du service comme un axe de travail
qui est la création d'un cahier de liaison unique pour organiser les
modalités de transmissions permettant de sécuriser la
continuité de la prise en charge.
1.2. Mes observations des pratiques et dynamiques de ces 2
équipes
Lorsque je suis arrivée au sein de ce service en
posture de cadre, avec une idée théorique liée aux textes
réglementaires de fonctionnement d'un SPASAD et compte tenu de
l'antériorité de celui-ci, j'ai évidemment était
frappée par la clivage entre ces 2 services du point de vu
organisationnel et humain. Les professionnels du SAAD s'adressent aux agents de
coordination
26
et les aides-soignantes à l'infirmière
coordinatrice et peu d'échanges entre ces 2 équipes. Depuis une
année, la direction a voulu matérialiser l'entité SPASAD
en ne créant qu'un seul grand espace séparé par une
cloison, mais il persiste 2 armoires contenant chacun leurs dossiers parfois en
double puisque plus de la moitié des patients du SSIAD ont un plan
d'aide SAAD. Les professionnels m'indiquent qu'il s'agit d'une habitude bien
ancrée, difficile à changer et que les 2 métiers sont
« bien différents », les aides-soignantes arguant parfois
qu'elles, « elles ont un diplôme ». La chef de service
possède un bureau personnel qui dessert l'espace cloisonné
SAAD-SSIAD.
Les dossiers contiennent tous un DIPC (même document
pour le SAAD et le SSIAD) et une fiche de renseignements administratifs, cette
dernière n'est pas partagée par les 2 services pour un même
bénéficiaire. Le plan d'aide SAAD, pour la plupart validé
et financé par l'APA (Allocation personnalisée de l'Autonomie)
suite à l'évaluation des besoins à domicile par les
travailleurs sociaux du Conseil Départemental, n'est pas partagé
avec le SSIAD, qui, s'il souhaite accéder à cette information
doit solliciter le SAAD. Au niveau du dossier patient, plusieurs
éléments gagneraient à être mutualisés et
partagés afin de gagner du temps et fluidifier la gestion des situations
et leur évolution. Les agents de coordination et l'infirmière
coordinatrice en sont tout à fait conscientes et y travaillent. Elles
ont d'ailleurs débuté depuis quelques semaines des visites de
prise en charge en binôme, afin d'éviter les doublons
d'évaluation pour les personnes âgées et réellement
donner à voir qu'un seul service intervient.
J'ai par la suite observé les outils de communication
et transmissions des différentes équipes. Les
aides-soignantes ont au domicile des patients des classeurs où elles
notent leurs transmissions ciblées, il s'agit d'une méthode
d'organisation des transmissions écrites centrées et
structurées sur les informations de santé et vont dans le sens de
soins de meilleure qualité. Méthode enseignée en Ecole
d'Infirmière et Ecole d'Aide-soignante, elles permettent de se centrer
sur la personne malade plutôt que sur la maladie, d'éviter des
retranscriptions répétitives (et donc des erreurs), de gagner du
temps, de faciliter et d'améliorer l'organisation des soins dans des
circonstances de relais. Elles offrent la possibilité de faire des
synthèses sur l'évolution du patient lors de réunion de
concertation pluri-disciplinaires. Je constate qu'effectivement la plupart sont
à l'aise avec cette méthodologie et les écrits sont concis
et précis.
Les aides à domicile ont un cahier de
transmission dans leur bureau d'équipe qui est partagé avec
l'agent de coordination pour l'ensemble des bénéficiaires, il n'y
a pas de classeur nominatif. L'équipe m'indique que chez certains
bénéficiaires il y a un cahier de liaison souvent
27
mis en place par la famille, mais cela reste rare, les
échanges se font oralement entre collègues ou via des textos.
J'ai donc « épluché » ce cahier de transmissions
pluri-patients et je dois bien le dire « fourre-tout » : états
d'âmes des professionnels ayant passé une journée
difficile, jugements sur les bénéficiaires et informations
inutiles pour la poursuite de l'accompagnement du bénéficiaire. A
cela s'ajoute des demandes de modification de planning pour l'agent de
coordination et l'utilisation des prénoms pour évoquer les
bénéficiaires entraînant une confusion avec les
professionnels. Bien évidemment, la plupart des informations
écrites étaient tout à fait pertinentes et
témoignaient de repérage de fragilités ou demande
d'adaptation du plan d'aide pour garantir un meilleur confort et qualité
de vie pour l'usager. Pour autant, ces écrits étaient très
longs et romancés, ce qui m'a fait prendre conscience que cette
équipe perdaient sans doute beaucoup de temps à cela.
2. Problématiques et définition des objectifs
de travail
Comment l'élaboration d'outils communs peut concourir
à répondre aux attentes d'un SPASAD et favoriser la communication
entre les différents intervenants du domicile?
2.1. Identification d'un axe de travail prioritaire et
rétro-planning de mise en oeuvre.
Afin de reconnecter ce projet d'élaboration d'outils de
liaison partagé entre les 2 équipes et le cahier des charges
SPASAD, j'ai informé l'équipe que ce travail sur la mutualisation
d'outils et la coordination des 2 équipes était au coeur de nos
objectifs de projet d'établissement et du cahier des charges d'un
SPASAD, qu'il ne s'agit pas simplement d'un nom, il implique un fonctionnement
coordonné. Au regard des 10 ans passés sans réelle
coordination, en passer par l'élaboration un peu fastidieuse d'outils
papier me semblait pertinent afin que les équipes s'en saisisse avant
certainement un avenir de numérisation et de
télégestion.
Dans le cadre du suivi du projet d'établissement et
plus particulièrement de la fiche action 5 (voir tableau page 25), j'ai
repris le groupe de travail sur l'élaboration d'un classeur unique de
liaison au domicile des personnes bénéficiant d'un plan d'aide
SPASAD, soit des interventions du SSIAD et d'un SAAD. Il y avait
déjà eu 2 réunions, ce groupe de travail est
composé de 2 aides à domicile, 2 aides-soignantes, les 2 agents
de coordination et l'infirmière coordinatrice. La réunion est
animée par la chef de service qui en assure également le
compte-rendu. Le groupe s'était mis d'accord sur le format d'un classeur
où l'on peut facilement insérer et retirer les documents pour une
mise à jour du plan d'interventions. Plusieurs documents devraient
à terme alimenter ce classeur de liaison :
- Une fiche bilan de l'autonomie
28
- Une fiche de renseignements administratifs
- Un plan d'intervention
- Une feuille d'émargements
- Des fiches de transmissions ciblées
- Un diagramme de soins infirmiers pour la
traçabilité des actes des infirmiers libéraux
- Des fiches de surveillance : douleur, élimination,
alimentation, poids
Feuille des RDV médicaux, hospitalisations
programmées et autres.
Les membres du groupe de travail ont décidé de
prioriser l'élaboration de la fiche de renseignements et la fiche
autonomie.
J'ai proposé une feuille de route au Directeur du CIAS,
en partant de mon diagnostic de l'existant et en me fixant des objectifs
réalisables en 10 mois et mesurables en terme d'indicateurs de suivi.
Cette feuille de route a fait l'objet d'une réunion
pluri-professionnelle du SPASAD en faisant le point sur la
réactualisation des outils de la loi 2002-2 et l'accent mis sur le
cahier des charges SPASAD. Le CIAS étant cette année exempt de
fusion d'inter-communalités, permettant à son comité de
direction et Conseil d'administration de se focaliser sur ces aspects de
fonctionnement interne (Diaporama support de la réunion en annexe 5).
La feuille de route de la conduite de mon projet de
développer une culture commune de l'aide et du soins partagée
s'appuie sur une valorisation des pratiques existantes, en les
présentant comme perfectibles, en outillant les équipes de
documents de terrain facilitateurs et en formant les agents du SSIAD en
mobilisant les ressources internes. Ce projet est formalisé sur le
tableau suivant :
29
Objectifs opérationnels
|
Actions à mener
|
Moyens mis en oeuvre
|
Indicateurs
|
Pilotes
|
Echéance
|
Favoriser la cohésion et la communication
d'équipe
|
Mise en place d'un groupe de travail associant des
référents des 2 services
|
Fréquence : mensuelle
Rétro-planning du projet de création d'un classeur
de liaison unique
|
Nombre de réunions, de comptes-rendus avec suivi de
décision, taux de participation, respect des échéances.
|
4 référents SAAD-SSIAD Responsable SPASAD
|
Durée du groupe de travail : septembre 2016 à
février 2017.
|
Elaborer des outils communs
|
Recueil des besoins des professionnels, des usagers au regard des
exigences réglementaires.
|
Entretiens avec les professionnels, étude du questionnaire
de satisfaction, textes législatifs, recommandations des bonnes
pratiques professionnelles.
|
Outils élaborés et validés (après
phase de test et évaluation)
|
4 référents SAAD-SSIAD
2 agents de coordination SAAD
Infirmière coordinatrice SSIAD
Responsable SPASAD
|
Mars 17
|
Professionnaliser les aides à domicile sur la
qualité des écrits professionnels
Développer le partenariat et la coordination entre les
divers intervenants du domicile, hors SPASAD.
|
Mise en place de formations internes aux transmissions
ciblées et repérage des risques de fragilité.
|
Formation de 2h par groupe de 10 aides à domicile.
Exercices élaborés à partir de leurs
écrits.
|
Nombre de formations, taux de participation.
|
Responsable SPASAD 2 référents SSIAD
|
Juin 2017
|
Temps d'échange réguliers autour des outils et des
situations complexes afin d'anticiper les relais et devenir des personnes.
|
Réunions internes tous les 15 jours par secteur :
informations générales et situations complexes.
Réunions inter-services tous les 2 mois afin d'optimiser
la coordination des plans d'aide des situations complexes.
|
Nombres de réunions.
Nombre de relais SAAD- SSIAD et auprès d'autres
partenaires.
|
Responsable SPASAD Agents de coordination
Infirmière coordinatrice SSIAD
|
Décembre 2017
|
30
2.2. Elaboration d'outils : consensus entre les besoins des
équipes, des usagers et obligations réglementaires.
Il y avait au sein de cette équipe SPASAD des
ressources: les aides-soignantes formées aux transmissions
ciblées, des agents de coordination et une infirmière
coordinatrice moteur pour travailler ensemble et des aides à domicile en
demande de professionnalisation. Le degré de maturité de
l'équipe me semblait adapté à l'objectif de
création de ces 2 premiers outils du classeur de liaison unique. En
plus, d'être une prescription de nos autorités tarificatrices dans
un délai de 6 mois, je constate que l'équipe a déjà
réfléchi à cette problématique et que le projet
semblait susciter intérêt et motivation.
Nous sommes donc partis de l'existant : une feuille de
renseignements administratifs de 5 pages exhaustives (Annexe 6). Nous l'avons
simplifié pour ne garder que l'essentiel, les informations pertinentes
à avoir au domicile :
31
Cette fiche de renseignements a été
utilisée pour les nouvelles entrées SAAD et SSIAD et a fait
l'objet de feed-back des agents de coordination et IDEC pour
réajustement pendant 3 mois avant une validation finale en commission
qualité.
Le deuxième outil à élaborer était
une « fiche autonomie » reprenant l'ensemble des besoins de la
personne dans le cadre de son plan d'aide coordonnée SSIAD-SAAD. Le
choix a été fait de travailler sur des pictogrammes de lecture
plus rapide avec des codes couleurs pour ce qui est réalisé par
les aides à domicile et ce qui est réalisé par les
aides-soignantes. Nous nous sommes appuyés sur les items d'autonomie de
la grille AGGIR auxquels nous avons ajouté les fonctions sensorielles,
les fonctions cognitives et la langue parlée. Ces éléments
nous semblent indispensables à connaître au préalable d'une
intervention dans le cadre d'un nouveau bénéficiaire ou pour un
remplaçant au « pied-levé » ce qui arrive
fréquemment dans ce secteur d'activité. Le résultat de
notre réflexion nous a permis de finaliser l'outil suivant:
32
Le classeur de liaison unique contenait donc après 4
mois de travail et d'échanges entre les professionnelles 2 documents
mutualisés : une fiche de renseignements administratif et une fiche
d'autonomie. Les retours de l'ensemble de l'équipe étant positifs
et les 4 référentes de ce groupe de travail ont fait preuve
d'implication dans la phase de test de ces outils en sollicitant l'avis de
leurs collègues pour les améliorer. En tant que cadre, je me suis
montrée attentive et réactive à leurs remarques tout en
veillant à garantir le respect de la confidentialité des
données partagées concernant le bénéficiaire.
L'équipe a apprécié que leurs remarques soient prises en
compte, il leur était régulièrement rappelé que ces
outils avaient pour vocation d'améliorer leur qualité de travail
et cela prenait sens pour l'équipe de terrain. D'une exigence
réglementaire, il aura fallu en susciter l'intérêt par
l'amélioration de leur qualité de travail en les dotant d'outils.
Leur participation au processus d'élaboration n'a que mieux permis leur
appropriation.
Forte de cette dynamique, nous avons pu aborder la question des
transmissions écrites.
33
3.2. Construction et animation de formations internes aux
transmissions ciblées, pour un mode de communication commun.
J'avais donc constaté que les aides-soignantes
communiquaient par écrit en utilisant les méthodes des
transmissions ciblées, celles-ci étant uniquement
nécessaires lors de problématiques identifiées et
extrêmement concises et claires. Cette pratique contrastait clairement
avec les pratiques anarchiques d'écrit des aides à domicile
décrites précèdemment.
Lors d'une réunion du groupe de travail sur le classeur
de liaison unique, j'ai proposé aux aides à domicile de les
former aux transmissions ciblés, moi-même ayant été
formée et pratiqué la méthode dans mon passé
professionnel. Elles ont réagi très vivement, avec beaucoup de
réticences et de craintes car ce sont des écrits
d'aides-soignantes diplômées et elles ne le sont pas. Certaines me
confient qu'elles ne sont pas à l'aise avec l'écrit et
l'orthographe. J'observe alors une dévalorisation de leurs
capacités à pouvoir échanger par écrit avec un
professionnel de santé et surtout un sentiment
d'infériorité vis à vis des aides-soignantes. Le terme
même de « transmissions ciblées » leur paraît
complexe.
Afin d'amoindrir leurs craintes et de limiter le fossé
qu'elles semblaient avoir installé entre elles et les aides-soignantes,
j'ai commencé à construire une formation aux transmissions
ciblées en prenant en exemple d'exercice leurs écrits. J'ai
associé des aides-soignantes aguerries afin d'animer ces formations de
2h. Les aides-soignantes ont été associées comme vecteur
de connaissance afin qu'elles ne se sentent pas lésées dans ce
projet et qu'elles aient elles aussi leur part de valorisation de leurs
compétences métier.
Nous avons donc construit une formation basée sur
l'interactivité à partir d'exercice, permettant de
démontrer aux aides à domicile que les informations qu'elles
transmettent sont pertinentes pour la plupart mais noyées dans un
écrit romancé :
Transmission actuelle
|
Transmission ciblée
|
J'ai trouvé M. A est très fatigué ce
week-end et ce matin. Difficile de le lever de son lit, il a la cheville droite
gonflée et dit avoir mal. Il est resté allongé
après la douche. Il a aussi beaucoup de fuites urinaires.
|
Douleur : cheville droite gonflée, plainte et fatigue
|
et transfert difficile
Elimination : fuites urinaires
|
|
Tout s'est très bien passé. Aide à la
douche et au repas comme d'habitude
|
|
34
Les formations proposées à l'ensemble des
professionnels du SAAD ont été riches et sources de beaucoup
d'échanges. Nombreux sont venus me voir avant la formation en me
confiant leur crainte. Au final, ces formations internes adaptées
à leur réalité et à leurs éléments de
langage les a rassurées. Ceci a pu prêter à sourire car
elles ont pris conscience qu'elles pouvaient écrire moins et mieux.
Effectivement lorsque le plan d'aide est adapté au besoin du
bénéficiaire et que ce dernier présente un comportement
habituel et pas de mise en danger, il n'y a pas nécessité
à faire un écrit si ce n'est cocher les actions du plan
d'aide.
3.3. Information et intégration des partenaires
Les classeurs de liaison unique sont mis en place
progressivement au domicile des nouvelles entrées dotées des
feuilles de renseignement, de la fiche d'autonomie et de feuilles vierges de
transmissions ciblées.
Nous nous devions d'associer les autres intervenants du
domicile et leur proposer de s'approprier ces outils. Une invitation a
été adressée à l'ensemble des médecins
généralistes de notre territoire d'intervention, les cabinets
d'infirmiers libéraux, les kinésithérapeutes,
évaluateurs APA, gestionnaires de cas MAIA, infirmières de
réseau gérontologique et pharmaciens afin de leur
présenter l'outil en cours de développement du classeur de
liaison unique.
Les participants furent peu nombreux (20 professionnels dont 7
médecins généralistes, 12 infirmiers libéraux, 1
kinésithérapeute, 2 responsables de SAAD, une évaluatrice
APA, 2 infirmières réseau et 2 gestionnaires de cas MAIA).
Ce fut l'occasion de leur présenter la plus-value d'un
fonctionnement en SPASAD et d'insister sur notre volonté de travailler
ensemble de manière coordonnée afin que le parcours de
santé des personnes soit le plus fluide au gré de
l'évolution de sa perte d'autonomie liée au vieillissement,
à une pathologie ou un handicap. Et cette idée suppose une
nouvelle dynamique partenariale « décloisonnée ».
35
PARTIE III : EVALUATION DU PROJET ET DEMARCHE
QUALITE
L'évaluation de l'efficience de ce plan d'action
mis en oeuvre sur 10 mois est une étape visant à son
amélioration en continu. Il était donc crucial que le plan
d'action se décline en tableau de bord dès le début de son
fonctionnement avec des indicateurs bien définis et mesurables. Les
indicateurs sont des outils de gestion et non une fin en soi. Ils doivent
être simples et robustes. Pour cela, je me suis appuyée sur le
« tableau de bord » de l'ANAP, l'Agence dédiée à
la performance des services de santé (voir tableau page 29).
Lors de la programmation de ma feuille de route, afin de
construire des préalables à une culture partagée de l'aide
et du soin au sein d'un SPASAD, j'ai énoncé des 4 objectifs
opérationnels suivants :
? Favoriser la cohésion et la communication
d'équipe
? Elaborer des outils communs
? Professionnaliser les aides à domiciles sur la
qualité des écrits professionnels
? Développer le partenariat et la coordination entre les
divers intervenants du domicile,
hors SPASAD.
Ces objectifs ont été énoncés
clairement à différents niveaux à ma direction et aux
équipes dès le début du projet. Durant ces 10 mois, il
aura fallu tenir le cap et mobiliser les équipes
régulièrement sur ce « fil rouge » en filigrane de leur
quotidien de travail déjà bien chargé. Les réunions
des groupes de travail bien qu'elles aient été reportées
quelquefois en raison de besoins de services, ont été
régulières et suivies. Chaque réunion a fait l'objet d'un
compte-rendu diffusé en salle d'équipe. Les phases tests de 3
mois des 2 outils ont été dynamiques avec des retours nombreux
sur leurs défauts et possibles réajustements. Il a
été nécessaire pour moi en tant que chef de service de
recadrer ces sollicitations à l'emporte-pièce et repositionner
les 4 référentes comme intermédiaire du groupe de travail.
Les formations internes aux transmissions ciblées se poursuivent afin de
former l'ensemble des professionnels du SAAD, toujours co-animé par la
chef de service et une aide-soignante, à raison d'un groupe de 8 par
session de 2h sur le temps de travail.
Afin d'évaluer l'objectif de développement des
partenariats et orientation inter-services, nous avons mis en place dès
janvier une traçabilité des origines des orientations
(prescripteurs SAAD et SSIAD) et traçons les demandes que nous recevons
ne relevant pas de nos services et pour lesquels nous officions en guichet
intégré en orientant vers le bon service du territoire
36
pour le besoin exprimé (aide au repas : liste des
portages de repas du territoire envoyé et le cas échéant
orientation vers le CLIC local).
Ces données seront présentes dans le prochain
rapport d'activité annuel du SPASAD démontrant une volonté
de mettre en évidence leur coordination interne et avec les ressources
externes.
Le chef de service se doit également d'évaluer
les opportunités liées à un climat propice, il me semble
en avoir bénéficié lors ce projet. Finalement, la
prescription des autorités tarificatrices dans un délai de 6 mois
a permis de prendre conscience aux équipes que le terrain ne pouvait
être déconnecté des exigences réglementaires et que
nous pouvions saisir cela comme une opportunité de s'atteler à
améliorer nos pratiques et outils. Il aura fallu mobiliser les
ressources de l'équipe et il y en a pour tenir le cap et transformer
l'essai. Le chef de service se doit dans la conduite de projet contrainte par
le temps de communiquer de manière continue, suivre ses indicateurs,
encourager et valoriser les équipes dans leur adhésion au
changement.
Concernant l'objectif de développer les partenariats,
le chef de service a clairement un rôle de représentant et est le
garant de la visibilité de son service sur un territoire offrant de
multiples services à destination des personnes âgées. Le
chef de service lors des instances de concertation locales et
Départementales (Tables tactiques MAIA, conférence des
financeurs, conférence des acteurs en santé, Conseil
d'administration des CLIC...) se doit d'être présent et pro-actif
dans le tissage de lien de travail ensemble entre les acteurs hospitaliers et
du domicile. La coordination des responsables de service agit par ricochets sur
la coordination aux niveaux opérationnels, j'en suis convaincue.
La construction ou la diffusion d'une culture est un
changement de paradigme et ne constitue pas une trajectoire d'un point A
à un point B, ce changement s'effectue en continu, il fait partie du
quotidien. Le chef de service est la clef de voûte du changement, il
l'impulse et l'accompagne. Il doit susciter l'intérêt de ses
équipes à adhérer au projet, leur adhésion doit
être gratifiante (sentiment d'être acteur des transformations de
son système de travail, que son avis est pris en compte et qu'il
acquiert des compétences, un savoir).
Démarche d'amélioration continue de la
qualité de l'offre SPASAD
La compréhension et la satisfaction des attentes et
besoins des usagers représentent aujourd'hui une orientation
fondamentale de la démarche qualité. Cette préoccupation
permanente oriente non seulement l'activité quotidienne des
professionnels mais également une fonction de prospective sur
l'évolution des besoins et des publics. La posture du cadre est
37
fondamentale dans une démarche qualité, il a une
fonction de leadership qui consiste à fixer des buts à un groupe
de personnes et à mobiliser celles-ci dans une action commune. Le cadre
établit une vision de développement de l'activité du
service et la communique à ses équipes, puis les guide dans la
mise en oeuvre opérationnelle. Un management efficace nécessite
une vision du développement ou du changement à opérer qui
concilie les intérêts du service (pérennité des
financements, amélioration de la qualité de service, etc.) et
ceux des individus qui le compose (amélioration de la qualité de
vie au travail, valorisation des compétences, etc.).
La conduite de mon projet de développer une culture
partagée de l'aide et du soin à travers la co-construction
d'outils communs se fonde sur une démarche participative. Plusieurs
éléments conduisent à mettre en place une démarche
participative :
- Une mobilisation de l'ensemble de l'équipe autour
d'objectifs qualité ; avec une participation réelle en groupe de
travail, condition préalable à la conduite du changement.
- L'amélioration des pratiques nécessite une
réflexion de ceux qui les mettent en oeuvre au quotidien, la
démarche permet aux actions proposées d'être pertinentes et
au plus juste de la réalité de terrain.
C'est ce que j'ai pu observer en partant des besoins des
équipes notamment pour l'élaboration de la fiche autonomie au
domicile : elle devait être exhaustive sans les noyer d'informations, de
lecture rapide et permettant d'accompagner au mieux l'usager sans qu'il ait
à être interrogé à chaque changement de
professionnel ou lors d'un remplacement.
Pour poursuivre le déploiement du projet SPASAD, en
tant que chef de service, j'ai appliqué la démarche
d'amélioration continue :
1) En définissant l'objet du dispositif SPASAD
auprès des l'ensemble des professionnels de l'équipe (les
données démographiques du vieillissement de la population ?, la
plus-value pour le parcours de santé de l'usager ?) ;
2) En communiquant sur les politiques publiques qui
régissent le secteur de l'aide à domicile et s'assurer qu'elles
sont comprises ;
3) En déployant des objectifs cohérents,
réalistes en étant ambitieux et mesurables ;
4) En définissant des objectifs intermédiaires
et les actions précises pour les atteindre ;
5) Et en définissant des indicateurs de mesure de
l'efficacité de ces actions.
38
La mesure est un impératif de la qualité, c'est
pourquoi chacune des actions mises en oeuvre fait l'objet d'une
traçabilité ou quantification continue. Elle permet
d'évaluer l'adhésion des équipes au projet et son bon
déroulement. Nous pouvons parfois, en tant que chef de service, le
sentiment que les choses n'avancent pas ou pas assez vite. Depuis que je
conduis des projets avec les outils de suivi et de reporting de la
démarche qualité, cela me permet d'avoir une vision objectif et
méthodique sur l'avancement du projet et de ne pas se décourager.
Le cadre reste alors moteur et positive les avancées mêmes minimes
auprès des équipes.
39
CONCLUSION
Développer un SPASAD ne s'improvise pas et ne peut se
contenter d'une autorisation des autorités de tarification,
d'intervention concomittantes chez les mêmes bénéficiaires
et de locaux communs; bien que ce soient des pré-requis incontournables.
Pour un chef de service d'un SPASAD il s'agit de faire preuve de
méthode, de patience et de communication perpétuelle. Un SPASAD
n'est pas la simple association d'un SAAD et d'un SSIAD. Il doit
développer en synergie des compétences propres nées de la
pluri-disciplinarité et représenter des bénéfices
pour les usagers qui surpassent ceux des structures agissant
séparément.
Les SPASAD devraient se développer avec la loi relative
à l'adaptation de la société au vieillissement du 28
décembre 2015 qui prévoit la mise en place des
expérimentations d'une nouvelle forme de SPASAD assurant des prestations
d'aide, d'accompagnement et des soins au domicile des personnes fragiles. Ces
SPASAD sont appelés « SPASAD intégrés ». La loi
donne également la possibilité aux SPASAD de mettre en place des
actions de prévention (dénutrition, chutes à domicile,
isolement, etc.) financées dans le cadre de la conférence des
financeurs de la prévention de la perte d'autonomie. Les SPASAD
devraient à terme et c'est déjà le cas dans cette
expérimentation contractualiser en CPOM avec les deux financeurs que
sont les ARS et Conseils Départementaux. Le SPASAD devient alors l'une
des réponses de nos politiques face à la perte d'autonomie de la
population. Il doit être l'interlocuteur unique des usagers et
prescripteurs sur un même territoire pour la mise en place
d'interventions à domicile par le rapprochement de l'aide et du soin.
Dans un SPASAD, le rôle du chef de service prend tout son sens, il
construit une équipe. La coordination, l'accompagnement des personnes en
situation de perte d'autonomie et le travail en équipe sont basés
sur un projet commun le dialogue et la relation de confiance. La communication
(avec la direction, avec ses coordinateurs) est un outil fondamental pour
assurer le bon positionnement du chef de service face à l'équipe.
Il doit prendre en compte les différences liées aux
métiers et compétences de chacun et réussir à les
réunir autour d'un projet commun : améliorer les conditions de
travail et la qualité de l'accompagnement de l'usager. J'associe
volontairement qualité de travail et qualité d'accompagnement car
cette dernière n'est possible que si le cadre lui aussi veille à
l'accompagnement de ses équipes. La bientraitance de l'équipe est
alors synonyme de bientraitance de l'usager.
Dans ce projet de mémoire, l'harmonisation des outils
papier est un préalable au développement des outils
numériques pour améliorer les transmissions en terme de
qualité, d'efficacité et de réactivité. Plusieurs
éditeurs de logiciels en lien avec les territoires de Santé
Numérique (TSN) élaborent et testent déjà des
solutions de transmissions instantanées à
40
distance via des smartphones. Le chef de service ne doit
développer des outils qu'au service de l'humain (professionnels et
usagers) car c'est l'humain qui est la ressource principale de ce type de
structure. Son recrutement est complexe dans ce secteur de l'aide et des soins
à domicile. Il est donc important de veiller à le
fidéliser, le former pour l'adapter au métier d'aujourd'hui en
constante mutation.
S'il est vrai que cette politique du maintien à
domicile s'est posée dès 1960 pour la population dite
âgée, cumulant faibles ressources, isolement social et mauvais
état de santé, depuis cinquante ans, cette politique à
beaucoup évolué et s'ouvre à d'autres publics
précaires. Il s'agit de personnes plus jeunes en situation de handicap
(moins de 60 ans), personnes atteintes de maladies (VIH, cancers, maladies
dégénératives, etc.), ou bien encore en direction de
personnes socialement marginalisées (immigrés, sans domicile
fixes, jeunes homosexuels, etc.). Ce modèle organisationnel de SPASAD
pourrait s'élargir à ces publics. Il convient de garder à
l'esprit que « tout projet intégrateur est condamné à
une adaptation continue aux besoins évolutifs de la population (...) il
propose un chemin de transformation et une destination qui permet de faire
évoluer positivement le monde »24. Un SPASAD
nécessite des ajustements perpétuels en raison du
caractère multidimensionnel des situations individuelles. Or on
n'appréhende mieux le caractère multidimensionnel des besoins des
personnes âgées que si l'on agit de façon
coordonnée. Le SPASAD dépasse le simple intérêt de
mutualisation des moyens de 2 services, c'est un projet sociétal qui
demande aux acteurs socio-sanitaires d'un territoire de progresser en
solidarité.
En retraçant la montée en charge des
compétences et des missions demandées aux acteurs du domicile ces
50 dernières années et notamment aux aides à domicile, je
ne peux que me questionner sur leurs capacités à continuer
à pouvoir répondre de manière cohérente à
l'évolution des besoins de la population, notamment dans les territoires
ruraux où la désertification médicale est une
problématique et les glissements de tâches encore présents
faute de proche entourage ou professionnels de santé à
proximité.
24
Couturier et al. (2016). L'intégration des services en
santé, une approche populationnelle, Edition paramètres, Les
Presses de l'Université de Montréal.
41
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
BAVAY, Bertrand. Le SPASAD, un atout dans
l'amélioration de la prise en soins à domicile.
Mémoire : Diplôme Universitaire Infirmier référent
EHPAD et SSIAD. Paris V : Université René Descartes, 2014.
BRISSET, Manon. Le Parcours résidentiel de la
personne âgée. Diagnostic de besoins sociaux, Pays de
Liffré. Mémoire : Assistant de service social, Centre de
Formation Askora Rennes (2015).
DALLOZ, A. et DALLOZ, E. Jurisprudence
générale Année 1851, Paris, Bureau de la
jurisprudence générale, p. 160-161.
DEREMBLE, J-P., VEYSSET, B. La maison repère et
repaire. Gérontologie et Société, n°30, p
7-10.
DOUANE, Patricia. Fonder le projet d'un SPASAD
pour promouvoir la qualité de vie des personnes
âgées par une dynamique de
coopération. Mémoire : CAFDES. Rennes : EHESP, 2007.
ENNUYER, Bernard. Repenser le maintien à domicile.
Enjeux, acteurs, organisation. 2ème édition : DUNOD, Paris,
2014.
FELLER, E. Histoire de la vieillesse en France
1900-1960, Paris, Edition Seli Arslan (2005). HERON, M.
L'hygiène hospitalière d'hier à aujourd'hui.
Revue Soins Aides-soignantes n° 26 de février 2009,
p. 1-2.
GOURDIN, Sarah. Quel modèle opérationnel
pour favoriser le vieillissement en santé à domicile ?
Mémoire : Directeur d'Etablissement Sanitaire, Social et
médico-Social. Rennes : EHESP, 2016.
HOUVENAGHEL, Marina et BOYAVAL Tiffany et CAIGNET Marina.
Le maintien à domicile des personnes âgées.
Mémoire : Master I Droit social. Lille : Faculté de droit Lille
2, 2015.
MODICA, Bruno. Structurer un SAAD pour développer
des réponses adaptées au projet de vie de personnes en situation
de handicap. Mémoire : CAFDES. Rennes : EHESP, 2009.
PAQUET, Michel. Les SPASAD, un modèle de prise en
charge globale à domicile. In : Actualités Sociales
Hebdomadaires, 15 mai 2015, 2910, pp.30.33.
SERFATY-GARZON, P. Chez soi, les territoires de
l'intimité. Paris (2003), Editions Armand Collin, p. 64.
Sites internet
http://www.elysee.fr/declarations/article/intervention-du-president-de-la-republique-au-congres-de-l-uniopss/.
Portail national d'information pour l'autonomie des
personnes âgées et l'accompagnement de leurs proches.
Lancement le 4 juin 2015 par la Caisse Nationale des Solidarités
et de l'Autonomie (CNSA) et Ministère des affaires sociales et
de la
santé.
www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr
42
Textes juridiques
Loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l'action
sociale et médico-sociale.
Loi n° 2015-991 dite Loi NOTRe portant sur la nouvelle
organisation territoriale de la République.
Décret n°2004-613 du 25 juin 2004 relatif aux
conditions techniques d'organisation et de fonctionnement des services de soins
infirmiers à domicile, des services d'aide et d'accompagnement à
domicile et des services polyvalents d'aide et de soins à domicile.
Journal Officiel du 27 juin 2004.
Arrêté du 30 décembre 2015 fixant le
cahier des charges des expérimentations relatives aux services
polyvalents d'aide et de soins à domicile prévues à
l'article 49 de la loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative
à l'adaptation de la société au vieillissement. Journal
officiel n°0303 du 31 décembre 2015, texte n°137.
Rapports
Agence Régional de Santé Poitou-Charentes.
Plan Régional de Santé : Bilan des actions 2011-2015.
Octobre 2015. Directeur de la publication : François FRAYSSE,
directeur général de l'ARS Poitou-Charentes.
Agence Nationale d'Appui à la Performance des
établissements de santé et médico-sociaux (ANAP). Le
tableau de bord de la performance dans le secteur médico-social : Mieux
se connaître et dialoguer sur son territoire. En collaboration avec
la CNSA et le Ministère de la santé. Février 2016
Caisse Nationale des Solidarités et de l'Autonomie
(CNSA), Promouvoir la continuité des parcours de vie : d'une
responsabilité collective à un engagement partagé.
Rapport annuel 2012.
Cour des comptes. Rapport public thématique. Le
maintien à domicile des personnes âgées en perte
d'autonomie. Une organisation à améliorer, des aides à
mieux cibler. La documentation Française, Juillet 2016.
Haute Autorité de la Santé et Caisse Nationale
des Solidarités et de l'Autonomie, DE STAMPA Matthieu et VEDEL Isabelle.
Impacts de la coordination sur l'état de santé, les pratiques
professionnelles et le recours aux services pour les personnes
âgées au domicile. Rapport final, juin 2010.
Haut Comité consultatif de la population et de la
famille (1962). Politique de la vieillesse. Rapport de la commission
d'étude des problèmes de la vieillesse présidée par
Monsieur Pierre Laroque, Paris, La documentation Française.
43
Annexes
Document Individuel de Prise en Charge (DIPC)
Extrait du Projet d'Etablissement 2017-2020
Extrait évaluation externe SPASAD (2014)
Extrait rapport d'inspection ARS/CD (2016)
Support diaporama réunion équipe SPASAD
Ancienne fiche de renseignements
Support diaporama Formation interne aux transmissions
ciblées
Courrier d'invitation aux professionnels de santé
libéraux
Centre Intercommunal
|
Annexe 1: Document Individuel de Prise en Charge -
SPASAD
|
Qualité/SPASAD
|
NgNi ï1 ;,
d'Action Sociale
N° SIRET :
DOCUMENT INDIVIDUEL DE PRISE EN CHARGE Service
Polyvalent d'Aide et de Soins A Domicile (SPASAD)
Le document individuel de prise en charge est établi
entre :
Monsieur Lemaire Jérôme, Directeur
Général des Services du Centre Intercommunal d'Action Sociale du
Mellois, gestionnaire du Service Polyvalent d'Aide et de, Soins,.,
A
4.v
rli§.
d'une part ET
Mr, Mme, Mlle (rayer la mention inutile), nom, prénom :
Domicilié(e) :
|
|
Ou par son représentant légal (préciser :
tuteur, curat...),,n6m, prénom :
d'autre part
ARTICLE I- Objectifs:
|
|
Le service intervient aupr . °... de Mr, Mme, Mlle (rayer la
mention
inutile) o. ,;, avec pour objectifs principaux:
- le soutien et l' assistance. ani, domicile (aide dans les actes
essentiels et/ou courants de la vie
quotidienne),
- la préservation :pü` l `'ire tauration
de l'autonomie dans l'exercice des activités de la vie
quotidienne, .r ,;;,,
- le maintien, et,/ou' le' développement des
activités sociales et des liens avec l'entourage.
- la réalisation`'id'e'prestations dites « de confort
» (ménage, repassage, courses,...) dans le
cadre, da une ''demande sans prise en charge
financière,
- d' vite =taie hospitalisation lors'd'une affection,
-'clé fac liter le retour â domicile après
une hospitalisation,
- de'prékVenir ou retarder l'admission en institution.
Document Qualité
|
Validé par le Conseil
|
Visa de la Resp. Qualité
|
Visa du DOS
|
n°2013/05/23
|
d'Administration
|
VU
|
VU
|
Centre Intercommunal
|
Annexe 2: Extrait du Projet d'Etablissement du CIAS -
2017-2020
|
Qualité
|
d'Action Sociale
En plus de ces institutions il ne faut pas oublier le plan
Alzheimer 2008-2012, qui avait pour objectif, entre autre de mieux prendre en
charge les malades et leurs aidants.
Cela s'est traduit, entre autre, par la création des
MAIA et des SSIAD Alzheimer sur le département.
3.2 Projet de service « SPASAD ».
Le projet de service du SPASAD s'inscrit donc dans ces
orientations nationales0,r,OPR départementales et
locales, en mettant en avant des valeurs telles que
accompagnement, coopération ».
Objectif n°1 : « Favoriser le maintien
à domicile »r
IF che,.Action' n°'1. Adapter la prise en charge au
mode. de viérde la personne.
Moyens :
- Elaborer les Projets individuels
- Réactualisation des documents dela lô 2 O2
- Enquête de satisfaction â réalise
nnuellement
Nombre de projets individuejs.elaborés
Nombre de Docu.m.ents'4ndividuels de prise en charge
signés. Nombre de reXo'ur des enquêtes -- Analyse des
enquêtes.
Échéancier de mise eri oeùvre :
r~*Y
Nombre de projets individuels élaborés : 2015
1Jomb,re de Documents Individuels de prise en charge
signés : 2015 Nti bre de retour des enquêtes -- Analyse des
enquêtes : 2016 {C.Mise en place de nouveaux documents : 2016-2017
F..icüé Acti;ôn n'2' Répondre
à des besoins spécifiques : SSIAD Alzheimer, nouveaux
usagers (prestations de confort). Moyens :
Formation du Personnel.
- Intervention auprès des familles. - Conventions avec
HAD et ESAAD. - Adhésion au CESU.
Annexe 3: Abrégé du rapport d'Evaluation
externe du SPASAD - 2014
|
|
Les supports/contenus/suites données ne sont pas
formalisés.
|
Les. entretiens ont mis en évidence qu'au sein du
SPASAD coexistaient 2
· cahiers.de liaison : un. pour le SAAD et un pour le
SSIAD.
Un groupe de travail associant une AS, une auxiliaire de vie,
2 aides à domicile et la responsable SPASAD s'est constitué pour
développer un cahier de liaison unique.
Les personnels ont indiqué qu'il. n'y avait pas
systématiquement de cahier de liaison au domicile de chaque
bénéficiaire du SAAD. Sont évoquées des
difficultés dans ales écrits professionnels. L'intégration
des consignes dans le cahier de liaison pourraiit.ëtre.
améliorée.
La transmission des informations est rendue difficile avec les
autres SAAD du territoire (autant de modèles de cahiers de liaison que
d'opérateurs).
Une attention particulière devra être
portée sur les besoins de formation des .personnels sur
lestransmissions..
|
La traçabilité se fait de manière orale
|
|
Les règlements de fonctionnement abordent lés
thèmes de la concertation, des recours et dela médiation mais il
n'existe pas de:système d'enregistrement des réclamations orales
ou. écrites en yintégrant les réponses du service.
Il n'existe pas de procédure .de traitementdes
réclamations.
Il est rappelé que le gestionnaire organise. le
traitement des réclamations, tient à jour leur historique
etgère. les éventuels..conflits entre les intervenants et les
personnes accompagnées.
|
|
En partie
|
I)
f
Q. c W
|
En partie
|
c o
z
|
2.3 VIGILANCE ET PROTECTION DES USAGERS
|
2.3.1 ·. GESTION. DE l'INFORMATION
|
·
Les transmissions et la gestion ides informations entre
l'encadrement:et le personnel:sont-elles organisées ?
(Si
oui, préciser-supports /contenus /.suites
données)
|
Les transmissions et la gestion des informations entre le
personnel sont-elles organisées ?(Si oui, préciser
supports/contenus/fréquence de recueil/ modalités de validation
et suites données)
Le SPASAD a-t-il mis en place un document permettant le suivi et
la transmission des événements journaliers affectant :le
bénéficiaire ?
(cahier de liaison, serveurinformatisé permettant le
partage-d'iriformations sur site confidentiel)
Formation à.la rédaction du cahier de liaison?
Confidentialité dés écrits ?
|
. - La traçabilité. des différentes
interventions à domicile
est-elle organisée.? (préciser modalités et
mode:de supervision)
|
2.3:2: SURVEILLANCE ET VEILLE ACTIVE
|
Les réclamationsldoléances : Un
système d'enregistrement des réclamations et des doléances
orales ou écrites est-il mis en place 7
Si oui sous quelle forme ?
Est-il prévu un système de suivi de ces
réclamations ou
doléances en y intégrantla réponse de
l'établissement? ·
Combien de réclamations/doléances ont
été recensées sur les 3dernières années
?-
Quels sont les motifs évoqués ?
|
Annexe 4: Extrait du Rapport d'inspection conjointe
ARS-CD en juin 2016
Annexe 5: Diaporama réunion SPASAD
Jeudi 26 janvier 2017
SPASAD
(Service Polyvalent d'Aide et de Soins A
Dom icile)
CIAS du *******
POINTS SUR LES PROJETS 2016
1. Améliorer la communication :
-. Le classeur unique de liaison : en cours
d'élaboration avec le groupe de travail et Lucie Alves,
-. Enquête de satisfaction réalisée
(Enquete de satisfaction 2016.docx),
-. Remise à jour des documents de la Loi 2002 : en
attente de validation du CA,
-. Fiches bénéf iciaires sur le SAAD : classeur
remis à jour,
-. Livret d'accueil pour les étudiants et les nouveaux
professionnels : réalisé - en attente de validation.
* Décret 2004-613 du 25 juin 2004: Conditions
d'organisation des SPASAD
Le classeur unique de liaison
SPASAD
Dénomination SPASAD* depuis 2006:
Structure qui assure les missions d'un SAAD et d'un SSIAD, sur un
territoire d'intervention commun. Cela implique la formalisation d'un projet
individualisé d'aide et de soin et d'un accompagnement par une
équipe pluri-disciplinaire coordonnée.
4 réunions d'avril 2016 à novembre
2016
- Outil commun: bénéf iciaires SAAD et SSIAD,
remplace l'actuel classeur SSIAD et les éventuels cahiers SAAD au
domicile.
- format, contenu, attendus (au regard de la législation,
des professionnels, des usagers)?
- Evaluation externe du service en nov. 2014: « Manque de
coordination entre les services SAAD et SSIAD »; «
amélioration des outils de communication et de transmission ».
Eléments travaillés par le groupe de
travail :
s" Fiche de renseignements administratifs s" Fiche
autonomie
Le classeur unique de liaison
SPASAD
Le classeur unique de liaison
SPASAD
Fiche de renseignements administratifs
Fiche de renseignements administratifs 30-11-16.pdf ü
1ère feuille du classeur
ü Informations sur un verso (identité,
coordonnées, médecin traitant, personnes à
prévenir, person ne de conf änce, tuteur, autres
intervenants...)
ü Renseignée dès l'entrée par agent de
coordination ou IDEC
Le classeur unique de liaison
SPASAD
V' Fiche autonomie Fiche autonomie version 23-01-17.pdf
V' Pourquoi?
V' Lecture rapide du niveau d'autonomie de la personne, de son
besoin d'aide dans les AVQ. V' Intérêt dans le cadre du changement
d'intervenant, remplacements, stagiaires
V' Outil de communication avec les autres intervenants,
transparence/lisibilité de vos intervention vis-à-vis de l'usager
et ses proches
V' Mise à jour: veille par les professionnels du SPASAD
Le classeur unique de liaison
SPASAD
Perspectives
- Mis en place au domicile de chaque bénéf iciaire
dès f in janvier 2017 (avec ces 2 f iches uniquement, pour toutes
nouvelles entrées)
- Présentation de l'ensemble des f iches du classeur aux
équipes du CIAS Mellois
- Progressivement pour l'ensemble des bénéf
iciaires (classeur complet)... accompagné d'un courrier aux
bénéf iciaires.
- Formations internes aux transmissions ciblées
Le classeur unique de liaison
SPASAD
Perspectives
- Information aux SAAD du secteur d'intervention du SSIAD Mellois
(Réunion de
coordination GCSMS 4 avril 2017):
SAAD ADMR de La Mothe St-Héray et SAAD ADMR
Chef-Boutonne
SAAD ex-CIAS de Sauzé Vaussais
SAAD ex-CIAS Val de Boutonne
SAAD ex-CC de Celles de Belle SSIAD de Chizé
- Présentation aux médecins
généralistes et Inf irmiers libéraux Courant avril 2017
1. Améliorer la communication :
-. Le classeur unique de liaison : en cours
d'élaboration avec le groupe de travail et Lucie Alves,
-. Enquête de satisfaction réalisée
(Enquete de satisfaction 2016.docx),
-. Remise à jour des documents de la Loi 2002 : en
attente de validation du CA,
-. Fiches bénéf iciaires sur le SAAD : classeur
remis à jour,
-. Livret d'accueil pour les étudiants et les nouveaux
professionnels : réalisé - en attente de validation.
2. Renforcer le travail d'équipe :
- Formations communes : interne et externe,
- Groupes de travail : Qualité - Classeur unique de
liaison - Agents de prévention,
- Protocoles : à poursuivre,
- Projets individualisés : à poursuivre,
- Réunions de concertation : participation des agents
quand possibilité,
- Visites à domicile communes et travail en
collaboration entre l'IDEC et les agents de coordination.
LES PROJETS 2017
1. Poursuivre et/ou terminer les travaux
2016,
2. Améliorer la prévention et le
soutien aux aidants :
Ø Elaboration de protocoles et de f iches conseils,
Ø Formation au repérage des risques de perte
d'autonomie ou de son aggravation.
Conclusion :
Ø Dynamique de groupe enclenchée,
Ø Gros efforts fournis par l'ensemble de
l'équipe,
Ø Poursuivre nos efforts.
Texte
Centre Intercommunal
,,, ;i 4i.::::.,,..
`' : -= - --
d'Action Sociale dt
|
FORMULAIRE
|
Ref FRM//00
|
FICHE DE RENSEIGNEMENTS
|
Date : // Page : 1/5
|
Prénom :
Nationalité :
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1III!I'1I1I1I1III)U', , .111111IIÏIII I;I,9110111,,,,. !lolul~
' pIII I ill!I~
Date de la demande :
Nombre de passage demandé : Nombre de passage
proposé :
IDENTIFICATION DE L'USAGER :
Nom :
Nom de JF :
Date de naissance :
Adresse :
N° de téléphone :
N° de sécurité sociale :
Origine de la demande :
célibataire ( ) marié(e) O °IIII
lulll IIIII11I~1.
plll4u ;
~111111 ~ Il~lpl,
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divorcéle)41I(j, ),1, euf(e) ( )
14,11 4I 10
4111ig
Situation familiale : Nombre d'enfant(s) :
Protection juridique : oui ( ) Si oui,préciser :
nAl uu(II;I IIIh,IIIIlU1i
IlJ14111111,
1110, )4N1j1g4141~ dIu11VINpplpiû i ÎI
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VIh,14j4,1114111111
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CIRCONSTANCES DE P'I I I l'I~@Igpl,,
relai de la famille ( )
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I,I "'114P,p1! 111 l 1
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Sortie d'hospitalisatlipn ( 1111!ii11 11411(lill
1111IIIl relai d'un service ( )
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I II'j1 I
I 4II t4d,J
Il
Accompagnement fin de vie (
111~Ily;mr,~,, °,;Illii 1"~ ~ Iilll4111;
111111!I;II Illlplp. Aggravation de i.a dépencjlanc,,,.. )
Illli!IVVII0111 Jllip ~J6Vuuo,"
il~'~i' VVI!IIII;I 111 1
,I 1 lliii ~, I1111IpI;;ipillUl! 011111 '
Pathologie:Cs) : q;i
Nombre de passage demandé : Nombre de passage
proposé :
Janvier 2017
AAnnexe 7 5: Diaporama formation interne Transmissions
ciblées
É De professionnalisation des
équipes
É Moyen de dialogue permanent et unique SAAD-SSIAD:
langage commun.
É Dans un contexte d'organisation du
service
É Les feuilles de transmissions ciblées:
Une composante de ce classeur
É Mise en oeuvre du classeur unique de liaison
au sein du SPASAD
É Les transmissions ciblées sont à l'origine
des transmissions infirmières;
. 2015-2016: toute l'équipe SSIAD a été
formée par un organisme extérieur;
É 2017: déploiement de la formation sur les
équipes SAAD en interne.
et
« TOUT CE QUI EST FAIT DOIT ETRE ECRIT
»
« TOUT CE QUI EST ECRIT DOIT ETRE FAIT.
»
DEFINITION DES TRANSMISSIONS CIBLEES :
> Informations orales ou écrites permettant à
chaque professionnel de connaître les éléments
nécessaires pour adapter son intervention à l'évolution
des besoins de la personne.
> Les transmissions ciblées sont légalement
obligatoires et peuvent faire foi de preuve devant les tribunaux.
> Une transmission ciblée doit être
horodatée et signée, être claire et concise et ne pas
porter de jugement de valeur.
INTERETS :
> Identifier un problème par une lecture rapide et
efficace des données (CIBLE),
> Compléter le plan d'interventions,
> Avoir un langage commun entre tous les professionnels,
> Renforcer le travail en équipe,
> Evaluer et réajuster nos actions pour une
continuité de prise en charge,
> Valoriser le travail effectué, responsabiliser et
professionnaliser l'équipe par une qualité de transmissions.
DONNEES
RESULTAT
ORGANISATION : (Le D.A.R)
CIBLE ACTIONS
LA CIBLE :
> Mot qui évoque un changement: comportement,
état de santé, autonomie, événement inhabituel,
symptôme,...
» Mot qui attire l'attention, » Toujours suivie
d'actions.
Informations qui précisent la cible :
» Qu'est-ce que je vois : rougeur, vomissement,
saleté, repli sur soi... > Qu'est-ce que j'entend : plainte,
satisfaction, cris, idées suicidaires,... » Qu'est-ce que je sens :
odeur d'urines, de gaz, moisi,...
> Qu'est-ce que je palpe : chaud, froid, grosseur,...
» Qu'est-ce que je mesure ou quantifie : température,
urines, selles,...
LES DONNEES :
¾ Faire.
LES ACTIONS :
Interventions réalisées par le professionnel ou
la famille pour essayer de résoudre le problème:
¾ Alerter,
» Conseiller,
> Inefficacité = réajustement des actions.
LE RESULTAT :
Résultat obtenu par rapport aux actions menées.
¾ Efficacité = cible fermée.
Exemplaire de feuille de transmissions
ciblées
P:\SPASAD\QUALITE
SPASAD\Dossier unique SPASAD\Transmissions ciblées - dernière
version.doc
??
Transmissions ciblées
Transmission actuelle
Très fatigué ce week-end et ce matin.
Transfert difficile, cheville droite très
gonflée, douloureuse ce matin.
Transfert plus facile quand on le
prend sous les bras plutôt que sous
les genoux et moins pénible pour lui.
Il est resté allongé après la douche.
Il
faut faire aussi attention car il est en
train de perdre son moral, dit en avoir
marre et être fatigué. Beaucoup de
fuites urinaires.
Transmission ciblée
Cibles identifiées:
-Transfert
- Douleur
- Humeur
- Elimination
Transmission actuelle
« Très fatigué ce week-end et ce
matin. Transfert difficile, cheville
droite très gonflée, douloureuse ce
matin. Transfert plus facile quand
on le prend sous les bras plutôt
que sous les genoux et moins
pénible pour lui. Il est resté allong
é
après la douche. Il faut faire aussi
attention car il est en train de
perdre son moral, dit en avoir
marre et être fatigué. Beaucoup d e
fuites urinaires.»
??
Transmissions ciblées
Transmission actuelle
M. A le siège abîmé, a des irritations
et
rougeurs au niveau des testicules, mis
talc + éosine au niveau des endroits o ù
c'était coupé. Sa femme lui a mis une
plaque de comfeel au niveau du siège.
Transmissions ciblées
Résultats:
Cible identifiée Etat cutané
Actions
Mis talc
Proche a mis plaque de comfeel
Données
Irritations et rougeurs au n iveau d u siège et des
testicules,
coupure
Transmission actuelle
M. A a le siège abîmé, a des
irritations et rougeurs au niveau
des testicules, mis talc + éosine a u
niveau des endroits où c'était
coupé. Sa femme lui a mis une
plaque de comfeel au niveau du
siège.
voir... »
«Mme Y. rabâche tout le temps. Se dit fatiguée
++!!
« Mme A. égale à elle-même...»
Beaucoup d'utilisation de prénoms dans
les transmissions.
Exemples de vos transmissions....
«Mme V. avait fait des selles dans sa protection!!! Ca
remontait sur l e
ventre et jusqu'à la moitié du dos!!! Je n'ai
jamais vu ça!... »
« Mme D. m'a refilé sa crève.»
À
EXERCICES
CAS CONCRET N° 1 :
Mardi 12 janvier 2017, 8 heures du matin. Vous intervenez
auprès de Madame C. pour une aide à la toilette. Habituellement,
la bénéficiaire se déplace en déambulateur, est
coquette et a déjeuné avant votre intervention.
A votre arrivée, Madame C. est couchée, n'a pas
déjeuné, elle dit avoir froid, a les joues rouges, le front chaud
et les yeux brillants.
Quelle transmission ciblée faites-vous?
Quelle transmission ciblée faites-vous?
CAS CONCRET N° 2 :
Vous ré-intervenez le soir à 20h pour le
coucher. Il n'y a plus de rougeur au niveau du siège de Monsieur B.
Jeudi 30 mars 2016, 14 heures. Vous intervenez chez Monsieur B.
pour un change.
Le SSIAD intervient le matin pour la toilette et le lever. Il est
incontinent et passe ses journée assis au fauteuil à regarder la
télévision. Ce matin, l'aide-soignante a ouvert une nouvelle
cible: Rougeur (D : rougeur au niveau du siège, pas de douleur. A :
effleurage + installation au fauteuil avec coussin anti escarre +
surveillance.)
Lors de votre intervention, le siège de Monsieur B.
présente toujours une rougeur.
Quelle transmission ciblée faites-vous?
CAS CONCRET N° 3 :
Mercredi 10 septembre 2003, 15 heures. Vous intervenez chez
Madame P. pour
l'accompagner faire ses courses. Elle est veuve depuis 2 mois,
ses enfants
n'habitent pas la région. Lors de votre arrivée,
Madame P. est assise dans son
salon, le repas de midi est resté sur la table de la
cuisine et elle vous dit qu'elle vous
laisse aller faire les courses seule car elle ne veut pas voir
de monde.
Quelle transmission ciblée faites-vous?
CAS CONCRET N° 4 :
Dimanche 5 avril 2017, 8 heures du matin. Vous intervenez chez
Monsieur V. pour une aide à la toilette. Habituellement le
bénéficiaire est levé et a fait la toilette de son visage
quand vous arrivez. Ce matin, Monsieur V. ne veut pas se lever et se d it fatig
ué car le chien de ses voisins a aboyé toute la nuit. Il a tout
de même pris son petit déjeuner et s'est recouché
ensuite.
Quelle transmission ciblée faites-vous?
CAS CONCRET N° 5 :
Aujourd'hui, 15 heures. Vous intervenez chez Madame G. pour de la
vie sociale. Elle vit avec son mari. Habituellement, Madame G. est toujours
souriante, aime faire des jeux de société et aller se promener
dans le village. A votre arrivée, Madame G. pleure et se tient le
poignet droit. Son mari vous dit qu'elle vient de tomber en se prenant les
pieds dans le tapis du salon.
Quelle transmission ciblée faites-vous?
CONCLUSION
-Prévenir l'entourage (famille, professionnels de
santé...) de toute difficulté rencontrée par l'usager dans
son maintien à domicile et que l'équipe SPASAD seule ne pourrait
régler.
- Garantir une vigilance permanente et précise de la
situation de la personne afin d'adapter l a prestation aux besoins
repérés et leur évolution.
-Garantir la continuité de l'intervention et
l'homogénéité des pratiques « tous les
professionnels SAAD font la même chose chez la même
personne»
EN-TETE CIAS
Dr
A Lezay, le 7 avril 2017
Objet : Réunion
Services Polyvalents d'Aide
et de Soins à Domicile (SPASAD) du
CIAS du Mellois.
Docteur,
Dans le cadre le la réorganisation du SPASAD du CIAS du
**** et afin d'optimiser notre accompagnement pluri-professionnel, nous avons
élaboré un classeur de liaison unique d'aide et de soins.
Nous souhaiterions pouvoir vous le présenter dans sa globalité
lors d'une réunion d'échanges.
Cette réunion aura lieu le :
Jeudi 1er juin 2017 à 20h
En Salle d'animation (Rez de chaussée) à
***********
Ordre du jour :
- Présentation du service SPASAD
- Présentation du classeur de liaison unique - Point
sur la traçabilité des actes infirmiers - Questions diverses
Nos services accompagnant au quotidien dans leur lieu de vie
certains de vos patients âgés et/ou en situation de handicap,
votre présence nous est indispensable pour la bonne mise en oeuvre de
cet outil de coordination.
Nous vous remercions de nous indiquer votre présence par
mail cias@*****.eu ou téléphone 05 **********.
Nous vous prions d'agréer l'expression, Docteur, de nos
salutations distinguées.
Directeur Général des Services Directeur
Général des Services
Nous vous prions d'agréer l'expression, Madame/Monsieur,
de nos salutations distinguées.
EN-TETE CIAS
Mme/M. IDEL
A Lezay, le 7 avril 2017
Objet : Réunion
Services Polyvalents d'Aide
et de Soins à Domicile (SPASAD) du
CIAS du Mellois
Madame/Monsieur,
Dans le cadre le la réorganisation du SPASAD du CIAS du
Mellois et afin d'optimiser notre accompagnement pluri-professionnel, nous
avons élaboré un classeur de liaison unique d'aide et de
soins. Nous souhaiterions pouvoir vous le présenter dans sa
globalité lors d'une réunion d'échanges.
Cette réunion aura lieu le :
Jeudi 1er juin 2017 à 20h
En Salle d'animation (Rez de chaussée) à
l'EHPAD de Lezay 1 Rue de Vaugru.
Ordre du jour :
- Présentation du service SPASAD
- Présentation du classeur de liaison unique - Point sur
la traçabilité des actes infirmiers - Questions diverses
Nos services accompagnant au quotidien dans leur lieu de vie
certains de vos patients âgés et/ou en situation de handicap,
votre présence nous est indispensable pour la bonne mise en oeuvre de
cet outil de coordination.
Nous vous remercions de nous indiquer votre présence par
mail
cias@cap-lezay.eu ou
téléphone 05 49 27 80 20.
LEMAIRE Jérôme
Directeur Général des Services
ALVES ALBERT Lucie
Certificat d'Aptitude aux Fonctions d'Encadrement et de
Responsable d'Unité d'Intervention Sociale
Le SPASAD, acteur du soutien à domicile des
personnes âgées et:ou en situation de handicap.
Une culture partagée de l'aide et du soin
à construire.
Ce mémoire porte sur un SPASAD créé depuis
10 ans et ne présentant que les prémices d'une organisation
coordonnée entres ses services SSIAD et SAAD. Les raisons de cette
inertie sont liées à des éléments de contexte mais
également à un cahier des charges ambitieux répondant
à un enjeu sociétal: le soutien et l'accompagnement à
domicile des personnes âgées et/ou handicapées.
L'observation sur le terrain, l'analyse de l'histoire de ce service et du
métier d'aide à domicile m'ont guidé dans la mise en
oeuvre d'outils communs favorisant un travail coordonné autour de
l'accompagnement de l'usager à domicile. Le rôle du chef de
service est d'accompagner ce changement des pratiques, postulant qu'il ne peut
faire l'économie d'une appropriation par les équipes de terrain
des avantages d'un fonctionnement coordonné en interne et avec les
partenaires extérieurs.
La construction d'une culture partagée de l'aide et du
soin au profit de la professionnalisation des aides à domicile et de la
fluidité du parcours de santé des personnes
âgées.
Mots clés:
SPASAD, aide à domicile, SSIAD, SAAD, personnes
âgées dépendantes, autonomie, maintien à domicile,
coordination
2018
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