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Analyse se l'évolution des modes de gestion des déchets solides urbains par les ménages au Cameroun entre 2007 et 2014


par Albert Racel Kingue Moudoute
Université de Yaounde II - Master en Économie de l'environnement du développement rural et de l'agroalimentaire 2020
  

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CONCLUSION DU CHAPITRE

En somme, dans ce chapitre, nous avons fait une présentation des déchets et de leur gestion suivant une approche conceptuelle et aussi contextuelle. Pour y parvenir, nous nous sommes tout d'abord attardés sur les généralités des déchets, et la présentation des caractéristiques des déchets solides ; par la suite nous avons fait d'une part une présentation de l'état des lieux de la production des déchets dans les PED et au Cameroun et d'autre part celle des systèmes de gestion des DS. Toutefois, comme nous l'avons montré dans ce chapitre il n'est pas évident de résoudre le problème de production de déchet car c'est un phénomène qui est fortement corrélé avec la croissance démographique et l'urbanisation des villes.

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Rédigé et présenté par : KINGUE MOUDOUTE Albert Racel

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ANALYSE DE L'EVOLUTION DES MODES DE GESTION DES DECHETS SOLIDES URBAINS PAR LES MENAGES AU CAMEROUN ENTRE 2007 ET 2014

CHAPITRE II :

ANALYSE THEORIQUE DU CHOIX DU MODES DE
GESTION DES DECHETS SOLIDES URBAINS PAR LES

MENAGES

La littérature relative au comportement des ménages face aux choix du mode de gestion des DS est abondante et fait l'objet des polémiques. Même si l'analyse de ce comportement permet d'évaluer les déterminants du choix d'un mode efficace d'évacuation des déchets ménagers, il n'en reste pas moins que les résultats de cette analyse demeurent mitigé. Ayant pour fondement la théorie du choix social, plusieurs autres théories ont vu le jour en rapport avec ce sujet.

L'objectif de ce chapitre est de passer en revue les différents travaux en rapport avec le mode de gestion des déchets solides par les ménages. Pour ce faire deux sections dont la première sera consacrée aux travaux théoriques et la seconde aux différents travaux empiriques.

II.1. LES FONDEMENTS THEORIQUES DES MODES DE GESTION DES DECHETS SOLIDES

La mobilisation de quelques théories dans notre travail de recherche nous permettra de part et d'autre de montrer les relations entre les ménages et le choix des différents modes de gestion des déchets qu'ils produisent. Plusieurs approches peuvent expliquer notre travail de recherche, mais la fondamentale est celle la théorie des préférences révélées de Samuelson (1938) considérée comme une théorie néoclassique.

II.1.1. La théorie des préférences révélées

Les modèles économiques de la tradition néoclassique se fondent généralement sur les préférences individuelles des agents concernés et, rarement sur les préférences sociales. Ainsi, Samuelson a proposé en 1938 de fonder l'analyse des choix individuels sur l'observation des choix effectifs des agents économiques, plutôt que sur les hypothèses à priori portant sur les

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relations de préférence ou de fonctions de satisfaction hypothétiques. Il s'agit donc dans cette théorie de comprendre quelles relations de préférences correspondent aux choix observés et non plus de déduire d'un système d'axiomes sur les préférences, les choix qui peuvent en découler.

Samuelson (1938) a proposé de déduire les préférences des consommateurs en observant leurs choix. Plutôt que questionner les consommateurs sur leurs préférences, en leur proposant plusieurs paniers de biens possibles, la théorie des préférences révélées se limite uniquement à l'observation de leur comportement. Supposons que ces consommateurs soient des ménages ; Dans le mode d'évacuation des déchets à choisir, le ménage révèle ses préférences. Supposons que le ménage choisi d'évacuer ses déchets dans un bac à ordure plutôt que de les jeter dans la nature. Si le bien A coûte plus cher ou est aussi cher que le bien B, alors le consommateur révèle qu'il préfère le bien A au bien B. En supposant que ses préférences ne changent pas, il ne faut pas que lors d'un autre achat il révèle le contraire. Pour que son comportement soit cohérent, Samuelson (1938) propose « l'axiome faible des préférences révélées » suivant : Si A est préféré à B alors B ne doit pas être préféré à A dans une même situation de prix et de revenu. Avec cet axiome, la relation de préférence doit être asymétrique, de même qu'il réussit à déduire l'homogénéité de degré zéro de la fonction de demande et le signe négatif de l'effet de substitution.

u ( x )

Pour traiter le cas d'un nombre quelconque de biens Houthakker (1950) a l'idée toute naturelle de suggérer un renforcement itératif de l'axiome de Samuelson. Il propose alors l'axiome fort des préférences révélées suivant : soit RD la relation « directement préféré à » et

différents biens. Si ,alors ne doit pas être
directement préféré à . Avec cet axiome, la relation de préférence doit être acyclique.

Dans l'analyse économique il est courant de synthétiser le comportement du consommateur et

de décrire ses préférences au moyen d'une fonction d'utilité . Les choix de consommation

sont classiquement décrits par la maximisation d'une fonction d'utilité directe quasi concave dans un ensemble budgétaire satisfaisant la contrainte de revenu.

Dans ce contexte, un ménage effectue ses choix d'élimination des déchets solides afin de maximiser simplement son utilité sous contrainte de son revenu. Si le ménage choisit le mode A plutôt que le mode B, il révèle ainsi préféré le mode A au mode B. Les ménages font face à

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ANALYSE DE L'EVOLUTION DES MODES DE GESTION DES DECHETS SOLIDES URBAINS PAR

?max U(x, y)

p x p y ? R

1 ( ) ( )

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un prix pour bénéficier du service de collecte des ordures ménagères. En effet, même si les ménages ne paient pas directement pour bénéficier dudit service, ils le font indirectement via la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Dans ce contexte, on suppose qu'un prix payé par le ménage pour l'élimination de ses ordures ménagères existe, et est unique quel que soit l'alternative qu'il choisit par la suite. Au demeurant, s'il semble pertinent de penser que dans la gestion domestique des déchets ce qui influence plus l'utilité d'un ménage est le temps ou l'effort à consacrer à chaque mode d'évacuation (désutilité, sacrifice, coût d'opportunité), toute analyse qui vise à remplacer les prix par le temps ou l'effort aboutira à des difficultés d'analyses qui dépassent le cadre de ce travail.

sc

? ? ?

Ainsi, Selon Varian (2003), l'objectif du consommateur rationnel est la maximisation de son utilité, sous sa contrainte budgétaire R. Supposons qu'il se débarrasse des quantités et à

travers deux alternatives d'évacuation, son problème peut donc s'écrire sous la forme :

 

2

Avecla quantité de déchets déversée dans les bacs à ordures, la quantité déversée dans

les décharges sauvages et la quantité totale des déchets du ménage à évacuer. La résolution

de ce programme permet d'obtenir les quantités optimales et qui maximisent son
utilité.

Contrairement à la théorie néoclassique du consommateur où le ménage tire directement satisfaction du mode d'évacuation qu'il choisit, la nouvelle théorie du consommateur, impose aux ménages l'intégration d'autres paramètres à l'instar des caractéristiques des différents modes d'évacuation pour effectuer leurs choix.

II.1.2. La nouvelle théorie économique du consommateur de Lancaster

Selon la nouvelle théorie microéconomique du consommateur de Lancaster (1966), l'utilité est portée sur les caractéristiques ou les propriétés des biens, plutôt que directement sur les biens eux-mêmes. Ainsi, le bien n'est plus le principal argument entrant dans la fonction d'utilité du consommateur mais plutôt les caractéristiques contenues dans ce bien. Ce ne sont pas les

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biens en tant que tels qui fournissent de l'utilité aux consommateurs, mais leurs caractéristiques intrinsèques.

Les biens possèdent des caractéristiques objectives alors que les individus ont des préférences subjectives pour ces caractéristiques sources d'utilité du consommateur. Ainsi, lorsqu'on achète une voiture, ce n'est pas la voiture elle-même qui procure une satisfaction à son possesseur, mais les services rendus par tel modèle de voiture sous forme de confort, prestige, vitesse etc...

Ainsi, nous pouvons dire que l'utilité des ménages dans le cadre de la gestion des déchets ménagers n'est pas directement affectée par le choix d'une des alternatives d'évacuation des ordures ménagères, mais plutôt par les caractéristiques que possèdent ces différentes alternatives. Par exemple, celle de valoriser ses déchets, celle de la capacité à détériorer l'environnement, ou encore celle de la disposition finale des déchets (gérer soi-même ou confier ses déchets aux services de collecte)

En fait si, lors de l'activité de gestion des déchets, pour se débarrasser de leurs ordures les ménages choisissent tout en maximisant leur satisfaction de déposer leurs ordures soit dans les bacs à ordures (ou attendre le passage des camions ramasseurs), soit dans des décharges sauvages, soit de procéder au recyclage, ce qui influence en réalité leur choix et leur satisfaction ce sont les propriétés que possèdent les différentes alternatives d'évacuation.

Dans ce sens, un ménage qui intègre fortement les variables environnementales12 peut choisir de confier ses déchets à HYSACAM13 ou de se débarrasser de ceux-ci en les recyclant, plutôt que de les jeter dans des décharges sauvages. De plus, si le même ménage intègre la caractéristique « valorisation des déchets », il choisira alors finalement de les recycler plutôt que de les confier à HYSACAM. D'un autre point de vue, un ménage qui préfère gérer lui-même ses déchets14 sera enclin à les recycler ou à les déposer dans la nature, plutôt que de les

12 Et dont la caractéristique est la capacité à dégrader l'environnement.

13 On fait l'hypothèse ici que les modes de traitement des déchets produisent moins d'externalités négatives que les déchets ménagers déposés dans la nature.

14 Ici, la caractéristique est donc la « disposition finale des déchets »

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confier aux services de collecte. En outre, si le même ménage n'intègre pas la caractéristique environnementale, il décidera finalement de déposer ses déchets dans la nature.

A l'aube de la nouvelle théorie du consommateur de Lancaster, il existe une possibilité d'expliquer, de prévoir et d'influencer les choix d'élimination des ménages. Puisque, ces choix sont fonction de la perception qu'ont les ménages des caractéristiques des différentes alternatives.

Ici, les ménages font face à plusieurs alternatives d'évacuation de leurs ordures ménagères. A cet effet, Gourieroux (1989) souligne que la meilleure façon de décrire le comportement de l'individu face à plusieurs alternatives est de supposer que l'individu fait des choix rationnels, représentables par une fonction d'utilité aléatoire.

II.2. TRAVAUX EMPIRIQUES SUR LES MODES DE GESTION DES DECHETS SOLIDES ;

La mobilisation de quelques travaux empiriques dans notre travail de recherche nous permettra de part et d'autre de montrer les relations effectives entre les ménages et le choix des différents modes de gestion des déchets qu'ils produisent.

II.2.1. Travaux conduits à l'échelle internationale

Babio & Houssou (1996.) ont mené une étude dans quatre principales villes du Benin qui étudie avait pour objectif d'analyser les facteurs qui influencent le mode d'évacuation des DSM dans le nord du Benin à travers les exemples des villes de Parakou, Djougou, Kandi et Malanville. Dans les pays développés contrairement aux PED, l'élimination des déchets est un peu contrôlée. Les grandes villes d'Afrique se caractérisent par une faible collecte des DS variable d'une ville à une autre. A titre d'exemple on a 60% à Dakar, 56% Conakry, 55% à Abidjan, 36% à Ouagadougou, 10% à Dar-Es-Salam et au Benin 10%. Ces données sont corroborées avec les travaux selon lesquels 78% de la population du Benin rejetait ses ordures dans la nature. Or depuis l'avènement de la décentralisation au Benin c'est aux collectivités territoriales décentralisées que revient la charge prérogative en matière d'environnement, d'hygiène, de collecte et de traitement des déchets. Mais les quatre villes retenues pour notre étude rencontrent d'énormes difficultés à assurer la pré-collecte, la collecte et l'élimination

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des déchets produits par les ménages. En effet malgré l'existence des acteurs privés les ménages continuent d'évacuer plus leurs déchets dans le nature. Afin d'identifier les principales caractéristiques du mode d'évacuation des DSM dans les villes étudiées des analyses descriptives ont été effectuées. Le test de khi-deux a été utilisé pour apprécier l'existence ou non d'une relation statistiquement significative entre le mode d'évacuation et les variables retenues au seuil de significativité de 5%. Afin de déterminer l'impact réel de chacune des variables à étudier et d'identifier celles qui ont plus d'effet sur le mode d'évacuation des déchets, des analyses de régression logistiques ont été utilisées. Cette étude a abouti à plusieurs résultats :

? Le mode de gestion des déchets n'est pas fonction de la ville considérée. Le comportement des ménages en matière de gestion des déchets sont presque identiques d'un centre urbain à un autre.

? Dans l'ensemble des quatre villes le mode d'évacuation des déchets n'est pas très lié au sexe car aucun lien statistique n'a été décelé entre le mode d'évacuation des déchets et le sexe Pv= 0,737>0,05. En revanche dans la ville de Parakou révèle un lien très hautement significatif entre le sexe et le mode d'évacuation des déchets (Pv=0,000 <0,05) ; en effet les femmes ont une tendance plus élevée que les hommes (68,34%) à rejeter les déchets dans la nature à Parakou que dans les autres centres urbains (Djougou, Kandi et Malanville).

? Le mode d'évacuation des déchets n'est pas fonction de l'âge du chef de ménage PV= 0,580> 0,05). Par ville les résultats obtenus présentent quelques différences ; à Parakou un lien très hautement significatif a été détecté entre l'âge du chef de ménage et le mode d'évacuation des déchets. En effet les chefs de ménages âgés entre 15 à 32 ans (75%) puis de 33 à 44 ans plus que l'autre tranche d'âge 45 et plus ont une forte propension à évacuer dans la nature.

? Les enquêtes menées auprès de 585 chefs de ménages à Parakou, à Djougou, à Kandi et à Malanville au nord du Bénin révèlent que le mode d'évacuation des déchets est étroitement lié au niveau d'instruction des chefs ménages. En effet, à 100 % un lien associatif très hautement significatif a été observé entre l'évacuation des déchets et le niveau d'instruction des chefs de ménages au niveau global (P-Value = 0,000 <0,05). Il en est de même dans les villes de Parakou (P-Value = 0,035 <0,05) et de Djougou (P-Value = 0,001<0,05). Ainsi, plus les chefs de ménages sont instruits moins ils

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rejettent leurs déchets dans la nature. Toutefois, ces résultats ne sont pas vérifiés à Kandi (P-Value = 0,813>0,05) et à Malanville (P-Value = 0,291>0,05). En effet, dans ces agglomérations la quasi absence des structures de pré collecte est manifeste. Ainsi toutes les catégories socioprofessionnelles faute d'autres alternatives, évacuent leurs DSM directement dans la nature.

> L'évacuation des déchets dans la nature n'est pas liée à la taille des ménages.

> Le statut matrimonial des chefs des ménages n'a aucune influence dans le mode d'évacuation des déchets. En effet, qu'ils soient mariés, célibataires, divorcés ou veufs/veuves, les chefs de ménages ont une forte propension à évacuer leurs déchets directement dans la nature. Le test de khi2 réalisé n'a révélé aucun lien statistiquement significatif entre le statut matrimonial et le mode d'évacuation des déchets dans l'ensemble des quatre villes (P-Value = 0,564>0,05).

> Les résultats des travaux réalisés dans l'ensemble des villes étudiées révèlent que plus le revenu des chefs de ménages est élevé, plus le ménage évacue ses ordures par les structures de pré collecte

> Les locataires des maisons ont une forte propension à déverser directement leurs déchets dans la nature. En effet, les résultats des travaux effectués dans l'ensemble des villes de Parakou, Djougou, Kandi et Malanville montrent que plus les chefs des ménages sont propriétaires de maisons, plus ils s'abonnent aux structures de pré collecte de ramassage des ordures. Ainsi, un lien hautement significatif au seuil de 100 % a été observé entre le statut de résidence et le mode d'évacuation des déchets (P-Value = 0,000<0,05).

> Les enquêtes menées dans l'ensemble des villes de Parakou, Djougou, Kandi et Malanville révèlent à 100% des liens très hautement significatifs entre le mode d'évacuation des déchets et la catégorie socio-professionnelle des chefs de ménages (P-Value = 0,000<0,05). Les données permettent de souligner que les cadres de l'administration plus que les autres catégories socio-professionnelles (ouvriers qualifiés, manoeuvres, ménagères, producteurs, pêcheurs, commerçants, transporteurs, artisans et chefs religieux) évacuent leurs déchets solides ménagers par les structures de pré collecte.

> Le type de quartiers (haut standing, moyen standing et bas standing) a une influence dans le mode d'évacuation des déchets.

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Mukuku et al. (2018) ont mené une étude en république démocratique du Congo dont l'objectif était de décrire les caractéristiques sociodémographiques des enquêtés ainsi que la gestion des déchets ménagers dans la commune de Katuba à Lubumbashi, République Démocratique du Congo. En effet la gestion des déchets est la canalisation organisée et systématique des déchets à travers les voies pour s'assurer qu'ils sont éliminés avec attention à des garanties acceptables de santé publique et environnementale.

Cependant, une gestion adéquate ne peut être réalisée sans un plan de gestion des déchets bien conçu. Selon Rossel et Jorge, les stratégies de planification de la gestion des déchets devraient préconiser l'évitement de la production de déchets, l'utilisation de technologies plus propres, la promotion du recyclage et de la récupération des déchets, en utilisant un traitement approprié pour les déchets générés et l'élimination adéquate des déchets. Il y a un passage d'un système de gestion des déchets basé sur les décharges vers un système plus intégré. La gestion intégrée des déchets est considérée comme la clé du succès du traitement des ordures ménagères. Une bonne gestion des déchets solides implique la hiérarchie séquentielle de la réduction des sources, de la réutilisation, du recyclage et de l'élimination sûre. Les efforts de réduction des déchets ménagers à la source et au moyen de diverses techniques comme le recyclage, la réutilisation et le compostage déterminent le schéma de gestion des déchets optimal.

Des études empiriques sur l'impact du statut économique et social des ménages et les attributs des déchets ainsi que des préoccupations environnementales sur les pratiques d'élimination des déchets solides sont nécessaires pour améliorer la gestion des déchets solides au niveau des ménages en RDC en général et dans la ville de Lubumbashi en particulier où la problématique de la gestion de l'environnement est pertinente. La collecte des ordures ménagères constitue l'une des plus grandes difficultés que rencontrent les autorités urbaines. Ces difficultés se traduisent par une accumulation des ordures ménagères, la création de nombreux dépôts sauvages, la stagnation des eaux usées et pluviales dans de nombreux quartiers et le manque de la sensibilisation stratégique de la population.

Une étude descriptive transversale du 1er avril au 31 mai 2017 a été menée ; Elle a concerné les ménages de la commune de Katuba, où un échantillon de convenance a été tiré. Un total de 170 ménages avait été interrogé parmi lesquels 18 avaient refusé de répondre aux questionnaires, ce qui correspond à un taux de réponse de 89,4%. Les variables suivantes ont

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été retenues dans cette étude à savoir les caractéristiques sociodémographiques des enquêtés (âge, sexe, niveau d'instruction, occupation), les paramètres en rapport avec la gestion des déchets ménagers (utilisation des poubelles de stockage, mode de stockage, mode de traitement, mode de transport, rythme d'évacuation, valorisation), la connaissance des dangers dus à la présence des déchets ainsi que les propositions des enquêtés concernant la gestion des déchets (méthode de paiement des frais de collecte des déchets, vente des déchets recyclables, méthode de séparation de déchets). Les résultats suivants peuvent découler de ces travaux :

? Les caractéristiques sociodémographiques des répondants. Cent trente-deux (86,8%) répondants étaient de sexe féminin et le sexe ratio F/M de 6,6. L'âge moyen était de 35,4 #177; 13,2 ans (extrêmes : 18 et 79 ans) et 42,8% des répondants avaient un âge variant entre 20 à 30 ans. Soixante-deux virgule deux pourcent des répondants avaient un niveau d'étude secondaire, 18,4% ont un certificat d'étude primaire et 15,8% sont universitaires. Soixante-cinq virgule sept pourcent des enquêtés n'avaient aucune profession et 21,7% étaient commerçants.

? On observe des paramètres en rapport avec la gestion des ordures. Quatre-vingt-deux virgule deux pourcent (125/152) d'enquêtés avaient déclaré qu'ils utilisent des poubelles de nature diverse (sceau, sac, sachet) pour stocker leurs déchets ménagers solides. S'agissant du mode de stockage, 88,8% des répondants mélangent les ordures et seulement 11,2% effectuaient le tri des déchets en séparant les biodégradables des non biodégradables.

Une autre étude est celle (Amado, 2016) qui a évalué dans quelle mesure la mise en oeuvre des pratiques de GDS à Calabarzon en termes de réutilisation, collecte, réduction, recyclage, traitement et élimination finale des déchets. Les résultats ont révélé que les pratiques de gestion des déchets solides sont mises en oeuvre dans une large mesure. Parmi les pratiques, la collecte des déchets a obtenu la moyenne composite la plus élevée, en particulier en ce qui concerne la promotion des 3R (réduire, réutiliser, recycler) dans la collecte des déchets. Les chercheurs ont recommandé la mise en place d'un partenariat entre l'université et l'entrepreneur en recyclage (local et privé).

Diawara (2009) a réalisé une étude économique sur la demande des ménages pour l'amélioration des services municipaux d'élimination des déchets solides en Malaisie, les ménages étant l'unité d'analyse car ils sont les utilisateurs directs des installations

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d'élimination des déchets solides. Les résultats de l'étude montrent une forte influence de la perception et du facteur de distance sur le modèle de choix public pour les options d'élimination des déchets. Par la suite, ils proposent que le gouvernement tienne des consultations plus ouvertes avec le public afin de comprendre ses points de vue et ses besoins avant de tenter d'annoncer toute politique de gestion et d'élimination des déchets solides. Il est également démontré que les autorités doivent être plus transparentes dans la future proposition de technologie d'élimination des déchets afin de convaincre le public de leurs avantages, mais ne pas laisser le public deviner et présumer les aspects négatifs en raison du manque de connaissances et d'accès à l'information.

Diawara (2009) montre dans sa thèse que globalement les populations au niveau de vie élevé, résidant dans les immeubles d'habitation ou dans les villas de haut standing du noyau primitif, conditionnent leurs ordures dans des sacs ou des poubelles en attendant le passage des camions bennes de ramassage (80 %), tâches qui sont en général confiées aux domestiques (90 %) ou aux vigiles chargés de la surveillance des résidences et des villas. Ce sont ces derniers qui « sortent » les poubelles lors du passage des camions bennes dans ces îlots huppés du Plateau, alors que les immeubles du centre des affaires disposent de bacs collectifs qui ne sont généralement pas en proie au vol. Cependant pour les couches moins aisées, le conditionnement sera très sommaire à l'image de ce qui se fait à quelques encablures dans le secteur de Niayes-Tiocker : les poubelles sont généralement de fortune et stockées parfois à l'intérieur des concessions ou alors dehors, auquel cas elles sont agrémentées par les déchets des petits commerces attenants et exposées aux animaux errants (chiens, chats, nuisibles). Les distances moyennes parcourues par les populations pour présenter leurs poubelles sont généralement inférieures à 50 mètres, même en période d'irrégularité de la collecte.

Parrot et al (2009) ont montré qu'il existe une relation entre le niveau de vie et le ratio journalier. De nombreuses études ont également indiqué l'importance du mode de vie de la population, du type d'habitat, des habitudes alimentaires et de l'influence des saisons sur la quantité et la qualité des déchets produits (Aloueimine, Matejka, Zurbrugg, & Sidi Mohamed, 2006; Thonart, Diabate, Hiligsmann, & Lardinois, 2005). Cependant, la comparaison entre les différents ratios ne doit pas occulter les différences relatives aux périodes d'études, à la méthode d'évaluation du gisement, au lieu d'étude (à la source ou à la décharge), à

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l'échantillonnage pris en compte pour l'étude et à la durée de l'étude (Ngambi 2015). En fait, il n'y a pas de réelle normalisation, toute chose qui complexifie la comparaison.

II.2.2. Travaux conduits au Cameroun

Boubacar (2011) visait à évaluer la perception qu'a la communauté des stratégies et des défis de gestion des déchets solides municipaux dans la municipalité de Buea et le conseil municipal de Kanifing en Gambie. L'étude a révélé que les poubelles de collecte des déchets n'étaient pas réparties uniformément ; que les déchets n'étaient pas totalement éliminés aux points de collecte officiellement désignés ; que la plupart des gens utilisaient des sacs, des seaux en plastique, entre autres, pour le stockage des déchets ; alors que les déchets organiques étaient les plus générés (35%) et 41%} de déchets, dans les deux municipalités, Buea et Kanifing. L'étude recommande de fournir davantage de poubelles et de sensibiliser la communauté aux normes d'hygiène et d'assainissement et à l'importance du tri des déchets au point d'origine dans les deux municipalités

Manga et al (2008) entendent étudier les facteurs qui expliquent les comportements de gestion des déchets ménagers agricoles à Yaoundé. Les résultats indiquent que la taille des familles et l'accessibilité d'un quartier augmentent la probabilité d'avoir des infrastructures d'élimination des déchets par rapport au recyclage des déchets et/ou à leur élimination dans des aires ouvertes. D'autre part, l'éloignement des exploitations agricoles, le faible revenu agricole, l'accessibilité d'un quartier, la quantité totale de déchets produits et l'expérience agricole du chef de famille sont les déterminants du recyclage organique au niveau des ménages agricoles. Ainsi, afin d'éviter les amoncellements désordonnés d'ordures et d'encourager le meilleur choix en matière d'élimination des déchets, la distance entre les ménages et les poubelles devrait être réduite.

Ngambi (2015) dans sa thèse montre que le revenu du ménage a un impact significatif sur l'utilisation des bacs à ordures ; il montre également que les revenus des habitants, quel que soit leur lieu de résidence, permettent d'apprécier le niveau de vie des ménages. Pour ressortir les différences entre les classes socioéconomiques, nous avons pris comme indicateur le profil monétaire du ménage. Il s'agit essentiellement des revenus mensuels qu'un ménage peut avoir pour satisfaire les besoins vitaux de la famille En effet il essaie de classifier les ménages selon leur profil monétaire. En fonction des occupants adultes d'un ménage et les revenus des chefs

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de ménages (homme ou femme, homme et femme), cinq groupes socioéconomiques ont été déterminé :

? Les ménages très pauvres (5%) sont moins représentés mais très vulnérables. Les chefs de familles n'exercent aucune activité stable et rémunératrice de revenus. L'argent gagné occasionnellement provient des petits travaux (défrichage d'une concession, d'un champ, fouilles dans les chantiers de constructions, etc.). Ils vont se débarrasser sans gêne de leurs ordures dans la nature, du faite de leur habitat précaire étant nettement très éloigné des bacs ne sont pas desservis par Hysacam.

? Les ménages pauvres (36%) sont gérés par un chef de famille ayant un emploi précaire (gardien, jardinier, ménagère, etc.) ou une petite activité commerciale informelle (échoppe, caisse de cigarettes). On trouve aussi dans cette catégorie les agents de l'Etat. Le salaire des chefs de famille peut commencer à 28 440 F CFA représentant le SMIG et peut être plafonné à 100 000 F CFA ; Mais ce sont les ménages ayant le plus grand nombre de personnes. Cette catégorie commence à entrevoir le déplacement vers un bac à ordure. Mais continue nettement d'utiliser une décharge sauvage pour se débarrasser de leurs ordures

? Les ménages intermédiaires (19%) sont en majorité dirigés par des fonctionnaires moyens, des sous cadres du secteur privé et des travailleurs du secteur informel (petit commerçant, technicien, etc.). Leur ressource se trouve dans l'intervalle 101 000-250 000 F CFA.

? Les ménages moyens (28%) ne sont pas riches mais disposent de ressources suffisantes pour ne pas régresser dans la classe des ménages « intermédiaires ». Ils parviennent à satisfaire leurs besoins élémentaires mensuels sans pression dans la gestion. Dans le ménage où les deux parents ont un revenu minimum de 125 000 F CFA, les avoirs pécuniaires mensuels varient de 251 000 à 500 000 F CFA. ici la culture d'utilisation d'un bac à ordure est déjà encrée dans les moeurs ils vont de moins en moins déverser leurs ordures dans la nature.

? Les ménages riches représentent 15% des classes socioéconomiques dans la ville de Yaoundé. En dehors de leur milieu social courant (habitat haut standing), on les retrouve parsemés dans les autres types d'habitat. Ils ont des revenus supérieurs à 500 000 F CFA par mois et peuvent faire divers investissements et épargnes pour leur

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ANALYSE DE L'EVOLUTION DES MODES DE GESTION DES DECHETS SOLIDES URBAINS PAR LES MENAGES AU CAMEROUN ENTRE 2007 ET 2014

descendance sans contrainte. Ici la tâche de se débarrasser des ordures est confiée aux domestiques ou aux vigiles chargés de la surveillance des résidences et des villas.

Sotamenou (2012) dans son étude visait à identifier les variables explicatives qui influencent l'utilisation du compost au Cameroun d'une part et d'autre part, à déterminer les effets de ces variables sur chaque niveau de fertilisation. Les chercheurs ont constaté que les variables clés qui peuvent aider dans la formulation des implications politiques afin d'améliorer l'utilisation des engrais organiques au Cameroun sont : l'adhésion aux coopératives paysannes, les droits de propriété foncière, la culture des produits alimentaires et la distance entre le domicile et la ferme des agriculteurs. Il faudrait donc construire des stations de transfert pour la collecte et le stockage des déchets solides produits par les ménages vivant dans les basses terres. Cela allégera le fardeau des entreprises de collecte des déchets solides dans les zones inaccessibles et favorisera la vulgarisation et la promotion du compostage.

L'étude de Parrot et al.,(2008) donnent un aperçu de l'état de la GDSM dans la capitale du Cameroun, Yaoundé, et suggère des solutions possibles pour son amélioration. Le résultat a révélé que les distances et le manque d'infrastructures ont un impact majeur sur la collecte des déchets. Par conséquent, il est recommandé d'augmenter le nombre de poubelles à proximité des ménages. Par ailleurs, le recyclage doit être encouragé afin de réduire la quantité de déchets purs et de promouvoir l'intensification écologique de l'agriculture à Yaoundé. Sensibiliser davantage le public à la gestion des déchets domestiques, à l'assainissement urbain et au recyclage, alors les ménages devraient bénéficier du soutien des municipalités. D'autres recherches doivent être menées dans ce domaine.(Diawara, 2009; Manga et al., 2008), l'objectif de l'étude était d'analyser de manière critique la situation actuelle de la gestion des déchets au Cameroun en se référant particulièrement au cadre politique et aux rôles dévolus aux différentes parties prenantes dans la réalisation des objectifs spécifiques de gestion des déchets. Les résultats indiquent que les services de gestion des déchets solides sont rudimentaires, essentiellement la collecte et le déversement. La réglementation actuelle ne traite pas adéquatement de la manutention ou de l'élimination des déchets. A partir de ces résultats, la mise en oeuvre d'une gestion durable des déchets par la recherche de consensus, la consultation, l'encouragement et l'ouverture doivent être développés avant de maximiser le potentiel disponible pour la réutilisation, le recyclage et la valorisation des déchets au

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Cameroun. Une refonte radicale des systèmes politiques et réglementaires actuels est également nécessaire pour atteindre cet objectif.

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