Appréciation des services et intention de switch dans une institution du système financier décentralisé: application aux membres de la COOPEC AKIBA YETUpar Etienne MUMBERE KASUMBA Université Libre des Pays des Grands-Lacs ULPGL/Goma - Licence 2020 |
II2.2. Finance digitale, une pression sur la ville de GomaDans l'offre des services tant financiers que non financiers, les IMFs supportent d'importants coûts qui soient variables ou fixes. En poursuivant une inclusion financière de masse, les coûts sont indispensables, les IMFs ménagent aucun effort tellement que leur objet est d'offrir des services financiers aux exclus du système financier classique. Ces efforts se traduisent par le déploiement des réseaux d'agents et du Mobile Banking permettant des économies d'échelle considérables141(*). La manière la plus rapide de faire baisser les coûts variables consiste à adopter de nouvelles technologies qui accélèrent l'analyse des données client, diminuent les coûts des transactions, et facilitent dans la pratique l'usage des micro prêts par ces derniers142(*). L'avènement des technologies de paiement par téléphone mobile (grâce auxquelles les usagers peuvent recevoir et transférer des sommes de faible montant par le réseau de téléphonie mobile) peut potentiellement révolutionner l'accès aux services financiers. Certes, le taux de pénétration des téléphones mobiles est un phénomène mondial. Au-delà des services de communication standard, les téléphones mobiles présentent quatre caractéristiques qui transforment les transactions bancaires : (1) une vitesse accrue de la transmission des messages, (2) un niveau de fiabilité élevé, (3) des coûts faibles, et (4) la sécurité. Les évolutions numériques dans les technologies de l'information et de la communication (TIC) nécessitent un accès universel abordable, qui va au-delà des messages vocaux ou SMS (service de messages courts) transmis via des téléphones mobiles, comme le paiement mobile et l'Internet haut débit143(*). Tableau n°2.1. Accès aux TIC dans le monde, en Afrique subsaharienne, centrale et occidentale (données de 2016)144(*)
La lecture des éléments repris dans ce tableau montre que toutes les zones du monde ne sont pas équitablement couvertes par les technologies d'information et de communication, l'Afrique (centrale et occidentale) demeure le continent le moins couplé à la technologie, où seulement à peu près 1% de la population (statistique de 2016) a à sa disposition une ligne fixe à Haut débit, la grande partie possède un téléphone mais l'utilisation d'Internet n'est pas une coutume. Ce qui s'explique par la représentation graphique ici reprise : * 141 Agence Française de Développement AFD, Mettre la finance digitale au service du monde rural et agricole, Troisième rencontre des acteurs du « Club de la finance agricole et rurale, AGREENFI, Paris, 2018, p.4. * 142 M. GOLBERG et E. PALLADINI, Gestion du risque et création de valeur avec la Microfinance, Éditions ESKA, The International Bank for Reconstruction and Developpement, The World Bank, 2011, pp.171-175. * 143 Bilan Économique AFCW3, Promouvoir la révolution numérique en Afrique subsaharienne, quel rôle pour les réformes ?, Groupe de la Banque Mondiale, dossier spécial Mali, 2017, pp.8-12. * 144 Idem, p.10. |
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