Quand la violence impacte la relation soignant-soignépar Clara Kuntz iFMS Mulhouse - Diplôme d'Etat d'Infirmier 2019 |
VII) Cadre conceptuel1) La violence1.1) La définitionSelon l'association l'action sur la violence et intervention « La violence est une action par laquelle une personne tente d'établir un rapport de force avec une autre personne. La violence ne donne pas d'importance aux besoins et aux émotions de l'autre. La violence n'est pas une caractéristique d'un individu mais plutôt un moyen d'atteindre ses buts »16(*). Elle est alors décrite comme quelque chose qui permet d'obtenir ce que l'on souhaite. C'est un moyen pour se faire entendre, presque une méthode de communication. On comprend donc que la violence est secondaire à quelque chose, comme un besoin non comblé par exemple. Pour Françoise bourgeois, cadre de santé, les incivilités font aussi partie de la violence. Ce sont des comportements qui composent des situations d'agressivité. En effet, elle explique que « les incivilités sont de petites malfaisances faites d'impolitesse dont la répétition quotidienne rend pénible la vie en société »17(*). « L'agressivité qualifie aussi bien une conduite, un comportement, un sentiment, qu'un instinct. C'est l'expression d'une pulsion intérieure qui permet à l'individu de se relever et/ou s'adapter aux situations externes et/ou aux difficultés de l'environnement »18(*). Françoise Bourgeois explique que la violence peut débuter par le simple oubli de dire merci, ou l'interpellation d'une personne avec un vocabulaire grossier, en allant jusqu'au comportement menaçant. Elle rejoint alors la définition de l'association contre la violence et intervention en disant bien que « le comportement agressif peut être une réponse à la non satisfaction de nos besoins »19(*). Pour elle il s'agit d'une méthode qui permet d'obtenir de l'autre l'écoute, l'attention dont on a besoin. En effet, être face à une personne qui nous ignore ou qui n'entend pas ce qui nous voulons exprimer peut engendrer un sentiment d'incompréhension, pouvant même aller jusqu'au sentiment d'être humilié. Tout ceci est alors source d'une réaction violente, pouvant parfois cacher un sentiment ou une émotion. Le concept de violence et celui de l'agressivité peuvent parfois être perçus différemment. Pour madame Martel psychothérapeute il y a plusieurs différences. Une des différences concerne « le comportement avec le cadre »20(*). Elle explique que la violence est toujours quelque chose qui outrepasse les limites du cadre, alors que l'agressivité peut avoir lieu dans les limites fixées par le cadre. Elle rajoute aussi que la violence est une « rupture de la relation »21(*) avec autrui, à ce moment là l'autre devient « l'objet à détruire »22(*). Elle oppose cela à l'agressivité, en expliquant que l'agressivité est une recherche de contact avec l'autre. Il n'y a pas la volonté de détruire. Il est tout de même nécessaire de rappeler que le ressenti de la violence diffère selon les individus. Françoise Bourgeois explique que la violence est un comportement que chaque individu perçoit de manière différente. En effet, ce qui est ressenti d'une manière par une personne peut-être totalement considérée d'une autre façon par quelqu'un d'autre. Pour elle, cela dépend du « seuil d'indulgence, de son vécu familial, social »23(*). On remarque bien par là, que la violence est un concept qui se diffère selon chaque individu et qu'une même situation peut avoir un impact totalement différent suivant la personne qui en est victime. * 16 Association contre la violence et intervention. Qu'est-ce que la violence ? https://avif.weebly.com/quest-ce-que-la-violence.html. * 17 Bourgeois, F. Violences et soins. Définir et repérer les situations de soins sources de violence. La revue de l'infirmière n°217. Elsevier Masson. Janvier 2016. P 45-46. * 18 Ibid. * 19 Ibid. * 20 Martel, B. L'agressivité à l'opposée de la violence. http://pedagopsy.eu/agressivite_violence.html * 21 Ibid. * 22 Ibid. * 23 Bourgeois, F. Violences et soins. Définir et repérer les situations de soins sources de violences. La revue de l'infirmière n°217. Janvier 2016. P 45. |
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