5) Synthèse et question de
recherche.
Après avoir réalisé la confrontation
entre les recherches théoriques et l'étude de terrain, je peux
ressortir un certains nombres d'idées.
La définition de la violence ressors de mon cadre
théorique et de mes entretiens comme une atteinte physique, verbal,
matériel, ou encore économique. La violence est
considérée comme étant un moyen d'exprimer une
émotion, ou une difficulté. La réaction de violence est
secondaire à quelque chose comme un besoin non comblé par
exemple. Ce n'est pas juste pour faire mal à l'autre gratuitement.
Il ressort aussi de mon analyse que les infirmiers
recherchent le dialogue lorsqu'un patient est violent pour lui permettre
de s'exprimer et d'être compris dans ses revendications. Il est important
de dire aussi que face à la situation les individus réagissent
aussi en fonction de leur seuil de tolérance, de leur capacité
à faire face etc. Les réactions sont personnelles et
dépendantes des capacités de chacun. Face à une situation
source déstabilisante, des mécanismes de défenses et le
coping sont parfois mis en place par les soignants victimes de violence. Parmi
ces réactions qui permettent au soignant de s'adapter à la
situation il est ressortis de mes entretiens la mis en place de la fuite ou
l'agressivité. Plus étonnamment une soignante m'a parlé de
l'utilisation de l'humour pour rire de la situation une fois celle si
stabilisée. Cela permet d'évacuer les sentiments négatifs
qu'à engendré la violence.
La violence change parfois la manière qu'à le
soignant d'aborder le patient. Le fait que le soignant devient
« froid » et « distant » ressort. La
victime garde à l'esprit que cette personne a été
violente, et que par conséquent elle peut être capable de
recommencer. La relation devient alors plus fonctionnelle que de
civilité. Les soins sont toujours réalisés avec le
même sérieux mais l'échange va rester strictement dans la
nécessité du soin. Cependant, la violence n'a pas le même
impact sur chaque soignant. La manière dont le soignant perçoit
la situation est totalement subjective et personnel. Certaine personne vont
trouver les ressources nécessaires pour que la violence ne les impactent
pas, ou très peu.
La violence peut engendrer des sentiments comme la
colère, la peur, l'humiliation etc. Tout cela peut-être source de
stress. Le stress peut entrainer un sentiment d'épuisement
professionnel. Des atteintes d'ordre personnelles ont aussi été
mises en lumière. Le soignant est avant tout un être humain, alors
même si il ne doit pas oublier qu'il représente l'image de
l'hôpital et que la personne violente ne s'adresse pas à lui en
tant qu'individu, il est quand même le soignant qui reçoit les
insultes, ou les coups. Cependant, les atteintes de la violence
dépendent des ressources de la personne à y faire face et
à passer outre.
Face à la violence, ressort l'idée de la
gestion en équipe. Le soignant ne doit jamais rester seul face à
ses difficultés. Les autres membres de l'équipe est une ressource
précieuse pour le soignant victime.
De ce cheminement une idée a particulièrement
retenu mon attention. Il s'agit de l'utilisation de l'humour par le soignant
pour passer outre la violence et se défaire des émotions
négatives qu'elle a créé. Cela m'a alors amené
à me poser la question de recherche suivante ;
En quoi l'humour du soignant permet-il de dépasser les
conséquences de la violence pour permettre le maintien de la relation
soignant-soigné initiale ?
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