Quand la violence impacte la relation soignant-soignépar Clara Kuntz iFMS Mulhouse - Diplôme d'Etat d'Infirmier 2019 |
2) La relation soignant-soigné2.1) DéfinitionD'une part la relation se définit dans le dictionnaire Le Robert comme « tout ce qui dans l'activité d'un être vivant implique une interdépendance, une interaction dès lors qu'une modification de l'un entraine une modification de l'autre ».69(*) D'autre part, la relation soignant-soigné se définit d'après monsieur Curchod, comme étant « une rencontre singulière et unique, elle relève de la prise de conscience de la présence de l'autre »70(*). Il existe différentes formes de relation. Telle que la relation dite de civilité s'inscrit dans la recherche d'un échange convivial, agréable. Elle nécessite un climat respectueux dans lequel une relation spontanée peut s'établir. Il existe aussi la relation dite fonctionnelle permet au professionnel de pouvoir recueillir des informations sur les patients. Cela permet une connaissance précise du patient à un moment donné afin d'adapter au mieux les soins. On peut aussi évoquer la relation aidante. Cette forme de relation répond aux besoins d'une personne. Cela demande au soignant de pouvoir recevoir les émotions d'un patient et d'y répondre de manière ajustée. 2.2) La relation de confianceLa confiance est selon madame Mazaro, philosophe, « l'idée que l'ont peut se fier à quelqu'un ou à quelque chose. [...] On remet, en effet, quelque chose de précieux à quelqu'un en se fiant à lui et en s'abandonnant ainsi à sa bienveillance et à sa bonne foi »71(*). L'auteure expose la confiance comme un concept essentiel pour un individu tout en étant potentiellement source de déception. C'est bien ce qu'elle nous explique dans son ouvrage en disant de la confiance qu' « Elle est fondamentale car, sans confiance, il serait difficile d'envisager l'existence même des relations humaines - des rapports de travail jusqu'à l'amitié ou bien l'amour. Sans confiance, on ne pourrait même pas envisager l'avenir et chercher à bâtir un projet qui se développe dans le temps. [...] Mais la confiance est aussi dangereuse, car elle implique toujours le risque que le dépositaire de notre confiance ne soit pas à la hauteur de nos attentes ou, pire encore, qu'il trahisse délibérément la confiance que nous lui faisons »72(*). La confiance permet à chacun de se situer et de gérer les événements qui vont découler de la relation ou de l'échange avec l'autre. Nous avons conclu un certain accord avec un individu en lui accordant notre confiance.C'est bien ce qu'affirme Madame Mazaro, lorsqu'elle dit que « conclure une alliance ou promettre quelque chose, [...], est une manière de rendre prévisible et maîtrisable le futur, soit parce que l'on s'engage envers un tiers à faire quelque chose, soit parce que quelqu'un nous assure de sa parole »73(*). On peut donc dire que la confiance en l'autre rassure. Accorder notre confiance en quelqu'un c'est croire en ce qu'il dit, en ce qu'il fait, ne pas douter de ses compétences et de sa bonne volonté. Un soignant qui a gagné la confiance du patient qu'il prend en soins à alors d'une certaine manière favorisé la coopération de ce dernier. Il s'agit alors de l'alliance entre deux personnes, dont parle l'auteure. Une forme de contrat dans lequel on invite l'autre à nous croire. Cependant cela demande un réel investissement, car la personne attend quelque chose de nous. Si d'une manière ou d'une autre nous la décevons, si elle se sent trompée, nous risquons de perdre notre crédibilité. Elle doutera de nous, de nos compétences, de la réalité de nos volontés vis-à-vis d'elle, et c'est tout un lien qui peut-être définitivement rompu. * 69 Le robert, La relation. https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/relations/67845 * 70 Curchod, C. Relations soignants-soignés : prévenir et dépasser les conflits, Elsevier Masson, Année 2009 p.120-129 * 71 Mazaro, M. Qu'est ce que la confiance ? Année 2010. p 53 à 63. https://www.cairn.info/revue-etudes-2010-1-page-53.htm * 72 Ibid. * 73 Ibid. |
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