2-4- Problématique
L'évaluation est devenue aujourd'hui une «
calamité sociale » car surtout celle chiffrée est partout et
apparait dans tous les domaines (Hadji, 2012). Elle est à la fois une
« menace individuelle » et une « menace sociale » (Antibi,
2007). Etant présente dans tous les domaines, l'évaluation, sous
ses différentes formes a envahi particulièrement l'enseignement
supérieur. Les étudiants sont évalués selon
différentes modalités et formes d'évaluation. Selon
l'arrêté rectoral n°072-10/UAC/VR-AAIP/SEOU du 10
décembre 2010 portant règlement pédagogique de l'Institut
National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport (INJEPS) les
étudiants sont évalués non seulement individuellement (de
façon écrite, orale ou pratique dans les sports individuels) tout
au long de leur scolarité mais aussi collectivement (de façon
écrite, orale ou pratique dans les sports collectifs) et ce, à
l'occasion de leurs travaux personnels, ou examens. Nous avons des
contrôles continus (25%), des examens partiels (25%) et des examens
terminaux (50%) au premier cycle et contrôles continus (50%) et des
examens terminaux (50%) au deuxième cycle selon le quota horaire de
l'Elément Constitutif de l'Unité d'Enseignement (ECUE). Selon
Hadji s.d. l'évaluation a trois grandes dérives : l'obsession
génératrice de stress, l'impérialisme de la quantification
et l'endoctrinement idéologique. L'obsession génératrice
de stress est relative à l'omniprésence tyrannique de la notation
: premier agent stressant à 39% selon un sondage CSA). Cette meme
thèse est soutenue par Faurie, Thouin & Sauvezon, 2019
; Mimeault, 2018 ; Doron et al, 2013 ; Boujut et al, 2009 ;
Muirhead & Locker, 2007 ; Metboon,
2006 ; Lafay, Manzanera, Papet, Marcelli, & Senon, 2003 ;
George, 2002 ; Reveillère, Nandrino, Sailly, Mercier, & Moorel,
2001).
Par ailleurs, on remarque une augmentation en moyenne du
stress au fil de la scolarité, (22% des élèves de
maternelle sont stressés, 29% à l'école
élémentaire, 32% des collégiens, 42% des lycéens)
selon un sondage CSA cité par Ludmilla, (2015). Plus
précisément, une étude réalisée en Roumanie
par Clinciu, Cocorada, Pavalache-Ilie, & Rodica en 2008 met en
évidence une comparaison d'évolution du stress en fonction du
niveau d'étude au secondaire. En effet, les résultats de cette
étude révèlent d'une part que les évaluations
certificatives au niveau macro de l'enseignement induisent plus de stress que
celles du niveau micro. D'autre part, au même niveau macro
d'enseignement, l'examen de baccalauréat à la fin du cycle
secondaire supérieur a des conséquences plus stressantes que
l'examen national de capacité à la fin du cycle secondaire
inférieur. Ces données montrent que le niveau du stress augmente
au fur à mesure que niveau d'étude augmente aussi dans
l'enseignement secondaire.
Mais cette augmentation du stress au fil de la
scolarité observée dans le système éducatif
scolaire reste elle la même dans le système universitaire ?
Une étude comparative réalisée chez 124
étudiants de première et de deuxième année du
premier cycle universitaire des études en Psychologie face à
l'examen de statistique à venir par Hellemans, docteur en sciences
psychologiques de l'Université Libre de Bruxelles (ULB) en 2009 a
conduit à la conclusion selon laquelle on observe une différence
de stress perçu et d'anxiété-état entre les
étudiants des deux années sans qu'une différence de stress
perçu dans la vie en général ou
d'anxiété-trait (dans la vie en général) ne soit
mise en évidence entre ces deux groupes d'étudiants ».Ainsi
le niveau de stress et d'anxiété-état des étudiants
de la première année est plus élevé que celui des
étudiants de la deuxième année. Il existe donc une
contradiction de l'évolution du niveau de stress suivant le niveau
d'étude selon que l'on soit dans le système secondaire ou soit
universitaire. Le niveau de stress augmente au fil de la scolarité dans
l'enseignement secondaire et diminue au fil de la scolarité au niveau
universitaire. La question qui se pose donc est de chercher à comprendre
les réelles causes de cette variation de stress des examens dans les
deux systèmes (scolaire et universitaire) Plusieurs travaux sont
réalisés et publiés sur la problématique du stress
ressenti lors des examens terminaux sur les étudiants de l'INJEPS (Edoh,
Biga, Tohossi & Assogba, 2019). Cependant, très peu de ces documents
ont objet d'une comparaison spécifique de stress ressenti ni par les
étudiants des différentes promotions d'un même cycle, ni de
cycles différents d'un même département ni de
départements différents à l'INJEPS.
Si le stress diminue au fil des années chez ces
étudiants de l'Université Libre de Bruxelles (ULB), il nous faut
demander si ces données seront-elles vérifiées chez les
étudiants en fin des cycles de la Licence et du Master STAPS de
l'INJEPS.
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