CHAPITRE 1 :
INTRODUCTION
Au lendemain de la création de l'Organisation de
l'Unité Africaine (OUA) après la conférence d'Addis-Abeba
en mai 1963, l'Afrique a décidé de prendre en main son
développement économique, politique et social. Ce sentiment
panafricain s'est intensifié après la naissance de l'Union
Africaine (UA), le 9 juillet 2002 à Durban, en Afrique du Sud. Cinquante
ans plus tard, en lieu et place de la Communauté économique
Africaine (CEA), objectif majeur de l'UA, le continent est le
théâtre des ballets de Plusieurs communautés
économiques régionales (CER). Malheureusement, en dépit du
foisonnement des CER et de la multiplicité des accords, l'Afrique ne
parvient pas à la réalisation de cette ambition de la
création du vaste marché continental. Car les CER et les Etats
sont souvent animés par un sentiment protectionniste excessif ou parce
qu'ils ne perçoivent pas les enjeux ou ne voient pas la
nécessité de coopérer du fait de la pauvreté de
l'Afrique et qu'elle est constamment l'objet d'instabilité politique et
socio-économique et bien d'autres fléaux. C'est dans ce contexte
que des États, de par la proximité frontalière ou par des
liens historiques ou économiques, entretiennent des relations
privilégiées dans divers domaines à travers le
mécanisme de coopération afin d'aboutir à une
intégration économique ou de renforcer les liens existants. C'est
le cas de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, deux États
frontaliers de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA), qui entretiennent des relations de coopération depuis plusieurs
années à travers le Traité d'Amitié et de
Coopération (TAC) signé, le 29 juillet 2008.
L'objet de notre étude est l'analyse des
déterminants de la dynamique des échanges
ivoiro-burkinabé. Car l'intégration économique a un effet
significatif sur les échanges bilatéraux.
La portée de la recherche se limite aux flux
bilatéraux des marchandises des pays de l'échantillon. Les
indicateurs de la qualité des institutions ont été
analysés mais exclus des estimations. On n'abordera pas non plus les
calculs économétriques de la détermination de l'indice
composite d'engagement (ICE) dans l'intégration économique mais
on utilisera les résultats des laboratoires (Ferdi) plus outillés
pour faire nos analyses. Concernant la convergence macroéconomique,
l'approche économétrique a été omise même si
les approches récentes en économétrie spatiale à
travers la méthode de Markov pour l'analyse de la convergence
donneraient plus de pertinence à l'étude (Le Gallo, 2004).
Afin d'atteindre les objectifs de cette étude, nous
avons organisé la recherche autour de cinq (5) chapitres : chapitre
1 : Introduction ; chapitre 2 : Revue de la
littérature ; chapitre 3 : Méthodologie ; Chapitre
4 : Analyse des données et des résultats ; Chapitre
5 : Conclusion générale et implications.
1.1 . Choix du
sujet
Notre sujet s'inscrit dans un contexte post-crise,
c'est-à-dire la reprise des relations bilatérales
socio-économiques et politiques entre la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso, rompues à la faveur de la crise militaro-politique de 2002
survenue en Côte d'Ivoire. Cette crise qui a duré huit (8) ans a
indubitablement affecté les relations bilatérales et le commerce
extérieur (diminution des importations et des exportations). En plus, le
Burkina Faso est un pays enclavé, essentiellement agricole et se
démarque de la Côte d'Ivoire qui est un Etat côtier,
présentant un tissu industriel relativement développé. Le
Traité d'Amitié et de Coopération ivoiro-burkinabé
né de l'Accord politique de Ouagadougou intervient pour restaurer les
relations économiques, politiques et sociales entre les deux Etats. Par
ailleurs ce choix a été fait parce que nous disposons des
données fiables pour apprécier les flux commerciaux
bilatéraux et les déterminants de l'intégration
économique.
Nous pensons être capables de traiter ce sujet dans la
mesure où nous sommes titulaires d'un Master 2 de recherche en
Géographie. La littérature est assez suffisante pour nous
permettre de comprendre le sujet et d'en dégager les différentes
orientations. La littérature est issue des instituts de recherche (CRDI,
FERDI) et des sites officiels de la CEDEAO, l'UEMOA, la BCEAO la BAD, la Banque
mondiale (BM), FMI, OMC, CNUCED. Nous avons consulté des ouvrages
généraux, des ouvrages spéciaux, des articles, des
thèses et des rapports. Ces différents documents
présentent l'intégration économique comme étant une
réponse à des impératifs socioculturels, politiques et
économiques. Plusieurs auteurs montrent l'impact de l'intégration
économique sur le commerce extérieur à travers des
modèles économétriques. Enfin, les sites officiels et les
instituts de recherches donnent des chiffres sur les déterminants du
commerce international à savoir les exportations, les importations, le
produit intérieur brut (PIB courant), le produit intérieur brut
par habitant (PIB/H), l'inflation, la distance entre les capitales, la
population totale des pays, la qualité des institutions etc.
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