SECTION 2 : LES ENJEUX
DU TRAITE D'AMITIE ET DE COOPERATION ENTRE LA COTE D'IVOIRE ET LE BURKINA
FASO
La section 2 de ce chapitre présente la
corrélation entre l'APO et le TAC d'une part, et la
nécessité d'adapter le TAC ivoiro-burkinabé aux mutations
interne et aux changements géopolitiques actuels.
2.1 . Le
Traité d'Amitié et de
Coopération Ivoiro-burkinabé comme une
réponse aux conséquences de la crise identitaire ivoirienne
L'analyse du préambule démontre que le TAC est
effectivement une réponse aux conséquences de la crise
identitaire survenue en Côte d'Ivoire (Page 2 du Traité
d'Amitié et de Coopération, en abrégé TAC par la
suite). Il s'agit ici de resserrer les liens de fraternité et de
solidarité ivoiro-burkinabé et de consolider la
coopération. L'enjeu majeur ici, s'explique par le fait que
l'économie de la Côte d'Ivoire fonctionne grâce à la
main d'oeuvre burkinabé et le Burkina Faso ne peut participer au
commerce mondial que par l'ouverture géostratégique que lui offre
la nation ivoirienne. Dans ce contexte, nous pouvons donc déduire que le
TAC est une condition de développement mutuel. Les enjeux panafricains
sont visiblement présents dans l'esprit du 6ème
chapitre de l'APO de 2007 portant sur l'intervention mutuelle des pays
africains dans les enjeux de leurs voisins. Ainsi, le TAC ne saurait-il exister
sans une Côte d'Ivoire unie par l'APO. Les articles 3, 4, 5, 6 et 7
montrent l'importance politico-diplomatique. Cette importance est une
réponse aux conséquences négatives des crises
diplomatiques, générées par le conflit identitaire
ivoirien, entre les autorités ivoiriennes et burkinabés. Le titre
III définit le cadre institutionnel de la coopération. Des
articles 8 à 21, sont énoncés, la conférence au
sommet des Chefs d'Etats (articles 8 à 12) et les rencontres
ministérielles sectorielles (articles 13 à 16). D'autres
rencontres sont prévues par le TAC en ses articles 17 à 19.
Enfin, le titre IV du TAC, mentionne les dispositions diverses et finales. Les
conditions dans lesquelles les accords émanant du TAC seront conclus
dans les articles 22 à 26, sont évoquées: « Tout
différent relatif à l'application et à
l'interprétation du présent Traité sera résolu par
voie diplomatique » (article 24, Page 7 du TAC).
2.2 . Adapter le
Traité d'Amitié et de Coopération aux mutations
socio-économiques, institutionnelles et
géopolitiques actuels.
Le TAC, même s'il découle de l'APO, ne manque pas
de prendre en compte d'autres aspects. Car l'intégration
économique sous régionale demeure un défi commun dans
l'espace UEMOA. Ainsi, le titre I du TAC précise les objectifs et
principes du traité (Article 1). Il s'agit de la concertation
permanente, d'une coopération ivoiro-burkinabé
privilégiée, de l'intégration africaine, du
bien-être des peuples des deux pays. Les principes prônent la
non-agression et l'indépendance politique mutuelle. Il s'agit
également d'assurer la libre circulation des personnes et des biens. Il
s'agit de garantir le droit d'établissement et de séjour, et le
bon voisinage des peuples. Nous voyons ainsi que le titre 1 du TAC s'inscrit
dans la droite ligne de l'APO de 2007.
Le titre II identifie les domaines de la coopération
ivoiro-burkinabé. Cela se justifie à travers les articles 3, 4,
5, 6 et 7, qui précisent premièrement les domaines
politico-diplomatiques, l'intégration régionale en
deuxième lieu, en troisième lieu la coopération
économique, en quatrième lieu la coopération scientifique
et culturelles, et enfin en cinquième lieu, la coopération
judicaire.
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