I.2.2.1.9. Le phonèmee?
Le statut phonologique que de ce segment provient des
oppositions suivantes :
e?/i? : déjà envisagé dans i?/e?
e?/?? : bjeÌ? « tomber » /
bj?ì? « foie »
Le phonème /e?/ se réalise comme
voyelle nasale antérieure non-arrondie, mi- fermée, soit [e?].
I.2.2.1.10. Le phonèmeu?
Son identité phonologique provient des
oppositions ci-dessous :
u?/?? : suì? « sentir » /
s?ì? « accepter »
u?/o? : suì? « jeûne »
? soì? « seau »
Le phonème /u?/ se réalise comme une
voyelle nasale postérieure, fermée, arrondie, soit [u?].
I.2.2.1.11. Le phonèmeo?
Les oppositions suivantes ont permis son
identification :
o?/u? : déjà envisagé dans u?/o?
o?/?? : soì? « seau » /
s?ì? « coeur »
Le phonème /o?/ se réalise comme une
voyelle nasale postérieure, mi- fermée, arrondie, soit [o?].
I.2.2.1.12. Le phonème ??
Le statut phonologique du phonème /??/ ressort des
rapprochements faits ci-dessus à propos de /i?/, /e?/ .
Le phonème /??/ se réalise comme une
voyelle nasale, antérieure, étirée, mi- ouverte, soit
[??].
I.2.2.1.13. Le phonèmea?
Son identité phonologique provient des
oppositions suivantes :
a?/?? : déjà envisagé dans ??/a?
a?/?? : ?aì? « long » ?
???ì « qui »
Le phonème /a?/ se réalise comme une
voyelle nasale, centrale, étirée, ouverte, soit [a?].
I.2.2.1.14. Le phonème??
Les oppositions ci-dessus faites à propos de
/u?/, /o?/ ont permis de ressortir son statut phonologique.
Le phonème /??/ se réalise comme une
voyelle nasale, postérieure, arrondie, mi- ouverte, soit [??].
Remarques :
(a) Après ces oppositions, nous avons
remarqué que le parler de Niarala compte quatorze voyelles dont sept
orales et sept nasales. En effet, ces voyelles nasales ne sont pas des voyelles
nasalisées mais plutôt des nasales car nous avons constaté
plusieurs fois que ces voyelles apparaissent devant des consonnes orales.
Ainsi, nous pouvons affirmer que toutes les quatorze voyelles sont les
phonèmes de la langue, ce sont les phonèmes de base.
(b) Nous avons remarqué qu'il y a certaines
voyelles de ce parler qui se réalise « doubles »
dans certains mots. Cette réalisation n'est pas contextuelle. Il est
donc impossible de définir les conditions dans lesquelles elle
s'opère. Ce dédoublement fait partie des possibilités de
ce parler. En effet, il existe et se retrouve spontanément chez les
locuteurs.
Une voyelle double ne s'oppose pas
forcément à une voyelle unique ; mais les
dédoublées s'opposent entre elles :
aa/ee ?aìaì « ombre,
double » / ?eìeì « courge »
aa/?? ?aìaì « ombre,
double » / ??ì?ì « filet »
oo/aa buÌuÌ
« chair » / baÌaÌ
« mère »
(c) Nous avons préféré
l'expression « voyelles ?doubles? » à «
voyelles longues » parce que dans la prononciation des lexèmes
comportant ces voyelles dites « doubles », nous observons
distinctivement deux phonèmes, bien que ceux-ci et leurs tons soient
identiques. Il s'agit donc de deux syllabes. Pour prouver cette affirmation,
nous avons identifié quelques cas où les deux voyelles identiques
portent deux tons différents.
boÌoì
« excrément »
baÌaì
« chèvre »
?iÌiì « âme,
vie »
s??Ì?ì? « coeur »
Nous pouvons dire pour terminer que ce type de
voyelles doubles dont nous venons de discuter dans la remarque (b) ne
dépend pas de contexte.
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