I.2.1.2. Définition
En linguistique,le terme de ton, souvent
employé comme synonyme d'intonation, doit être
réservé aux variations de hauteur (tonhaut, moyen, bas) et de
melodie (contourmontant, descendant, etc.) qui affectent une syllabe d'un mot
dans une langue donnée.
Il permetd'établir au niveau des
unités qui le portentdes différences de hauteur. En
conséquence, nous essayons de définir le tonème comme
étant la hauteur relative pertinente de la voix qui permet de distinguer
plusieurs signifiés pour une seule et même séquence de
consonne et de voyelles.
I.2.1.3. Classification
Au total deux tons :
Deux tons ponctuels, ou registres (2 niveaux
pertinents) :
· Le ton ponctuel haut (H)
· Le ton ponctuel bas (B)
« Les tons ponctuels consistent en une
utilisation phonologique des niveaux de hauteur, sans variation pertinente de
la hauteur à l'intérieur de chaque niveau... »
(Pierre Martin (1983), p. 53).
Au regard de ce qui précède, nous pouvons
affirmer que le parler de Niarala est un parler qui a deux tons ponctuels comme
certains parlers mandingues de Côte d'Ivoire.
Remarques sur les occurrences
tonales
Selon notre analyse, nous avons pu constater que les
registres haut et bas sont les deux tons du parler de Niarala. Deux tons
seulement sur un corpus de 1139 items.
Ces observations achèvent la
présentation des tonèmes. Cesunités, combinés aux
voyelles forment les mots du parler de Niarala.
I.2.2. LES PHONÈMES VOCALIQUES
I.2.2.1. Identification
I.2.2.1.1. Le phonème i
Le statut phonologique de [i] ressort des
oppositions ci-après :
i/e : fiìriì « se
tromper » / feìreì
« vendre »
biìriì «s'abaisser» /
beìreì « encore»
i/? : tiì?iì
« propriétaire » / t?ì??ì
« main »
fiìriì « se
tromper » / f?ìr?ì « libre,
satisfait »
Le phonème /i/ se réalise comme une
voyelle orale antérieure étirée, de fermée, soit
[i].
Signalons tout de même que /i/ a une réalisation
contextuelle. En effet, elle se réalise comme la semi-voyelle [j] devant
une autre voyelle.
Exemples : bj?Ì « tout,
entier », bjaÌ « mensonge », bjeÌ?
« tomber », bj??ì
« foie ».
Seulement, nous n'avons aucune opposition sous cette
forme. Ce qui ne nous empêche pas de conclure que [i] et [y] sont deux
réalisations phonétique d'un seul phonème /i/. [i] et [y]
sont par conséquent les allophones du phonème /I/. Ils sont en
distribution complémentaire (DC), c'est-à-dire que l'un apparait
là où l'autre n'apparait jamais. C'est ce qu'on nomme variation
contextuelle. Il y a un processus phonologique :
[j] / lorsqu'il précède une autre
voyelle
/i/
[i] / partout a ailleurs.
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