Chapitre II : La syntagmatique
En dehors des rapports d'opposition qu'entretiennent entre
elles les unités dépourvues de signification, il existe un autre
type de rapports, dits syntagmatiques, essentiellement rendus par les
contrastes existant entre ces unités qui forment les lexèmes.
Un parler n'est pas seulement
caractérisé par ses unités phonologiques. La façon
qu'ont ces unités de se grouper pour former des mots est aussi
cruciale.
L'étude syntagmatique se consacrera donc
à mettre en exergue les diverses distributions des unités
identifiées comme faisant partie du système phonologique de la
langue. Il s'agira en effet de voir, par exemple, ceux des phonèmes qui
« n'apparaissent que dans un contexte phonique précis ou
à une position donnée de la syllabe, de la racine ou du mot
(position initiale, médiane, finale après consone, après
voyelle etc...) »(Ursula Wiesemann et autres 1988 : 71).
En d'autres termes, il faut étudier
« les conditions d'apparition des traits phonologique,
phonèmes ou caractéristique prosodique, dans le cadre de
l'unité sémantique (mot ou signe) pris comme
base ». (André Martinet 1956 : 90). Mais
entre les unités phonologiques et le mot - entendons le mot
phonologique - il y a la syllabe, unités immédiatement
au-dessus du phonème.
II.1. DEFINITIONS : LA SYLLABE ET LE MOT
PHONOLOGIQUE
II.1.1. LA SYLLABE
La notion de syllabe est difficile à fixer.
En effet, on ne saurait avoir une définition standard véritable
sur la foi des faits matériellement observés et observables dans
la structure, variée, des langues naturelles. Par exemplecelle que nous
propose WIESEMANN et les autres (1988, page 57), ne s'applique que
partiellement au parler de Niarala.
« On peut caractérise la syllabe comme une
unité de séquence de séquence sons comprenant au moins un
centre de syllabe qui en est le sommet ou le noyau. Généralement,
le centre de syllabe est une voyelle. Mais les nasales [m, n, ?] et les
liquides [l, r] fonctionnent parfois comme noyaux ou centresyllabe. [...],
Outre ce noyau, la syllabe comporte : une marge pré
nucléaire constituée par au moins une consonne qui
précède la voyelle nucléaire. [...].»
Alors, eu égard à ce qui
précède, et en nous limitant rigoureusement à notre
corpus, nous tenterons de définir la syllabe comme une unité de
son (voyelle ou nasale) portant un ton, ou une unité de séquence
de sons ayant une voyelle qui porte un ton.
Cette définition, primo, nous permet
d'identifier les divers types de syllabe qui composent les du parler de
Niarala, secundo, nous oblige à reclasser les unités
phonologiques du parler par rapport à la perspective syntagmatique.
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