WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Actions communales et développement territorial dans la commune d'Abong-Mbang, région de l'est-Cameroun


par Junior Cédric Darrel MPELE
Institut National de la Jeunesse et des Sports -Yaoundé - Master 2 2020
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Paix-Travail-Patrie

*********

INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

*********

DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'ANIMATION, DES LOISIRS ET DE L'EDUCATION CIVIQUE

**********

DEPARTEMENT D'ANDRAGOGIE

**********

 

REPUBLIC OF CAMEROON

Peace-Work-Fatherland

*********

NATIONAL INSTITUTE OF YOUTH AND SPORTS

*********

DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION, LEISURES AND CIVIC EDUCATION

*********

DEPARTMENT OF ANDRAGOGY

*********

ACTIONS COMMUNALES ET DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA COMMUNE

D'ABONG-MBANG (REGION DE L'EST-CAMEROUN) 

Mémoire rédigéet présenté en vue de l'obtention du Diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation (D.C.P.J.A)

Filière: Sciences Humaines et Sociales Appliquées à l'Education Permanente

Par 

Junior Cédric Darrel MPELE

Licence en Science Politique

Sous la direction de

Bernard KONTCHOU

Docteur ès Sciences Economiques

Conseiller Principal de Jeunesse

et d'Animation Hors Echelle

Enseignant Emérite à l'INJS

 

Assisté de

Armelle MATHO FOTSA

Master en Sciences Politiques

Conseiller Principal de Jeunesse

et d'Animation

Enseignante Permanente à l'INJS

ANNEE ACADEMIQUE 2019/ 2020

SOMMAIRE

IN MEMORIAM ii

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iv

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES v

LISTE DES FIGURES vii

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES SYMBOLES ix

RESUME x

ABSTRACT xi

DIAGRAMME DE SYNTHESE DE LA RECHERCHE xii

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL ET DES ACTIONS COMMUNALES 12

CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCEPTS, REVUE DE LITTERATURE ET THEORIES EXPLICATIVES DE L'ETUDE 13

CHAPITRE II : ENJEUX ET DEFIS DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA PROMOTION DES ACTIONS COMMUNALES AU CAMEROUN 27

CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA COMMUNE D'ABONG-MBANG 38

DEUXIEME PARTIE : CADRE OPERATOIRE DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL A ABONG-MBANG 53

CHAPITRE IV : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 54

CHAPITRE V : PRESENTATION, INTERPRETATION DES RESULTATS D'ENQUETE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES 64

CHAPITRE VI : POUR UN DEVELOPPEMENT TERRITORIAL OPTIMAL ET INCLUSIF DANS LA COMMUNE D'ABONG-MBANG 83

CONCLUSION GENERALE 100

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 104

ANNEXES 108

TABLE DES MATIERES.......................................................................... 118

IN MEMORIAM

A la mémoire de

Feu notre père Henri MPELE KOUKOAGUE

DEDICACE

A notre mère,

VeuveRégine MPELE Née YAAK

Qu'elle trouve en ce travail, le fruit de sa constante sollicitude

REMERCIEMENTS

Cette oeuvre académique est le résultat des efforts conjugués d'un ensemble de personnes qui de près ou de loin ont participé à sa réalisation.A ce sujet, nos sincèresremerciements vont particulièrementà notre directeur de recherche Dr Bernard KONTCHOU et son assistante Madame Armelle MATHO FOTSA qui ont bien voulu conduire avec rigueur et patience ce travail.

Nos remerciements vont également à l'endroit de l'Administration de l'Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) à travers son principal dirigeant Dr Edmond EBAL MINYE, ainsi que tout le personnel enseignant pour n'avoir ménagé aucun effort dans le processus de notre encadrement durant ces deux années.

Notregratitude va à l'endroit des responsables de la commune d'Abong-Mbangen l'occurrence le Maire monsieur Charmant OYAL et Monsieur Alexandre MOADJILE, chef du service de la planification et toutes les autorités traditionnelles de cette unité administrative pour leur disponibilité et leur franche collaboration dans la collecte des données en vue de la rédaction de ce travail de recherche.

Par ailleurs, nous voulons remercier infiniment notre famille etparticulièrement : Monsieur et Madame OMAM,messieurs RostandKOUKOAGUE II et Sammy Patrick BAPES OMAM,madameTatiana MPANZE MPELE pour leur appui multiforme en vue de la réalisation de ce travail.

Notre gratitude va également à l'endroit de nos amis et promotionnaires de l'université de Yaoundé 2 -Soa, que sont madame Mirabelle NGO MASSOUSSI, Messieurs Olivier NGOUNOU SIPA,Emérant Giscard GOUNOU,Hermann AKOAS,Rick ASSYLA KELE et Julius AWAFONG pour la relecture du document.

Nous sommes tout aussi reconnaissants envers tous nos camarades de la promotion 2018-2020, et en particulier Yannick ABATE, Ola AWODO, Augustine KENGNE, Fils ABAH Yaboya, MBA Beyeme pour les idées et échanges qui nous ont permis d'asseoir ce travail.

A tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont apporté leur soutien multiforme dans la finalisation de ce présent travail.

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

ASDELAM : Association pour le Développement de la Langue Maternelle

CAMWATER : Cameroon Water Utilities

CDR : Comité des Routes

CES : Collège d'Enseignement Secondaire

CETIC : Collège d'Enseignement Technique, Industrielle et Commercial

CMA : Centre Médical d'Arrondissement

CME : Communes de Moyen Exercice

COSA : Comité de Santé

COVID-19 : Corona Virus Disease 2019 (maladie à corona virus découvert en 2019)

CPE : Communes de Plein Exercice

CSI : Centre de Santé Intégré

CTD : Collectivités Territoriales Décentralisées

DAJEC : Délégation d'Arrondissement de la Jeunesse et de l'Education Civique

DCPJA : Diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation

DDJEC : Délégation Départementale de la Jeunesse et de l'Education Civique

DSCE : Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

ECAM : Enquête Camerounaise Auprès des Ménages

ETA : Ecole Technique d'Agriculture

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

FEICOM : Fonds Spécial d'Équipement et d'Intervention Intercommunale

GIC : Grouped'InitiativeCommune

GIZ : Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit(coopération Allemande)

IAI : Institut Africain d'Informatique

INJS : Institut National de la Jeunesse et des Sports

INS : Institut National de la Statistique

MINEPAT : Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

MINPROFF : Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille

MINSANTE : Ministère de la Santé Publique

MST : Maladie Sexuellement transmissible

NTIC : Nouvelle Technologie de l'Information et de la Communication

ONG : Organisation Non-Gouvernementale

PADDL : Programme d'Appui à la Décentralisation et au Développement Local

PCD : Plan Communal de Développement

PIA : Programme d'Investissement Annuel

PNDP : Programme National de Développement participatif

SIDA : Syndrome de l'Immunodéficience Acquise

STBC : Société de Transformation du Bois du Cameroun

USB : Universal Serial Bus

LISTE DES FIGURES

Figure N°1 : poste agricole du village ntoung construit par la commune 2

Figure N°2 : route carrossable sur le tronçon Madouma-Djouyaya entretenue par la société forestière « la pallisco »...............................................................................44

Figure N°3 : route en terre du village Ntimbé en saison sèche..................................44

Figure N°4: centre de sante intégré de ntoung construit par la communauté et aménagé par la commune 47

Figure N°5 : point d'eau réalisé par la commune et le PNDP au village Oboul 2 47

figure N°6 : hôtel de ville de la commune d'abong-mbang, construit par le feicom 48

Figure N°7 : nature des réalisations de la commune par village 67

Figure N°8 : graphique croisé des réalisations prévues et réalisées et du taux de réalisation 75

LISTE DES TABLEAUX

Tableau : N°1: Récapitulatif des compétences transférées aux communes 2

Tableau N°2 : secteurs de la commune d'Abong-Mbang 42

Tableau N°3 : Principaux impacts sociaux potentiels des projets de developpement de la commune 50

Tableau N°4: récapitulatif des hypothèses, variables et indicateurs de la recherche 56

Tableau N°5:tableau d'identification des répondants 61

Tableau N°6: occupation des répondants 66

Tableau N°7: récapitulatif des projets envisagés et réalisés par la commune dans le cadre du pcd de 2012 75

Tableau N°8 : état des besoins du séminaire 93

LISTE DES SYMBOLES

% : Pour cent

°C : DegréCelsius

fi : fréquencerelative

Km : Kilomètre

Km2 : Kilomètre carré

m : mètre

: effectif total

 : Numéro

ni : effectif de la modalité

V.D : variable dépendante

V.I : variable indépendante

RESUME

La présente étude porte sur l'évaluation des actions de la commune d'Abong-Mbang en faveur du développement du territoire. Elle part du constat selon lequel le développementapparaît comme une arlésienne dans les zones rurales.Plus on s'éloigne du centre urbain, moins on en ressent les effets. En s'inscrivant dans le cadre du PCD de 2012 et soucieux de comprendre cet enclavement rural, nous nous sommes posé la question de savoir dans quelles mesures les actions de la commune participent-elles du développement duterritoire de la commune ? Pour répondre à cette question, nous avons mené une étude sur les actions de la commune tout en mettant un accent sur les projets structurants. Comme point de départ, nous avons avancé l'hypothèseselonlaquelle, les actions communales participent pour une large majorité au développement des zones centrales au détriment des zones périphériques. Cela nous a conduit à l'adoption d'une démarche dans laquelle il fallait ressortir le maillage territorial de ces actions et les facteurs explicatifs de leur répartition inéquitable.A l'aide des méthodes de collecte de données comme l'observation et l'entretien, nous avons mené une enquête auprès de 26 personnes constituées d'autorités communales,traditionnelles, du président du comité de suivi du PCD et du président d'un conseil de concertation.La présentation, l'interprétation et la validation des données du terrain par des analyses de contenu, nous ont conduit à la vérification des hypothèses spécifiques et à la conclusion selon laquelle la stratégie de gouvernance de l'exécutif communal, les facteurs structurels et le déficit de suivi des projets ont entrainé un déséquilibre du développement au profit de la zone urbaine. Desdifficultés rencontrées dans les zones rurales, nous avons formulé dessuggestions sur la base de laquelle, une stratégie en Animation a été élaborée en vue d'atteindre l'amélioration du cadre de vie dans les zones rurales.

Mots clés : Actions communales- Développement territorial- Développement

ABSTRACT

This study examines the evaluation of Abong-Mbang's actions in favour of the development of his territory. It starts from the observation that development appears to be like an Arlesian in rural areas; the further away you are from the urban centre, the less you feel the effects of development. As part of the 2012 CDP and keen to understand this rural enclave, we have asked ourselves the question of the extent to which the actions of the municipality contribute to the development of the territories of the commune? To answer this question, we conducted a study on the actions of the municipality while focusing on structuring projects. As a starting point, we have put forward the hypothesis that, for the most part, communal actions contribute to the development of central areas at the expense of peripheral areas. This led us to adopt an approach in which we had to highlight the territorial mesh of these actions and the explanatory factors of their inequitable distribution. Using data collection methods such as observation and interview, we conducted a survey of 26 people made up of traditional municipal authorities, the chairman of the CDP monitoring committee and the chairman of a consultation council. The presentation, interpretation and validation of field data through content analyses led us to the verification of specific assumptions and the conclusion that the executive governance strategy, structural factors and project monitoring deficit resulted in inequity development for the benefit of the urban area. From the difficulties encountered in rural areas, we made suggestions on the basis of which, an animation strategy was developed to achieve the improvement of the living environment in rural areas.

Keywords: Development action's- Development- Territorial development-

DIAGRAMMEDE SYNTHESE DE LA RECHERCHE

Réalisé par : Junior Cédric Darrel MPELE

Sous la direction de : Dr Bernard KONTCHOU

Assisté de : Mme Armelle MATHO FOTSA

Nature du Travail 

Mémoire rédigé en vue de l'obtention du diplôme de conseiller principal de jeunesse et d'Animation

Titre du travail

Actions communales et développement territorial dans la commune d'Abong-Mbang (EST-CAMEROUN)

INTRODUCTION GENERALE

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL AU CAMEROUN

ETAT DES LIEUX DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA COMMUNE D'ABONG-MBANG

DEFINITION DES CONCEPTS, REVUE DE LITTERATURE ET THEORIES EXPLICATIVES

ENJEUX ET DEFIS DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA PROMOTION DES ACTIONS COMMUNALES AU CAMEROUN

DEUXIEME PARTIE : CADRE OPERATOIRE DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL A ABONG-MBANG

SUGGESTIONS POUR UN DEVELOPPEMENT TERRITORIAL OPTIMAL ET INCLUSIF DES TERRITOIRES DE LA COMMUNE D'ABONG-MBANG

DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

PRESENTATION, ANALYSES DES RESULTATS D'ENQUETE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

CONCLUSION GENERALE

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

TABLE DES MATIERES

ANNEXES

INTRODUCTION GENERALE

Le contexte dans lequel ce travail s'inscrit interpelle le professionnel de Jeunesse et Animation au plus près. Le développement territorial apparaît comme un développement fédérateur des efforts d'amélioration du cadre de vie de populations au niveau local. Pour donner plus de clarté à notre sujet, nous interrogerons à juste titre le contexte et justifications du sujet (1), la problématique (2), l'objet de recherche (3) et les objectifs de recherche (4). Aussi, nous déterminerons la question de recherche (5), les hypothèses liées à cette question(6), l'intérêt de l'étude (7), le domaine d'étude (8), la délimitation d la recherche (9), l'approche méthodologique (10) pour aboutir à l'ébauche d'un plan (11).

I- CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS

Il est important dans le cadre d'une étude de présenter le contexte dans lequel elle s'inscrit tout en justifiant son choix. Il s'agit donc de faire ressortir le contexte (I.1) avant de donner les justifications qui motivent notre choix (I.2).

I.1. Contexte de l'étude

Le développement en Afrique est le plus souvent perçu comme une arlésienne. Ceci en raison du fait qu'on en parle assez mais les effets en restent problématiques. En 2016, l'aide au développementà l'endroit des pays en voie de développement a atteint le seuil de 27 milliards de dollars. Pourtant, cette augmentation n'a pas eu un effet sur la réduction de la misère, au contraire on observe un enlisement des conditions de vie des populations en général et de celles des zones rurales en particulier.On pourrait penser dans cette lancée que «  le développement est en panne, sa théorie en crise, son idéologie objet de doute » (Amin, 1989). Face à l'impératif de développement, les pays africains ont inscrit dans leur cadre législatif et ce jusqu'au niveau de la constitution, la création des collectivités territoriales et les transferts de compétences et de ressources correspondantes à partir de l'idée de décentralisation. Le but étant d'accroître l'efficience de la fourniture des services publics au niveau local, tout en donnant plus de possibilités de choix et d'expression aux populations, rendant ainsi les autorités locales redevables de leur gestion (Minepat, 2015). Ce choix s'est accentué avec le passage de l'Etat providence à celui de l'Etat régulateur où, de plus en plus, l'Etat partage ses fonctions d'acteur principal de développement avec d'autres entités. L'approche qui prévoyait entre autre une diminution de l'Etat et un renforcement du rôle de la société civile était considérée comme le moyen à la fois de renforcer l'influence des citoyens ordinaires et les populations rurales en particulier tout en promouvant des formes de développement plus durables (Tapscot&Thomson, 2013). La décentralisation apparaissait alors comme cette dynamique permettant l'introduction de la démocratie locale et de la responsabilité politique (accountability), mais aussi la libération des dynamiques de développement " à la base". Tributaire de la loi portant révision constitutionnelle du 18 janvier 1996, la décentralisation prend corps avec la loi N°2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation qui dispose en son article 2(é) que «  la décentralisation constitue l'axe fondamental de promotion du développement, de la démocratie et de la bonne gouvernance au niveau local ». Dans l'esprit du législateur, le développement à partir du niveau local occupe une place prioritaire. Les collectivités locales jouent dès lors un important rôle dans la régulation des dynamiques socio-économiques (Ndeye, 2014).La commune devient ainsi un espace, voire « le lieu privilégié d'élaboration, d'exécution et d'évaluation des politiques publiques »(Ibid. :90). En effet, la loi N° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes relève en son article 3 (1) que: « la commune a une mission générale de développement local et d'amélioration du cadre et des conditions de vie de ses habitants ». Cela renforce l'idée selon laquelle « le dessein de la politique de décentralisation est résolument de favoriser le développement des territoires et garde en perspective les caractéristiques sociales,économiques géographiques et sociétales des territoires » (Ibid.: 2). A cet effet, outre la mission générale de développement local et d'amélioration du cadre et des conditions de vie de ses habitants, elle est chargée de :

- la création et l'entretien des routes rurales non classées et des bacs ;

- la création de zones d'activités industrielles ;

- la contribution à l'électrification des zones nécessiteuses ;

- l'autorisation d'occupation temporaire et de travaux divers.

- la création et l'entretien de voiries municipales ainsi que la réalisation de travaux connexes ;

- l'aménagement et la viabilisation des espaces habitables ;

- l'éclairage des voies publiques ;

- l'élaboration et l'exécution des plans d'investissements communaux ;

- la passation, en association avec l'Etat ou la région, de contrats-plans pour la réalisation d'objectifs de développement ;

- l'élaboration des plans d'occupation des sols, des documents d'urbanisme, d'aménagement concerté, de rénovation urbaine et de remembrement ;

- l'organisation et la gestion des transports publics urbains ;

- les opérations d'aménagement ;

- l'alimentation en eau potable ;

- le nettoiement des rues, chemins et espaces publics communaux ;

- les opérations de reboisement et la création de bois communaux ;

- la promotion des activités de productions agricole, pastorale, artisanale et piscicole d'intérêt communal ;

- la mise en valeur des sites touristiques communaux ;

- la construction, l'équipement, la gestion et l'entretien des marchés, gares routières et abattoirs ;

- la création, l'équipement, la gestion et l'entretien des centres de santé d'intérêt communal, conformément à la carte sanitaire ;

- l'assistance aux formations sanitaires et établissements sociaux.

Dès lors, la commune est le principal levier de développement aussi bien urbain que rural, car le développement qu'elle est censée prôner doit s'étendre sur tout le territoire qu'elle couvre.

Compte tenu de cette réalité, il est important d'observer de près les actions communales à la faveur du sujet relatif aux : « Actions communales et développement territorial dans la commune d'Abong-Mbang, Région de l'Est-Cameroun ».

I.2. Justifications du choix du sujet

Un tel sujet a été motivé par l'adoption en 2012 du plan communal de développement par la municipalité d'Abong-Mbang. Ce plan porte la vision de développement communal et permettrait de réduire de manière significative les écarts spatiaux entre le centre-ville et les périphéries et de la même façon porter un véritable coup à l'exode rural grandissant. Bien que certaines infrastructures aient été construites, on se rend toujours compte que les villages se vident et le développement en lui-même semble peu évolutif dans « l'arrière-pays » de la commune. A titre d'illustration, seules les écoles du centre urbain ont une connexion électrique et un point d'eau, sans oublier que sur les trente-quatre (34) villages, seuls neuf (09) sont alimentés par le réseau électrique. Aussi, les déplacements vers les villes en termes de mobilité résidentielle se sont accentués soit 17,6% pour des raisons de recherche d'emploi si l'on se réfère aux données de L'Institut National de la Statistique (INS) de 2015. On pourrait parler ici d'une certaine « disparité territoriale » (Schoumaker, 1994) entre les différents territoires communaux. Il devient donc judicieux de s'appesantir sur les actions de la commune afin de voir comment est-ce qu'elles participent de la réduction de ces inégalités au plan de l'aménagement territorial. Notre choix a été porté vers la commune d'Abong-Mbang en raison du fait que le Plan Communal de Développement (PCD) de ladite commune est parvenu depuis 2017 à sa première phase d'exécution étant donné qu'il était un plan quinquennal, il devenait de ce fait intéressant de pouvoir l'évaluer au regard des problèmes qu'il soulevait.

II- PROBLEMATIQUE

La problématique d'une recherche est l'approche ou la perspective théorique qu'on décide d'adopter pour traiter le problème posé par la question de départ. C'est donc une manière d'interroger les phénomènes étudiés en vue d'obtenir de nouvelles informations (Quivy&Campenhoudt, 1995). Elle consiste à faire un état de la question afin d'en ressortir le problème sous-jacent.

II.1. Etat de la question

L'aménagement des territoires semble être la réponse idoine aux questions de lutte contre la pauvreté et d'amélioration du cadre de vie des populations (Schoumaker, 1994). C'est dans cette optique quele législateur camerounais a adopté la loi N°2011/008 du 06 Mai 2011 d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire au Cameroun, qui stipule en son article 3 (1) que :

  l'aménagement et le développement du territoire consistent en la mise en oeuvre d'une planification physique corrigeant les disparités naturelles ou celles liées au développement par la recherche d'une répartition judicieuse, équilibrée et aussi intégrée que possible des hommes , des activités de production des infrastructures et des équipements sur l'ensemble du territoire.

Par cette disposition, il est question de mettre en avant le principe d'égal accès des citoyens aux équipements et services de qualité sur l'ensemble du territoire local. Cette volonté est appuyée par le transfert des compétences et des ressources appropriées aux Collectivités territoriales décentralisées (CTD) en matière d'aménagement du territoire mais aussi à une invite des différentsacteurs locaux (CTD, organismes publics, acteurs socio-économiques et les citoyens)à la prise des décisions,à la mise en oeuvre et à l'évaluation concertées en matière d'aménagement du territoire. L'Article 7 de la même loi, vient renforcer ces propos en posant que la politique d'aménagement et de développement durable du territoire se fonde sur des choix stratégiques comme l'amélioration des conditions de vies dans les zones rurales, l'atténuation del'exode rural, le désenclavement du pays, etc.

À l'observation, par contre, on se rend compte que la pauvreté de manière générale va grandissante et les populations rurales, pour l'essentiel, éprouvent des difficultés à avoir accès aux infrastructures de base. Ainsi, selon les résultats de la quatrième enquête camerounaise auprès des Ménages (Ecam4 :2015) de l'INS, le milieu rural concentre 90% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, le taux de pauvreté se situant ici à 56,8%. Toujours selon l'INS, interrogeant les ménages sur le taux de satisfaction de la politique étatique de rapprochement de certaines infrastructures de base des populations, il en ressort que concernant les routes, 29,7% des populations en milieu rural sont satisfaits, contre 48,9% en milieu urbain ; au plan des centres de santé nous avons 59% en milieu rural contre 63,2% en milieu urbain. Bien plus, dans la commune d'Abong-Mbang, sur 34 villages, seuls neuf (09) sont alimentés par le réseau électrique ENEO.Les villages se dépeuplent de plus en plus au profit du centre-ville, ceci sans omettre que les routes desservant les zones rurales, exception faitede la Nationale N°10, sont en état de délabrement, ce qui entraine des problèmes de déplacements. Dans cette description, il faut également mentionner le cas de la route desservant la zone de Ntimbé 1 en passant par Ankouamb qui est fréquemmentdansun état de délabrement. A cela, il faut ajouter les villages qui se trouvent à plusieurs Kilomètres d'un centre de santé, on voit par là les villages Missoumé,Ntimbé 2. Une situation qui constitue une difficulté pour les agriculteurs qui doivent vendre les produits de leurs activités au seul marché des vivres qui se trouvent au centre-ville. Bien plus encore, le Programme National de développement participatif (PNDP) a mis sur pied des conseils de concertation locaux dans le cadre de la valorisation des réponses endogènes au développement ; une telle mesure vise à voir émerger des sortes d'instances locales qui traitent des questions de la localité. Ces instances ont été créées dans la commune d'Abong-Mbang et encadrées par un chargé des communautés pour répondre à la question de l'impératif de développement.

Or malgré tout ces efforts, on se rend compte que les zones rurales sombrent dans un gouffre de précarité à travers l'absence d'infrastructures sociales, ce qui questionne le maillage des actions en faveur de ces zones et met en lumière ce que l'on pourrait appeler la forte inégalité entre le milieu rural et le milieu urbain. Ces préoccupations se trouvent au centre de notre étude.

II.2. Enoncé du problème

De cet écart entre la norme et l'existant, il ressort le problème des effets mitigés des actions communales en faveur du développement des zones rurales de la commune d'Abong-Mbang.

III- OBJET DE RECHERCHE

Cetteinvestigation porte sur l'évaluation des effets de la mise en oeuvre du plan d'actions de la commune d'Abong-Mbang sur la population cible

IV- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

Barlow (1989 :12) résumela notion d'objectif par l'image proverbiale selon laquelle « si tu ne sais pas où tu vas, tu risques de mettre longtemps pour y arriver ». La conduite de ce travail de recherche exige que nous nous fixions un objectif général et trois (03) objectifs spécifiques

IV.1- Objectif général

Il s'agit d'évaluer les actions communales en faveur du développement des territoires dans la commune d'Arrondissement d'Abong-Mbang en vue de proposer des stratégies de gouvernance territoriale qui tiennent compte de toutes les parties prenantes.

IV.2- Objectifs spécifiques

O.S.1 : Présenter la cartographie des actions de développement prévues et réalisées par la commune d'Abong-Mbangpour en apprécier le maillage territorial ;

O.S.2 :identifier les mobiles qui justifient une répartition inéquitable des projets et actions structurants de la commune sur l'étendue du territoire communal ;

O.S.3 : analyser les modalités de suivi des projets communaux afin de proposer des stratégies de gouvernance territoriale plus inclusivesdans l'optique d'un développement optimal de la commune.

V- QUESTIONS DE RECHERCHE

Elles se déclinent en questions principale et secondaire.

V.1- Question principale

L'interrogation principale de cette recherche est énoncée tel que suit : dans quelles mesures les actions de la commune participent-elles du développement du territoire communal ?

V.2- Questions secondaires

Q.S.1 :A quelle proportion l'étendue territoriale de la commune est-elle couverte par les projets structurants communaux de développement communautaire ?

Q.S.2 :En quoi consistent les mobiles d'une répartition inéquitable des actions de développement de la commune ?

Q.S.3 :Comment se présente le mécanisme de suivi des projets et Comment la commune peut-elle orienter ses actions dans le sens d'une gouvernance inclusive pour un développement territorial optimal ?

VI- HYPOTHESES DE RECHERCHE

Dans tout travail de recherche, l'hypothèse est une proposition portant sur un rapport entre un ensemble de concepts particuliers dont on n'est pas sûr de la véracité ou de la fausseté, mais au sujet de laquelle on croit que les faits pourront établir soit la vraisemblance, soit la tartuferie (Gauthier, 2009). Ces hypothèses se déclinent en hypothèse principale et en hypothèses secondaires.

VI.1- Hypothèse principale

Les actions communales participent pour une large majorité au développement des zones centrales au détriment des zones périphériques de la commune d'Abong-Mbang en mettant un accent sur la réalisation des projets structurants dans lesdites zones.

VI.2- Hypothèses secondaires

H.S.1 : les actions communales structurantes de développement semblent irrationnellement réparties sur le territoire de la commune d'Abong-Mbang ;

H.S.2 :les mobiles politiques (stratégie de gouvernance) et structurels(organisationnel) expliquent la répartition inéquitable des actions communales dans son territoire.

H.S.3 :la défaillance du mécanisme de suivi des projets communaux appelle à des actions mobilisatrices et participatives par des acteurs engagés et compétents gage de l'accroissement des capacités de développement des actions communales dans les périphéries de la commune.

VII- INTERET DE LA RECHERCHE

Dans toute recherche scientifique, le chercheur doit exprimer la pertinence ou portée du sujet en indiquant en quoi ce sujet s'inscrit dans les préoccupations scientifiques, en quoi ce sujet contribuera à l'avancement des connaissances et en quoi le sujet est original et d'actualité surtout sous l'angle abordé (Assie&Kouassi, 2008). Cette recherche a donc à la fois une portée scientifique, socio-politique et professionnelle.

VII.1- Intérêt scientifique

Ce travail de recherche permettra d'enrichir les savoirs sur les politiques publiques et partant l'action publique locale, mais également sur les stratégies adoptées par les communes pour atteindre le développement local souhaité. Il permettra en outre de documenter une zone géographique très peu étudiée à savoir l'Arrondissement d'Abong-Mbang. Enfin, densifier les connaissances relatives à la cartographie des actions de développement impulsées par la commune et sur les mobiles du maillage insuffisant du territoire.

VII.2- Intérêt social

L'intérêt social de cette étude tient au fait que, les analyses faites sur les actions de développement impulsées par la commune d'Abong-Mbang participent à l'amélioration des conditions et du cadre de vie des populations locales. Enmettant une emphase sur la répartition de ces actions sur toute l'étendue territoriale de la commune, elle voudrait parvenir à une bonne gouvernance locale qui induit la proximité de la commune d'avec les populations rurales et la mobilité de ses actions.Concrètement, dans l'optique de voir ces résultats appliqués, cette étude apporte un essai de solution au gap qui existe entre les zones rurales et les zones urbaines dans les communes camerounaises.

Bien plus, cette étude permettra aux communes de s'approprier non seulement la culture de performance dans les administrations publiques mais aussi de mettre sur pied des stratégies de développement inclusif et non-discriminatoire. Ceci pour que les exécutifs communaux répondent avec tact aux problèmes sociaux des populations locales, afin de se voir réaliser le voeu d'un développement qui va de manière ascendante.

VII-2- Intérêt professionnel

Au plan professionnel, ce travailintéresse tout gestionnaire et Cadre de Jeunesse et d'Animation qui cherchera à améliorer les conditions de vie des populations locales par le truchement de la réalisation des actions qui impacteront tout le territoire. Il met une emphase sur la territorialisation des actions municipales, en ayant un regard plus poussé vers l'échelon local ce que l'on pourrait appeler « la périphérie de la périphérie »(Gremion, 1976).

VIII- DOMAINE D'ETUDE

Ce travail de recherche s'inscrit dans le vaste champ des Sciences et Techniques de l'Animation, des Loisirs et de l'Education Civique et particulièrement dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales appliquées à l'Education Permanente. Il cherche à expliquer les raisons qui limitent le développement territorial intégral de la commune d'Abong-Mbang tout en l'évaluant.

Nous allons par ailleurs, pour mieux cerner notre sujet, faire appel au management. En effet, la gestion d'une structure comme la commune relève fondamentalement de la science managériale, la mise en oeuvre et l'évaluation étant des mots clés pour un élu qui gère ou aspire à gérer une organisation.

De même, nous ferons également un saut dans les sciences juridiques et politiques lorsque nous aborderons les questions liées à la gouvernance locale et à la décentralisation.

In fine, l'aspect géographique nous permet de maîtriser le cadre physique de l'étude, tout en faisant ressortir les forces et faiblesses, les potentielles menaces, bref les atouts et contraintes afin que ce milieu soit développé.

IX- DELIMITATION DE LA RECHERCHE

L'une des exigences de la maîtriser de notre sujet de recherche est de savoir les délimitations spatialeet temporelle sans lesquelles on naviguerait à vue.

IX.1- Délimitation Spatiale

Cette étude s'effectue dans l'Arrondissement d'Abong-Mbang, chef-lieu du département du Haut-Nyong, Région de l'Est. Ceci en raison du potentiel qu'il regorge mais dont l'inexploitation entraine une pauvreté grandissante surtout lorsqu'on migre du centre vers les périphéries.

IX.2- Délimitation temporelle

Dans la délimitation temporelle, notre étude se situe entre 2012 et 2018. En effet, l'année 2012 représente l'année de validation du plan communal de développement de la commune d'Abong-Mbang. Quant à l'année 2018, elle correspond à la fin de la première phase d'exécution dudit plan. Cet espace temporel nous servira de baromètre pour l'analyse des actions de la commune pour le développement territorial.

X- APPROCHE METHODOLOGIQUE

Se situant dans le cadre de la recherche exploratoire et analytique, notre étude adopte une approche qualitative qui nous suggère les techniques et outils de collecte des données à savoir, l'observation directe, la recherche documentaire et les entretiens.

L'observation directe, assortie d'une grille d'observation, nous permettra de collecter des informations visuelles, du constat des conditions difficiles d'accès aux services sociaux de base par les populations rurales de la commune d'Abong-Mbang.

L'exploitation documentaire, assortie d'une grille de lecture, consistera en la collecte des données dans différents centres de documentation à l'instar de la bibliothèque de l'INJS,du Centre des OEuvres Documentaires de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université de Yaoundé II-Soa et d'une immense Webographie.

Enfin, les entretiens sur la base des guides d'entretien seront dirigés vers les responsables communaux, vers les autorités religieuses et traditionnelleset aux membres du comité de suivi du PCD.

XI- ANNONCE DU PLAN

Pour une meilleure compréhension de notre sujet, notre travail s'articulera autour de deux parties contenant chacune trois chapitres. La première intitulée « cadre conceptuel et théorique du développement territorial » mettra une emphase sur la définition des concepts, la revue de littérature et les théories explicatives (chapitre 1), sur les enjeux et défis des stratégies de développement territorial dans la promotion des actions de la commune au Cameroun(chapitre 2) et sur l'état des lieux dudéveloppement territorial dans la commune d'Abong-Mbang(chapitre 3). Quant à ladeuxième qui est le cadre opératoire de l'étude, elle se structure autour de la démarche méthodologique d'enquête de terrain(chapitre 4), de la présentation ,l'analyse et l'interprétation des données recueillies afin de procéder à la vérification des hypothèses de recherche(chapitre 5) et enfin permettra de ressortir les suggestions susceptibles d'induire un développement territorial optimal et inclusif (chapitre 6).

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL ET DES ACTIONS COMMUNALES

Le développement territorial revêt une importance cruciale dans les politiques étatiques et locales. Mais avant d'être mise en oeuvre, toute politique de développement est conçue et pensée. De là, il se pose le problème de la scientificité du développement territorial dans la promotion de la commune. Pour parvenir à ce dessein, cette partie permettra de ressortir l'approche conceptuelle et théorique du développement territorial tout en mettant en avant la revue de la littérature qui gravite autour (chapitre 1). Elle concernera aussi les enjeux et défis des stratégies de développement territorial dans la promotion de la commune au Cameroun (chapitre 2) et par après, fera un état des lieux du développement territorial dans la commune d'Abong-Mbang (chapitre 3)

CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCEPTS, REVUE DE LITTERATURE ET THEORIES EXPLICATIVES DE L'ETUDE

L'amélioration des conditions et du cadre de vie des populations locales est le cheval de bataille des politiques de développement. L'Etat, à travers les CTD, entend promouvoir un développement qui se veut territorial. Cette initiative traduit la volonté de ces politiques d'oeuvrer en accord avec les objectifs de développement durable à savoir, éradiquer la pauvreté, accéder à la santé et à une éducation de qualité, etc. Aussi, avant de développer la problématique qui est la nôtre, il convient d'asseoir théoriquement l'étude, la théorie précédant toujours la pratique. De ce fait, l'ancrage théorique de l'étude qui nous préoccupe se présente sous trois grands axes : d'abord une définition opératoire des concepts, ensuite la revue de littérature et enfin les théories explicatives.

I.1- INSERTION CONCEPTUELLE DE L'ETUDE

Se saisir sociologiquement d'un objet implique une reconstruction qui ne va pas de soi, du fait de la double herméneutique auxquelles les sciences sociales sont sujettes (Giddens, 1987). Elles doivent non seulement construire leur objet, mais également tenir compte des diverses interprétations (de caractère spontané ou savant) préexistant à l'observation (Duchastel& Laberge, 1999). Ce qui délimite l'objet de la science, ce sont les rapports conceptuels entre problèmes, c'est-à-dire entre deux concepts. On voit que ce qui constitue l'objet c'est des liens entre concepts (Weber, 1904 :146).

Dans le cadre de notre étude, les expressions d'actions communales, de développement territorial, de projet de développement structurant et de gouvernance locale méritent une clarification.

I.1.1- Actions communales

Il s'agit dans ce cas de définir le terme action et l'épithète communal, pour après ressortir celui d'action communale.

Le terme action est polysémique. L'action est une opération par laquelle se produit un effet, une influence de l'être qui agit, occupation plus ou moins active, exercice de la faculté d'agir, ce terme est un nom féminin comme l'indique le dictionnaire Le Robert (2011) et qui indique une manière d'agir, d'intervenir, d'exercer une certaine influence vis-à-vis d'un domaine, d'une personne, d'un problème, etc. Bien plus, d'après l'Encyclopédie Encarta 2009, l'action se perçoit comme étant la faculté qui permet l'extériorisation concrète et généralement ordonnée de la volonté de quelqu'un ou d'un groupe.

Ces trois explications définissent bel et bien une action mais seules les deux dernières convergent vers le sens qui intéresse notre travail. En effet, nous considérons comme action, toute manoeuvre ou procédure de la commune d'Abong-Mbang visant à influencer la qualité de vie des populations dans un domaine ou l'autre. Pour le cas d'espèce, il s'agit de l'influence de cette commune dans la promotion du développement territorial à travers des projets dits structurants.

L'adjectif communal, vient du substantif Commune. Cela renvoie à ce qui a trait à la commune. Cette dernière peut être définie comme la plus petite collectivité territoriale, voire l'institution décentralisée de base qui est dotée d'autorités élues et d'une administration sur un territoire bien défini. Pour le cadre de notre étude c'est la commune d'Abong-Mbang que nous évoquons lorsque nous parlons de l'épithète communal.

Les actions communales ont donc trait à tout ce que, fait la commune qui,s'inscrivant en étroite ligne avec ses missions et son rôle,entre dans le cadre de l'amélioration du cadre de vie de ses habitants. Nous nous intéressons bien évidemment aux actions en termes d'opération d'aménagement et de réalisation d'ouvrage de développement local à l'instar de l'électrification des zones non-couvertes, la construction des infrastructures commerciales et de l'entretien des routes qui représentent tous des projets structurants.

I.1.2- Développement territorial

Définir avec aisance cette expression, impose que l'on clarifie ce qu'on entend par l'épithète territorial avant de nous lancer dans la compréhension du terme développement territorial.

L'adjectif territorial vient du substantif territoire. Selon Pecqueur (2014), le territoire se conçoit à la fois comme «  catégorie d'analyse des phénomènes de construction sociale localisé d'un projet de développement, (...) mais aussi une réalité construite par les acteurs ». C'est ainsi qu'il distingue le territoire construit du territoire donné. Le premier, résulte d'un processus de construction du territoire par les acteurs, il n'est pas postulé, il est constaté a posteriori cela voulant dire que le territoire construit n'existe pas partout. Quant au deuxième qui nous intéresse, à savoir le territoire donné, c'est la portion d'espace (le plus souvent un découpage infranational) constituée qui est l'objet de l'observation. Dans notre contexte, le territoire renvoie à la portion infranationale correspondant aux limites de la commune d'Abong-Mbang.

Le concept de développement territorial date de la fin des années 1990 avec comme volonté de remettre au coeur de la problématique du développement, le territoire avec ses ressources, ses contraintes et ses spécificités non seulement matérielles mais encore immatérielles. Pinchenel (1985) le définit comme une intervention des hommes sur leurs espaces avec différents objectifs : soit de réduire les disparités, d''apporter des réponses aux dysfonctionnements, soit encore lutter contre la dégradation des cadres de vie. Il suppose que les acteurs locaux organisés participent à une gouvernance locale au côté des élus et des représentants d'un Etat que l'on souhaite impliqués. Ainsi donc, pour Pecqueur& Campagne (2014), le développement s'emploie à analyser les modes d'organisation des acteurs territoriaux à travers leur gouvernance, leur mobilité et leur proximité. L'acteur nous intéressant ici étant la commune. C'est donc enfin un développement qui intéresse plus particulièrement les zones rurales, en ce sens où il veut y voir apparaître un changement considérable.

En adoptant la dernière approche conceptuelle, nous entendons par développement territoriall'analyse de l'action de la Commune d'Abong-Mbang sous le prisme de sa gouvernance, de la mobilité de ses actions sur le territoire communal et enfin sur sa proximité avec les zones rurales.

I.1.3- Projet structurant

La notion de projet structurant est apparentée au champ du développement. La fondation synergie-Lyon-Cancer sur son site internet, la définit comme étant un projet qui met en place des organisations , des réseaux ou des outils ayant un impact en termes de synergie et de développement pour une communauté, une filière d'un territoire. Dans ce sens, « un projet structurant peut générer ou appuyer d'autres projets et rassembler des acteurs d'horizons différents autour d'un objectif commun ».

Le thésaurus du gouvernement du Québec définit, le projet structurant comme « un projet qui s'inscrit dans les priorités de développement de la région et dans un axe ayant un potentiel de croissance appréciable démontré, qui provoque un effet multiplicateur dans l'économie régionale » allant dans le même sens, l'économiste Dieudonné Essombadans une interview accordée au Journal L'essentiel Du Cameroun (2016) affirme que « le projet structurant est un projet dont la mise en place entraine le développement d'un très grand nombre d'activités nouvelles impossibles à réaliser sans ce projet ». Il va plus loin en affirmant que :

 le projet n'a pas besoin d'être très important pour avoir des effets structurants. Par exemple, si vous introduisez l'électricité dans un village, vous suscitez par la mêmeoccasion de nouvelles activités qui n'existaient pas jusque-là, telles que la vente du poisson congelé, de la bièrefraîche, des pratiques qui n'existaient pas comme la télévision et le téléphone et vous créez de nouvelles activités comme celles d'électriciens. L'électrification rurale peut donc avoir des effets très structurants .

Dans le cadre de cette étude, le sens que nous donnerons à cette notion sera celui de Dieudonné Essombaceci en mettant en lumière les projets liés à l'électrification rurale, la construction des marchés et l'entretien des routes communales.

I.1.4- Gouvernance locale

Le concept de gouvernance, aussi polysémique qu'il soit, regorge une branche dédiée au local, d'où le terme gouvernance locale.

Pour Hermet G. (2005), la gouvernance locale renvoie à un ensemble des procédures institutionnelles des rapports de pouvoir et des modes de gestion publics ou privés formels, aussi bien qu'informels, qui régissent l'action politique. Dans cette définition, il est mis en avant, le facteur interactionnel des rapports de pouvoir. Allant dans ce sens, et présentant une perspective au plan central, Stoker G. affirme que :

la gouvernance fait intervenir un ensemble complexe d'acteurs et d'institutions qui n'appartiennent pas tous à la sphère du gouvernement. Elle traduit une interdépendance entre les pouvoirs et les institutions associées à l'action collective. La gouvernance fait intervenir des réseaux d'acteurs autonomes et part du principe qu'il est possible d'agir sans se remettre au pouvoir de l'Etat.  (Stoker, 1998).

Dans ses travaux sur le développement local,Bernard Pecqueur définit la gouvernance locale comme :

un processus institutionnel et organisationnel de construction d'une mise en compatibilités des différents modes de coordination entre acteurs géographiquement proches, en vue de résoudre les problèmes productifs inédits posés aux territoires (Pecqueur, 2000).

Lefacteur territoire est l'élémentqui nous intéressedans son approche de la gouvernancelocale. Même si sa définition a un fort aspect économiciste, elle nous permet de nous rapprocher de celle de Leloup et al. (2005) qui voient en elle une forme derégulation territoriale et d'interdépendance dynamique entre les agents et les institutions locales. Notre approche du concept sera la même que celle de Ndountio J. (2011) qui voit en la gouvernance locale, un ensemble de moyens par lesquels les individus et les institutions publiques et privées gèrent leurs affaires locales. C'est-à-dire les capacités des communautés à maîtriser leur territoire et à gérer leurs ressources.

C'est ainsi donc le contenu que nous donnons au concept de gouvernance locale dans cette étude car celui-ci entrevoit l'action locale comme étant plus proche des populations reparties sur le territoire.

Après ce parcours conceptuel, qui nous permet d'avoir un aperçu clair des expressions que nous utilisons, il est judicieux de passer en revue les travaux scientifiques du domaine de recherche qui nous intéresse.

I.2- REVUE DE LA LITTERATURE

La revue de la littérature est une phase au cours de laquelle l'on fait le point sur les connaissances de l'objet de recherche. Le but est de dégager d'une part les thèmes majeurs identifiés chez les auteurs et d'autres part de relier ces thèmes aux différentes dimensions de la question de recherche et à son contenu global (Assie&Kouassi, 2008 :26). Dans le cadre de cette étude, la revue de la littérature repose sur les thématiques théoriques à tendance universelle et indigène du développement rural, des initiatives de développement en milieu rural et de la gouvernance locale.

I.2.1- Littérature en relation avec le développement rural

Dans un contexte où la course vers le développement sous toutes ses formes est le leitmotiv des Etats et des gouvernements du monde et d'Afrique Subsaharienne en particulier, le développement rural devient une thématique centrale qui intéresse bon nombre d'auteurs.

Ainsi, Selon Mifoundo(2010), le développement rural requiert un processus global, c'est-à-dire une synergie qui appelle autant les pouvoirs publics que les populations rurales. Autant il fait appel aux infrastructures et à l'encadrement des populations, de même, il fait appel au travail et à la prise de conscience des paysans.

Chambers (1990) pense que le monde rural est celui qui est le plus touché par la pauvreté. Ici, les populations sont incapables de faire face aux obligations sociales les plus élémentaires.

Pour Morize(1985),

 le développement rural consiste à améliorer tout l'environnement de l'agriculteur, il porte à la fois sur les routes, les points d'eau, la santé, l'éducation et sur tous les services économiques et sociaux susceptibles d'améliorer non seulement la fonction productive mais aussi le bien-être social.

Dans cet ordre d'idée, le développement rural repose prioritairement sur la viabilisation de l'espace rural, par la dotation en infrastructures afin de favoriser la production et les échanges avec d'autres localités. C'est une tâche qui incombe aux collectivités locales et à l'Etat.

S'appesantissant sur le facteur bien-être des populations rurales, Mendras(1984) pense que l'amélioration des conditions de vie des populations devrait être surtout de nature sociale. Pour lui, les innovations apportées dans les villages devraient intégrer les réalités de ces milieux de sorte que chaque membre en bénéficie pleinement. Cet auteur proscrit les actions de développements isolés et préconise plutôt l'engagement en faveur des groupes ou des communautés.

Ces différentstravaux, tout en mettant l'accent sur les conditions dans lesquels vivent les populations rurales, proposent comme solution la construction d'infrastructures sociales qui permettront à terme de résorberdifférents problèmes dans ce milieu. Bien que l'accent soit mis sur le monde agricole, nous voulons nous départir de cette seule vue pour prendre le volet socio-économique de façon plus large. Notre démarche épousera donc cette approche du développement intégral du milieu rural qui s'appuie sur des initiatives plus perceptibles au niveau du territoire et surtout lorsqu'on s'éloigne du centre de l'Arrondissement.

I.2.2- Littérature en rapport avec les initiatives de développement en milieu rural

Travaillant sur les questions de gouvernance au Sénégal,Mbade (2016) reconnaît déjà l'inégalité socio-spatiale entre les territoires régionaux, départementaux, urbains et ruraux. Face à cela, il propose l'urgence de l'existence des politiques d'aménagement du territoire, car celles-ci ont pour objectif prioritaire de contribuer au rétablissement de l'égalité des chances sur le plan spatial. Cette forme d'équité supposant pour les collectivités territoriales, des possibilités d'accès à toutes les infrastructures sociales de base, à l'emploi et aux ressources financières nécessaires pour assurer leurs fonctions (Merlin, 2002 :24).

Dans cette dynamique de vouloir poser le local comme un espace pertinent de développement,Ngo Kaldjop(2016), dans son mémoire intitulé « initiatives de développement des élites locales en milieu rural et implication des populations bénéficiaires : cas de l'usine de transformation du manioc de Ngoumou », interroge les actions de développement. Cherchant à résoudre le problème de la non-intégration des populations locales dans ces projets, elle en arrive au fait que l'absence de collaboration entre élites et populations et l'ingérence des objectifs politiques dans la mise en oeuvre des initiatives de développement communautaires soient des freins considérables à la réussite de ces projets. Pour résoudre ce problème elle suggère une stratégie d'intégration des populations bénéficiaires à un projet de développement local tout en matérialisant l'activité majeure de cette procédure.

Enfin,SamboMbiena(2016), à travers ses travaux sur les « collectivités territoriales décentralisées et promotion des activités touristiques : étude menée dans la commune de Batouri »,va du constat de la non-implication de la commune de Batouri dans la promotion des activités touristiques. Par-là, il déplore l'absence d'une politique adéquate de tourisme dans le plan communal de développement, et pour cela il propose la création d'une plateforme d'échanges avec les élus locaux qui pourrait les aider à s'impliquer dans la promotion des activités locales.

Ces différents travaux, nous permettrons de nous implanter dans notre sujet en ceci qu'ils questionnent la manière dont les projets de développements sont initiés au niveau local. La population locale bénéficiaire devrait être au centre des initiatives de développement au regard de certaines disparités qui sont observées comme nous le rappelle le premier auteur. La commune d'Abong-Mbang devrait donc s'intéresser au développement de son territoire en regardant tous les pans possibles de développement qui, dans une certaine mesure permettra un développement qui ne sera plus seulement dans le carcan nominatif.

Les actions de développement en direction de l'échelon local sont nombreuses et sont le fait de plusieurs acteurs. Ces acteurs se retrouvent aussi bien au sein des organisations de la société civile (associations, GIC, comités de développement, etc.) que des institutions étatiques et infra-étatiques à l'instar de l'institution communale.

I.2.3-Littérature sur la gouvernance Locale

La gouvernance locale concerne en général les nombreuses interrogations au sujet de la meilleure forme de gouvernement, mieux de gouvernance à l'échelon de base de toute communauté.

C'est ainsi que Schneider (1999), dans son article intitulé « gouvernance participative : le chainon manquant dans la lutte contre la pauvreté », tout en questionnant les politiques de lutte contre la pauvreté, présente les résultats mitigés des stratégies traditionnelles de lutte contre celle-ci. La raison étant une sous-estimation ou mauvaise compréhension du rôle de la gestion des affaires publiques. Il critique le fait pour les populations de se contenter de croire ou d'en appeler à la volonté gouvernementale pour réduire la pauvreté, ce qu'il juge à la fois irréaliste et insuffisant. Pour voir ces politiques avoir des résultats concrets, il préconise la mise sur pied d'une gouvernance participative qui, selon lui, permet de fonder les actions à mener sur une meilleure information, de veiller à un engagement plus fort de la part des décideurs et de l'administration afin de rendre la mise en oeuvre des mesures plus réelle et plus efficace.

Tout en étant d'avis avec lui sur la solution donnée à savoir l'option d'une approche participative dans la réalisation des actions de développement , nous voulons allerau-delà en disant que les populations qui sont le plus souvent pauvres, manquent d'initiatives; raison pour laquelle la Commune devrait jouer un rôle central dans l'accompagnement voire l'encadrement de celles-ci. On ne saurait donc parler d'irréalisme de la part des populations comme le penseSchneider.

Abondant presque dans le même sens,OloumeBeyeme(2011) dans son mémoire intitulé « Gouvernance locale et développement communautaire durable : cas du centre de santé du village GBOTO ZEVE au Togo » pose le problème en termes de gouvernance locale et de développementcommunautaire. Pour aborder ce problème, elle détermine les causes du faible taux de fréquentation du centre de Santé, tout en évaluant le système de gouvernance locale en vigueur dans la communauté afin de faire des propositions pour l'amélioration de ce dernier. Sa solution se résume en l'implication et la participation effective des populations aux affaires locales en raison du fait que leur bien-être ne dépend pas uniquement de la performance des politiques publiques et partant des actions publiques.

Son résultat corrobore avec notre ambition qui est de parvenir à une gouvernance territoriale inclusive dans l'optique d'atteindre des actions non-seulement de la Commune mais également des autres acteurs de développement local.

Enfin, JiokengNdountio(2010) à travers son mémoire sur « la problématique de la gouvernance locale dans la Région de l'Est-Cameroun : une analyse de la perception du maire par les populations de la ville de Bertoua » nous plonge dans l'univers complexe de la gouvernance locale. Ici, elle interroge comment est-ce que la perception du maire par les populations de la ville de Bertoua favorise leur adhésion à l'action publique locale.Elle pose la figure du Maire comment étant très importante dans la mise en oeuvre des actions fortes dedéveloppement. Sa personnalité étant perçuecomme un facteur de réussite des actions de la commune. Ainsi, plus le maire est un personnage proche des populations, plus celles-ci adhèrent à son action et plus l'action de la commune touche les réalités des populations, plus elles se sentent poussées à s'y impliquer.Par-là, elle présente le fait que la population ne connaisse pas le maire et considère qu'il n'est pas proched'elles,pourtant elle constitue sa base élective.

Lesrésultats de ces auteurs nous confortent dans notre démarche dans la mesure où le développement effectif passe par la proximité des dirigeants avec les populations. Seulement, nous aspirons au dépassement de ces études lorsque nous convergeons vers la conclusion d'une gouvernance de proximité à travers des actions de développement concrètes favorables à l'épanouissement quotidien des populations.

En somme ces trois auteurs sont importants en raison de leur thématique commune qui est celle de la participation des populations à la réalisation des projets les concernant. Et c'est cela qui nous intéresse dans la résolution de notre problèmecar« la gouvernance participative débouche potentiellement sur une plus grande capacité au niveau de la prise des décisions et des résultats » (Schneider, 1999).

Il faut donc dire que les thématiques abordées sont plurielles et permettent une vue d'ensemble sur notre objet d'étude. Mais pour que ce dernier soit plus clair et explicable, une présentation des théories est nécessaire.

I.3- THEORIES EXPLICATIVES

Une théorie est, selon Fischer (1996), « un ensemble de propositions cohérentes qui aident à montrer pourquoi tels ou tels comportements se produisent et quelles relations peuvent être établies entre tel ou tel phénomène et telle ou telle attitude ». Il s'agit d'apporter des éclaircissements sur l'existence d'un fait, son fonctionnement, ses mutations et même sa disparition.

Dans le cadre du présent travail, il est important de comprendre l'implication de la commune dans la promotion du développement territorial à travers ses actions. A cet effet, trois théories paraissent édifiantes sur les faits sus évoqués, il s'agit de la théorie structuro-fonctionnaliste, de la théorie du développement local participatif et de la théorie du pragmatisme opérationnel.

I.3.1-Théorie structuro-fonctionnaliste

C'est une théorie qui, comme l'indique son nom, est basée à la fois, sur la structure et sur la fonction. Elle a pour représentant Albert RadcliffeBrown et plus récemmentTalcottParsons.

Dans son étude sur la parenté, RadcliffeBrown, donne une égale importance au concept de structure et de fonction en insistant particulièrement sur le rapport entre les institutions et les structures sociales dans lesquelles celles-ci s'insèrent. Après analyses et investigations, il conclut que les différents éléments de la société remplissent des fonctions telles que définis par les institutions sociales dans lesquelles elles s'insèrent. Les membres de chaque société ont, selon le structuro-fonctionnalisme, des besoins auxquels la société doit répondre pour se maintenir et subsister. Et pour répondre à ses besoins, la société se dote de certaines structures.

Le structuro-fonctionnalisme est aussi défendu par TalcottParsons (1902-1979) avec la publication en 1937 de « The structure of social action ». Le point de départ de l'analyse parsonienne est l'action, prise au sens large. Celle-ci est une construction intentionnelle et est pensée comme produit d'un acteur doté de ressources. L'acteur oriente son action en direction d'une fin et pour ce faire, il en choisit les moyens. Il dégage quatre (04) besoins que toute société doit satisfaire pour se maintenir et subsister :

§ l'adaptation, c'est-à-dire que la société doit équilibrer ses ressources pour assurer sa survie ;

§ entretenir des relations avec son environnement, y prélever ce dont elle a besoin et mobiliser des ressources en vue de ses buts ;

§ la poursuite des objectifs, c'est-à-dire que les différentes parties et les différentsintérêts qui composent la société doivent être coordonnés et intégrés ;

§ l'entretien des modèles et des normes et la gestion des tensions, c'est-à-dire que la société doit assurer la cohésion de son système de valeur et entretenir la motivation et les engagements des acteurs

A partir de l'idée selon laquelle la commune d'Abong-Mbang forme un tout structuré et intégré dont les éléments constitutifs remplissent des fonctions capitales et indispensables à son territoire, on cherche à comprendre comment les actions de la commune remplissent ces fonctions. Il s'agit également d'analyser la relation entre la commune et son environnement en s'attardant de manière spécifique sur les zones rurales.

L'application du structuro-fonctionnalisme à notre étude se justifie donc à travers le rôle de la commune. C'est-à-dire que, la commune d'Abong-Mbang devrait jouer sa partition dans le développement des zones rurales. Cela pourrait entrainer sa survie en tant qu'institution et permettre l'amélioration des conditions de vie, à savoirs l'accès aux services sociaux de base. Cette théorie nous permettra dans le cadre de cette étude de comprendre le problème de la répartition des actions de développement en posant que la commune d'Abong-Mbang est un tout qui doit évoluer de manière harmonieuse. Cette dynamique entrainera à coup sûr une implication plus accrue aux affaires qui touchent au développement de toute la communauté, ce que nous postule la théorie de la participation.

I-3.2. Théorie du développement local participatif

L'idée qui sous-tend cette théorie est celle de la responsabilisation des acteurs de développement local dont la commune. Celle-ci passe par des mécanismes leur permettant d'intégrer le plus grand nombre dans le choix programmatique, puis d'avoir un contrôle de l'usage de ressources affectées aux actions retenues.

C'est vers la fin des années 50 que prend forme, la théorie du développement endogène, par les chercheurs John Friedman et WalterStohr. Une approche volontariste, qui conçoit le développement comme une démarche partant du bas, privilégiant les ressources endogènes. Elle fait appel aux traditions industrielles locales et insiste particulièrement sur la prise en compte des valeurs culturelles et sur le recours à des modalités coopératives (Kolosy, 1997). Cette approche insiste sur l'importance de la participation et de la responsabilisation des populations dans toutes les actions de développement.

Depuis lors, et avec le temps, si l'on en croit Lazarev (1993), le concept de participation est maintenant à la base de la plupart des méthodes et des outils mis au point ces dernières décennies, pour l'appui au développement qu'ils s'en réclament explicitement ou pas. SelonSeck Et D'aquino(2001), l'approche participative, qui avant se limitait juste au diagnostic participatif, pour la construction de la concertation avec les populations rurales, a rapidement dépassé ce cadre pour s'instituer en méthode de concertation pour l'intervention, jusqu'à aboutir à des outils de planification locale de développement. Face aux multiples critiques liées aux caractères ritualisés de la participation où les acteurs locaux ne font que valider, au mieux alimenter les analyses et les choix faits par les agents extérieurs,Seck Et D'aquinopropose le principe d'endogénéité. Ce dernier consiste à transformer l'acteur local en décideur, dont la règle est que l'accompagnement technique ne fixe aucun objectif préalable à sa démarche d'appui, si ce n'est d'être disponible pour une dynamique endogène de prise de décision concertée sur le territoire. La seconde règle est que la planification territoriale est avant tout une oeuvre politique et non technique, ce qui implique que devant l'incertitude de l'avenir, la responsabilité de choix, avant tout, politiques et éthiques doit être laissée aux décideurs politiques légitimes, selon le principe d'une démocratie représentative, et aux populations selon une démarche participative.

Selon Schneider (1995 :19), la théorie de la participation implique :

§ un contexte démocratique ;

§ une volonté politique en faveur de la population ;

§ une grande transparence des financements ;

§ et l'existence d'un cadre législatif approprié.

Appliquée à notre étude, cette théorie apporte une explication au problème des effets mitigés des actions communales dans la commune d'Abong-Mbang en mettant en avant l'approche participative dans les stratégies de développement territorial. Elle permet de montrer l'efficacité d'un développement local participatif, seul gage de l'atteinte des objectifs fixés par la commune.

I.3.3- Théorie du pragmatisme opérationnel

Elaborée par Guischaoua et Gousault (1993), cette théorie voudrait allier idée et pratique. Elle consiste à mettre le développement en oeuvre à l'aide d'actions concrètes et pratiques. Le pragmatisme opérationnel est né suite aux critiques formulées à l'endroit des anciennes théories de développement considérées alors comme « passe-partout » par ces deux auteurs. Ces derniers disant de ces théories,qu'elles étaient très livresques, car parfois déconnectées des réalités ambiantes. Cette théorie se résume par deux démarches :

§ « la recherche -développement (R-D) » : elle consiste à expérimenter en milieu réel de développement à l'aide d'un processus, qui se prolonge lors des phases d'application à la généralisation des résultats, par le conseilet le suivi -évaluation ;

§ « la recherche -action de terrain (R-A) » : elle consiste à sortir la recherche de son isolement et repose sur une conception qui se veut alternative et qui vise le changement de logique en s'appuyant directement sur les stratégies des acteurs de développement et les savoirs « locaux ». Cette démarche se retrouve dans les approches de développements à la base, de développement participatif ou communautaire, où les acteurs locaux sont incités par ce biais à affirmer l'analyse qu'ils se font de leur situation, à oeuvrer ainsi un contrôlesocial minimal sur leur environnement.

Appliquée à cette étude, la théorie du pragmatisme opérationnel, nous sera utile dans la mesure où elle nous permettra de trouver des solutions au problème posé à travers l'opérationnalisation des stratégies de développement qui seront proposées. Cela pourra se faire par l'orientation des actions de la commune vers des objectifs concrets et atteignables. Mais aussi permettra de mettre les acteurs dudéveloppement et particulièrement les élus locaux au coeur de la maîtrise du territoire afin de parvenir à l'amélioration du cadre de vie.

Au demeurant, la présentation du cadre théorique et conceptuel, nous donne le fil conducteur de notre approche. Elle donne une signification et un contenu à nos concepts clés. La revue de la littérature autour des thèmes centraux de notre sujet, nous a permis d'avoir un aspect des initiatives de développement entreprises en milieu rural. Par ailleurs quelques théories scientifiques ont été étudiées pour fournir à notre sujet un système explicatif général. Par la suite nous présenterons les enjeux et défis du développement territorial dans la promotion de la commune au Cameroun.

CHAPITRE II : ENJEUX ET DEFIS DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA PROMOTION DES ACTIONS COMMUNALES AU CAMEROUN

Le développement territorial se présente comme la raison d'être des collectivités territoriales au Cameroun. Il est donc important d'avoir une vue d'ensemble du bien-fondé du développement des territoires par les communes au Cameroun. Cela passe par la présentation du socle de la décentralisation, processus ayant mis en avant la commune comme collectivité locale (II.1), ensuite par les enjeux de la territorialisation de l'action publique locale par les communes (II.2) et, enfin par les défis que doivent relever les collectivités locales dans l'atteinte d'un développement territorial optimal(II.3).

II.1-SOCLE DE LA DECENTRALISATION AU CAMEROUN

L'avènement de la commune comme CTD au Cameroun est étroitement lié à l'historique de la décentralisation. La décentralisation est un processus fortement enraciné dans l'histoire de la vie politico-administrative du Cameroun. Longtemps vécu sous diverses formes, (délégation, dévolution,...), celle-ci a une historique propre, qui permet de donner une lisibilité aux missions et compétences transférées aux communes.

II.1.1-Aperçu historique de l'avènement de la décentralisation et de la commune au Cameroun

Les conditions particulièrement difficiles de l'accession du Cameroun à la souveraineté internationale, marquées par la nécessité de construction nationale d'un pays ayant subi une triple domination (allemande, anglaise et française) dans un contexte de diversité ethnique et culturelle, les affres du sous-développement ont eu de ceci de permettre la formation d'un Etat fort et ultra centralisé. Ce système a tout du moins été l'objet de vives critiques à travers le constat de sa défaillance à pouvoir assurer les fonctions de développement socio-économique et à assurer la participation des populations. Cette situation fit en sorte que de nombreux Etats, dont le Cameroun, éprouvent dès lors le besoin de renforcer l'adhésion des populations à travers la prise en compte dans la gestion de la cité et le développement local. C'est ainsi qu'après une longue période de débat sur la centralisation, la volonté politique camerounaise de consacrer un système de gestion des affaires publiques plus efficaces, se concrétise à travers la promulgation de la loi portant révision constitutionnelle du 18 Janvier 1996. Celle-ci fait du Cameroun, un « Etat Unitaire Décentralisé » matérialisé par les CTD (régionalisation et municipalisation).

En ce qui concerne la municipalisation, elle date de l'époque coloniale. Depuis lors, des actions sont progressivement entreprises en faveur de l'effectivité et de l'opérationnalité de la décentralisation. Ainsi, dès 1922, dans le Cameroun Britannique, l'autorité coloniale crée « les Native court ». Les Native authorities avaient le droit de légiférer et d'établir des impôts sous le contrôle des districts officers : C'était la politiquede l'indirect Rule.Le mouvement est déclenché dix-neuf ans plus tard dans le Cameroun français avec l'introduction des communes mixtes dans lesquelles le Maire est nommé et le conseil municipal élu. En 1955, une nouvelle étape est franchie avec la distinction juridique de deux types de communes : d'une part, les communes de plein exercice (CPE) où le conseil municipal est élu et élit à son tour en son sein le Maire et ses adjoints ; et d'autre part, les communes de moyen exercice (CME) dont le maire et les adjoints sont nommés. Cette organisation prévaudra jusqu'en 1974.

En 1974, la commune est définie comme une collectivité publique décentralisée et une personne morale de droit public dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie financière.Si le principe de l'élection du conseil Municipal reste un acquis, le système institué fait coexister deux (02) modes de désignation de l'exécutif : dans les communes rurales, les administrateurs municipaux sont nommés ; dans les communes urbaines, les maires sont élus par les Conseils municipaux, sauf dans certaines grandes villes où des délégués du Gouvernement sont nommés. Il faut dire que jusque-là, la décentralisation en tant que mode de gestion n'est pas encore admise. Ces stratégies visaient juste à garantir l'autorité du pouvoir en place. Mais dès 1996, les choses vont devenir un peu plus concrètes pour répondre réellement aux besoins des populations. L'année 2004 sera d'autant plus marquante car elle renvoie à la promulgation des textes sur l'orientation et les modalités d'application de la décentralisation au Cameroun tout en précisant de façon claire les missions dévolues à la commune ainsi que les domaines de compétences de celle-ci. Quant à l'année 2010, elle devient une année charnière à travers le transfert de certaines compétences aux CTD, ce qui permet de préciser et de renforcer les missions dévolues à celles-ci.

II.1.2- Missions et compétences transférées aux communes

La commune en tant que collectivité territoriale décentralisée a des missions bien précises, qui se matérialisent à travers les domaines d'actions qui lui sont reconnus.

Selon la loi N°2004/018 du 22 Juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes en son article 3, « la commune a une mission générale de développement local et d'amélioration du cadre et des conditions de vies de ses habitants ». Pour y parvenir, en plus de ses moyens propres, elle peut solliciter le concours des populations, des organisations de la société civile, des autres collectivités, de l'Etat et des partenaires internationaux. C'est de là que pour parvenir à ce dessein, des domaines d'intervention lui ont été attribués par la même loi.

Au rang des domaines de compétences des communes au Cameroun, figurent aussi bien des domaines liés à :

- l'action économique ;

- l'environnement et lagestion des ressources naturelles ;

- la planification, de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme et de l'habitat ;

- la santé, la population et de l'action sociale ;

- l'éducation, l'alphabétisation et de la formation professionnelle ;

- la jeunesse, des sports et des loisirs ;

- la culture et la promotion des langues nationales.

Ces domaines de compétences se matérialisant à travers le transfert de compétences aux CTD suite aux neuf (09) décrets du 26 Février 2010 ; aux quatre (4) de 2011 et aux trois (03) décrets de2012. Ainsi, divers secteurs tels que l'agriculture et le développement rural, le développement urbain et l'habitat, l'élevage, les pêches et industries animales, l'eau et l'énergie, les travaux publics, la santé publique, les affaires sociales, la promotion de la femme et de la famille, les arts et la culture, le commerce, l'éducation de base, les petites et moyennes entreprises,l'économie sociale et l'artisanat, le tourisme. Ces compétences sont récapitulées dans le Tableau N°1 ci-dessous :

Tableau : N°1: Récapitulatif des compétences transférées aux communes

DOMAINES DECOMPETENCES

COMPETENCES TRANSFEREES

01

ACTION ECONOMIQUE

(Article 156)

-Promotion des activités de productions agricoles, pastorales, artisanales et piscicoles d'intérêt communal

-La mise en valeur des sites touristiques communaux

-Construction, équipement, gestion et entretien des marchés, gares routières et abattoirs

-Organisation d'expositions commerciales locales

-Appui aux micro-projets générateurs de revenus et d'emplois

-exploitation des substances minérales non concessibles

02

ENVIRONNEMENT ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

(Article 157)

-Alimentation en eau potable ;

-nettoiement des rues, chemins et espaces publics communaux

-suivi contrôle de gestion des déchets industriels

-reboisement et création de bois communaux

-lutte contre l'insalubrité, les pollutions et les nuisances

-protection des ressources en eaux souterraines et superficielles

-élaboration de plans communaux d'action pour l'environnement

-création, entretien et gestion des espaces verts, parcs

-pré-collecte et gestion au niveau local des ordures ménagères

03

PLANIFICATION, AMENAGEMENT DU TRRITOIRE, DE L'URBANISATION ET DE L'HABITAT

(Article 158)

Création et aménagement d'espaces urbains

Elaboration et exécution des plans d'investissement communaux

Passation de contrats-plan pour la réalisation d'objectifs de developpement

Elaboration des plans d'occupation des sols, des documents d'urbanisme, d'aménagement concerté, de rénovation urbaine et de remembrement

Organisation et gestion des transports publics urbains

Operations d'aménagement

Délivrance des certificats d'urbanisme, des autorisations de lotir, des permis d'implanter, des permis de construire et de démolir

Création et entretien de voirie municipale et la réalisation des travaux connexes

Aménagement et viabilisation des espaces habitables

L'éclairage des voies publiques

Adressage et dénomination des rues, places et édifices publics

Création et entretien des routes non-classées et des bacs

Création des zones d`activités industrielles

Contribution à l'électrification des zones nécessiteuses

Autorisation d'occupation temporaire et de travaux publics

04

SANTE, POPULATION ET ACTION SOCIALE

(Article 159)

Santé et population :

- Etat civil ;

- Créationéquipement gestion et entretien des centres de santé ;

- Assistance aux formations sanitaires et établissements sociaux

- Contrôle sanitaire dans les établissements de fabrication,conditionnement,stockage et de distribution des produits alimentaires et des installations de traitement des déchets solides et liquides produits par des particuliers ou des entreprises

Action sociale :

- Participation à l'entretien et à la gestion de centres de promotion et de réinsertion sociale

- Création, entretien et gestion des cimetières publics ;

- Organisation et gestion de secours au profit des nécessiteux

05

EDUCATION, ALPHABETISATION ET FORMATION PROFESSIONNELLE

(Article 160)

Education :

- Création, gestion, équipement, entretien et maintenance des écoles maternelles, primaires et des établissements préscolaires de la commune

- Recrutement et prise en charge du personnel d'appoint desdites écoles

- Acquisition des matériels et fournitures scolaires ;

- Participation à la gestion et à l'administration des lycées et collèges de l'Etat et de la Région par le biais des structures de dialogue et de concertation

Alphabétisation :

- Exécution des plans d'élimination de l'analphabétisme, en relation avec l'administration régionale

- Participation à la mise en place et à l'entretien des infrastructures et des équipements éducatifs

Formation technique et professionnelle :

- Elaboration d'un plan prévisionnel local de formation et d recyclage

- Elaboration d'un plan communal d'insertion ou de réinsertion professionnelle

- Participation à la mise en place, à l'entretien et à l'administration des centres de formation

06

JEUNESSE, SPORTS ET LOISIRS

(Article 161)

-promotion et animation des activités sportives et de jeunesse

Appui aux associations sportives

-création et gestion des stades municipaux, centres et parcours sportifs, piscines, aires de jeux et arènes

-recensement et participation à l'équipement des associations sportives

-participation à l'organisation des compétitions

-création et exploitation des parcs de loisirs ;

-organisation des manifestations socioculturelles à des fins de loisirs.

07

CULTURE ET PROMOTION DES

LANGUES NATIONALES

(Article 162)

Culture :

- Organisation de journées culturelles, de manifestations culturelles, traditionnelles et concours littéraires et artistiques

- Création et gestion d'orchestre, ensembles lyriques traditionnels, corps et ballets et troupes de théâtres

- Création et gestion des centres socio-culturels et de bibliothèques de lecture publique

- Appui aux associations culturelles

Promotion des langues nationales :

- Participation aux programmes régionaux de promotion des langues nationales

- Participation à la mise en place et à l'entretien d'infrastructures et d'équipement.

Source : Loi portant Code Général des collectivités territoriales décentralisées, 2019

Ces différents domaines de transfert de compétences montrent à suffisance l'importance qui est donnée à la commune en matière de mise en oeuvre des objectifs de développement local. L'amélioration des conditions et du cadre de vie des populations passent nécessairement par une bonne gestion de ces compétences, d'où la nécessité d'aborder les enjeux de la territorialisation de l'action publique locale pour la commune.

II.2-ENJEUX DE LA TERRITORIALISATION DE L'ACTION PUBLIQUE LOCALE POUR LES COMMUNES AU CAMEROUN

La décentralisation s'inscrit aujourd'hui comme un indicateur de bonne gouvernance (Blundo, 2001) et vise à améliorer l'efficacité de l'action publique, la promotion du développement local et la démocratisation de la vie publique. Si l'organisation des pouvoirs publics dans la société contemporaine, conditionne l'efficacité et l'efficience de l'action publique, il va sans dire que cette organisation se doit aussi de tenir compte de l'espace d'action(Keudjeu, 2013 :217). Dès cet instant, la saisine des enjeux de la spatialisation des actions institutionnelles postule la prise en compte des enjeux de la dimension territoriale.

Les changements qui se doivent d'être développés dans le contexte de décentralisation, ne devraient pas qu'être conceptuels, mais devraient répondre en réalité aux mutations importantes du rôle de la commune dans le nouvel ordre social né des réformes de l'administration étatique. Ainsi donc, dans la dynamique d'inclusion sociale, de promotion du développement, de la participation des populations à la gestion de la cité par le processus de décentralisation, autant la gouvernance que le territoire se situent au centre de l'action publique locale. Car, les solutions aux problèmes qui ont cours ne pourront provenir que d'une bonne organisation interne des territoires. Il n'est donc pas surprenant que le développement à la base soit le leitmotiv de la politique de retour vers le local. Ce retour, se lit sous le prisme de la "reterritorialisation" de l'espace d'action publique ; celle-ci se traduisant par une recomposition des espaces d'exercice du pouvoir, dû surtout à l'existence de nouveaux échelons d'intervention pour les politiques et à une redéfinition des territoires de l'action publique (Leloup&Alii., 2007 : 21-30). La « reterritorialisation » fait apparaître des processus de décentralisation comme réponse à la crise de la légitimité. En ce sens, l'institution communale apparaît comme un acteur, si ce n'est le principal, qui a la capacité de faire un maillage du territoire en terme de réalisation des projets de développement.

Ainsi, si la réforme de la décentralisation est la conséquence en interne, au Cameroun, des remous du début des années 1990, elle fut aussi l'oeuvre des bailleurs de fonds internationaux qui y voyaient un facteur de promotion du développement. Suivant l'institutionnalisation de la décentralisation territoriale, l'objectif visé portait certes sur le souci de promouvoir la bonne gouvernance mais aussi, avait entre autre optique : la promotion du développement local, de la démocratie par la participation des populations au processus de décision et l'économie. C'est dans ce cadre que les compétences dévolues à la commune concernent l'aménagement territorial.Il est question ici pour la commune de participer de manière active dans le développement de tout le territoire qui est de son ressort. Cela permettant à ce que l'action publique tel qu'elle a été conçue soit perceptible par toutes les composantes du territoire. Le développement de la commune devient dès lors celui de tous les territoires en tenant compte du facteur équité territoriale. C'est-à-dire, en reconnaissant une certaine inégalité entre les territoires urbains et ceux ruraux aux fins de rétablir l'équilibre relative. Derrière cela, se cache la volonté d'implication plus importante des populations locales dans la gestion de leurs préoccupations économiques et sociales. Car plus les populations ressentent les actions de développement impulsées par la commune, plus elles s'intéressent à la gestion de la cité et sont à même d'apporter leur contribution.

En tant qu'échelon de base de l'organisation administrative, la collectivité territoriale communale doit répondre aux enjeux suivants :

- installer une administration proche des usagers en confiant aux instances élues tous les services publics de proximité ;

- assurer le développement économique et social de tous ses territoires.

Ainsi, la commune au Cameroun se pose, au sens de NdeyeSamb(2014 :94), comme « le lieu privilégié d'élaboration, d'exécution et d'évaluation des politiques publiques ». En ce sens où c'est à elle que revient cette mission de penser le développement qu'elle veut pour son territoire. Toutefois, pour y parvenir, elle doit faire face à plusieurs défis.

II.3- DEFIS DE LA COMMUNE AU CAMEROUN: LA GOUVERNANCE TERRITORIALE

Plus proches du terrain et des populations, les CTD sont mieux placées pour cerner les problèmes les plus spécifiques des populations et d'y apporter des solutions meilleures dans une perspective participative. C'est ainsi que les défis auxquels elle doit faire face se résumer en :

- le défi de planification stratégique des actions à mener ;

- le défi de participation populaire ;

- la redevabilité ;

- la formation de son personnel.

Au plan stratégique, la commune en tant que CTD doit, pour atteindre son objectif de développement, mettre sur pied une véritable politique de développement axée sur les territoires. Ceci en s'appuyant sur des stratégies de développement inclusif et de type ascendant ; ce qui appelle à un défi territorial. C'est dire que même dans le coin le plus reculé de la municipalité, les populations doivent pouvoir être au centre des préoccupations de l'action publique locale et cela passe par des interactions continues entre elles et la commune. Pour cela, la commune devrait être représentée dans chaque localité (village) pour rendre ce voeu réalisable.

Bien plus, la Commune doit pouvoir faire la promotion de la participation populaire aux actions de développement. Cela passe par une véritable éducation des populations à prendre à bras le corps leurs problèmes quotidiens et à pouvoir les résoudre à leur niveau avant de faire appel à l'institution communale. Il faudrait donc responsabiliser les populations à la base en promouvant l'action associative et entrepreneuriale. Faire la promotion de la participation de la population au développement renvoie à l'action de les inclure dans la conception, la réalisation, le suivi et l'évaluation des projets de développement. Celle-ci permet de réaliser des projets par et pour les populations locales pour que les actions qui émanent de ces initiatives soient le fruit de leur efforts et la réponse à leur besoin. Les dynamiques de recherche des solutions endogènes engagées par le Programme National de Développement Participatif (PNDP) vont de cet objectif.

Quant à l'action de redevabilité de la commune auprès des populations, elle doit se faire ressentir à travers une définition claire des missions des conseillers municipaux qui doivent servir de relais entre l'exécutif municipal et les populations à la base. Cela y va du volet communication de la commune. Les conseillers municipaux en tant que représentants d'une circonscription communale doivent pouvoir tenir les populations informées des activités de la commune mais également se poser comme les principaux garants des intérêts des populations.

Enfin, la formation se présente comme une condition sine qua none pour l'atteinte des objectifs et des missions de toute organisation. La commune doit donc se rassurer de la formation continue et alternante de son personnel, mais aussi de toutes les parties prenantes du développement local.

Au terme de cette articulation, il va de soi que le développementterritorial est au centre des missions dévolues aux communes au Cameroun. Si l'histoire de la commune a été mis en avant par la politique de décentralisation, il n'en demeure pas moins que pour être performante, la commune au Cameroun devraient mettre sur pied des politiques de développement qui mettent un accent sur des logiques territoriales afin de parvenir à une gouvernance territoriale adéquate et à même derépondre aux attentes des populations à la base.

CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA COMMUNE D'ABONG-MBANG

Le présent chapitre est consacré à la monographie de notre cadre d'étude qui est la commune d'Abong-Mbang. Pour atteindre cet objectif, une brève présentation générale est capitale (III.1). Toutefois, une appréciation des activités socioéconomiques et des infrastructures de base (III.2) et une analyse du cadre structuro-politique de l'action communale (III.3) restent nécessaires.

III.1- PRESENTATION GENERALE

Cette présentation va d'un aperçu historico-physique de la commune à une description du milieu humain et cartographique.

III.1.1- Aperçu historico- physique de la commune d'Abong-Mbang.

Créée le 28 novembre 1955 par décret N°230/1995, la circonscription d'Abong-Mbang est le chef-lieu du département du Haut-Nyong. Elle est située à 114 Km de Bertoua, le chef-lieu de la Région et à 236 Km de la ville de Yaoundé la capitale du Cameroun. En tant que circonscription communale, elle est traversée par la Nationale N°10 Yaoundé-Bertoua et couvre une superficie de 11 340 Km2. Tel que nous le montre la carte de situation (Annexe A), la commune d'Abong-Mbangest limitée :

- au Nord par les communes de Doumé et d'Angossas ;

- au Sud par la commune de Messamena ;

- à l'Est par la commune de Mindourou ;

- et à l'Ouest par la commune d'Atok.

Au plan historique, Les premières bâtisses apparaissent véritablement à Abong-Mbang en 1923 avec la construction de la résidence du Chef de Région, de la prison, de l'hôpital, de la gendarmerie, de l'école régionale et du stade régional. En 1955, la bourgade d'Abong-Mbang en plein essor est érigée en Circonscription Administrative du Haut-Nyong, consacrant ainsi le 28 novembre de la même année, la naissance de la commune d'Abong-Mbangdont l'exécutif communal ne sera installé que trois années plus tard, à partir de 1958.Les caractéristiques physiques de ladite commune sont les suivantes :

Le climat : située dans la région équatoriale, la commune d'Abong-Mbang est dominée par deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses. La température ici oscille entre 23° C et 26°C avec une forte humidité atmosphérique tout au long de l'année.

Le relief et les sols : Le milieu naturel de la commune d'Abong-Mbang est légèrement ondulé avec des pics culminant à une altitude moyenne ne dépassant pas les 600m. Les sols sont ferralitiques et latéritiques, argileux rouges. La commune étant située dans la forêt équatoriale, les sols sont de types forestiers très perméables et riches en humus, fertiles et favorables à l'agriculture. Les alluvions et les sols sablonneux sont présents sur les berges du fleuve Nyong et dans les bas-fonds marécageux.

L'hydrographie : Le principal fleuve de cette zone est le Nyong qui traverse la ville d'Abong-Mbang dans sa partie Nord. Ce dernier est naturellement le déversoir de nombreuses rivières qui forment un réseau d'affluents importants.

La faune : elle comprend une multitude d'espèces aussi bien aquatique que terrestre. La faune aquatique est constituée de plusieurs espèces de poissons d'eau douce (silures, poisson vipère, carpes, etc.), des hippopotames, des crocodiles à museau court, et bien d'autres. Quant à la faune terrestre, elle comprend les mammifères, des reptiles, des ruminants, des primates, des rongeurs (rat palmiste, aulacode), de nombreuses espèces d'insectes et d'oiseaux.

III.1.2-Milieu humain et cartographie descriptive de l'Arrondissement

III.1.2.1- Milieu humain

Créé vers l'année 1920 par les colons Allemands, le petit village d'attraction commerciale au bord du fleuve Nyong alors navigable, est devenu au fil des temps, la ville d'Abong-Mbang qui doit son nom à une appellation qui découle de la déformation de " « Boung-le-Mbang». En effet, les autochtones, en leur langue vernaculaire, désignent par "Boung" une source naturelle, un puits, alors que par « Mbang», ils désignent l'Iroko. Ainsi donc, "Boung-le-Mbang" signifierait "la source qui coule aux pieds de l'Iroko". La population de la commune est constituée de deux groupements autochtones à savoir les Bebend et les Baka. Selon la légende, les Bebend seraient venus de l'Egypte. Après plusieurs vagues migratoires, cette communauté ayant à sa tête EFFOUDOU comme Chef Supérieur, se serait d'abord installée aux environs d'Atok. Elle comprenait deux grandes familles : les Bebend et les Mboanz. Avec les découpages administratifs, ces deux familles ont été séparées. Les Bebend sont restés sur l'axe central de la Route Nationale N°10 ; alors que les Mboanz se retrouvent du côté de l'arrondissement du même nom et à Doumé. L'appellation Baka proviendrait de « Bakana » qui désigne un oiseau qui se perche un peu partout.

Les mouvements migratoires ont pris fin juste après la période coloniale. Les raisons de leur déplacement étaient multiples. Les uns fuyaient les troubles liés à la guerre, ou voulaient échapper à la dictature d'un chef (chef supérieur des Maka'a EFFOUDOU) ou encore fuir la tentative d'islamisation des peuples par le chef militaire Ousmane Dan Fodio ou de la maladie du sommeil. Les uns voulaient se rapprocher de la route, poussés par les colons, tandis que les autres s'étaient établis sur leur site actuel pour la recherche de l'emploi et du bien-être. Dans les villages, la population est majoritairement autochtone, alors qu'elle est cosmopolite dans la ville d'Abong-Mbang du fait de son caractère urbain. Ainsi, outre les populations autochtones on retrouve d'autres peuples venus d'ailleurs à l'instar des Baya, les Kaka, les AyongYerap, les Ebessep , les Kozimé, les badjoué , les Bikélé, les Abakoum, les Djem, les Zimé et les ressortissants des autres régions du Cameroun : les Duala, les Mbo, les Bamoun, les béti, les Ewondo, les bamiléké, les bassa, les haoussa, les bororo, les anglophones, etc. les populations de nationalités étrangères telles les centrafricains ,les maliens, les nigérians , les grecs et français.

La population totale de la commune d'Abong-Mbang est estimée à environ 31 481 âmes soit une densité de 03 habitants/Km2. L'ethnie majoritaire est le « Maka », du même nom que la langue parlée par les ressortissants du département du Haut-Nyong, y compris par les « Baka » de l'ethnie minoritaire Pygmée, en plus de leur propre langue : le Baka. Il s'agit là d'un atout important pour la cohésion sociale tant au niveau de la commune d'Abong-Mbang que de tout le Département du Haut-Nyong. C'est ainsi que dans les 34 villages, la population est majoritairement autochtone.

III.1.2.2- Cartographie descriptive de la commune

La commune d'Abong-Mbang compte trente-quatre (34) villages dans la partie rurale, dont deux (02) villages pygmées et dix (10) quartiers dans la partie urbaine. Le territoire communal est subdivisé en quatre (04) secteurs représentés dans le tableau N°2 ci-dessous :

TABLEAU N°2 : SECTEURS DE LA COMMUNE D'ABONG-MBANG

SECTEURS

CENTRE

SUD

EST

OUEST

Quartiers :

1. ADMINISTRATIF

2. DJOW

3. MBOULE I

4. MBOULE II

5. KAKO

6. MAKA

7. ZALOM

8. HAOUSSA

9. MBAMEWONDO 10. NYONG

Villages :

1. NTANKUIMB

2. DJENASSOUME

3. ZOGUEMBOU

4. NKOUOLE

5. ANKOUABOUOMB 6. ANKOUAMB

7. OBOUL I

8. NTIMBE I

Villages :

1. AYENE

2. MADOUMA

3. KWAMB (ancienne léproserie)

4. MISSOUME (Village pygmée)

5. OBOUL II

6. SOKAMALAM

7. MIANT II

8. MPEMZOK I

9. MPEMZOK II

10. NTIMBE II

11. NJIBOT (Village pygmée)

Villages :

1. ABONG MBANG II

2. ABONGDOUM

3 ANZIE

4. NKOL-VOLAN

5. ADOUMA

6. BAGOFIT

7. BINDANANG

8. BAMAKO

9. MAZABE

10. ANKOUNG

11. NKOUAL

12. DJONDJOCK

13. NDJIBE

14. NTOUNG

Sources: Plan communal de développement, 2012

Comme l'indique ce tableau, la commune est divisée en secteurs. Les zones les plus reculées se trouvent dans les secteurs Sud et Est où l'on rencontre des routes en terres avec un état d'enclavement avancé. C'est dire qu'au total 18 villages vivent dans cette situation ceci avec des caractéristiques de développement variées. Ainsi, pour le secteur Sud, qui représente la zone la plus enclavée, aller du centre-ville d'Abong-Mbang pour Ntimbé 1 est un véritable parcours du combattant à ce sens où le tarif de transport pour s'y rendre(20 Km d'Abong-Mbang) est fixé à 2500 minimum et cela varie en fonction qu'on soit en saison sèche ou pluvieuse. En ce qui concerne le secteur Est, les villagesAyene et Madouma bénéficient de l'électricité car situé à proximité de la ville. Pourtant lorsqu' on se trouve au village Oboul 2 à seulement 5Km du centre-ville, plus d'électricité et on retrouve une route peu entretenue.

A l'inverse, le secteur ouest bénéficie en grande partie des retombées de la route nationale qui la traverse. Néanmoins le courant électrique s'arrête au village Bagofit à seulement 10 Km de la ville, fruit de l'initiative d'une élite du village.

Comme on peut le remarquer les différentes zones sont développées avec des géométries variables selon que l'on soit proche du centre-ville ou dans les zones reculées. Les dernières s'en trouvent le plus souvent dans un état d'enclavement routier, énergétique, etc. à partir de ce moment les conditions et le cadre de vie s'en trouvent impactés.

III.2- ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES ET INFRASTRUCTURES SOCIALES DE BASE DE LA COMMUNE D'ABONG-MBANG

III.2.1- Activités économiques de la commune

Les activités socio-économiques de la commune d'Abong-Mbang sont nombreuses, toutefois, les principales activités sont liées à l'agriculture, l'élevage et la pêche, la chasse, l'exploitation forestière, l'agro-industrie, le tourisme et le petit commerce.

L'Agriculture : elle est la principale activité des populations de la commune. Caractérisée par des petites exploitations familiales, on en distingue deux types à savoir l'agriculture vivrière (bananier plantain, macabo, patate douce, manioc, arachides, maïs) et l'agriculture de rente (melon, piment, laitue, pastèque, ananas, etc.). Dans les villages, l'agriculture s'impose comme le principal secteur productif.

FIGURE N°1 : POSTE AGRICOLE DU VILLAGE NTOUNG CONSTRUIT PAR LA COMMUNE

Source :Clichés de Junior MPELE, Juin 2020

Elevage et pêche : l'élevage est essentiellement de type familial et concerne le petit bétail (caprins, porcins volailles). L'élevage moderne s'introduit de façon timide grâce à certaines initiatives des GIC et concerne le mini élevage (aulacodes). La pêche artisanale (filet ou à la ligne) est pratiquée sur le fleuve Nyong, tandis que les femmes pratiquent la pêche au barrage dans les ruisseaux et les marécages.

La chasse : elle est pratiquée par les populations villageoises selon les techniques traditionnelles de piège. Tandis que les braconniers ont recours aux armes à feu et à des prises massives des espèces protégées. Le gibier communément rencontré sur les marchés d'Abong-Mbang est constitué de singes, de vipères, de pangolin, de porc-épic, d'antilope, etc.  .

L'exploitation forestière : C'est une activité coutumière dans la mesure où elle est perpétuée depuis des générations. La collecte des produits forestiers autres que le bois concerne les feuilles (feuilles de jonc pour l'emballage des aliments, les feuilles de Gnetum africana etc.), les lianes et le rotin pour l'artisanat et la construction de maisons, les écorces pour la médecine traditionnelle et la cuisine, les racines et les fruits (Garcinia cola, cola nitida etc.). Cette activité occupe une part importante dans les activités de production des populations locales à cause de la nature forestière de leur environnement.

L'Agro-industrie : les activités de ce secteur concernent principalement la transformation du bois et les scieries. Au rang de celles-ci figure la STBC d'Abong-Doum.

Le petit commerce : il est plus observé au niveau du centre-ville et concerne le secteur informel qui regroupe plusieurs activités économiques. Le transport par mototaxi, assure 80% des besoins en transport local.

Le tourisme : il est évalué à travers trois aspects essentiels à savoir les sites touristiques, les structures d'accueils et les structures de loisirs. Au rang des sites touristiques, nous avons la grotte naturelle située au village Ntimbé II, la résidence du Dr Eugène Jamot à Madouma, les chutes d'eau du village Kwoamb qui donnent naissance à un affluent du Dja, les villages Baka et le lac situé à proximité de la piste d'atterrissage (abandonnée) de Madouma. Quant aux structures d'accueil, nous avons entre autre, le « Bagofit Sun city », l' « HOTEL LE NYONG » et le « ZURIKOI HOTEL ».

III.2.2- Etat des lieux des infrastructures sociales de base de la commune d'Abong-Mbang

Les infrastructures de base de la commune d'Abong-Mbang, et ce à partir des compétences transférés, sont regroupés dans divers domaines à savoir : l'éducation, la santé publique, l'eau et l'énergie, les transports, les infrastructures culturelles, sportives, marchandes, de télécommunications et routières. Celles-ci sont différemment installées sur le territoire communal allant des zones centrales à celles périphériques

III.2.2.1- Dans les zones centrales

En ce qui concerne le domaine éducatif, l'on enregistredans le centre urbain, la présence de six (08) écoles primaires publiques sur les dix-neuf (19) existantes dans la commune. Avec la particularité que seules ces écoles disposent d'une alimentationélectrique et d'un point d'eau. Toutefois,aucune école ne dispose d'une infirmerie. Pour ce qui est de la formation professionnelle,on y retrouve la section artisanale rurale, la section ménagère (SAR/SM) d'Abong-Mbang,l'école des techniciens de l'Agriculture (ETA), le centre Chantal Biya pour les NTIC d'Abong-Mbang antenne IAI-Cameroun, le centre de promotion de la femme et de la famille, et le centre de formation professionnelle ASDELAM-Formation en bureautique-informatique. Ces infrastructures sont d'ailleurs les seules de la commune.

Dans le volet santé publique, l'aire de santé d'Abong-Mbang qui représente la zone sanitaire du centre-ville, est constituée de 05 centres de santé sur les 10 que compte la Commune. Il s'agit notamment de :hôpital de district d'Abong-Mbang, CMA Abong-Mbang Sud ; clinique Dr NDONNANG, Clinique de l'Espoir et l'hôpital protestant de Nkol-Mvolan.

Pour ce qui est du volet Eau et énergie, Le centre urbain dispose des points d'eau dans tous les 10 quartiers et dans les villages environnants la commune à l'instar d'Ayene, de Madouma et d'Abong-Doum. A titre illustratif, le village madoumaà lui seul dispose de cinq (05) pointsd'eau, alors que certains villages n'en n'ont pas. Concernant l'énergie, tous les quartiers sont alimentés par le réseau électrique. Toutefois, il faut relever queles besoins en eau au centre urbain sont entre autres l'apanage du réseau Camwater, qui, malgré ses deux (02) châteaux, n'arrive pas toujours à satisfaire en quantité et en qualité, la demande.

Dans le domaine des transports, La zone urbaine est traversée par la Nationale N°10 qui facilite le transport des biens et des personnes. Ainsi Seuls les villages, situés sur la Route Nationale N°10 sur une distance de 30 Km sur les 200Km que compte l'arrondissement, sont traversés par le bitume et ne représentent que 14.5% du réseau routier de la commune.

S'agissant des infrastructures marchandes, on remarque que les trois grands espaces marchands de la commune sont concentrés au centre-ville. Il s'agit du marché B, du marché A et du marché des vivres frais du quartier Mboulé.

III.2.2.2- Dans les zones périphériques

Dans les zones périphériques, l'on enregistre un certain nombre d'infrastructures bien qu'elles soient le plus souvent insuffisantes.

Ainsi, sur le plan éducatif, tous les villages ne disposent pas d'une école primaire encore moins d'un établissement d'enseignement secondaire. C'est d'ailleurs pour cette raison que la ville d'Abong-Mbang est considérée comme une ville scolaire, car les élèvesviennent des villages pour leur cursus secondaire. Il n'existe pas de centres de formations dans les zones rurales de la commune.

Aussi, sur le plan routier et énergétique, on enregistre de sérieux problèmes de mobilité des personnes dans les tronçons, desaxes routiersAbong-Mbang- Ntimbé : 50 Km non-carrossables ; Madouma- Kwoamb 18Km en terre. En dehors d'une portion, tout le réseau routier communal est constitué des routes en terre qui sont rarement entretenues d'où leur état de dégradation avancée.Ce qui contribue à l'enclavement de la zone rurale. Seuls 09 villages sur les 31 sont alimentés par le réseau électrique et ceux-ci se trouvent dans la zone urbaine.

FIGURE N°2 :ROUTE CARROSSABLE SUR LE TRONÇON MADOUMA-DJOUYAYA ENTRETENUE PAR LA SOCIÉTÉ FORESTIÈRE « LA PALLISCO »

FIGURE N°3 :ROUTE EN TERRE DU VILLAGE NTIMBÉ EN SAISON SÈCHE

SOURCE : clichés de Junior MPELE, Juin 2020

Au plan sanitaire, les cinq (05) autres centres de santé sont répartis dans les différentes zones rurales. Ce qui entraine un problème d'éloignement dans certains secteurs, on peut par exemple voir que le Village Ntimbé 1 se trouve à 15 Km du centre de santé d'Oboul 1.

FIGURE N°4: CENTRE DE SANTE INTÉGRÉ DE NTOUNG, CONSTRUIT PAR LA COMMUNAUTÉ ET AMÉNAGÉ PAR LA COMMUNE

Source : clichés de Junior MPELE, Juin 2020

Concernant les espaces marchands, il n'existe pas de marchés périodiques dans les villages. Les populations des zones rurales communales se trouvent obligées de se déplacer en ville pour vendre ou acheter si ce n'est le commerce aux abords de route.

Toutefois, il faut reconnaître que presque tous les villages disposent d'un point d'eau, même si cela n'émane pas toujours de la commune.

Figure n°5 : point d'eau réalisé par la commune et le PNDP au village Oboul 2

Source :clichés de Junior MPELE, Juin 2020

De ces différentes infrastructures dans les différentes zones de la commune, un constat apparaît. Il s'agit de la répartition inéquitable des infrastructures sociales. Où l'on voit que le centre urbain et les zones environnantes sont mieux pourvus en infrastructures que les zones rurales ou périphériques de la commune.

III.3- CADRE STRUCTURO-POLITIQUE DE L'ACTION COMMUNALE

Aborder la question du cadre structuro-politique c'est précisément faire un état présentatif de l'exécutif et du conseil communal mais aussi, présenter la vision et les projets communaux de développement envisagés par la commune dans son plan de développement quinquennal 2012-2017.

III.3.1- Organes de la commune d'Abong-Mbang

La commune d'Abong-Mbang naquit le 28 novembre 1955, par le décretprésidentiel N°230/1955. Le premier exécutif n'a été installé que trois années plus tard, c'est-à-dire à partir de 1958. La commune est subdivisée en vingt-cinq (25) circonscriptions municipales à la tête desquelles se trouveunconseiller municipal. Il va de soi que tous les villages ne détiennent pas un conseiller municipal. Certains villages sont jumelés et forment une circonscription, par exemple, les villages Ndjibé- Ntoung et Mbenya détiennent un seul conseiller municipal ce qui pourrait créer un problème au niveau de la répartition des réalisations. Ces conseillers municipaux ont la charge d'élire le maire et ses deux adjoints.

FIGURE N°6 : HÔTEL DE VILLE DE LA COMMUNE D'ABONG-MBANG, CONSTRUIT PAR LE FEICOM

Source :Junior MPELE, Juin 2020

III.3.2- Vision et projets de développement de la commune d'Abong-Mbang

Eu égard au Plan communal de développement, la vision de développement de la commune d'Abong-Mbang s'adosse sur l'amélioration des conditions de vie des populations de la commune, c'est sur cet objectif que toutes les actions à mener doivent converger. En 2012 lors de son élaboration, le PCD relevait déjà un certain nombre d'éléments qu'il était judicieux de renforcer pour l'atteinte de cet objectif de développement du territoirecommunal. Il s'agit entre autre de :

- L'inefficacité des conseillers municipaux dans la sensibilisation et l'encadrement des populations ;

- Le personnel peu performant ;

- La faible productivité du secteur agricole (du fait de l'organisation insuffisante des producteurs, du manque de financement pour l'achat des intrants, et l'insuffisance d'encadrement technique) ;

- La difficulté d'accès aux soins de santé de qualité (due à l'insuffisance du personnel soignant de qualité, la vétusté et l'éloignement des CSI) ;

- Le mauvais état des routes, ponts et digues (reprofilage irrégulier et absence des comités de route) ;

Ce qui soulevait le problème de l'enclavement relatif de la commune. Face à cet état de chose la commune a envisagé la planification d'un certain nombre de projets. Il s'agit de près de 234 activités principales ou idées de micro-projets dont 56 sont liées à l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base, 16 à l'amélioration de la productivité agropastorale, 25 à la protection de l'environnement et à la gestion des ressources naturelles, 06 au renforcement de l'institution communale. Parmi ces projets, 37 figurent dans le cadre des dépenses à moyen termes et 40 dans la programmation annuelle des projets prioritaires 2012.

L'impact social de ces projets avait également été estimé tel que présenté dans le Tableau N°3 ci-dessous :

TABLEAU N°3 : PRINCIPAUX IMPACTS SOCIAUX POTENTIELS DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE

Types de microprojets contenus dans le plan triennal

Impacts sociaux positifs possibles

Impacts sociaux négatifs possibles

Mesures sociales d'optimisation

mesures sociales

d'atténuation

Microprojets de construction des infrastructures communautaires de base :

· Construction

- Blocs de salles de classes (250) ;

- Ecole maternelle et primaire (12)

- Blocs latrines

- Logements en matériaux définitifs aux peuples pygmées

- Accroissement de l'offre éducative et amélioration des conditions d'étude et de vie des jeunes ;

- Amélioration de l'habitat dans les villages pygmées et accroissement de la sédentarisation des BAKA

- Réduction des patrimoines familiaux et querelles de replacement

- Tensions sociales du fait de l'insuffisance des appuis aux populations pygmées

- Sensibilisation des populations pygmées et du public et implication des sectoriels concernés ;

- Recasement des populations

- Mise en place de comités de gestion

- Optimisation des indicateurs de bien-être

- Participation de tous dans le choix de sites ;

- Sensibilisation des populations ;

- Bonne gestion et répartition des dotations

Microprojets hydrauliques :

· Construction

- Forages ;

- Puits d'eau

- Amélioration de la santé des populations

- Accroissement de l'accès à l'eau potable

- Réduction des conflits et des querelles entre populations voisines

- Réduction du temps de travail des populations

- Minimisation de l'importance de l'eau due à l'abondance

- Sensibilisation des populations à la base bonne conservation des ouvrages ;

- Sensibilisation des populations à la bonne gestion de l'eau et de l'ouvrage

- Mise en place de comités de gestion

- Formation des artisans réparateurs ;

- participation de tous dans le choix des sites ;

- Construction des protections autour des points d'eau potable

Microprojets structurants :

- Cantonnage 27 CDR

- Ouverture/réhabilitation des routes

- Construction parc à bétail

- Réhabilitation 1 CMA plateau

- Réhabilitation /construction des CSI ;

- Construction des fermes avicoles et porcines

- Désenclavement des villages ;

-  Amélioration des capacités de mobilité des biens et des personnes ;

- Amélioration de la santé des populations et réduction du taux de mortalité;

- Réduction de l'insuffisance alimentaire ;

- Accroissement du revenu des populations

- Accroissement des pratiques sociales néfastes (vol, braquage, exode rurale, prostitution...)

- La prise en charge su dépistage volontaire des MST/VIH/SIDA ;

- Mise en place de comités de gestion et des comités de route

- Sensibilisation des populations sur les risques de MST/VIH/SIDA ;

- Redynamisation des COSA pour la réduction de la prévalence.

Source : Plan communal de développement, 2012

Ces différents projets s'ils sont mis en oeuvre pourraient donc permettre le désenclavement de la commune tout en améliorant considérablement le cadre de vie des populations dans un élan de développement territorial.

En définitive, la commune d'Abong-Mbang, est riche en termes de ressources naturelles, mais bénéficie également des facilités que procure la nationale N°10 qui la traverse. Toutefois beaucoup reste à faire pour que le développement escompté soit perceptible.

CONCLUSION PARTIELLE

Cette première partie traitait de la présentation du cadre théorique de notre étude. Constituée de troischapitres, elle fit ressortir l'assise théorique sans laquelle notre étude serait sans raison d'être. Le premier portait sur l'approche définitionnelle, la revue de littérature et la mise en exergue des théories explicatives. Les termes d'actions communales de développement territorial et de gouvernance, tout en passant en revue les thématiques liées au développement en milieu rural, à la gouvernance et aux initiatives en faveur du développement local et les théories constituaient l'ossature de ce dernier. Quant au deuxième, il permit d'avoir un aperçu des enjeux et des défis qui gravitent autour du développement territorial en ce qui concerne les communes au Cameroun. Enfin, à travers le troisième chapitre, nous avons présenté la commune d'Abong-Mbang, notrezone d'étude en mettant en avant les différents projets envisagés pour permettre le développement de ladite commune. Il nous reste donc à pouvoir opérationnaliser cette étude à travers la seconde partie de notre travail.

DEUXIEME PARTIE : CADRE OPERATOIRE DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL A ABONG-MBANG

« La théorie sans pratique est absurde et la pratique sans théorie est aveugle ». Ces propos forts évocateurs du philosophe allemand Emmanuel Kant(1848), nous introduisent dans la deuxième partie de notre étude. Celle-ci est subdivisée en trois chapitres. Le premier consacré à la démarche méthodologique adoptée. Le second quant à lui traite de la présentation des données recueillies et à la vérification des hypothèses de recherches. Le troisième enfin, présente les suggestions envisageables pour l'atteinte de l'objectif de développement local tout en laissant au professionnel de l'Animation la latitude d'intervenir. Les stratégies visant à favoriser un développement territorial plus optimal et inclusif seront également développées.  

CHAPITRE IV : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

Dans le cadre de notre travail de recherche, la méthodologie fait référence à un ensemble de démarches rationnelles et organisées que nous avons utilisées pour parvenir à la vérification des hypothèses.La nature d'une recherche (fondamentale ou appliquée) est subordonnée à l'observation de certaines normes. Il apparaît opportun, pour la collecte des données nécessaires à la vérification de nos hypothèses, de mettre au point une méthode pouvant nous permettre de déterminer : la population de l'étude et l'échantillonnage (IV.1), ensuite les techniques ou instruments de collecte des données (IV.2), en passant par la validation des instruments de collecte et les difficultés rencontrées (IV.3) et enfin les techniques d'analyse et de traitement des données (IV.4).

IV-1. POPULATION DE L'ETUDE ET ECHANTILLONNAGE

Avant d'identifier la population de notre étude (2), la technique d'échantillonnage et l'échantillon de l'étude (3), nous procéderons tout d'abord à la détermination des variables (1).

IV-1.1. Détermination des Variables de recherche

Selon Grawitz (2004), «  la variable n'est pas seulement un facteur qui se modifie en relation avec d'autres. Ce sont ses fluctuations qui constituent l'objet de la cherche ». Ainsi, notre travail de recherche comporte deux variables : Une variable indépendante (VI) et une variable dépendante (VD).

Variable indépendante : Selon Ongomobe(2011), cité par Atangana(2011) « la variable indépendante est celle qui fait subir l'action à l'autre et que le chercheur tente d'expliquer et de mesurer les effets sur la variable dépendante ». Dans notre étude, la variable indépendante est : les actions communales de développement.

Variable dépendante : « La variable dépendante est la réponse qui doit être mesurée par le chercheur, c'est sur elle que la variable indépendante agit » (Ibid.). Elle est de ce fait dite passive. Dans le cadre de notre recherche, il s'agit du développement territorial de la commune d'Abong-Mbang.

Dans le but de rendre ces données beaucoup plus explicites, nous avons jugé opportun de dresser un tableau d'opérationnalisation des variables.

TABLEAU N°4: RÉCAPITULATIF DES HYPOTHÈSES, VARIABLES ET INDICATEURS DE LA RECHERCHE

 

HYPOTHESES

VARIABLES

INDICATEURS

TECHNIQUES DE COLLECTE

Principale

Hypothèse principale :

Les actions communales participent pour une large majorité au développement des zones centrales au détriment des zones périphériques de la commune

VI : les actions communales d'aménagement du territoire

Alimentation électrique

Entretien des routes

Création et aménagement des centres commerciaux

Entretien

Observation

VD :

développement territorial de la commune d'Abong-Mbang du territoire

Cadre de vie amélioré, proximité et mobilité des actions de développement

spécifiques

Hypothèse spécifique 1 :

Les actions communales structurantes du développement semblent irrationnellement reparties sur le territoire de la commune d'Abong-Mbang

VI : la répartition des actions structurantesde développement

Entretien des routes

Alimentation électrique

Construction de marchés

Entretien

Observation

VD : développement du territoire

Cadre de vie amélioré,

proximité et mobilité des actions de développement

Hypothèse spécifique 2 :

Les mobiles politiques (stratégie de gouvernance) et structurels (communales et organisationnelles) expliquent la répartition inéquitable des actions communales dans son territoire

VI : les mobiles politiques et structurels

faiblesse des fonds propres communaux, absence du comité de suivi du PCD, non-implication des populations, gouvernance de l'exécutif

Entretien

Observation

VD : répartition des actions communales

Proximité, mobilité des actions, niveau et conditions de vies, cadre de vie,

Hypothèse spécifique 3 :

La défaillance du mécanisme de suivi des projets communaux appelle à des actions mobilisatrices et participatives par des acteurs engagés et compétents, gage de l'accroissement des capacités de développement des actions communales

VI : mobilisation et participation des acteurs engagés et compétents

Présence de l'animateur, sensibilisation et accompagnement, contribution de tous à l'action communale, renforcement des capacités, lutte contre la pauvreté, désenclavement

Entretien

Etude de la situation

VD : développement des actions communales

Proximité, mobilité des actions, niveau et conditions de vies, cadre de vie,

Source :nos analyses ,2020

IV.1.2- Population de l'étude

Giroux et Tremblay (2002) cité par Sandjock(2014 :63), définissent la population comme l'ensemble de tous les éléments auxquels le chercheur veut appliquer la conclusion de son étude. Il est judicieux de distinguer ici, deux types de population :

§ La population cible ou parente ;

§ La population accessible.

La population cible renvoie à l'ensemble des individus auxquels s'applique l'étude, c'est la population référence, circonscrite dans un espace et dans une unité de temps (Sandjock ,2014). Notre population cible est constituéede toutes les personnes de la commune d'Abong-Mbang.

La population accessible est « la partie représentative de la population cible disponible au chercheur et facilement repérable ou identifiable » (Ongomobe, 2011). C'est avec elle que le chercheur travaille. Dans cette étude, la population accessible est constituée desreprésentants de ces différentescommunautés,au rang desquels, un (01) responsable communal, les ¾ des chefs traditionnels, soit 23 chefs,mais également un (01) membre du comité de suivi du Plan communal de développement de la commune et un (01) président de conseil de concertation local. Soit un total de 26 personnes constituant la population accessible.

IV.1.3- Technique d'échantillonnageet échantillon de l'étude

· Echantillon

L'échantillon se définit comme un sous-ensemble d'éléments (individus ou objet) extrait d'une population de référence qu'il est censé représenter. Il s'agit d'un groupe d'individus extrait d'une population donnée, choisi sous certaines conditions de manière à ce que les conclusions de l'étude subie puissent êtregénéralisables à l'ensemble de la population mère (Gaumont, 2002).

Dans le cadre de cette étude, notre échantillon est constitué de 26 Personnes réparties ainsi qu'il suit : un(01)responsable communal, 23 autorités traditionnelles sur les 31 existantes,un (01) membre du comité de suivi et un(01) représentant des présidents des conseils de concertation locaux.

· Technique d'échantillonnage

Nous avons retenu l'échantillonnage aléatoire simple et l'échantillonnage par choix raisonné. La technique d'échantillonnagealéatoire simple a été retenue dans la mesure où elle consiste à retenir de façon aléatoire en rapport avec la population de l'étude, des individus caractérisant la population. Pour cela, différents chefs traditionnels ont été pris en compte en considération des localités de la commune.

La méthode d'échantillonnage par choix raisonné se justifie par le choix conscient des personnes à interviewer en fonction des connaissances voire la maitrise des informations utiles pour cette étude. Ceci, en raison du fait que le sujet qui les interpelle demande une certaine compréhension et une technicité. De manière concrète, le choix raisonné aura permis de cibler leresponsable communal, le membre du comité de suivi du PCD et l'un des présidents des conseils de concertation.

IV.2-CHOIX, JUSTIFICATIONS DES TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES

Les techniques sont des procédés opératoires rigoureux bien définis, transmissibles susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les mêmesconditions, adaptées au genre de problèmes et de phénomènes en cause (Grawitz, 2001). Dans le cadre de ce travail, les techniques sont les procédés qui nous ont permis de recueillir les informations essentielles pour la compréhension et l'explication des actions communales en faveur du développement territorial de la commune d'Abong-Mbang. Pour se faire, nous avons fait usage de l'observation, les entretiens, et la recherche documentaire.

IV.2.1-Observation

L'observation directe nous a permis de collecter des informations visuelles, du constat des conditions difficiles dans lesquelles vivent les populations rurales de la commune d'Abong-Mbang. Elle s'est premièrement déroulée lors de l'un de nos déplacements vers le village Ntimbé II en juin 2018 et dans un deuxième temps du 22 juin au 28 décembre 2019 à Ntoung et à Sokamalam.Aussi, cette observation s'est poursuivie de manière participative lors de notre descente sur le terrain du 24 au 28 juin 2020. Celle-ci s'est matérialisée par une grille d'observation.

IV.2.2- Entretiens

L'entretien est une technique d'observation qui comporte l'utilisation de questions plus ou moins directes adressées à un informateur rencontré fortuitement ou choisi en fonction des critères préalablement établis (Tremblay, 2005 : 312). Dans le cadre de cette étude, nous avons opté pour trois guides d'entretien : un destiné aux responsables communaux, un autreaux autorités traditionnelles de la commune et enfin un dernier pour les membres du comité de suivi du PCD.

En ce qui concerne le premier, il était structuré sur six (06) items à savoir, la présentation de la situation du développement de la commune, le profil des actions de développements dans la commune, les mobiles des choix des zones d'action et la dynamique de pénétration des autres zones, la dynamique des acteurs dans la mise en oeuvre des projets, les difficultés de mise en oeuvre et de couverture optimale et enfin les suggestions.

Quant au deuxième, il était composé de quatre (04) items dont : la nature des projets de développements dans le village, les actions favorables au développement dans la commune, l'implication du village dans la conception et la mise en oeuvre des projets de développements et enfin les difficultés quotidiennes des projets et les mesures envisageables.

Enfin, le troisième, était structuré sur trois (03) items à savoir : l'état d'avancement de la réalisation du PCD, les difficultés de mise en oeuvre et les suggestions en faveur de l'optimisation du rendement de ce plan.

IV.2.3- Recherche documentaire

Cataloguée dans le champ de l'observation indirecte, la recherche documentaire porte pour l'essentiel sur des documents écrits, sonores, visuels, audiovisuels ou des objets (Assie&Kouassi, 2008). Ainsi, dans le cadre de notre étude et à travers une grille de lecture, nous avons utilisé des ouvrages à thématiques générales et spécifiques sur l'action publique locale.Le plan communal de développement de la commune d'Abong-Mbang (2012) a été la pierre angulaire qui nous a permis de nous rapprocher des textes officiels comme les lois de 2004 sur la décentralisation et la loi N°2011/008 du 06 mai 2011 portant orientation pour l'aménagement et le développement durable des territoires au Cameroun. Outre ces documents, nous avons fait usage des ouvrages spécialisés sur le développement territorial et sur les collectivités locales. Ces différents documents ont été consultés au centre de recherche documentaire de la faculté des sciences juridiques et politiques de l'université de Yaoundé II, à la bibliothèque de l'INJS et à travers une immense webographie. Bien qu'en ce qui concerne ces sources, le chercheur n'ait aucun contrôle sur la façon dont les documents ont été établis (Grawitz,2001 :573), il faut dire qu'elles constituent une mine d'or qui valorise les écrits, les statistiques et les comptes rendus conservés (Depelteau , 2003).

IV.3- VALIDATION DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DE DONNEES, DEROULEMENT DE L'ENQUETE ET DIFFICULTES RENCONTREES

La présentation de la fiabilité de nos instruments de collecte de données passe par leur validation et par l'énoncé des difficultés rencontrées sur le terrain.

IV.3.1- Validation des instruments de collecte

La validation d'un instrument de collecte de données est une opération par laquelle le chercheur s'assure de la validité des outils qu'il compte mettre en oeuvre pour la réalisation de l'étude (Sandjock, 2014). En ce qui concerne notre cas, ce processus a été fait en deux étapes : d'abord une première étape qui s'est faite en interne et par la suite une autre qui s'est faite à l'externe.

v validation à l'interne

La validation à l'interne a permis d'analyser les questions d'une manière approfondie au niveau de la structuration, la cohérence, la formulation et la pertinence, des guides d'entretien. Cette opération s'est faite en étroite collaboration avec notre directeur de recherche et son assistante pour validation.

v Validation à l'externe

Celle-ci a trait à notre pré-enquête. Pourcela, nous avons fait le choix d'une population cible constituée de 04 chercheurs de l'université de Yaoundé II tous ressortissants de l'arrondissement d'Abong-Mbang mais aussi un conseiller municipal de la commune d'Atokvivant à Yaoundé. Ceci nous a permis de tester nos guides d'entretien et de les réajuster tout en nous permettant d'examiner la capacité de compréhension des items. Ainsi, sur la base des informations recueillies, nous avons procédé à un réajustement pour aboutir à des guides d'entretien définitifs.

IV.3.2- Déroulement de l'enquête sur le terrain

Notre descente sur le terrain s'est déroulée du 24 au 28 Juin 2020 dans la commune d'Abong-Mbang. Mais celle-ci a véritablement débuté le 23 juin. Le rendez-vous avec les services du maire a été fixé pour le 26 juin dès 8H. En ce qui concerne les chefs traditionnels, les périodes d'entretien étaient réparties dans les différentes matinées et les soirées en raison du fait que pour la majorité, ils exercent des activités champêtres. Notre descente s'est achevée le dimanche 28 juin. Le tableau5 ci-après présente le profil des différentes personnes que nous avons interviewées :

TABLEAU N°5:TABLEAU D'IDENTIFICATION DES RÉPONDANTS

Qualité du répondant

Nombre

Responsable communal

01

Autorités traditionnelles

23

Membres du comité de suivi du PCD

01

Président de conseils de concertation locaux

01

TOTAL

26

Source : JuniorMPELE,juin 2020

IV.3.3- Difficultés rencontrées

Conduire un travail de recherche n'est pas toujours la chose la plus aisée qui soit. Celui-ci faitgénéralement l'objet de difficultés ; la présente étude n'aura pas dérogé à cela. Des obstacles divers ont été rencontrés mais surmontés par la mêmeoccasion.

Au plan théorique, il est important de relever l'absence des rapports de suivi des projets du plan communal de développement de la commune.

Au plan pratique, il faut rappeler que l'étendue territoriale et l'état enclavé de certaines zones sur lesquelles nous travaillions faisaient appel à de gros moyens financiers dont nous ne disposions pas toujours, ce qui n'a pas pour autant empêché que nous recueillions des informations.En plus, nous avons dû faire face et surmonté les incompréhensions de certaines personnes interviewées qui voyaient en notre étude le tranchant de « l'épée de Damoclès » sur la tête de l'exécutif municipal. Ceci sans omettre de faire mention de la réticence de certaines personnes à nous recevoir eu égard à la pandémie du COVID-19.

IV.4- METHODE D'ANALYSE DES DONNEES

Le traitement des données renvoie à l'ensemble des opérations techniques qui permettent une analyse rigoureuse de toutes les informations recueillies au cours d'une étude afin de répondre à ses objectifs. Nous avons utilisé comme technique, l'analyse de contenu et l'analyse descriptive de tableau.

IV.4.1- Analyse de contenu

L'analyse de contenu est une technique quinous a permis d'exploiter les informations provenant des différentsentretiens, de l'observation participante et des documents consultés. Elle est définie selon Gaumont cité par Atangana (2011) comme « un ensemble de techniques qui permet d'étudier de manière systématique et rigoureuse le contenu manifeste ou latent d'un document pour en déterminer objectivement les éléments significatifs ». Elle apparaît comme la technique la plus appropriée pour identifier les opinions, les croyances, les prises de position et les points de vue véhiculés par les discours (Moliner et Al, 2002).Il s'en est suivi une vérification des hypothèses faites sur la base des points de vue des auteurs et des théories mobilisés. C'est dire que cette méthode vise à interpréter les données écrites issues des ouvrages et des articles mais aussi des entretiens et des différentesréponses ouvertes. Pour le cas spécifique de cetteétude, nous avons classé les différents entretiens par thèmes ce qui nous a permis d'expliquer intégralement le corpus de notre étude.

IV.4.2- Analyse descriptive de tableau statistique

Cette technique d'analyse a été utilisée pour la transformation des données qualitatives en données quantitatives. En effet, les informations collectées ont été codées informatiquement et le sens des interviews a été mis en évidence. Nous avons de ce fait utilisé l'analyse univariée. Celle-ci a consisté en l'étude analytique et systématique de certaines des réponses données aux différents items, à l'aide d'indices statistiques. Pour cela, nous avons procédé par dénombrement en regroupant les réponses en modalités et en comptant le nombre de fois qu'une modalité apparaissait et de définir automatiquement le pourcentage. Nous avons doncdéterminé l'effectif ni (nombre de répondants correspondants à une modalité donnée), la fréquence fi (rapport du nombre de répondants d'une modalité par l'effectif total des répondants N) et l'effectif total (N) fois 100. Les données ainsi analysées ont été restituées sous-forme de tableaux simples et croisés commentés pour certains et de graphiques pour d'autres.

De ce fait, nous avons utilisé la formule suivante :

Ce chapitre qui s'achève nous permet de prendre nos marques par rapport à la collecte des données sur le terrain. Ainsi, il détermine notre population d'étude et la technique d'échantillonnage retenue ; mais aussi, présente nos différentsoutils et techniques de collecte des données sur le terrain. Ces techniques se résument en l'entretien, la recherche documentaire et l'observation directe. Celles-ci nous permettent de mobiliser la technique d'analyse de contenu qui nous permettra de traiter et d'interpréter les données issues du terrain qui constitue l'objet du chapitre suivant.

CHAPITRE V : PRESENTATION, INTERPRETATION DES RESULTATS D'ENQUETE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

Cet exercice voudrait que l'on présente et analyse les données informationnelles issues de l'enquête. Ce chapitre nous permet en conséquence de présenter et d'analyser en premier lieu les données issues des enquêtes réalisées sur le terrain à l'aide de nos outils de collecte (V.1). Il nous donne par la suite l'opportunité de procéder à l'interprétation des données collectées (V.2) ainsi qu'à la validation des hypothèses de recherche (V.3).

V.1- PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES D'ENQUETE DE TERRAIN

Les données issues de nos différents entretiens et de l'observation seront présentées sur le modèle des 03 types d'entretien que nous avons eu à mener. Il s'agit des données issues de l'entretien avec les autorités traditionnelles, avec les responsables communaux et avec le président du comité de suivi et du représentant des présidents des conseils de concertation locaux. Il faut préciser que ces données seront présentées et analysées sous forme thématique.

V.1.1-Données issues de l'entretien avec les autorités traditionnelles.

En ce qui concerne les autorités traditionnelles que nous avons rencontrées, nous leur avons adressé un guide d'entretien constitué de six (06) items à savoir : le profil professionnel, la nature des projets de développement réalisés dans le village, la répartition des projets de développement,l'implication des populations dans la conception, la mise en oeuvre et le suivi des projets et les difficultés quotidiennes de suivi des projets.

Laprésentation de ces résultats se fera sur la base du tri à plat des variables nominales, en ce qui concerne certains items du guide d'entretien.

ITEM 1 : profil professionnel du répondant

TABLEAU N°6: OCCUPATION DES RÉPONDANTS

Modalités

Ni

Fi(%)

Agent communal

02

8,6

Enseignant

03

13,04

Conseiller municipal

02

8,6

Agriculteur

11

47,8

Retraité

05

21,7

Total

23

100

Source : Junior MPELE, juin 2020.

De ce tableau, il ressort que ces répondants occupent à un pourcentage de :

§ 8,6% le métier d'agent communal ;

§ 13,04% le métier d'enseignant ;

§ 8,6% le statut de conseiller municipal

§ 47,8% le métier d'agriculteur ;

§ 21,7% retraité.

Cette distinction est faite, en raison du fait que les informations données, sont directement liées au statut des uns et des autres.

ITEM 2 : Nature des projets réalisés dans le village par la commune

Des entretiens réalisés avec certains chefs et notables de village, il en ressort que les réalisations de la communes se résument en :

§ la construction des forages ;

§ la construction d'un poste agricole ;

§ les donations en chaises ;

§ la réfection du foyer communautaire

§ la construction et l'équipement des centres de santé ;

§ dons de plants de cacao ;

§ la construction de blocs de salles de classes

Ces données ont été répertoriées dans la figure N°1 ci-dessous :

FIGURE N°7 : NATURE DES RÉALISATIONS DE LA COMMUNE PAR VILLAGE

Source : Junior MPELE, données issues du terrain, Juin 2020

A la lecture de cette figure, il ressort que :

§ 19 des 23 villages étudiés ont bénéficié de la construction d'un point d'eau soit 41% ;

§ 01 village à l'instar du Village Ntoung a bénéficié de la construction d'un poste agricole ;

§ 02 Villages ont reçu des dons de chaises en plastiques ;

§ 02 villages ont vu leur foyer communautaire êtreréfectionné ;

§ 03 villages ont vu la construction et l'équipement du centre de santé

§ 10 villages ont reçu des plants de cacao ;

§ 10 villages ont bénéficié de la construction d'un Bloc de salles de classe.

De là, la construction des forages se présente comme la plus granderéalisation de la commune car le plus grand nombre de village s'en trouvent pourvu.

Toutefois, au regard du fait que les actions concernées dans le cadre de notre étude touche à l'électrification, à l'entretien des routes et la construction des marchés, il est à noter ici que ces différentes infrastructures n'ont pas pour la plupart été réalisées dans aucun des villages.

v ITEM 2 : répartition des projets de développements dans la commune

Sur le plan de la répartition des projets de développements, la majorité des chefs traditionnels, se sentent lésés par la commune au regard des actions qui sont réalisées dans d'autres villages. C'est ainsi qu'à la question de savoir comment ils perçoivent la répartition des projets de développement, certains à l'instar de Sa MajestéZe-Menkeng du Village Oboul 2 pense que le fait qu'il n'ait pas d'élite dans son village fait en sorte qu'il ne bénéficie pas assez des projets ainsi, il affirme : `'ainsi, là où il n'y a pas d'élite on néglige, car il n'y a personne pour mettre la pression qu'il y'a mon village qui n'a encore rien reçu'' . C'est aussi l'avis du chef du villageAyene, qui pense que :

nous nous sentons laissé juste en regardant le cadre des forages.Depuis la création du village nous n'avons jamais eu de forage et ceux qui sont là ne sont pas suffisants et pourtant quand nous jetons un coup d'oeil du côté de Madouma (Village du maire) nous voyons qu'ildispose de plus de cinq (05) forages.

Allant dans la même veine, le notable du village Ankoung d'affirmer que`' au niveau communal c'est chacun qui tire la couverture de son côté, ceux qui n'ont pas un bon soutien sont évidemment oubliés''.

Toutefois, ces avis restent nuancés en ce sens où pour les chefs (en majorité ceux qui sont agent communal, conseiller municipal et retraité), la répartition des projets se fait sans anicroches, la commune ici penserait à tous les villages dans cette répartition. Dans cet échange, le chef du village Madouma (village du maire) dira tout de même que : `'nous avons des enfants à la mairie comme agent communal, ce qui fait que Madouma a plus d'avantages que les autres car les agents qui descendent sur le terrain vont d'abord privilégier le village dans la réalisation des projets''

 Mais il faut reconnaitre ici à partir des éléments observés que les réalisations de la commune ne sont pas les mêmes dans les villages, même s'il faut se rendre compte que certains villages reçoivent plus que d'autres. Mais aussi, en tenant compte des éléments qui entrent dans le cadre des actions communales dont nous voulons faire ressortir, il apparaît qu'aucun village n'a bénéficié de la construction d'un marché, ni encore d'une ligne d'électrification. Or tous les travaux liés à l'extension du bitumage du centre urbain ont été réalisés.

ITEM 3 : implication despopulations dans la conception, la mise en oeuvre et le suivi des projets

Sur le plan de la participation des populations dans la conception et la réalisation des projets, une constance apparaît. Il s'agit du fait que la conception de ces projets ait obéi aux normes en usage à savoir que c'est du besoin des populations que des projets ont été alloués aux différenteslocalités. En ce qui concerne la mise en oeuvre, les chefs sont d'avis que la participation des populations locales s'est limitée à l'apport nutritionnel aux ouvriers des chantiers. Mais il faut remarquer que dans certains villages la population locale a activement participé à la mise en oeuvre, c'est le cas du Village Ntoung où la construction du centre de santé revient en totalité aux populations, la commune n'étant venue que pour la rénovation et l'équipement, il en est de même du foyer communautaire des villages Oboul 2 et Sokamalam .

v ITEM 4 : difficultés de réalisation des projets

Le problème majeur qui a été enregistré un peu partout, mis à part les problèmes d'énergieélectrique est le suivi des projets. Ainsi, plusieurs projets ont été mal réalisés. C'est dans ce sens que certains forages ont cessé de fonctionner juste après quelques mois d'ouverture. Sans oublier que les comités de gestion de ces forages ne faisaient pas leur travail.

En somme, il ressort que de ces entrevus les réalisations de la commune n'ont pas un fort impact sur le quotidien des populations des zones rurales. Ceci se voit dans le fait que certains villages ne bénéficient pas des projets communaux, mais aussi parce que la notion de participation n'est pas encore assez intériorisée par lespopulations.

V.1.2- Données issues de l'entretien avec le responsable communal

L'entretien mené avec Monsieur Alexandre Moadjile, cadre communal chargé du développementdes communautés et chef du service de la planification, s'est structuré autour de six (06) points.

§ ITEM 1 : présentation de la situation de développement dans la commune

A travers ce point liminaire, il ressort que la commune d'Abong-Mbang n'est pas une zone totalement enclavée du fait qu'elle se situe sur la Nationale N°10. Cette position lui offre des potentialités de développement qui viennent plus de l'extérieur, avec les atouts sur le plan agricole en terme de facilité d'écoulement des produits issus de cette activité, bien que la hausse des prix soit la conséquence directe de cette ouverture. Néanmoins certaines zones communales restent dans un enclavement total ; il s'agit justement des villages situés sur la route communale de l'embranchementNkol-volan-Ntimbé1. Où l'on voit que le centre de santé le plus proche se trouve plutôt à Ntollock dans l'arrondissement de Messamena par rapport au CSI situé dans la commune d'Abong-Mbang qui est situé à 18 Km, à savoir le celui d'Oboul 1.

En termes de faiblesses de la commune, on comptele marécage qui entoure la ville qui se présente comme un frein à l'expansion et à la rentabilisation de l'espace. Ceci s'explique par le fait que la commune ne sait comment le rendre rentable. Dans la commune il faut également mentionner le manque d'union entre les élites qui sont certes dans le cadre d'un comité de développement mais leurs actions sont plus tournées vers l'individualisme et vers des objectifs politiques que ceux de développement. Au niveau de l'institution communale, le personnel n'est pas aguerrien termes de compétences pour rendre les stratégies de développement effectives. Sans oublier le manque de moyens logistique et financier pour assurer le suivi des actions sur le terrain, c'est dans ce sens que l'interviewé disait que `' vous n'allez pas me demander de suivre une action à Ntimbé 1 alors que je n'ai pas de moyens''. Il est également important de mentionnerque le personnel fait plusieurs choses à la fois, ainsi, sur les 43 communautés que compte la commune, il n'y a qu'un seul agent qui assure la liaison entre elles et la commune alors que les problèmes des communautés sont pluriels.

§ ITEM 2 : profil des actions de développement dans la commune par rapport au PCD 

Sur ce point, nous n'avons pas eu des informations ceci du fait de l'absence de documents permettant de répertorier les différentes actions de la commune. A la question de savoir pourquoi cet état de chose , il ressort que le comité de suivi du PCD n'avait pas fait son travail, mais aussi que le bureau de la planification n'a pas jugé important de faire ce travail d'identification et de documentation sur les projets réalisés par la commune. Toutefois il nous a été demandé de faire une observation de la commune de 2012 à 2019. De cette observation, nous avons constaté que la commune a relativement changé, bien que certaines zones soient restées dans un état de pauvreté et d'enclavement.

Toutefois les réalisations se font de concert avec le PNDP notamment en ce qui concerne la construction des points d'eau et des forages dans certains villages, nous avons également des écoles qui ont été construites, le marché B du centre urbain, la chambre froide, l'abattoir, la gare de transit et les toilettes publiques.Il y'a aussi le FEICOM qui a contribué à la construction de l'Hôtel de ville. On note également l'accompagnement de certaines ONG dans la construction de certains points d'eau dans le cadre de la coopération décentralisée. Quant à la route communale, une difficulté apparaît le plus souvent par rapport à son entretien fréquent car la commune ne dispose pas d'engins, il faut de temps en temps aller louer les engins et le problème des ressourcesfinancières se posent toujours. Cependant, l'interviewé a tenu à faire la remarque selon laquelle `'le PCD est certes un document de planification de l'action, mais il y'a des problèmes qui surgissent de façon spontanée, ce qui fait qu'il y a certains projets qui sont réalisés sans qu'ils ne soient mentionnés dans le document''.

§ ITEM 3 : mobiles des choix des zones d'action et dynamique de pénétration des autres zones

Ce point a été présenté en vue de comprendre les logiques qui expliquentla réalisation de telle action dans une zone et pas dans une autre et comment on fait pour pénétrer d'autres zones peu couvertes.

Tout en reconnaissantle fait qu'en matière de projet de développement `'c'est chacun qui tire la couverture de son côté'', Monsieur Moadjilea tout de même mentionné que la couverture territoriale tient compte duRanking. C'est-à-dire que les projets de développement sont envoyés en priorités vers les zones ou localités qui ont moins d'investissement. Ainsi, on classe les villages et on commence par celui qui a moins d'investissement jusqu'à celui qui a plus d'investissement. Et dès lors que les projets ont été répertoriés, on les soumet au Maire pour validation, et c'est à ce niveau qu'il peut avoir des modifications car `'c'est un homme politique  et il doit faire peser sa politique. Il y'a une forte dose de politique de l'exécutif qui peut privilégier tel secteur au détriment d'un autre''dit-il.

§ ITEM 3 :dynamique des acteurs dans la mise en oeuvre des projets de développement

En ce qui concerne le déploiement des acteurs sur le terrain, deux principaux acteurs ont été mentionnés à savoir les élites réunies dans le cadre du comité de développement « Nkoul-Bebend » et les populations. En ce qui concerne les premiers, il n'a pas voulu s'exprimer dessus car dit-il `'si je parle de ces acteurs, la corruption va surgir''mais aussi, l'individualisme des élites qui crée des problèmes au sein de toute la commune.Les acteurs qui ont longuement fait l'objet de discussion ont été les populations.

Celles-ci, au sens de Monsieur Moadjile, sont les premiers acteurs en termes de développement mais elles ignorent le rôle qu'elles doivent jouer dans le cadre du développement de leur localité. `' Defois, elles sont complices de la mauvaise exécution des projets. Par exemple en 2018, lors de la construction d'un bloc de salle de classe, le préfetlui-même a fait le constat de l'effritement des parpaings dû au mauvais dosage, or nous on le savait déjà `' ajoute-t-il. Il conclut que les populations doivent se poser comme des dénonciatrices de telles manoeuvresquitte à se dédouaner de tels agissements.

§ ITEM 4 : difficultés de mise en oeuvre des projets et de couverture de tout le territoire

Sur ce point, à en croire notre interlocuteur, la premièredifficulté est celle liée aux ressources. Et ceci pour les projets prévus dans le plan d'investissement annuel (PIA) qui ici concerne les projets financés sur fonds propres de la commune ,''sur 10 projets envisagés seul 01 est réalisé'' affirme-t-il . Pour lui, cela se justifie au fait qu' `'on ne peut pas prioriser un investissement par rapport au fonctionnement car la masse salariale est considérable par rapport aux entrées et le reliquat est reversé vers l'achat des consommables et du mobilier''.

L'autre difficulté qui freine la mise en oeuvre des projets est le non-achèvement de certains chantiers du fait de l'attribution des chantiers par affinités. Enfin, il a mentionné le fait que la difficulté la plus importante est que le comité de suivi du PCD n'a pas fait son travail , `'or c'est lui qui devait nous dire que tel projet a été fait et que telle zone n'a pas été couverte car le maire est un homme politique qui ne maitrise pas ce qui est du domaine technique c'est au personnel de suivre les différents projets `'. Ces difficultés ont débouché sur des suggestions.

§ ITEM 5 : Suggestions en faveur d'un développementgénéral

Faisant mention du prochain PCD, notre informateur a précisé qu'il faudrait que certains préalables soient posés pour corriger les erreurs du précèdent. Il s'agit entre autre du fait que le comité de suivi fasse son travail ceci dans la prise en compte des projets de développement prévu dans le PIA. Aussi, les présidents des comités de concertation ,créé tout récemment dans le cadre du PNDP, doivent être formés et sensibilisés sur la participation et la formulation et le suivi des projets. Au niveau des ressources, la commune doit trouver des stratégies de mobilisation des fonds en les créant ou alors en redoublant d'effort dans le recouvrement des ressources. Enfin, que tous les acteurs s'impliquent en laissant de côté les querelles internes et mettent l'accent sur le social car dit- il : `' Avoir un bâtimentimposant, ce n'est pas cela le développement''.

De l'entretien avec le responsable communal, nous notons que la commune n'a pas suivi à la lettre la réalisation des projets insérés dans le PCD mais aussi que le manque des ressources communales est un frein à la mise en oeuvre des projets. Aussi, bien qu'il y ait un modèle d'attribution des projets de développement dans différentes zones, le facteur politique intervientégalement mais aussila forte influence des élites dans l'attribution des projets. L'autre facteur clé de la non-réalisation de certains projetsest l'absence de rapports de suivi du PCD, ceci en raison du fait que le comité de suivi dudit plan n'a pas fait son travail. Toutefois des espoirs sont mis sur la participation des populations pour remédier à cela.

V.1.3- Données issues de l'entretien avec le président du comité de suivi et le représentant des présidents des conseils de concertation

Nous avons soumis un guide d'entretien au président du comité de suivi du PCD, par contre la non-présence de ce comité sur le terrain a entrainé le fait que les échanges ne soient pas focalisés sur le guide mais sur des questions d'ordre général.

Le plan communal de développement de 2012 avait mis comme président du comité de suivi, Monsieur NdjoboudaElie qui, à cette époque était le 2ème adjoint au maire. De nos échanges, il en est sorti que son comité n'a pas fait ce travail de suivi, en raison du fait que l'élection municipale avait eu lieu quelques mois après la validation du PCD, et vu le fait qu'il n'avait plus été réélu, il n'a plus jugé opportun de faire ce travail car dit-il, `' la commune devait nommer une autre personne pour faire ce travail, moi j'avais été mis à l'écart''. Le corollaire est que les documents sur le suivi du plan sont inexistants. Toutefois, il a tenu à dire que la situation de développement de la commune est `'alarmante'' et qu'il ne voit pas la situation `'changer de sitôt''

Quant au représentant des présidents des conseils de concertation, en la personne de Monsieur Ita Gustave du village Mbenya, un hameau de Ntoung, nous l'avons abordé de façon informelle du fait que nous avons été informés in situ de la récente création par le PNDP des conseils de concertation dans les villages.Nos échanges ont portés sur le mode de fonctionnement de ces conseils. Il a fait mention du fait que pour le moment ils ne sont pas encore aguerris des différentes missions qui leur incombent étant donné que pour le moment ils n'ont pas reçu de formation. A la question de savoir quelles ont été les logiques de leur choix, il dit que c'est chaquechef de village qui proposait au PNDP dans le cadre du développement endogène, une personne. Tout du moins il dit avoir reçu déjà de la commune des plants de Cacao qu'ils ont distribué aux populations.

V.2- INTERPRETATION DES DONNEES D'ENQUETE DE TERRAIN

L'interprétation des données de notre enquête se fera par items. Ainsi, nous avons retenu comme items, la situation de développement de la région, les actions de développement sur le terrain, la dynamique communale des acteurs et les suggestions.

V.2.1- Etat de développement de la localité

De l'enquête de terrain, nous avons pu remarquer que la commune d'Abong-Mbang est relativement une zone développée. En effet, la relativité du développement tient au fait que même si avec le temps la commune a connu un changement de son aspect visuel avec les bienfaits de la route Nationale N°10 qui traverse le secteur Ouest, on enregistre tout du moins encore des territoires qui sont dans un enclavement total. C'est ainsi, que nous avons fait le constat de l'enclavement de la zone de Ntimbé I qui est déconnectée de la commune en ce sens où il n'ya ni route proprement dite, ni réseau de télécommunication et encore moins un centre de santé. Le centre de santé le plus proche étant à 18 Km dans le village Oboul1.

Dans ce schémaprésentatif, il ressort également qu'à l'enclavement relatif du territoire, s'ajoute des problèmes liés aux ressources communales qui ne permettent pas de faire un maillage de tout le territoire au sens où le responsable communal affirme que `' vous n'allez pas me demander d'aller suive une action à Ntimbé 1 alors que je n'ai pas de moyens logistiques pour cela'' .Ceci sans oublier l'insuffisance du personnel de terrain, le corolaire étant que les projets sont souvent abandonnés, pour défaut de suivi. Toutefois certaines actions ont tout du moins été réalisées.

V.2.2- profil des actions de développement

Les actions de développement répertoriées sur le terrain et au regard du PCD concernent : la construction et la réhabilitation des blocs de salles de classes, l'extension du réseau électrique, l'entretien des routes, la construction et la réhabilitation des CSI, la construction et l'équipement de poste agricole et la construction des marchés locaux. Ces données sont consignées dans le tableau 7 ci-après :

TABLEAU N°7: RÉCAPITULATIF DES PROJETS ENVISAGÉS ET RÉALISÉS PAR LA COMMUNE DANS LE CADRE DU PCD DE 2012

Réalisations prévues par la commune

Nombre Prévu

Nombre réalisés

Taux de réalisations(en %)

Construction des blocs de salles de classe

21

17

80,95

Réhabilitation des salles de classes

13

08

61,53

Création construction et équipement des CETIC et CES

05

03

60

Extension du réseau électrique

05

0

0

Construction des points d'eau équipés de pompe à motricité humaine

19

19

100

Entretien des routes

04

01

25

Construction des CSI

03

01

33,33

Réhabilitation des CSI

02

02

100

Construction et équipement des postes agricoles

02

01

50

Construction des marchés

02

02

100

Sources : PCD et données d'enquêtes de terrain, juin 2020.

Les données issues du tableau N°7 ci-dessus sont présentées de façon croisée dans la figure N°8 ci-après :

FIGURE N°8 : GRAPHIQUE CROISÉ DES RÉALISATIONS PRÉVUES ET RÉALISÉES ET DU TAUX DE RÉALISATION

Sources : Junior MPELE, données d'enquête de terrain, juin 2020

De ce tableau, il ressort que les réalisations de la commune ont été plus orientées vers :

§ la construction des points d'eau avec un taux de réalisations de 100% ;

§ la réhabilitation des CSI (100%) ;

§ la construction des marchés avec un taux de 100%.

Pour le reste des réalisations, elles concernent :

§ construction et l'équipement des postes agricoles dont un seul dans le village Ntoung, celui de Ntimbé 1 n'ayant pas été réalisé ;

§ la construction de 17 blocs de salle de classe sur 21 envisagés soit un taux de réalisation de 80,95% ;

§ la réhabilitation de 08 salles de classes soit un taux de réalisation de 61,53% ;

§ création et Construction de 03 CETIC et de 01 CES, ce qui fait un taux de 60% de réalisation ;

§ en ce qui concerne l'extension du réseau électrique, sur les 05 tronçons prévus à savoir : bagofit-Mbenya (20 Km), Nkol-volan-Ntankuimb (2 Km) ; Djenassoume- Ankouabouomb (6 Km), Ankouamboumb- Ntimbé I (18Km) ; Madouma-Ndjibot (48 Km), aucun de ces tronçons n'a été électrifié.

§ l'entretien des routes se trouve à 25 % de réalisation. ce taux est dû au fait que seul le tronçon reliant les villages Nkolvolan-Oboul I-Ntimbé 2 a été entretenu. Pour les autres tronçons, ceux-ci ont été réalisés par la société forestière de LA PALLISCO.

Dès ce moment, l'on se rend compte que les réalisations prévues dans le PCD n'ont pas toutes été réalisées. Si les points d'eau ont été réalisés à un pourcentage important, les projets structurants à l'instar de l'électrification et la création des marchés périodiques n'ont pas été réalisés certainement pour des raisons et mobiles précis. Ce qui permet de dire que les zones rurales se sontretrouvées dépourvues de réalisations à même de booster leur développement.

V.2.3- Mobiles des choix des zones d'action, dynamique des acteurs et difficultés de mise en oeuvre du PCD

Sur le terrain, nous avons essayé de comprendre, les raisons de la répartition des actions de développement sur le territoire. De là, nous avons pu relever un certain nombre d'éléments.

Au plan structurel, il ressort que la commune éprouve des difficultés à réaliser les projets inscrits dans le Plan d'Investissement Annuel (PIA). Ce dernier représente les projets d'investissement inscrits chaque année dans le budget communal, réalisable avec les fonds propres de la commune. Or, de l'entretien avec monsieur MOADJILE, responsable communal en charge de la planification, « sur 10 projets prévus dans le PIA, seul 01 parvient à être financé et réalisé ».Cet état de chose est vérifiable dans le sens où, les projets réalisés dans le cadre du PCD sont en majorité issus soit du financement des partenaires comme le PNDP et le FEICOM ou encore financés conjointement et par le biais de la coopération décentralisée en ce qui concerne la réalisation des points d'eaux. A titre d'illustration, sur les 19 points d'eau qui ont été construits, tous ont été financés sur fonds du PNDP et sur les 17 écoles construites, seules trois (03) ont été construites par le financement de la commune. Bien plus, la masse salarialeest assez consistante, la conséquence étant que le budget est plus orienté vers le fonctionnement au détriment des investissements. Par contre, l'un des services compétents en matière de mise en oeuvre des projets de développement à savoir le service de la planification, se trouve dépourvu de personnel. Ici, il n'est constitué que d'un seul cadre chargé des communautés, alors que les localités sont nombreuses (une quarantaine) et les moyens de déplacement sont quasi- inexistants. Ce qui a eu un fort impact sur la connaissance de la situation de développement de la commune.

Au plan des mobiles politiques, la répartition des projets de développement bien qu'elle doit obéir à la technique de Ranking (qui voudrait que ce soit les zones les moins pourvues d'infrastructures qui soient les priorités en matière de réalisations des projets), dépend en grande partie de la gouvernance de l'exécutif communal, mais aussi de la méconnaissance par les populations des logiques participatives. Ainsi, il ressort que les projets de développements sont validés par le maire qui juge de l'opportunité de leur réalisation. Dans le cas d'espèce, le maire est avant tout un homme politique qui a un électorat à satisfaire. C'est ce qui fait en sorte que les réalisations sont orientées premièrement vers les zones qui lui sont favorables. C'est ainsi que lorsque nous avons identifié nos différents interviewés, nous nous sommes rendu compte qu'il y'avait des camps pro-maire et contre le maire. C'est ainsi que pour les premiers, les réalisations étaient relativement nombreuses et ces derniers vantaient les mérites du maire. Or dans les autres zones, les raisons étaient plus liées au fait qu'il y'avait une certaine discrimination dans l'attribution des projets de développements. Et à l'observation, nous nous sommes résolu à cette conception car même de l'avis du responsable communal, `'dans les projets de développements c'est chacun qui tire la couverture de son côté''. Dans cette logique les agents communaux et les élites se présentent également comme des entorses à la réalisation des projets de développements dans certaines localités en ce sens où des manoeuvres disgracieuses interviennent dans l'attribution des projets. On ne saurait oublier de mentionner l'attitude passive des populations dans le processus qui va de la conception au suivi des projets.Il faut dire que celles-ci ne s'impliquent pas assez aux questions qui touchent au développement de leur propre localité. Elles ne participent ni à la conception, ni à la réalisation et encore moins au suivi des projets et quand c'est le cas elles le font de manière passive.

V.2.4- Suggestions en faveur d'un développement général

Les suggestions faites ont été tournées vers la perspective de la validation du futur PCD. C'est ainsi, que pour palier au défaut de suivi des actions de développement, un point a été mis sur la responsabilisation du comité de suivi du PCD qui doit pouvoir s'assurer de la mise en oeuvre des projets dans les localités concernées et identifiées. Il s'est également agi pour la commune de trouver des stratégies de mobilisation des ressources. Mais aussi que tous les acteurs puissent s'impliquer ardemment dans la dynamique de développement. Que ce soit la commune, les partenaires ou encore les populations locales et ce, à travers des comités de développement existants à travers les conseils de concertation.

Tout de même, il ressort qu'au regard du problème que nous avons identifié à savoir que le territoire semble peu maîtrisé par les autorités locales, les suggestions à formuler peuvent se focaliser sur une exigence de gouvernance du territoire qui va du maillage territorial par les autorités au développement desdits territoires.

Ces différentes données nous permettent de nous tourner vers le questionnement de nos hypothèses de recherche.

V.3- VALIDATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE

Avant de débuter cette étude, une réponse anticipée sous forme d'hypothèse principale consécutivement à la question principale émise a été formulée. Cette hypothèse a ainsi généré trois autres qui ont servi de boussole à la collecte des données sur le terrain dans le sens de déterminer les raisons des effets mitigésdes actions communales sur le développement territorial d'Abong-Mbang. Pour parvenir à la validation de nos différentes hypothèses, nous prendrons appui sur la technique d'analyse de contenu et sur nos théories explicatives.

V.3.1- validation de l'hypothèse N°1 : « Les actions communales structurantes du développement semblent irrationnellement reparties sur le territoire de la commune d'Abong-Mbang »

Il apparaît que les réalisations de la commune sont nombreuses etlocalisées dans différents secteurs. Toutefois, il ressort que les projets structurants à l'instar de l'électrification et de la construction des marchés et d'entretien des routes ont un taux de réalisation très faible en fonction de l'étendueterritoriale. En ce qui concerne la construction des marchés, seuls deux (02) ont été construits mais ceux-ci se situentdans le centre urbain. Entrainant de ce fait, les déplacements des populations vers les uniques centres d'écoulement de produit que sont les marchés B et des vivres de la ville d'Abong-Mbang. Or, le déplacement vers ces lieux n'est pas évident car il y'a des frais de transport qui sont fonction de l'état de la route. Ainsi, pour se rendre à Abong-Mbang à partir deNtimbé 1, le tarif est estimé à environ 2500 FCFA Pour une distance de 30 Km sur une route qui n'est pas fréquemment entretenue. De là, ces réalisations ne facilitent pas la vie des populations des zones éloignées. Bien plus, au regard des actions réalisées, on se rend compte que certains villages se retrouvent plus nantis que d'autres en terme d'infrastructures sociales à l'instar des points d'eau. Ceci sans omettre que les populations du village Ntimbé 1 qui se retrouve à 18 Km du CSI de sokamalam, sont obligées d'aller se soigner dans une autre circonscription administrative (Arrondissement de messamena) Ceci à cause du fait que le CSI qui devait être construit ne l'a pas été, privilège étant plutôt donné au village Ntoung et au village Ankoung qui disposaient déjà d'un centre de santé construit par les comités de développement villageois.

Les projets structurants ont pour objectifs l'impulsion du développement de manière à ce que les infrastructures issues de ces actions puissent produire de la plus-value non seulement pour les populations mais aussi pour la commune elle-même. Ainsi, la théorie du structuro-fonctionnalisme vient nous conforter dans l'idée selon laquelle il revient à la commune de créer un cadre propice à l'amélioration des conditions de vie des populations pour voir se réaliser les missions qui lui sont propres. Or les zones rurales de la commune d'Abong-Mbang bien que bénéficiant de certaines actions de la commune, ont de la peine à vivre dans des conditions et dans un cadre de vie meilleur, les projets structurants étant plutôt réalisés au centre-ville,pourtantla logique de la décentralisation voudrait que l'on parte de la périphérie vers le centre.

Au regard de ce qui précède, nous pouvons confirmer notre hypothèse spécifique N°1 qui pose que« les actions communales structurantes du développement sont irrationnellement réparties sur le territoire de la commune d'Abong-Mbang ».

V.3.2-Validation de l'hypothèse spécifique N°2 : « Les mobiles politiques, liés à la stratégie de gouvernance et structurels, liés à la commune, expliquent la répartition inéquitable des actions communales dans son territoire »

Des données issues du terrain, il ressort que la répartition des actions de développement de la commune pourrait s'expliquer aussi bien par des raisons structurelles,mais aussi par des logiques politiques qui ont partie liée avec les éléments de gouvernance.

Ces différentsélémentsdéteignent sur la répartition des actions de développement qui à partir de ce moment commencent à être l'apanage des uns qui « se coupent la plus grande part du gâteau ». Et là, les zones moins « capés » en terme d'élite et de personne travaillant à la commune sont presque abandonnées et c'est le cas de la majorité des villages qui se situent à des distances considérables du centre-ville à l'instar des VillagesNtimbé 1, Oboul 1 qui sont situés dans les périphéries.

La théorie du développement participatif quant à elle, nous apporte un élément explicatif de cette répartitioninéquitable en mettant en exergue le volet centralisateur du processus de gouvernance communale. Celui-ciprivilégie les mobiles politiques dans la répartition des actions de développement. Les mobiles structurelsétant juste des conséquences naturelles de la gouvernance des autorités communales qui associent peu les autres acteurs locaux dans le processus de territorialisation du développement.

Dès lors, nous pouvons également confirmer notre hypothèse selon laquelle, les mobiles politiques et structurels justifient la répartition inéquitable des réalisations de la commune.

V. 3.3-Vérification de l'hypothèse spécifique N°3 : « la défaillance du mécanisme de suivi des projets communaux appelle à des actions mobilisatrices et participatives des acteurs engagés et compétents dans l'accroissement des capacités de développement des actions communales »

Le suivi dans le cadre de la planification est essentiel. C'est lui qui permet de juger le niveau et le taux de réalisation d'un projet. C'est ainsi que dans le cadre du PCD d'Abong-Mbang un comité de suivi avait été mis sur pied pour rendre compte de l'évolution du PCD mais également de la réalisation et des difficultés de mise en oeuvre. Par contre, ce dessein ne sera pas atteint car on constate que, l'inactivité du comité de suivi du PCD a eu un impact sur les différentes réalisations prévues par la commune. Ceci sans oublier la quasi absence des agents communaux sur le terrain. Ce qui soulève le problème de la méconnaissance du territoire tel qu'il est par les agents communaux.

La conséquenceimmédiate de cet état de chose a été que les projets se sont retrouvés en train d'être discutés entre les élites, entre agents de la commune qui attribuaient des réalisations à « leur village » sans tenir compte de la répartition initiale qui avait été faite dans le PCD ; Mais aussi par la logique politique du maire. Le comité se retrouvant défaillant, le service de la planification n'a également pas mis en marche des mécanismes visant à assurer le suivi des actions de développement.

Or à travers la théorie du pragmatisme opérationnel, l'on voudrait parvenir à des actions concrètes et une présence effective de la commune sur tous les fronts de développement. Elle soutient que dès lors que le PCD a été mis sur pied de façonthéorique, il revient à la commune de se rassurer de sa mise en oeuvre pratique pour que le fruit de la réflexion sur ce document soit perceptible par des actions et réalisations sur le terrain. Ainsi, la commune doit opter pour une approche participativeopérationnelle dans les stratégies de développement. Il s'agit donc de valoriser et promouvoir les solutions endogènes. C'est la raison pour laquelle, il est impératif que les collectivités soient renforcées en matière de formation. Il a été démontré dans cette étude que la non-qualification et l'effectif réduit du personnel du bureau de la planification mais aussi la méconnaissance des logiques participatives par les populations locales constituent des freins au suivi des projetsenvisagés dans le plan. Il devientimportant de mobiliser et de former les acteurs du développement local afin que ceux-ci puissent conjuguer leurs efforts pour un développement optimal souhaité.

Au regard de ce qui précède, nous pouvons valider notre hypothèse N°3 qui pose que la défaillance du mécanisme de suivi des projets communaux appelle à des actions mobilisatrices et participatives des acteurs engagés et compétents dans l'accroissement des capacités de développement des actions communales.

Au demeurant, nos trois hypothèses spécifiques ayant été confirmées, nous pouvons par corrélation affirmer que Les actions communales participent pour une large majorité au développement des zones centrales au détriment des zones périphériques de la commune. Car nous avons vu que les projets structurants à savoir l'entretien des routes, l'électrification, la construction des marchés n'ont été réalisés que dans la zone du centre-ville. Pourtant le développement territorial voudrait que des projets soient mis sur pied dans le sens de booster le développement, c'est-à-dire des projets potentiels pouvant impacter durablement sur les populations. A partir de ce moment, notre hypothèse générale est également confirmée.

Parvenu au terme de ce chapitre pour l'essentiel consacré à l'exploitation des données collectées sur le terrain,il est important de dire que les actions communales dans la commune d'Abong-Mbang relevant des aspects structurants se sont illustrées par leur caractère pro-urbain sans pour autant s'intéresser au développement des zones rurales qui pourtant devraient être le point de départ des dynamiques de développement. C'est ce point de chute qui nous permet de valider nos hypothèses de recherche. L'urgence d'une esquisse de solution est à convoquer.

CHAPITRE VI : POUR UN DEVELOPPEMENT TERRITORIAL OPTIMAL ET INCLUSIF DANS LA COMMUNE D'ABONG-MBANG

Le développement territorial est une forme de développement qui appelle à la mise en valeur des territoires d'une région donnée. Pour le cas de notre étude, il s'agissait du développement des zones rurales de la commune d'Abong-Mbang. Pour parvenir à cet objectif, il est question de passer par un plan à trois sorties qui nous invite à préciser le problème de recherche(VI-1), ensuite de formuler des suggestions (VI-2), pour enfin éclaircir la stratégie choisie en Animation à travers le projet professionnel d'intervention (VI-3).

VI.1-PRECISION DU PROBLEME DE L'ETUDE

Le problème de la présente étude était celui des effets mitigés des actions communales en faveur du développement des zones rurales de la commune d'Abong-Mbang.

Au cours de l'enquête que nous avons mené dans la commune d'Abong-Mbang, de nombreuses difficultés qui entravent l'efficacité des actions communales et empêchent, par ricochet le développement territorial de cette commune, ont été répertoriées. Celles-ci sont perceptibles par le biais de leur manifestation.

v Manifestations du problème :

Ø la répartition inéquitable des projets structurants de développement ;

Ø la défaillance du suivi des projets communaux ;

Ø l'insuffisance et le manque de qualificationdes agents d'encadrement des populations ;

Ø la faible réalisation des projets communaux sur fonds propres ;

Ø la faible implication des populations à la planification des projets de développement;

Ø l'enclavement relatif des zones rurales ;

Ø la méconnaissance de l'ensemble du territoire par les responsables et agents communaux.

Partant de ces difficultés, nous avons formulé un certain nombre de suggestions.

VI.2-SUGGESTIONS POUR UN DEVELOPPEMENT DU TERRITOIRE COMMUNAL

Assurer un meilleur impact des actions communales sur le développement du territoire communal c'est véritablement mettre sur pied des stratégies d'actions concertées,de mobilisation des acteurs engagés et formés dans les logiques de développement participatif et endogène.

De ce fait, les suggestions que nous proposons peuvent à court,moyen et long terme aider à résoudre le problème de planification du développement dans la commune d'Abong-Mbang qui est notre zone d'étude maiségalement dans les zones qui souffrent des problèmes de développement. Ces suggestions s'adressent notamment aux pouvoirs locaux et partenaires au développement et aux élites urbaines et locales

VI.2.1-Suggestions à l'exécutif communal d'Abong-Mbang

La commune constitue l'acteur central à même d'impacter directement sur lespratiques de développement observées çà et là, mais aussi de prendre des mesures qui concerne l'amélioration du cadre et des conditions de vie des populations. A ce titre, elle pourrait :

v Orienter la planification stratégique vers la réalisation d'infrastructures de production dans les zones rurales les plus nécessiteuses en créant des pôles de production ;

v Mettre un accent sur le suivi constant et régulier des projets d'aménagement du territoire ;

v Sensibiliser et former les membres des conseils de concertation locaux pour que ces derniers permettent la montée de la bonne information au niveau de la commune ;

v Trouver des stratégies de mobilisation des ressources, soit en les créant, soit en redoublant d'efforts dans le recouvrement des recettes existantes ;

v Renforcer les capacités de son personnel sur la maitrise du territoire afin d'être mieux armé pour intervenir promptement et efficacement ;

v Mettre un accent sur le volet social du développement en positionnant l'homme au centre des préoccupations.

VI.2.2-Suggestions faites aux élites urbaines et locales

Les élites, comme le pense Peter Geschiere(1996), jouent un rôle très important dans l'encadrement des populations. Celles-ci sont considérées comme les plus éclairées et les plus nanties pouvant de ce fait agir directement sur les populations. Dans cette position, elles devraient penser à :

v Investir dans les zones rurales afin de parvenir à la viabilisation économique de ces zones ;

v Suivre et consulter le plan directeur de planification communal des projets afin d'aider la commune à mettre en oeuvre les projets de développement qui bénéficient à toute la communauté;

v Donner un souffle nouveau au comité de développement « Nkoul-Bebend » en redéfinissant les objectifs de ladite association et en démocratisant sa gestion pour répondre favorablement aux problématiques de développement de l'Arrondissement.

Dès lors que ces mesures seront prises en considération, il serait difficile que des externalités positives n'en sortent de là. Néanmoins, le Cadre de Jeunesse et d'Animation devra jouer un grand rôle en sa qualité d'ingénieur du développement local.

VI.3- PROJET PROFESSIONNEL D'INTERVENTION

Le présent projet porte sur un séminaire de formation et s'articule autour des termes de références suivants : le titre du projet, le thème, le contexte et la justification, la Justification du choix de la technique, les objectifs, les résultats attendus, les sources de vérification, les bénéficiaires, la durée, les modules de formation, les sources de financement et l'état des besoins.

· Titre du projet : projet de formation des élus locaux de la commune d'Abong-Mbang sur l'objectif de développement territorial inclusif.

· THEME : « connaître son milieu pour agir efficacement ».

I- CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS

La commune d'Abong-Mbang, à travers la vision qu'elle s'est donnée à savoir l'amélioration des conditions de vie des populations, a entrepris un certain nombre d'actions à travers une orientation stratégique des actions à mener dans l'atteinte des objectifs fixés. Ces objectifs sont entre autre de faciliter l'accès à l'eau potable, d'améliorer la couverture sanitaire, faciliter la circulation des biens et des personnes, améliorer la couverture électrique et entre autre de faciliter l'écoulement de la production locale.

A travers les différents projets qui découlent de ces objectifs, il est clair que la commune d'Abong-Mbang peut se poser en une localité économiquement et socialement viable. Or à l'observation et au regard des réalisations du plan communal de Développement de 2012, le développement semble être une arlésienne, un objet lointain qui a choisi pour cible à abattre les populations des zones rurales. Celles-ci s'enfoncent de plus en plus dans un état de pauvreté accentué par l'enclavement à l'ère de la mondialisation. Cet état de chose état de chose, se justifie par un ensemble de facteurs à l'instar de l'absence d'électrification dans la plupart des villages, une absence de centre marchand dans les localités. Bien plus, le non-branchement des zones rurales à l'énergieélectriquea accentué l'abandon des zones rurales qui désormais sombrent dans un cadre de vie moins attrayant. Du diagnostic effectué, il ressort qu'il y'a un réel problème de maîtrise du territoire par les responsables communaux. Cela déteint sur les actions qui sont menées sur le terrain, où l'on voit que certaines zones sont privilégiées par rapport aux autres.

A partir de ce moment, pour adhérer à la vision de la commune, il apparaît nécessaire que les zones rurales soient mises au centre des préoccupations de développement à travers la détection des problèmes et la recherche des solutions structurantes de ces problèmes. Cela passe non seulement par une nouvelle orientation des actions de la commune mais également par une connaissance des problèmes propres du territoire par les élus locaux qui sont les garants du développement de la commune. C'est le leitmotiv de l'initiative de l'organisation de ce projet qui porte sur la formation des élus locaux sur la maîtrise du territoire afin de proposer des solutions efficaces aux problèmes de développement. Ce séminaire de formation est encadré par le thème : «  connaître son milieu pour agir efficacement ».

II- JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA TECHNIQUE

Au regard des différentes techniques d'intervention dont se sert le cadre de Jeunesse et d'Animation pour résoudre un problème, nous avons choisi d'organiser notre séminaire sous la forme d'un exposé.

L'exposéest une technique d'animation qui consiste à développer devant un groupe plus ou moins grand un thème choisi généralement en fonction des préoccupations et des activités de l'auditoire. Elle est organisée pour un auditoire aux capacités intellectuelles acceptables.

Nous ramenant à notre auditoire qui est constitué des élus locaux à savoirs les conseillers municipaux de la commune, il ressort que pour la majorité ce sont des personnes instruites car pour la majorité ce sont des retraités d'administrations publique et privée. Ainsi, les thématiques abordées dans le cadre de ce séminaire pourront facilement êtreassimilables par ces derniers ; pour qu'à terme l'on parvienne à une prise de décision.

III- PORTEUR DU PROJET

La commune d'Abong-Mbang en partenariat avec la délégation départementale du ministère de l'économie, du plan et de l'aménagement du territoire(MINEPAT) du Haut-Nyong à travers le Programme National de Développement Participatif (PNDP) et le Ministère de la décentralisation et du développement local (MINDDEVEL).

IV- OBJECTIFS DU SEMINAIRE

Ce projet vise à atteindre un objectif général qui se décline en trois objectifs spécifiques.

ObjectifGénéral :

Renforcer les capacités des élus locaux en maîtrisedes réalités du terrain en terme de besoins de développements des populations afin d'y apporter des réponsesconséquentes.

Objectifs spécifiques :

§ présenter et décrire les différents moyens et techniques de détection et de résolution des problèmes ;

§ amener les élus locaux à toucher du doigt la réalité des conditions de vie des populations ;

§ élaborer des stratégies de solutions aux problèmes.

Résultats attendus :

§ les techniques et moyens de résolution des problèmes sont présentées et décrites ;

§ les élus locaux ont pris le pouls de la situation de développement et en ont fait un état des lieux ;

§ une stratégie d'intervention est adoptée.

Source de vérification :

§ les exposés desexperts ;

§ la fiche de présence

§ la grille d'évaluationdes modules développés

§ rapports de la descente des élus locaux dans les localités

§ les fiches de présence des séances;

§ l'évaluation du plan de développement local

§ le rapport général de la formation

V- ACTIVITES A MENER

Ø communication ;

Ø mobilisation de la cible et des intervenants ;

Ø accueil et installation ;

Ø exposés et Echanges ;

Ø descente des élus sur le terrain ;

Ø discussions en plénières et adoption des recommandations

Ø remise des attestations de participation.

Ø évaluation.

VI- LIEU DE DEROULEMENT DU SEMINAIRE

Salle de conférences "AtebaMvondo" de l'hôtel de ville d'Abong-Mbang.

VII- INTERVENANTS

Pour assurer la réussite du séminaire, chaque module de formation sera animé par un expert. Les cadres de Jeunesse et d'Animation de la Délégation départementale de la Jeunesse et de l'Education Civique du Haut-Nyong (DDJEC-HN) assureront l'Animation du séminaire. Toutefois, les experts seront constitués de :

- un représentant du PNDP ;

- un représentant du PADDEL.

- le délégué départemental de la jeunesse et de l'Education civique du Haut-Nyong.

VIII- BENEFICIAIRES DU SEMINAIRE

Nous avons les bénéficiaires directs et les bénéficiaires indirects :

- Bénéficiaires directs : Les 25 conseillers municipaux de la commune d'Abong-Mbang et le chargé des communautés de la commune ;

- Bénéficiaires indirects : les populations des zones rurales.

IX- DUREE DU SEMINAIRE

Compte tenu des activités qui entrent dans ce séminaire, et vu l'importance que revêt ce thème, le séminaire va s'étendre sur quatre (04) jours.

X- MODULES DE FORMATION

Afin d'atteindre les résultats escomptés, nous avons prévu trois (03) modules de formations parmi lesquels : étude du milieu de vie des populations, processus de résolution des problèmes et recherche de financement. Ces modules sont assortis des différents objectifs.

MODULE 1 : étude du milieu de vie des populations

- identifier les atouts et faiblesses d'un territoire ;

- détecter les problèmes propres au milieu ;

- hiérarchiser les problèmes.

MODULE 2 : processus de résolution des problèmes

- monter un arbre à problème ;

- ressortir l'arbre à solution ;

- faire l'état des solutions endogènes au problème

MODULE 3 :Recherche des financements et participation des populations aux projets de développement

- identifier et cibler les partenaires ;

- monter un dossier de demande de financement ;

- présenter les techniques de participations des populations à l'élaboration des stratégies de développement.

XI- METHODOLOGIE

Le but primordial étant d'assurer la compréhension et la mise en pratique des modules du séminaire, l'articulation des activités de ce séminaire se fera autour des communications suivi d'échanges, s'en suivra une descente sur le terrain par chaque séminariste, le diagnostic de l'état des lieux dans chaque village, l'élaboration d'un plan local de développement et une restitution et une adoption en plénière.

XII- RESSOURCES

Elles sont d'ordres humain,matériel et financier.

Ressources humaines

Il s'agit de toutes les personnes qui contribueront à la réalisation du séminaire de formation. Celles-ci seront réunies au sein d'un comité d'organisation présidé par le maire de la commune d'Abong-Mbang.

Ressources matérielles

Il est question des outils, canaux et supports de communication utilisés pour rehausser l'image du séminaire. Il s'agit notamment :

· du spot radio ;

· le kit de formation

· le matériel de sonorisation ;

· la salle ;

· des banderoles ;

· décoration ;

· photocopieuses ;

· matériels bureautiques ;

· vidéo projecteur ;

· un ordinateur ;

· carton d'invitation ;

· des rafraichissants ;

· des repas froids ;

· correspondances ;

· attestations.

Ressources financières

Il est question du financement nécessaire pour la réalisation du séminaire de formation. Ainsi, le séminaire de formation sera financé par la commune d'Abong-Mbang et par l'appui des partenaires au développement à l'instar de la GIZ, du PNDP et le PADDEL.

XIII- ORGANISATION

L'organisation sera adossée sur une structure organique constituée des commissions techniques.

v Structureorganique

Elle a pour rôle de contrôler l'organisation et la tenue des activités du séminaire.

v Commissions techniques

- Commission scientifique : elle est chargée de l'élaboration des termes de références du séminaire et de l'élaboration de la synthèse des plans de développement locaux.

- Commission Secrétariat : elle est chargée de l'élaboration des correspondances, de la rédaction des rapports d'activités et du compte-rendu.

- Commission finances : elle est chargée de recenser l'état de besoins des différentescommissions, d'élaborer le budget des activités, de la collecte et de la recherche des fonds et du contrôle des dépenses.

- Commission logistique et protocole : elle est chargée de la préparation et de la distribution des invitations. Elle assure entre autres la mise en place du site, la sonorisation du site.

- Commission communication : elle est chargée du marketing, de la mobilisation et de la couverture médiatique des activités du séminaire.

- Commission restauration : elle est chargée de veiller au ressourcement alimentaire des séminaristes durant les jours du séminaire ;

XIV- ETAT DES BESOINS

Le tableau ci-dessous ressort l'état des besoins du séminaire.

TABLEAU N°8 : ÉTAT DES BESOINS DU SÉMINAIRE

DESGNATIONS

QUANTITES

1

Salle

/

2

Chaises

/

3

Vidéoprojecteur

01

4

Matériel de décoration

Forfait

5

Rame de papier

06

6

Paquet de stylos à bille

02

7

Banderoles

02

8

Sonorisation

Forfait

9

Rafraichissants

10 Palette d'eau 0,5l

10

Transport

Forfait

11

Repas froids

Forfait

12

Buffet

Forfait

13

Bloc-notes

30

14

Attestation de participation

26

BUDGET ESTIMATIF DU SEMINAIRE

Désignations

Quantité

P.U

Prix Total

Kits de formation des participants

26

3 500

91 000

Honoraires des animateurs

10

50 000

500 000

Honoraires des experts

03

100 000

300 000

Formalités administratives

forfait

forfait

1 500 000

Reprographie des supports et outils de formation

Forfait

forfait

300 000

logistique des cadres de formation

forfait

forfait

500 000

Restauration (4jours)

26 personnes * 4jrs

+ buffet de clôture

forfait

500 000

Remboursement des frais de transport des élus locaux

26

10 000

260 000

Décoration

forfait

100 000

100 000

Transport hôtesses

5

10 000

50 000

Communication (média, internet et téléphone)

forfait

forfait

1 500 000

TOTAL

5 601 000

Le présent budget est estiméà 5 601 000 F CFA en lettres CINQ MILLIONS SIX CENT UN MILLE Francs CFA.

CHRONOGRAMMES D'ACTIVITES DU SEMINAIRE

Phases

Activités

Objectifs

intervenants

Cibles

lieu

période

PHASE AVANT

Conception du projet

Avoir l'idée de l'activité

Le comité d'organisation du séminaire

Commission communication

Les élus locaux

Le service de la planification

Prestataires de service

Hôtel de ville d'Abong-Mbang

Radio Metoung FM

Crtv-EST

A préciser

Identification des participants à inviter et envoi des correspondances

S'assurer du nombre exact des participants

Réservation de la salle et du matériel de sonorisation

S'assurer de la disponibilité de la salle et de la sonorisation

Diffusion du spot radio

Informer les séminaristes de la date du séminaire

Positionnement des banderoles

Publiciser l'évènement

PHASE DE MISE EN OEUVRE

· Cérémonie solennelle d'ouverture

· Début des communications

· Phases d'échanges

· Descentes sur le terrain des élus

· Diagnostic situationnel

· Elaboration de la synthèse des plans de développement locaux (PDL)

· Restitution et adoption des résolutions

· Cérémonie de clôture du séminaire

· Remise des attestations aux participants

· Photo de famille

· Cocktail

· Marquer le lancement du séminaire

· Donner la possibilité aux séminaristes de s'exprimer

· Prendre le pouls de développement dans les villages

· Faire un état de la situation de développements dans les localités

· Rédiger le document projet

· Rendre public les résolutions

· Remercier les séminaristes

· Encourager les participants

· Offrir un instant de détente aux séminaristes

Préfet du Haut-Nyong

experts

modérateurs

comité d'organisation

les rapporteurs

les séminaristes

Les séminaristes

Les invités

Le modérateur

Les communicateurs

Les séminaristes

Salle de conférenceMvondoAteba de l'hôtel de ville

Villages respectifs des élus

Salles de fête de l'hôtel de ville

A préciser

PHASE APRES

o Début de l'évaluation

o Rédaction du rapport général du séminaire

o Rédaction et envoi des lettres de remerciements

o Evaluer l'organisation du séminaire

o Condenser les communications

o Remercier les partenaires et participants

Le comité d'organisation

Le président du comité d'organisation

Le comité d'organisation

Hôtel de ville d'Abong-Mbang

A préciser

Date : à préciser

Heure : 09h 30

Effectif : 26

Cibles : les conseillers municipaux,

Le chef service de la planification, les invités

Moyens pédagogiques : vidéoprojecteur, ordinateur

Thème : «Connaitre son milieu pour agir efficacement»

Objectif général : Amener les élus locaux à avoir une maitrise des réalités du terrain en terme de besoins de développements des populations afin d'y apporter des réponses conséquentes

Lieu : salle de conférence AtebaMvondo

Durée : 4heures15min

FICHE TECHNIQUE DE LA CONFERENCE-DEBAT

ACTIVITES

OBJECTIFS

INTERVENANTS

DUREE

OBSERVATIONS

1

Accueil et installation des séminaristes

Rassurer les séminaristes

Les hôtesses

5 min

 

2

Discours d'ouverture du séminaire

Marquer le lancement officiel du séminaire

Le préfet

10 min

 

3

Exposé du module 1

Présenter les contours de l'étude du milieu

Délégué départemental du MINJEC

30min

 

4

Exposé du module 2

Dérouler le processus de résolution des problèmes

Expert du PADDEL

30min

 

5

Phases d'échanges

Permettre aux séminaristes de s'exprimer

Le modérateur

Les séminaristes

Les experts

30 min

 

6

Pause -café

Se ressourcer

Commission restauration

1heure

 

7

Exposé du module 3

Présenter les stratégies de financement des projets de développement

Expert du PNDP

30min

 

8

Echanges

Permettre aux participants de s'exprimer

Modérateur

Expert

séminaristes

20min

 

6

Synthèse des communications

Restituer la communication

Le modérateur

Rapporteur

10 min

 

DEROULEMENT DU SEMINAIRE

PERIODE

HEURES

MODULES

OBJECTIFS

INTERVENANTS

Première journée

9h30min -

11heures 30min

Module I :étude du milieu

Module II : processus de résolution des problèmes

-Avoir les techniques de recueils des informations dans un environnement

- présenter le déroulé de résolution des problèmes d'une communauté

- Délégué départemental du MINJEC

- expert du PADDEL

- modérateur

-séminaristes

PAUSE CAFE : 11h30 - 12h30min

 

12H30min-

14H45

Modules III : financement des projets

Présenter les moyens de financements des projets

Expert PNDP

Modérateur

séminaristes

Restitution des communications

Restituer la quintessence des communications

Rapporteur

modérateur

FIN DE LA JOURNEE

Deuxième journée

Dès 8h

Descente de chaque élu dans sa localité sur le terrain

Faire un état des lieux et échanger avec les populations

Les séminaristes

FIN DE LA JOURNEE

Troisième journée

09h30-

11h30

Travaux en atelier

Présenter et faire le diagnostic de l'état de lieu du terrain

Expert

PAUSE-CAFE 11H 30- 12h30

 

Dès 13h30

Elaboration de la synthèse des plans de développement local

Rassembler toutes les informations en un seul document

Commission scientifiques

rapporteurs

FIN DE LA JOURNEE

Quatrièmejournée

09h- 11h

Discussions en plénière et validation des recommandations

Restituer et valider le document projet

Les séminaristes

Le comité scientifique

Le modérateur

Les rapporteurs

Dès 11h30

Cérémonie de clôture

Remise des attestations

Clôturer le séminaire et remettre les attestations

Préfet

Séminaristes

Invités

Photo de famille

Immortaliser l'évènement

Cocktail

Se ressourcer

FIN DU SEMINAIRE

FICHE D'EVALUATION DU SEMINAIRE

Les appréciations du séminaire de formation se feront selon l'échelle suivante :

Excellent : 5 ; Bien : 4 ; Moyen : 3 ; Passable : 2 ; Insuffisant : 1.

Module 1 : étude du milieu

 

Niveau de l'évaluation

5

4

3

2

1

Clarté de l'exposé

 
 
 
 
 

Qualités des échanges

 
 
 
 
 

Conduite de la séance

 
 
 
 
 

MODULE II :processus de résolution des problèmes

Niveau de l'évaluation

5

4

3

2

1

Clarté de l'exposé

 
 
 
 
 

Qualité des échanges

 
 
 
 
 

Conduite de la séance

 
 
 
 
 

MODULE III : financement des projets de developpement

Niveau de l'évaluation

5

4

3

2

1

Clarté de l'exposé

 
 
 
 
 

Qualité des échanges

 
 
 
 
 

Conduite de la séance

 
 
 
 
 

Parvenu au terme de ce chapitre, qui portait sur les suggestions pour un développement territorial optimal de la commune d'Abong-Mbang. Notre démarche a consisté à partir de la précision du problème de recherche et des manifestations de ce dernier, à la formulation des suggestions à l'endroit de l'exécutif communal, ainsi qu'aux élites urbaines et forces vives. Nous avons conclu notre chapitre avec la proposition d'un projet de formation à l'endroit des élus locaux sur le thème « connaitre son milieu pour agir efficacement » afin de doter les zones rurales de projets structurants à même de booster le développement dans ces zones.

CONCLUSION PARTIELLE

Au terme de cette deuxième et dernière partie de notreétude, Il ressort qu'elle avait trait à l'opérationnalisation proprement dite de notre recherche. Constituée de trois chapitres, dont le premier portait sur la démarche méthodologique, qui nous a permis d'asseoir notre approche et présenter nos différentes techniques de collecte des données, mais égalementdéterminer notre échantillon et nos techniques d'analyse. Le deuxième chapitre, qui portait sur la présentation, l'analyse des données d'enquêtes et la vérification des hypothèses après interprétations des données, nous a permis à travers l'analyse explicative des contenus et les théories explicatives de confirmer toutes nos hypothèses. Cette validation nous a permis d'enrayer avec le problème en proposant un projet de formation des élus locaux sur le thème « connaitre son milieu pour agir efficacement » .De ceci, il ressort que le développement dans son versantterritorial estessentiellement inclusif et égalisateur des frustrations qui peuvent naitre dans les répartitions des projets de développement. Pour cela, il revient aux différentsacteurs de faire preuve de responsabilité et d'impartialité dans la réalisation des objectifs de développement. Il a été démontré que les régions et les populations rurales sont les plus exposées aux affres de la pauvreté et du sous-développement ; de ce fait, le développement doit partir de cette base pour monter vers les zones centrales. C'est le voeu et le dessein de la décentralisation dans son volet égalisateur.

CONCLUSION GENERALE

Notre travail de recherche porte sur les « actions communales et développement territorial dans la commune d'Abong-Mbang ». Son objectif général a été d'évaluer les actions communales en faveur du développement du territoire dans la commune d'Arrondissement d'Abong-Mbang en vue de proposer des stratégies de gouvernance territoriale qui tiennent compte de toutes les parties prenantes. Ceci dit, notre champ d'observation est constitué du cadre territorial de la commune d'Abong-Mbang avec une observation particulière des zones rurales à travers les représentants de ces communautés.

Dans le souci defaire un état des lieux des réalisations de la commune dans l'ensemble du territoire, nous sommes partis du constat des conditions difficiles et de la pauvreté qui sévit dans les zones rurales de la commune d'Abong-Mbang. Ce constat faisait aussi référence au fait que plus on s'éloigne de la zone urbaine, plus on ressent les effets du développement qui se résument en la facilité de déplacement, les conditions de vie améliorées. Cet état de chose, nous a permis de faire un rapprochement avec l'exode rural grandissant où l'on voit que les villages se vident de leur substance qu'est la force de travail des jeunes. Avec la validation du plan communal de développement en 2012, une lueur d'espoir a été perçue dans la programmation des projets d'ordres structurants qui auraient permis un développement harmonieux de ces différents territoires. C'est de là qu'est venue notre ambition légitime de traiter de l'évaluation de ces actions sur le développementterritorial d la commune d'Abong-Mbang.

De ces observations, il ressort une multitude de questionnements qui interpellent au premier chef le travailleur social que nous sommes. Ainsi, principalement nous nous sommes demandédans quelles mesures les actions de la commune participent-elles du développement des territoires communaux ?Cette question liminaire, nous a permis de générer trois questions subsidiaires à savoir :

§ Q.S.1 : A quelle proportion l'étendue territoriale de la commune est-elle couverte par les projets structurants communaux de développement ?

§ Q.S.2 : En quoi consistent les mobiles explicatifs d'une répartition inéquitable des actions de développement de la commune ?

§ Q.S.3 : quelles analyses faire du mécanisme de suivi des projets communaux et Comment la commune peut-elle orienter ses actions dans le sens d'une gouvernance inclusive pour un développement territorial optimal ?

À ces interrogations, nous avons proposé des réponses anticipées que l'on résume en terme d'hypothèses liées à la résolution des inquiétudes qui ont été notre dans le choix du sujet. Pour cela, l'hypothèse générale formulée indique que Les actions communales participent pour une large majorité au développement des zones centrales au détriment des zones périphériques de la commune. Les actions communales ayant été prises ici au sens des projets structurants de développement. C'est-à-dire aux projets susceptibles d'entrainer un effet direct sur la situation de vie des populations des localités rurales. A partir de là, nous avons de manière spécifiques proposé des hypothèses selon lesquelles :

§ H.S.1 : les actions communales structurantes du développement semblent irrationnellement réparties sur le territoire de la commune d'Abong-Mbang ;

§ H.S.2 : les mobiles politiques (stratégie de gouvernance) et structurels (organisationnelle) expliquent la répartition inéquitable des actions communales dans le territoire.

§ H.S.3 : la défaillance du mécanisme de suivi des projets communaux appelle à des actions mobilisatrices et participatives par des acteurs engagés et compétents, gage de l'accroissement des capacités de développement des actions communales.

Pour parvenir à ce dessein, nous avons procédé aux enquêtes principalement à travers, des observations de la situation de développement dans la commune et des entretiens adressés aux autorités communales et aux autorités traditionnelles.

L'analyse et la présentation des résultats de cette enquête s'est faite sur la base de l'analyse des différents contenus dont nous avons quantifié certains. Afin de parvenir à une vérification des résultats de l'enquête via les théories explicatives et l'analyse des données par la confrontation des différents avis et informations. Ces différentes techniques, nous ont permis de valider nos hypothèses en totalité y compris l'hypothèse générale.

En somme, de tout ce qui précède, il ressort des résultats ci-après que, la faiblesse des moyens de la commune, suivi de l'absence de suivi des projets inscrits dans le PCD, la gouvernance de l'exécutifavec des relents politiques, le tout accentué par la non-maitrise du terrain par les agents communaux et autres élus locaux sont explicatifs de la non-réalisation de certains ouvrages dans les zones rurales . C'est cela qui fait en sorte que l'on soit en posture de développement inéquitable, un développement qui bénéficie plus au centre urbain tout en laissant les populations rurales dans un état de pauvreté. Le développement pourtant dans son idée et sa conception originelle devrait être du domaine de l'inclusion. En ce sens où les fruits de la croissance soient répartis entre les différents maillons locaux, du paysan aux citadins, afin que l'amélioration du cadre et des conditions de vie que vante la politique de décentralisation soit une réalité concrète dans les différents groupes qui constituent la société.

Toutefois, il faut dire ici que bien que nos hypothèses aient été validées, nous trouvons que notre étude bien qu'elle jette un pavé dans la mare, aurait eu plus d'impact si elle abordait des thématiques liés au financement des actions communales. Pour cela des études pourraient s'intéresser à la rentabilisation des compétences transférées aux CTD et à la gestion de la ressource humaine communale. Aussi, ce travail de recherche nous a permis de faire le constat du difficile accès à certains documents administratifs qui parfois sont inexistants. Ceci sans oublier de mentionner le fait que la perception que les enquêtés avaient de nous au départ n'était pas toujours du genre à nous faciliter l'accès aux informations, le tout accentué avec la pandémie du COVID-19. C'est pourquoi, nous pensons que d'autres études de cas comme lanôtre sont utiles dans l'affinement des résultats obtenus.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

AbomoMendoua, (2014).  Décentralisation et gouvernance locale au Sud-Cameroun : analyse des enjeux et contraintes pour le développement local à partir de la municipalité de Bengbis, mémoire de DCPJA, INJS, Yaoundé ;

Amin, S. (1989). La faillite du développement en Afrique et dans le tiers monde : Une analyse politique, Paris, L'Harmattan.

Assie, G. R. et Kouassi, R. (2008). Cours d'initiation à la méthodologie de recherche, Ecole Pratique de la Chambre de Commerce et d'industrie. Abidjan.

Atangana, M.L. (2011).  Les groupes d'initiatives communes et le développement des collectivités locales au Cameroun : le cas de la commune d'Arrondissement de Yaoundé V, mémoire DCPJA, INJS, Yaoundé

Beloncle, G., (1970). Le chemin des villages, Paris, l'Harmattan

Bibana N. (2011). Les populations locales face aux enjeux de la décentralisation : cas de la commune de Messamena, mémoire DCPJA, INJS, Yaoundé ;

Blundo, G. (2001). La corruption comme mode de gouvernance locale : trois décennies de décentralisation au Sénégal, in Afrique contemporaine, Paris, Documentation française, Vol.1999 (juillet-septembre), PP115-127

Campagne, P. & Pecqueur, B. (2014). Le développement territorial, une réponse émergente à la mondialisation, éditions Charles Léopold Mayer, essai N°204, Paris

Chambers, R. (1990). Développement rural, la pauvreté cachée, Editions Karthala

D'Aquino, P. et Seck, S. M., (2001).  Et si les approches participatives étaient inadaptées à la gestion décentralisée de territoire in Géo-Carrefour

Décret N°2019/583 du 31 octobre 2019 portant ratification de la charte africaine des valeurs et des principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local.

DuchasteL, J. et Laberge, D. (1999).  La recherche comme espace de médiation intermédiaire, in Sociologie et société, Vol 31, N°1, PP63-76 

Ela, J. M. (1990). Quand l'Etat pénètre en brousse... ripostes paysannes à la crise, Karthala, Paris

Fischer, G.N. (1996). Les concepts fondamentaux en psychologie sociale. Paris, Dunod, 226 pages

Gauthier, B. (2009). Recherche sociale. De la problématisation à la collecte des données, Bruxelles, De Boeck Université.

Geschiere, P. (1996). Sorcellerie et politique : les pièges du rapport élite-village. In Politique Africaine, N°63, PP82-96.

Giddens, A. (1987). La constitution de la société, Paris, PUF

Gillet, J-C, (1995). Animation et animateurs, le sens de l'action, technologie de l'action sociale, paris, l'Harmattan

Gillet, J-C. (1996).  Praxéologie de l'Animation professionnelle, recherche et formation (23) :119-3

Giroux, S. et Tremblay, G. (2002). Méthodologie des sciences humaines (2ème édition), Québec, Editions du Renouveau Pédagogique

Grawitz, M. (2001). Lexique des sciences sociales, Paris, Dalloz

Guischoua, A. &Gousault, Y. (1993). Sciences sociales et développement, Armand Colin, Paris

Hermet, G. (sous la dir de) (2005), Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques ,6è éditions, Armand Colin

Institut National de la Statistique, (2015). Résultats de la quatrième enquête camerounaise auprès des ménages

Kant, E.(1781). Critique de la raison pratique, traduit de l'allemand par J. Borni(1848), Librairie philosophique de l'andrango, Paris

Keudjeu De Keudjeu, J.R. (2013).  La décentralisation territoriale à l'épreuve de la distribution juridique de l'espace institutionnel au niveau local au Cameroun, in Solon, Revue africaine de parlementarisme et de démocratie, Volume III, N°6

Kolosy, K. (1998). Le développement local : une réflexion pour une définition théorique du concept, Paris, Editions Karthala

L'Essentiel Du Cameroun, Dieudonné Essomba : « le projet structurant entraine le développement », journal en ligne, publié le samedi 24 septembre 2016 à 12h43, consulté le 08 Juillet 2020 à 22h40.

Lazarev, G. (1993). Vers un éco-développement participatif, l'Harmattan, Paris

Leloup, F., Moyart, L. et Pecqueur, B. (2005). La gouvernance territoriale comme nouveau mode de coordination territoriale ? , Géographie, économie, société, PP 321-331

Leloup. F. & al. (2005). La gouvernance territoriale comme nouveau mode de coordination territoriale ?, in Géographie, économie, société, 4 (volume 7).

Loi N° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 02 juin 1972 modifiée et complétée par la loi N° 2008/001 du 14 avril 2008

Loi N°2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation

Loi N°2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes

Loi N°2011/008 du 06 mai 2011 portant orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire au Cameroun

Matho, Fotsa A. (2020). Cours de droit de la décentralisation, INJS, dispensé en CPJA2 en Janvier 2020

Mendras, H. (1984). L'étude de sociologie rurale, Paris, Armand Colin

Merlin, P. (2002). L'aménagement du territoire, Paris, PUF

Mifoundo, G.B. (2010). Les enjeux de la libéralisation des filières cacao-café et ses incidences sur le développement rural. Cas des communes de Messamena et Somalomo (EST-Cameroun), mémoire DCPJA, INJS, Yaoundé

Minepat, (2009). Document stratégique pour la croissance et l'emploi.

Minepat, (2015).stratégie nationale de la gouvernance, document projet

Moliner, P., Rateau, P., Cohen-Scali, V. (2002). Les représentations sociales : pratiques des études de terrain. Presses universitaires de Rennes

Morize, J. (1985). L'Animation des groupes villageois, Editions Forium

NdeyeSamb, M. (2014).  Gouvernance territoriale et participation citoyenne au Sénégal, Géographie, Université Paul Valéry, Montpelier I.

NdountioJiokeng, A. (2011).  La problématique de la gouvernance locale dans la Région de l'Est : analyse de la perception du maire par les populations de Bertoua. Mémoire de master, université catholique d'Afrique centrale. 

Ngo Kaldjop, M-Y., (2016).  Initiatives de développement des élites locales en milieu rural et implication des populations bénéficiaires : cas de l'usine de transformation du manioc de Ngoumou, mémoire DCPJA, INJS, Yaoundé

Olivier De Sardan, J. P., (2009). Les huit modes de gouvernance locale en Afrique de l'Ouest,WorkingPaper, N°4

Olivier De Sardan, J-P. et Bierschenk, T., (éds), (1998). Les pouvoirs au village, le Bénin rural entre démocratisation et décentralisation, Les Afriques, Karthala, Paris.

Oloume,B. (2011). Gouvernance locale et développement communautaire durable : cas du centre de santé du village GbotoZeve au Togo 

Ongomobe, B. (2011). Stratégie de motivations dans le processus d'enseignement-apprentissage et performances des élèves, Mai

Parsons, T. (1937).The structure of social action

Pecqueur, B. (2000). Le développement local, Syros, 2è édition revue et argumentée.

Pinchemel, P. (1985).  Aspects géographiques de l'aménagement d'un territoire, in Lamotte M. fondements rationnels de l'aménagement d'un territoire. Masson, Coll. Ecologie appliquée et sciences de l'environnement, 6, Paris, 8-33

Plan communal de développement d'Abong-Mbang, juin 2012

Quivy, R. et Campenhoudt, L. V. (1995). Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod.

Sambo, M.C. (2016).  Collectivités territoriales décentralisées et promotion des activités touristiques : étude menée dans la commune d'Arrondissement de Batouri, mémoire DCPJA, INJS, Yaoundé

SandjockMouth, T.B. (2014).  Participation des coopératives au développement local : cas du département de la Haute-Sanaga, mémoire DCPJA, INJS, Yaoundé

Schneider, H. (1999). Gouvernance participative : le chainon manquant dans la lutte contre la pauvreté,in Cahier de Politique économique, N°17

Stoker,G. (1998). Cinq propositions pour une théorie de la gouvernance, in Revue internationale des sciences sociales, N°155, Unesco/ères, Paris.

Weber, M. (1904). Essais sur la théorie de la science, Premier essai, 146p

www.thesaurus.gouv.qc.ca , consulté le 08 aout 2020 à 22H15mn.

ANNEXES

A. Carte de localisation de la commune

B. Attestation de recherche

C. Autorisation d'enquête

D. Plan communal de développement d'Abong-Mbang

E. Guides d'entretiens

F. Grille d'observation ;

G. Grille de lecture

ANNEXE A :

CARTE N°1 : LOCALISATION DE LA COMMUNE D'ABONG-MBANG Source : Plan Communal de Développement ,2012

REPUBLIC OF CAMEROON

Peace-Work-Fatherland

----------

NATIONAL INSTITUTE OF

YOUTH AND SPORTS

----------

DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH

----------

DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION, LEISURES AND CIVIC EDUCATION

----------

DEPARTMENT OF ANDRAGOGY

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Paix-Travail-Patrie

----------

INSTITUT NATIONAL DE LA

JEUNESSE ET DES SPORTS

----------

DIRECTION DES ETUDES, DES STAGES ET DE LA RECHERCHE

----------

DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'ANIMATION, DES LOISIRS ET DE L'EDUCATION CIVIQUE

----------

DEPARTEMENT D'ANDRAGOGIE

ANNEXE E

GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX RESPONSABLES COMMUNAUX

D'ABONG-MBANG

Dans le cadre de la rédaction du mémoire sanctionnant la fin de notre formation à l'Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) de Yaoundé, nous menons une étude sur le thème : «ACTIONS COMMUNALES ET DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA COMMUNE D'ABONG-MBANG (REGION DE L'EST-CAMEROUN)».

Pour nous permettre d'atteindre cet objectif, nous avons l'honneur de solliciter votre contribution à travers cet entretien. Nous vous assurons de la confidentialité de cet entretien qui ne sera exploité qu'à des fins purement académique.

Le présent guide est réparti en 06 items :

I- Présentation de la Situation du développement dans la Commune

- Atouts et faiblesses ;

- Cadre de vie et conditions de vie des populations

II- Profil des actions de développement dans la commune par rapport au PCD

III- Les mobiles des choix des zones d'action et dynamique de pénétration des autres zones

IV- Dynamique des acteurs dans la mise en oeuvre des projets de développement

V- Difficultés de mise en oeuvre des projets et de couverture optimale de la commune

VI- Suggestions en faveur d'un développement général

Merci de votre attention

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Paix-Travail-Patrie

----------

INSTITUT NATIONAL DE LA

JEUNESSE ET DES SPORTS

----------

DIRECTION DES ETUDES, DES STAGES ET DE LA RECHERCHE

----------

DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES ET DE L'ANIMATION, DES LOISIRS ET DE L'EDUCATION CIVIQUE

----------

ANNEXE E

REPUBLIC OF CAMEROON

Peace-Work-Fatherland

----------

NATIONAL INSTITUTE OF

YOUTH AND SPORTS

----------

DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH

----------

DIVISION OF SCIENCES AND TECHNICS OF ANIMATION, LEISURES AND CIVIC EDUCATION

----------

GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX MEMBRES DU COMITE DE SUIVI DU PCD

Dans le cadre de la rédaction du mémoire sanctionnant la fin de notre formation à l'Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) de Yaoundé, nous menons une étude sur le thème : «ACTIONS COMMUNALES ET DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA COMMUNE D'ABONG-MBANG (REGION DE L'EST-CAMEROUN)».

Pour nous permettre d'atteindre cet objectif, nous avons l'honneur de solliciter votre contribution à travers cet entretien. Nous vous assurons de la confidentialité de cet entretien qui ne sera exploité qu'à des fins purement académique.

Ce guide est réparti en 03 items :

I. Etat d'avancement de la réalisation du PCD

- Forces ;

- Faiblesses/problèmes

II. Difficultés de mise en oeuvre du PCD

III. Suggestions en faveur de l'optimisation du rendement

Merci de votre attention

ANNEXE E

REPUBLIC OF CAMEROON

Peace-Work-Fatherland

----------

NATIONAL INSTITUTE OF

YOUTH AND SPORTS

----------

DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH

----------

DIVISION OF SCIENCES AND TECHNICS OF ANIMATION, LEISURES AND CIVIC EDUCATION

----------

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Paix-Travail-Patrie

----------

INSTITUT NATIONAL DE LA

JEUNESSE ET DES SPORTS

----------

DIRECTION DES ETUDES, DES STAGES ET DE LA RECHERCHE

----------

DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES ET DE L'ANIMATION, DES LOISIRS ET DE L'EDUCATION CIVIQUE

----------

DEPARTEMENT D'ANDRAGOGIE

GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX AUTORITES RELIGIEUSES ET TRADITIONNELLES

Dans le cadre de la rédaction du mémoire sanctionnant la fin de notre formation à l'Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) de Yaoundé, nous menons une étude sur le thème : «ACTIONS COMMUNALES ET DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA COMMUNE D'ABONG-MBANG (REGION DE L'EST-CAMEROUN)».

Pour nous permettre d'atteindre cet objectif, nous avons l'honneur de solliciter votre contribution à travers cet entretien. Nous vous assurons de la confidentialité de cet entretien qui ne sera exploité qu'à des fins purement académiques.

Ce guide est constitué de 04 items :

I- Nature des projets de developpement réalisés dans le village par la commune

II- Actions favorables au développement dans la commune

III- Participation/implication du village dans la conception et la mise en oeuvre des projets de développement

IV- Difficultés quotidiennes des projets et mesures envisageables pour y remédier

Nous vous remercions de votre attention 

REPUBLIC OF CAMEROON

Peace-Work-Fatherland

----------

NATIONAL INSTITUTE OF

YOUTH AND SPORTS

----------

DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH

----------

DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION, LEISURES AND CIVIC EDUCATION

----------

DEPARTMENT OF ANDRAGOGY

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Paix-Travail-Patrie

----------

INSTITUT NATIONAL DE LA

JEUNESSE ET DES SPORTS

----------

DIRECTION DES ETUDES, DES STAGES ET DE LA RECHERCHE

----------

DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'ANIMATION, DES LOISIRS ET DE L'EDUCATION CIVIQUE

----------

DEPARTEMENT D'ANDRAGOGIE

GRILLE D'OBSERVATION

Date de la séance d'observation..........................................

ETAT DE DEVELOPPEMENT

éléments

indicateurs

indices

Etat des infrastructures sociales de base

 
 

Condition et cadre de vie des populations rurales

 
 

REPARTITIONS DES ACTIONS COMMUNALES PREVUES ET REALISEES DANS LE CADRE DU PCD

éléments

indicateurs

indices

Electrification et entretien routier

Route entretenue

Villages électrifiés

 

Construction des centres commerciaux

Marché construit et aménagé

 

Autres infrastructures

Centre de santé, éducatif

 

REPUBLIC OF CAMEROON

Peace-Work-Fatherland

----------

NATIONAL INSTITUTE OF

YOUTH AND SPORTS

----------

DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH

----------

DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION, LEISURES AND CIVIC EDUCATION

----------

DEPARTMENT OF ANDRAGOGY

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Paix-Travail-Patrie

----------

INSTITUT NATIONAL DE LA

JEUNESSE ET DES SPORTS

----------

DIRECTION DES ETUDES, DES STAGES ET DE LA RECHERCHE

----------

DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'ANIMATION, DES LOISIRS ET DE L'EDUCATION CIVIQUE

----------

DEPARTEMENT D'ANDRAGOGIE

GRILLE DE LECTURE

1. Références bibliographiques

Nom de l'auteur :.........................................................................

Année de publications/parution :.............................................................

Titre de l'ouvrage/article/mémoire :..........................................................

Ville d'édition :................................................................................

Maison d'édition :...............................................................................

Lieu/site de consultation : .....................................................................

Date/heure de consultation :..................................................................

Nombre de pages :..............................................................................

2. Informations recueillies

Centre d'intérêt

Résumé/données

Observations

C1 :

DR1 :

 

 :

DR2 :

 

C3 :

DR3 :

 

TABLE DES MATIERES

IN MEMORIAM.......................................................................................ii

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iv

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES v

LISTE DES FIGURES vii

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES SYMBOLES ix

RESUME x

ABSTRACT xi

DIAGRAMME DE SYNTHESE DE LA RECHERCHE xii

INTRODUCTION GENERALE 1

I- CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS 2

I.1. Contexte de l'étude 2

I.2. Justifications du choix du sujet 4

II- PROBLEMATIQUE 5

II.1. Etat de la question 5

II.2. Enoncé du problème 6

III- OBJET DE RECHERCHE 7

IV- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 7

IV.1- Objectif général 7

IV.2- Objectifs spécifiques 7

V- QUESTIONS DE RECHERCHE 7

V.1- Question principale 7

V.2- Questions secondaires 7

VI- HYPOTHESES DE RECHERCHE 8

VI.1- Hypothèse principale 8

VI.2- Hypothèses secondaires 8

VII- INTERET DE LA RECHERCHE 8

VII.1- Intérêt scientifique 9

VII.2- Intérêt social 9

VII-2- Intérêt professionnel 9

VIII- DOMAINE D'ETUDE 10

IX- DELIMITATION DE LA RECHERCHE 10

IX.1- Délimitation Spatiale 10

IX.2- Délimitation temporelle 10

X- APPROCHE METHODOLOGIQUE 11

XI- ANNONCE DU PLAN 11

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL ET DES ACTIONS COMMUNALES 12

CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCEPTS, REVUE DE LITTERATURE ET THEORIES EXPLICATIVES DE L'ETUDE 13

I.1- INSERTION CONCEPTUELLE DE L'ETUDE 14

I.1.1- Actions communales 14

I.1.2- Développement territorial 15

I.1.3- Projet structurant 16

I.1.4- Gouvernance locale 17

I.2- REVUE DE LA LITTERATURE 18

I.2.1- Littérature en relation avec le développement rural 18

I.2.2- Littérature en rapport avec les initiatives de développement en milieu rural 19

I.2.3- Littérature sur la gouvernance Locale 21

I.3- THEORIES EXPLICATIVES 22

I.3.1- Théorie structuro-fonctionnaliste 23

I-3.2. Théorie du développement local participatif 24

I.3.3- Théorie du pragmatisme opérationnel 25

CHAPITRE II : ENJEUX ET DEFIS DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA PROMOTION DES ACTIONS COMMUNALES AU CAMEROUN 27

II.1- SOCLE DE LA DECENTRALISATION AU CAMEROUN 28

II.1.1- Aperçu historique de l'avènement de la décentralisation et de la commune au Cameroun 28

II.1.2- Missions et compétences transférées aux communes 29

II.2- ENJEUX DE LA TERRITORIALISATION DE L'ACTION PUBLIQUE LOCALE POUR LES COMMUNES AU CAMEROUN 34

II.3- DEFIS DE LA COMMUNE AU CAMEROUN: LA GOUVERNANCE TERRITORIALE 35

CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DANS LA COMMUNE D'ABONG-MBANG 38

III.1- PRESENTATION GENERALE 39

III.1.1- Aperçu historico- physique de la commune d'Abong-Mbang. 39

III.1.2- Milieu humain et cartographie descriptive de l'Arrondissement 40

III.1.2.1- Milieu humain 40

III.1.2.2- Cartographie descriptive de la commune 41

III.2- ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES ET INFRASTRUCTURES SOCIALES DE BASE DE LA COMMUNE D'ABONG-MBANG 43

III.2.1- Activités économiques de la commune 43

III.2.2- Etat des lieux des infrastructures sociales de base de la commune d'Abong-Mbang 44

III.2.2.1- Dans les zones centrales 44

III.2.2.2- Dans les zones périphériques 45

III.3- CADRE STRUCTURO-POLITIQUE DE L'ACTION COMMUNALE 47

III.3.1- Organes de la commune d'Abong-Mbang 48

III.3.2- Vision et projets de développement de la commune d'Abong-Mbang 48

CONCLUSION PARTIELLE 52

DEUXIEME PARTIE : CADRE OPERATOIRE DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL A ABONG-MBANG 53

CHAPITRE IV : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 54

IV-1. POPULATION DE L'ETUDE ET ECHANTILLONNAGE 55

IV-1.1. Détermination des Variables de recherche 55

IV.1.2- Population de l'étude 57

IV.1.3- Technique d'échantillonnage et échantillon de l'étude 57

IV.2- CHOIX, JUSTIFICATIONS DES TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES 58

IV.2.1- Observation 58

IV.2.2- Entretiens 59

IV.2.3- Recherche documentaire 59

IV.3- VALIDATION DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DE DONNEES, DEROULEMENT DE L'ENQUETE ET DIFFICULTES RENCONTREES 60

IV.3.1- Validation des instruments de collecte 60

IV.3.2- Déroulement de l'enquête sur le terrain 61

IV.3.3- Difficultés rencontrées 61

IV.4- METHODE D'ANALYSE DES DONNEES 62

IV.4.1- Analyse de contenu 62

IV.4.2- Analyse descriptive de tableau statistique 62

CHAPITRE V : PRESENTATION, INTERPRETATION DES RESULTATS D'ENQUETE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES 64

V.1- PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES D'ENQUETE DE TERRAIN 65

V.1.1- Données issues de l'entretien avec les autorités traditionnelles. 65

V.1.2- Données issues de l'entretien avec le responsable communal 69

V.1.3- Données issues de l'entretien avec le président du comité de suivi et le représentant des présidents des conseils de concertation 73

V.2- INTERPRETATION DES DONNEES D'ENQUETE DE TERRAIN 74

V.2.1- Etat de développement de la localité 74

V.2.2- profil des actions de développement 74

V.2.3- Mobiles des choix des zones d'action, dynamique des acteurs et difficultés de mise en oeuvre du PCD 76

V.2.4- Suggestions en faveur d'un développement général 78

V.3- VALIDATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE 78

V.3.1- validation de l'hypothèse N°1 : «  Les actions communales structurantes du développement semblent irrationnellement reparties sur le territoire de la commune d'Abong-Mbang » 79

V.3.2- Validation de l'hypothèse spécifique N°2 : « Les mobiles politiques, liés à la stratégie de gouvernance et structurels, liés à la commune, expliquent la répartition inéquitable des actions communales dans son territoire » 80

V. 3.3- Vérification de l'hypothèse spécifique N°3 : «  la défaillance du mécanisme de suivi des projets communaux appelle à des actions mobilisatrices et participatives des acteurs engagés et compétents dans l'accroissement des capacités de développement des actions communales » 80

CHAPITRE VI : POUR UN DEVELOPPEMENT TERRITORIAL OPTIMAL ET INCLUSIF DANS LA COMMUNE D'ABONG-MBANG 83

VI.1- PRECISION DU PROBLEME DE L'ETUDE 84

VI.2- SUGGESTIONS POUR UN DEVELOPPEMENT DU TERRITOIRE COMMUNAL 84

VI.2.1- Suggestions à l'exécutif communal d'Abong-Mbang 85

VI.2.2- Suggestions faites aux élites urbaines et locales 85

VI.3- PROJET PROFESSIONNEL D'INTERVENTION 86

I- CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS 86

II- JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA TECHNIQUE 87

III- PORTEUR DU PROJET 88

IV- OBJECTIFS DU SEMINAIRE 88

V- ACTIVITES A MENER 89

VI- LIEU DE DEROULEMENT DU SEMINAIRE 89

VII- INTERVENANTS 89

VIII- BENEFICIAIRES DU SEMINAIRE 89

IX- DUREE DU SEMINAIRE 90

XI- METHODOLOGIE 90

XII- RESSOURCES 91

XIII- ORGANISATION 92

XIV- ETAT DES BESOINS 92

CONCLUSION PARTIELLE 99

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 104

ANNEXES 108

TABLE DES MATIERES 118






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote