Ils sont souvent inhalés ou ingérés avec
les aliments pour, par la suite, subir des réaction biochimiques qui
aboutissent à la formation d'un catabolite ayant un pouvoir plus ou
moins cancérogène. Les denrées alimentaires peuvent
contenir des contaminants qui ont un pouvoir mutagène et
cancérogène, comme par exemple des :
· Mycotoxines (retrouvées dans les tourteaux
d'arachides) dont l'exemple bien connu est l'aflatoxine (mycotoxine produite
par un champignon microscopique, aspergillus flavus), citée dans la
genèse du cancer primitif du foie.
· Ochratoxines retrouvées dans le sorgho et le
blé
· Fumonisines qui contaminent le maïs (cancers de
l'oeophage)
· Nitrosamines qui peuvent se retrouver dans les
salaisons et dans de nombreux aliments (cancer digestifs).
Les aliments sont contaminés à
différentes étapes : lors de la population, durant le stockage,
pendant la transformation, au cours de la cuisson.
S'agissant des polluants, le CIRC (Centre
International de Recherche sur le Cancer) a classé 119 agents polluants
comme cancérogènes pour l'homme (dont les particules fines et les
vapeurs de diesel) et 81 autres substances comme probablement
cancérogène pour l'homme. S'agissant des cancers
professionnels : l'amiante (mésothéliome de la
plèvre), les poussières de bois (fosses nasales, sinus), le
benzène (leucémies) sont les facteurs de risques les plus
fréquemment en cause.
· Les rayons ultraviolets du soleil sont connus pour
avoir un effet cancérogène sur la peau (leur pouvoir de
pénétration étant très limité). Les
Africains sont naturellement protégés contre ces cancers à
l'exception des Albinos dont la peau est dépourvue de mélanine
protectrice au regard du fort ensoleillement tropical.
· Les rayonnements ionisants sont en cause, en pratique
lorsque la dose reçue dépasse 100 mSv ( peut-être un peu
moins chez le jeune enfant). A la suite de l'accident de
Chapitre I : Généralités sur le cancer
13
Tchernobyl, seuls les enfants exposés à de
fortes doses d'Iode radioatif dans les régions contaminées ont
présenté un excès de cancers de la thyroïde dans les
années qui ont suivi l'exposition.
· Ces rayonnements agissent par action directe sur le
noyau de cellules en provoquant des mutations.
C- Micro-organismes
Environ 25 à 30% de tous les cancers survenant en
Afrique sont liés à des agents infectieux : virus,
bactéries et parasites (voir tabeau 1.2)
TABLE 1.2 - virus et autres micro-organismes responsables de
cancers humains
D- Facteurs comportementaux
· L'absorption excessive d'acool et le tabagisme
sont des facteurs de risque majeurs pour de nombreux cancers (tabac :
poumon, ORL, vessie, col ultérin et alcool : ORL :,
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Chapitre I : Généralités sur le
cancer 14
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oesophage, foie, pancréas, rectum, sein)
· L'alimentation fait partie des
comportements sur lesquels on peut agir pour accroître la
prévention des cancers. Elle agit à la fois comme un facteur de
protection à travers les fibres alimentaires présentent dans les
céréales complètes, les fruits, les légumes, les
légumes secs et aussi comme un facteur de risque à travers des
aliments qui, consommés en excès, favorisent le
développement d'un cancer, comme les viandes rouges, les charcuteries et
le sel (outre l'alcool déjà cité).
· L'obésité et l'absence
d'activité physique sont des facteurs reconnus dans le monde
entier favorisants les cancers colorectaux, du sein, de l'endomètre.
1.3 Différents modes de traitement de la maladie
Les cancers sont traités par différentes voies,
dépendant de leur nature et de leur stade d'avancement. Trois grands
types de traitements se différencient : la chirurgie, la
radiothérapie et les traitements systémiques (utilisation de
médicaments). Dans la plupart des cas, les patients passent par
plusieurs phases de traitement, et reçoivent éventuellement des
séances de chacun de ces types. La chirurgie, la radiothérapie,
et les traitements systémiques sont ici brièvement
présentées.
1.3.1 Traitements localisés
· La radiothérapie
Ce traitement consiste à utiliser des radiations
ionisantes qui cassent les brins d'ADN de la cellule, entraînant la mort
cellulaire.
· L'électro perméabilisation ou
électro-poration
Cela consiste à appliquer un champ électrique
à l'aide d'électrodes placées dans une zone ciblée.
L'application d'un champ de forte intensité sur une longue
période permet de détruire les cellules, on parle alors
d'électro perméabilisation irréversible. En appliquant un
champ de plus faible intensité et/ou sur une période plus courte,
il est également possible de perméabiliser la membrane des
cellules pour faciliter l'entrée de molécules dans les cellules,
telles que des médicaments mais aussi des molécules d'ADN, on
parle alors d'électro perméabilisation réversible.
Chapitre I : Généralités sur le
cancer 15
Mémoire de MASTER II
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1.3.2 Traitements systémiques
· La chimiothérapie
C'est l'administration (soit par intraveineuse ou sous la
forme de comprimés) de molécules qui s'attaquent aux cellules se
divisant rapidement. Ainsi, elles s'attaquent aux cellules tumorales mais
malheureusement également aux cellules à renouvellement rapide de
l'organisme, comme les cellules des cheveux, les globules rouges, les globules
blancs, les plaquettes et les cellules de l'estomac, induisant alors des effets
secondaires non négligeables.
· Les thérapies ciblées
Elles consistent à utiliser des molécules qui
ciblent des voies moléculaires propres aux cellules tumorales. Ces
thérapies peuvent être réparties en plusieurs familles :
les anticorps, qui bloquent une molécule précise à la
surface de la cellule et les inhibiteurs, qui bloquent une voie
moléculaire particulière à l'intérieur de la
cellule. Nous citons par exemple les inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI) qui
inhibent la tyrosine kinase (TK), une enzyme responsable de réactions
intervenant dans la prolifération cellulaire. Certaines thérapies
ciblées peuvent également avoir un effet
anti-angiogénique, c'est-à-dire qu'elles peuvent bloquer la
formation de nouveaux vaisseaux sanguins, intervenant dans la
prolifération cellulaire. Certaines thérapies ciblées
peuvent également avoir un effet anti-angiogénique,
c'est-à-dire qu'elles peuvent bloquer la formation de nouveaux vaisseaux
sanguins.
· L'immunothérapie
Elle consiste à utiliser le système immunitaire
pour combattre les cellules tumorales. Parmi les méthodes
d'immunothérapie, nous pouvons distinguer l'immunothérapie non
spécifique qui consiste à stimuler le système immunitaire
global par des molécules de la famille des cytokines, comme
l'interféron ou l'interleukine 2. L'inconvénient de cette
méthode est qu'elle ne cible pas uniquement les cellules tumorales, ce
qui induit des effets secondaires comme des nausées ou de la
fièvre. un second type d'immunothérapie est la
vaccinothérapie dont le principe est d'éduquer le système
immunitaire à reconnaître des antigènes propres aux
cellules tumorales afin de reconnaître et d'attaquer ces cellules
tumorales (remarque : il est également possible d'utiliser des vaccin
à titre préventif, notamment en utilisant des vaccins contre des
infections virales qui sont à l'origine de certains, comme
l'hépatite B qui peut être à l'origine du cancer du foie ou
un certain
Chapitre I : Généralités sur le
cancer 16
papillomavirus qui peut être à l'origine du cancer
du col de l'utérus).
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