MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ D'ABOMEY-CALAVI
ÉCOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE ET DE
MANAGEMENT
(ENEAM)
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION POUR L'OBTENTION DU DIPLOME
DE LICENCE PROFESSIONNELLE
OPTION :
Economie Appliquée
FILIERE:
Planification et Gestion des Projets
37ème Promotion
EFFET DE LA GOUVERNANCE SUR L'ATTRACTIVITE DES IDE DANS
L'ESPACE UEMOA
Réalisé par :
Kossi Babylas Têko
DIRECTEUR DE MEMOIRE :
Pr. Albert HONLONKOU,
MAITRE DE STAGE :
Mr. Marcel HOUNKONNOU,
Directeur de la Programmation et de la Prospective du MIC
Enseignant-chercheurà l'ENEAM
Année académique :
2018 - 2019
Avertissement
L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management
(ENEAM) n'entend donneraucune approbation ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs.
Identification du Jury
Nous certifions que le présent mémoire a
été rédigé par son auteur. Il est arrivé
à terme et a été soutenu devant un jury.
Cotonou le ...................
Président du Jury
Vice-président du jury
Dédicace
Je dédie ce mémoire à :
Mes parents en reconnaissance de tous les efforts, sacrifices
consentis pour mon éducation.
Puisse ce travail vous rendre fiers.
Babylas Têko
Remerciements
Au terme de ce travail, nous exprimons notre gratitude
à l'endroit de ceux qui ont contribué àla
réalisation de ce mémoire. Nous remercions:
· Rosaline D. WOROU-HOUNDEKON, Ph. D., Professeur
agrégée des sciences de gestion, Directrice de l'ENEAM ;
· Théophile K. DAGBA, Ph. D., maître de
conférences, Directeuradjoint, chargé des affaires
académiques de l'ENEAM ;
· Notre Directeur de mémoire Dr Albert HONLONKOU,
Ph. D., Enseignant chercheur à l'ENEAM pour ses conseils et son
accompagnement sans faille dans la rédaction de ce document ;
· Notre maître de stage, Mr Marcel
HOUNKONNOU,Directeur de la Programmation et de la Prospective du MIC pour son
soutien et son aide durant la réalisation de ce travail;
· Hamdy BONOU-GBO pour sa disponibilité et ses
apports précieux à l'élaboration de ce
mémoire ;
· Urriche DAHOUNTO, Chef Service Gestion du
Système d'Information de la Direction de la Programmation et de la
Prospective, pour ses orientations dans la réalisation de cetravail ;
· Les sieurs Jules AGOSSOUet Périclès
TOSSOUpour leur aide et pour leur soutien ; et à tout le personnel de la
Direction de la Programmation et de la Prospective (DPP) ;
· Daniel N. Dalohoun, Ph. D., Enseignant chercheur
à ENEAM/UAC pour ces conseils ;
· Tous les cadres et fonctionnaires de l'Institut
National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) ;
· Tous nos camarades de la promotion au nom de la collaboration et de la fraternité qui a
toujours régné en notre sein.
Nous tenons également à remercier tous ceux qui
de près ou de loin ont contribué à la réalisation
de ce mémoire notamment les membres de jury qui ont accepté
d'apprécier et d'enrichir le présent travail par leurs
observations et contributions.
Sigles et
abréviations
ANIF
|
?
|
Agence Nationale d'Investigation Financière
|
AOF
|
?
|
Attributions Organisation et Fonctionnement
|
APD
|
?
|
Aide Publique au Développement
|
APE
|
?
|
Evaluation des flux de capitaux privés
étrangers
|
ASS
|
?
|
Afrique Subsaharienne
|
BCEAO
|
?
|
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
BEAC
|
?
|
Banque des Etats de l'Afrique Centrale
|
BM
|
?
|
Banque Mondiale
|
BOAD
|
?
|
Banque Ouest Africaine de Développement
|
CEDEAO
|
?
|
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
|
CEMAC
|
?
|
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale
|
CNLCEI
|
?
|
Commission Nationale de Lutte
Contre l'Enrichissement Illicite
|
CNUCED
|
?
|
Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement
|
CM
|
?
|
Conseil des Ministres
|
COFEB
|
?
|
Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaires
|
CONAC
|
?
|
Commission Nationale Anti-corruption
|
CPIA
|
?
|
Country Policy and Institutional Assessment
|
CTLI
|
?
|
Corruption Tolerable Level of Investment
|
DPP
|
?
|
Direction de la Programmation et de la Prospective
|
EBRD
|
?
|
European Bank for Reconstruction and Development
|
ENEAM
|
?
|
Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de
Management
|
FCP
|
?
|
Fonds Communs de Placement
|
FIV
|
?
|
Facteur d'Inflation de la Variance
|
FMI
|
?
|
Fonds Monétaire International
|
FMN
|
?
|
Firme Multinationale
|
IDE
|
?
|
Investisement Direct Etranger
|
INSAE
|
?
|
Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
|
IPC
|
?
|
Indice de Perception de la Corruption
|
IPPTE
|
?
|
Initiative Pays Pauvre Très Endetté ou
Initiative en Faveur des Pays Pauvres Très Endettés
|
MAEP
|
?
|
Mécanisme Africain d'Examen par les Pairs
|
MCG
|
?
|
Moindre Carré Généralisé
|
MCO
|
?
|
Moindre Carré Ordinaire
|
MIC
|
?
|
Ministère de l'Industrie et du Commerce
|
MPBG
|
?
|
Ministère chargé de la Promotion de la Bonne
Gouvernance
|
OCDE
|
?
|
Organisation de Coopération et de Développement
Economique
|
OHADA
|
?
|
Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en
Afrique
|
ONU
|
?
|
Organisation des Nations Unis
|
PAS
|
?
|
Plan d'Ajustement Structurel ou Politique d'Ajustement
Structurel
|
PED
|
?
|
Pays En Développement
|
PI
|
?
|
Perception des chefs d'entreprises sur le climat
desaffaires
|
PIB
|
?
|
Produit Intérieur Brut
|
PNUD
|
?
|
Programme des Nations Unis pour le Développement
|
PPLCF
|
?
|
Politique de Prévention et de Lutte contre la
Corruption et la Fraude
|
PRC CPE
|
?
|
Programme de Renforcement des Capacités en analyse des
flux deCapitaux Privés Etrangers
|
SGI
|
?
|
Société de Gestion et d'Intermédiation
|
SNBG
|
?
|
Stratégie Nationale de Bonne Gouvernance et de Lutte
Contre la Corruption
|
SNDES
|
?
|
Stratégie Nationale de Développement Economique
et Social
|
TI
|
?
|
Transparency International
|
UCM
|
?
|
Unobserved Components Model
|
UEMOA
|
?
|
Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
|
UAC
|
?
|
Université d'Abomey Calavi
|
WDI
|
?
|
World DevelopmentIndicators
|
WGI
|
?
|
Worldwide Governance Indicators
|
Liste des
illustrations
Liste des Tableaux
Tableau 1 : Résultats des statistiques
descriptives
2
Tableau 2 : Résultat du test
d'homogénéité du panel
40
Tableau 3 : Tests de spécification et de
présence d'effets
41
Tableau 4: Résultats du test
d'homoscédasticité et d'autocorrélation
41
Tableau 5 : Résultat de l'estimation du
modèle par les MCG
42
Liste des annexes
Annexe 1 : Clarification des concepts
b
Annexe 2 : Test VIF deMulticolinéarité
h
Annexe 3 : Test HSIAO
d'homogénéité du panel
i
Annexe 4 : Test de Fisher (Likelihood Ratio
Test)d'effets fixes
i
Annexe 5: Test de Breusch et Pagan (Langrange
Multiplier test) d'effets individuels aléatoires
j
Annexe 6 : Test de spécification d'Hausman
j
Annexe 7 : Test d'homoscédasticité de
Wald
l
Annexe 8: Test d'autocorrélation de Wooldridge
l
Annexe 9 : Estimation de la relation entre Corruption
et IDE
l
Avant-propos
L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management
(ENEAM) est une entité de l'Université d'Abomey-Calavi qui se
veut être un centre d'excellence. Elle offre diverses filières de
formation, dont la Planification. Cette dernière se fait sur une
durée de trois (3) ans au premier cycle et est sanctionnée
à la fin du cycle par un Diplôme de Licence Professionnelle en
Planification. L'obtention de ce diplôme passe par un stage
académique obligatoire d'une durée de trois (3) mois dans une
structure, afin d'associer les connaissances théoriques acquises au
cours du cycle à la pratique et de se familiariser un tant soit peu
à un cadre professionnel.
C'est à cet effet que le présent document a
été élaboré et porte sur le thème :
«Effet de la Gouvernance sur l'Attractivité des IDE dans l'espace
UEMOA »
Résumé
La corruption et l'instabilité politique constituent
unproblème majeur à l'attractivité des IDE dans les pays
en développement.L'objectif de ce présent papier est d'analyser
l'effet de la gouvernance sur l'attractivité des Investissements Directs
Etrangers(IDE) au seindel'UEMOA.L'analyse part d'un modèle de panel
statique sur les huit (8) pays de l'Union couvrant la période
1996aÌ2016 avec la Méthode des Moindres Carrés
Généralisés (MCG).Les résultats obtenus
suggèrent que la corruption et l'instabilité politique ont une
relation négativeavec leflux d'IDE entrant au sein de l'Union car la
corruption exerce une forme de pression sur les investisseurs étrangers;
crée aux firmes multinationales des coûts de transaction par le
paiement des pots-de-vin et le gaspillage des ressources qui devraient
être utilisées pour produire;l'instabilité politique ne
garantissant pas les principes qui doivent réguler l'activité
économique (droit de propriété, droit des contrats,
fiscalité), augmente le risque de perte de capital qui fait baisser le
volume d'investissements entrepris et le déficit de leur rentabilisation
d'où la fuite des FMN. Pour lutter contre ces phénomènes,
nous suggérons de renforcer les dispositifs de lutte anticorruptionen
instituant des contrôles et des sanctions efficacesen cas des pratiques
corruptives ; la mise en placedes régimes transparentset le respect des
droits de l'homme.
Abstract
Corruption and political instability are a major problem for
the attractiveness of FDI in developing countries. The objective of this paper
is to analyse the effect of governance on the attractiveness of Foreign Direct
Investment (FDI) in the WAEMU. The analysis is based on a static panel model on
the eight (8) countries of the Union covering the period 1996 to 2016 with the
Generalised Least Squares (GLS) method. The results suggest that corruption and
political instability have a negative relationship with the flow of inward FDI
within the Union because corruption exerts a form of pressure on foreign
investors, creates transaction costs for multinational firms through the
payment of bribes and the waste of resources that should be used to produce;
political instability, which does not guarantee the principles that should
regulate economic activity (property rights, contract law, taxation), increases
the risk of loss of capital, which reduces the volume of investments undertaken
and the deficit of their profitability, hence the flight of MNFs. To combat
these phenomena, we suggest strengthening anti-corruption measures by
instituting effective controls and sanctions in the event of corrupt practices;
the establishment of transparent regimes and the respect of human rights.
Table des matières
Dédicace
ii
Remerciements
iv
Sigles et abréviations
v
Liste des illustrations
vii
Avant-propos
viii
Résumé
ix
Table des matières
x
Introduction
1
CHAPITRE I : CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ÉTUDE
6
1.1. Présentation du MIC et de la DPP
6
1.1.1. Présentation du Ministère de
l'Industrie et du Commerce (MIC)
6
Mission et attributions du MIC :
6
Organisation du MIC :
7
1.1.2. Présentation de la Direction de la
Programmation et de la Prospective (DPP)
8
Mission et attributions de la DPP :
8
Organisation de la DPP :
8
1.2. La Gouvernance en Afrique
9
1.2.1. L'environnement post-colonial
9
1.2.2. Les fléaux de la corruption et de
l'instabilité politique dans la gestion publique.
12
1.2.3. Efforts en matière de lutte contre ces
fléaux
14
1.3. Mesure ou calcul des indicateurs de gouvernance
16
1.3.1. Indice de perception de la corruption
16
1.3.2. Les six Worldwide Governance Indicators (WGI)
18
CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE DE
L'ÉTUDE
25
2.1. Problématique, objectifs et
hypothèses
25
2.1.1. Problématique
25
2.1.2. Objectifs de recherche
26
2.1.3. Hypothèses de recherche
26
2.2. Revue de littérature
26
2.2.1 Revue théorique
26
2.2.2. Revue empirique
28
2.3. Méthodologie adoptée
31
2.3.1. Population d'étude et sources des
données
31
2.3.2. Identification et spécification des
variables
31
2.3.3. Analyse descriptive
33
2.3.4. Analyse économétrique
33
CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
39
3.1 Résultats d'analyse descriptive
39
3.2. Résultats d'analyses
économétriques et estimation du modèle
40
3.2.1. Multicolinéarité
40
3.2.2. Spécification du processus
générateur des données
40
3.2.3. Étude des effets individuels
41
3.2.4. Vérification des conditions de
validation de l'estimateur within
41
3.2.5. Résultat de l'estimation du
modèle économétrique
42
3.3. Interprétation
42
3.4. Discussions
43
3.3. Préconisations opérationnelles ou
recommandations
45
Conclusion
47
Références bibliographiques
49
Annexes
a
INTRODUCTION
Introduction
La croissance économique est aujourd'hui au coeur de
toutes les politiques de développement. Les acteurs de la vie
économique surtout ceux de l'Afrique n'ont qu'un seul souci :
accroître la productivité et assurer plus loin le bien-être
de la population. L'OCDE(2002) affirme que l'Investissement Direct Etranger
(IDE) est supposé stimuler la croissance, par la création
d'avantages comparatifs dynamiques conduisant au transfert de technologie,
l'accumulation du capital humain et l'intensification du commerce
international. Depuis le début des années 1980, avec
l'accélération du processus de mondialisation, l'investissement
direct étranger progresse à un rythme phénoménal
(PERROUX, 1998). Les IDE sont la composante la plus stable de tous les flux de
capitaux étrangers, car, à la différence des autres flux
de capitaux privés, ils sont principalement motivés par la
perspective de profits à long terme. Cette stabilité contribue
significativement à la prévention des crises financières,
au regard de la forte volatilité des autres types de flux
d'investissement. Ainsi, lors de la crise asiatique de 1997, les flux d'IDE
restaient constants, alors que les investissements de portefeuille ont
chuté de 17 milliards de dollars en 1996 à 5 milliards en 1998.
Les IDE représentent de ce fait un facteur important de stabilité
et permettent aux États de réduire leur dépendance
vis-à-vis de l'endettement extérieur, en présentant une
alternative de financement(BCEAO, 2007).
La part des IDE en direction des PED est en progression
régulière, passant de 15 % en 1980 à 25 % au début
des années 2000. Par ailleurs, depuis 1997, les flux d'IDE ressortent
plus importants que l'Aide Publique au Développement (APD). En 2000, ils
étaient dix fois plus élevés que les flux d'APD (Joong-Wan
Cho, 2003). Les entrées d'IDE mondiales sont élevées
à 1300 milliards de dollars en 2000 (CNUCED, 2009). Cependant, ces flux
ont davantage profité aux pays émergents d'Asie et
d'Amérique latine qu'aux pays d'Afrique subsaharienne (ASS). Outre la
faiblesse des IDE à destination de l'Afrique, ceux-ci ne profitent
quasiment qu'aux pays pétroliers ou miniers (Nigeria, Guinée
équatoriale) et aux économies les plus industrialisées du
continent (AfriqueduSud, Tunisie). Les flux d'IDE vers l'Afrique de l'Ouest
sont essentiellement tournés sur les secteurs des ressources naturelles
(pétrole, fer, or, gaz, magnésium, bois).
L'évolution de la situation socio-économique de
l'ensemble de la zone UEMOA depuis 1983 ne présage en rien l'amorce
d'une croissance soutenue et durable. Créée en 1994, l'UEMOA vise
la convergence des politiques économiques des pays membres :
Bénin, BurkinaFaso, Côted'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali,
Niger, Sénégal, Togo. Dans les pays de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), les flux d'IDE demeurent faibles,
malgré les politiques de promotion des investissements mises en oeuvre
depuis le début des années 1990. Pour preuve, l'IDE (% du PIB) de
l'UEMOA passe de 1,6 en 2015 à 1,2 en 2016 (BCEAO, 2019). De 2015
à 2018, il chute au Bénin de 1,15 à 0,98 ; au Niger
de 5,47 à 3,63 et au Guinée-Bissau de 1,77 à 1,40.
Les objectifs du millénaire des Nations Unies pour le
développement pour l'Afrique suggèrent la nécessité
d'attirer une quantité importante d'investissements directs
étrangers (IDE) pour stimuler la croissance économique en
investissant dans les infrastructures essentielles du développement.
Toutefois, les investisseurs sont sceptiques sur la qualité des
structures de gouvernance, tant au niveau des secteurs publics que
privés en raison du risque associé à leurs investissements
dans un environnement ou le système juridique est faible et peu fiable.
En effet, l'instabilité politique (coups d'État militaire,
guerres...), les insurrections et les conflits tribaux ont fait du
marché africain un marché à haut risque pour les
investisseurs tant étrangers que pour « les diasporas ». Les
avantages de la bonne gouvernance dans l'attractivité des IDE ont
été très vantés par plusieurs organisations
internationales. Par contre, les problèmes de corruption et
d'instabilité politique déjouent tous les efforts pour
améliorer les infrastructures, attirer les investissements et
élever le niveau d'éducation. Kim (2010) constate que les pays
ayant un niveau élevé de corruption et un bas niveau de
gouvernance et de démocratie ont des entrées d'IDE plus faibles
que ceux qui ont plus de droits politiques. Par conséquent, les faibles
niveaux d'IDE enregistrés dans l'UEMOA pourraient s'expliquer par la
corruption et l'instabilité politique.
L'indice de perception de la corruption (IPC)
révèle des niveaux élevés de corruption dans les
pays de l'UEMOA. En 2014, le score de l'IPC1(*)était «19 »enGuinée-Bissau
( , « 29 » au Togo et « 32 » au Mali sur un total de 175 pays classés au plan mondial (TI, 2014). Ces
faibles scores traduisent la présence de la corruption, les pays de la
zone UEMOA occupant les rangs les plus avancés dans le classement
mondial de l'indice de corruption de TransparencyInternational.Par ailleurs,
l'instabilité politique en Côted'Ivoire (1999) a eu, en grande
partie, des effets négatifs au niveau de la sous-région (surtout
au BurkinaFaso, au Mali et au Niger) en affectant les échanges
commerciaux, les transferts financiers ainsi que les investissements.
Au regard des impacts globalement positifs des IDE sur les
performances macroéconomiques des pays d'accueil (Bolstr m, Lipsey et Zejan, 1994 ; Yabi, 2004), il devient avantageux pour les
PED d'élaborer et de mettre en oeuvre des stratégies visant
à accroître leur attractivité.
Ainsi, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest (CEDEAO), créée en 1975, a réalisé des
progrès considérables dans la résolution de conflits dans
nombreux pays (Guinée, Côted'Ivoire, Niger...) et est intervenue
de manière efficace pour éviter de nouvelles tensions et crises.
Des mécanismes de prévention et de gestion incluant des
protocoles dans le cadre de la gouvernance et de la démocratie
(Mécanisme Africain d'Examen par les Pairs- MAEP) ont été
mis en place par la CEDEAO pour le règlement des conflits et la
consolidation de la paix et de la sécurité dans la
sous-région. Cependant, malgré sa présence et son
rôle, la CEDEAO n'arrive malheureusement pas à tout régler
et les conséquences économiques sont parfois
considérables.
Au niveau de l'UEMOA, d'importantes réformes ont
été opérées depuis le début des
années 1990, en vue d'accroître l'attractivité des
économies aux investissements étrangers. S'inscrivant dans la
mouvance des instruments internationaux, l'UEMOA a, dans le but de
prévenir les fraudes et les cas d'atteintes au devoir de probité,
notamment la corruption, élaboré les directives n°04 et
n°05 du Conseil des Ministres (CM) de l'UEMOA du 09 décembre 2005
portant respectivement sur les procédures de passation,
d'exécution et de règlement des marchés publics et les
délégations de service public, ainsi que le contrôle et la
régulation desdits marchés et desdites délégations.
Elle a également procédé à l'harmonisation des lois
de finances et des comptabilités publiques, et adopté la
Directive N°02/2000/CM/UEMOA portant adoption du Code de transparence dans
la gestion des finances publiques au sein de l'UEMOA. Cette dernière se
présente comme un instrument efficace de lutte contre la corruption.Dans
l'espace UEMOA, presque tous les États, dont le Sénégal,
ont mis en oeuvre les directives relatives à la transparence des
marchés publics. Mais les risques de corruption de pratiques illicites y
demeurent malgré tout, car la réglementation laisse encore en
effet une marge de manoeuvre importante à l'Administration qui dispose
d'un véritable pouvoir discrétionnaire dans certaines phases de
la procédure.
Au regard de ces statistiques, cette stratégie de
développement économique de l'Union, basée sur
l'attractivité des IDE, soulève des interrogations. Il
paraît donc évident d'évaluer l'impact de la gouvernance
sur l'attractivité des IDE du fait du rôle important que peut
jouer l'IDE dans les pays récepteurs.
Le présent travail vise à étudier l'effet
de la corruption et de l'instabilité politique sur l'attractivité
des IDE dans l'espace UEMOA entre 1996 et 2016. Le premier chapitre
présente le cadre institutionnel de recherche ; le second chapitre
expose la problématique, les objectifs, les hypothèses de
recherche et se conclut sur la revue de littérature et la
méthodologie de recherche. Enfin, le troisième chapitre
présente les résultats d'analyses et leurs
interprétations, leurs discussions avant d'aborder les
préconisations opérationnelles.
Dans la suite, la présentation du
lieu de déroulement du stage, un bref résumé sur la
gouvernance en Afrique, et la mesure des indicateurs de gouvernance.
Chapitre 1 : Cadre institutionnel
CHAPITRE I : CADRE
INSTITUTIONNEL DE L'ÉTUDE
Ce chapitre présente la mission et organisation
fonctionnelle du Ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC)et de sa
Direction de la Programmation et de la Prospective (DPP), ensuite la
Gouvernance en Afrique et enfin la mesure des indicateurs de gouvernance.
1.1. Présentation du MIC
et de la DPP
1.1.1. Présentation du
Ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC)
Mission et attributions du
MIC :
Conformément au Décret n° 2018-071 du 12
Mars 2018, portant Attributions, Organisation et Fonctionnement, le
Ministère a pour mission la conception, la mise en oeuvre, le suivi et
l'évaluation de la politique générale de l'État en
matière de promotion de l'industrie et du commerce conformément
aux lois, règlements et autres instruments juridiques en vigueur en
République du Bénin. À ce titre, il est chargé
de :
Définir et de proposer les politiques industrielles et
commerciales du Bénin en liaison avec les ministères
concernés ; Contribuer à la définition et à la
mise en oeuvre d'une politique nationale d'intégration régionale,
en particulier dans les domaines de l'industrie et du commerce ;
Contribuer à l'amélioration continue de
l'environnement réglementaire, institutionnel et économique des
entreprises et de l'investissement ;
Proposer une stratégie intégrée pour la
transformation industrielle et la commercialisation des produits, prenant en
compte des mesures incitatives de protection sociale, accès au
crédit et allègement des charges fiscales, en collaboration avec
les structures et ministères concernés ;
Élaborer une stratégie d'identification des
différentes catégories d'investisseurs, de pays prospecteurs et
de marchés porteurs pour les produits locaux ;
Identifier les cadres d'échanges commerciaux,
communautaires et internationaux pouvant être exploités et
accompagner les entreprises dans la recherche de financement ou dans les
négociations pour des partenariats équitables ;
Élaborer des programmes de promotion des exportations
qui incluent les petits producteurs et des programmes promotionnels
ciblés filières et régions ;
Définir et assurer la fonctionnalité de
mécanismes de concertation efficaces, équitables et
pérennes entre le secteur privé, les services publics et la
société civile ;
OEuvrer à la mise en place et au respect des normes de
qualité, et des normes sanitaires et environnementales régissant
le commerce international ;
Collecter, analyser et diffuser des informations à
caractère économique et commercial et les pratiques
internationales en la matière ;
Assurer la promotion des produits béninois aussi bien
au plan national qu'international ;
Assurer la représentation et la défense des
intérêts de la République du Bénin au sein de divers
organismes internationaux oeuvrant pour le développement des
activités industrielles et commerciales.
Organisation du
MIC :
Pour assurer sa mission, le Ministère est
structuré en des Directions comme suit :
§ Directions centrales
l'Inspection Générale du Ministère ;
le Secrétariat Général du
Ministère ;
laDirection de l'Administration et des Finances ;
laDirection de la Programmation et de la
Prospective ;
laDirection de l'Informatique et du
Pré-archivage.
§ Directions techniques
une Direction Générale du Développement
Industriel ;
une Direction Générale du commerce.
§ Directions Départementales
Au nombre de six (06), elles sont installées dans les
chefs-lieux des anciens Départements et assurent la
représentation du Ministère dans lesdits Départements.
§ Organes sous tutelle
l'Agence Nationale de la Propriété
Industrielle ;
l'AgenceBéninoise de Métrologie, Normalisation
et du Contrôle Qualité ;
leBureau de Restructuration et de Mise à Niveau des
Entreprises ;
la Société Nationale pour la Commercialisation
des Produits Pétroliers ;
le Complexe Sucrier de Savè ;
la Société des Industries Textiles du
Bénin ;
la Compagnie Béninoise des textiles ;
la Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin.
1.1.2. Présentation de la
Direction de la Programmation et de la Prospective (DPP)
Mission et attributions de la
DPP :
Conformément à l'article n° 43 du
décret portant attributions, organisation et fonctionnement (AOF) du
Ministère de l'Industrie et du Commerce, la Direction de la
Programmation et de la Prospective assure la gestion du processus de
planification du ministère. A ce titre elle est chargée de
:
Collecter, de traiter et de diffuser toutes les informations
nécessaires à une réflexion prospective et
stratégique dans les domaines de compétence du ministère,
notamment par rapport aux attentes et besoins des usagers/clients ;
Animer les processus d'analyse, de planification, de
suivi-évaluation et de capitalisation au sein du
ministère ;
Élaborer, de suivre et d'évaluer en
collaboration avec le Cabinet du ministre et le Secrétariat
général du ministère, les plans stratégiques et
opérationnels du ministère ;
Élaborer, en collaboration avec les directions
techniques, les directions départementales, les collectivités
locales et les organismes sous tutelle, les programmes et projets du
ministère ;
Élaborer, suivre et évaluer les documents de
programmation pluriannuelle de dépenses ;
Mobiliser en liaison avec les services financiers, les
financements pour les programmes et projets ;
Mettre en place une base de données et un dispositif
de collecte et de traitement des informations pour soutenir le processus de
planification, de mise en oeuvre des actions, de suivi-évaluation et de
capitalisation au sein du ministère ;
Veiller à la prise en compte de
l'égalité des chances, de l'approche genre et de la promotion de
l'emploi dans tous les programmes et projets du secteur ;
Veiller à la prise en compte des études
d'impact environnemental et des stratégies d'adaptation au changement
climatique pour tous les programmes et projets du ministère.
Organisation de la
DPP :
La Direction de la Programmation et de la Prospective
comprend :
unSecrétariat ;
un Service des Etudes et de la Prospective ;
un Service de Gestion du Système
d'Information ;
un Service de la Coopération ;
une Cellule de Suivi/Evaluation/Capitalisation des Programmes
et Projets ;
une cellule environnementale.
1.2. La Gouvernance en
Afrique
1.2.1. L'environnement post-colonial
Au lendemain des indépendances, l'objectif principal
pour la plupart des États anciennement colonisés était le
développement. Il fallait donc pour les gouvernements naissants, adopter
des politiques d'investissement et de développement durable afin de
préserver un certain seuil d'équilibre économique
nécessaire vers la transition de la période postcoloniale. Ce ne
fut pas un processus facile, pour ces États qui pendant longtemps ont
été gérés par l'empire colonialiste. La tâche
fut encore rendue plus difficile, car au début des années 70, les
États de l'Afrique subsaharienne ont dû fait face à une
crise économique et financière sans précédent
(Pidikamukawa et Tchouassi,2005). La vulnérabilité des
équilibres économiques s'est fait ressentir fragilisant
l'économie des pays et entraînant de gros déficits
budgétaires, une dévaluation des monnaies, un taux d'inflation
galopant, le surendettement des États, et par conséquent un
accroissement du seuil de pauvreté déjà pas très
reluisant.
La nécessité d'un assainissement des finances
publiques et de l'économie intérieure des pays en question fut
une évidence pour la communauté économique internationale
ainsi que pour les gouvernements concernés. L'on ne pourrait songer
à une ouverture vers un marché extérieur si l'on n'est pas
compétitif, si l'on ne propose pas une stabilité
macro-économique ou si le taux d'endettement du pays est si
élevé que l'État lui-même ne dispose plus de
crédibilité. Au vu de l'incapacité des États de
l'Afrique Subsaharienne à faire face à la crise, ils ont dû
se tourner vers les organismes internationaux d'aide au développement,
et se soumettre à un ensemble d'exigences et de réformes,
conditions sine qua non pour toute forme d'aide ou subvention internationale.
Ces contraintes peuvent être distinguées en mesures correctrices
conditionnées et des initiatives d'origine communautaires.
L'adhésion aux initiatives communautaires et
régionales entraîne pour les États membres le respect des
recommandations, indications et politiques économiques de
l'organisation.Les directives auxquelles sont associées les normes
communautaires en matière d'IDE, comme la charte CEMAC portant sur les
investissements, contribuent à l'assainissement de l'environnement
économique et financier des États membres, nécessaires
à une politique d'ouverture aux marchés extérieurs, et qui
constituent le gage d'établissement d'un climat favorable à la
relance économique.
Parler de mesures correctrices mises en place dans le cadre de
réformes structurelles des pays de l'UEMOA, revient à
évoquer le dispositif d'assainissement du contexte
macro-économique des États membres après les
indépendances. Ce dispositif se résume en un ensemble de
réformes mises en place par les gouvernements en collaboration avec les
institutions internationales notamment celle de Bretton Woods : la Banque
Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI). Il y a :
? Le plan quinquennal
Le plan quinquennal est un document de planification
économique gouvernemental fixant des objectifs de production sur une
période de cinq ans. Il peut être révisé en cours
d'exécution en fonction des résultats. Instituée en URSS,
cette forme de planification évolua vers les territoires
européens, l'Asie (notamment en République populaire de Chine qui
en fait encore usage), mais aussi en Afrique. De nombreux États
africains et plus précisément ceux de la zone CEMAC et UEMOA ont
instauré un système de planification économique au
lendemain des indépendances, mais le plus flagrant à titre
d'exemple fut le Cameroun. Il s'agissait de mettre en oeuvre une certaine
politique interventionniste de l'État qui, non seulement
définissait les objectifs à atteindre, mais aussi les moyens d'y
parvenir. Par la recherche d'objectifs de production dans un domaine
précis, les gouvernements visaient aussi une relance économique
par la mise en valeur de secteurs favorable à l'échange et au
commerce, et la recherche des sources de financement de l'économie. Ceci
par une réorientation stratégique des secteurs clés de
l'investissement.
? L'avènement des Politiques d'Ajustement
Structurel (PAS)
Vers les années 80, l'environnement international se
dégrade considérablement avec des relations économiques de
plus en plus austères. Situation aggravée par une hausse du prix
du pétrole, des taux d'inflations généralisées et
un ralentissement de la croissance dans la majorité des pays
occidentaux. Cette morosité économique internationale a eu un
impact négatif sur l'économie des pays d'Afrique. La baisse des
cours des produits de base, rendant incapable le financement des produits
d'importation, les gros déficits budgétaires, la croissance
démographique exponentielle ont entraîné un
déséquilibre financier et un endettement insoutenable. C'est
ainsi que la majorité des pays de la zone UEMOA se mettent sous des
politiques d'ajustement structurel.
Il s'agit de vastes programmes économiques, ayantpour
but d'assurer un rééquilibre durable de la balance des paiements
compatible avec la reprise de la croissance. C'est « un processus
institutionnel qui se traduit par l'adoption d'accords économiques et
financiers par des pays en développement avec les institutions de
Bretton Woods. Ces dernières cautionnent un programme de réformes
en échange de concours financiers abondés pour l'essentiel par
des bailleurs bilatéraux » (Serevino, 1990) et visant à
retrouver les grands équilibres macro-économiques et financiers
et à remettre l'économie sur un sentier durable de croissance.
Les ajustements sont une réponse à la crise financière et
notamment le taux élevé d'endettement connu par les pays
africains. Ils conduisent à des prêts sous conditionnalités
qui ont pour objet premier de boucler les finances publiques.
Les plans d'ajustement structurels n'ont malheureusement pas
suffi à rétablir la stabilité économique
escomptée. Tout au contraire, certains gouvernements (Gabon, Cameroun,
Tchad) ont dû faire face à un aggravement des conditions de vie
des populations. Peut-êtreétait-ce une étape
nécessaire à un essor économique, maisil n'en demeure pas
moins que les bilans des périodes sous PAS, pour la majorité des
pays de la zone UEMOA restent mitigés. Des critiques sont nées du
fait que ces programmes ne tenaient pas forcément compte des
réalités sociales et culturelles des pays, mais aussi des mesures
pas très efficaces, ils ont fini par affecter le secteur public
(santé, éducation, etc.). Certains gouvernements se
tournèrent alors vers des politiques plus évolutives et
adaptées. L'étape suivante fut l'entrée dans l'Initiative
Pays Pauvre Très Endetté (IPPTE).
? Le recourt à l'Initiative Pays Pauvre
Très Endetté (IPPTE)
Encore dite «Initiative en faveur des Pays Pauvres
Très Endettés », l'IPPTE était un processus
destiné à alléger l'endettement extérieur excessif
des pays jugés « les plus pauvres » du monde, afin de financer
les secteurs sociaux et la construction des infrastructures de base.
Lancée en 1996 par la Banque Mondiale et le FMI, cette mesure fut
élargie en 1997 à d'autres États, et représentait
une nouvelle approche de l'aide au développement après les
résultats médiocres connus par les PAS. Car en fait,
l'insolvabilité des États ne faisait que s'agrandir, rendant
ainsi improbable une sortie de crise pour ces gouvernements déjà
largement appauvris. Il faut donc ramener les dettes de ces pays à un
niveau jugé « soutenable ». Cette initiative à la base
prévoit l'allégement de la dette d'environ 41pays les plus
endettés, dont 33 se situaient en Afrique. L'initiative comprend
plusieurs dimensions : Un allégement ou une remise de dette, et une
réforme de la politique structurelle et sociale mettant plus
particulièrement l'accent sur les services de santé et
d'éducation de base. Tous les éventuels créanciers y
participent à savoir les créanciers bilatéraux et
commerciauxet les créanciers multilatéraux.
Globalement, l'initiative PPTE a permis, au vu des
résultats à ces États, de prétendre à un
seuil de développement par l'allègement de la dette, mais aussi
d'avoir accès à des financements extérieurs au vu des
efforts fournis pour l'assainissement des finances publiques. Il demeure
néanmoins le problème de bonne gouvernance et de gestion des
fonds ainsi que la corruption dans les administrations qui représentent
encore des freins à l'attractivité économique des
États. Il n'en demeure pas moins qu'au-delà des initiatives
individuelles des gouvernements à rendre les économies stables et
attractives, l'adhésion à des initiatives communautaires et
régionales d'attractivité est de plus en plus récurrente
et privilégiée.
1.2.2. Les fléaux de la
corruption et de l'instabilité politique dans la gestion publique.
Ø Éléments
déclencheurs
Avec la crise économique qui a frappé l'Afrique
et la dévaluation du FCFA (1994) qui s'en est suivi, tous les
États de la zone ont dû faire face à des coupures
budgétaires drastiques, dont notamment une baisse significative des
salaires des agents publics de l'État. La masse salariale de la fonction
publique a baissé dansl'UEMOA de 69% des recettes fiscales en 1993
à 39% en 1997 (BM, 1999). Cette diminution importante est due à
trois facteurs : i) l'emploi dans le secteur public, a augmenté
légèrementmoins rapidement que la population totale; ii) les
recettes fiscales ont augmenté plus rapidement que le PIB; iii) le
coût moyen d'un fonctionnaire a diminué par rapport au PIB par
habitant. Le dernier facteur a joué le rôle le plus important et
la forte perte de pouvoir d'achat des fonctionnaires a conduit à la
corruption. L'une des leçons qui peuvent être tirées de
l'expérience des pays CFA est que diminuer le salaire nominal des
fonctionnaires peut être contre-productif. En Côte d'Ivoire et au
Sénégal, la mesure a dû être annulée, peu
après avoir été édictée. Le Cameroun
atteignant parfois 70 % de baisse de la valeur initiale des salaires. La
situation estencore pire dans des États voisins, comme le Tchad et la
République centrafricaine où le salaire de base est de 25.000FCFA
(38euros), le Gabon a fait des efforts en fixant le salaire minimum de base
à l'équivalent de 150.000FCFA (250 euros environ) (Ndi, 2015).
Cette précarité des agents de l'État,
détenteur du pouvoir discrétionnaire sur certaines
dépenses publiques est une faiblesse, car elle les rend
vulnérables face aux tentatives d'enrichissement illicite. S'ajoutent
encore d'autres moteurs de la corruption à savoir la concentration du
pouvoir et la gestion douteuse de financements internationaux par un
groupuscule sans aucune transparence... De ce fait, le cadre favorable à
un détournement de fond est généralement dans les budgets
d'investissement que dans les budgets de fonctionnement. La corruption devient
donc ainsi néfaste à la croissance. Pour preuve, les pays les
plus corrompus sont généralement les plus pauvres. Transparency
international définit la corruption comme : « L'abus de pouvoir
reçu en délégation à des fins privées
»(TI, 2002). Dans le cadre purement économique, elle peut se
manifester par l'usage d'une charge publique à des fins d'enrichissement
privé (familles, amis et relations peuvent être destinataires de
cet enrichissement). Le Cameroun pour sa part, a été élu
pays le plus corrompu au monde en 1998 et 1999 (TI, 1999). Or, la corruption
réduit la compétitivité et l'efficacité de
l'économie des pays en érigeant des obstacles artificiels aux
investisseurs qui, ne supportant plus le coût des «pots-de-vin»
et autres sortes de facturations illicites des agents de l'État,
préfèrent se retourner vers des États plus transparents et
crédibles.
Ø Destruction du système
judiciaire
La corruption des agents de l'État augmente les
coûts administratifs pour les investisseurs et dérègle le
jeu de la concurrence surtout dans les domaines comme l'attribution des
marchés publics. Les services publics perdent de la
crédibilité et les investisseurs étrangers par crainte de
se voir déposséder de leurs avoirs au cas où ils ne se
soumettraient pas aux exigences financières non légales (dont
malheureusement ils ne connaissent pas d'avance les limites...)
préfèrent ne pas s'engager. De plus, un processus de
modélisation aux standards internationaux serait ici inefficace si
l'environnement des affaires est hostile à l'accueil des investisseurs
étrangers. Le pire est que, le système de justice national des
États membres lui-même n'est pas fiable, car les juges font
parfois partie de ce corpus qui fait craindre aux investisseurs
étrangers un mauvais règlement en cas de litige avec des
nationaux.
Ø Le drame de l'instabilité
politique
L'instabilité politique ou risque politique renvoie
à l'incapacité pour le gouvernement d'un pays à maintenir
une paix ou cohésion sociale, un gouvernement stable et une
démocratie constante. Elle se manifeste généralementpar de
troubles politiques majeurs, des guerres civiles et des révolutions.
Dans la zone UEMOA, l'instabilité politique a longtemps freiné le
développement de certains pays. Les dangers débutent en 2002,
lorsque la Côte d'Ivoire bascule dans une guerre
civile, la moitié nord du pays est alors occupée par une
rébellion armée qui ne trouvera une issue qu'après une
crise postélectorale de cinq mois, entre 2010 et 2011 opposant
Laurent Gbagbo et
Alassane
Ouattara. Outre l'impact de l'effondrement de l'économie ivoirienne
sur l'ensemble de la zone en matière d'indicateurs
macroéconomiques, la partition du pays a durablement perturbé le
commerce transfrontalier et la circulation des personnes, à rebours de
la raison d'être de cette union qui aspirait à constituer un
espace de libre-échange. Au Togo en 2005, les troubles qui
éclatent lorsque Faure Essozimna Gnassingbé succède
à son père, Gnassingbé Eyadéma, représentent
un épisode difficile à gérer. Tandis qu'au Niger, un pays
déjà confronté à des vagues successives de
rébellions touarègues, l'instabilité politique culmine
avec le coup de force constitutionnel du président Mamadou Tandja en
août 2009, suivi par un coup d'État militaire six mois plus
tard.
Début 2012, alors que la situation se normalise
progressivement en Côte d'Ivoire, c'est au tour du Mali de s'effondrer.
L'UEMOA demeure impuissante face à une offensive touarègue et
jihadiste qui compromet l'intégrité territoriale du pays et
menace la sous-région tout entière. Et voilà qu'un mois
seulement après le coup d'État fomenté par le capitaine
Amadou Haya Sanogo contre le président malien Amadou Toumani
Touré, l'armée bissau-guinéenne met en oeuvre un
scénario similaire, renversant le régime en place au lendemain du
premier tour de l'élection présidentielle d'avril 2012 et
plongeant le pays dans une transition qui durera deux ans (MehdiBa, 2014).
En bref, un investisseur étranger avant de s'installer
dans un pays, se rassure de la stabilité du gouvernement en place,
est-il menacé ou pas. Si des contrats sont signés par un
gouvernement, il faudrait se rassurer qu'en cas de changement de régime,
l'État de droit régnera et les contrats ou engagements en cours
du gouvernement sortant n'en pâtiront pas. De même, se rassurer si
les bâtiments et infrastructures issus du processus d'investissement ne
seront pas détruits pour une guerre civile imminente ou latente. Les
investisseurs sont aussi des observateurs de la scène politique, car un
pays stable ou un gouvernement stable rime avec des investissements
pérennes sur le long terme et un retour sur investissement.
1.2.3. Efforts en
matière de lutte contre ces fléaux
Malheureusement, la corruption a un coût. Elle fait fuir
les capitaux étrangers vers d'autres destinations, et pour ceux qui
réussissent à s'installer en dépit de tout et à
investir, la majorité des bénéfices qui devraient aller
dans les caisses de l'État, prennent les chemins tortueux des
détourneurs de fonds public. De nombreux États de la
sous-région UEMOA et d'Afrique ont lancé de vastes campagnes de
lutte anti-corruption. Le Sénégal a adopté en 2011 une
stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la
corruption (SNBG) et a développé une charte de transparence et
d'éthique dans les marchés publics. La SNBG a été
intégrée à la Stratégie nationale de
développement économique et social (SNDES) pour la période
2013-2017 et est pilotée par le Ministère chargé de la
promotion de la bonne gouvernance (MPBG) (ONU, 2017). Au Cameroun, une
opération baptisée « épervier », lancée
par le chef de l'État pour lutter contre les détournements de
fonds publics a conduit à l'arrestation de plusieurs membres du
gouvernement soupçonnés de détournement. Une commission
nationale de lutte contre la corruption a vu le jour (CONAC). C'est aussi le
cas au Gabon proche, qui a aussi mis sur pieds une commission nationale contre
l'enrichissement illicite (CNLCEI) et l'agence nationale d'investigation
financière (ANIF) ; le gouvernement a consacré trois
milliards de francs CFA (4,5 millions d'euros) pour renforcer la lutte contre
la corruption et le blanchiment des capitaux. La BOAD a en outre adopté des principes et
règles d'intervention mettant la transparence, l'éthique, la
prévention et la lutte contre la corruption et la fraude au centre de
ses activités. La Politique de
Prévention et de Lutte contre la Corruption et la Fraude (PPLCF)
s'inspire notamment des Statuts de la banque.
Pour ce qui est de l'assainissement du système
judiciaire, l'indépendance de la justice est un principe sacré
dans un État de droit et de démocratie. L'égalité
de tous devant la justice et l'impartialité du juge sont des
éléments déterminants pour l'attractivité d'un
pays. En effet, une justice lente, non transparente et inadaptée est un
frein à l'investissement étranger. Les États membres de
L'UEMOAont pallié à ce bémol en adhérant tous au
droit uniforme et harmonisé de l'Organisation pour l'harmonisation du
droit des affaires en Afrique (OHADA). Cette organisation en tant qu'organe
législatif, a élaboré des instruments juridiques
d'encadrement des affaires. Au travers d'actes uniformes, l'environnement
économique est encadré. Partant du droit des
sociétés, des sûretés au droit commercial, du
recouvrement des créances, à la procédure d'arbitrage.
Toutes ces étapes encadrées dans le traité OHADA font
partie du processus d'investissement et la sécurité la plus
absolue accordée aux investisseurs est le recours aux procédures
d'arbitrage international, ce qui donne la possibilité aux investisseurs
de revendiquer leurs droits devant les arbitres neutres choisis par les
parties, ou devant des cours impartiales. L'Acte uniforme sur l'arbitrage en
droit OHADA est dorénavant le droit commun de l'arbitrage dans tous les
États membres de l'espace OHADA.
Le climat socio- politique dégradé nuit à
l'image de la zone auprès des investisseurs. L'amélioration de
cette image nécessite des efforts, aussi bien au niveau national qu'au
niveau régional. Au niveau national, la promotion de la bonne
gouvernance, la démocratie, la justice, la transparence et le respect
des droits de l'homme permettront d'éviter les conflits internes. Au
niveau régional, les efforts déployés par la
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour
maintenir la paix dans la région doivent être poursuivis. En
effet, afin de se doter de moyens institutionnels pour mieux gérer les
crises et les conflits, cette institution a créé en 1999, le
mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des
conflits, de maintien de la paix et de la sécurité. Il s'agira de
rendre opérationnels tous les organes de ce mécanisme. Mais le
manque de volonté politique retarde la création de certains
organes. Le rapport 2000 du Secrétaire exécutif de la CEDEAO
indique que peu d'États ont ratifié le Protocole relatif au
Mécanisme. Il en est de même du Moratoire sur l'importation,
l'exportation et la circulation des armes de la CEDEAO. Les États
tardent à le ratifier et à mettre en place les commissions
nationales de lutte contre la prolifération des armes
légères. La stabilité politique au niveau de la
région exige l'engagement et la volonté des autorités
politiques.
1.3. Mesure ou calcul des
indicateurs de gouvernance
1.3.1. Indice de perception de
la corruption
L'Indice de perception de la corruption (IPC)regroupe des
données provenant de différentes sources qui rendent compte des
perceptions par les chefs d'entreprise et les experts nationaux, du niveau de
corruption présent dans le secteur public dans différents pays du
monde (180 environ). Il a été établi en 1995 par
Transparency international, principale organisation internationale de la
société civile de lutte contre la corruption, fondée en
1993. Au cours des 20 dernières années, les sources retenues pour
constituer l'indice et la méthodologie ont été
ajustées et affinées. En 2012, la méthodologie a fait
l'objet de profonds changements pour permettre d'effectuer des comparaisons de
notes dans le temps, ce qui n'avait pas été possible avant 2012.
Celle présentée ci-dessous est la note technique de
méthodologie utilisée en 2019 par Transparency
international2(*).
Le calcul de l'IPC suit les étapes suivantes :
1. Sélectionner les sources de données :
Chaque source de données retenue pour constituer l'IPC
doit remplir les critères suivants pour être
considérée comme étant une source valide :
· Quantifier les perceptions de la corruption dans le
secteur public
· Reposer sur une méthodologie fiable et valide, qui
note et classe plusieurs pays sur la même échelle
· Être effectuée par une institution
crédible
· Prévoir une variation suffisante des notes pour
faire une distinction entre les pays
· Attribuer des notes à un nombre important de
pays
· La note est donnée par un expert national ou un
chef d'entreprise
· L'institution répète son
évaluation au moins tous les deux ans
L'IPC est calculé à l'aide de 13 sources de
données différentes provenant de 12 institutions
différentes qui saisissent les perceptions de la corruption
relevées au cours des deux dernières années. Un certain
nombre de comportements corrompus sont évalués dans le secteur
public : Le détournement de fonds publics ; L'utilisation de
la fonction publique à des fins privées ; Le
népotisme dans la fonction publique ; La captation de
l'État ; La capacité du gouvernement à faire
appliquer des mécanismes d'intégrité ; La poursuite
en justice efficace des fonctionnaires corrompus ; La lourdeur
administrative et le fardeau bureaucratique excessif ; L'existence delois
pertinentes sur la divulgation financière, la prévention des
conflits d'intérêts et l'accès aux informations ; La
protection juridique des lanceurs d'alerte, des journalistes et des
enquêteurs).
2. Standardiser les sources de
données
Chacune des sources incluses dans l'IPC est
standardisée pour permettre l'agrégation dans la note de l'IPC.
La standardisation convertit tous les points de données à une
échelle de 0 à 100, où 0 représente le niveau le
plus élevé de corruption perçue et 100 le niveau le plus
bas de corruptions perçues. Même si la plupart des sources de
l'IPC sous-jacentes sont également codées dans le même sens
(les notes les plus basses indiquant des niveaux plus élevés de
corruption perçue), les échelles utilisées pour d'autres
sources vont dans le sens opposé, c'est-à-dire que les notes les
plus basses indiquent des niveaux inférieurs de corruption. À des
fins de comparabilité, ces sources sont inversées en multipliant
chaque note par -1.
Puisque de nombreuses sources utilisées pour l'IPC
n'ont pas de couverture mondiale, les valeurs manquantes de ces sources sont
imputées pour l'année de référence. Ce processus
est réalisé à l'aide de la commande«
impute»du progiciel statistique STATA qui estime une valeur
correspondant à chaque point de données manquant en utilisant
uniquement les sources de données représentant au moins 50 % du
nombre total de pays couverts par l'IPC au cours d'une année
donnée.
Après le processus d'imputation, la moyenne et
l'écart type pour chaque source de données sont calculés
et utilisés comme paramètres pour standardiser les données
originales en notes z. Les notes z standardisées sont calculées
en soustrayant la moyenne de chaque source de chaque note de pays et en
divisant par l'écart type de la source respective. Ceci a pour
résultat un ensemble de données centré autour de 0 et avec
un écart-type de 1. Essentiellement, les notes z sont calculées
en utilisant les paramètres de moyenne et d'écart-type des
sources imputées de l'année de référence. Cela
garantit que les notes de l'IPC sont comparables d'année en année
à compter de l'année de référence.
Les notes z sont ensuite transformées pour
correspondre à l'échelle IPC de 0 à 100. Pour ce faire, on
applique une formule de rééchelonnement, qui vise à
définir la valeur moyenne de
l'ensemble de données standardisé à 45 et
l'écart-type à 20. La formule suivante est utilisée
àcette fin :
Toutes les notes rééchelonnées qui ont
des valeurs inférieures à 0, sont ramenées à 0, et
celles qui dépassent 100, sont plafonnées à 100.
3. Agréger les données
rééchelonnées
La note IPC de chaque pays est calculée comme une
moyenne simple de toutes les notes rééchelonnées
disponibles pour ce pays. (Remarque : aucune des valeurs imputées n'est
utilisée en tant que note pour l'IPC agrégé). Un pays ne
se verra attribuer une note que s'il y a au moins trois sources de
données disponibles pour calculer cette moyenne.
4. Signaler une mesure d'incertitude
L'IPC s'accompagne d'une erreur-typeetd'un intervalle de
confianceassociés à la note, quisaisissent la variation des notes
des sources de données disponibles pour ce pays/territoire.
1.3.2. Les six Worldwide
Governance Indicators (WGI)
Les indicateurs mondiaux de gouvernance (Worldwide
GovernanceIndicators (WGI)) de la Banque mondiale rendent compte de six grandes
dimensions de la gouvernance pour plus de 200 pays et territoires
:i)Voix et responsabilité ; ii)Stabilité
politique et absence de violence ; iii)Efficacité du
gouvernement ; iv)Qualité de la
réglementation ; v)État de droit et
vi)Contrôle de la corruption. Leii) et le
vi)sont ceux utilisés dans ce travail :
*La stabilité politique et l'absence de
violence/terrorismemesure les perceptions de la probabilité
d'instabilité politique et/ou de violence à motivation politique,
y compris le terrorisme.
*Le contrôle de la corruption saisit les perceptions de
la mesure dans laquelle le pouvoir public est exercé à des fins
de gain privé, y compris les formes de corruption, petites et grandes,
ainsi que la `'capture'' de l'État par les élites et les
intérêts privés.
Les WGI sont des indicateurs composites de gouvernance
basés sur plus de 30 sources de données sous-jacentes.Ces sources
de données sont redimensionnées et combinées pour
créer les six indicateurs agrégés à l'aide d'une
méthodologie statistique3(*) connue sous le nom de modèle
àcomposantes non observées.L'une des principales
caractéristiques de cette méthodologie est qu'elle
génère des marges d'erreur pour chaque estimation de la
gouvernance.Ces marges d'erreur doivent être prises en compte lors des
comparaisons entre pays et dans le temps.
Le WGI s'appuie sur quatre différents types de sources
de données :
ï Des enquêtes auprès des ménages et
des entreprises, dont les enquêtes Afrobarometer, Gallup World Poll, et
l'enquête Global Competitiveness Report,
ï Des fournisseurs d'informations commerciales, dont le
Economist Intelligence Unit, IHS Markit, Political Risk Services,
ï Des organisations non gouvernementales, dont Global
Integrity, Freedom House, Reporters WithoutBorders,
ï Des organisations du secteur public, notamment les
évaluations CPIA de la Banque mondiale et des banques régionales
de développement, le rapport de transition du EBRD, la base de
données des profils institutionnels du ministère français
des Finances.
Méthodologie d'agrégation du
WGI :
Chacune des six mesures agrégées du WGI est
construite en faisant la moyenne des données provenant des sources
sous-jacentes qui correspondent au concept de gouvernance mesuré. Cette
opération est réalisée au cours des trois étapes
décrites ci-dessous.
ÉTAPE 1 : Affectation des données des
sources individuelles aux six indicateurs agrégés
Les questions individuelles des sources de données
sous-jacentes sont affectées à chacun des six indicateurs
agrégés. Par exemple, une question d'enquête sur
l'environnement réglementaire sera affectée à la
Qualité de la réglementation, ou une mesure de la liberté
de la presse sera affectée à Voix et responsabilité. Notez
que toutes les sources de données ne couvrent pas tous les pays, et que
les scores agrégés de gouvernance sont donc basés sur
différents ensembles de données sous-jacentes pour
différents pays.
ÉTAPE 2 : Redimensionnement préliminaire
des données des sources individuelles pour qu'elles aillent de 0
à 1
Les questions des sources de données individuelles sont
d'abord redimensionnées pour aller de 0 à 1, les valeurs les plus
élevées correspondant à de meilleurs résultats. Si,
par exemple, une question d'enquête demande des réponses sur une
échelle allant d'un minimum de 1 à un maximum de 4, nous
redimensionnons un score de 2comme suit : (2-min)/(max-min)=(2-1)/3 = 0,33.
Lorsqu'une source de données individuelle fournit plus d'une question
relative à une dimension particulière de la gouvernance, nous
faisons la moyenne des scores rééchelonnés.
Bien que nominalement dans les mêmes unités0-1,
les données rééchelonnées ne sont pas
nécessairement comparables entre les sources. Par exemple, une source de
données peut mesurer les perceptions de la corruption sur une
échelle de0 à 3, tandis qu'une autre peut le faire sur une
échelle de1 à 10. Ou, plus subtilement, deux sources de
données peuvent toutes deux utiliser une échelle allant
théoriquement de 0 à 1, mais pour l'une, dans la pratique, la
plupart des scores sont regroupés entre 0,3 et 0,7 ; tandis que
pour l'autre, les scores sont regroupés entre0 et 1.Si la remise
à l'échelle max-min ci-dessus ne corrige pas cette source de
non-comparabilité, la procédure utilisée pour construire
les indicateurs agrégés le fait.Dans cette méthodologie,
ces différences dans le choix explicite et implicite des unités
dans les données observées de chaque source sont capturées
par les différences entre les sources dans
les paramètres et ci-dessous.
ÉTAPE 3 : Utilisation d'un modèle
à composantes non observées pour construire une moyenne
pondérée des indicateurs individuels pour chaque
source.
Un outil statistique connu sous le nom de modèle
à composantes non
observées(UnobservedComponentsModel(UCM)enanglais) est utilisé
pour rendre les données rééchelonnées de0 à
1comparables entre les sources, puis pour construire une moyenne
pondérée des données de chaque source pour chaque pays.
L'UCM part du principe que les données observées de chaque source
sont une fonction linéaire du niveau de gouvernance non observé,
plus un terme d'erreur. Cette fonction linéaire est différente
pour les différentes sources de données, et corrige ainsi la
non-comparabilité des unités des données
redimensionnées notée ci-dessus. Les estimations de la
gouvernance qui en résultent sont une moyenne pondérée des
données de chaque source, les pondérations reflétant le
modèle de corrélation entre les sources de données.
Pour chacune des six composantes de la gouvernance, on suppose
qu'on peut écrire le score observé du paysjsur
l'indicateurk, ,comme une fonction linéaire de la gouvernance non
observée dans le paysj, ,et un terme de perturbation, comme suit :
(1) + ( + )
Où et sont des paramètres qui mettent en correspondance la gouvernance
non observée dans le paysj, , avec les données observées de la sourcek, . Nous pouvons alors utiliser les estimations de ces paramètres
pour rééchelonner les données de chaque source en
unités communes. Comme choix inoffensif d'unités, nous supposons
que est une variable aléatoire normalement distribuée avec une
moyenne0 et de variance1.Nous supposons que le terme d'erreur est
également normalement distribué, avec une moyenne nulle et une
variance qui est la même dans tous les pays, mais diffère selon
les indicateurs, c'est-à-dire : . Nous supposons également que les erreurs sont
indépendantes entre les sources, c'est-à-dire que ] 0pour la sourcemdifférente de la sourcek. Cette hypothèse
d'identification affirme que la seule raison pour laquelle deux sources peuvent
être corrélées chacune avecl'autre est qu'elles mesurent
toutes deux la même dimension sous-jacente non observée de la
gouvernance.
Le terme d'erreur capture deux sources d'incertitude dans la relation entre la vraie
gouvernance et les indicateurs observés. Premièrement, l'aspect
particulier de la gouvernance couvert par l'indicateurkpourrait être
imparfaitement mesuré dans chaque pays, reflétant soit des
erreurs de perception de la part des experts (dans le cas de sondages
d'experts), soit une variation d'échantillonnage (dans le cas
d'enquêtes auprès de citoyens ou d'entrepreneurs).
Deuxièmement, la relation entre le concept particulier mesuré par
l'indicateurket l'aspect plus large correspondant de la gouvernance peut
être imparfaite.Par exemple, même si l'aspect particulier de la
corruption couvert par un certain indicateurk,(tel que la prévalence des
"pratiques irrégulières") est parfaitement mesuré, il peut
néanmoins être un indicateur bruyant de la corruption s'il existe
des différences entre les pays dans ce que l'on considère comme
des "pratiques irrégulières".Ces deux sources d'incertitude sont
reflétées dans la variance spécifique à
l'indicateur du terme d'erreur, .Plus cette variance est faible, plus un signal précis de
gouvernance est fourni par la source de données correspondante.
Compte tenu des estimations des paramètres du
modèle, , et , on peut maintenant construire des estimations de la gouvernance
inobservée , étant donné les données observées pour chaque pays. En particulier, le modèle des composantes
inobservées nous permet de résumer nos connaissances sur la
gouvernance inobservée dans le paysjen utilisant la
distribution de conditionnelle aux données observées . Cette distribution est également normale, avec la moyenne
suivante :
(2) ,..., ]
On utilise cette moyenne conditionnelle comme l'estimation de
la gouvernance. Il s'agit simplement d'une moyenne pondérée des
scores rééchelonnés pour chaque pays, Cette remise à l'échelle place les données
observées de chaque source dans les unités communes choisies pour
la gouvernance non observée. Les poids attribués à
chaque sourceksont donnés par ,et sont d'autant plus grandes que la variance du terme d'erreur de la
source est faible. En d'autres termes, les sources qui fournissent un signal de
gouvernance plus informatif reçoivent un poids plus élevé.
Bien que cette pondération améliore la précision
statistique des indicateurs agrégés, elle n'affecte
généralement pas beaucoup le classement des pays sur les
indicateurs agrégés.
Une observation cruciale cependant est qu'il existe une
incertitude inévitable autour de cette estimation de la
gouvernance. Cette incertitude est capturée par l'écart-type
de la distribution de la gouvernance conditionnelle aux données
observées :
(3) ,..., ]
Cet écart-type est d'autant plus faible que le nombre
de sources de données k disponibles pour un pays est
élevé, et que les sources de données individuelles sont
précises, c'est-à-dire est petit. Nous appelons ce nombre comme "l'erreur standard" de notre
estimation de la gouvernance pour chaque pays. Ces erreurs standard sont
essentielles à l'interprétation correcte de nos estimations de la
gouvernance, car elles capturent l'incertitude inhérente à la
mesure de la gouvernance. Par exemple, lorsque nous comparons les estimations
de la gouvernance pour deux pays ou pour un seul pays, nous indiquons toujours
l'intervalle de confiance à90 %associé aux deux estimations de
la gouvernance, c'est-à-dire l'estimation de la gouvernance+/- 1,64fois
son écart-type. Cette fourchette, que nous appelons "marge d'erreur"
pour le score de gouvernance, a l'interprétation suivante : sur la base
des données observées, nous pouvons être sûrs
à90 %que le véritable niveau de gouvernance, mais non
observé, des pays se situe dans cette fourchette.
Les mesures composites de la gouvernance
générées par l'UCM sont exprimées en unités
d'une distribution normale standard, avec une moyenne de0,un écart-type
de1, et allant d'environ-2,5 à +2,5 ; les valeurs les plus
élevées correspondant à une meilleure gouvernance. Les
données sont également présentées en termes de rang
centile, allant de0 (rang le plus bas) à 100 (rang le plus
élevé).
Dans la suite, le cadre théorique de la recherche
composé d'éléments d'un protocole de recherche et la revue
de littérature.
Chapitre 2 : Cadre théorique
CHAPITRE II :CADRE
THÉORIQUE DE L'ÉTUDE
Le présent chapitre aborde la problématique, les
objectifs et hypothèses, ainsi que la revue de littérature et la
méthodologie adoptée.
2.1. Problématique,
objectifs et hypothèses
Cette section présente la problématique, les
objectifs et les hypothèses.
2.1.1. Problématique
Pour relancer l'économie, les gouvernants usent
essentiellement des politiques basées sur la consommation et
l'investissement. Le recours aux investissements directs étrangers est
une option pour combler le vide causé par le manque de ressources
internes consistantes pour le financement du développement
économique des pays hôtes.
Le stock mondial d'IDE a atteint un record historique de 37000
milliards de dollars à la fin de 2019 (CNUCED, 2020).Dans l'UEMOA, les
flux d'IDE reçus des Firmes Multinationales (FMN), essentiellement
orientés vers un nombre réduit de secteurs, ne sont pas à
la hauteur des attentes de l'union. Rapportés au PIB, ces flux qui
étaient de 2,0 % en 2014 sont passés en 2015 à 1,9 % et
en 2016 à 1,5 % (BCEAO, 2018). Cette chute progressive des flux d'IDE
retient l'attention des acteurs de la vie politique.
L'Indice de Perception de la Corruption (IPC) examine les
perceptions de la corruption dans le secteur public. L'IPC du Bénin est
passé de 37 en 2015 à 36 en 2016 (TI, 2020). Cette baisse du
score de l'IPC traduit une augmentation de la corruption au Bénin durant
la période 2015 - 2016. Il s'en suit également une diminution de
l'IDE(% du PIB) sur la même période qui est passée de
1,15 à 1,11 (WDI, 2020).L'évolution des IDE dans l'espace UEMOA
ne laisse pas transparaître une augmentation continue qui
dénoterait de l'attractivité potentielle de la zone UEMOA pour
les investisseurs étrangers. Les fluctuations pourraient être dues
à la qualité de la gouvernance plus précisément la
corruption et l'instabilité politique.
Ainsi, dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme de
renforcement des capacités en analyse des flux de capitaux privés
étrangers (PRC CPE), des enquêtes ont été
menées dans les pays de l'Union en 2008 et 2009, sur l'évaluation
des flux de capitaux privés étrangers (APE) et la perception des
chefs d'entreprises sur le climat des affaires (PI). La synthèse des
résultats de ces enquêtes a été
présentée au cours d'un atelier organisé par le COFEB
(Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaires), le 26 juillet 2011
à Dakar. L'analyse des résultats sur la perception des chefs
d'entreprises sur le climat des affaires (PI) a permis d'identifier plusieurs
facteurs économiques, sociaux et politiques qui influent sur la
décision initiale d'investir des entreprises et la rentabilité de
leurs capitaux dans les pays de l'Union. Parmi les principaux facteurs mis en
cause, figure l'instabilité et le risque politique, les pesanteurs
bureaucratiques, le manque de transparence et les pratiques de corruption
sources de crises dans plusieurs pays de l'Union.
Pour mieux comprendre sur les raisons de la baisse des
entrées d'IDE, on se pose alors la question de savoir :
Quel est l'Effet de la Gouvernance sur l'Attractivité des
IDE dans l'espace UEMOA ?
Il revient de voir l'influence de la corruption et de
l'instabilité politique sur le flux d'IDE entrant dans les pays de
l'UEMOA. L'enjeu pour les décideurs politiques des pays de l'UEMOA est
d'identifier et de proposer des mesures de politiques économiques qui
favoriseraient l'accroissement, la diversification et l'efficacité des
IDE dans l'économie sous-régionale.
2.1.2. Objectifs de
recherche
L'objectif général de notre recherche est de
déterminerl'effet de la gouvernance sur le
flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.
Pour atteindre l'objectif général, nous nous
sommes fixé deux objectifs spécifiques.Il s'agit de :
-Mesurer l'effet de la corruption
sur le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.
-Vérifier l'effet del'instabilité politique sur
le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.
2.1.3. Hypothèses de
recherche
Sur la base des objectifs spécifiques ci-dessus
mentionnés et à partir des recherches documentaires, les deux
(02) hypothèses de recherche qui feront l'objet de vérification
sont les suivantes :
-La corruption a un effet négatif sur le flux d'IDE
entrant dans les pays de l'UEMOA.
-L'instabilité politiquea un
effet négatif sur le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.
2.2. Revue de
littérature
Cette section présente la revue théorique et la
revue empirique.
2.2.1 Revuethéorique
À l'image de toutes les sciences humaines, le
néo-institutionnalisme se nourrit et se bonifie par la controverse. De
ce point de vue, il n'y a pas d'unanimité quant au mode d'encadrement et
de régulation des comportements et surtout à la fixation des
règles. Face à la question de la gouvernance dans le contexte de
l'attractivité des IDE, deux courants de pensée ont vu le
jour : la thèse orthodoxe et la
thèse hétérodoxe.
· La thèse orthodoxe : la corruption
comme''grabbing hand''
Les penseurs de la thèse orthodoxe soutiennent que la
corruption agit comme un «grabbing hand » sur les IDE entrants. En
d'autres termes, elle décourage les entrées d'IDE dans les PED.
Les économistes s'y prennent de diverses manières pour
élucider cette affirmation.
Egger et Winner (2005) avancent que la corruption exerce une
forme de pression sur les investisseurs
étrangers; ce qui affecte négativement leur incitation
d'investir.Selon Smarzynska et Wei (2000), la corruption réduit
l'efficacité du gouvernement et des entreprises, car les personnes sont
embauchées à travers le patronage plutôt que le
mérite, en plus, elle représente un facteur d'instabilité
dans le processus politique, donc les investisseurs peuvent rencontrer des
difficultés à faire de manière efficace des projets dans
des pays dont la corruption est élevée.
La corruption aboutit à des résultats
économiques inefficaces.Elle a des incidences néfastes sur
l'investissement étranger à long terme, qui défavorisent
le climat des affaires par l'effet de l'externalité négativeet
créent l'incertitude. En effet, en présence de la corruption, les
droits de propriété ne seront pas protégés, la
crédibilité de la gouvernance sera dégradée, ce qui
conduit à la réduction des IDE car les investisseurs
préfèrent généralement la stabilité
politique et la crédibilité dans le pays d'accueil.
Rose-Ackermann (1999) a affirmé que la corruption
affecte la productivité des biens publics telle que l'infrastructure; ce
qui diminue l'attractivité des pays aux IDE et réduit les profits
des firmes multinationales. Il est clair que l'un des points essentiels de
l'installationdesinvestisseursétrangersdans un pays hôte est la
qualité desinfrastructures.
En outre, selon Egger et Winner (2005), la corruption accorde
aux firmes multinationales des coûts de transaction par le paiement des
pots-de-vin et le gaspillage des ressources.Ce qui a pour conséquences:
soit le manque d'efficience des entreprises étrangères; soit la
perte de leur compétitivité sur le plan international. Cet effet
souligne, le recul d'investir dans les pays où règne la
corruption.CependantWei (1997b) ajoute : la corruption agit comme une taxe
arbitraire. Elle peut imposer des impôts régressifs qui
pèsent lourdement sur les activités de commerce, cela conduit
à la fuite des investisseurs vers d'autres pays.
Enfin, la nature aléatoire de la corruption crée
des charges supplémentaires à ceux pour qui les pots-de-vin
devraient êtreajoutés aux coûts denégociation et de
paiement. De plus, les obligations obtenues par lepaiement des pots-de-vin
pourraient être violées si la
corruptionestdécentralisée.
· La thèse hétérodoxe :
la corruption comme ''helping hand''
Les auteurs de la thèse hétérodoxe quant
à eux, considèrent la corruption comme un «helping
hand » et prônent l'idée que la corruption favorise
l'IDE.
Cette relation ne s'explique que par les fortes pesanteurs
administratives des pays hôtes ou pays d'accueil des IDE. Sachant que la
corruption peut avoir une certaine utilité au sein d'un organisme
administratif, dès lors que celui-ci a des règles bureaucratiques
contraignantes, les investisseurs étrangers peuvent profiter des
procédés informels utilisés par les employés pour
contourner les règlementations.
En présence des restrictions administratives et
réglementaires, les firmes multinationales acceptent de payer des
pots-de-vin afin d'accélérer le processus bureaucratique et
d'obtenir des permissions légales pour lancer leurs projets en peu de
temps, d'où l'application de ''speed money''. Comme l'a montré
Bardhan (1997), les pots-de-vin génèrent un gain de temps
d'attente puisqu'ils jouent le rôle d'un accélérateur au
sein de l'Administration. Aussi, la corruption détourne les
rigidités imposées par le gouvernement qui empêchent
l'investissement et gênent les autres décisions économiques
favorables à la croissance. Ainsi, la corruption ''lubrifie le
mécanisme'' ou ''graisse les rouages'' (Kaufmann,1997b). Par
conséquent, la corruption pourrait être bénéfique en
présence de lenteurs bureaucratiques.
2.2.2. Revue empirique
Il s'agit ici de l'inventaire des travaux antérieurs
reliant la corruption et l'instabilité politique aux IDE.
· Sur la thèse orthodoxe
« La corruption est un symptôme de
dysfonctionnement de la relation entre l'État et la
population » (Amundsen, 1999).
La question des interrelations pouvant exister entre les
investissements directs étrangers et la corruption a été
abordée parLarrain et Tavares (2004)et par Habib et Zurawicki (2002)
à partir de 89 pays développés et en développement
en coupe transversale. Ces auteurs montrent que la corruption a un impact
négatif sur la coopération, quel que soit le sens des
investissements: que ce soit le pays donateur ou le
paysbénéficiaire. Ils soulignenttous que la corruption est la
base de l'inefficience desinvestissements. Dansune étude mettant en
exergue les effets pervers de la corruption,Fedeli etForte (2003) expliquent
qu'enabsence de corruption, les performances d'unrégime
centralisé et d'un régime décentralisé sont
identiques quant au cofinancementdeprojets privés. Cependant, en menant
la réflexion à partird'une analyse de concurrencemonopolistique
à la Chamberlain par l'introductionde la corruption dans le
modèle, lerégime centralisé affiche le plusimportant
dysfonctionnement, car il réunit les conditionsfavorables pourune
corruption généralisée. Les travaux de Sakar et Aynul
(2001)s'inscriventdans la même logique. Ils estiment que la corruption
est à l'origine des coûtsde transaction supplémentaires.
À ce titre, elle réduit à la fois le volume
desinvestissements et leur efficience et au-delà porte atteinte à
la croissance économique.Ils restent convaincus que moins de corruption
a pour corollaire des gains additionnels.
Anupam et Srinivasan (2002) ont analysé les
expériences de quelques pays de l'Afrique subsaharienne qui ont
réussi à attirer des IDE. Ils ont trouvé qu'un
environnement institutionnel transparent est très important dans la
décision de délocalisation. Ils ont trouvé, par exemple,
qu'en Botswana, le niveau de la corruption est important pour l'IDE. Parmi les
plus importants déterminants de l'IDE, on trouve dans la
troisième position « une bonne gouvernance et des niveaux faibles
de corruption ».
Mauro (1995) a étudié à travers une
étude en données de panel portant 18 pays africains durant la
période 1960-1985 l'impact de la corruption sur l'investissement, la
croissance économique et les dépenses publiques. L'auteur a
conclu que la corruption provoque un décroissement de l'investissement
et de la croissance économique, il remarque qu'une déviation de
2,38 points vers l'amélioration de l'indice du contrôle de
corruption a provoqué une augmentation de l'investissement de 5 points
de pourcentage et fait accroître le taux de croissance économique
par 0,5 point de pourcentage.
En outre, de nombreux auteurs à l'image de Celentani et
Ganuza (2002), Ali et Isse(2003) ou encore LaFree et Morris (2004) se sont
intéressés aux interrelations pouvantexister entre la corruption
et les investissements privés; d'autres ont mis en exergue les
effetsnéfastes de la corruption sur les investissements publics (Ades et
Tella, 1999). Nous savonsde Tanzi et Davoodi (1997) qu'il existe une
très forte corrélation entre la corruption etl'inefficience des
investissements publics dans la plupart des pays industrialisés et
émergents.Aussi, Wei (1997) à travers des données en coupe
transversale d'IDE bilatéraux, a montré que l'accroissement du
niveau de la corruption dans le pays hôte affecte négativement
l'entrée des flux d'IDE. L'auteur a conclu qu'à long terme, la
corruption réduit les flux d'IDE entrants validant ainsi
l'hypothèse du « Grapping hand ».
· Sur la thèse
hétérodoxe
Contrairement aux études précédentes,
Eger et Winner (2005) à leur tour, constatent un effet positif de la
corruption sur l'IDE à partir d'une étude de 73 pays
développés et moins développés pendant la
période 1995-1999 recevant 90 % des flux d'IDE mondiaux. Ces auteurs
utilisent un modèle de régression multiple et arrivent à
la conclusion selon laquelle, à court terme, la corruption a un impact
positif sur l'entrée des flux d'IDE. Cette relation positive entre IDE
et corruption montre que les fonctionnaires du gouvernement utilisent les
contrôles administratifs afin de tirer parti des profits des IDE.
L'étude d'Alam et al (2005) effectuée au
Bangladesh, contrairement à ce que prédit la théorie,
constate que la lutte contre la corruption dans ce pays n'a pas attiré
les IDE. Ceci montre implicitement que la corruption n'explique pas toujours le
choix de localisation des IDE, et qu'en réalité
l'attractivité des IDE dans les PED dépend aussi d'autres
facteurs susceptibles de permettre à ces investisseurs étrangers
de maximiser leurs bénéfices, à savoir la présence
d'un marché important, d'une main-d'oeuvre qualifiée et moins
chère, l'ouverture commerciale, la croissance économique, la
stabilité politique et économique et une bonne dotation de
matières premières.Ainsi, selon Rodrik et al (2004), la
croissance desrevenus dans une économie est liée à la
manière dont le gouvernement réussit à établir un
État de droit, à diminuer la corruption, à instaurer un
environnement stable. Chan et Gemayel (2004) quant à eux, ont
montré dans leur étude que le risque et l'instabilité
politique d'un pays restent les premiers déterminants de la faiblesse
des IDE. C'est pour cette raison que les gouvernements des pays en
développement, pour encourager les investisseurs étrangers, sont
obligés de mettre en place de bonnes politiques macroéconomiques
et surtout améliorer leur système de gouvernance.
Abotsi (2016) de son côté met en exergue le
niveau de la qualité institutionnelle comme déterminant
fondamental de l'attractivité des IDE. À partir d'un
modèle théorique, il montre que dans un pays ayant un niveau
élevé de qualité institutionnelle, la corruption impacte
positivement sur le flux entrant des IDE alors que le contraire est
observé dans un contexte de faible niveau de qualité
institutionnelle. De ce fait, il identifie un seuil tolérable de
corruption susceptible d'attirer les investisseurs étrangers dans un
pays à niveau élevé de qualité institutionnelle
appelé « Corruption TolerableLevel of Investment (CTLI) ».
Ravi (2015) quant à lui, a fait une étude
comparative de l'effet de la corruption sur leflux entrant des IDE en Chine et
en Inde. Les résultats de cette étude ont montré que
lacorruption exerçait un effet positif sur le flux entrant des IDE en
Chine, et un effetcontraire dans le cas de l'Inde. Poussant l'analyse plus
loin, il a découvert un facteurdéterminant le comportement des
IDE vis-à-vis de la corruption. Ce facteur est le niveaud'arbitraire
existant dans chacun des pays. En effet, en Chine la corruption n'est
pasassociée à l'arbitraire, alors qu'ellel'est en Indeoù
les investisseurs n'ont aucune garantied'obtenir ce qu'ils recherchent
même après avoir payé des pots-de-vin. Ainsi affirme-t-il,
c'est la nature de la corruption et non son importance ou son niveau qui
influence le flux entrant des IDE dans un pays.
La conclusion que l'on peut tirer de la lecture de la
littérature empirique sur l'attractivité des IDEest donc un
manque de robustesse des résultats empiriques. Face à ce constat,
il est nécessaire d'approfondir les analyses en variant les composantes
des études ; par exemple en intégrant différents facteurs
pouvant influencer l'attractivité des IDE(facteurs géographiques,
l'ouverture économique...), et en modifiant l'échantillon de
pays. Ainsi la lutte contre la corruption doit prendre en comptecertaines
disponibilités économiques, institutionnelles, infrastructurelles
et politiques.
2.3. Méthodologie
adoptée
2.3.1. Population
d'étude et sources des données
La présente recherche est effectuée sur les huit
pays membres de l'UEMOA : Bénin, BurkinaFaso, Côted'Ivoire,
Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo. Les
données relatives aux différentes variables, leur nature et leurs
composantes sont issues d'une base de données de `'opendataforafrica''
et la Banque mondiale(WDI et WGI)de 2020. La période du travail de 1996
à 2016 aurait pu être rallongée. Cependant, la contrainte
de disponibilité des données par pays et par variable nous impose
de rester sur la période de 1996 à 2016 afin de disposer de
données complètes sur toutes les variables. Du fait de la nature
des informations étudiées qui sont non seulement de dimension
temporelle, mais aussi de dimension spatiale, nous avons utilisé les
données de panel.
2.3.2. Identification et
spécification des variables
· Spécification de la variable
dépendante
Le flux d'IDE entrant (IDE) :Il
représente les rentrées nettes d'investissement pour
acquérir une participation durable (10 % ou plus des actions avec droit
de vote) dans une entreprise opérant au sein d'une économie autre
que celle de l'investisseur. C'est la somme des fonds propres, des
bénéfices réinvestis, des autres capitaux à long
terme et des capitaux à court terme comptabilisés dans la balance
des paiements. Cette série montre les flux entrants nets (flux nets
d'investissement moins les désinvestissements) des investisseurs
étrangers dans l'économie déclarante(% duPIB).
· Spécification des variables
indépendantes
Les variables explicatives supposées être
déterminantes dans le comportement desIDEsont :le CC, le OUV, le INF et
la SP.
* Contrôle de corruption (CC) : la
corruption est évaluée à partir d'un indicateur qui
apprécie l'effort des États en matière de lutte contre la
corruption, c'est-à-dire le contrôle de la corruption. La
construction de cet indicateur est faite par l'Institut de la BanqueMondiale en
charge des questions de gouvernance dans le monde. Sur la base desavis des
experts, il est attribué à chaque pays un score variant entre
-2,5 et +2,5.Le pays qui enregistre un score de-2,5 est considéré
comme celui dont l'effort enmatière de lutte contre la corruption est
inexistant, et celui dont le score est +2,5signifie absence de corruption. La
plupart des travaux théoriques et empiriquesmontrent que le
contrôle de la corruption affecte positivement l'attractivité
desIDE(la corruption quant à elle affecte négativement
l'attractivité des IDE). Lesigne attendu du coefficient de la variable
contrôle de la corruption est négatif.
* Le taux d'ouverture commerciale (OUV) :
cette variable représente le taux d'ouverture de
l'économie. Le taux de l'ouverture est calculé comme suit: [(X+M)
/2]*PIB ; Avec X: les exportations des biens et services,M: les
importations des biens et services et PIB le Produit Intérieur
Bruit.Plus un pays est ouvert au commerce, plus il attire les IDE. Nous
attendons un signe positif pour lecoefficient de cette variable.
* Le taux d'inflation (INF) :le taux
d'inflation est généralement perçu comme un indicateur
d'instabilité macroéconomique. Les investisseurs
préfèrent investirdans un pays stable. Le signe négatif
est donc attendu pour le coefficient de lavariable INF.
* La stabilité politique(SP) :
est un indicateur qui permet de percevoir la probabilité selon
laquelle le gouvernement pourrait être déstabilisé,
renversé soit par des moyens inconstitutionnels, soit par la violence
(violence politique ou terrorisme). La construction de cet indicateur est faite
par l'institut de la Banque Mondiale en charge des questions de gouvernance
dans le monde. Sur la base des avis desexperts, il est attribué à
chaque pays un score entre -2,5et +2,5. Le pays quienregistre un score de -2,5
est considéré comme le plus instable et le plusviolentet celui
dont le score est de +2,5 est le plus stable et sans violence de tout genre. Le
choix de cette variable est justifié par le fait que la plupart des pays
de l'UEMOAont traversé dans leur histoire une période
d'instabilité politique. Leretour à la stabilité de
certains pays comme le Tchad, la RCA et le Congo apermis à ces derniers
d'attirer les investisseurs étrangers. Le signe attendu du coefficient
decette variable est négatif.
2.3.3. Analyse descriptive
Nous avons effectué une analyse descriptive des
variables avec StataIC 15. Cette analyse porte sur la moyenne,
l'écart-type, le minimum et le maximum de nos variables de recherche.
2.3.4. Analyse
économétrique
o Spécification du modèle de
régression
Lorsqu'une étude porte sur un ensemble de plusieurs
pays ou régions, il devient peu commode d'utiliser un modèle de
régression linéaire multiple sur des séries temporelles.
D'où le recours à un modèle de panel.
Le modèlede panel part d'une fonction de production
Cobb-Douglas et s'écrit comme suit : ; Avec = le flux d'IDE entrant observé dans l'espace UEMOA ;t=
représente le temps (1996-2016) ;i= représente les pays
(Bénin, BurkinaFaso, Côted'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali,
Niger, Sénégal, Togo) ; = vecteur des variables exogènes (Contrôle de la
corruption,taux d'ouverture commerciale, taux d'inflation et stabilité
politique) ; = représente le terme d'erreur et = paramètres du modèle(Greene, 2003a).
En insérant les variables de notre recherche, on
a :
Les facteurs, contrôle de la corruption, taux
d'ouverture commerciale, taux d'inflation et stabilité politiquepeuvent
varier entre les pays et les années considérées.
En cas d'homogénéité totale, l'équation devient :
Mais en présence
d'hétérogénéité partielle, seule on obtient un modèle avec des effets individuels :
Après estimation des paramètres du
modèle, le coefficient d'une variable explicative
précédé du signe (+) indique une relation positive entre
cette variableexplicativeet la variable expliquée alors que le signe (-)
indique une relation négative entre la variableexplicative et la
variable expliquée. Ce qui permet de prendre une position par rapport
aux hypothèses de recherche à savoir de les confirmer ou de les
infirmer.
o Technique d'estimation
1- Test de multicolinéarité : le
test variance inflation factor(VIF)
Dans une régression, la multicolinéarité
est un problème qui survient lorsque certaines variables de
prévision du modèle mesurent le même
phénomène. Une multicolinéarité prononcée
s'avère problématique, car elle peut augmenter la variance des
coefficients de régression et les rendre instables et difficiles
à interpréter. Les conséquences de coefficients instables
peuvent être les suivantes : i) les coefficients peuvent sembler non
significatifs, même lorsqu'une relation significative existe entre le
prédicteur et la réponse ; ii)les coefficients de
prédicteurs fortement corrélés varieront
considérablement d'un échantillon à un autre ; iii)
lorsque des termes d'un modèle sont fortement corrélés, la
suppression de l'un de ces termes aura une incidence considérable sur
les coefficients estimés des autres. Les coefficients des termes
fortement corrélés peuvent même présenter le mauvais
signe.
La matrice de corrélation construit une idée
claire sur le degré d'association entre les variables de recherche.
Cette matrice permet de savoir s'il existe une corrélation forte, due
à l'existence des variables liées linéairement, à
travers les coefficients de corrélation
élevés.L'étude des matrices de corrélations ne
permet pas certainement de détecter tous les problèmes de
multicolinéarité (Hamilton,2004).
L'approche la plus classique consiste à examiner les facteurs
d'inflation de la variance (FIV) ou variance inflation factor(VIF) en anglais.
Les FIV estiment de combien la variance d'un coefficient est augmentée
en raison d'une relation linéaire avec d'autres
prédicteurs.Au-delà de2,5 on peut considérer qu'il y a
multicolinéarité(Paul D.Allison).
2- Test d'homogénéité du
panel : HSIAO
Dans les études de données de panel, il apparait
nécessaire de s'assurer de la spécification homogène ou
hétérogène du processus générateur des
données(Doucouré, 2008). Cela revient à tester
l'égalité des coefficients et des constantes du modèle
étudié dans la dimension individuelleafin de déterminer la
structure du panel. Le test de spécification permet de déterminer
si lemodèle théorique est parfaitement identique pour tous les
pays ou s'il existe des spécificités propres à chaque
pays. Hsiao (1986) propose une procédure séquentielle de tests
permettant de définir le cas dans lequel nous nous situons.Ainsi, les
tests de spécification sont faitséquation par équation
afin de retenir la méthode d'estimation la plus appropriée pour
l'ensemble du modèle.
Trois cas de figure peuvent se présenter :
i-)Homogénéité totale ( ) ;ii-)Hétérogénéité partielle
( ; iii-)Hétérogénéité totale
( ). Dans ce dernier cas, on rejette la structure du panel.
3- Tests de spécification des effets
individuels
En cas d'hétérogénéité
partielle, pour tirer parti de la double dimension, spatiale et temporelle,
différents schémas de variation des paramètres sont
disponibles : les modèles à effets fixes et les modèles
à aléatoires.
* Le test de Fisher (Likelihood Ratio
Test)nous permet d'affirmer la présence ou non d'effets fixes.
Les hypothèses émises lors de ce test sont les suivantes :
H0 : Absence d'effets fixes
H1 : Présence d'effets fixes
Règle de
décision :
Il y a présence effective d'effets fixes lorsque la
probabilité associée à ce test est inférieure au
seuil conventionnel de 5 % (P ?0,05).
* Le test de Breusch et Pagan(Langrange Multiplier
test)est un test d'effets individuels aléatoires
effectué pourdétecter la présence ou non d'effets
aléatoires dans le modèle. Les hypothèses émises
lors de ce test sont les suivantes :
H0 : Absence d'effets aléatoires
H1 : Présence d'effets aléatoires
Règle de
décision :
Il y a présence effective d'effets aléatoires
lorsque la probabilité associée à ce test est
inférieure au seuil conventionnel de 5 % (P ? 0,05).
* Le test de spécification d'Hausman
(1978) est un test général qui s'applique à de
nombreux problèmes en économétrie. Dans ce travail, il
sert à discriminer les effets fixes et aléatoires. Nous utilisons
ce testpour valider définitivement le choix du modèle.
Hypothèsenulle : Le modèle est un
modèle à effets aléatoires ;
Hypothèsealternative : Le modèle est un
modèle àeffets fixes.
Règle de décision
L'on accepte l'hypothèse nulle de présence
d'effets aléatoires si P >0,05.
4- Test de Wald et de Wooldridge
On doit vérifier si lavariance des erreurs est la
même pour tous lesindividus : = .Pour la corrélation, on doit vérifier queles erreurs ne
sont pas autocorrélées, et ce, pour chaque individu.
Les tests de Wald et Wooldridge utilisent le premier
décalage des résidus de régression pour tester
respectivement la présence
d'hétéroscédasticité et
d'autocorrélation.
* Le test de Waldse formalise
commesuit :Hypothèsenulle :
Homoscédasticité ;Hypothèsealternative :
Hétéroscédasticité.
Règle de décision
Si la p-value du test est supérieur à 5 %
(P >0,05) nous concluons que les erreurs sont homoscédastiques.
Mais lorsqu'onacceptel'hypothèsealternative(P ? 0,05),il y
ahétéroscédasticité, la variance des termes
d'erreur de régression n'est pas constante dans le temps.
* Le testde
Wooldridged'autocorrélation de premier ordrese formalise comme
suit :Hypothèsenulle : Absence
d'autocorrélation ;Hypothèsealternative :
Présence d'autocorrélation.
Règle de décision
Si la p-value du test est supérieur à 5
%(P > 0,05) nous concluons que les erreurs sont non
corrélées en validant l'hypothèse nulle d'absence
d'autocorrelation. Dans le cas contraire oùP ? 0,05 c'est
l'hypothèse alternative qui est acceptée (la présence
d'autocorrélation).
5- La méthode des Moindres Carrés
Ordinaires (MCO) et la méthode des Moindres Carrés
Généralisés (MCG)
S'il n'y a aucun effet individuel, les estimateurs MCO usuels
sont valides. On effectue alors du « pooling»,c'est-à-dire
qu'on considère les données comme N*T observations
non-panéliséeset oneffectue une régression standard.S'il y
a des effets individuels, on utilise les modèles à effet fixe ou
aléatoire selon la nature des effets individuels discriminée par
le test d'Hausmann. Les effets individuels sont donc éliminés et
l'estimateur de MCO peut être utilisé sur les nouvelles variables.
Cependant si on conclut à la présence
d'hétéroscédasticité, on utilise alors les MCG (GLS
enanglais) où :
Il revient à appliquer les MCO sur le modèle
transformé :
où
· Outils d'analyse
Les tests de spécifications ainsi que les estimations
sont faits sous le logiciel StataIC15. Les données sont
constituées à partir du logiciel Excel.
Dans la suite, la présentation et l'analyse des
résultats obtenus d'après cette méthodologie.
Chapitre 3 : Présentation et analyse des
résultats
CHAPITRE
III :PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Dans ce chapitre, nous allons dans un premier
tempsprésenter les résultats des statistiques descriptives, par
la suite nous présentons les résultats des estimations, les
interpréter pour finir sur les recommandations.
3.1 Résultats d'analyse
descriptive
Les résultats de statistiques descriptives sont
consignés dans le tableau ci-dessous. Il fait ressortir le
résumé des variables qui porte sur la moyenne,
l'écart-type, le minimum et le maximum.
Tableau 1 :
Résultats des statistiques descriptives
Variables
|
IDE
|
CC
|
OUV
|
SP
|
Minimum
|
-1.03206
|
-1.552299
|
3.86e+16
|
-2.264047
|
Mean
|
2.051411
|
-.6719323
|
3.80e+19
|
-.4136501
|
Maximum
|
18.81778
|
.176479
|
3.70e+20
|
1.04893
|
Std.Dev
|
2.373147
|
.3694809
|
6.16e+19
|
.6845172
|
T=21 ans (1996-2016), N=8 pays et
Panel : T*N=168 observations
|
Source:construit par l'auteur à
partir des données de `'opendataforafrica'' et la banque mondiale (WDI
et WGI). (2020).
Les statistiques descriptives montrent que les Investissements
Directs Etrangers sont en moyenne positives de (2.051411) et un
écart-type de (2.373147), ceci implique que cette variable a une
volatilité relativement élevée et que les investissements
sont moyennement supérieurs aux désinvestissementsdans les pays
de notre échantillon. Ainsi, sa valeur s'étale entre (-1.03206)
et (18.81778). On note que les valeurs prises par la variable contrôle de
la corruption sont en moyenne négatif(-0.6719323). Ce résultat
prouve que l'effort enmatière de lutte contre la corruption est
majoritairement inexistant dans les pays de l'UEMOA. On remarque que le
contrôle de la corruption varie entre (-1.552299) et (0.176479) avec
unécart-type plus faible de (0.3694809). De même, la
stabilité politique a une moyenne négative (-0.4136501) et un
écart-type de 0.6845172, ce qui montre que dans les pays de l'UEMOA,la
probabilité selon laquelle le gouvernement pourrait être
déstabilisé ou renversé est considérable (pays
instables). Sa valeur s'étale entre un minimum de (-2.264047) et un
maximum de (1.04893).
Le taux d'ouverture commerciale et le taux d'inflation
présentent les valeurs les plus élevées (3.80e+19 et
2.945622) respectivement pour la moyenne et (6.16e+19 et 5.855448)
respectivement pour l'écart-type. Le taux d'ouverture commerciale varie
entre (3.86e+16) et (3.70e+20) et le taux d'inflation entre (-3.502586) et
(50.73405). Ceci explique que l'économie des pays de l'UEMOA est en
moyenne ouverte au reste du monde pour les échanges internationaux.
3.2. Résultats
d'analyses économétriques et estimation du modèle
3.2.1.
Multicolinéarité
La multicolinéarité nous permet de voir si les
variables exogènes explicatives de l'IDE sont liées
linéairement. D'après l'estimation des FIV on peut conclure qu'il
n'y a pas de multicolinéarité entre les prédicteurs. En
effet meanFIV égale à 1.24 ce qui est inférieur au seuil
de 2.5 où on pouvait considérer qu'il y a la
muticolinéarité(voirAnnexe2-graphique1).
3.2.2. Spécification du
processus générateur des données
Il s'agit de voir si la structure du panel est parfaitement
homogène ou partiellement hétérogène.
Tableau 2 :
Résultat du test d'homogénéité du
panel
Test de HSIAO
|
F1
|
F2
|
F3
|
Statistic
|
Pvalue
|
Statistic
|
Pvalue
|
Statistic
|
Pvalue
|
2.6644778
|
0.00001706
|
1.5537905
|
0.04198282
|
7.3044916
|
1.442e-07
|
Source: construit à partir des
résultats de la régression
Les résultats du test de Hsiao (1986) tableau 2 nous
montrent que nous sommes en présence d'un modèle à effets
individuels, car les probabilités critiques des tests de Fisher sont
toutes inférieures à 5%. La question qui se pose est celle de
savoir comment ces effets individuels doivent être
spécifiés. On doit alors savoir s'il faut opter pour le
modèle à effets fixes ou le modèle à effets
aléatoires.
3.2.3. Étude des effets
individuels
Tableau 3 :
Tests de spécification et de présence
d'effets
Likelihood Ratio test
|
Breusch et Pagan (LM test)
|
Hausman test
|
Statistic
|
Pvalue
|
Statistic
|
Pvalue
|
Statistic
|
Pvalue
|
7.35
|
0.0000
|
0.00
|
1.0000
|
22.69
|
0.0001
|
Source: construit à partir des
résultats de la régression
Au regard des résultats de LikelihoodRatio test du
tableau3,il ressort que la probabilité de la statistique de Fischer
calculée est inférieure à 5 %. Par conséquent,
l'hypothèse H0 est rejetée, le modèle à effets
fixes est plus approprié.
En revanche, pour le test de Breusch et Pagan, la
probabilité de la statistique de Chi2(1) est supérieure à
5 %.On accepte l'hypothèse nulled'absence d'effets
aléatoires.
Le test d'Hausman (1978) nous permet de discriminer entre le
modèle à effets fixes et le modèle à effets
aléatoires. Les résultats de ce test (tableau3) montrent que la
probabilité critique de la statistique du test est inférieure
à 5 %. On rejette H0, par conséquent le modèle à
effets fixes est plus adapté.
Pour ce modèle, nous pouvons ainsi appliquer
l'estimateur «within » qui permet d'estimer sans biais, le
modèle à effets fixes. Cependant, la condition nécessaire
pour appliquer cet estimateur est qu'il faut absolument que les erreurs soient
homoscédastiques et non autocorrélées. Il nous faut donc
d'abord effectuer le test d'hétéroscédasticité et
d'autocorrélation des erreurs du premier ordre pour s'assurer de la
validité de cet estimateur.
3.2.4. Vérification des
conditions de validation de l'estimateur within
Cette vérification nous permet d'utiliser un MCG au cas
où les conditions de l'estimateur « within »ne seraient
pas remplies.
Tableau 4:
Résultats du test d'homoscédasticité et
d'autocorrélation
Wald test
|
Wooldridge test
|
Statistic
|
Pvalue
|
Statistic
|
Pvalue
|
2700.46
|
0.0000
|
1.232
|
0.3038
|
Source: construit à partir des
résultats de la régression
Les résultats du tableau 4 portant sur le test de Wald
nous montrent qu'il y a présence
d'hétéroscédasticité, car lap-valuede ce test est
inférieure à 5 %. Quant au test d'autocorrélation, les
résultats du test de Wooldridgedu tableau4, montrent que la pvalue est
supérieure à 5%. Par conséquent, il y a absence
d'autocorrélation des erreurs.
À l'issue de ces deux tests, nous pouvons dire que, les
termes erreurs sont hétéroscédastiques et non
autocorrélées. À présent, l'estimateur le plus
adapté pour résoudre le problème
d'hétéroscédasticité est l'estimateur des «
MoindresCarrésGénéralisés ».
3.2.5. Résultat de
l'estimation du modèle économétrique
Tableau 5 :
Résultatde l'estimation du modèle par les
MCG
Variables
|
SP
|
INF
|
CC
|
LOUV
|
CONS
|
Coefficient
|
-0.6501768
(0.1729396)
|
0.0056908
(0.0164624)
|
-0.8596973
(0.2942577)
|
0.2314499
(0.0572332)
|
-9.278621
(2.613138)
|
Probabilité
|
0.000
|
0.730
|
0.003
|
0.000
|
0.000
|
Observation = 168, Nombre de pays = 8, Nombre d'année =
21,
Wald chi2(4) = 36.98, Prob > chi2 = 0.0000
|
Source : Auteur, estimation du modèle
réalisée à partir des données de
`'opendataforafrica'' et la banque mondiale (WDI et WGI)
(2020).
Les valeurs entre parenthèses représentent les
écart-types corrigés de
l'hétéroscédasticité.
3.3. Interprétation
L'analyse de la significativité globale du
modèle nous indique que notre estimation semble robuste, car la
probabilité associée à la statistique de Chi2 est
inférieure à 5%.
Concernant la significativité individuelle des
paramètres, les coefficients associés auxvariables
explicatives : lastabilité politique (SP), lecontrôle de la
corruption (CC) et le taux d'ouverture commerciale (OUV)sont statistiquement
significatifs au seuil de 5 %. Par contre, la variabletaux d'inflationn'impacte
pas significativement l'attractivité des IDE dans l'UEMOA.
Le modèle se présente ainsi comme suit :
En effet, d'après ces résultats une augmentation
de 1 % de la variable contrôle de la corruptionentraînerait une
diminution du flux d'IDE entrant de 0.85 %.Le coefficient de la
stabilité politique tout comme celui du contrôle de la corruption
est négatif. Lorsqu'on augmente de 1 % la variablestabilité
politique, les flux d'IDE entrants (en % duPIB)diminuent de0.65 %.Quant au taux
d'ouverture commerciale, cette variable contrairement aux deux premières
a un coefficient positif. Une croissance de 1 % du taux d'ouverture commerciale
ferait évoluer les flux d'IDE entrant de 0.23 %.
3.4. Discussions
L'objectif de ce mémoire est de déterminer
l'effet de la gouvernancesur l'attractivité des IDE.
Spécifiquement, nous avons mesuré dans un premier temps l'effet
de la corruption sur l'attractivité des IDE. Les résultats
montrent que lacorruption influence négativement et significativement
les IDE dans les pays de l'UEMOA sur la période 1996-2016. Cela confirme
notre première hypothèse selon laquelle la corruption aurait des
effets négatifs sur le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.
Ces résultats ont également été
obtenus par Souadou (2014). Cela pourrait s'expliquer entre autres, par le fait
que la corruption exerce une forme de pression sur les investisseurs
étrangers, crée aux firmesmultinationales, des coûts de
transaction par le paiement des pots-de-vin et le gaspillage desressources qui
devraient être utilisées pour produire, ce qui affecte la
productivité des biens qui à son tour paralyse l'atteinte des
objectifs fixés par les investisseurs. Cet état de choses
réduit la compétitivité des FMN face à la
concurrence internationale et décourage par conséquent leur
incitation d'investir. Cela voudra aussi dire que les performances des pays de
l'UEMOA en termes d'instauration d'un dispositif de lutte anticorruption n'ont
pas encore réussi à se traduire en une amélioration de
l'attractivité des IDEdans la zone, car les efforts entrepris manquent
de crédibilitéafin de pouvoir capter la confiance des
investisseurs. En général, les
investisseursétrangersperçoivent les reformes dans les pays
africains comme transitoires, et nemodifient leurs comportements que lorsqu'ils
croient que ces reformes vont perdurer,sinon ils préfèrent
espérer à ce que la situation devienne plus certaine, lisible
(Keho,2012). Ainsi nos résultats, dans un contextespécifique aux
pays de l'UEMOA sont cohérents du fait qu'en se référant
à Asiedu(2004), les pays africains sont perçus comme
intrinsèquement risqués, ce qui nefavorise pas les entrées
d'IDE.
Nous avons aussi dans un second temps vérifié
l'effet de l'instabilité politique sur l'attractivitédesIDE.Les
résultats montrentque l'instabilité politiqueinfluence
négativement etsignificativement les IDE dans les pays de l'UEMOA sur la
période 1996-2016. Ce qui confirme notre deuxième
hypothèse selon laquellel'instabilité politiquea des effets
négatifs sur l'attractivité des IDE.
Ces mêmes résultats ont été obtenus
par Mtiraoui et Massoued (2015). Notre résultat peut s'expliquer parle
fait qu'en présence d'instabilité politique, le risque de perte
de capital augmente, ce qui fait baisser le volume d'investissements
effectivement entreprit,cemanque de sécurisation des capitaux
entraîne le déficit de leur rentabilisation. L'instabilité
politique peut être préjudiciable à l'activité de
production, lorsqu'elle entraîne directement des ruptures dans le
processus de création de richesse (Fosu, 1992). Ce qui affecte les
performances économiques d'un pays. La défaillance de la justice
et l'absence d'État de droit ne permettent pas aux institutions de
garantir efficacement les principes qui doivent réguler
l'activité économique (droit de propriété, droit
des contrats, fiscalité) d'où la fuite des FMN.Les perturbations
politiques, les bouleversements politiquesqui frappent la zoneUEMOA et qui ont
affecté négativement les flux et la composition des IDE, et
créé un oblique des flux enfaveur des pays industrialisés,
entémoignent par les troubles politiques qui règnent au Niger, au
Togo et les guerres civiles régulières observées en
Côted'Ivoire (un véritable séisme pour l'UEMOA, Abidjan
représentant 40 % de son PIB (MehdiBa, 2014)).Dans cette optique, Feng
(2004) affirme que l'instabilité politique provoque des encombrements
économiques par l'affaiblissement des taux d'investissement.Ce qui
contribuera à freiner les flux d'investissement et baisser la croissance
économique.
Ainsi, à l'heure actuelle, la relation
négativeentretenue par les variables de gouvernance institutionnelle
(contrôle de corruption et stabilité politique) et les flux d'IDE
faitressortir la préoccupation des investisseurs par rapport aux risques
associés à laprobabilité de changements
défavorables. Ces risques pourraient entraîner des effetsde
contagion et sont généralement dus à la guerre, la famine,
la corruption massive,l'échec des projets.
Le taux d'ouverture commerciale a un effet positif et
significatif sur les entrées d'IDE.Le taux d'ouverture commerciale
constitue donc un important déterminant de l'attraction des IDE des pays
de lazoneUEMOA. Ceci reflètela progression des relations
observées au cours de la période 1996-2016à
l'intérieur de la zone et envers les pays tiers. En effet, la mise en
oeuvre des mesures d'unification des marchés, l'union douanière,
les avantages issus de la suppression des taxes à l'exportation et la
réductionou la suppression des droits de douane à l'entrée
ont constitué d'importantsfacteurs d'attraction des investisseurs parce
qu'ils peuvent exporter librement etimporter les biens d'équipement.Le
coefficient associé au taux d'inflationn'est pas significatif.La
non-significativité de cette variable laisse penser que
l'attractivité des IDE en zone UEMOA dépend des facteurs autres
que l'inflation.
3.3. Préconisations
opérationnelles ou recommandations
L'analyse deseffets de la corruption et de la stabilité
politique sur l'attractivité des IDE dans l'espace UEMOA
révèle l'importance relative de l'instabilité politique,
présence de violence et de terrorismedans l'attraction des IDE ; de
même que le taux élevé du niveau de la corruption qui
sévit depuis longtemps dans les pays de l'union, la Guinée-Bissau
étant le pays avec l'indice de corruption le plus bas, donc le plus
corrompu (SicaFinance,2019)4(*). Il ressort de façon globale, que la plupart
des pays dans l'UEMOA ne parviennent pas à prendre des mesures
sérieuses contre la corruption et l'instabilité politique, de
sorte à contrôler de manière significative ces deux
fléaux qui contribuent à une crise de la démocratie dans
le monde entier et réduit par conséquent les entrées
d'IDE. Ainsi, pour y remédier, il serait souhaitable :
1. D'instaurer un dispositif de lutte anticorruption à
la connaissance de tous les acteurs et parties prenantes. Ce dispositif doit
impliquer toute la hiérarchie et concerner l'ensemble de l'organigramme
de l'entreprise ou de l'Administration ;
2. D'établir un plan de formation et de sensibilisation
permettant à l'ensemble du personnel et aux responsables d'être
régulièrement informés sur les comportements exemplaires
et les sanctions encourues ;
3. D'organiser un contrôle mutuel entre les agents afin
de surveiller l'action des agents de l'État et de punir ceux qui se
verront coupables de corruption conformément aux sanctions
prévues par la loi en vigueur dans chaque pays de l'UEMOA;
4. D'assurer la stabilité politique et
macroéconomique de ces pays et lutter contre le terrorisme ce qui
revient à mettre en place une bonne démocratie, une
véritable décentralisation de la gestion desaffaires publiques,
et des politiques monétaires et budgétaires
réalistes ;
5. Définir des régimes transparents avec un
système adéquat de contrôle du pouvoir où les
dirigeants sont tenus de rendre des comptes et qui prône le respect de la
légalité ;
6. D'appliquer des moyens et des mécanismes pacifiques
de remplacement et d'alternance, et promouvoir le respect des droits de
l'homme.
CONCLUSION
Conclusion
En somme, déterminer l'effet de la gouvernance sur
l'attractivité des IDE dans l'espace UEMOA a été l'objet
de ce travail. Le présent travail s'est plus spécifiquement
évertué à évaluer l'effet de la variable
contrôle de la corruption ainsi que de la variable stabilité
politique sur les IDE entrants en pourcentage du PIB.
Pour cela, il a été réalisé une
analyse descriptive univariée, suivie d'une régression
linéaire multiple par la méthode des Moindres Carrés
Généralisés sur des données de panel
constituées des 8 pays de l'UEMOA(Bénin, BurkinaFaso,
Côted'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal,
Togo), allant de 1996 à 2016. Il se dégage de ces analyses que
les pays de l'UEMOA sont des nids de corruption le tout couronné par une
forte dose d'instabilité sur le plan politique et macroéconomique
qui pèse lourd sur la décision ou non d'investir des firmes
multinationales. Or la corruption exerce une forme de pression sur les
investisseurs étrangers, crée aux firmes multinationales des
coûts de transaction par le paiement des pots-de-vin et le gaspillage des
ressources qui devraient être utilisées pour produire, ce qui
affecte la productivité des biens qui a son tour paralyse l'atteinte des
objectifs fixés par les investisseurs, réduit la
compétitivité des FMN face à la concurrence internationale
et décourage par conséquent leur incitation d'investir.En
présence d'instabilité politique, la défaillance de la
justice et l'absence d'État de droit ne permettent pas aux institutions
de garantir efficacement les principes qui doivent réguler
l'activité économique (droit de propriété, droit
des contrats, fiscalité), le risque de perte de capital augmente ce qui
fait baisser le volume d'investissements effectivement entrepris, ce manque de
sécurisation des capitaux entraîne le déficit de leur
rentabilisation d'où la fuite des FMN.
Les indices
«contrôledecorruption»et«stabilitépolitique »
ont une influence significative et négative sur les IDE entrants (en %
du PIB). Le taux d'ouverture commerciale par contreinfluence positivement et
significativement les IDE alors que le taux d'inflation n'est pas
significatif.
Ainsi, il convient de suggérer aux autorités
politiques de mettre la lutte anticorruption au coeur des débats
politiques comme il en a été le cas lors de ``la journée
africaine de lutte contre la corruption'' célébrée le 11
juillet 2018 dans la plupart des pays africains, à travers le
thème « Vaincre la corruption : une voie durable vers la
transformation de l'Afrique ». Aussi pourraient-ils non seulement
accroître la transparence, mais également renforcer
lecontrôle du pouvoir des dirigeants.
Il est cependant utile de rappeler que la disponibilité
de données pourrait améliorer la qualité du présent
travail. Une fois ce problème résolu, plusieurs questions de
recherche constituent des pistes de réflexion afin de mieux approfondir
le sujet. On pourrait alors se demander : quelest l'impact des IDE reçus
sur la croissance économique ? La corruption impacte-t-elle de la
même manière sur l'attractivité des IDE des pays du
BRICS5(*) que celle des pays
de l'UEMOA ? Quels sont les autres facteurs d'attractivité des IDE
susceptibles d'avoir des effets positifs sur le PIB des pays de l'UEMOA? Quel
est l'impact de la qualité institutionnelle et des infrastructures sur
l'attractivité des IDE au sein de l'UEMOA?
Références
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(investissements directs étrangers) en Afrique : proposition d'un
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[6]. Africa's pulse (2018) «Une analyse des enjeux
façonnant l'avenir économique de l'Afrique », Rapport
du Bureau de l'économiste en chef de la région Afrique, vol. 18,
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[7]. Banque de France (2018) «Rapport annuel de la
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[8]. DIAL (2006) « Peut-on se fier aux bases de
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[9]. FMI (2016) « Union Economique et Monétaire
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[10]. UEMOA (2015)«La lutte contre le blanchiment de
capitaux etle financement du terrorisme dans les Etats membres de l'Union
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des Ministres de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA),Directive N° 02/2015/CM/UEMOAPage 2 a 4.
[11]. Transparency International (2008) « Rapport
mondial sur la corruption 2008-La corruption dans le secteur de
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[12]. Togbenu, F. E. (2017)« A reexamination of the
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[13]. UEMOA (2014) «Perspectives économiques des
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[14]. CNUCED (2020)« Global Investment Trends Monitor
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[15]. BCEAO (2018) « Balance des paiements et
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[16]. BCEAO (2007) « Les déterminants des
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[17]. BCEAO (2021) « Balance des paiements et
positionexterieure globale régionalesde l'UEMOA au titre de
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[18]. Diakhate, S. M. (2017)« La lutte contre la
délinquance économique et financière dans l'Union
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[19]. Oumarou,M. (2009) « Réformes de
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[20]. BOAD(2013)« Manuel de politique et
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[21]. CNUCED (2007)« Examen collégial volontaire
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[23]. BM (1992) « Governance and
development », Rapport de la Banque mondiale.
[24]. PNUD (1997) «La gouvernance en faveur du
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[25]. Pidikamukawa, D. et Tchouassi, G.
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mécanismes de survies », Dakar, CODESRIA, août 2005, 354 p.,
ISBN 2-86978-154-7.
[26]. TI (2002)« où et comment
prospère la corruption ? », article du 9 juillet 2002.
Annexes
Annexes
Annexe 1 :
Clarification des concepts
1.1 Lagouvernance
La gouvernance est une notion
polysémique (Baron,2003), puisqu'elle peut être
déclinée à toutes les échelles, on parle de
gouvernance territoriale, gouvernancepublique, gouvernance d'entreprise et
gouvernance mondiale. Il est donc nécessaire de prendre chacun de ces
termes individuellement afin d'éviter toute confusion.
a) Gouvernance publique, la
gouvernance des États ou encore la macro gouvernance
Au coeur des débats politiques, la notion
de`'gouvernance publique'' fut définie par
les institutions de Bretton woods telles que laBanquemondiale et le
PNUDquitraduisent«la gouvernance, comme étant l'exercice de
l'autorité économique, administrative et politique, afin de
manipuler les affaires d'un pays à tous les niveaux » (BM, 1992 ; PNUD, 1997). C'est donc la
manière de gérer, d'une manière indépendante, le
pouvoirpublic ou la manière d'exercer le pouvoir, pour gérer les
affaires publiques d'un pays.
La gouvernance publique touche tous les aspects de la vie dans
un pays : la santé, l'éducation, l'économie, la
politique, la sécurité, le commerce, la justice ...
LeFMIl'exprime : « la gouvernance publique est une notion ample qui
rattrape tous les aspects de la conduite des affaires publiques, y compris les
stratégies de régulation économiques et
politiques»(FMI, 2005).
L'identification duPNUD traduit la dimension sociale de la
gouvernance comme une totalité. Cette dimension détermine le
bien-être de la société. L'optique de la gouvernance
sociale intègre, l'ensemble des droits de l'Homme tels que, la
sécurité, la participation des citoyens à la prise de
décision, la solidarité sociale, l'absence de la discrimination
sexuelle. La gouvernance sociale met l'accent sur l'équité en
termes de capacité et d'opportunités essentielles pour tous.
L'équité porte sur l'accès à l'éducation
à la santé et aux droits politiques.
Par ailleurs, la gouvernance comporte des traditions et des
institutions par lesquelles l'autorité dans un pays est exercée.
Cela n'inclut que le processus par lequel les gouvernements sont choisis,
expérimentés et remplacés, l'aptitude du gouvernement
à préparer et à appliquer d'une façon efficace des
politiques saines et le respect des citoyens et de l'État pour les
institutions régissant les interactions économiques et
sociales.
b) Gouvernance mondiale
Le sujet de la gouvernance s'est imposé auprès
des institutions internationales (FMI, lePNUD, ou l'OCDE). La gouvernance indique ici un ensemble de
règles et des mécanismes garantissant la régulation
d'activités passant les frontières, ainsi que l'ensemble des
instruments de contrôle de ces règles (Frogger, 2001 ;Lerin,
1997 ;Sébastien, 2006).
La notion de « gouvernancemondiale» ou «
globalgovernance» est utilisée dans le champ des relations
internationalesvers la fin des années 80 pour évoquer l'ensemble
des règles communes mises en oeuvre pour survenir à une
mondialisation structurée.L'apparition de cette idée
déploie un mode de régulation universelle décrétant
des règles d'organisation commune, issue le plus souvent de la
coopération internationale.En d'autres fins, la gouvernance mondiale
traduit l'ensemble des mesures et des règles, des lois mises en oeuvre
pour contrôler les flux économiques, gérer lesrelations
internationales. L'enjeu de la gouvernance globale est de peser conjointement
sur le destin du globe en disposant un processus de régulation des
interdépendances qui précèdent l'action des
États.Pour Smouts et al(2008), la gouvernance mondiale décrit un
modèle d'action publique par interactions entre tous les acteurs.
Ainsi, le reflet de la gouvernance mondiale se
réfère à la notion de bien public mondial(Stiglitz,2006).
Ce bien est un moyen pertinent qui peut garantir la
sécuritéinternationale, la stabilité
macro-économique, les droits de l'Homme, et l'avancement des
connaissances. Ceci exige l'intervention d'une institution internationaletelle
que l'ONU, qui peut gérer et préexister les conflits,
rétablir et soutenir la paix dans le monde, approuver et défendre
les droits élémentaires ; de façon plus
prosaïque, lanécessité de pouvoir disposer un système
à l'échelle mondiale, de contrôler la
sécurité planétaire et ses externalités.
c) Gouvernance d'entreprise
Dans les années 70, les
économistes institutionnalisteset en particulier
OlivierWilliamson6(*)
(1975), décrivent la gouvernance comme uninstrument de coordination
efficace qui permet de réduire les coûts de transaction (les
coûts derecherche d'information, les coûts de négociation et
de décisionsur les contrats, ainsi que les coûts
d'exécution des contrats (Fineet Milonakis, 2009)) attachés aux
défaillances du marché. Plus récemment, la notion de
lagouvernance est importée dans les sciences socio-économiques
des organisations, le concept de la gouvernance a été
présenté pour « désigner le cadreinstitutionnel
à travers duquel se réalisent les interactions et les
transactions, l'idée étant qu'une `'bonne gouvernance'' est
là pour réduire les coûts de transaction
»(Ménard, 2000 ;North, 1991 ;Williamson, 1996).Donc le
choix d'une configuration institutionnelle conduità
l'amélioration de la productivité économique (Coase,
1992).
Au sens large, la gouvernance d'entreprise désormais un
instrument organisationnel pour la répartition des pouvoirs entre les
différentes instances d'une firme.Précisément, c'est
l'ensemble des procédures et structures mises en place pour piloter et
administrer les affaires d'une entreprise d'une manière qui convoite
àréaliser plus d'équilibre et de transparence dans la
distribution du pouvoir entre le dirigeant, les propriétaires de
l'entreprise et leurs délégués à l'assemblée
générale, les administrateurs, afin de créer un mode de
gestion plus efficace et une organisation du contrôle basée sur la
négociation et le bon fonctionnement.Dans cetordre d'idée Fama
(1980), scrute la gouvernance d'entreprise comme des mécanismes
desurveillance managériale,ces mécanismes peuvent être
internes ou externes.
Quelques notes à
retenir :
1- Le concept de « bonnegouvernance
» est un sujet d'actualité dans les débats sur lacroissance
économique, spécialement en Afrique. Elle est perçue comme
un mécanisme permettant d'améliorer le fonctionnement et rendre
efficaces les organisations, qu'elles soient à caractère
public(organisations étatiques et gouvernementales, administrations
publiques) ou privé (entreprises), en tenant compte des
réalités culturelles, sociales et économiques d'un pays.
Elle est envisagée comme un instrument organisationnel qui vise à
améliorer l'efficacité de l'État dans la gestion des
affaires publiques.
Le terme de « goodgovernance» est utilité par
les bailleurs de fonds pour définir les critères d'une bonne
gestion publique dans les pays obéissants à des plans d'ajustement structurel (PAS). Le FMI
définit les PAS comme étant une « politique d'ajustement
accompagnée de réformes structurelles visant à
améliorer durablement la position des paiements extérieurs d'un
pays et à accroître les capacités de l'économie sur
le plan de l'offre en éliminant les rigidités et les
déséquilibres structurels. Ces réformes peuvent
prévoir la libéralisation du régime de commerce, de
l'investissement et d'une politique agricole protectionniste et la suppression
du contrôle des changes et des prix et comprendre une réforme de
la fiscalité ». Les institutions de prêt internationales
préconisent par le biais de cette conception des réformes
institutionnelles nécessaires pour le succès de leurs programmes
économiques. D'autre part, ce terme aurait décliné
à l'univers organisationnel pour aviser l'entreprise comme un alternatif
de coordination et de partenariat différent du marché.
Le thème ''bonne gouvernance'' est bien vaste. Il
paraît de toute évidence difficile de définir un outil de
mesure, pour le saisir dans un chiffre unique. C'est la raison pour laquelle,
plusieurs indicateurs composites sont nés pour mesurer les
différents aspects de la bonne gouvernance.
2-L'apparition de l'État moderne
dès le XVIe siècle a conduit à
l'indépendance de la notion de gouvernement par rapport à celle
degouvernance. Donc, pour éviter les confusions entre la notion de
«lagouvernance » avec celle du « gouvernement » dans le
cadre public qui représente l'autorité dans un État,
Kettl(2002) définit le termedu gouvernement, comme étant un
ensemble d'institutions qui s'engagent de l'autorité et quimettent en
place des obligations formelles.
1.2 Le phénomène de la
corruption
La corruptionest une pratique généralisée
et répartie sur toute la surface du globe, qui ne connaît pas de
frontières et qui touche tous les pays.Nombreuses sont les
définitions accordées au phénomène de corruption.
Cependant nous ne retiendrons que quelques-unes.Ainsi, Friedrich (1990) :
« on peut parler de la corruption lorsque le titulaire d'une fonction
publiquechargédefairecertaineschoses, c'est-à-dire le
fonctionnaire ou le titulaire responsable, est incité par des
gratifications monétaires ou autres non prévus par la loi,
à prendre des mesures qui favorisent celui qui fournit les
gratifications et porte ainsi préjudice au public et à ses
intérêts ».
Berg, Hahn et Schmidhauser (1976) ont défini
lacorruption comme le comportement qui consiste à « enfreindreet
saper les normes de systèmes d'ordre public
réputésindispensables au maintien de la démocratie
politique».
Il est à noterégalement que la
définitiondu mot ne laisse aucundoute sur le poids de la dimension
morale dans sonutilisation:«perversion ou destruction
del'intégrité dans l'accomplissement de sondevoir, par
despots-de-vin, des faveurs » (Cartier-Bresson, 1992).
Le refrain de lutte contre la corruption amène les
experts internationaux à insister sur le volet éthique de cette
tumeur espiègle. En effet, ce concept indécis présente
diverses pratiques telles que les pots-de-vin, la fraude, l'extorsion, l'argent
destiné à accélérer l'instruction des dossiers, le
blanchissement d'argent et les abus de biens sociaux. D'une manière
générale, la corruption est une activité illégale
et le plus souvent clandestine, elle existe partout dans le monde, et survient
dans toutes les sphères. Selon Ades et Tella (1997), la corruption
réduit la productivité et diminue l'efficacité des
politiques industrielles, tout en encourageant le secteur privé à
violer les lois etles règlements, elle détériore la
qualité des services offerts et des biens achetés. Dans ce
contexte, Maura, (1995), Shleifer et Vishsy (1993) et Sheh et Schacter
(2004)affirment que la corruption aboutit à l'accroissement des
inégalités de revenus et de la pauvreté.
Le contrôle de la corruption est la mise en oeuvre
d'actions bien précises dont le but principal est de réduire le
niveau de la corruption existant sur le territoire national. Ces actions
passent essentiellement par l'établissement des projets/programmes, la
prise de décisions pertinentes, des activités et autres en vue de
maîtriser la corruption et dont la finalité serait
d'améliorer l'attractivité économique du pays
concerné.
1.3 La stabilité politique
La stabilité politique semble être au prime abord
une condition préalable importante pour que les pays puissent
bénéficier d'un niveau de vie élevé, mais
également une opportunité susceptible d'attirer les entreprises
multinationales.
Dans la politologie, la sociologie et le droitcontemporains
existe une grande quantité des regards sur la nature de la
stabilité politique, qu'on peut classifier comme suit:
1.La stabilité comprise comme
l'absence de la menace réelle d'une violence illégitime ou la
présence des possibilités étatiques de les
éliminer.
2.La stabilité est un fonctionnement
d'un gouvernement dans pendant longtemps, son savoir-faire supposant, par
conséquent, adaptation successive aux réalités variantes.
Le passage de la stabilité vers l'instabilité peut être
expliqué à peine seulement par la chute de n'importe quel
gouvernement;
3.La stabilité comme l'absence des
changements structuraux dans le système politique ou comme la
possibilité de les diriger;
4.La stabilité comme le comportement
ou un attribut social. Dans ce cas, elle peut être assimilée
à la situation sociale où les membres de la société
se limitent par les normes sociales comprenant que chaque dérogation de
la norme peut amener ladéstabilisation.
En définitive, la stabilité politique semble
comme l'état qualitatif du développement public, la
stabilité est la capacité des acteurs de la vie
socio-économique à résister aux influences
intérieures et extérieures qui désorganisent le
système en gardant sa structure et sa capabilité de
contrôler les changements sociaux. L'essentiel dans la stabilité
politique est une garantie de l'ordre qui se manifeste par la
légitimité, la précision, l'efficacité de
l'activité des structures impérieuses, dans la constance des
normes et des valeurs de la culture politique, l'habitude des types de la
conduite, la stabilité des relations politiques. On sait que les plus
grands succès ont atteint les sociétés, qui s'orientaient
traditionnellement vers la valeur de l'ordre.
La croissance du bien-être ou la stabilité
économique peut être considérée comme l'une des
conditions principales de la stabilité politique. La corrélation
étroite entre l'efficacité économique et la
stabilité politique est évidente : le facteur économique
et social influence la place et la distribution du pouvoir politique dans la
société et conditionne l'ordre politique. On sait que les crises
économiques, la diminution de la production, l'aggravation du niveau de
vie de la population amenaient souvent le système politique à la
destruction.
L'instabilité politique est un concept
hétéroclite qui rassemble des facteurs indirects tels que
l'asthénie des institutions étatiques, lapauvreté et le
chômage et des facteurs directs comme la guerre civile « SriLanka
», la colonisation « Palestine », la révolution «
Syrie, Yémen».Selon Abessolo (2004), l'instabilité politique
dans la littérature économique reprend des
événements très divers tels que les assassinats
politiques, les coups d'État,les révolutions ou les
conflits.L'insécurité et les situations de conflit sont le fruit
d'une violence qui trouve sonorigine dans l'instabilité
politique.Sil'instabilité a des répercussions sur la
bonnegouvernance, le contraire est également vrai, à savoir que
l'absence de la bonne gouvernance alimente donc l'instabilité et
l'insécurité.
Pour Barro (1991) et Svensson (1998), l'instabilité et
les violencespolitiques (terrorisme) produisent une détérioration
de l'investissement et une faible croissance. Fosu (1992) prouve que la
relation entre l'instabilité politique et la croissance peut être
développée par l'accumulation de facteurs de production. En
outre, il montreque l'instabilité politique détourne les
institutions politiques d'assurer l'accumulation de capital humain, puisque
l'instabilité politique pourrait causer l'abandon des
compétences. Il montre aussi que les coupures dans le processus de
production pourraient produire directement la réduction du niveau de
PIB.
Cependant, l'impactsur les facteurs d'accumulation de la
production peut également être accompagné d'une influence
négative sur leur productivité.Cette dernière, constitue
le plus souvent un des déterminants mirés par les investisseurs,
ces derniers rassurent d'investir dans des environnementséconomiques
stables et promoteurs. L'instabilité politique est une
préoccupation des investisseurs étrangers dans les pays en
développement(Lucas1993). Cette instabilité
s'exprimegénéralement par la confiscation des biens, la
désagrégation des structures de production, le changement dans la
gestion macroéconomique et surtoutl'environnement
réglementaire.
Étant toute fois donnée les situations
d'instabilités politiques et sociales qui prônent dans les pays
d'accueils, la situation estloin d'être satisfaisante en matière
d'attraction d'IDE. Car investir dans un pays instable avec un risque
élevé n'est pas assez rassurant, d'où une forte
nécessitéd'amélioration des cadres politiques et sociaux
est nécessaire dans les pays récepteurs.
1.4 Le concept d'attractivité des
IDE
Nous ne pouvons pas parler du concept d'attractivité
des IDE sans définir au préalable les IDE. Les IDE ont
été définit par plusieurs dont la Banque de France et le
Manuel de la Balance des Paiements du FMImais la définition qui serait
la plus universelle est celle donnée par l'OCDE(1983) : «
L'investissement direct est un type d'investissement transnational
effectué par le résident d'uneéconomie («
l'investisseurdirect ») afin d'établir un intérêt
durable dans uneentreprise («l'entreprised'investissementdirect »)
qui est résidente d'une autreéconomie que celle de l'investisseur
direct. L'investisseur est motivé par lavolonté d'établir,
avec l'entreprise, une relation stratégique durable afin d'exercer une
influence significative sur sa gestion. L'existence d'un «
intérêtdurable » est établie dès lors que
l'investisseur direct détient au moins 10% desdroits de vote de
l'entreprise d'investissement direct.L'investissement directpeut
également permettre à l'investisseur d'accéder à
l'économie de résidencede l'entreprise d'investissement direct,
ce qui pourrait lui être impossible end'autres circonstances ».
Ce seuil minimal de 10 % estinternationalement retenu et
permet entre autres de distinguer lesinvestissements directs des
investissements de portefeuille. Cette définitiondésigne les
entreprises d'investissement direct comme des sociétés qui
peuventêtre des filiales, des entités associées, des
succursales ou des quasi-sociétés dans lesquelles l'investisseur
peut détenir entre 10 % et 50 % des droits de vote. Lesrelations
d'investissement direct sont définies selon le Schéma
d'identificationdes relations d'investissement direct.Il existe une distinction
entre les types d'IDE à savoir qu'il existe des IDE entrants et des IDE
sortants. Les IDE entrants reflètent lacapacité d'accueil de
l'investissement des firmes multinationales (FMN)étrangères d'un
pays hôte alors que les IDE sortants reflètent la
capacitéd'investissement de firmes multinationales du pays hôte
à l'étranger. C'est pourquoi nous utilisons les IDE entrants
comme proxi de l'attractivité des IDE.
Par Attractivité Économique, il est sous-entendu
la capacité d'un territoire oud'un État donné à
attirer une quantité importante et constante d'activités
deproductions et de capitaux extérieurs à l'économie
nationale. Mais si l'onsouhaite orienter une définition de
l'attractivité économique dans le sens strictde notre recherche
(Attractivité des IDE), elle consisterait à la capacité
d'un État à attirer le maximumd'investisseurs sur son territoire
en leur offrant un cadre légal, politique etéconomique
satisfaisant pour l'établissement de leurs projets, et que ce cadre soit
plus favorable que celui des États concurrentiels. Dans ce sens,
NARITHCHAN écrit : « Les stratégies visant à attirer
l'IDE consistent donc pardéfinition, à offrir aux investisseurs
un environnement dans lequel ils peuventmener leurs activités de
manière rentable sans courir de risques inutiles. Endehors d'un contexte
macroéconomique stablepermettant notamment l'accès au commerce
international et aux ressources suffisantes et accessibles, notammentla
présence d'une infrastructure adaptée ainsi que des ressources
humaines ; uneréglementation prévisible et non
discriminatoire, et sur un plan plus général,l'absence
d'obstacles administratifs à la conduite des activitésdoivent
êtremises en place ». L'attractivité d'une zone dépend
de sa stabilité, de safiscalité, du dynamisme de sa demande, des
caractéristiques de la main-d'oeuvre disponible, de la qualité de
ses infrastructures... On comprend que la notiond'attractivité peut
être sujette à plusieurs interprétations selon
lescaractéristiques données au terme « satisfaisant »
qui passent par un ensemble de facteurs et les attentes des investisseurs.
Annexe 2: Test VIF de
Multicolinéarité
Graphique 1 : Test de facteurs
d'inflation de la variance (FIV)
Annexe 3:Test HSIAO
d'homogénéité du panel
Graphique 2 : Test HSIAO
Annexe4: Test de
Fisher (Likelihood Ratio Test)d'effets fixes
Graphique 3 :Likelihood Ratio Test
Annexe 5: Test de
Breusch et Pagan (Langrange Multiplier test) d'effets individuels
aléatoires
Graphique 4 : Breusch et Pagan (LM
test)
Annexe 6:Test de
spécification d'Hausman
Graphique 5.1 :Modèle de
régression à effets fixes
Graphique 5.2 : Modèle de
régression à effets aléatoires
Graphique 5.3 : Test de
spécification du modèle
Annexe 7:Test
d'homoscédasticité de Wald
Graphique 6 : Wald test
Annexe8: Test
d'autocorrélation de Wooldridge
Graphique7 : Wooldridge test
Annexe 9:Estimation
de la relation entre Corruption et IDE
Fin
* 1L'Indice de Perception de
la Corruption (IPC) par Transparency International (TI) examine les perceptions
de la corruption dans le secteur public dans 180 pays et territoires et est un
indice composite qui s'appuie sur 14 enquêtes d'opinion d'experts. Il
note les pays sur une échelle de 0 à 100 (un score plus proche de
0 correspond à plus de corruption, un score plus proche de 100 à
moins de corruption).
* 2Voir l'adresse
ci-après :
https://images.transparencycdn.org/images/2019_CPI_TechnicalMethodologyNote_FR.pdf
* 3Cette méthodologie est
celle décrite sur le site de WGI à l'adresse suivante :
https://info.worldbank.org/governance/wgi/Home/Documents
* 4sikafinance.com est un
site d'information financière et économique relatif à la
Bourse dans les 8 Pays de l'UEMOA. Grâce à ses informations, les
institutions, FCP, SGI et les investisseurs sont mieux outillés pour
investir à la Bourse et prennent de meilleures décisions pour une
meilleure performance de leur portefeuille.
* 5BRICS est un acronyme
anglais pour désigner un groupe de cinq pays émergents qui se
réunissent depuis 2011 en sommets annuels : Brésil, Russie,
Inde, Chine et Afrique du Sud.
* 6L'analyse, de Ronald H.
Coase, retenue en 1937 introduit l'entreprise hiérarchique comme
alternative de coordination efficace pour économiser les coûts
engendrés par le marché (coût d'information, coût de
négociation) nommé par la suite coût de transaction. Cette
doctrine est développée depuis 1970 dans le cadre d'école
institutionnelle précisément par Williamson (Prix Nobel 2009),
qui définit la gouvernance comme étant l'ensemble des dispositifs
mis en oeuvre par l'entreprise pour achever des coordinations efficaces
c'est-à-dire faire des arrangements institutionnels : contrats de
partenariat, les associations temporaires, sous-traitance (Dignam et Lowry,
2006).
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