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Effet de la gouvernance sur l'attractivité des ide dans l'espace UEMOA


par Babylas TEKO
École Nationale d'Economie Appliquée et de Management (ENEAM) - Licence 2021
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ D'ABOMEY-CALAVI

ÉCOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT

(ENEAM)

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE

OPTION :

Economie Appliquée

FILIERE:

Planification et Gestion des Projets

37ème Promotion

EFFET DE LA GOUVERNANCE SUR L'ATTRACTIVITE DES IDE DANS L'ESPACE UEMOA

Réalisé par :

Kossi Babylas Têko

DIRECTEUR DE MEMOIRE :

Pr. Albert HONLONKOU,

MAITRE DE STAGE :

Mr. Marcel HOUNKONNOU,

Directeur de la Programmation et de la Prospective du MIC

Enseignant-chercheurà l'ENEAM

Année académique :

2018 - 2019

Avertissement

L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management (ENEAM) n'entend donneraucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

Identification du Jury

Nous certifions que le présent mémoire a été rédigé par son auteur. Il est arrivé à terme et a été soutenu devant un jury.

Cotonou le ...................

Président du Jury

Vice-président du jury

Dédicace

Je dédie ce mémoire à :

Mes parents en reconnaissance de tous les efforts, sacrifices consentis pour mon éducation.

Puisse ce travail vous rendre fiers.

Babylas Têko

Remerciements

Au terme de ce travail, nous exprimons notre gratitude à l'endroit de ceux qui ont contribué àla réalisation de ce mémoire. Nous remercions:

· Rosaline D. WOROU-HOUNDEKON, Ph. D., Professeur agrégée des sciences de gestion, Directrice de l'ENEAM ;

· Théophile K. DAGBA, Ph. D., maître de conférences, Directeuradjoint, chargé des affaires académiques de l'ENEAM ;

· Notre Directeur de mémoire Dr Albert HONLONKOU, Ph. D., Enseignant chercheur à l'ENEAM pour ses conseils et son accompagnement sans faille dans la rédaction de ce document ;

· Notre maître de stage, Mr Marcel HOUNKONNOU,Directeur de la Programmation et de la Prospective du MIC pour son soutien et son aide durant la réalisation de ce travail;

· Hamdy BONOU-GBO pour sa disponibilité et ses apports précieux à l'élaboration de ce mémoire ;

· Urriche DAHOUNTO, Chef Service Gestion du Système d'Information de la Direction de la Programmation et de la Prospective, pour ses orientations dans la réalisation de cetravail ;

· Les sieurs Jules AGOSSOUet Périclès TOSSOUpour leur aide et pour leur soutien ; et à tout le personnel de la Direction de la Programmation et de la Prospective (DPP) ;

· Daniel N. Dalohoun, Ph. D., Enseignant chercheur à ENEAM/UAC pour ces conseils ;

· Tous les cadres et fonctionnaires de l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) ;

· Tous nos camarades de la promotion au nom de la collaboration et de la fraternité qui a toujours régné en notre sein.

Nous tenons également à remercier tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce mémoire notamment les membres de jury qui ont accepté d'apprécier et d'enrichir le présent travail par leurs observations et contributions.

Sigles et abréviations

ANIF

?

Agence Nationale d'Investigation Financière

AOF

?

Attributions Organisation et Fonctionnement

APD

?

Aide Publique au Développement

APE

?

Evaluation des flux de capitaux privés étrangers

ASS

?

Afrique Subsaharienne

BCEAO

?

Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

BEAC

?

Banque des Etats de l'Afrique Centrale

BM

?

Banque Mondiale

BOAD

?

Banque Ouest Africaine de Développement

CEDEAO

?

Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CEMAC

?

Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

CNLCEI

?

Commission Nationale de Lutte Contre l'Enrichissement Illicite

CNUCED

?

Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

CM

?

Conseil des Ministres

COFEB

?

Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaires

CONAC

?

Commission Nationale Anti-corruption

CPIA

?

Country Policy and Institutional Assessment

CTLI

?

Corruption Tolerable Level of Investment

DPP

?

Direction de la Programmation et de la Prospective

EBRD

?

European Bank for Reconstruction and Development

ENEAM

?

Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management

FCP

?

Fonds Communs de Placement

FIV

?

Facteur d'Inflation de la Variance

FMI

?

Fonds Monétaire International

FMN

?

Firme Multinationale

IDE

?

Investisement Direct Etranger

INSAE

?

Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

IPC

?

Indice de Perception de la Corruption

IPPTE

?

Initiative Pays Pauvre Très Endetté ou Initiative en Faveur des Pays Pauvres Très Endettés

MAEP

?

Mécanisme Africain d'Examen par les Pairs

MCG

?

Moindre Carré Généralisé

MCO

?

Moindre Carré Ordinaire

MIC

?

Ministère de l'Industrie et du Commerce

MPBG

?

Ministère chargé de la Promotion de la Bonne Gouvernance

OCDE

?

Organisation de Coopération et de Développement Economique

OHADA

?

Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique

ONU

?

Organisation des Nations Unis

PAS

?

Plan d'Ajustement Structurel ou Politique d'Ajustement Structurel

PED

?

Pays En Développement

PI

?

Perception des chefs d'entreprises sur le climat desaffaires

PIB

?

Produit Intérieur Brut

PNUD

?

Programme des Nations Unis pour le Développement

PPLCF

?

Politique de Prévention et de Lutte contre la Corruption et la Fraude

PRC CPE

?

Programme de Renforcement des Capacités en analyse des flux deCapitaux Privés Etrangers

SGI

?

Société de Gestion et d'Intermédiation

SNBG

?

Stratégie Nationale de Bonne Gouvernance et de Lutte Contre la Corruption

SNDES

?

Stratégie Nationale de Développement Economique et Social

TI

?

Transparency International

UCM

?

Unobserved Components Model

UEMOA

?

Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

UAC

?

Université d'Abomey Calavi

WDI

?

World DevelopmentIndicators

WGI

?

Worldwide Governance Indicators

Liste des illustrations

Liste des Tableaux

Tableau 1 : Résultats des statistiques descriptives 2

Tableau 2 : Résultat du test d'homogénéité du panel 40

Tableau 3 : Tests de spécification et de présence d'effets 41

Tableau 4: Résultats du test d'homoscédasticité et d'autocorrélation 41

Tableau 5 : Résultat de l'estimation du modèle par les MCG 42

Liste des annexes

Annexe 1 : Clarification des concepts b

Annexe 2 : Test VIF deMulticolinéarité h

Annexe 3 : Test HSIAO d'homogénéité du panel i

Annexe 4 : Test de Fisher (Likelihood Ratio Test)d'effets fixes i

Annexe 5: Test de Breusch et Pagan (Langrange Multiplier test) d'effets individuels aléatoires j

Annexe 6 : Test de spécification d'Hausman j

Annexe 7 : Test d'homoscédasticité de Wald l

Annexe 8: Test d'autocorrélation de Wooldridge l

Annexe 9 : Estimation de la relation entre Corruption et IDE l

Avant-propos

L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management (ENEAM) est une entité de l'Université d'Abomey-Calavi qui se veut être un centre d'excellence. Elle offre diverses filières de formation, dont la Planification. Cette dernière se fait sur une durée de trois (3) ans au premier cycle et est sanctionnée à la fin du cycle par un Diplôme de Licence Professionnelle en Planification. L'obtention de ce diplôme passe par un stage académique obligatoire d'une durée de trois (3) mois dans une structure, afin d'associer les connaissances théoriques acquises au cours du cycle à la pratique et de se familiariser un tant soit peu à un cadre professionnel.

C'est à cet effet que le présent document a été élaboré et porte sur le thème : «Effet de la Gouvernance sur l'Attractivité des IDE dans l'espace UEMOA »

Résumé

La corruption et l'instabilité politique constituent unproblème majeur à l'attractivité des IDE dans les pays en développement.L'objectif de ce présent papier est d'analyser l'effet de la gouvernance sur l'attractivité des Investissements Directs Etrangers(IDE) au seindel'UEMOA.L'analyse part d'un modèle de panel statique sur les huit (8) pays de l'Union couvrant la période 1996aÌ2016 avec la Méthode des Moindres Carrés Généralisés (MCG).Les résultats obtenus suggèrent que la corruption et l'instabilité politique ont une relation négativeavec leflux d'IDE entrant au sein de l'Union car la corruption exerce une forme de pression sur les investisseurs étrangers; crée aux firmes multinationales des coûts de transaction par le paiement des pots-de-vin et le gaspillage des ressources qui devraient être utilisées pour produire;l'instabilité politique ne garantissant pas les principes qui doivent réguler l'activité économique (droit de propriété, droit des contrats, fiscalité), augmente le risque de perte de capital qui fait baisser le volume d'investissements entrepris et le déficit de leur rentabilisation d'où la fuite des FMN. Pour lutter contre ces phénomènes, nous suggérons de renforcer les dispositifs de lutte anticorruptionen instituant des contrôles et des sanctions efficacesen cas des pratiques corruptives ; la mise en placedes régimes transparentset le respect des droits de l'homme.

Abstract

Corruption and political instability are a major problem for the attractiveness of FDI in developing countries. The objective of this paper is to analyse the effect of governance on the attractiveness of Foreign Direct Investment (FDI) in the WAEMU. The analysis is based on a static panel model on the eight (8) countries of the Union covering the period 1996 to 2016 with the Generalised Least Squares (GLS) method. The results suggest that corruption and political instability have a negative relationship with the flow of inward FDI within the Union because corruption exerts a form of pressure on foreign investors, creates transaction costs for multinational firms through the payment of bribes and the waste of resources that should be used to produce; political instability, which does not guarantee the principles that should regulate economic activity (property rights, contract law, taxation), increases the risk of loss of capital, which reduces the volume of investments undertaken and the deficit of their profitability, hence the flight of MNFs. To combat these phenomena, we suggest strengthening anti-corruption measures by instituting effective controls and sanctions in the event of corrupt practices; the establishment of transparent regimes and the respect of human rights.

Table des matières

Dédicace ii

Remerciements iv

Sigles et abréviations v

Liste des illustrations vii

Avant-propos viii

Résumé ix

Table des matières x

Introduction 1

CHAPITRE I : CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ÉTUDE 6

1.1. Présentation du MIC et de la DPP 6

1.1.1. Présentation du Ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC) 6

Mission et attributions du MIC : 6

Organisation du MIC : 7

1.1.2. Présentation de la Direction de la Programmation et de la Prospective (DPP) 8

Mission et attributions de la DPP : 8

Organisation de la DPP : 8

1.2. La Gouvernance en Afrique 9

1.2.1. L'environnement post-colonial 9

1.2.2. Les fléaux de la corruption et de l'instabilité politique dans la gestion publique. 12

1.2.3. Efforts en matière de lutte contre ces fléaux 14

1.3. Mesure ou calcul des indicateurs de gouvernance 16

1.3.1. Indice de perception de la corruption 16

1.3.2. Les six Worldwide Governance Indicators (WGI) 18

CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE DE L'ÉTUDE 25

2.1. Problématique, objectifs et hypothèses 25

2.1.1. Problématique 25

2.1.2. Objectifs de recherche 26

2.1.3. Hypothèses de recherche 26

2.2. Revue de littérature 26

2.2.1 Revue théorique 26

2.2.2. Revue empirique 28

2.3. Méthodologie adoptée 31

2.3.1. Population d'étude et sources des données 31

2.3.2. Identification et spécification des variables 31

2.3.3. Analyse descriptive 33

2.3.4. Analyse économétrique 33

CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 39

3.1 Résultats d'analyse descriptive 39

3.2. Résultats d'analyses économétriques et estimation du modèle 40

3.2.1. Multicolinéarité 40

3.2.2. Spécification du processus générateur des données 40

3.2.3. Étude des effets individuels 41

3.2.4. Vérification des conditions de validation de l'estimateur within 41

3.2.5. Résultat de l'estimation du modèle économétrique 42

3.3. Interprétation 42

3.4. Discussions 43

3.3. Préconisations opérationnelles ou recommandations 45

Conclusion 47

Références bibliographiques 49

Annexes a

INTRODUCTION

Introduction

La croissance économique est aujourd'hui au coeur de toutes les politiques de développement. Les acteurs de la vie économique surtout ceux de l'Afrique n'ont qu'un seul souci : accroître la productivité et assurer plus loin le bien-être de la population. L'OCDE(2002) affirme que l'Investissement Direct Etranger (IDE) est supposé stimuler la croissance, par la création d'avantages comparatifs dynamiques conduisant au transfert de technologie, l'accumulation du capital humain et l'intensification du commerce international. Depuis le début des années 1980, avec l'accélération du processus de mondialisation, l'investissement direct étranger progresse à un rythme phénoménal (PERROUX, 1998). Les IDE sont la composante la plus stable de tous les flux de capitaux étrangers, car, à la différence des autres flux de capitaux privés, ils sont principalement motivés par la perspective de profits à long terme. Cette stabilité contribue significativement à la prévention des crises financières, au regard de la forte volatilité des autres types de flux d'investissement. Ainsi, lors de la crise asiatique de 1997, les flux d'IDE restaient constants, alors que les investissements de portefeuille ont chuté de 17 milliards de dollars en 1996 à 5 milliards en 1998. Les IDE représentent de ce fait un facteur important de stabilité et permettent aux États de réduire leur dépendance vis-à-vis de l'endettement extérieur, en présentant une alternative de financement(BCEAO, 2007).

La part des IDE en direction des PED est en progression régulière, passant de 15 % en 1980 à 25 % au début des années 2000. Par ailleurs, depuis 1997, les flux d'IDE ressortent plus importants que l'Aide Publique au Développement (APD). En 2000, ils étaient dix fois plus élevés que les flux d'APD (Joong-Wan Cho, 2003). Les entrées d'IDE mondiales sont élevées à 1300 milliards de dollars en 2000 (CNUCED, 2009). Cependant, ces flux ont davantage profité aux pays émergents d'Asie et d'Amérique latine qu'aux pays d'Afrique subsaharienne (ASS). Outre la faiblesse des IDE à destination de l'Afrique, ceux-ci ne profitent quasiment qu'aux pays pétroliers ou miniers (Nigeria, Guinée équatoriale) et aux économies les plus industrialisées du continent (AfriqueduSud, Tunisie). Les flux d'IDE vers l'Afrique de l'Ouest sont essentiellement tournés sur les secteurs des ressources naturelles (pétrole, fer, or, gaz, magnésium, bois).

L'évolution de la situation socio-économique de l'ensemble de la zone UEMOA depuis 1983 ne présage en rien l'amorce d'une croissance soutenue et durable. Créée en 1994, l'UEMOA vise la convergence des politiques économiques des pays membres : Bénin, BurkinaFaso, Côted'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo. Dans les pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), les flux d'IDE demeurent faibles, malgré les politiques de promotion des investissements mises en oeuvre depuis le début des années 1990. Pour preuve, l'IDE (% du PIB) de l'UEMOA passe de 1,6 en 2015 à 1,2 en 2016 (BCEAO, 2019). De 2015 à 2018, il chute au Bénin de 1,15 à 0,98 ; au Niger de 5,47 à 3,63 et au Guinée-Bissau de 1,77 à 1,40.

Les objectifs du millénaire des Nations Unies pour le développement pour l'Afrique suggèrent la nécessité d'attirer une quantité importante d'investissements directs étrangers (IDE) pour stimuler la croissance économique en investissant dans les infrastructures essentielles du développement. Toutefois, les investisseurs sont sceptiques sur la qualité des structures de gouvernance, tant au niveau des secteurs publics que privés en raison du risque associé à leurs investissements dans un environnement ou le système juridique est faible et peu fiable. En effet, l'instabilité politique (coups d'État militaire, guerres...), les insurrections et les conflits tribaux ont fait du marché africain un marché à haut risque pour les investisseurs tant étrangers que pour « les diasporas ». Les avantages de la bonne gouvernance dans l'attractivité des IDE ont été très vantés par plusieurs organisations internationales. Par contre, les problèmes de corruption et d'instabilité politique déjouent tous les efforts pour améliorer les infrastructures, attirer les investissements et élever le niveau d'éducation. Kim (2010) constate que les pays ayant un niveau élevé de corruption et un bas niveau de gouvernance et de démocratie ont des entrées d'IDE plus faibles que ceux qui ont plus de droits politiques. Par conséquent, les faibles niveaux d'IDE enregistrés dans l'UEMOA pourraient s'expliquer par la corruption et l'instabilité politique.

L'indice de perception de la corruption (IPC) révèle des niveaux élevés de corruption dans les pays de l'UEMOA. En 2014, le score de l'IPC1(*)était «19 »enGuinée-Bissau ( , « 29 » au Togo et « 32 » au Mali sur un total de 175 pays classés au plan mondial (TI, 2014). Ces faibles scores traduisent la présence de la corruption, les pays de la zone UEMOA occupant les rangs les plus avancés dans le classement mondial de l'indice de corruption de TransparencyInternational.Par ailleurs, l'instabilité politique en Côted'Ivoire (1999) a eu, en grande partie, des effets négatifs au niveau de la sous-région (surtout au BurkinaFaso, au Mali et au Niger) en affectant les échanges commerciaux, les transferts financiers ainsi que les investissements.

Au regard des impacts globalement positifs des IDE sur les performances macroéconomiques des pays d'accueil (Bolstr m, Lipsey et Zejan, 1994 ; Yabi, 2004), il devient avantageux pour les PED d'élaborer et de mettre en oeuvre des stratégies visant à accroître leur attractivité.

Ainsi, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), créée en 1975, a réalisé des progrès considérables dans la résolution de conflits dans nombreux pays (Guinée, Côted'Ivoire, Niger...) et est intervenue de manière efficace pour éviter de nouvelles tensions et crises. Des mécanismes de prévention et de gestion incluant des protocoles dans le cadre de la gouvernance et de la démocratie (Mécanisme Africain d'Examen par les Pairs- MAEP) ont été mis en place par la CEDEAO pour le règlement des conflits et la consolidation de la paix et de la sécurité dans la sous-région. Cependant, malgré sa présence et son rôle, la CEDEAO n'arrive malheureusement pas à tout régler et les conséquences économiques sont parfois considérables.

Au niveau de l'UEMOA, d'importantes réformes ont été opérées depuis le début des années 1990, en vue d'accroître l'attractivité des économies aux investissements étrangers. S'inscrivant dans la mouvance des instruments internationaux, l'UEMOA a, dans le but de prévenir les fraudes et les cas d'atteintes au devoir de probité, notamment la corruption, élaboré les directives n°04 et n°05 du Conseil des Ministres (CM) de l'UEMOA du 09 décembre 2005 portant respectivement sur les procédures de passation, d'exécution et de règlement des marchés publics et les délégations de service public, ainsi que le contrôle et la régulation desdits marchés et desdites délégations. Elle a également procédé à l'harmonisation des lois de finances et des comptabilités publiques, et adopté la Directive N°02/2000/CM/UEMOA portant adoption du Code de transparence dans la gestion des finances publiques au sein de l'UEMOA. Cette dernière se présente comme un instrument efficace de lutte contre la corruption.Dans l'espace UEMOA, presque tous les États, dont le Sénégal, ont mis en oeuvre les directives relatives à la transparence des marchés publics. Mais les risques de corruption de pratiques illicites y demeurent malgré tout, car la réglementation laisse encore en effet une marge de manoeuvre importante à l'Administration qui dispose d'un véritable pouvoir discrétionnaire dans certaines phases de la procédure.

Au regard de ces statistiques, cette stratégie de développement économique de l'Union, basée sur l'attractivité des IDE, soulève des interrogations. Il paraît donc évident d'évaluer l'impact de la gouvernance sur l'attractivité des IDE du fait du rôle important que peut jouer l'IDE dans les pays récepteurs.

Le présent travail vise à étudier l'effet de la corruption et de l'instabilité politique sur l'attractivité des IDE dans l'espace UEMOA entre 1996 et 2016. Le premier chapitre présente le cadre institutionnel de recherche ; le second chapitre expose la problématique, les objectifs, les hypothèses de recherche et se conclut sur la revue de littérature et la méthodologie de recherche. Enfin, le troisième chapitre présente les résultats d'analyses et leurs interprétations, leurs discussions avant d'aborder les préconisations opérationnelles.

Dans la suite, la présentation du lieu de déroulement du stage, un bref résumé sur la gouvernance en Afrique, et la mesure des indicateurs de gouvernance.

Chapitre 1 : Cadre institutionnel

CHAPITRE I : CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ÉTUDE

Ce chapitre présente la mission et organisation fonctionnelle du Ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC)et de sa Direction de la Programmation et de la Prospective (DPP), ensuite la Gouvernance en Afrique et enfin la mesure des indicateurs de gouvernance.

1.1. Présentation du MIC et de la DPP

1.1.1. Présentation du Ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC)

Mission et attributions du MIC :

Conformément au Décret n° 2018-071 du 12 Mars 2018, portant Attributions, Organisation et Fonctionnement, le Ministère a pour mission la conception, la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation de la politique générale de l'État en matière de promotion de l'industrie et du commerce conformément aux lois, règlements et autres instruments juridiques en vigueur en République du Bénin. À ce titre, il est chargé de :

Définir et de proposer les politiques industrielles et commerciales du Bénin en liaison avec les ministères concernés ; Contribuer à la définition et à la mise en oeuvre d'une politique nationale d'intégration régionale, en particulier dans les domaines de l'industrie et du commerce ;

Contribuer à l'amélioration continue de l'environnement réglementaire, institutionnel et économique des entreprises et de l'investissement ;

Proposer une stratégie intégrée pour la transformation industrielle et la commercialisation des produits, prenant en compte des mesures incitatives de protection sociale, accès au crédit et allègement des charges fiscales, en collaboration avec les structures et ministères concernés ;

Élaborer une stratégie d'identification des différentes catégories d'investisseurs, de pays prospecteurs et de marchés porteurs pour les produits locaux ;

Identifier les cadres d'échanges commerciaux, communautaires et internationaux pouvant être exploités et accompagner les entreprises dans la recherche de financement ou dans les négociations pour des partenariats équitables ;

Élaborer des programmes de promotion des exportations qui incluent les petits producteurs et des programmes promotionnels ciblés filières et régions ;

Définir et assurer la fonctionnalité de mécanismes de concertation efficaces, équitables et pérennes entre le secteur privé, les services publics et la société civile ;

OEuvrer à la mise en place et au respect des normes de qualité, et des normes sanitaires et environnementales régissant le commerce international ;

Collecter, analyser et diffuser des informations à caractère économique et commercial et les pratiques internationales en la matière ;

Assurer la promotion des produits béninois aussi bien au plan national qu'international ;

Assurer la représentation et la défense des intérêts de la République du Bénin au sein de divers organismes internationaux oeuvrant pour le développement des activités industrielles et commerciales.

Organisation du MIC :

Pour assurer sa mission, le Ministère est structuré en des Directions comme suit :

§ Directions centrales

l'Inspection Générale du Ministère ;

le Secrétariat Général du Ministère ;

laDirection de l'Administration et des Finances ;

laDirection de la Programmation et de la Prospective ;

laDirection de l'Informatique et du Pré-archivage. 

§ Directions techniques

une Direction Générale du Développement Industriel ;

une Direction Générale du commerce.

§ Directions Départementales

Au nombre de six (06), elles sont installées dans les chefs-lieux des anciens Départements et assurent la représentation du Ministère dans lesdits Départements.

§ Organes sous tutelle

l'Agence Nationale de la Propriété Industrielle ;

l'AgenceBéninoise de Métrologie, Normalisation et du Contrôle Qualité ;

leBureau de Restructuration et de Mise à Niveau des Entreprises ;

la Société Nationale pour la Commercialisation des Produits Pétroliers ;

le Complexe Sucrier de Savè ;

la Société des Industries Textiles du Bénin ;

la Compagnie Béninoise des textiles ;

la Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin.

1.1.2. Présentation de la Direction de la Programmation et de la Prospective (DPP)

Mission et attributions de la DPP :

Conformément à l'article n° 43 du décret portant attributions, organisation et fonctionnement (AOF) du Ministère de l'Industrie et du Commerce, la Direction de la Programmation et de la Prospective assure la gestion du processus de planification du ministère. A ce titre elle est chargée de :

Collecter, de traiter et de diffuser toutes les informations nécessaires à une réflexion prospective et stratégique dans les domaines de compétence du ministère, notamment par rapport aux attentes et besoins des usagers/clients ;

Animer les processus d'analyse, de planification, de suivi-évaluation et de capitalisation au sein du ministère ;

Élaborer, de suivre et d'évaluer en collaboration avec le Cabinet du ministre et le Secrétariat général du ministère, les plans stratégiques et opérationnels du ministère ;

Élaborer, en collaboration avec les directions techniques, les directions départementales, les collectivités locales et les organismes sous tutelle, les programmes et projets du ministère ;

Élaborer, suivre et évaluer les documents de programmation pluriannuelle de dépenses ;

Mobiliser en liaison avec les services financiers, les financements pour les programmes et projets ;

Mettre en place une base de données et un dispositif de collecte et de traitement des informations pour soutenir le processus de planification, de mise en oeuvre des actions, de suivi-évaluation et de capitalisation au sein du ministère ;

Veiller à la prise en compte de l'égalité des chances, de l'approche genre et de la promotion de l'emploi dans tous les programmes et projets du secteur ;

Veiller à la prise en compte des études d'impact environnemental et des stratégies d'adaptation au changement climatique pour tous les programmes et projets du ministère.

Organisation de la DPP :

La Direction de la Programmation et de la Prospective comprend :

unSecrétariat ;

un Service des Etudes et de la Prospective ;

un Service de Gestion du Système d'Information ;

un Service de la Coopération ;

une Cellule de Suivi/Evaluation/Capitalisation des Programmes et Projets ;

une cellule environnementale.

1.2. La Gouvernance en Afrique

1.2.1. L'environnement post-colonial

Au lendemain des indépendances, l'objectif principal pour la plupart des États anciennement colonisés était le développement. Il fallait donc pour les gouvernements naissants, adopter des politiques d'investissement et de développement durable afin de préserver un certain seuil d'équilibre économique nécessaire vers la transition de la période postcoloniale. Ce ne fut pas un processus facile, pour ces États qui pendant longtemps ont été gérés par l'empire colonialiste. La tâche fut encore rendue plus difficile, car au début des années 70, les États de l'Afrique subsaharienne ont dû fait face à une crise économique et financière sans précédent (Pidikamukawa et Tchouassi,2005). La vulnérabilité des équilibres économiques s'est fait ressentir fragilisant l'économie des pays et entraînant de gros déficits budgétaires, une dévaluation des monnaies, un taux d'inflation galopant, le surendettement des États, et par conséquent un accroissement du seuil de pauvreté déjà pas très reluisant.

La nécessité d'un assainissement des finances publiques et de l'économie intérieure des pays en question fut une évidence pour la communauté économique internationale ainsi que pour les gouvernements concernés. L'on ne pourrait songer à une ouverture vers un marché extérieur si l'on n'est pas compétitif, si l'on ne propose pas une stabilité macro-économique ou si le taux d'endettement du pays est si élevé que l'État lui-même ne dispose plus de crédibilité. Au vu de l'incapacité des États de l'Afrique Subsaharienne à faire face à la crise, ils ont dû se tourner vers les organismes internationaux d'aide au développement, et se soumettre à un ensemble d'exigences et de réformes, conditions sine qua non pour toute forme d'aide ou subvention internationale. Ces contraintes peuvent être distinguées en mesures correctrices conditionnées et des initiatives d'origine communautaires.

L'adhésion aux initiatives communautaires et régionales entraîne pour les États membres le respect des recommandations, indications et politiques économiques de l'organisation.Les directives auxquelles sont associées les normes communautaires en matière d'IDE, comme la charte CEMAC portant sur les investissements, contribuent à l'assainissement de l'environnement économique et financier des États membres, nécessaires à une politique d'ouverture aux marchés extérieurs, et qui constituent le gage d'établissement d'un climat favorable à la relance économique.

Parler de mesures correctrices mises en place dans le cadre de réformes structurelles des pays de l'UEMOA, revient à évoquer le dispositif d'assainissement du contexte macro-économique des États membres après les indépendances. Ce dispositif se résume en un ensemble de réformes mises en place par les gouvernements en collaboration avec les institutions internationales notamment celle de Bretton Woods : la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI). Il y a :

? Le plan quinquennal

Le plan quinquennal est un document de planification économique gouvernemental fixant des objectifs de production sur une période de cinq ans. Il peut être révisé en cours d'exécution en fonction des résultats. Instituée en URSS, cette forme de planification évolua vers les territoires européens, l'Asie (notamment en République populaire de Chine qui en fait encore usage), mais aussi en Afrique. De nombreux États africains et plus précisément ceux de la zone CEMAC et UEMOA ont instauré un système de planification économique au lendemain des indépendances, mais le plus flagrant à titre d'exemple fut le Cameroun. Il s'agissait de mettre en oeuvre une certaine politique interventionniste de l'État qui, non seulement définissait les objectifs à atteindre, mais aussi les moyens d'y parvenir. Par la recherche d'objectifs de production dans un domaine précis, les gouvernements visaient aussi une relance économique par la mise en valeur de secteurs favorable à l'échange et au commerce, et la recherche des sources de financement de l'économie. Ceci par une réorientation stratégique des secteurs clés de l'investissement.

? L'avènement des Politiques d'Ajustement Structurel (PAS)

Vers les années 80, l'environnement international se dégrade considérablement avec des relations économiques de plus en plus austères. Situation aggravée par une hausse du prix du pétrole, des taux d'inflations généralisées et un ralentissement de la croissance dans la majorité des pays occidentaux. Cette morosité économique internationale a eu un impact négatif sur l'économie des pays d'Afrique. La baisse des cours des produits de base, rendant incapable le financement des produits d'importation, les gros déficits budgétaires, la croissance démographique exponentielle ont entraîné un déséquilibre financier et un endettement insoutenable. C'est ainsi que la majorité des pays de la zone UEMOA se mettent sous des politiques d'ajustement structurel.

Il s'agit de vastes programmes économiques, ayantpour but d'assurer un rééquilibre durable de la balance des paiements compatible avec la reprise de la croissance. C'est « un processus institutionnel qui se traduit par l'adoption d'accords économiques et financiers par des pays en développement avec les institutions de Bretton Woods. Ces dernières cautionnent un programme de réformes en échange de concours financiers abondés pour l'essentiel par des bailleurs bilatéraux » (Serevino, 1990) et visant à retrouver les grands équilibres macro-économiques et financiers et à remettre l'économie sur un sentier durable de croissance. Les ajustements sont une réponse à la crise financière et notamment le taux élevé d'endettement connu par les pays africains. Ils conduisent à des prêts sous conditionnalités qui ont pour objet premier de boucler les finances publiques.

Les plans d'ajustement structurels n'ont malheureusement pas suffi à rétablir la stabilité économique escomptée. Tout au contraire, certains gouvernements (Gabon, Cameroun, Tchad) ont dû faire face à un aggravement des conditions de vie des populations. Peut-êtreétait-ce une étape nécessaire à un essor économique, maisil n'en demeure pas moins que les bilans des périodes sous PAS, pour la majorité des pays de la zone UEMOA restent mitigés. Des critiques sont nées du fait que ces programmes ne tenaient pas forcément compte des réalités sociales et culturelles des pays, mais aussi des mesures pas très efficaces, ils ont fini par affecter le secteur public (santé, éducation, etc.). Certains gouvernements se tournèrent alors vers des politiques plus évolutives et adaptées. L'étape suivante fut l'entrée dans l'Initiative Pays Pauvre Très Endetté (IPPTE).

? Le recourt à l'Initiative Pays Pauvre Très Endetté (IPPTE)

Encore dite «Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés », l'IPPTE était un processus destiné à alléger l'endettement extérieur excessif des pays jugés « les plus pauvres » du monde, afin de financer les secteurs sociaux et la construction des infrastructures de base. Lancée en 1996 par la Banque Mondiale et le FMI, cette mesure fut élargie en 1997 à d'autres États, et représentait une nouvelle approche de l'aide au développement après les résultats médiocres connus par les PAS. Car en fait, l'insolvabilité des États ne faisait que s'agrandir, rendant ainsi improbable une sortie de crise pour ces gouvernements déjà largement appauvris. Il faut donc ramener les dettes de ces pays à un niveau jugé « soutenable ». Cette initiative à la base prévoit l'allégement de la dette d'environ 41pays les plus endettés, dont 33 se situaient en Afrique. L'initiative comprend plusieurs dimensions : Un allégement ou une remise de dette, et une réforme de la politique structurelle et sociale mettant plus particulièrement l'accent sur les services de santé et d'éducation de base. Tous les éventuels créanciers y participent à savoir les créanciers bilatéraux et commerciauxet les créanciers multilatéraux.

Globalement, l'initiative PPTE a permis, au vu des résultats à ces États, de prétendre à un seuil de développement par l'allègement de la dette, mais aussi d'avoir accès à des financements extérieurs au vu des efforts fournis pour l'assainissement des finances publiques. Il demeure néanmoins le problème de bonne gouvernance et de gestion des fonds ainsi que la corruption dans les administrations qui représentent encore des freins à l'attractivité économique des États. Il n'en demeure pas moins qu'au-delà des initiatives individuelles des gouvernements à rendre les économies stables et attractives, l'adhésion à des initiatives communautaires et régionales d'attractivité est de plus en plus récurrente et privilégiée.

1.2.2. Les fléaux de la corruption et de l'instabilité politique dans la gestion publique.

Ø Éléments déclencheurs

Avec la crise économique qui a frappé l'Afrique et la dévaluation du FCFA (1994) qui s'en est suivi, tous les États de la zone ont dû faire face à des coupures budgétaires drastiques, dont notamment une baisse significative des salaires des agents publics de l'État. La masse salariale de la fonction publique a baissé dansl'UEMOA de 69% des recettes fiscales en 1993 à 39% en 1997 (BM, 1999). Cette diminution importante est due à trois facteurs : i) l'emploi dans le secteur public, a augmenté légèrementmoins rapidement que la population totale; ii) les recettes fiscales ont augmenté plus rapidement que le PIB; iii) le coût moyen d'un fonctionnaire a diminué par rapport au PIB par habitant. Le dernier facteur a joué le rôle le plus important et la forte perte de pouvoir d'achat des fonctionnaires a conduit à la corruption. L'une des leçons qui peuvent être tirées de l'expérience des pays CFA est que diminuer le salaire nominal des fonctionnaires peut être contre-productif. En Côte d'Ivoire et au Sénégal, la mesure a dû être annulée, peu après avoir été édictée. Le Cameroun atteignant parfois 70 % de baisse de la valeur initiale des salaires. La situation estencore pire dans des États voisins, comme le Tchad et la République centrafricaine où le salaire de base est de 25.000FCFA (38euros), le Gabon a fait des efforts en fixant le salaire minimum de base à l'équivalent de 150.000FCFA (250 euros environ) (Ndi, 2015).

Cette précarité des agents de l'État, détenteur du pouvoir discrétionnaire sur certaines dépenses publiques est une faiblesse, car elle les rend vulnérables face aux tentatives d'enrichissement illicite. S'ajoutent encore d'autres moteurs de la corruption à savoir la concentration du pouvoir et la gestion douteuse de financements internationaux par un groupuscule sans aucune transparence... De ce fait, le cadre favorable à un détournement de fond est généralement dans les budgets d'investissement que dans les budgets de fonctionnement. La corruption devient donc ainsi néfaste à la croissance. Pour preuve, les pays les plus corrompus sont généralement les plus pauvres. Transparency international définit la corruption comme : « L'abus de pouvoir reçu en délégation à des fins privées »(TI, 2002). Dans le cadre purement économique, elle peut se manifester par l'usage d'une charge publique à des fins d'enrichissement privé (familles, amis et relations peuvent être destinataires de cet enrichissement). Le Cameroun pour sa part, a été élu pays le plus corrompu au monde en 1998 et 1999 (TI, 1999). Or, la corruption réduit la compétitivité et l'efficacité de l'économie des pays en érigeant des obstacles artificiels aux investisseurs qui, ne supportant plus le coût des «pots-de-vin» et autres sortes de facturations illicites des agents de l'État, préfèrent se retourner vers des États plus transparents et crédibles.

Ø Destruction du système judiciaire

La corruption des agents de l'État augmente les coûts administratifs pour les investisseurs et dérègle le jeu de la concurrence surtout dans les domaines comme l'attribution des marchés publics. Les services publics perdent de la crédibilité et les investisseurs étrangers par crainte de se voir déposséder de leurs avoirs au cas où ils ne se soumettraient pas aux exigences financières non légales (dont malheureusement ils ne connaissent pas d'avance les limites...) préfèrent ne pas s'engager. De plus, un processus de modélisation aux standards internationaux serait ici inefficace si l'environnement des affaires est hostile à l'accueil des investisseurs étrangers. Le pire est que, le système de justice national des États membres lui-même n'est pas fiable, car les juges font parfois partie de ce corpus qui fait craindre aux investisseurs étrangers un mauvais règlement en cas de litige avec des nationaux.

Ø Le drame de l'instabilité politique

L'instabilité politique ou risque politique renvoie à l'incapacité pour le gouvernement d'un pays à maintenir une paix ou cohésion sociale, un gouvernement stable et une démocratie constante. Elle se manifeste généralementpar de troubles politiques majeurs, des guerres civiles et des révolutions. Dans la zone UEMOA, l'instabilité politique a longtemps freiné le développement de certains pays. Les dangers débutent en 2002, lorsque la Côte d'Ivoire bascule dans une guerre civile, la moitié nord du pays est alors occupée par une rébellion armée qui ne trouvera une issue qu'après une crise postélectorale de cinq mois, entre 2010 et 2011 opposant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Outre l'impact de l'effondrement de l'économie ivoirienne sur l'ensemble de la zone en matière d'indicateurs macroéconomiques, la partition du pays a durablement perturbé le commerce transfrontalier et la circulation des personnes, à rebours de la raison d'être de cette union qui aspirait à constituer un espace de libre-échange. Au Togo en 2005, les troubles qui éclatent lorsque Faure Essozimna Gnassingbé succède à son père, Gnassingbé Eyadéma, représentent un épisode difficile à gérer. Tandis qu'au Niger, un pays déjà confronté à des vagues successives de rébellions touarègues, l'instabilité politique culmine avec le coup de force constitutionnel du président Mamadou Tandja en août 2009, suivi par un coup d'État militaire six mois plus tard.

Début 2012, alors que la situation se normalise progressivement en Côte d'Ivoire, c'est au tour du Mali de s'effondrer. L'UEMOA demeure impuissante face à une offensive touarègue et jihadiste qui compromet l'intégrité territoriale du pays et menace la sous-région tout entière. Et voilà qu'un mois seulement après le coup d'État fomenté par le capitaine Amadou Haya Sanogo contre le président malien Amadou Toumani Touré, l'armée bissau-guinéenne met en oeuvre un scénario similaire, renversant le régime en place au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle d'avril 2012 et plongeant le pays dans une transition qui durera deux ans (MehdiBa, 2014).

En bref, un investisseur étranger avant de s'installer dans un pays, se rassure de la stabilité du gouvernement en place, est-il menacé ou pas. Si des contrats sont signés par un gouvernement, il faudrait se rassurer qu'en cas de changement de régime, l'État de droit régnera et les contrats ou engagements en cours du gouvernement sortant n'en pâtiront pas. De même, se rassurer si les bâtiments et infrastructures issus du processus d'investissement ne seront pas détruits pour une guerre civile imminente ou latente. Les investisseurs sont aussi des observateurs de la scène politique, car un pays stable ou un gouvernement stable rime avec des investissements pérennes sur le long terme et un retour sur investissement.

1.2.3. Efforts en matière de lutte contre ces fléaux

Malheureusement, la corruption a un coût. Elle fait fuir les capitaux étrangers vers d'autres destinations, et pour ceux qui réussissent à s'installer en dépit de tout et à investir, la majorité des bénéfices qui devraient aller dans les caisses de l'État, prennent les chemins tortueux des détourneurs de fonds public. De nombreux États de la sous-région UEMOA et d'Afrique ont lancé de vastes campagnes de lutte anti-corruption. Le Sénégal a adopté en 2011 une stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption (SNBG) et a développé une charte de transparence et d'éthique dans les marchés publics. La SNBG a été intégrée à la Stratégie nationale de développement économique et social (SNDES) pour la période 2013-2017 et est pilotée par le Ministère chargé de la promotion de la bonne gouvernance (MPBG) (ONU, 2017). Au Cameroun, une opération baptisée « épervier », lancée par le chef de l'État pour lutter contre les détournements de fonds publics a conduit à l'arrestation de plusieurs membres du gouvernement soupçonnés de détournement. Une commission nationale de lutte contre la corruption a vu le jour (CONAC). C'est aussi le cas au Gabon proche, qui a aussi mis sur pieds une commission nationale contre l'enrichissement illicite (CNLCEI) et l'agence nationale d'investigation financière (ANIF) ; le gouvernement a consacré trois milliards de francs CFA (4,5 millions d'euros) pour renforcer la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux. La BOAD a en outre adopté des principes et règles d'intervention mettant la transparence, l'éthique, la prévention et la lutte contre la corruption et la fraude au centre de ses activités. La Politique de Prévention et de Lutte contre la Corruption et la Fraude (PPLCF) s'inspire notamment des Statuts de la banque.

Pour ce qui est de l'assainissement du système judiciaire, l'indépendance de la justice est un principe sacré dans un État de droit et de démocratie. L'égalité de tous devant la justice et l'impartialité du juge sont des éléments déterminants pour l'attractivité d'un pays. En effet, une justice lente, non transparente et inadaptée est un frein à l'investissement étranger. Les États membres de L'UEMOAont pallié à ce bémol en adhérant tous au droit uniforme et harmonisé de l'Organisation pour l'harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA). Cette organisation en tant qu'organe législatif, a élaboré des instruments juridiques d'encadrement des affaires. Au travers d'actes uniformes, l'environnement économique est encadré. Partant du droit des sociétés, des sûretés au droit commercial, du recouvrement des créances, à la procédure d'arbitrage. Toutes ces étapes encadrées dans le traité OHADA font partie du processus d'investissement et la sécurité la plus absolue accordée aux investisseurs est le recours aux procédures d'arbitrage international, ce qui donne la possibilité aux investisseurs de revendiquer leurs droits devant les arbitres neutres choisis par les parties, ou devant des cours impartiales. L'Acte uniforme sur l'arbitrage en droit OHADA est dorénavant le droit commun de l'arbitrage dans tous les États membres de l'espace OHADA.

Le climat socio- politique dégradé nuit à l'image de la zone auprès des investisseurs. L'amélioration de cette image nécessite des efforts, aussi bien au niveau national qu'au niveau régional. Au niveau national, la promotion de la bonne gouvernance, la démocratie, la justice, la transparence et le respect des droits de l'homme permettront d'éviter les conflits internes. Au niveau régional, les efforts déployés par la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour maintenir la paix dans la région doivent être poursuivis. En effet, afin de se doter de moyens institutionnels pour mieux gérer les crises et les conflits, cette institution a créé en 1999, le mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité. Il s'agira de rendre opérationnels tous les organes de ce mécanisme. Mais le manque de volonté politique retarde la création de certains organes. Le rapport 2000 du Secrétaire exécutif de la CEDEAO indique que peu d'États ont ratifié le Protocole relatif au Mécanisme. Il en est de même du Moratoire sur l'importation, l'exportation et la circulation des armes de la CEDEAO. Les États tardent à le ratifier et à mettre en place les commissions nationales de lutte contre la prolifération des armes légères. La stabilité politique au niveau de la région exige l'engagement et la volonté des autorités politiques.

1.3. Mesure ou calcul des indicateurs de gouvernance

1.3.1. Indice de perception de la corruption

L'Indice de perception de la corruption (IPC)regroupe des données provenant de différentes sources qui rendent compte des perceptions par les chefs d'entreprise et les experts nationaux, du niveau de corruption présent dans le secteur public dans différents pays du monde (180 environ). Il a été établi en 1995 par Transparency international, principale organisation internationale de la société civile de lutte contre la corruption, fondée en 1993. Au cours des 20 dernières années, les sources retenues pour constituer l'indice et la méthodologie ont été ajustées et affinées. En 2012, la méthodologie a fait l'objet de profonds changements pour permettre d'effectuer des comparaisons de notes dans le temps, ce qui n'avait pas été possible avant 2012. Celle présentée ci-dessous est la note technique de méthodologie utilisée en 2019 par Transparency international2(*).

Le calcul de l'IPC suit les étapes suivantes :

1. Sélectionner les sources de données :

Chaque source de données retenue pour constituer l'IPC doit remplir les critères suivants pour être considérée comme étant une source valide :

· Quantifier les perceptions de la corruption dans le secteur public

· Reposer sur une méthodologie fiable et valide, qui note et classe plusieurs pays sur la même échelle

· Être effectuée par une institution crédible

· Prévoir une variation suffisante des notes pour faire une distinction entre les pays

· Attribuer des notes à un nombre important de pays

· La note est donnée par un expert national ou un chef d'entreprise

· L'institution répète son évaluation au moins tous les deux ans

L'IPC est calculé à l'aide de 13 sources de données différentes provenant de 12 institutions différentes qui saisissent les perceptions de la corruption relevées au cours des deux dernières années. Un certain nombre de comportements corrompus sont évalués dans le secteur public : Le détournement de fonds publics ; L'utilisation de la fonction publique à des fins privées ; Le népotisme dans la fonction publique ; La captation de l'État ; La capacité du gouvernement à faire appliquer des mécanismes d'intégrité ; La poursuite en justice efficace des fonctionnaires corrompus ; La lourdeur administrative et le fardeau bureaucratique excessif ; L'existence delois pertinentes sur la divulgation financière, la prévention des conflits d'intérêts et l'accès aux informations ; La protection juridique des lanceurs d'alerte, des journalistes et des enquêteurs).

2. Standardiser les sources de données

Chacune des sources incluses dans l'IPC est standardisée pour permettre l'agrégation dans la note de l'IPC. La standardisation convertit tous les points de données à une échelle de 0 à 100, où 0 représente le niveau le plus élevé de corruption perçue et 100 le niveau le plus bas de corruptions perçues. Même si la plupart des sources de l'IPC sous-jacentes sont également codées dans le même sens (les notes les plus basses indiquant des niveaux plus élevés de corruption perçue), les échelles utilisées pour d'autres sources vont dans le sens opposé, c'est-à-dire que les notes les plus basses indiquent des niveaux inférieurs de corruption. À des fins de comparabilité, ces sources sont inversées en multipliant chaque note par -1.

Puisque de nombreuses sources utilisées pour l'IPC n'ont pas de couverture mondiale, les valeurs manquantes de ces sources sont imputées pour l'année de référence. Ce processus est réalisé à l'aide de la commande« impute»du progiciel statistique STATA qui estime une valeur correspondant à chaque point de données manquant en utilisant uniquement les sources de données représentant au moins 50 % du nombre total de pays couverts par l'IPC au cours d'une année donnée.

Après le processus d'imputation, la moyenne et l'écart type pour chaque source de données sont calculés et utilisés comme paramètres pour standardiser les données originales en notes z. Les notes z standardisées sont calculées en soustrayant la moyenne de chaque source de chaque note de pays et en divisant par l'écart type de la source respective. Ceci a pour résultat un ensemble de données centré autour de 0 et avec un écart-type de 1. Essentiellement, les notes z sont calculées en utilisant les paramètres de moyenne et d'écart-type des sources imputées de l'année de référence. Cela garantit que les notes de l'IPC sont comparables d'année en année à compter de l'année de référence.

Les notes z sont ensuite transformées pour correspondre à l'échelle IPC de 0 à 100. Pour ce faire, on applique une formule de rééchelonnement, qui vise à définir la valeur moyenne de

l'ensemble de données standardisé à 45 et l'écart-type à 20. La formule suivante est utilisée àcette fin :

Toutes les notes rééchelonnées qui ont des valeurs inférieures à 0, sont ramenées à 0, et celles qui dépassent 100, sont plafonnées à 100.

3. Agréger les données rééchelonnées

La note IPC de chaque pays est calculée comme une moyenne simple de toutes les notes rééchelonnées disponibles pour ce pays. (Remarque : aucune des valeurs imputées n'est utilisée en tant que note pour l'IPC agrégé). Un pays ne se verra attribuer une note que s'il y a au moins trois sources de données disponibles pour calculer cette moyenne.

4. Signaler une mesure d'incertitude

L'IPC s'accompagne d'une erreur-typeetd'un intervalle de confianceassociés à la note, quisaisissent la variation des notes des sources de données disponibles pour ce pays/territoire.

1.3.2. Les six Worldwide Governance Indicators (WGI)

Les indicateurs mondiaux de gouvernance (Worldwide GovernanceIndicators (WGI)) de la Banque mondiale rendent compte de six grandes dimensions de la gouvernance pour plus de 200 pays et territoires :i)Voix et responsabilité ; ii)Stabilité politique et absence de violence ; iii)Efficacité du gouvernement ; iv)Qualité de la réglementation ; v)État de droit et vi)Contrôle de la corruption. Leii) et le vi)sont ceux utilisés dans ce travail :

*La stabilité politique et l'absence de violence/terrorismemesure les perceptions de la probabilité d'instabilité politique et/ou de violence à motivation politique, y compris le terrorisme.

*Le contrôle de la corruption saisit les perceptions de la mesure dans laquelle le pouvoir public est exercé à des fins de gain privé, y compris les formes de corruption, petites et grandes, ainsi que la `'capture'' de l'État par les élites et les intérêts privés.

Les WGI sont des indicateurs composites de gouvernance basés sur plus de 30 sources de données sous-jacentes.Ces sources de données sont redimensionnées et combinées pour créer les six indicateurs agrégés à l'aide d'une méthodologie statistique3(*) connue sous le nom de modèle àcomposantes non observées.L'une des principales caractéristiques de cette méthodologie est qu'elle génère des marges d'erreur pour chaque estimation de la gouvernance.Ces marges d'erreur doivent être prises en compte lors des comparaisons entre pays et dans le temps.

Le WGI s'appuie sur quatre différents types de sources de données :

ï Des enquêtes auprès des ménages et des entreprises, dont les enquêtes Afrobarometer, Gallup World Poll, et l'enquête Global Competitiveness Report,

ï Des fournisseurs d'informations commerciales, dont le Economist Intelligence Unit, IHS Markit, Political Risk Services,

ï Des organisations non gouvernementales, dont Global Integrity, Freedom House, Reporters WithoutBorders,

ï Des organisations du secteur public, notamment les évaluations CPIA de la Banque mondiale et des banques régionales de développement, le rapport de transition du EBRD, la base de données des profils institutionnels du ministère français des Finances.

Méthodologie d'agrégation du WGI :

Chacune des six mesures agrégées du WGI est construite en faisant la moyenne des données provenant des sources sous-jacentes qui correspondent au concept de gouvernance mesuré. Cette opération est réalisée au cours des trois étapes décrites ci-dessous.

ÉTAPE 1 : Affectation des données des sources individuelles aux six indicateurs agrégés

Les questions individuelles des sources de données sous-jacentes sont affectées à chacun des six indicateurs agrégés. Par exemple, une question d'enquête sur l'environnement réglementaire sera affectée à la Qualité de la réglementation, ou une mesure de la liberté de la presse sera affectée à Voix et responsabilité. Notez que toutes les sources de données ne couvrent pas tous les pays, et que les scores agrégés de gouvernance sont donc basés sur différents ensembles de données sous-jacentes pour différents pays.

ÉTAPE 2 : Redimensionnement préliminaire des données des sources individuelles pour qu'elles aillent de 0 à 1

Les questions des sources de données individuelles sont d'abord redimensionnées pour aller de 0 à 1, les valeurs les plus élevées correspondant à de meilleurs résultats. Si, par exemple, une question d'enquête demande des réponses sur une échelle allant d'un minimum de 1 à un maximum de 4, nous redimensionnons un score de 2comme suit : (2-min)/(max-min)=(2-1)/3 = 0,33. Lorsqu'une source de données individuelle fournit plus d'une question relative à une dimension particulière de la gouvernance, nous faisons la moyenne des scores rééchelonnés.

Bien que nominalement dans les mêmes unités0-1, les données rééchelonnées ne sont pas nécessairement comparables entre les sources. Par exemple, une source de données peut mesurer les perceptions de la corruption sur une échelle de0 à 3, tandis qu'une autre peut le faire sur une échelle de1 à 10. Ou, plus subtilement, deux sources de données peuvent toutes deux utiliser une échelle allant théoriquement de 0 à 1, mais pour l'une, dans la pratique, la plupart des scores sont regroupés entre 0,3 et 0,7 ; tandis que pour l'autre, les scores sont regroupés entre0 et 1.Si la remise à l'échelle max-min ci-dessus ne corrige pas cette source de non-comparabilité, la procédure utilisée pour construire les indicateurs agrégés le fait.Dans cette méthodologie, ces différences dans le choix explicite et implicite des unités dans les données observées de chaque source sont capturées par les différences entre les sources dans les paramètres et ci-dessous.

ÉTAPE 3 : Utilisation d'un modèle à composantes non observées pour construire une moyenne pondérée des indicateurs individuels pour chaque source.

Un outil statistique connu sous le nom de modèle à composantes non observées(UnobservedComponentsModel(UCM)enanglais) est utilisé pour rendre les données rééchelonnées de0 à 1comparables entre les sources, puis pour construire une moyenne pondérée des données de chaque source pour chaque pays. L'UCM part du principe que les données observées de chaque source sont une fonction linéaire du niveau de gouvernance non observé, plus un terme d'erreur. Cette fonction linéaire est différente pour les différentes sources de données, et corrige ainsi la non-comparabilité des unités des données redimensionnées notée ci-dessus. Les estimations de la gouvernance qui en résultent sont une moyenne pondérée des données de chaque source, les pondérations reflétant le modèle de corrélation entre les sources de données.

Pour chacune des six composantes de la gouvernance, on suppose qu'on peut écrire le score observé du paysjsur l'indicateurk, ,comme une fonction linéaire de la gouvernance non observée dans le paysj, ,et un terme de perturbation, comme suit :

(1) + ( + )

et sont des paramètres qui mettent en correspondance la gouvernance non observée dans le paysj, , avec les données observées de la sourcek, . Nous pouvons alors utiliser les estimations de ces paramètres pour rééchelonner les données de chaque source en unités communes. Comme choix inoffensif d'unités, nous supposons que est une variable aléatoire normalement distribuée avec une moyenne0 et de variance1.Nous supposons que le terme d'erreur est également normalement distribué, avec une moyenne nulle et une variance qui est la même dans tous les pays, mais diffère selon les indicateurs, c'est-à-dire : . Nous supposons également que les erreurs sont indépendantes entre les sources, c'est-à-dire que ] 0pour la sourcemdifférente de la sourcek. Cette hypothèse d'identification affirme que la seule raison pour laquelle deux sources peuvent être corrélées chacune avecl'autre est qu'elles mesurent toutes deux la même dimension sous-jacente non observée de la gouvernance.

Le terme d'erreur capture deux sources d'incertitude dans la relation entre la vraie gouvernance et les indicateurs observés. Premièrement, l'aspect particulier de la gouvernance couvert par l'indicateurkpourrait être imparfaitement mesuré dans chaque pays, reflétant soit des erreurs de perception de la part des experts (dans le cas de sondages d'experts), soit une variation d'échantillonnage (dans le cas d'enquêtes auprès de citoyens ou d'entrepreneurs). Deuxièmement, la relation entre le concept particulier mesuré par l'indicateurket l'aspect plus large correspondant de la gouvernance peut être imparfaite.Par exemple, même si l'aspect particulier de la corruption couvert par un certain indicateurk,(tel que la prévalence des "pratiques irrégulières") est parfaitement mesuré, il peut néanmoins être un indicateur bruyant de la corruption s'il existe des différences entre les pays dans ce que l'on considère comme des "pratiques irrégulières".Ces deux sources d'incertitude sont reflétées dans la variance spécifique à l'indicateur du terme d'erreur, .Plus cette variance est faible, plus un signal précis de gouvernance est fourni par la source de données correspondante.

Compte tenu des estimations des paramètres du modèle, , et , on peut maintenant construire des estimations de la gouvernance inobservée , étant donné les données observées pour chaque pays. En particulier, le modèle des composantes inobservées nous permet de résumer nos connaissances sur la gouvernance inobservée dans le paysjen utilisant la distribution de conditionnelle aux données observées . Cette distribution est également normale, avec la moyenne suivante :

(2) ,..., ]

On utilise cette moyenne conditionnelle comme l'estimation de la gouvernance. Il s'agit simplement d'une moyenne pondérée des scores rééchelonnés pour chaque pays, Cette remise à l'échelle place les données observées de chaque source dans les unités communes choisies pour la gouvernance non observée. Les poids attribués à chaque sourceksont donnés par ,et sont d'autant plus grandes que la variance du terme d'erreur de la source est faible. En d'autres termes, les sources qui fournissent un signal de gouvernance plus informatif reçoivent un poids plus élevé. Bien que cette pondération améliore la précision statistique des indicateurs agrégés, elle n'affecte généralement pas beaucoup le classement des pays sur les indicateurs agrégés.

Une observation cruciale cependant est qu'il existe une incertitude inévitable autour de cette estimation de la gouvernance. Cette incertitude est capturée par l'écart-type de la distribution de la gouvernance conditionnelle aux données observées :

(3) ,..., ]

Cet écart-type est d'autant plus faible que le nombre de sources de données k disponibles pour un pays est élevé, et que les sources de données individuelles sont précises, c'est-à-dire est petit. Nous appelons ce nombre comme "l'erreur standard" de notre estimation de la gouvernance pour chaque pays. Ces erreurs standard sont essentielles à l'interprétation correcte de nos estimations de la gouvernance, car elles capturent l'incertitude inhérente à la mesure de la gouvernance. Par exemple, lorsque nous comparons les estimations de la gouvernance pour deux pays ou pour un seul pays, nous indiquons toujours l'intervalle de confiance à90 %associé aux deux estimations de la gouvernance, c'est-à-dire l'estimation de la gouvernance+/- 1,64fois son écart-type. Cette fourchette, que nous appelons "marge d'erreur" pour le score de gouvernance, a l'interprétation suivante : sur la base des données observées, nous pouvons être sûrs à90 %que le véritable niveau de gouvernance, mais non observé, des pays se situe dans cette fourchette.

Les mesures composites de la gouvernance générées par l'UCM sont exprimées en unités d'une distribution normale standard, avec une moyenne de0,un écart-type de1, et allant d'environ-2,5 à +2,5 ; les valeurs les plus élevées correspondant à une meilleure gouvernance. Les données sont également présentées en termes de rang centile, allant de0 (rang le plus bas) à 100 (rang le plus élevé).

Dans la suite, le cadre théorique de la recherche composé d'éléments d'un protocole de recherche et la revue de littérature.

Chapitre 2 : Cadre théorique

CHAPITRE II :CADRE THÉORIQUE DE L'ÉTUDE

Le présent chapitre aborde la problématique, les objectifs et hypothèses, ainsi que la revue de littérature et la méthodologie adoptée.

2.1. Problématique, objectifs et hypothèses

Cette section présente la problématique, les objectifs et les hypothèses.

2.1.1. Problématique

Pour relancer l'économie, les gouvernants usent essentiellement des politiques basées sur la consommation et l'investissement. Le recours aux investissements directs étrangers est une option pour combler le vide causé par le manque de ressources internes consistantes pour le financement du développement économique des pays hôtes.

Le stock mondial d'IDE a atteint un record historique de 37000 milliards de dollars à la fin de 2019 (CNUCED, 2020).Dans l'UEMOA, les flux d'IDE reçus des Firmes Multinationales (FMN), essentiellement orientés vers un nombre réduit de secteurs, ne sont pas à la hauteur des attentes de l'union. Rapportés au PIB, ces flux qui étaient de 2,0 % en 2014 sont passés en 2015 à 1,9 % et en 2016 à 1,5 % (BCEAO, 2018). Cette chute progressive des flux d'IDE retient l'attention des acteurs de la vie politique.

L'Indice de Perception de la Corruption (IPC) examine les perceptions de la corruption dans le secteur public. L'IPC du Bénin est passé de 37 en 2015 à 36 en 2016 (TI, 2020). Cette baisse du score de l'IPC traduit une augmentation de la corruption au Bénin durant la période 2015 - 2016. Il s'en suit également une diminution de l'IDE(% du PIB) sur la même période qui est passée de 1,15 à 1,11 (WDI, 2020).L'évolution des IDE dans l'espace UEMOA ne laisse pas transparaître une augmentation continue qui dénoterait de l'attractivité potentielle de la zone UEMOA pour les investisseurs étrangers. Les fluctuations pourraient être dues à la qualité de la gouvernance plus précisément la corruption et l'instabilité politique.

Ainsi, dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme de renforcement des capacités en analyse des flux de capitaux privés étrangers (PRC CPE), des enquêtes ont été menées dans les pays de l'Union en 2008 et 2009, sur l'évaluation des flux de capitaux privés étrangers (APE) et la perception des chefs d'entreprises sur le climat des affaires (PI). La synthèse des résultats de ces enquêtes a été présentée au cours d'un atelier organisé par le COFEB (Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaires), le 26 juillet 2011 à Dakar. L'analyse des résultats sur la perception des chefs d'entreprises sur le climat des affaires (PI) a permis d'identifier plusieurs facteurs économiques, sociaux et politiques qui influent sur la décision initiale d'investir des entreprises et la rentabilité de leurs capitaux dans les pays de l'Union. Parmi les principaux facteurs mis en cause, figure l'instabilité et le risque politique, les pesanteurs bureaucratiques, le manque de transparence et les pratiques de corruption sources de crises dans plusieurs pays de l'Union.

Pour mieux comprendre sur les raisons de la baisse des entrées d'IDE, on se pose alors la question de savoir : Quel est l'Effet de la Gouvernance sur l'Attractivité des IDE dans l'espace UEMOA ?

Il revient de voir l'influence de la corruption et de l'instabilité politique sur le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA. L'enjeu pour les décideurs politiques des pays de l'UEMOA est d'identifier et de proposer des mesures de politiques économiques qui favoriseraient l'accroissement, la diversification et l'efficacité des IDE dans l'économie sous-régionale.

2.1.2. Objectifs de recherche

L'objectif général de notre recherche est de déterminerl'effet de la gouvernance sur le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.

Pour atteindre l'objectif général, nous nous sommes fixé deux objectifs spécifiques.Il s'agit de :

-Mesurer l'effet de la corruption sur le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.

-Vérifier l'effet del'instabilité politique sur le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.

2.1.3. Hypothèses de recherche

Sur la base des objectifs spécifiques ci-dessus mentionnés et à partir des recherches documentaires, les deux (02) hypothèses de recherche qui feront l'objet de vérification sont les suivantes :

-La corruption a un effet négatif sur le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.

-L'instabilité politiquea un effet négatif sur le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.

2.2. Revue de littérature

Cette section présente la revue théorique et la revue empirique.

2.2.1 Revuethéorique

À l'image de toutes les sciences humaines, le néo-institutionnalisme se nourrit et se bonifie par la controverse. De ce point de vue, il n'y a pas d'unanimité quant au mode d'encadrement et de régulation des comportements et surtout à la fixation des règles. Face à la question de la gouvernance dans le contexte de l'attractivité des IDE, deux courants de pensée ont vu le jour : la thèse orthodoxe et la thèse hétérodoxe.

· La thèse orthodoxe : la corruption comme''grabbing hand''

Les penseurs de la thèse orthodoxe soutiennent que la corruption agit comme un «grabbing hand » sur les IDE entrants. En d'autres termes, elle décourage les entrées d'IDE dans les PED. Les économistes s'y prennent de diverses manières pour élucider cette affirmation.

Egger et Winner (2005) avancent que la corruption exerce une forme de pression sur les investisseurs étrangers; ce qui affecte négativement leur incitation d'investir.Selon Smarzynska et Wei (2000), la corruption réduit l'efficacité du gouvernement et des entreprises, car les personnes sont embauchées à travers le patronage plutôt que le mérite, en plus, elle représente un facteur d'instabilité dans le processus politique, donc les investisseurs peuvent rencontrer des difficultés à faire de manière efficace des projets dans des pays dont la corruption est élevée.

La corruption aboutit à des résultats économiques inefficaces.Elle a des incidences néfastes sur l'investissement étranger à long terme, qui défavorisent le climat des affaires par l'effet de l'externalité négativeet créent l'incertitude. En effet, en présence de la corruption, les droits de propriété ne seront pas protégés, la crédibilité de la gouvernance sera dégradée, ce qui conduit à la réduction des IDE car les investisseurs préfèrent généralement la stabilité politique et la crédibilité dans le pays d'accueil.

Rose-Ackermann (1999) a affirmé que la corruption affecte la productivité des biens publics telle que l'infrastructure; ce qui diminue l'attractivité des pays aux IDE et réduit les profits des firmes multinationales. Il est clair que l'un des points essentiels de l'installationdesinvestisseursétrangersdans un pays hôte est la qualité desinfrastructures.

En outre, selon Egger et Winner (2005), la corruption accorde aux firmes multinationales des coûts de transaction par le paiement des pots-de-vin et le gaspillage des ressources.Ce qui a pour conséquences: soit le manque d'efficience des entreprises étrangères; soit la perte de leur compétitivité sur le plan international. Cet effet souligne, le recul d'investir dans les pays où règne la corruption.CependantWei (1997b) ajoute : la corruption agit comme une taxe arbitraire. Elle peut imposer des impôts régressifs qui pèsent lourdement sur les activités de commerce, cela conduit à la fuite des investisseurs vers d'autres pays.

Enfin, la nature aléatoire de la corruption crée des charges supplémentaires à ceux pour qui les pots-de-vin devraient êtreajoutés aux coûts denégociation et de paiement. De plus, les obligations obtenues par lepaiement des pots-de-vin pourraient être violées si la corruptionestdécentralisée.

· La thèse hétérodoxe : la corruption comme ''helping hand''

Les auteurs de la thèse hétérodoxe quant à eux, considèrent la corruption comme un «helping hand » et prônent l'idée que la corruption favorise l'IDE.

Cette relation ne s'explique que par les fortes pesanteurs administratives des pays hôtes ou pays d'accueil des IDE. Sachant que la corruption peut avoir une certaine utilité au sein d'un organisme administratif, dès lors que celui-ci a des règles bureaucratiques contraignantes, les investisseurs étrangers peuvent profiter des procédés informels utilisés par les employés pour contourner les règlementations.

En présence des restrictions administratives et réglementaires, les firmes multinationales acceptent de payer des pots-de-vin afin d'accélérer le processus bureaucratique et d'obtenir des permissions légales pour lancer leurs projets en peu de temps, d'où l'application de ''speed money''. Comme l'a montré Bardhan (1997), les pots-de-vin génèrent un gain de temps d'attente puisqu'ils jouent le rôle d'un accélérateur au sein de l'Administration. Aussi, la corruption détourne les rigidités imposées par le gouvernement qui empêchent l'investissement et gênent les autres décisions économiques favorables à la croissance. Ainsi, la corruption ''lubrifie le mécanisme'' ou ''graisse les rouages'' (Kaufmann,1997b). Par conséquent, la corruption pourrait être bénéfique en présence de lenteurs bureaucratiques.

2.2.2. Revue empirique

Il s'agit ici de l'inventaire des travaux antérieurs reliant la corruption et l'instabilité politique aux IDE.

· Sur la thèse orthodoxe 

« La corruption est un symptôme de dysfonctionnement de la relation entre l'État et la population » (Amundsen, 1999).

La question des interrelations pouvant exister entre les investissements directs étrangers et la corruption a été abordée parLarrain et Tavares (2004)et par Habib et Zurawicki (2002) à partir de 89 pays développés et en développement en coupe transversale. Ces auteurs montrent que la corruption a un impact négatif sur la coopération, quel que soit le sens des investissements: que ce soit le pays donateur ou le paysbénéficiaire. Ils soulignenttous que la corruption est la base de l'inefficience desinvestissements. Dansune étude mettant en exergue les effets pervers de la corruption,Fedeli etForte (2003) expliquent qu'enabsence de corruption, les performances d'unrégime centralisé et d'un régime décentralisé sont identiques quant au cofinancementdeprojets privés. Cependant, en menant la réflexion à partird'une analyse de concurrencemonopolistique à la Chamberlain par l'introductionde la corruption dans le modèle, lerégime centralisé affiche le plusimportant dysfonctionnement, car il réunit les conditionsfavorables pourune corruption généralisée. Les travaux de Sakar et Aynul (2001)s'inscriventdans la même logique. Ils estiment que la corruption est à l'origine des coûtsde transaction supplémentaires. À ce titre, elle réduit à la fois le volume desinvestissements et leur efficience et au-delà porte atteinte à la croissance économique.Ils restent convaincus que moins de corruption a pour corollaire des gains additionnels.

Anupam et Srinivasan (2002) ont analysé les expériences de quelques pays de l'Afrique subsaharienne qui ont réussi à attirer des IDE. Ils ont trouvé qu'un environnement institutionnel transparent est très important dans la décision de délocalisation. Ils ont trouvé, par exemple, qu'en Botswana, le niveau de la corruption est important pour l'IDE. Parmi les plus importants déterminants de l'IDE, on trouve dans la troisième position « une bonne gouvernance et des niveaux faibles de corruption ».

Mauro (1995) a étudié à travers une étude en données de panel portant 18 pays africains durant la période 1960-1985 l'impact de la corruption sur l'investissement, la croissance économique et les dépenses publiques. L'auteur a conclu que la corruption provoque un décroissement de l'investissement et de la croissance économique, il remarque qu'une déviation de 2,38 points vers l'amélioration de l'indice du contrôle de corruption a provoqué une augmentation de l'investissement de 5 points de pourcentage et fait accroître le taux de croissance économique par 0,5 point de pourcentage.

En outre, de nombreux auteurs à l'image de Celentani et Ganuza (2002), Ali et Isse(2003) ou encore LaFree et Morris (2004) se sont intéressés aux interrelations pouvantexister entre la corruption et les investissements privés; d'autres ont mis en exergue les effetsnéfastes de la corruption sur les investissements publics (Ades et Tella, 1999). Nous savonsde Tanzi et Davoodi (1997) qu'il existe une très forte corrélation entre la corruption etl'inefficience des investissements publics dans la plupart des pays industrialisés et émergents.Aussi, Wei (1997) à travers des données en coupe transversale d'IDE bilatéraux, a montré que l'accroissement du niveau de la corruption dans le pays hôte affecte négativement l'entrée des flux d'IDE. L'auteur a conclu qu'à long terme, la corruption réduit les flux d'IDE entrants validant ainsi l'hypothèse du « Grapping hand ».

· Sur la thèse hétérodoxe 

Contrairement aux études précédentes, Eger et Winner (2005) à leur tour, constatent un effet positif de la corruption sur l'IDE à partir d'une étude de 73 pays développés et moins développés pendant la période 1995-1999 recevant 90 % des flux d'IDE mondiaux. Ces auteurs utilisent un modèle de régression multiple et arrivent à la conclusion selon laquelle, à court terme, la corruption a un impact positif sur l'entrée des flux d'IDE. Cette relation positive entre IDE et corruption montre que les fonctionnaires du gouvernement utilisent les contrôles administratifs afin de tirer parti des profits des IDE.

L'étude d'Alam et al (2005) effectuée au Bangladesh, contrairement à ce que prédit la théorie, constate que la lutte contre la corruption dans ce pays n'a pas attiré les IDE. Ceci montre implicitement que la corruption n'explique pas toujours le choix de localisation des IDE, et qu'en réalité l'attractivité des IDE dans les PED dépend aussi d'autres facteurs susceptibles de permettre à ces investisseurs étrangers de maximiser leurs bénéfices, à savoir la présence d'un marché important, d'une main-d'oeuvre qualifiée et moins chère, l'ouverture commerciale, la croissance économique, la stabilité politique et économique et une bonne dotation de matières premières.Ainsi, selon Rodrik et al (2004), la croissance desrevenus dans une économie est liée à la manière dont le gouvernement réussit à établir un État de droit, à diminuer la corruption, à instaurer un environnement stable. Chan et Gemayel (2004) quant à eux, ont montré dans leur étude que le risque et l'instabilité politique d'un pays restent les premiers déterminants de la faiblesse des IDE. C'est pour cette raison que les gouvernements des pays en développement, pour encourager les investisseurs étrangers, sont obligés de mettre en place de bonnes politiques macroéconomiques et surtout améliorer leur système de gouvernance.

Abotsi (2016) de son côté met en exergue le niveau de la qualité institutionnelle comme déterminant fondamental de l'attractivité des IDE. À partir d'un modèle théorique, il montre que dans un pays ayant un niveau élevé de qualité institutionnelle, la corruption impacte positivement sur le flux entrant des IDE alors que le contraire est observé dans un contexte de faible niveau de qualité institutionnelle. De ce fait, il identifie un seuil tolérable de corruption susceptible d'attirer les investisseurs étrangers dans un pays à niveau élevé de qualité institutionnelle appelé « Corruption TolerableLevel of Investment (CTLI) ».

Ravi (2015) quant à lui, a fait une étude comparative de l'effet de la corruption sur leflux entrant des IDE en Chine et en Inde. Les résultats de cette étude ont montré que lacorruption exerçait un effet positif sur le flux entrant des IDE en Chine, et un effetcontraire dans le cas de l'Inde. Poussant l'analyse plus loin, il a découvert un facteurdéterminant le comportement des IDE vis-à-vis de la corruption. Ce facteur est le niveaud'arbitraire existant dans chacun des pays. En effet, en Chine la corruption n'est pasassociée à l'arbitraire, alors qu'ellel'est en Indeoù les investisseurs n'ont aucune garantied'obtenir ce qu'ils recherchent même après avoir payé des pots-de-vin. Ainsi affirme-t-il, c'est la nature de la corruption et non son importance ou son niveau qui influence le flux entrant des IDE dans un pays.

La conclusion que l'on peut tirer de la lecture de la littérature empirique sur l'attractivité des IDEest donc un manque de robustesse des résultats empiriques. Face à ce constat, il est nécessaire d'approfondir les analyses en variant les composantes des études ; par exemple en intégrant différents facteurs pouvant influencer l'attractivité des IDE(facteurs géographiques, l'ouverture économique...), et en modifiant l'échantillon de pays. Ainsi la lutte contre la corruption doit prendre en comptecertaines disponibilités économiques, institutionnelles, infrastructurelles et politiques.

2.3. Méthodologie adoptée

2.3.1. Population d'étude et sources des données

La présente recherche est effectuée sur les huit pays membres de l'UEMOA : Bénin, BurkinaFaso, Côted'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo. Les données relatives aux différentes variables, leur nature et leurs composantes sont issues d'une base de données de `'opendataforafrica'' et la Banque mondiale(WDI et WGI)de 2020. La période du travail de 1996 à 2016 aurait pu être rallongée. Cependant, la contrainte de disponibilité des données par pays et par variable nous impose de rester sur la période de 1996 à 2016 afin de disposer de données complètes sur toutes les variables. Du fait de la nature des informations étudiées qui sont non seulement de dimension temporelle, mais aussi de dimension spatiale, nous avons utilisé les données de panel.

2.3.2. Identification et spécification des variables

· Spécification de la variable dépendante

Le flux d'IDE entrant (IDE) :Il représente les rentrées nettes d'investissement pour acquérir une participation durable (10 % ou plus des actions avec droit de vote) dans une entreprise opérant au sein d'une économie autre que celle de l'investisseur. C'est la somme des fonds propres, des bénéfices réinvestis, des autres capitaux à long terme et des capitaux à court terme comptabilisés dans la balance des paiements. Cette série montre les flux entrants nets (flux nets d'investissement moins les désinvestissements) des investisseurs étrangers dans l'économie déclarante(% duPIB).

· Spécification des variables indépendantes

Les variables explicatives supposées être déterminantes dans le comportement desIDEsont :le CC, le OUV, le INF et la SP.

* Contrôle de corruption (CC) : la corruption est évaluée à partir d'un indicateur qui apprécie l'effort des États en matière de lutte contre la corruption, c'est-à-dire le contrôle de la corruption. La construction de cet indicateur est faite par l'Institut de la BanqueMondiale en charge des questions de gouvernance dans le monde. Sur la base desavis des experts, il est attribué à chaque pays un score variant entre -2,5 et +2,5.Le pays qui enregistre un score de-2,5 est considéré comme celui dont l'effort enmatière de lutte contre la corruption est inexistant, et celui dont le score est +2,5signifie absence de corruption. La plupart des travaux théoriques et empiriquesmontrent que le contrôle de la corruption affecte positivement l'attractivité desIDE(la corruption quant à elle affecte négativement l'attractivité des IDE). Lesigne attendu du coefficient de la variable contrôle de la corruption est négatif.

* Le taux d'ouverture commerciale (OUV) : cette variable représente le taux d'ouverture de l'économie. Le taux de l'ouverture est calculé comme suit: [(X+M) /2]*PIB ; Avec X: les exportations des biens et services,M: les importations des biens et services et PIB le Produit Intérieur Bruit.Plus un pays est ouvert au commerce, plus il attire les IDE. Nous attendons un signe positif pour lecoefficient de cette variable.

* Le taux d'inflation (INF) :le taux d'inflation est généralement perçu comme un indicateur d'instabilité macroéconomique. Les investisseurs préfèrent investirdans un pays stable. Le signe négatif est donc attendu pour le coefficient de lavariable INF.

* La stabilité politique(SP) : est un indicateur qui permet de percevoir la probabilité selon laquelle le gouvernement pourrait être déstabilisé, renversé soit par des moyens inconstitutionnels, soit par la violence (violence politique ou terrorisme). La construction de cet indicateur est faite par l'institut de la Banque Mondiale en charge des questions de gouvernance dans le monde. Sur la base des avis desexperts, il est attribué à chaque pays un score entre -2,5et +2,5. Le pays quienregistre un score de -2,5 est considéré comme le plus instable et le plusviolentet celui dont le score est de +2,5 est le plus stable et sans violence de tout genre. Le choix de cette variable est justifié par le fait que la plupart des pays de l'UEMOAont traversé dans leur histoire une période d'instabilité politique. Leretour à la stabilité de certains pays comme le Tchad, la RCA et le Congo apermis à ces derniers d'attirer les investisseurs étrangers. Le signe attendu du coefficient decette variable est négatif.

2.3.3. Analyse descriptive

Nous avons effectué une analyse descriptive des variables avec StataIC 15. Cette analyse porte sur la moyenne, l'écart-type, le minimum et le maximum de nos variables de recherche.

2.3.4. Analyse économétrique

o Spécification du modèle de régression

Lorsqu'une étude porte sur un ensemble de plusieurs pays ou régions, il devient peu commode d'utiliser un modèle de régression linéaire multiple sur des séries temporelles. D'où le recours à un modèle de panel.

Le modèlede panel part d'une fonction de production Cobb-Douglas et s'écrit comme suit : ; Avec = le flux d'IDE entrant observé dans l'espace UEMOA ;t= représente le temps (1996-2016) ;i= représente les pays (Bénin, BurkinaFaso, Côted'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) ; = vecteur des variables exogènes (Contrôle de la corruption,taux d'ouverture commerciale, taux d'inflation et stabilité politique) ; = représente le terme d'erreur et = paramètres du modèle(Greene, 2003a).

En insérant les variables de notre recherche, on a :

Les facteurs, contrôle de la corruption, taux d'ouverture commerciale, taux d'inflation et stabilité politiquepeuvent varier entre les pays et les années considérées.

En cas d'homogénéité totale, l'équation devient :

Mais en présence d'hétérogénéité partielle, seule on obtient un modèle avec des effets individuels :

Après estimation des paramètres du modèle, le coefficient d'une variable explicative précédé du signe (+) indique une relation positive entre cette variableexplicativeet la variable expliquée alors que le signe (-) indique une relation négative entre la variableexplicative et la variable expliquée. Ce qui permet de prendre une position par rapport aux hypothèses de recherche à savoir de les confirmer ou de les infirmer.

o Technique d'estimation

1- Test de multicolinéarité : le test variance inflation factor(VIF)

Dans une régression, la multicolinéarité est un problème qui survient lorsque certaines variables de prévision du modèle mesurent le même phénomène. Une multicolinéarité prononcée s'avère problématique, car elle peut augmenter la variance des coefficients de régression et les rendre instables et difficiles à interpréter. Les conséquences de coefficients instables peuvent être les suivantes : i) les coefficients peuvent sembler non significatifs, même lorsqu'une relation significative existe entre le prédicteur et la réponse ; ii)les coefficients de prédicteurs fortement corrélés varieront considérablement d'un échantillon à un autre ; iii) lorsque des termes d'un modèle sont fortement corrélés, la suppression de l'un de ces termes aura une incidence considérable sur les coefficients estimés des autres. Les coefficients des termes fortement corrélés peuvent même présenter le mauvais signe.

La matrice de corrélation construit une idée claire sur le degré d'association entre les variables de recherche. Cette matrice permet de savoir s'il existe une corrélation forte, due à l'existence des variables liées linéairement, à travers les coefficients de corrélation élevés.L'étude des matrices de corrélations ne permet pas certainement de détecter tous les problèmes de multicolinéarité (Hamilton,2004). L'approche la plus classique consiste à examiner les facteurs d'inflation de la variance (FIV) ou variance inflation factor(VIF) en anglais. Les FIV estiment de combien la variance d'un coefficient est augmentée en raison d'une relation linéaire avec d'autres prédicteurs.Au-delà de2,5 on peut considérer qu'il y a multicolinéarité(Paul D.Allison).

2- Test d'homogénéité du panel : HSIAO

Dans les études de données de panel, il apparait nécessaire de s'assurer de la spécification homogène ou hétérogène du processus générateur des données(Doucouré, 2008). Cela revient à tester l'égalité des coefficients et des constantes du modèle étudié dans la dimension individuelleafin de déterminer la structure du panel. Le test de spécification permet de déterminer si lemodèle théorique est parfaitement identique pour tous les pays ou s'il existe des spécificités propres à chaque pays. Hsiao (1986) propose une procédure séquentielle de tests permettant de définir le cas dans lequel nous nous situons.Ainsi, les tests de spécification sont faitséquation par équation afin de retenir la méthode d'estimation la plus appropriée pour l'ensemble du modèle.

Trois cas de figure peuvent se présenter : i-)Homogénéité totale ( ) ;ii-)Hétérogénéité partielle (  ; iii-)Hétérogénéité totale ( ). Dans ce dernier cas, on rejette la structure du panel.

3- Tests de spécification des effets individuels

En cas d'hétérogénéité partielle, pour tirer parti de la double dimension, spatiale et temporelle, différents schémas de variation des paramètres sont disponibles : les modèles à effets fixes et les modèles à aléatoires.

* Le test de Fisher (Likelihood Ratio Test)nous permet d'affirmer la présence ou non d'effets fixes. Les hypothèses émises lors de ce test sont les suivantes :

H0 : Absence d'effets fixes

H1 : Présence d'effets fixes

Règle de décision :

Il y a présence effective d'effets fixes lorsque la probabilité associée à ce test est inférieure au seuil conventionnel de 5 % (P ?0,05).

* Le test de Breusch et Pagan(Langrange Multiplier test)est un test d'effets individuels aléatoires effectué pourdétecter la présence ou non d'effets aléatoires dans le modèle. Les hypothèses émises lors de ce test sont les suivantes :

H0 : Absence d'effets aléatoires

H1 : Présence d'effets aléatoires

Règle de décision :

Il y a présence effective d'effets aléatoires lorsque la probabilité associée à ce test est inférieure au seuil conventionnel de 5 % (P ? 0,05).

* Le test de spécification d'Hausman (1978) est un test général qui s'applique à de nombreux problèmes en économétrie. Dans ce travail, il sert à discriminer les effets fixes et aléatoires. Nous utilisons ce testpour valider définitivement le choix du modèle.

Hypothèsenulle : Le modèle est un modèle à effets aléatoires ;

Hypothèsealternative : Le modèle est un modèle àeffets fixes.

Règle de décision

L'on accepte l'hypothèse nulle de présence d'effets aléatoires si P >0,05.

4- Test de Wald et de Wooldridge

On doit vérifier si lavariance des erreurs est la même pour tous lesindividus : = .Pour la corrélation, on doit vérifier queles erreurs ne sont pas autocorrélées, et ce, pour chaque individu.

Les tests de Wald et Wooldridge utilisent le premier décalage des résidus de régression pour tester respectivement la présence d'hétéroscédasticité et d'autocorrélation.

* Le test de Waldse formalise commesuit :Hypothèsenulle : Homoscédasticité ;Hypothèsealternative : Hétéroscédasticité.

Règle de décision

Si la p-value du test est supérieur à 5 % (P >0,05) nous concluons que les erreurs sont homoscédastiques. Mais lorsqu'onacceptel'hypothèsealternative(P ? 0,05),il y ahétéroscédasticité, la variance des termes d'erreur de régression n'est pas constante dans le temps.

* Le testde Wooldridged'autocorrélation de premier ordrese formalise comme suit :Hypothèsenulle : Absence d'autocorrélation ;Hypothèsealternative : Présence d'autocorrélation.

Règle de décision

Si la p-value du test est supérieur à 5 %(P > 0,05) nous concluons que les erreurs sont non corrélées en validant l'hypothèse nulle d'absence d'autocorrelation. Dans le cas contraire oùP ? 0,05 c'est l'hypothèse alternative qui est acceptée (la présence d'autocorrélation).

5- La méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) et la méthode des Moindres Carrés Généralisés (MCG)

S'il n'y a aucun effet individuel, les estimateurs MCO usuels sont valides. On effectue alors du « pooling»,c'est-à-dire qu'on considère les données comme N*T observations non-panéliséeset oneffectue une régression standard.S'il y a des effets individuels, on utilise les modèles à effet fixe ou aléatoire selon la nature des effets individuels discriminée par le test d'Hausmann. Les effets individuels sont donc éliminés et l'estimateur de MCO peut être utilisé sur les nouvelles variables. Cependant si on conclut à la présence d'hétéroscédasticité, on utilise alors les MCG (GLS enanglais) où :

Il revient à appliquer les MCO sur le modèle transformé :

· Outils d'analyse

Les tests de spécifications ainsi que les estimations sont faits sous le logiciel StataIC15. Les données sont constituées à partir du logiciel Excel.

Dans la suite, la présentation et l'analyse des résultats obtenus d'après cette méthodologie.

Chapitre 3 : Présentation et analyse des résultats

CHAPITRE III :PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Dans ce chapitre, nous allons dans un premier tempsprésenter les résultats des statistiques descriptives, par la suite nous présentons les résultats des estimations, les interpréter pour finir sur les recommandations.

3.1 Résultats d'analyse descriptive

Les résultats de statistiques descriptives sont consignés dans le tableau ci-dessous. Il fait ressortir le résumé des variables qui porte sur la moyenne, l'écart-type, le minimum et le maximum.

Tableau 1 : Résultats des statistiques descriptives

Variables

IDE

CC

OUV

SP

Minimum

-1.03206

-1.552299

3.86e+16

-2.264047

Mean

2.051411

-.6719323

3.80e+19

-.4136501

Maximum

18.81778

.176479

3.70e+20

1.04893

Std.Dev

2.373147

.3694809

6.16e+19

.6845172

T=21 ans (1996-2016), N=8 pays et

Panel : T*N=168 observations

Source:construit par l'auteur à partir des données de `'opendataforafrica'' et la banque mondiale (WDI et WGI). (2020).

Les statistiques descriptives montrent que les Investissements Directs Etrangers sont en moyenne positives de (2.051411) et un écart-type de (2.373147), ceci implique que cette variable a une volatilité relativement élevée et que les investissements sont moyennement supérieurs aux désinvestissementsdans les pays de notre échantillon. Ainsi, sa valeur s'étale entre (-1.03206) et (18.81778). On note que les valeurs prises par la variable contrôle de la corruption sont en moyenne négatif(-0.6719323). Ce résultat prouve que l'effort enmatière de lutte contre la corruption est majoritairement inexistant dans les pays de l'UEMOA. On remarque que le contrôle de la corruption varie entre (-1.552299) et (0.176479) avec unécart-type plus faible de (0.3694809). De même, la stabilité politique a une moyenne négative (-0.4136501) et un écart-type de 0.6845172, ce qui montre que dans les pays de l'UEMOA,la probabilité selon laquelle le gouvernement pourrait être déstabilisé ou renversé est considérable (pays instables). Sa valeur s'étale entre un minimum de (-2.264047) et un maximum de (1.04893).

Le taux d'ouverture commerciale et le taux d'inflation présentent les valeurs les plus élevées (3.80e+19 et 2.945622) respectivement pour la moyenne et (6.16e+19 et 5.855448) respectivement pour l'écart-type. Le taux d'ouverture commerciale varie entre (3.86e+16) et (3.70e+20) et le taux d'inflation entre (-3.502586) et (50.73405). Ceci explique que l'économie des pays de l'UEMOA est en moyenne ouverte au reste du monde pour les échanges internationaux.

3.2. Résultats d'analyses économétriques et estimation du modèle

3.2.1. Multicolinéarité

La multicolinéarité nous permet de voir si les variables exogènes explicatives de l'IDE sont liées linéairement. D'après l'estimation des FIV on peut conclure qu'il n'y a pas de multicolinéarité entre les prédicteurs. En effet meanFIV égale à 1.24 ce qui est inférieur au seuil de 2.5 où on pouvait considérer qu'il y a la muticolinéarité(voirAnnexe2-graphique1).

3.2.2. Spécification du processus générateur des données

Il s'agit de voir si la structure du panel est parfaitement homogène ou partiellement hétérogène.

Tableau 2 : Résultat du test d'homogénéité du panel

Test de HSIAO

F1

F2

F3

Statistic

Pvalue

Statistic

Pvalue

Statistic

Pvalue

2.6644778

0.00001706

1.5537905

0.04198282

7.3044916

1.442e-07

Source: construit à partir des résultats de la régression

Les résultats du test de Hsiao (1986) tableau 2 nous montrent que nous sommes en présence d'un modèle à effets individuels, car les probabilités critiques des tests de Fisher sont toutes inférieures à 5%. La question qui se pose est celle de savoir comment ces effets individuels doivent être spécifiés. On doit alors savoir s'il faut opter pour le modèle à effets fixes ou le modèle à effets aléatoires.

3.2.3. Étude des effets individuels

Tableau 3 : Tests de spécification et de présence d'effets

Likelihood Ratio test

Breusch et Pagan (LM test)

Hausman test

Statistic

Pvalue

Statistic

Pvalue

Statistic

Pvalue

7.35

0.0000

0.00

1.0000

22.69

0.0001

Source: construit à partir des résultats de la régression

Au regard des résultats de LikelihoodRatio test du tableau3,il ressort que la probabilité de la statistique de Fischer calculée est inférieure à 5 %. Par conséquent, l'hypothèse H0 est rejetée, le modèle à effets fixes est plus approprié.

En revanche, pour le test de Breusch et Pagan, la probabilité de la statistique de Chi2(1) est supérieure à 5 %.On accepte l'hypothèse nulled'absence d'effets aléatoires.

Le test d'Hausman (1978) nous permet de discriminer entre le modèle à effets fixes et le modèle à effets aléatoires. Les résultats de ce test (tableau3) montrent que la probabilité critique de la statistique du test est inférieure à 5 %. On rejette H0, par conséquent le modèle à effets fixes est plus adapté.

Pour ce modèle, nous pouvons ainsi appliquer l'estimateur «within » qui permet d'estimer sans biais, le modèle à effets fixes. Cependant, la condition nécessaire pour appliquer cet estimateur est qu'il faut absolument que les erreurs soient homoscédastiques et non autocorrélées. Il nous faut donc d'abord effectuer le test d'hétéroscédasticité et d'autocorrélation des erreurs du premier ordre pour s'assurer de la validité de cet estimateur.

3.2.4. Vérification des conditions de validation de l'estimateur within

Cette vérification nous permet d'utiliser un MCG au cas où les conditions de l'estimateur « within »ne seraient pas remplies.

Tableau 4: Résultats du test d'homoscédasticité et d'autocorrélation

Wald test

Wooldridge test

Statistic

Pvalue

Statistic

Pvalue

2700.46

0.0000

1.232

0.3038

Source: construit à partir des résultats de la régression

Les résultats du tableau 4 portant sur le test de Wald nous montrent qu'il y a présence d'hétéroscédasticité, car lap-valuede ce test est inférieure à 5 %. Quant au test d'autocorrélation, les résultats du test de Wooldridgedu tableau4, montrent que la pvalue est supérieure à 5%. Par conséquent, il y a absence d'autocorrélation des erreurs.

À l'issue de ces deux tests, nous pouvons dire que, les termes erreurs sont hétéroscédastiques et non autocorrélées. À présent, l'estimateur le plus adapté pour résoudre le problème d'hétéroscédasticité est l'estimateur des « MoindresCarrésGénéralisés ».

3.2.5. Résultat de l'estimation du modèle économétrique

Tableau 5 : Résultatde l'estimation du modèle par les MCG

Variables

SP

INF

CC

LOUV

CONS

Coefficient

-0.6501768

(0.1729396)

0.0056908

(0.0164624)

-0.8596973

(0.2942577)

0.2314499

(0.0572332)

-9.278621

(2.613138)

Probabilité

0.000

0.730

0.003

0.000

0.000

Observation = 168, Nombre de pays = 8, Nombre d'année = 21,

Wald chi2(4) = 36.98, Prob > chi2 = 0.0000

Source : Auteur, estimation du modèle réalisée à partir des données de `'opendataforafrica'' et la banque mondiale (WDI et WGI) (2020).

Les valeurs entre parenthèses représentent les écart-types corrigés de l'hétéroscédasticité.

3.3. Interprétation

L'analyse de la significativité globale du modèle nous indique que notre estimation semble robuste, car la probabilité associée à la statistique de Chi2 est inférieure à 5%.

Concernant la significativité individuelle des paramètres, les coefficients associés auxvariables explicatives : lastabilité politique (SP), lecontrôle de la corruption (CC) et le taux d'ouverture commerciale (OUV)sont statistiquement significatifs au seuil de 5 %. Par contre, la variabletaux d'inflationn'impacte pas significativement l'attractivité des IDE dans l'UEMOA.

Le modèle se présente ainsi comme suit :

-9.278621- 0.8596973 - 0.6501768 0.2314499 0.0056908

En effet, d'après ces résultats une augmentation de 1 % de la variable contrôle de la corruptionentraînerait une diminution du flux d'IDE entrant de 0.85 %.Le coefficient de la stabilité politique tout comme celui du contrôle de la corruption est négatif. Lorsqu'on augmente de 1 % la variablestabilité politique, les flux d'IDE entrants (en % duPIB)diminuent de0.65 %.Quant au taux d'ouverture commerciale, cette variable contrairement aux deux premières a un coefficient positif. Une croissance de 1 % du taux d'ouverture commerciale ferait évoluer les flux d'IDE entrant de 0.23 %.

3.4. Discussions

L'objectif de ce mémoire est de déterminer l'effet de la gouvernancesur l'attractivité des IDE. Spécifiquement, nous avons mesuré dans un premier temps l'effet de la corruption sur l'attractivité des IDE. Les résultats montrent que lacorruption influence négativement et significativement les IDE dans les pays de l'UEMOA sur la période 1996-2016. Cela confirme notre première hypothèse selon laquelle la corruption aurait des effets négatifs sur le flux d'IDE entrant dans les pays de l'UEMOA.

Ces résultats ont également été obtenus par Souadou (2014). Cela pourrait s'expliquer entre autres, par le fait que la corruption exerce une forme de pression sur les investisseurs étrangers, crée aux firmesmultinationales, des coûts de transaction par le paiement des pots-de-vin et le gaspillage desressources qui devraient être utilisées pour produire, ce qui affecte la productivité des biens qui à son tour paralyse l'atteinte des objectifs fixés par les investisseurs. Cet état de choses réduit la compétitivité des FMN face à la concurrence internationale et décourage par conséquent leur incitation d'investir. Cela voudra aussi dire que les performances des pays de l'UEMOA en termes d'instauration d'un dispositif de lutte anticorruption n'ont pas encore réussi à se traduire en une amélioration de l'attractivité des IDEdans la zone, car les efforts entrepris manquent de crédibilitéafin de pouvoir capter la confiance des investisseurs. En général, les investisseursétrangersperçoivent les reformes dans les pays africains comme transitoires, et nemodifient leurs comportements que lorsqu'ils croient que ces reformes vont perdurer,sinon ils préfèrent espérer à ce que la situation devienne plus certaine, lisible (Keho,2012). Ainsi nos résultats, dans un contextespécifique aux pays de l'UEMOA sont cohérents du fait qu'en se référant à Asiedu(2004), les pays africains sont perçus comme intrinsèquement risqués, ce qui nefavorise pas les entrées d'IDE.

Nous avons aussi dans un second temps vérifié l'effet de l'instabilité politique sur l'attractivitédesIDE.Les résultats montrentque l'instabilité politiqueinfluence négativement etsignificativement les IDE dans les pays de l'UEMOA sur la période 1996-2016. Ce qui confirme notre deuxième hypothèse selon laquellel'instabilité politiquea des effets négatifs sur l'attractivité des IDE.

Ces mêmes résultats ont été obtenus par Mtiraoui et Massoued (2015). Notre résultat peut s'expliquer parle fait qu'en présence d'instabilité politique, le risque de perte de capital augmente, ce qui fait baisser le volume d'investissements effectivement entreprit,cemanque de sécurisation des capitaux entraîne le déficit de leur rentabilisation. L'instabilité politique peut être préjudiciable à l'activité de production, lorsqu'elle entraîne directement des ruptures dans le processus de création de richesse (Fosu, 1992). Ce qui affecte les performances économiques d'un pays. La défaillance de la justice et l'absence d'État de droit ne permettent pas aux institutions de garantir efficacement les principes qui doivent réguler l'activité économique (droit de propriété, droit des contrats, fiscalité) d'où la fuite des FMN.Les perturbations politiques, les bouleversements politiquesqui frappent la zoneUEMOA et qui ont affecté négativement les flux et la composition des IDE, et créé un oblique des flux enfaveur des pays industrialisés, entémoignent par les troubles politiques qui règnent au Niger, au Togo et les guerres civiles régulières observées en Côted'Ivoire (un véritable séisme pour l'UEMOA, Abidjan représentant 40 % de son PIB (MehdiBa, 2014)).Dans cette optique, Feng (2004) affirme que l'instabilité politique provoque des encombrements économiques par l'affaiblissement des taux d'investissement.Ce qui contribuera à freiner les flux d'investissement et baisser la croissance économique.

Ainsi, à l'heure actuelle, la relation négativeentretenue par les variables de gouvernance institutionnelle (contrôle de corruption et stabilité politique) et les flux d'IDE faitressortir la préoccupation des investisseurs par rapport aux risques associés à laprobabilité de changements défavorables. Ces risques pourraient entraîner des effetsde contagion et sont généralement dus à la guerre, la famine, la corruption massive,l'échec des projets.

Le taux d'ouverture commerciale a un effet positif et significatif sur les entrées d'IDE.Le taux d'ouverture commerciale constitue donc un important déterminant de l'attraction des IDE des pays de lazoneUEMOA. Ceci reflètela progression des relations observées au cours de la période 1996-2016à l'intérieur de la zone et envers les pays tiers. En effet, la mise en oeuvre des mesures d'unification des marchés, l'union douanière, les avantages issus de la suppression des taxes à l'exportation et la réductionou la suppression des droits de douane à l'entrée ont constitué d'importantsfacteurs d'attraction des investisseurs parce qu'ils peuvent exporter librement etimporter les biens d'équipement.Le coefficient associé au taux d'inflationn'est pas significatif.La non-significativité de cette variable laisse penser que l'attractivité des IDE en zone UEMOA dépend des facteurs autres que l'inflation.

3.3. Préconisations opérationnelles ou recommandations

L'analyse deseffets de la corruption et de la stabilité politique sur l'attractivité des IDE dans l'espace UEMOA révèle l'importance relative de l'instabilité politique, présence de violence et de terrorismedans l'attraction des IDE ; de même que le taux élevé du niveau de la corruption qui sévit depuis longtemps dans les pays de l'union, la Guinée-Bissau étant le pays avec l'indice de corruption le plus bas, donc le plus corrompu (SicaFinance,2019)4(*). Il ressort de façon globale, que la plupart des pays dans l'UEMOA ne parviennent pas à prendre des mesures sérieuses contre la corruption et l'instabilité politique, de sorte à contrôler de manière significative ces deux fléaux qui contribuent à une crise de la démocratie dans le monde entier et réduit par conséquent les entrées d'IDE. Ainsi, pour y remédier, il serait souhaitable :

1. D'instaurer un dispositif de lutte anticorruption à la connaissance de tous les acteurs et parties prenantes. Ce dispositif doit impliquer toute la hiérarchie et concerner l'ensemble de l'organigramme de l'entreprise ou de l'Administration ;

2. D'établir un plan de formation et de sensibilisation permettant à l'ensemble du personnel et aux responsables d'être régulièrement informés sur les comportements exemplaires et les sanctions encourues ;

3. D'organiser un contrôle mutuel entre les agents afin de surveiller l'action des agents de l'État et de punir ceux qui se verront coupables de corruption conformément aux sanctions prévues par la loi en vigueur dans chaque pays de l'UEMOA;

4. D'assurer la stabilité politique et macroéconomique de ces pays et lutter contre le terrorisme ce qui revient à mettre en place une bonne démocratie, une véritable décentralisation de la gestion desaffaires publiques, et des politiques monétaires et budgétaires réalistes ;

5. Définir des régimes transparents avec un système adéquat de contrôle du pouvoir où les dirigeants sont tenus de rendre des comptes et qui prône le respect de la légalité ;

6. D'appliquer des moyens et des mécanismes pacifiques de remplacement et d'alternance, et promouvoir le respect des droits de l'homme.

CONCLUSION

Conclusion

En somme, déterminer l'effet de la gouvernance sur l'attractivité des IDE dans l'espace UEMOA a été l'objet de ce travail. Le présent travail s'est plus spécifiquement évertué à évaluer l'effet de la variable contrôle de la corruption ainsi que de la variable stabilité politique sur les IDE entrants en pourcentage du PIB.

Pour cela, il a été réalisé une analyse descriptive univariée, suivie d'une régression linéaire multiple par la méthode des Moindres Carrés Généralisés sur des données de panel constituées des 8 pays de l'UEMOA(Bénin, BurkinaFaso, Côted'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo), allant de 1996 à 2016. Il se dégage de ces analyses que les pays de l'UEMOA sont des nids de corruption le tout couronné par une forte dose d'instabilité sur le plan politique et macroéconomique qui pèse lourd sur la décision ou non d'investir des firmes multinationales. Or la corruption exerce une forme de pression sur les investisseurs étrangers, crée aux firmes multinationales des coûts de transaction par le paiement des pots-de-vin et le gaspillage des ressources qui devraient être utilisées pour produire, ce qui affecte la productivité des biens qui a son tour paralyse l'atteinte des objectifs fixés par les investisseurs, réduit la compétitivité des FMN face à la concurrence internationale et décourage par conséquent leur incitation d'investir.En présence d'instabilité politique, la défaillance de la justice et l'absence d'État de droit ne permettent pas aux institutions de garantir efficacement les principes qui doivent réguler l'activité économique (droit de propriété, droit des contrats, fiscalité), le risque de perte de capital augmente ce qui fait baisser le volume d'investissements effectivement entrepris, ce manque de sécurisation des capitaux entraîne le déficit de leur rentabilisation d'où la fuite des FMN.

Les indices «contrôledecorruption»et«stabilitépolitique » ont une influence significative et négative sur les IDE entrants (en % du PIB). Le taux d'ouverture commerciale par contreinfluence positivement et significativement les IDE alors que le taux d'inflation n'est pas significatif.

Ainsi, il convient de suggérer aux autorités politiques de mettre la lutte anticorruption au coeur des débats politiques comme il en a été le cas lors de ``la journée africaine de lutte contre la corruption'' célébrée le 11 juillet 2018 dans la plupart des pays africains, à travers le thème « Vaincre la corruption : une voie durable vers la transformation de l'Afrique ». Aussi pourraient-ils non seulement accroître la transparence, mais également renforcer lecontrôle du pouvoir des dirigeants.

Il est cependant utile de rappeler que la disponibilité de données pourrait améliorer la qualité du présent travail. Une fois ce problème résolu, plusieurs questions de recherche constituent des pistes de réflexion afin de mieux approfondir le sujet. On pourrait alors se demander : quelest l'impact des IDE reçus sur la croissance économique ? La corruption impacte-t-elle de la même manière sur l'attractivité des IDE des pays du BRICS5(*) que celle des pays de l'UEMOA ? Quels sont les autres facteurs d'attractivité des IDE susceptibles d'avoir des effets positifs sur le PIB des pays de l'UEMOA? Quel est l'impact de la qualité institutionnelle et des infrastructures sur l'attractivité des IDE au sein de l'UEMOA?

Références bibliographiques

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[10]. UEMOA (2015)«La lutte contre le blanchiment de capitaux etle financement du terrorisme dans les Etats membres de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) »,Le conseil des Ministres de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA),Directive N° 02/2015/CM/UEMOAPage 2 a 4.

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[15]. BCEAO (2018) « Balance des paiements et positionexterieure globale régionalesde l'UEMOA au titre de l'année 2016».

[16]. BCEAO (2007) « Les déterminants des investissements directs étrangers dans les pays en développement : leçons pour l'UEMOA », Document d'Étude et de Recherche N° DER/07/03 - Septembre 2007.

[17]. BCEAO (2021) « Balance des paiements et positionexterieure globale régionalesde l'UEMOA au titre de l'année 2019 ».

[18]. Diakhate, S. M. (2017)« La lutte contre la délinquance économique et financière dans l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et dans l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) : état des lieux et perspectives »Université Panthéon-Sorbonne -Paris I, 2017.

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[22]. UEMOA (2020) « Rapport annuel 2020 sur le fonctionnement et l'évolution del'union ».

[23]. BM (1992) « Governance and development », Rapport de la Banque mondiale.

[24]. PNUD (1997) «La gouvernance en faveur du développement humain durable », document de politique générale de 1997.

[25]. Pidikamukawa, D. et Tchouassi, G. (2005) «Afrique centrale : crises économiques et mécanismes de survies », Dakar, CODESRIA, août 2005, 354 p., ISBN 2-86978-154-7.

[26]. TI (2002)« où et comment prospère la corruption ? », article du 9 juillet 2002.

Annexes

Annexes

Annexe 1 : Clarification des concepts

1.1 Lagouvernance

La gouvernance est une notion polysémique (Baron,2003), puisqu'elle peut être déclinée à toutes les échelles, on parle de gouvernance territoriale, gouvernancepublique, gouvernance d'entreprise et gouvernance mondiale. Il est donc nécessaire de prendre chacun de ces termes individuellement afin d'éviter toute confusion.

a) Gouvernance publique, la gouvernance des États ou encore la macro gouvernance

Au coeur des débats politiques, la notion de`'gouvernance publique'' fut définie par les institutions de Bretton woods telles que laBanquemondiale et le PNUDquitraduisent«la gouvernance, comme étant l'exercice de l'autorité économique, administrative et politique, afin de manipuler les affaires d'un pays à tous les niveaux » (BM, 1992 ; PNUD, 1997). C'est donc la manière de gérer, d'une manière indépendante, le pouvoirpublic ou la manière d'exercer le pouvoir, pour gérer les affaires publiques d'un pays.

La gouvernance publique touche tous les aspects de la vie dans un pays : la santé, l'éducation, l'économie, la politique, la sécurité, le commerce, la justice ... LeFMIl'exprime : « la gouvernance publique est une notion ample qui rattrape tous les aspects de la conduite des affaires publiques, y compris les stratégies de régulation économiques et politiques»(FMI, 2005).

L'identification duPNUD traduit la dimension sociale de la gouvernance comme une totalité. Cette dimension détermine le bien-être de la société. L'optique de la gouvernance sociale intègre, l'ensemble des droits de l'Homme tels que, la sécurité, la participation des citoyens à la prise de décision, la solidarité sociale, l'absence de la discrimination sexuelle. La gouvernance sociale met l'accent sur l'équité en termes de capacité et d'opportunités essentielles pour tous. L'équité porte sur l'accès à l'éducation à la santé et aux droits politiques.

Par ailleurs, la gouvernance comporte des traditions et des institutions par lesquelles l'autorité dans un pays est exercée. Cela n'inclut que le processus par lequel les gouvernements sont choisis, expérimentés et remplacés, l'aptitude du gouvernement à préparer et à appliquer d'une façon efficace des politiques saines et le respect des citoyens et de l'État pour les institutions régissant les interactions économiques et sociales.

b) Gouvernance mondiale

Le sujet de la gouvernance s'est imposé auprès des institutions internationales (FMI, lePNUD, ou l'OCDE). La gouvernance indique ici un ensemble de règles et des mécanismes garantissant la régulation d'activités passant les frontières, ainsi que l'ensemble des instruments de contrôle de ces règles (Frogger, 2001 ;Lerin, 1997 ;Sébastien, 2006).

La notion de « gouvernancemondiale» ou « globalgovernance» est utilisée dans le champ des relations internationalesvers la fin des années 80 pour évoquer l'ensemble des règles communes mises en oeuvre pour survenir à une mondialisation structurée.L'apparition de cette idée déploie un mode de régulation universelle décrétant des règles d'organisation commune, issue le plus souvent de la coopération internationale.En d'autres fins, la gouvernance mondiale traduit l'ensemble des mesures et des règles, des lois mises en oeuvre pour contrôler les flux économiques, gérer lesrelations internationales. L'enjeu de la gouvernance globale est de peser conjointement sur le destin du globe en disposant un processus de régulation des interdépendances qui précèdent l'action des États.Pour Smouts et al(2008), la gouvernance mondiale décrit un modèle d'action publique par interactions entre tous les acteurs.

Ainsi, le reflet de la gouvernance mondiale se réfère à la notion de bien public mondial(Stiglitz,2006). Ce bien est un moyen pertinent qui peut garantir la sécuritéinternationale, la stabilité macro-économique, les droits de l'Homme, et l'avancement des connaissances. Ceci exige l'intervention d'une institution internationaletelle que l'ONU, qui peut gérer et préexister les conflits, rétablir et soutenir la paix dans le monde, approuver et défendre les droits élémentaires ; de façon plus prosaïque, lanécessité de pouvoir disposer un système à l'échelle mondiale, de contrôler la sécurité planétaire et ses externalités.

c) Gouvernance d'entreprise

Dans les années 70, les économistes institutionnalisteset en particulier OlivierWilliamson6(*) (1975), décrivent la gouvernance comme uninstrument de coordination efficace qui permet de réduire les coûts de transaction (les coûts derecherche d'information, les coûts de négociation et de décisionsur les contrats, ainsi que les coûts d'exécution des contrats (Fineet Milonakis, 2009)) attachés aux défaillances du marché. Plus récemment, la notion de lagouvernance est importée dans les sciences socio-économiques des organisations, le concept de la gouvernance a été présenté pour « désigner le cadreinstitutionnel à travers duquel se réalisent les interactions et les transactions, l'idée étant qu'une `'bonne gouvernance'' est là pour réduire les coûts de transaction »(Ménard, 2000 ;North, 1991 ;Williamson, 1996).Donc le choix d'une configuration institutionnelle conduità l'amélioration de la productivité économique (Coase, 1992).

Au sens large, la gouvernance d'entreprise désormais un instrument organisationnel pour la répartition des pouvoirs entre les différentes instances d'une firme.Précisément, c'est l'ensemble des procédures et structures mises en place pour piloter et administrer les affaires d'une entreprise d'une manière qui convoite àréaliser plus d'équilibre et de transparence dans la distribution du pouvoir entre le dirigeant, les propriétaires de l'entreprise et leurs délégués à l'assemblée générale, les administrateurs, afin de créer un mode de gestion plus efficace et une organisation du contrôle basée sur la négociation et le bon fonctionnement.Dans cetordre d'idée Fama (1980), scrute la gouvernance d'entreprise comme des mécanismes desurveillance managériale,ces mécanismes peuvent être internes ou externes.

Quelques notes à retenir :

1- Le concept de « bonnegouvernance » est un sujet d'actualité dans les débats sur lacroissance économique, spécialement en Afrique. Elle est perçue comme un mécanisme permettant d'améliorer le fonctionnement et rendre efficaces les organisations, qu'elles soient à caractère public(organisations étatiques et gouvernementales, administrations publiques) ou privé (entreprises), en tenant compte des réalités culturelles, sociales et économiques d'un pays. Elle est envisagée comme un instrument organisationnel qui vise à améliorer l'efficacité de l'État dans la gestion des affaires publiques.

Le terme de « goodgovernance» est utilité par les bailleurs de fonds pour définir les critères d'une bonne gestion publique dans les pays obéissants à des plans d'ajustement structurel (PAS). Le FMI définit les PAS comme étant une « politique d'ajustement accompagnée de réformes structurelles visant à améliorer durablement la position des paiements extérieurs d'un pays et à accroître les capacités de l'économie sur le plan de l'offre en éliminant les rigidités et les déséquilibres structurels. Ces réformes peuvent prévoir la libéralisation du régime de commerce, de l'investissement et d'une politique agricole protectionniste et la suppression du contrôle des changes et des prix et comprendre une réforme de la fiscalité ». Les institutions de prêt internationales préconisent par le biais de cette conception des réformes institutionnelles nécessaires pour le succès de leurs programmes économiques. D'autre part, ce terme aurait décliné à l'univers organisationnel pour aviser l'entreprise comme un alternatif de coordination et de partenariat différent du marché.

Le thème ''bonne gouvernance'' est bien vaste. Il paraît de toute évidence difficile de définir un outil de mesure, pour le saisir dans un chiffre unique. C'est la raison pour laquelle, plusieurs indicateurs composites sont nés pour mesurer les différents aspects de la bonne gouvernance.

2-L'apparition de l'État moderne dès le XVIe siècle a conduit à l'indépendance de la notion de gouvernement par rapport à celle degouvernance. Donc, pour éviter les confusions entre la notion de «lagouvernance » avec celle du « gouvernement » dans le cadre public qui représente l'autorité dans un État, Kettl(2002) définit le termedu gouvernement, comme étant un ensemble d'institutions qui s'engagent de l'autorité et quimettent en place des obligations formelles.

1.2 Le phénomène de la corruption

La corruptionest une pratique généralisée et répartie sur toute la surface du globe, qui ne connaît pas de frontières et qui touche tous les pays.Nombreuses sont les définitions accordées au phénomène de corruption. Cependant nous ne retiendrons que quelques-unes.Ainsi, Friedrich (1990) : « on peut parler de la corruption lorsque le titulaire d'une fonction publiquechargédefairecertaineschoses, c'est-à-dire le fonctionnaire ou le titulaire responsable, est incité par des gratifications monétaires ou autres non prévus par la loi, à prendre des mesures qui favorisent celui qui fournit les gratifications et porte ainsi préjudice au public et à ses intérêts ».

Berg, Hahn et Schmidhauser (1976) ont défini lacorruption comme le comportement qui consiste à « enfreindreet saper les normes de systèmes d'ordre public réputésindispensables au maintien de la démocratie politique».

Il est à noterégalement que la définitiondu mot ne laisse aucundoute sur le poids de la dimension morale dans sonutilisation:«perversion ou destruction del'intégrité dans l'accomplissement de sondevoir, par despots-de-vin, des faveurs » (Cartier-Bresson, 1992).

Le refrain de lutte contre la corruption amène les experts internationaux à insister sur le volet éthique de cette tumeur espiègle. En effet, ce concept indécis présente diverses pratiques telles que les pots-de-vin, la fraude, l'extorsion, l'argent destiné à accélérer l'instruction des dossiers, le blanchissement d'argent et les abus de biens sociaux. D'une manière générale, la corruption est une activité illégale et le plus souvent clandestine, elle existe partout dans le monde, et survient dans toutes les sphères. Selon Ades et Tella (1997), la corruption réduit la productivité et diminue l'efficacité des politiques industrielles, tout en encourageant le secteur privé à violer les lois etles règlements, elle détériore la qualité des services offerts et des biens achetés. Dans ce contexte, Maura, (1995), Shleifer et Vishsy (1993) et Sheh et Schacter (2004)affirment que la corruption aboutit à l'accroissement des inégalités de revenus et de la pauvreté.

Le contrôle de la corruption est la mise en oeuvre d'actions bien précises dont le but principal est de réduire le niveau de la corruption existant sur le territoire national. Ces actions passent essentiellement par l'établissement des projets/programmes, la prise de décisions pertinentes, des activités et autres en vue de maîtriser la corruption et dont la finalité serait d'améliorer l'attractivité économique du pays concerné.

1.3 La stabilité politique

La stabilité politique semble être au prime abord une condition préalable importante pour que les pays puissent bénéficier d'un niveau de vie élevé, mais également une opportunité susceptible d'attirer les entreprises multinationales.

Dans la politologie, la sociologie et le droitcontemporains existe une grande quantité des regards sur la nature de la stabilité politique, qu'on peut classifier comme suit:

1.La stabilité comprise comme l'absence de la menace réelle d'une violence illégitime ou la présence des possibilités étatiques de les éliminer.

2.La stabilité est un fonctionnement d'un gouvernement dans pendant longtemps, son savoir-faire supposant, par conséquent, adaptation successive aux réalités variantes. Le passage de la stabilité vers l'instabilité peut être expliqué à peine seulement par la chute de n'importe quel gouvernement;

3.La stabilité comme l'absence des changements structuraux dans le système politique ou comme la possibilité de les diriger;

4.La stabilité comme le comportement ou un attribut social. Dans ce cas, elle peut être assimilée à la situation sociale où les membres de la société se limitent par les normes sociales comprenant que chaque dérogation de la norme peut amener ladéstabilisation.

En définitive, la stabilité politique semble comme l'état qualitatif du développement public, la stabilité est la capacité des acteurs de la vie socio-économique à résister aux influences intérieures et extérieures qui désorganisent le système en gardant sa structure et sa capabilité de contrôler les changements sociaux. L'essentiel dans la stabilité politique est une garantie de l'ordre qui se manifeste par la légitimité, la précision, l'efficacité de l'activité des structures impérieuses, dans la constance des normes et des valeurs de la culture politique, l'habitude des types de la conduite, la stabilité des relations politiques. On sait que les plus grands succès ont atteint les sociétés, qui s'orientaient traditionnellement vers la valeur de l'ordre.

La croissance du bien-être ou la stabilité économique peut être considérée comme l'une des conditions principales de la stabilité politique. La corrélation étroite entre l'efficacité économique et la stabilité politique est évidente : le facteur économique et social influence la place et la distribution du pouvoir politique dans la société et conditionne l'ordre politique. On sait que les crises économiques, la diminution de la production, l'aggravation du niveau de vie de la population amenaient souvent le système politique à la destruction.

L'instabilité politique est un concept hétéroclite qui rassemble des facteurs indirects tels que l'asthénie des institutions étatiques, lapauvreté et le chômage et des facteurs directs comme la guerre civile « SriLanka », la colonisation « Palestine », la révolution « Syrie, Yémen».Selon Abessolo (2004), l'instabilité politique dans la littérature économique reprend des événements très divers tels que les assassinats politiques, les coups d'État,les révolutions ou les conflits.L'insécurité et les situations de conflit sont le fruit d'une violence qui trouve sonorigine dans l'instabilité politique.Sil'instabilité a des répercussions sur la bonnegouvernance, le contraire est également vrai, à savoir que l'absence de la bonne gouvernance alimente donc l'instabilité et l'insécurité.

Pour Barro (1991) et Svensson (1998), l'instabilité et les violencespolitiques (terrorisme) produisent une détérioration de l'investissement et une faible croissance. Fosu (1992) prouve que la relation entre l'instabilité politique et la croissance peut être développée par l'accumulation de facteurs de production. En outre, il montreque l'instabilité politique détourne les institutions politiques d'assurer l'accumulation de capital humain, puisque l'instabilité politique pourrait causer l'abandon des compétences. Il montre aussi que les coupures dans le processus de production pourraient produire directement la réduction du niveau de PIB.

Cependant, l'impactsur les facteurs d'accumulation de la production peut également être accompagné d'une influence négative sur leur productivité.Cette dernière, constitue le plus souvent un des déterminants mirés par les investisseurs, ces derniers rassurent d'investir dans des environnementséconomiques stables et promoteurs. L'instabilité politique est une préoccupation des investisseurs étrangers dans les pays en développement(Lucas1993). Cette instabilité s'exprimegénéralement par la confiscation des biens, la désagrégation des structures de production, le changement dans la gestion macroéconomique et surtoutl'environnement réglementaire.

Étant toute fois donnée les situations d'instabilités politiques et sociales qui prônent dans les pays d'accueils, la situation estloin d'être satisfaisante en matière d'attraction d'IDE. Car investir dans un pays instable avec un risque élevé n'est pas assez rassurant, d'où une forte nécessitéd'amélioration des cadres politiques et sociaux est nécessaire dans les pays récepteurs.

1.4 Le concept d'attractivité des IDE

Nous ne pouvons pas parler du concept d'attractivité des IDE sans définir au préalable les IDE. Les IDE ont été définit par plusieurs dont la Banque de France et le Manuel de la Balance des Paiements du FMImais la définition qui serait la plus universelle est celle donnée par l'OCDE(1983) : « L'investissement direct est un type d'investissement transnational effectué par le résident d'uneéconomie (« l'investisseurdirect ») afin d'établir un intérêt durable dans uneentreprise («l'entreprised'investissementdirect ») qui est résidente d'une autreéconomie que celle de l'investisseur direct. L'investisseur est motivé par lavolonté d'établir, avec l'entreprise, une relation stratégique durable afin d'exercer une influence significative sur sa gestion. L'existence d'un « intérêtdurable » est établie dès lors que l'investisseur direct détient au moins 10% desdroits de vote de l'entreprise d'investissement direct.L'investissement directpeut également permettre à l'investisseur d'accéder à l'économie de résidencede l'entreprise d'investissement direct, ce qui pourrait lui être impossible end'autres circonstances ».

Ce seuil minimal de 10 % estinternationalement retenu et permet entre autres de distinguer lesinvestissements directs des investissements de portefeuille. Cette définitiondésigne les entreprises d'investissement direct comme des sociétés qui peuventêtre des filiales, des entités associées, des succursales ou des quasi-sociétés dans lesquelles l'investisseur peut détenir entre 10 % et 50 % des droits de vote. Lesrelations d'investissement direct sont définies selon le Schéma d'identificationdes relations d'investissement direct.Il existe une distinction entre les types d'IDE à savoir qu'il existe des IDE entrants et des IDE sortants. Les IDE entrants reflètent lacapacité d'accueil de l'investissement des firmes multinationales (FMN)étrangères d'un pays hôte alors que les IDE sortants reflètent la capacitéd'investissement de firmes multinationales du pays hôte à l'étranger. C'est pourquoi nous utilisons les IDE entrants comme proxi de l'attractivité des IDE.

Par Attractivité Économique, il est sous-entendu la capacité d'un territoire oud'un État donné à attirer une quantité importante et constante d'activités deproductions et de capitaux extérieurs à l'économie nationale. Mais si l'onsouhaite orienter une définition de l'attractivité économique dans le sens strictde notre recherche (Attractivité des IDE), elle consisterait à la capacité d'un État à attirer le maximumd'investisseurs sur son territoire en leur offrant un cadre légal, politique etéconomique satisfaisant pour l'établissement de leurs projets, et que ce cadre soit plus favorable que celui des États concurrentiels. Dans ce sens, NARITHCHAN écrit : « Les stratégies visant à attirer l'IDE consistent donc pardéfinition, à offrir aux investisseurs un environnement dans lequel ils peuventmener leurs activités de manière rentable sans courir de risques inutiles. Endehors d'un contexte macroéconomique stablepermettant notamment l'accès au commerce international et aux ressources suffisantes et accessibles, notammentla présence d'une infrastructure adaptée ainsi que des ressources humaines ; uneréglementation prévisible et non discriminatoire, et sur un plan plus général,l'absence d'obstacles administratifs à la conduite des activitésdoivent êtremises en place ». L'attractivité d'une zone dépend de sa stabilité, de safiscalité, du dynamisme de sa demande, des caractéristiques de la main-d'oeuvre disponible, de la qualité de ses infrastructures... On comprend que la notiond'attractivité peut être sujette à plusieurs interprétations selon lescaractéristiques données au terme « satisfaisant » qui passent par un ensemble de facteurs et les attentes des investisseurs.

Annexe 2: Test VIF de Multicolinéarité

Graphique 1 : Test de facteurs d'inflation de la variance (FIV)

Annexe 3:Test HSIAO d'homogénéité du panel

Graphique 2 : Test HSIAO

Annexe4: Test de Fisher (Likelihood Ratio Test)d'effets fixes

Graphique 3 :Likelihood Ratio Test

Annexe 5: Test de Breusch et Pagan (Langrange Multiplier test) d'effets individuels aléatoires

Graphique 4 : Breusch et Pagan (LM test)

Annexe 6:Test de spécification d'Hausman

Graphique 5.1 :Modèle de régression à effets fixes

Graphique 5.2 : Modèle de régression à effets aléatoires

Graphique 5.3 : Test de spécification du modèle

Annexe 7:Test d'homoscédasticité de Wald

Graphique 6 : Wald test

Annexe8: Test d'autocorrélation de Wooldridge

Graphique7 : Wooldridge test

Annexe 9:Estimation de la relation entre Corruption et IDE

Fin

* 1L'Indice de Perception de la Corruption (IPC) par Transparency International (TI) examine les perceptions de la corruption dans le secteur public dans 180 pays et territoires et est un indice composite qui s'appuie sur 14 enquêtes d'opinion d'experts. Il note les pays sur une échelle de 0 à 100 (un score plus proche de 0 correspond à plus de corruption, un score plus proche de 100 à moins de corruption).

* 2Voir l'adresse ci-après : https://images.transparencycdn.org/images/2019_CPI_TechnicalMethodologyNote_FR.pdf

* 3Cette méthodologie est celle décrite sur le site de WGI à l'adresse suivante : https://info.worldbank.org/governance/wgi/Home/Documents

* 4sikafinance.com est un site d'information financière et économique relatif à la Bourse dans les 8 Pays de l'UEMOA. Grâce à ses informations, les institutions, FCP, SGI et les investisseurs sont mieux outillés pour investir à la Bourse et prennent de meilleures décisions pour une meilleure performance de leur portefeuille.

* 5BRICS est un acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays émergents qui se réunissent depuis 2011 en sommets annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.

* 6L'analyse, de Ronald H. Coase, retenue en 1937 introduit l'entreprise hiérarchique comme alternative de coordination efficace pour économiser les coûts engendrés par le marché (coût d'information, coût de négociation) nommé par la suite coût de transaction. Cette doctrine est développée depuis 1970 dans le cadre d'école institutionnelle précisément par Williamson (Prix Nobel 2009), qui définit la gouvernance comme étant l'ensemble des dispositifs mis en oeuvre par l'entreprise pour achever des coordinations efficaces c'est-à-dire faire des arrangements institutionnels : contrats de partenariat, les associations temporaires, sous-traitance (Dignam et Lowry, 2006).






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote