IV.3 EVOLUTION ET TRAITEMENT
Le tableau VIII, révèle que 65 patients, soit
33% de patients avaient bénéficié d'une
ténotomie ; l'atteinte sévère était un facteur
qui influençait la pratique de la ténotomie chez un patient avec
le pied bot. En Lyon, le taux de la ténotomie était
élevé à 73%. Ce même résultat était
trouvé au Tunisie [8, 24]. Cette divergence serait liée à
l'état initial de l'atteinte à la première consultation
mais aussi à l'expérience du personnel du centre.
Le traitement de pied bot varus équin avait
donné de bon résultat sans recourir au traitement chirurgical
chez 123 patients comme nous montre le tableau IX. Ce résultat se
conforme à ceux trouvé en Lyon où plus de 90% de bons
résultats étaient réalisés sans la chirurgie[8]. Ce
résultat montre l'efficacité et l'importance de la méthode
de Ponseti dans la prise en charge de pied bot varus équin
congénital.
Le bon résultat était retrouvé à
l'âge inférieur à 11 semaines avec 66 patients, au tableau
IX. Cette observation qui se rapproche de celle rapportée aussi bien au
Maroc par El Andalousi, en Eccosse par Huntley, au Tunisie qu'en Inde par
Agarwal met en évidence la nécessité de débuter le
traitement du pied bot le plus précocement possible. Cette
précocité permet de minimiser les rétractions
capsulo-ligamentaire et offre de meilleures chances au traitement
orthopédique. Comme Trigui, Ponseti, et Harrold, nous aboutissons
également à la conclusion que l'âge est un facteur
déterminant la réussite du traitement[24].
La récidive après le traitement, au tableau X,
s'élevait à 9% soit 18 patients. L'étude menée en
Lyon révélait, la récidive à 21%[8]. Cette
divergence serait liée à l'âge de la première
consultation et au degré d'atteinte de la population
considérée.
Du tableau X, ressort que 13 patients avec atteinte
sévère avaient présenté de récidive. Ce
constat largement rapporté dans la littérature respectivement par
Trigui, Habidou et Rampal nous permet de formuler par anticipation un pronostic
sur l'issue du traitement orthopédique. Le résultat du traitement
du pied bot est inversement proportionnel au grade de la malformation. Plus la
malformation est sévère à l'inclusion, moins le
résultat du traitement orthopédique est bon[24].
CONCLUSION
Au terme de notre travail descriptif rétrospectif
concernant l'évaluation de la prise en charge du pied bot au centre pour
handicapés physiques Heshima Letu de Butembo nous sommes
arrivés aux conclusions suivantes :
La prévalence du pied bot parmi les patients
traités au centre pour malformation du pied était de 197
patients, soit 53.97%,
Le sexe masculin était plus atteint avec un sexe ratio
de 1.29,
33.5% avaient consulté avec l'âge
inférieur ou égal à 11 semaines,
L'atteinte bilatérale était de 57.9%, suivie de
l'atteinte gauche de 24.9% et de l'atteinte droite de 17.3%,
L'atteinte sévère était de 87soit
44,2%,
L'évolution du traitement était bonne chez 123
patients, soit 62.4% sans recourir au traitement chirurgical,
Le nombre de plâtre nécessaire à la
correction augmentait selon que le degré d'atteinte était
légère, modérée ou sévère,
La ténotomie était réalisée chez
65 patients soit 33%,
28.4% avaient abandonné le traitement,
La récidive était constatée chez 18
patients, soit 6.6%.
RECOMMANDATIONS
De ce qui précède, nos
recommandations s'adressent :
Ø Aux autorités sanitaires de :
-Organiser une formation supplémentaire du personnel
soignant sur la prise en charge du pied bot,
-Etablir un programme élargi de prise en charge de pied
bot.
Ø Au personnel soignant de :
-Diagnostiquer et référer en temps les patients
avec pied bot au centre le plus proche qui s'en occupe.
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