RESUME
But : Evaluer la prise en charge du pied
bot au centre pour handicapés physiques Heshima Letu de Butembo de
janvier 2012 à décembre 2014.
Matériel et méthodes :
Nous avons mené une étude rétrospective de
janvier 2012 à décembre 2014 incluant le pied bot grade 1, 2, 3
selon le score de PIRANI traité selon la méthode de PONSETI.
Pour chaque nourrisson, une fiche d'évaluation a
été remplie permettant une évaluation précise de
l'importance et la sévérité de la déformation et
son évolution au cours du traitement.
Résultats : La prévalence
du pied bot était de 197 patients, soit 53.97%,
Le sexe masculin était plus attient avec le sexe ratio
de 1.29,
57.9% avaient consulté avec le pied bot
bilatéral, suivi de l'atteinte gauche 24.9% et de l'atteinte droite
17.3%,
44.2% avaient l'atteinte sévère dont 37% avec
l'âge supérieur à 1 semaine,
33% avaient bénéficié d'au moins une
ténotomie,
6.6% avaient présenté la récidive,
33.5% avaient consulté à l'âge de 11
semaines avec une bonne évolution.
Conclusion : Le pied bot varus
équin est curable ; traité par la méthode de Ponseti
le résultat était bonne qualité chez 123 patients, soit
62.4%.
Mots clés : pied bot, prise en charge,
évaluation
Keywords: clubfoot, treatment, evaluation
ABSTRACT
The study was undertaken to evaluate the clubfoot and its
treatment in the center for disabled physical Heshima letu of Butembo of
January 2012 to December 2014.
Material and methods : We led a retrospective
survey on 3 years including the clubfoot rank 1, 2, 3 according to the score of
PIRANI treating to the method of PONSETI.
For every child, a card of assessment has been filled
permitting a precise assessment of the importance and the severity of the
distortion and its evolution during the treatment.
Results : We treated 197 children or 53.97%
with congenital clubfeet,
The masculine sex was more than the female with the sex ratio
of 1.29,
57.9% had consulted with the bilateral clubfoot, followed of
the left 24.9% and the right 17.3%,
44.2% had the stern reach of which 37% with age superior at 1
week,
33% had benefitted from at least a tenotomy,
6.6% recurrences were observed and were then succeffelly treated
by plasters,
33.5% had consulted with age of 11 weeks with a good evolution.
Conclusion : Clubfoot is a curable disease. With
an efficiency of 123 patients or 62.4%.
EPIGRAPHE
Le pied bot est curable dans la majorité des cas. Le
mieux est de traiter cette lésion le plus tôt possible avant qu'il
ne devienne une atrophie prononcée.
HIPPOCRATE
INTRODUCTION
Le pied bot est une déformation connue depuis les temps
les plus anciens. Le pied bot est la déformation congénitale la
plus courante du monde, et ceux qui sont nés avec ce handicap sont
souvent condamnés à une vie de délaissement et
d'humiliation[1].
Le pied bot se définit comme étant une
malformation du pied associant un équin tibio-tarsien, un varus de
l'arrière-pied, une adduction de l'articulation sous-talienne et du
médiotarse, une supination de l'avant-pied ainsi qu'une
rétraction du tendon d'Achille et du jambier postérieur[2, 3,4].
Le pied bot varus équin est appelé communément pied
bot.
Le pied bot est une pathologie qui commence à se
manifester in utero à partir, en général, de la
8e semaine du développement foetal, et qui comprend un
groupe de malformations du pied entrainant une modification des points d'appui
normaux avec des résultats qui peuvent être des tares
débilitants[5].
Le pied bot peut être unilatéral ou
bilatéral, la fréquence dans les pays industrialisés est
d'environ 1.5 pour 1000 naissances vivantes, avec une incidence plus
élevée chez les garçons que chez les filles (deux fois
plus fréquente chez le garçon)[5].
Cependant, il existe des différences significatives
dans les diverses parties du monde. Par exemple, en Chine et au Japon,
l'incidence du pied bot est <0.5 /1000 naissances, tandis que chez
les Australiens autochtones, il est de 3.5/1000 naissances, pour arriver
à 7/1000 naissances en Polynésie[5].
En Afrique, il est beaucoup plus compliqué de faire une
estimation précise de la fréquence de cette maladie dans beaucoup
de pays car il n'existe pas, de collecte de statistiques et d'études de
cas hospitaliers, les études épidémiologiques nationales
étant non-existantes[5].
En Ouganda, la fréquence présentée en
2009 était de 1.2 pied bot pour 1000 habitants[6].
En Afrique du sud, la fréquence est de 3.5 pour 1000
naissances vivantes[5].
En République Démocratique Congo, une
étude réalisée à Lubumbashi par Ndjate avait
révélé une prévalence de pied bot à 6.6%[7].
Malheureusement il y a une faible couverture de services
spécialisés dans le pays pour le traitement correcte de pied bot.
Le pied bot varus équin congénital
est une déformation complexe, tridimensionnelle des os du pied, de leurs
articulations et de parties molles. En l'absence de traitement, cette anomalie
aboutira à un enraidissement du pied et de la cheville, source
d'infirmité, d'handicaps majeurs physiques, psychiques, sociaux et
financiers[3,8].
Dans notre ville de Butembo, il n'existe aucune étude
sur la prise en charge de cette pathologie. Cette étude a comme objectif
général d'évaluer la prise en charge du pied bot au centre
pour handicapés physiques Heshima Letu de Butembo de janvier 2012
à décembre 2014.
Les objectifs spécifiques sont de :
-Déterminer la fréquence du pied bot ;
-Déterminer la répartition de cette
déformation suivant le sexe, l'âge, le caractère uni ou
bilatéral ;
-Identifier les différentes techniques de prise en
charge du pied bot utilisées ; -Evaluer les résultats de ces
techniques.
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