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Le cadre juridique de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest

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par Akpélé Aimé Timalelo KOUASSI
Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr - Master 2 Droit international public 2017
  

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Section 2 : Le recours à la force

Aux instruments juridiques, il est possible d'utiliser, en complément, l'exerce de la violence étatique à travers ses moyens légitimes de répression. Il s'agit ici de la violence légitime qui est une prérogative reconnue à la puissance publique afin d'assurer la protection de tout un chacun contre l'arbitraire de l'autre. Or le terrorisme n'est rien d'autre que l'expression de l'arbitraire au regard des dégâts aveugles qu'il engendre. Précisons qu'en dehors de solutions pacifiques, la force doit demeurer l'ultime recours en matière d'endiguement du fondamentalisme islamiste. Au fait, les capacités militaires des pays engagés dans la lutte contre le terrorisme doivent être utilisées de manière efficiente surtout s'agissant des pays d'Afrique de l'Ouest qui doivent déjà faire face à des problèmes de premières nécessités de leur population. Cela peut expliquer cette négligence dans ce secteur stratégique vu le caractère obsolète de certains équipements encore employés au sein de la plupart des armées de ces différents États.

Toutefois, la prise de conscience s'est installée face à la recrudescence des attaques qui ont engendré des exactions dans quelques capitales ou villes importantes situées dans partie occidentale de l'Afrique. La plupart du temps ces attaques ont visé soit des zones de fort taux de radicalisation soit des lieux prisés par les expatriés occidentaux. De ce fait, la volonté des terroristes de porter atteinte à l'économie fragile des pays de cette sous-région est manifeste. Employer les moyens forts dès lors que ceux-ci arrivent à ce stade d'infiltration pour réaliser leurs objectifs macabres est une initiative à saluer. Elle doit par contre être menée de façon proportionnelle par rapport aux réalités sécuritaires à travers des initiatives nationales (I). Le continent africain ainsi que des organismes sous-régionaux ont adopté des mesures de coercition spécifiques au terrorisme. Leur mise en oeuvre doit devenir effective (II)

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I-Les initiatives nationales

Ces actions doivent consister à accroitre les capacités de réaction des États ouest-africains. Cela pourrait passer par deux éléments :

A-L'augmentation du budget affecté à la lutte antiterroriste

Le 4 janvier 2016, le parlement ivoirien adoptait pour la première fois depuis son existence une loi de programmation militaire visant à prévoir perspectives allouées à la réforme de l'armée vu les nouveaux enjeux sécuritaires. Il s'agit de la loi de programmation militaire 2016-2020 qui a été dotée d'un budget de 2254 milliards de francs CFA soit 3 millions 426 080 euros)178 .

Quant au Nigéria, sous le gouvernement Buhari, son budget de défense est passé à 6 060 milliards de nairas (26,4 milliards d'euros). Il marque une augmentation de + 44% par rapport à 2015179. Celui du Mali, est passé de 182,400 milliards F CFA à 211,45 milliards FCFA.

Au Niger et au Ghana, le budget de la Défense figure parmi les secteurs prioritaires.

Ces données font montre des initiatives des États d'accroître leur capacité de feu afin d'accomplir avec efficacité leurs attributions opérationnelles. C'est donc une volonté affichée de faire augmenter au fur et à mesure les portefeuilles relatifs aux dépenses militaires.

En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, en particulier, ces hausses viennent à point. En effet, dans la « guerre » contre les groupes terroristes armés dans la sous-région , chaque État doit devoir disposer de moyens humains ayant une formation adéquation, de matériels de dernière génération comme par exemple le recours systématique aux technologies de l'information et du concept de « système des systèmes » reliant la totalité des forces, typique de la stratégie américaine telle qu'elle a été élaborée au sein de « la révolution dans les affaires militaires » , d'infrastructures adaptées. Ces objectifs ne pourront être réalisés qu'en investissant dans ce domaine.

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