REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix - Travail -
Patrie ********** UNIVERSITE DE DSCHANG Scholae Thesaurus
Dschangensis Ibi Cordum ********** RECTORAT ÉCOLE
DOCTORALE ******** UNITÉ DE FORMATION ET DE RECHERCHE DSCHANG
SCHOOL OF ART AND SOCIAL SCIENCES ********** Site web : http//
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REPUBLIC OF CAMEROUN Peace - Work -
Fatherland ********** UNIVERSITY OF DSCHANG Scholae Thesaurus
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DÉPARTEMENT DES LANGUES ÉTRANGÈRES
APPLIQUÉES OPTION ÉTUDES GERMANIQUES
LANGUE ALLEMANDE ET CULTURE D'APPRENTISSAGE À
L'UNIVERSITE DE DSCHANG : UNE ANALYSE DES SEQUENCES AUDIOVISUELLES COMME SOURCE
DE MOTIVATION POUR UN APPRENTISSAGE AUTONOME
ANNEE ACADEMIQUE 2017-2018
Mémoire présenté et soutenu en vue de
l'obtention d'un Master of Arts en Science du Langage, Littérature et
Culture,
Option : Études Germaniques par : Dounang
Yvonne, Licenciée ès Trilingue-Allemand
(Français-Anglais-Allemand) Matricule :
CM-UDS-12LSH0306 Sous la direction de : Pr.
Albert Gouaffo Professeur titulaire des universités
II
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES ii
REMERCIEMENTS ivv
SIGLES ET ABREVIATIONS .v
LISTE DES TABLEAUX ...vi
LISTE DES IMAGES ..vi
RESUME vii
ABSTRACT .viii
ZUSAMMENFASSUNG iv
INTRODUCTION GENERALE 1
1- Motivation 1
2- Présentation du corpus 2
3- Contexte d'apprentissage 6
4- Etat de la question 7
5- Problématique 11
6- Hypothèses 12
7- Cadre conceptuel, théorique et méthodologique
14
8- Structure du travail 19 CHAPITRE 1: LANGUE
ALLEMANDE, CULTURE D'APPRENTISSAGE ET
MOTIVATION : Le cas de l'Université de Dschang
20
1.1- Base linguistique des apprenants à
l'Université de Dschang 20
1.1.1- Le niveau des apprenants en Licence I 20
1.1.2- Moyen d'améliorer la base des apprenants 22
1.2- Cours d'Allemand et ses caractéristiques 24
1.2.1- Méthode frontale et unilatéralité des
activités pédagogiques 26
1.2.2- Inadéquation entre le contenu du cours et le temps
réservé 29
1.2.3- Mode d'évaluation 31
1.3- Source de motivation chez l'apprenant : rôle de la
langue 32
1.3.1- Langue comme reflet de l'humanité et composante
essentielle d'une culture 32
1.3.2- Langue comme moyen de communication et
d'intégration 34
1.3.3- Langue étrangère comme moyen
d'élargir son champ d'action sur le marché international de
l'emploi 35
1.4- Autres sources de motivation chez l'apprenant 36
1.4.1- Le contenu des cours et les activités
pédagogiques proposées en salle de classe 37
1.4.2- Le type de relation entretenu en salle de cours 38
III
1.4.3- Les systèmes de récompenses et de
sanctions 40
CHAPITRE 2 : DESCRIPTION, ANALYSE ET FONCTION DES
VIDÉOS 41
2.1- Description thématique des vidéos 41
2.1.1- L'intégration sociale dans « Mein Weg nach
Deutschland » 41
2.1.2- La production et la conservation des repas 43
2.1.3- La nouvelle forme de famille 43
2.1.4- Les nouvelles technologies dans le transport 45
2.2- Fonctions des vidéos 45
2.2.1- Reflet de la société allemande 45
2.2.2- Moyen de comparaison entre représentations et
réalités 46
2.2.3- Meilleure connaissance et appréciation de sa
propre culture par analogie 47
2.2.4- Vidéo comme support motivant à l'oral
chez l'apprenant 48
CHAPITRE 3 : DIDACTISATION DES SEQUENCES AUDIOVISUELLES
POUR UN
APPRENTISSAGE AUTONOME 50
3.1- Facteurs favorables à l'autonomisation de
l'apprentissage 51
3.1.1- Adéquation entre contenu/méthode des
cours et niveau/objectif des apprenants 51
3.1.2- Possession des ordinateurs personnels 54
3.1.3- Elargissement du cadre d'apprentissage et
possibilité de répétition 55
3.1.4- Mélodie et expressions non-verbales 56
3.2- Techniques d'usage du matériel audiovisuel pour
l'approfondissement autonome des
connaissances en langue allemande 58
3.2.1- Enseigner les Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication 59
3.2.2- Enseigner avec les documents audiovisuels 60
3.3- Cas pratique : notre expérimentation 66
3.3.1- Cadre et supports d'expérimentation 66
3.3.2- Différentes séances et leurs
caractéristiques 67
3.3.2.1- Première séance 68
3.3.2.2- Deuxième séance 70
3.3.2.3- Troisième séance 73
Remarques conclusives et suggestions 75
BIBLIOGRAPHIE 82
ANNEXES 87
iv
REMERCIEMENTS
Afin de réaliser ce travail, j'ai dû avoir recours
à l'aide de différentes personnes.
Des remerciements particuliers vont à l'endroit de mon
encadreur Pr. Gouaffo qui ne cessait de me rappeler que seul le chercheur sait
ce dont il a besoin et est par conséquent le seul acteur de sa
recherche, ceci étant une façon de me dire qu'aussi longtemps que
je resterai les bras croisés à attendre son aide, mon travail ne
pourra pas avancer. Par des remarques et critiques qu'il faisait au
fur-et-à-mesure selon l'avancement de mon travail, je comprenais
davantage ce sur quoi je travaillais.
Je remercie également tous les enseignants qui, par
leur soutien intellectuel, m'ont inculqué un certain nombre de valeurs
telles que la confiance en soi, la tolérance, la
persévérance. Parmi ces enseignants je pense surtout à Pr.
Djomo, Pr. Fotsing, Dr. Fokoua, Dr. Kenné, Dr. Akieudji, Mr. Mbah, Mme
Twittmann, Mme Zawacki.
Je n'oublie surtout pas le partenariat entre
l'Université de Dschang et l'Institut de Technologie à Karlsruhe
(Allemagne), qui m'a permis d'avoir un séjour de deux mois à
Karlsruhe, dans le but de constituer une documentation pour la bonne
réalisation de ce travail.
Je tiens aussi à remercier les amis qui, par leur
soutien financier ou moral, de loin ou de près m'ont permis de garder le
moral haut afin de conduire à bout mon travail de recherche.
Je remercie ma mère ZANGUE Dortine pour son soutien
financier.
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
ARD= Arbeitsgemeinschaft der öffentlich-rechtlichen
Rundfunkanstalten der Bundesrepublik Deutschland
SGAV= Structuro-globale audio-visuelle
CECR= Cadre Européen Commun de Référence
NTIC= Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication
vi
Liste des tableaux
Tableau 1 : Tableau de progression des cours pour le compte de
l'année académique 2016/2017 au Lycée de Makong I
Tableau 2 : Tableau de progression annuelle des cours d'Allemand
de Terminale au Lycée de Makong I pour le compte de l'année
académique 2016-2017
Tableau 3 : Questionnaire adressé aux enseignants
vis-à-vis de la filière Trilingue-Allemand Tableau 4 :
Résultats du questionnaire soumis aux étudiants en rapport avec
l'utilisation des TIC Tableau 5 : Extrait de l'épisode 4 de la
série « Mein Weg nach Deutschland »
Liste des images
Images 1 et 2 : Geste de la main exprimant la variation de la
gestuelle selon le contexte de communication
Image 3 : Moyen de limiter la conversation
Image 4 : Rencontre entre Nevin Coskun (actrice principale) et le
vieillard à l'arrêt de bus Image 5 : Difficultés d'usage
d'un automate pour l'achat d'une carte de transport
Image 6 : Prise de contact entre Nevin Coskun et la vielle
dame
VII
RESUME
Le présent travail s'inscrit dans le domaine de la
didactique des langues et porte précisément sur
l'enseignement/apprentissage de l'Allemand comme langue étrangère
à l'Université de Dschang. Il traite du thème : «
Langue allemande et culture d'apprentissage à l'Université de
Dschang : Une analyse des séquences audiovisuelles comme facteur de
motivation pour un apprentissage autonome ». Des difficultés
d'expression orale chez les étudiants d'Allemand ont été
remarquées. Tenant compte de l'avancement de la technologie, il devient
important d'analyser le rôle de l'intégration des documents
audiovisuels dans le processus d'apprentissage/d'enseignement des langues, en
particulier de l'Allemand comme langue étrangère, et sa
contribution à la compétence communicative. Les recherches ont
permis d'émettre trois hypothèses concernant d'abord la base
acquise en langue allemande et la réadaptation des méthodes
d'apprentissage à l'Université, ensuite la culture
d'apprentissage et enfin la motivation. L'élaboration de ce travail
nécessitait la théorie de la sémiologie, théorie
qui permet de comprendre une production autant verbale que non-verbale. Comme
méthode, l'analyse de discours a été utilisée,
méthode qui naît au U.S.A au début du
20ème siècle dans le but d'analyser les thèmes
et leurs caractéristiques dans les productions autant écrites
qu'orales. Cette méthode a permis de mieux comprendre les vidéos
sur lesquelles portait le travail de recherche, autant sous sa forme verbale
que non-verbale. Le travail a été structuré en trois
chapitres. Le premier chapitre présente la culture d'apprentissage et
ses caractéristiques à l'Université de Dschang, la langue
allemande (langue étrangère) et son rôle vis-à-vis
de l'apprenant dans le monde contemporain. Le chapitre II décrit les
vidéos sur lesquelles porte ce travail de recherche. Le chapitre trois
propose un procédé de didactisation du matériel
audiovisuel. A la fin de des recherches une hypothèse a
été confirmée, celle concernant la base que les apprenants
de la langue allemande acquièrent au secondaire. Le corpus était
limité aux étudiants des Niveaux I et II, ce qui ne permettait
pas de poursuivre la recherche hors du cadre concerné. Les
hypothèses concernant la culture d'apprentissage et la motivation ont
été confirmées après recherches. Comme alternative,
deux méthodes ont été proposées, méthodes
qui modifient la relation entre enseignant et apprenant et qui permettent aux
apprenants de prendre en charge leur apprentissage. Ces méthodes sont la
méthode communicative et la méthode computationnelle. La
première permettant aux apprenants de travailler en groupe et la seconde
leur permettant de se servir des ordinateurs, des DVD et bien d'autres TIC de
façon individuelle. Cette méthode facilite d'une part
l'apprentissage, mais elle est une source de motivation chez les apprenants
d'autre part.
Mots et expressions clés : Didactique, séquence
audiovisuelle, motivation, apprentissage autonome, compétence
communicative.
ABSTRACT
This work belonging to didactics is based on the following
topic: « Teaching/Learing culture of German in the University of Dschang:
an analysis of audiovisual sequences as a factor of motivation towards an
autonomous learning». It has been noticed in the German option, that
student face many difficulties in terms of expressing themselves in German,
even after they obtain their Degree. Considering the fact that almost all the
student possess a smartphone and/or a computer, one opt to find out what
constitute the obstacle and therefore to look for solutions, using those phone
and computers. Three aspects have considered as the source of this problem,
aspect that going to be confirmed or not after researches. First of all we
taught of the basis acquired while being in secondary school, then the
teaching/learning culture centered on the teacher and finally the lack of
motivation. Every scientific study basing on theory and method, the theory of
semiology has been used for this work. It allows one to get the content of a
communication either verbal or non verbal. The method used was the discourse
analysis front the point of view of Marc Angenot. He considers the
communication as being influenced by the personalities of speaker and the
context in which they find themselves. The work has been divided into three
chapters. The first chapter presents the teaching/learning culture of German in
the University of Dschang and the functions of languages nowadays. The second
chapter describes videos on which this work is partly based. The third chapter
proposes methods to implement the audiovisual material in the teaching/learning
culture of German as foreign language in the University of Dschang. After
researches, it comes out that this teaching culture needs innovations in terms
of material and therefore two methods have been proposed for the amelioration
of learning process: communicative method and computer-method. Associating
these methods, students will be able to work with computer and discuss within
group work. They will now be able to work in an autonomous manner.
Keywords: Didactics, audiovisual sequences,
motivation, autonomous learning, communicative competence.
VIII
ZUSAMMENFASSUNG
ix
Diese Arbeit lässt sich in der Sprachendidaktik
einschreiben. Das Thema wird folgendes formuliert: Deutsche Sprache und
Lernkultur an der Universität Dschang: eine Analyse von audiovisuellen
Sequenzen als Motivationsfaktor für ein autonomes Lernen«. Nach vier
Jahren Studiums an dieser Universität wurde bemerkt, dass Studenten viele
Schwierigkeiten mit der Sprechfertigkeit haben, auch nachdem sie mit dem
Bachelor fertig sind, deswegen war das notwendig, herauszufinden, wo liegt das
Hindernis und wie man das Lernen erleichtern kann. Am Anfang der Arbeit wurde
drei Fakten als Hindernis erwähnt: schlechte Basis des Deutschen als
Fremdsprache im Gymnasium, Lehrerzentrierter Unterricht an der Universität
und fehlende Motivation. Zur guten Führung dieser wurden die Theorie der
Semiologie und die Diskursanalyse benutzt. Diese Theorie hat dazu beigetragen,
dass man die Kommunikation sowohl durch verbale und nicht-verbale Zeichen
versteht. Die Diskursanalyse im Sinne von Marc Angenot erlaubt man eine
Kommunikation je nach Kontexten zu verstehen, insofern als sie von der sozialen
stelle der Teilnehmer beeinflusst wird. Die Arbeit besteht also aus drei
Kapiteln. Das erste Kapitel stellt die Lernkulturen der Germanistikabteilung
dar und auch die motivierende Funktion der Sprache gegenüber dem
Lernprozess. Das zweite Kapitel präsentiert die Videos oder das Korpus der
Arbeit. Das dritte Kapitel schlägt einige Methode vor, wodurch die
audiovisuellen Sequenzen im Unterricht. Am Ende der Forschung wurde bemerkt,
dass die Lehr- und Lernmaterialien zu innovieren sind. Dazu wurden zwei
Methoden vorgeschlagen, die simultan eingesetzt werden können: die
kommunikative Methode und die Computer-Methode. Die Verbindung der beiden
Methoden erlaubt also den Studenten mit Computer und in Gruppen zu arbeiten und
dadurch ein autonomes Lernen zu führen.
Schüsselwörter: Didaktik,
audiovisuelle Sequenzen, Motivation, autonomes Lernen, kommunikative
Kompetenz
INTRODUCTION GENERALE
1- Motivation
Le monde est un tout homogène constitué
d'éléments distincts que l'on appelle nation. L'objet de
distinction entre ces nations est la langue et qui parle de langue parle
également de transmission de la culture1. Malgré les
origines des hommes, ils peuvent partager les mêmes constitutions
génétiques, mais parler des langues différentes et donc
appartenir à des cultures différentes. Compte tenu du fait que
ces hommes ne peuvent pas vivre en autarcie, ils sont appelés à
communiquer avec le monde extérieur, ce qui passe tout d'abord par la
langue. Alors, pour être en contact avec autrui, nous devons être
à même de parler et de le comprendre. Comprendre autrui inclut
aussi le fait de connaître son background culturel car la communication
se fait toujours en contexte, d'où la nécessité d'une
compétence interculturelle. A cet effet, Tomescu pense que « dans
l'époque de la globalisation, quand l'homme doit s'adapter rapidement
aux réalités complexes, quand, il peut dépasser à
tout instant, que ce soit physiquement ou virtuellement, les frontières
de son espace linguistique, la capacité de communiquer efficacement dans
une langue étrangère devient primordiale »2.
Parlant d'interaction entre les peuples, nous avons la relation entre le
Cameroun et l'Allemagne, manifeste à travers les études
germaniques au Cameroun, les partenariats, les bourses offertes par l'Allemagne
et le Cameroun. Ces relations expliquent le fait que le développement
d'un pays passe d'une part par les relations internes entre les individus, mais
d'autre part par les relations que le pays concerné entretient avec
l'extérieur. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles
l'Allemand est étudié à l'Université de Dschang
comme langue étrangère. Dans le département des Langues
Étrangères appliquées nous sommes confrontés
à un problème : les étudiants rencontrent beaucoup de
difficultés à s'exprimer oralement et de manière courante
en cette langue, d'où notre intérêt pour la didactique des
langues. Conscient du danger que représente le déficit
interculturel dans le cadre des études germaniques, nous nous proposons
de cerner le noeud du problème et d'y apporter des
résolutions.
1
11LAFONTANT, Jean, 1995, « Langues, cultures et
territoires, quels rapports? » Cahiers franco-canadiens de l'ouest
vol. 7, n°2, p 232.
2 TOMESCU Dorina, « Le développement de la
compétence communicative et d'interaction, une priorité dans la
didactique des langues étrangères », dans
Education, 2009, p 577.
2- Présentation du corpus
Tout travail de recherche doit bien porter sur un corpus
précis, un échantillon. C'est alors que notre travail prendra
appui sur des séquences audiovisuelles. La série-vidéo
« Mein Weg nach Deutschland » publiée le 06 Février
2013, composée de 08 épisodes est tirée de l'Institut
Goethe, institution ayant pout but de vulgariser la langue et la culture
allemandes à l'extérieur de l'Allemagne et les
vidéos« Die neuen Familien », « Das Essen für
Zukunft » et « Verkehrskonzepte von Morgen » sont tirées
de la base de données Deutsche Welle1, membre de
l'ARD2. Elles sont produites respectivement le 13 Janvier 2016, 15
Février 2017, et le 12 Avril 2017. La « Deutsche Welle » offre
une multitude de vidéos regroupées en catégories et
niveaux de langue selon le Cadre Européen Commun de
Référence (A1, A2, B1, B2, C1, ). C'est également le cas
avec ARD dans sa multitude de productions. Mais nous avons
sélectionné les vidéos des deux bases de données
dans le but d'avoir une diversité de sources et de thèmes, le but
étant d'encourager les apprenants à s'autonomiser dans le
processus d'apprentissage de l'Allemand à l'Université de
Dschang. Nous avons également décidé de travailler sur des
vidéos de niveaux de langue différents parce que tous les
apprenants n'ont pas forcément le même niveau de langue,
étant donné que certains sont en première année et
d'autres en deuxième. D'après le CECR, la mini-série
« Mein Weg nach Deutschland» appartient au niveau A2 car le contenu
est facilement accessible et les interlocuteurs ne sont pas rapides dans leur
façon de parler. Les trois autres vidéos sont classées au
niveau B1 parce que le locuteur doit avoir une ouïe plus
développé pour saisir le contenu entier de la communication.
2
1La Deutsche Welle est le service international de
diffusion de l'Allemagne dont le siège principal est situé
à Bonn. Elle est inaugurée le 3mai1953 et diffuse des
programmes de télévision et de radio à l'étranger.
Le 11juin1953 elle devient membre de l'ARD, abréviation d' «
Arbeitsgemeinschaft der öffentlich-rechtlichen Rundfunkanstalten der
Bundesrepublik Deutschland » (en français : «
Communauté de travail des établissements de radiodiffusion de
droit public de la République fédérale
d'Allemagne » (
https://de.wikipedia.org/wiki/DeutscheWelle)
2L'ARD (« Arbeitsgemeinschaft der
öffentlich-rechtlichen Rundfunkanstalten der Bundesrepublik Deutschland
») est une institution de la République Fédérale
d'Allemagne, où chaque Land a le droit d'avoir son propre
radiodiffuseur. Créée le 09 Juin 1950, elle est constituée
de neuf radiodiffuseurs régionaux allemands (BR, HR, MDR, NDR,
RB, RBB, SWR, SR, WDR) qui proposent un programme de télévision
à diffuser à l'intérieur de l'Allemagne et d'un
radiodiffuseur international (DW). (
https://fr.wikipedia.org/wiki/ARD)
« Mein weg nach Deutschland » est une série
de 08 vidéos, produite par « context film », le o6
Février 2013 et publiée par la chaine de télévision
ARD1, sous la direction de l'Institut Goethe. Les épisodes
vont de 06 minutes 19 secondes à 08 minutes 45 secondes. C'est la
vidéo avec des personnages renvoyant à des pays différents
: Turquie, Allemagne.
Elle est constituée des paratextes et du texte
audiovisuel en question. Le paratexte d'entrée de tous les
épisodes dure 17 secondes et nous donne des informations sur l'actrice
principale, son nom (Nevin Coskun) et son âge (23 ans), le nombre de
temps passé en Allemagne (2 mois), le titre de la série («
Mein Weg nach Deutschland »2) et enfin le titre de
l'épisode « Im Bus » pour l'épisode 1, « Auf
Arbeitssuche » (épisode 2), « Bei der Arbeit »
(épisode 3), « Neue Freunde » (épisode 4), « Beim
Arzt » (épisode 5), « Auf Wohnungssuche » (épisode
6), « Unterwegs auf der Straße » (épisode 7) et enfin
« Der Handy-Vertrag » (épisode 8). On se rend bien compte que
les titres d'épisode ont une partie en commun : « Erste Wege in
Deutschland »3.
Les paratextes de fin donnent des informations sur les
intervenants dans l'épisode concerné et ont aussi des points
communs. Déjà, ils durent tous 20 secondes et l'actrice
principale est Nevin Coskun, une Turque qui s'intègre en Allemagne. Ils
donnent des informations concernant : la caméra (Franz Josef Kirmaier),
le son (Florian Emberger), le découpage (Hauke von Stietencron), la
production (Magnus Froböse), l'assistance à la production (Anika
Jarreck) et le droit d'auteur. Ils concernent également les
remerciements à l'endroit de Robert Gillich, Alexander Kruckenfellner,
Klaus Thomas Frick, Irina Baeva, Nina Klameth et Anne Rölz.
Ces épisodes diffèrent l'un de l'autre par les
intervenants en dehors de Nevin Coskun. Pour l'épisode 1 : le conducteur
de bus (Edmund Jendrzej), le vieillard (Heinrich Biegai), la vieille femme
(Elisabeth Biegai), la femme qui aide Nevin (Sylvia Mayer).
Episode 2 : la nouvelle compagne (Yuna), la
réceptionniste (Andrea Schneider), les employés (Reiner Haas,
Sonja Hachenberger et Markus Eberhard).
Episode 3 : le chef de service de Nevin (Bernd Wolf), la vieille
dame (Hannelore Lutz-Müller)
3
1ARD (« Arbeitsgemeinschaft der
öffentlich-rechtlichen Rundfunkanstalten der Bundesrepublik Deutschland
») est une structure fédérale de la République
Fédérale d'Allemagne, où chaque Land a le droit d'avoir
son propre radiodiffuseur
2Notre traduction : « Mon itinéraire pour
l'Allemagne »
3 Notre traduction : « Premiers
itinéraires en Allemagne »
4
Episode 4 : les nouveaux compagnons de cité (Peter,
Sofie...)
Episode 5 : le docteur (Brigitte Thrun), l'assistante au
docteur (Claudia Porpaczy) et chef de service (Bernd Wolf)
Episode 6 : le mari de Nevin (Michael) et le propriétaire
de leur nouvel appartement (Makler).
Episode 7 : les piétons (Alexander Kruckenfellner,
Ursula B. Kannegießer et Sylvia Brandt) et les membres de la police
(Oliver Müller et Monika König)
Episode 8 : la publiciste (Julia Monique Neviandt), et les amis
de Nevin (Sofie et Slackliner)
Le paratexte introductif de « Die neuen Familien » dure
4 secondes, présente le titre de la vidéo (Die neuen Familien) et
la chaine de télévision ou la vidéo a été
produite (Deutsche Welle). Le paratexte final donne le site de la vidéo (
dw.com/deutschkurse), la
chaine de télévision (Deutsche Welle) et l'année de
publication (2016).
La vidéo « Das Essen für Zukunft » est
publiée le 15 Février 2017 par la Deutsche Welle. Elle a, elle
aussi, deux paratextes : le paratexte d'entrée (05 secondes)
spécifie le lieu où, l'heure à laquelle se déroule
l'action (les matins à Berlin dans un grand magasin alimentaire,
à la période de pointe). Le paratexte de sortie dure 19 secondes
et donne des informations sur le reportage (Marion Hütter), la
caméra (C. Dransfeld et B. Hinze), le découpage (Carolin
Haberland), le site de la vidéo (
dw.com/deutschlernen) et la
chaine télévisée qui la présente (Deutsche
Welle).
En ce qui concerne « Verkehrskonzepte von Morgen »
publié le 12 Avril 2017, le paratexte de sortie informe sur le reportage
(Christine Sommer), la caméra (Joschka Lippelt), le découpage
(Birgit Karels), le site de la vidéo (
dw.com/deutschlernen) et la
chaine télévisée qui la présente (Deutsche Welle).
Dans la série-vidéo « Mein Weg nach Deutschland », les
personnages principaux sont :
- Nevin Coskun: c'est l'actrice principale de la série
- Le vieillard : celui-ci explique à Nevin comment se
rendre au service de l'emploi
- Sylvia Mayer : elle aide Nevin Coskun à acheter un
ticket de transport.
- Yuna : c'est la premiere compagnie de Nevin, rencontrée
au service de l'emploi. Yuna
aide aussi Nevin à maitriser les noms des
différents produits alimentaires à son propre lieu
de service
- Michael : c'est le mari de Nevin, qui lui apprend à lire
les siggles et les abréviations.
5
- Sophie : c'est la nouvelle compagnie de cité, qui
éloigne de Nevin la solitude. Sophie aide Nevin dans la procédure
lui permettant de revenir sur une décision qui a déjà
été prise.
Dans la vidéo « Das Essen für Zukunft »,
nous avons :
- Dimitrios Ploutarchous : le chef du service de production des
salades : Brunner Greengurus
- Anne-Kathrin Gazi : elle travaille dans un magasin de produits
finis et met à la disposition des clients des produits frais et bio.
- Béatrice-Guillaume Grabisch : c'est le chef d'entreprise
Nestlé, qui est d'avis que les produits doivent faire l'objet
d'étude d'inspection sanitaire, afin d'éviter la distribution des
maladies.
- Fabian Steinecker : il pense que le taux de
végétariens croit du jour au lendemain, ce qui revient à
dire qu'à un certain moment, l'on aura presque plus besoin des produit
animaux.
- Norbert Knop : c'est un vendeur de viande qui s'inscrit en faux
contre l'idée de Fabian Steinecker. Il dit qu'il vend de plus en plus
ses produits animaux parce que c'est de la bonne qualité.
Dans la vidéo « Die Neuen Familien » nous avons
:
- Christian Schadeberg : c'est l'acteur principal de la
vidéo. Dans l'intention de devenir papa, il a toujours souhaité
former une famille avec d'autres partenaires, des amis... il affirme que tous
les enfants avec des coparents qu'il a eu à rencontrer ont toujours
été heureux et lui aussi est fier d'avoir un co-papa.
- Christine Wagner : c'est celle qui a mis sur pied le site de
recherche et de rencontre des coparents
- Robert Hagen : c'est un thérapeute qui se fait du
souci de l'état émotionnel des enfants.
Dans la vidéo « Verkehrskonzepte von morgen»,
nous avons :
- Weert Canzler : Un chercheur qui a mis sur pied des moyens de
transport qui n'ont nullement besoin de conducteur. Il suffit juste
d'introduire sa destination à l'aide de l'écran qui se trouve
dans l'engin en question.
- Bruno Ginnuth : il a mis sur pied un autre moyen de transport
qui, selon les commandes peut prendre deux personnes allant dans la même
direction.
- Rolf Mienkus : il veut faciliter la mobilité des hommes
à Berlin
Les thèmes abordés sont : l'intégration
sociale dans « Mein Weg nach Deutschland », la préparation et
la conservation des repas dans « Das Essen für Zukunft», les
nouvelles formes de famille dans « Die neuen Familien » et les
nouvelles technologies dans le transport dans « Verkehrskonzepte ».
Nous avons jugé ces thèmes intéressants pour les
apprenants parce que le monde actuel est gouverné par la technologie,
moyen qui faciliterait aussi la prise de contact entre les individus. Certains
camerounais après la Licence décident d'intégrer la
société allemande sur le plan soit social soit professionnel.
Ceux-ci doivent déjà avoir une idée des étapes
préliminaires afin d'éviter des difficultés
d'intégration en Allemagne. Même des apprenants qui n'ont aucune
envie de faire partie de cette société trouveront tout de
même important d'avoir des compétences interculturelles, puisque
même dans leur société de résidence, ils seront
confrontés à des situations interculturelles. La mobilité
des hommes instaure alors la rencontre entre différents peuples,
d'où l'importance d'avoir une idée sur la langue de l'autre.
C'est le cas des touristes allemands au Cameroun. Comme exemple nous avons en
2015 un groupe de touristes allemands à Dschang. Pour visiter et
comprendre quelques réalités locales au musée des Arts, de
la culture et des civilisations de l'Ouest, ils avaient besoin d'être
guidés par une personne capable de s'exprimer en Allemand. Cette
personne fut une étudiante de la filière trilingue-Allemand de
l'Université de Dschang.
3- Contexte d'apprentissage
Cette réflexion sur le rôle que peuvent jouer les
séquences audiovisuelles dans le processus d'apprentissage d'une langue
part d'un constat : Les étudiants de la filière
Trilingue-Allemand, même après avoir obtenu une Licence à
l'Université de Dschang, sont toujours incapables de mettre en pratique
les connaissances acquises tout au long de leurs études. Ils rencontrent
beaucoup de difficultés quant à l'expression orale. Apres avoir
étudié la langue allemande pendant trois ans, ils en sortent
incapables de s'exprimer en ladite langue. La langue est un moyen de
communication, permettant aux hommes d'entrer en contact. Apprendre une langue
serait alors apprendre à l'utiliser oralement, pour affirmer avec
Stéphanie Meyssonnier que : « L'apprentissage de la langue
étrangère est axé principalement sur l'oral. Il vise
à développer des compétences de communication qui
englobent la compréhension de l'oral et l'expression
orale»1. Le fait
6
1MEYSSONNIER, Stéphanie, Pourquoi et
comment exploiter le support vidéo authentique en classe de langue
étrangère?, Nevers, IUFM de Bourgogne, 2004 / 2005, p 5
de pouvoir s'exprimer en plusieurs langues permet aux
apprenants d'élargir leur champ d'action après leur parcours
académique. Un tel apprenant peut être employé comme guide
touristique pour des étrangers Allemands au Cameroun, afin de
présenter une localité en langue allemande. Il ne faut quand
même pas perdre de vue le fait que certains étudiants
malgré leur incapacité à s'exprimer oralement, ont une
bonne expression écrite. Conscients de l'importance des langues
étrangères dans le monde actuel, il serait judicieux de mettre un
accent autant sur l'expression orale que celle écrite, d'où le
désir de proposer des méthodes novatrices, des méthodes
qui, pendant les cours, permettent ou offrent la possibilité aux
apprenants de s'exercer oralement afin d'améliorer leur expression
orale.
4- Etat de la question
Dans leur ouvrage : « Lernkulturen in der Weiterbildung
»1, Schüßler Ingeborg et Christian M. Thurnes
parlent de la culture d'apprentissage et de ses variables selon les contextes.
A la lecture de cet ouvrage, on se rend compte qu'il y a depuis les
années 2000 une multitude de publications sur le thème «
nouvelles cultures d'apprentissage », sans pour autant définir ou
expliquer ce en quoi ces cultures sont nouvelles. La culture d'apprentissage
est donc un concept très utilisé dans l'enseignement et dont les
définitions varient en fonction des auteurs. Schüßler et
Thurnes affirment alors: « Es gibt somit nicht «die eine
Definition» des Begriffs Lernkultur, sondern verschiedene Beschreibungen
eines Wirklichkeitsbereiches. Diese variieren je nach Kontext und
Beobachterstandpunkt »2. Ce concept permet de mettre un accent
sur la transmission du savoir et les fonctions de l'enseignant dans
différentes formes d'apprentissage. Ce concept englobe à la fois
la manière d'enseigner et celle d'apprendre. L'apprentissage est un
ensemble de mécanismes menant à l'acquisition du savoir-faire, du
savoir ou des connaissances, dont l'acteur est appelé apprenant. On peut
opposer l'apprentissage à l'enseignement dont le but est de dispenser
les connaissances et savoirs, avec pour acteur l'enseignant.
Dans « culture d'apprentissage » Schüßler
et Thurnes regroupent l'environnement, les chances, les rituels, les
barrières et les habitudes d'apprentissage. Les caractéristiques
de cette
7
1 Notre traduction: «Culture d'apprentissage dans
l'enseignement supérieur »
2SCHÜSSLER, Ingeborg et THURNES, Christian M.,
Lernkulturen in der Weiterbildung, Bielefeld, Bertelsmann, 2005, p
13
culture sont dépendantes du contexte car la culture
d'apprentissage à l'école primaire est différente de celle
du supérieur. Dans une entreprise de production, l'on ne doit en aucun
cas s'attendre à retrouver la même culture d'apprentissage que
celle d'une entreprise commerciale ou dans toute autre institution
d'enseignement. Dans ce même sens, il est nécessaire de
répondre aux questions suivantes : « Qu'est ce qui doit être
appris ? », « Comment cela doit-il être appris ? », «
Quelles théories didactiques doivent-elles permettre un tel
apprentissage ? ». On comprend déjà que la réponse
à ces questions dépendra du contexte ou du domaine dans lequel on
se trouve.
Selon Schüßler et Thurnes, la multitude de
débats autour du concept « culture d'apprentissage » a
à la base plusieurs raisons. L'une des raisons est le
développement de la société : l'on se demande dans quelle
mesure les cultures d'apprentissage existantes contribuent-elles à
relever les défis présentés par la société.
Dans « Lernkulturen in der Weiterbildung», Schüßler et
Thurnes sont d'avis que les cultures qui considèrent la technologie
moderne et l'éducation comme ressources humaines ont pour objectif de
moderniser la société1.
Une autre raison qui anime ces débats est la base des
théories d'apprentissage. Comme exemple, nous avons le constructivisme.
C'est une théorie qui met l'homme au centre de l'apprentissage. Elle
émet l'idéologie selon laquelle l'homme construit sa propre
réalité, sans tenir compte du monde extérieur. Les
influences extérieures sont de ce fait considérées comme
facteurs perturbateurs. C'est à base de résultats des
activités précédentes que le cerveau décide de la
façon dont les prochaines activités doivent être
effectuées. Le processus d'apprentissage est donc dépendant des
connaissances antérieures, des principes, de la motivation et de
l'émotion de l'apprenant2. Il revient donc à
l'apprenant de voir quel contenu et quelle méthode lui permettront
d'atteindre ses objectifs. Schüßler Ingeborg et Christian M. Thurnes
favorisent alors cette culture d'apprentissage, qui rend l'apprenant autonome.
A la page 35 de l'ouvrage « Lernkulturen in der Weiterbildung », on
lit: « Äußere Einflüsse werden zunächst als
Perturbationen (d. h. Störungen) empfunden und entsprechend der eigenen
kognitiven Struktur verarbeitet. Anhand der Resultate
früherer Aktivitäten entscheidet das Gehirn, wie die
Aktivitäten der Nervennetze gesteuert und gekoppelt werden
»3. Ici on comprend donc que l'enseignant n'assiste
l'apprenant
8
1SCHÜSSLER, Ingeborg et THURNES, Christian M.,
Lernkulturen in der Weiterbildung, Bielefeld, Bertelsmann, 2005, P
28
2Idem, P 36
3 Notre traduction: « les influences
extérieures sont perçues comme de perturbations et impactent la
structure cognitive déjà travaillée. À l'aide des
résultats des activités antérieures, le cerveau
décide de comment les activités du système nerveux doivent
être associées et gérées »
que si ce dernier en a besoin. Il faut déjà
rappeler que, parler de l'autonomisation dans l'apprentissage ne veut pas dire
apprentissage sans enseignant. C'est une forme d'enseignement/apprentissage
dont l'apprenant est acteur à 90% et n'a recours à l'enseignant
que lorsque la nécessité s'impose.
Dans son article intitulé: « Motivation und
Demotivation im Deutschunterricht an der Universität Dschang »
Augustin Kenné présente les facteurs motivants et
démotivants des étudiants vis-à-vis de l'apprentissage de
l'Allemand à l'Université de Dschang1.
La création de la filière Trilingue-Allemand a
toujours encouragé les étudiants de Douala et de Yaoundé
à continuer leurs études à l'Université de Dschang.
Cette mobilité est plus intense depuis l'année académique
2008-20092. En ce qui concerne la motivation, il en présente
quatre types:
La motivation intégrative : celle-ci consiste pour
l'apprenant à percevoir la langue et la société cibles de
façon positive et d'avoir pour but d'être citoyen de ladite
société.
La motivation instrumentale : les apprenants ont pour
objectifs de se faire des amis dans le pays de la langue cible, voyager
à travers la société cible. Les apprenants peuvent donc
continuer avec les études soit en Allemagne, en Angleterre, en
Amérique ou en France. Ils peuvent aussi devenir des enseignants de
Français, d'Anglais ou d'Allemand et peuvent facilement faire de la
traduction. Ces langues deviennent donc un atout sur le marché
international de l'emploi.
La motivation intrinsèque : Ici l'apprenant fournit
plus d'effort pour atteindre des objectifs personnels. Le désir
d'être polyglotte encourage aussi l'apprentissage. La maîtrise de
plusieurs langues est une marque de « prestige social
»3.
La motivation externe est constituée des compliments,
récompenses, bonne notes, la relation entre les apprenants, entre les
apprenants et l'enseignant. Il faut aussi rappeler que le contenu des cours
serait un facteur de motivation s'il répondait aux attentes des
apprenants. Dans cet article, on note aussi que le prix des denrées
alimentaires et le coût du loyer peu élevé sont un
9
1 KENNÉ, Augustin, « Motivation und
Demotivation im Deutschunterricht an der Universität Dschang »,
Information Deutsch als Fremdsprache no 1 2015
2idem, p 72 3idem, p 80
autre facteur de la venue des étudiants à
l'Université de Dschang pour la suite de leurs études, une fois
qu'ils atteignent le supérieur.
L'organisation du club allemand est aussi bien une motivation
intrinsèque qu'extrinsèque. Elle est intrinsèque chez ces
étudiants qui, pour mettre à jour leur savoir-faire, ont
décidé d'en créer. Elle est cependant extrinsèque
chez les étudiants qui y prennent appui pour travailler davantage. Ce
Club met sur pied des cours de répétitions pour améliorer
le niveau des apprenants. Les aînés académiques
amènent ainsi leurs cadets à travailler davantage, même en
l'absence de l'enseignant, ce qui peut contribuer à
l'amélioration des notes après évaluation.
A côté de ces facteurs de motivation, Augustin
Kenné reconnait tout de même, qu'il existe des obstacles à
l'expression orale des étudiants qu'il faut éliminer. C'est alors
partant de cette difficulté d'expression orale que nous avons choisi de
travailler afin de rendre l'apprentissage de la langue allemande,
particulièrement l'expression orale des étudiants plus
aisée, tout en implémentant les séquences audiovisuelles
ou alors de trouver des méthodes adéquates pour l'enseignement de
l'Allemand comme langue étrangère.
En ce qui concerne la didactique de l'Allemand comme langue
étrangère, nous avons une multitude de méthodes qui ont
été mises sur pied au fil du temps. A la lecture de Wolgang
Hallet et Frank Königs, on constate que certaines méthodes naissent
simultanément. De ces méthodes nous ne nous intéresserons
qu'à 061 :
- La méthode Grammaire-Traduction : cette méthode
naît au début du 19ème siècle. Elle met
l'accent sur la construction des mots et le respect des
règles grammaticales de la langue cible. Elle favorise alors
l'apprentissage d'une langue en tant que système. Elle n'accorde aucune
importance à la langue comme moyen de communication. La méthode
Grammaire-Traduction a pris fin au début du 20ème
siècle.
- La méthode directe naît entre 1960 et 1970 et
considère déjà la langue comme un moyen
de communication plutôt qu'un ensemble de mots. C'est
une méthode qui stipule qu'une langue est plus parlée qu'elle
n'est écrite. Le langage varie donc en fonction du contexte d'usage.
10
1Hallet K. et Königs F.,
Handbuch Fremdsprachendidaktik, Berlin, Klett/Kallmeyer, 2010, Pp 152-154
11
- Hallet et Königs pensent que la méthode
audiolingue naît du structuralisme et du
behaviorisme. C'est une méthode qui accorde une place
à l'enseignement assisté par des documents audio. Le rôle
de l'apprenant est dans ce cas d'imiter, de répéter après
le document.
- La méthode audiolingue donne naissance à la
méthode audiovisuelle en France et aux USA
en 1960, dans le but d'associer le son à l'image. Mais
l'inconvénient de la méthode audiovisuelle est qu'elle restreint
la capacité de réflexion de l'apprenant et donne à
l'enseignant le rôle d'« expert en média ». Ici seul
l'enseignant a la parole et n'autorise que très peu les apprenants
à s'exprimer.
- La méthode communicative est développée
pour renforcer le rôle de l'apprenant dans un
processus d'apprentissage. Cette méthode met
l'apprenant et la communication au coeur du processus d'apprentissage. La
méthode communicative met un accent sur la compétence
linguistique et pragmatique car l'apprenant doit se servir de la langue dans
des contextes de communication différents et doit donc être
à mesure de varier son langage en fonction de la situation dans laquelle
il se trouve. Cette méthode associée à la méthode
audiovisuelle favorise alors l'échange entre l'enseignant et l'apprenant
après avoir regardé une séquence audiovisuelle.
- La méthode communicative a suscité l'approche
interculturelle, puisque l'enseignement
des langues intègre déjà les documents
audiovisuels. Les documents utilisés ont trait à
différentes cultures d'où la nécessité d'une
compétence interculturelle. L'apprenant dans ce cas s'exprime en tenant
compte de la variation culturelle des interlocuteurs.
5- Problématique
La technologie a une très grande contribution dans le
processus de développement du monde. Certains travaux, qui autrefois
étaient effectués par des hommes, s'effectuent aujourd'hui par
des automates : c'est le cas de la calculatrice, des engins. Dans le cadre de
la communication, on a le téléphone comme l'un des
résultats de la technologie, étant un medium. Même dans les
cours de langues, ces medias peuvent être d'une importance capitale. La
langue allemande est étudiée à l'Université de
Dschang Dschang mais les étudiants ont beaucoup de difficultés
à s'exprimer oralement en cette langue, même après
l'obtention d'une Licence. Qu'est-ce qui constitue l'obstacle à leur
apprentissage ? Ceci nous amène à nous poser trois questions.
12
-Si les étudiants ne peuvent pas s'entretenir oralement
en la langue qu'ils étudient, comment les motiver à faire surgir
leur compétence communicationnelle ou même la
développer?
-Quelle contribution les séquences audiovisuelles
peuvent-elles apporter dans l'amélioration de leur capacité
à communiquer ?
-Comment peut-on didactiser les séquences
audiovisuelles afin qu'elles fassent partie du matériel
d'enseignement/apprentissage ?
6- Hypothèses
En rapport avec les questions posées dans la
problématique, nous pensons que le contact limité avec la langue
allemande est un facteur négatif à l'égard de
l'apprentissage de ladite langue. Nous avons donc émis trois
hypothèses subsidiaires.
La première hypothèse concerne la
réadaptation des méthodes d'apprentissage dans le cadre
universitaire. Dans certains lycées (Lycée Bilingue de Santchou,
Lycée de Makong I) ou établissements secondaires (Collège
Privé Laïc de Santchou) où l'Allemand est enseigné,
l'accent est mis sur l'écrit. 90% (Cf tableau ci-dessous) du programme
est basé sur la grammaire, la syntaxe et le vocabulaire. Le fait pour un
étudiant de première année à l'Université de
ne pas pouvoir s'exprimer oralement en Allemand peut aussi découler du
fait qu'il n'ait pas eu suffisamment d'occasions de produire des textes oraux
au secondaire. En s'exerçant de façon régulière ou
en étant confronté aux débats et dialogues oraux,
l'apprenant a la possibilité de mieux assimiler les règles
grammaticales, un certains nombre d'expressions figées. Dans cette
logique, on peut donc affirmer que l'absence d' exercices oraux est un obstacle
au développement de la compétence communicationnelle. Pour
remédier à cette situation, il faut donc que la culture
d'apprentissage à l'Université mette l'accent sur l'expression
orale des étudiants tout en les motivant. La motivation est au centre de
toute chose car l'on ne pourra entreprendre une action sans en être
motivé.
Tableau de progression des cours pour le compte de
l'année académique 2016/2017 au Lycée de Makong I (Tableau
1)
TR
|
SQ
|
SM
|
CONTENUS DU PROGRAMME
|
OBJECTIFS
|
TYPE D ACTIVITES
|
DUREE
|
1
|
1er
|
1
|
UNITÉ 1 : contact au delà
|
-Parler des inconvénients et
|
Cours, exercices
|
22heures
|
|
|
2
|
des frontières
|
avantages de la rencontre
|
d'applications,
|
|
|
|
3
|
-prépositions du génitif
|
interculturelle entre les hommes, les
|
travaux diriges
|
|
|
|
4
|
-le participe I et II
|
peuples
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
13
|
|
6
|
EVALUATION
|
-écrire la lettre à un ami à l
extérieur
-exprimer son opinion, exprimer des différences
EVALUATION
|
|
2heures
|
|
2e
|
1
|
UNITÉ 2 : le sport et la
|
-Parler de l'importance du sport
|
Cours, exercices
|
24 heures
|
|
|
2
|
sante
|
-recommander quelque chose
|
d application
|
|
|
|
3
|
|
-parler des raisons et des intensions
|
|
|
|
|
|
|
-écrire un mail formel
|
|
|
|
|
|
|
-résumer un texte
|
|
|
|
|
|
|
-Grammaire : les propositions infinitives
|
|
|
|
|
|
|
-le passif
|
|
|
|
|
|
|
-le passif avec les verbes de modalités
|
|
|
|
|
|
|
-les propositions consécutives
|
|
|
|
|
4
|
UNITE 3 : Sous un Toit
|
|
|
22h
|
|
|
5
|
|
- Parler des différentes formes vie
|
|
|
|
|
6
|
|
communautaire
|
|
|
|
|
|
|
-parler de la vie en société, en famille et de ses
problèmes
|
|
|
|
|
|
|
-parler de la polygamie
|
|
|
|
|
|
|
-présenter les résultats d un sondage
|
|
2h
|
|
|
|
|
-faire les reproches et réagir à ce propos
|
|
|
|
|
|
|
Grammaire : le subjonctif
|
|
|
2
|
3e
|
1
|
UNITE 4 : Vraiment
|
Le pronom « man »
|
|
24 heures
|
|
|
2
|
passionnant !
|
-parler des lectures et des films des
|
|
|
|
|
3
|
|
jeunes
|
|
|
|
|
4
|
|
-exprimer des surprises
|
|
|
|
|
5
|
|
-continuer la suite d une histoire
|
|
|
|
|
6
|
|
Grammaire : l utilisation du mot » es »
|
-
|
2 heures
|
|
|
|
|
-la négation
|
EVALUATION
|
|
|
|
|
|
-Evaluation
|
|
|
|
4e
|
1
|
UNITE 5 : Agir avec
|
|
Cours, exercices
|
22 heures
|
|
|
2
|
|
UNITE 6 :(Pas) un peu a adulte
|
d applications
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
2 heures
|
|
|
6
|
|
|
EVALUATION
|
|
3
|
5e
|
|
UNITE 6 (pas) un peu
|
-parler de la vie des jeunes
|
Cours exercices
|
2o heures
|
|
|
1
|
adulte
|
-la différence entre jeunesse et enfance
|
d'applications, T.D, exposes
|
|
|
|
2
|
|
-faire la comparaison
|
|
|
|
|
|
|
-Grammaire : les doubles
|
|
|
|
|
3
|
|
conjonctions
|
|
|
|
|
|
|
Les verbes de modalités
|
|
|
|
|
4
|
|
Les subordonnées de temps
|
|
|
|
|
5
|
|
|
EVALUATION
|
2heures
|
|
|
6
|
|
EVALUATION
|
|
|
La deuxième hypothèse concerne les fonctions des
séquences audiovisuelles comme source de motivation vis-à-vis de
l'apprentissage de l'Allemand comme langue étrangère à
l'Université de Dschang. Par rôle nous pensons au contenu de ces
séquences, pouvant motiver les apprenants à fournir davantage
d'efforts pendant l'apprentissage.
Pour la troisième hypothèse, nous pensons
à la prise en compte des séquences audiovisuelles dans les cours
de langue. Il s'agit de trouver les techniques d'implémentation des
séquences audiovisuelles aux cours d'Allemand. Il faut donc familiariser
les apprenants aux séquences audiovisuelles par leur utilisation en
salle de classe.
7- Cadre conceptuel, théorique et
méthodologique
Depuis l'année académique 2013-2014 l'on a
constaté que 25% des enseignants (3 sur 10 voire 12) de la
filière Trilingue-Allemand font des cours assistés par des medias
tels que le vidéoprojecteur, les baffles, des CDs, DVDs, des
ordinateurs. Ayant assisté plusieurs fois aux cours du genre, nous avons
constaté que cette méthode pourrait faciliter l'apprentissage de
l'Allemand comme langue étrangère.
Le présent travail porte sur « La langue allemande
et la culture d'apprentissage à l'Université de Dschang : Une
analyse des séquences audiovisuelles comme facteur de motivation pour un
apprentissage autonome ». Il sera de ce fait judicieux pour nous de
clarifier et de délimiter les concepts clés afin de faciliter la
compréhension du travail dans son entièreté. Ces termes
clés sont : culture d'apprentissage, séquence audiovisuelle,
motivation, apprentissage autonome et compétence interculturelle.
Ici il faut comprendre « culture d'apprentissage»
comme l'ensemble des rituels ou habitudes pris en compte pendant les cours
d'Allemand comme langue étrangère. D'après Ingeborg
Schüßler et Christian M. Thurnes1, cette culture
d'apprentissage varie selon le contexte ou la situation dans laquelle on se
trouve (Institution académique, Entreprise), selon le niveau des
apprenants (Ecole primaire, Université...) et regroupe l'environnement
ou le contexte, les formes, les possibilités, les chances, les rituels,
les barrières et les habitudes d'apprentissage. La culture
d'apprentissage est
14
1SCHÜSSLER, Ingeborg et THURNES, Christian M.,
Lernkulturen in der Weiterbildung, Bielefeld, Bertelsmann, 2005, P
149
donc un ensemble de facteurs favorables et de facteurs
défavorables à l'acquisition des connaissances dans un domaine
précis.
Rolf Arnold et Ingeborg Schüßler aussi entendent
par « culture d'apprentissage », les objectifs de l'enseignement, le
contenu des cours, le processus d'enseignement/apprentissage, les
méthodes et les comportements des enseignants/apprenants. Aux pages 3 et
4 de leur ouvrage, nous avons la citation suivante: « Schulkultur bezieht
sich damit auf Bildungsinhalte und - anforderungen, erzieherische Werte und
Normen ebenso wie auf die Ausprägung der
Interaktionsformen»1&2. Pour Rolf et Schüßler,
qui parle d'apprentissage parle également d'école, raison pour
laquelle ils introduisent leur ouvrage par « Lernkultur » mais emploi
à la suite le terme « Schulkultur », qui renvoie à la
culture scolaire. De ces penseurs, on comprend que la culture d'apprentissage
est la manière d'être, la façon d'agir et de se comporter
face à l'éducation dans un contexte culturel donné.
L'audiovisuel désigne à la fois les
matériels, techniques et méthodes d'information, de communication
ou d'enseignement associant le son et l'image, donc une séquence
audiovisuelle serait une suite d'images constituant une unité
accompagnée de son/musique3. Selon le dictionnaire Larousse,
l'image est la « représentation d'un être ou d'une chose par
les arts, les techniques d'impression ou de production »4. Une
image est une représentation visuelle qui permet au metteur en
scène de susciter chez le lecteur ou l'auditoire une certaine
émotion. L'image laisse naître des hypothèses chez
l'auditoire et facilite la compréhension en ce sens qu'elle
intègre la gestuelle et la mimique dont la signification varie d'une
musique ou d'une communauté à une autre. Comme exemple de
document audiovisuel, nous avons la vidéo-série.
Dans la motivation on trouve des facteurs liés à
l'aspect cognitif, l'aspect affectif et à l'aspect psychologique. Pour
Williams et Burden, la motivation est : « a state of cognitive and
emotional arousal, a state which leads to a conscious decision to act and gives
rise to a period of sustained intellectual and/or physical effort »
5. Lorsqu'un individu est motivé vis-à-vis de quelque
chose,
15
1ROLF, Arnold et SCHÜSSLER, Ingeborg, Wandel
der Lernkulturen: Ideen und Bausteine für ein lebendiges Lernen,
Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1998, p 3-4
2 Notre traduction: «La culture d'école se
réfère au contenu et aux défis de la formation, aux
valeurs et normes, à l'application des formes interactives ».
3
https://fr.wikipedia.org/wiki/Audiovisuel
4 NIMME Claude & alli, Le petit Larousse
illustré, Paris, Cedex, 2015, p 599
5ABRUDANCACIORA, Simona Veronica, «MOTIVATION IN
LANGUAGE LEARNING», Annals of the University of Oradea, ,Vol. 17
Issue 1, 2008, p 557
il est capable d'éliminer tout ce qui constitue un
obstacle à sa traversée pour atteindre ses objectifs. Dans le
même ordre d'idées, Ryan et Deci avancent que: « To be
motivated means to be moved to do something. A person who feels no impetus or
inspiration to act is thus characterized as unmotivated, whereas someone who is
energized or activated toward an end is considered motivated
»1.
Partant de ces affirmations, on comprend que la motivation est
l'ensemble des forces et des facteurs qui déterminent l'action et le
comportement d'un individu pour atteindre un objectif ou réaliser une
activité.
Le terme « autonomie » est un mot à la mode
dans les publications pédagogiques et didactiques des années 90
et suivantes. Henri Holec, est le premier théoricien qui a fourni une
définition de l'autonomie applicable à tout
apprentissage2. Selon Henri Holec, « autonomie » implique
que l'apprenant « prenne activement en charge tout ce qui constitue un
apprentissage, c'est-à-dire aussi bien sa définition, sa gestion
et son évaluation que sa réalisation»3. De cette
définition il ressort que l'apprentissage autonome confère
à l'apprenant une grande responsabilité dans la prise des
décisions relatives au processus d'apprentissage : définir le
temps et le lieu, les objectifs, le contenu, la méthode et les
techniques à appliquer, évaluer la progression pendant
l'apprentissage.
La compétence interculturelle quant à elle est
la capacité pour un apprenant à maîtriser les
éléments de deux ou de plusieurs cultures, les employant
également dans des contextes propices. Karsten Senkbeil et Simona
Engbers affirment dans la même lancée que: «Die
interkulturelle Kompetenz wird meist als eine zentrale Teilkompetenz des
Sprachmittelns erwähnt»4. D'après cette citation,
la compétence interculturelle est l'une des compétences
16
1 RYAN, Richard M. et DECI, Edward L., «Intrinsic
and Extrinsic Motivations: Classic Definitions and New Directions»
dans Contemporary Educational Psychology, University of Rochester,
2000, p 54
2 LANG, Eva, L'apprentissage autonome dans
l'enseignement du français langue étrangère :
théorie et pratique, University of Zurich, 2010, p 10
3HOLEC, Henri, « Autonomie de l'apprenant : de
l'enseignement à l'apprentissage », Education permanente,
N° 107, CRAPEL, Université de Nancy 2, 1991, p 5
4SENKBEIL, Karsten et ENGBERS, Simona,
«Sprachmittlung als interkulturelle Kompetenz - Interkulturelle
Kompetenz durch Sprachmittlung», Forum Sprache
n06, 2011, p 41 (Notre traduction : « La
compétence interculturelle apparait le plus comme la compétence
principale dans l'acquisition d'une langue»)
principales que l'on acquiert en apprenant une langue. Gundula
Gwenn Hiller affirme également:
So hat die Studierendenmobilität in den letzten Jahren
drastisch zugenommen, es gibt immer mehr internationale Studiengänge,
internationale Wissenschaftskooperationen werden vermehrt gefördert. [...]
Angesichts dieser Perspektiven gehört interkulturelle Kompetenz als
Lernziel an die deutschen Hochschulen. Denn die Anforderungen, die die hier
genannten Internationalisierungsprozesse in Studium, Wissenschaft und Lehre an
Studierende wie auch an Hochschulmitarbeiter stellen, erfordern ein hohes
Maß an interkultureller Kompetenz. »1&2.
A travers cette citation, Hiller exprime l'idée selon
laquelle le monde contemporain est fait de telle sorte que chaque individu
devrait posséder une compétence interculturelle, compte tenu du
fait que les relations se tissent de part et d'autres, mettant ainsi les hommes
de diverses langues et cultures ensemble. Ces relations ont davantage un
caractère coopératif. Dans notre cas, ce serait la
capacité pour un étudiant d'Allemand à l'Université
de Dschang, de gérer avec efficacité une interaction avec un
Allemand ou une personne avec qui l'Allemand serait l'unique langue favorable
à la communication entre eux.
Pour mettre en relation tous ces concepts, nous allons prendre
pour corpus un certain nombre de vidéos. Pour mieux les analyser, nous
nous servirons de la théorie de la sémiologie. Elle permettra de
mieux analyser les signes, la gestuelle, la mimique et leurs rôles,
pendant que nous analyserons les vidéos qui constituent notre corpus. La
théorie de la sémiologie prend source chez les formalistes russes
tels que Eichenbaum et Tynianov, qui considéraient le cinéma
autant comme un art qu'une langue, affirmant que chaque plan est comme un mot
et qu'en plaçant ces plans l'un à la suite de l'autre de la
même manière qu'on juxtapose des mots pour construire une phrase,
le film raconte3. Selon Philippe Beauregard le film est donc un
moyen de communication, permettant aux Hommes de s'exprimer.
Comme méthode, l'analyse du discours nous permettra
d'extraire les thèmes et leurs caractéristiques dans les
vidéos qui constituent notre corpus. Pour Marc Angenot l'analyse du
discours est une méthode qui « pose comme principe heuristique la
nécessité d'appréhender
17
1GUNDULA GWENN,Hiller,
«Schlüsselqualifikation Interkulturelle Kompetenz -Ein
Bildungsauftrag der deutschen Hochschulen? », dans DREYER, Wilfried et
HÖSSLER, Ulrich.(dir) : Perspektiven interkultureller Kompetenz.
Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 2011, p 248
2 Notre traduction : « Ainsi la
mobilité des apprenants a considérablement augmenté dans
les dernières années. Il y a de plus en plus des études
à l'international et les coopérations scientifiques
internationales se multiplient. [...]. Au regard de ces perspectives, la
compétence interculturelle devient l'objectif d'apprentissage dans les
universités allemandes car les défis instaurés par le
processus d'internationalisation des études, la science, l'enseignement
et les collaborateurs universitaires exigent une compétence
interculturelle élevée ».
3BEAUREGARD, Philippe, La théorie de la
sémiologie appliquée au film, Université de
Montréal, 2006
globalement les formes, les contenus et les fonctions, ce qui
se dit, la manière dont cela se dit, qui peut dire quoi à qui et
selon quelles fonctions apparentes ou occultes, en occupant quelles positions
et avec quels résultats socialement probables »1. De
cette affirmation on comprend que la communication est autant influencée
par les personnalités des interlocuteurs que par le contexte dans lequel
ils se trouvent. Marc Angenot affirme que cette méthode s'est à
l'origine (au début du 20ème siècle)
donnée pour objets ces discours du domaine public, politique,
propagandiste, publicitaire, journalistique2. Apres les
années 50, elle étend son champ d'action à d'autres
disciplines telles que la sociologie, la psychologie, la linguistique,
l'étude des films, la communication. L'analyse du discours devient donc
une méthode qui consiste en un examen des documents textuels et visuels,
tout en essayant de saisir sa dimension contextuelle. Pour Mucchielli, analyser
un document revient à « rechercher les informations qui s'y
trouvent, dégager le sens ou les sens de ce qui est
présenté, formuler et classer tout ce que contient ce document ou
cette communication » 3. Cette méthode nous permettra
donc de mieux comprendre les productions linguistiques, autant verbales que
non-verbales.
Nous servant de l'analyse du discours, nous aborderons le
corpus sous l'angle de l'approche fonctionnelle. C'est une approche qui
naît dans les années 1970 et s'intéresse à la
fonction de la langue, prône l'usage de la langue à des fins de
communication. Elle traite de la variation du langage selon qu'on passe d'une
situation à une autre. Dans cette logique Christian Puren pense
qu'enseigner c'est définir les objectifs d'apprentissage
caractérisés en termes fonctionnels, c'est-à-dire
précisant à quels types d'échanges sociaux le sujet
apprenant sera à même de participer dans la langue
étrangère quand il aura atteint le but considéré,
quels actes de parole à produire et à comprendre, dans quelles
circonstances (canal de communication, nature et statuts des interlocuteurs,
variables spatio-temporelles), à propos de quels domaines de
référence4. De cette pensée, il est clair que
la conversation est influencée par les personnalités des
interlocuteurs.
18
1 ANGENOT, Marc, Interventions critiques,
volume I : Questions d'analyse du discours, de rhétorique et de
théorie du discours social, Montréal, Chaire James Mcgill,
2002, p 13.
2 Idem, p 15.
3MUCCHIELLI, Roger., 1984, L'analyse de contenu
des documents et des communications, Paris, ESF
4PUREN,Christian, Histoire des méthodologies de
l'enseignement des langues, Paris, Nathan-CLE international, 1988, p
252.
19
8- Structure du travail
Notre travail sera constitué de trois (03) chapitres :
Dans le chapitre I, il sera question pour nous de
présenter la culture d'apprentissage de la filière
Trilingue-Allemand à l'Université de Dschang. Dans cette partie
nous allons tout d'abord présenter le niveau de langue des apprenants,
ensuite les caractéristiques des cours de langue allemande, après
les différentes fonctions de la langue étrangère, pouvant
être considérées comme source de motivation. Enfin nous
présenterons d'autres sources de motivation des apprenants.
Dans le deuxième chapitre nous nous
intéresserons à analyser et donner les fonctions des
séquences audiovisuelles qui constituent notre corpus, ceci en relation
avec l'apprentissage autonome.
Le chapitre trois sera centré sur la relation entre les
séquences audiovisuelles et l'apprentissage autonome des langues. Il
sera justement question de dire comment les séquences audiovisuelles
peuvent être didactisées et comment elles contribuent à la
bonne expression orale des apprenants. D'abord nous présenterons des
facteurs favorables à l'autonomisation de l'apprentissage à
l'Université de Dschang. Ensuite nous proposerons quelques techniques
d'usage des séquences audiovisuelles. Enfin nous présenterons un
cas pratique.
Dans les remarques conclusives, nous ferons quelques
propositions pour l'amélioration des conditions d'apprentissage aux
cours d'Allemand comme langue étrangère à
l'Université de Dschang.
CHAPITRE 1: LANGUE ALLEMANDE, CULTURE
D'APPRENTISSAGE ET MOTIVATION : Le cas de l'Université de
Dschang
1.1- Base linguistique des apprenants à
l'Université de Dschang
Tout apprenant qui atteint l'enseignement supérieur a
une base en l'option pour laquelle il veut prendre une inscription. Pour ce qui
est de notre cas, il s'agit de présenter la base linguistique des
étudiants d'Allemand comme langue étrangère à
l'Université de Dschang, tout en donnant ses limites et les moyens de
l'améliorer.
1.1.1- Le niveau des apprenants en Licence I
Les apprenants atteignent le supérieur avec une
certaine base en Allemand comme langue étrangère. Ils
l'apprennent depuis la classe de 4ème, ce qui donne au total
5 ans d'apprentissage de la langue allemande en parallèle avec d'autres
cours tels que l'histoire, la géographie, le français, l'anglais
et bien d'autres. Selon le cadre européen commun de
référence, un apprenant qui atteint le supérieur devrait
avoir le niveau B1 car après 5 ans d'apprentissage, l'apprenant devrait
être capable de « comprendre les points essentiels quand un langage
clair et standard est utilisé et s'il s'agit de choses familières
dans le travail, à l'école, dans les loisirs, etc
»1. En ce qui concerne les établissements secondaires au
Cameroun et précisément dans la localité de Dschang,
l'accent est mis sur l'écrit.
Voici le programme annuel des cours d'Allemand de Terminale au
Lycée de Makong I pour le compte de l'année académique
2016-2017.
TRIMESTRES
|
SEQUENCES
|
CONTENUS DU PROGRAMME
|
OBJECTIFS
|
TYPE D' ACTIVITES
|
DUREE
|
01
|
01
|
UNITÉ 1 : contact au delà des frontières
-prépositions du génitif
-le participe I et II
|
-Parler des inconvénients et avantages de la rencontre
interculturelle entre les hommes, les peuples
-écrire la lettre à un ami à l
extérieur -exprimer son opinion, exprimer des différences
EVALUATION
|
Cours, exercices d applications, travaux diriges
|
22heures
2heures
|
20
1Conseil de l'Europe, Carde Européen
Commun de Référence pour les Langues : Apprendre, Enseigner,
Evaluer, Strasbourg, Unité des Politiques Linguistiques, Paris,
Editions Didier, 2006, p 25
21
|
|
EVALUATION
|
|
|
|
|
2
|
UNITÉ 2 : le sport et la sante
|
-Parler de l importance du sport -recommander quelque chose
-parler des raisons et des intentions -écrire un mail formel
-résumer un texte -Grammaire : les propositions
infinitives -le passif
-le passif avec les verbes de modalités -les propositions
consécutives
|
Cours, exercices d application
|
24 heures
|
|
|
UNITE 3 : Sous un Toit
|
- Parler des différentes formes vie communautaire -parler
de la vie en société, en famille et de ses problèmes
-parler de la polygamie
-présenter les résultats d un sondage
-faire les reproches et réagir à ce propos
Grammaire : le subjonctif
|
|
|
02
|
3e
|
UNITE 4 : Vraiment passionnant !
|
Le pronom « man » -parler des lectures et des films des
jeunes -exprimer des surprises
-continuer la suite d' une histoire Grammaire : l utilisation du
mot » es »
-la négation -Evaluation
|
-EVALUATION
|
24 heures 2 heures
|
22
|
4e
|
-UNITE 5 : Agir avec
-EVALUATION
|
UNITE 6 :(Pas) un peu adulte
|
Cours, exercices d applications
|
22 heures
2 heures
|
03
|
5e
|
UNITE 6 (pas) un peu adulte
|
-parler de la vie des jeunes
-la différence entre jeunesse et enfance -faire la
comparaison -Grammaire : les doubles conjonctions Les verbes de
modalités
Les subordonnées de temps
EVALUATION
|
Cours exercices d applications, T.D, exposes
EVALUATION
|
20 heures
2heures
|
Avec un tel programme, les apprenants donnent plus de leur
temps à travailler l'expression écrite. L'apprentissage d'une
langue n'étant par seulement écrit, il faudrait donc que
l'expression orale accompagne l'expression écrite.
1.1.2- Moyen d'améliorer la base des
apprenants
Puisque les apprenants ont besoin de perfectionner leur
apprentissage, ils ont tout de même besoin de commencer avec des bonnes
bases. Les étudiants de Licence I ayant déjà une base, il
est alors question de la renforcer. Pour renforcer le niveau de langue de ces
étudiants, ils doivent être confrontés à l'usage
courant de la langue qu'ils apprennent depuis cinq ans. D'après la fiche
de progression des cours ci-dessus, on déduit qu'au secondaire les cours
de langue sont plus théoriques parce que les apprenants s'exercent
très peu de façon orale. Pour ce, ils doivent faire beaucoup
d'exercices oraux afin d'associer la théorie à la pratique. A cet
effet le milieu académique n'est pas l'endroit idéal pour les
étudiants d'être au contact de la langue allemande, parce qu'ils
n'ont pas assez de temps avec les cours d'Allemand comme langue
étrangère. Introduire un certain type de document dans
l'enseignement sera aussi montrer aux apprenants comment s'en servir. Il est
alors préférable que le milieu académique soit un lieu
pour des exemples d'exercices qui leur permettront d'améliorer leur
niveau de langue. En suivant des conversations en Allemand de façon
régulière, ça leur permet de réactiver leur
vocabulaire et d'en faire usage. On apprend aussi une langue selon la
fréquence d'expression. Plus on s'exerce plus on apprend. Les
séquences audiovisuelles sont alors un moyen pour les apprenants
d'être au contact de la langue allemande, langue cible, à tout
moment et selon leur disponibilité. Ces séquences peuvent
être des films, un feuilleton, une série
et même de la musique. Le caractère
multidimensionnel (son et image) d'un document audiovisuel est aussi un plus
à l'amélioration du niveau de langue parce que les apprenants
développent leur compétence communicative. La compétence
communicative désigne la capacité d'un locuteur à produire
et interpréter des énoncés de façon
appropriée, d'adapter son discours à la situation de
communication, tenant compte du cadre spatiotemporel, de l'identité des
participants. Cette compétence comporte d'après le CECR trois
autres compétences : la compétence linguistique, la
compétence sociolinguistique et la compétence
pragmatique1.
Dans la compétence linguistique, l'apprenant
améliore son vocabulaire, sa capacité à conjuguer les
verbes et à construire des phrases selon une syntaxe précise. Le
CECR définit la compétence linguistique comme : « celle qui
a trait aux savoirs et savoir-faire relatifs au lexique, à la
phonétique, à la syntaxe et aux autres dimensions du
système d'une langue, pris en tant que tel, indépendamment de la
valeur sociolinguistique de ses variations et des fonctions pragmatiques de ses
réalisations »2. La compétence linguistique d'un
apprenant est sa capacité à construire des phrases
grammaticalement correctes.
La compétence sociolinguistique est celle qui permet
à l'apprenant de varier son langage en fonction du contexte de
communication, en fonction des cultures dans lesquelles il se trouve. C'est
celle qui tient compte des différences culturelles.
Le CECR présente enfin la compétence pragmatique
comme renvoyant « à la maîtrise du discours, à sa
cohésion et à sa cohérence, au repérage des types
et genres textuels, des effets d'ironie, de parodie. »3. La
compétence pragmatique fait donc référence à la
capacité de l'apprenant à s'exprimer en prenant en compte les
différents niveaux ou classes sociales de ceux qui constituent son
auditoire, la capacité à rendre son discours captivant. Et c'est
à ce niveau qu'entre en jeu le non-verbal, la gestuelle.
23
1 Conseil de l'Europe, Carde Européen
Commun de Référence pour les Langues : Apprendre, Enseigner,
Evaluer, Strasbourg, Unité des Politiques Linguistiques, Paris,
Editions Didier, 2006, p 86
2Idem, p 17 3 Idem, p 18
24
1.2- Cours d'Allemand et ses
caractéristiques
Au sein de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines
(F.L.S.H.), le département des Langues Étrangères
Appliquées (L.E.A) compte six (06) filières : Lettres
d'expression anglaise, Lettres d'expression française, Bilingue
Français-Anglais, Trilingue-Italien, Trilingue-Espagnol et
Trilingue-Allemand. L'Allemand comme langue étrangère a
commencé à être enseignée à
l'Université de Dschang en 1993, à la création de
celle-ci. Selon les questionnaires distribués aux enseignants
d'Allemand, la filière Trilingue-Allemand depuis sa création,
s'est fixé pour objectif de faire des étudiants des personnes
compétentes sur le plan linguistique, pouvant faire face aux
difficultés d'intégration dans le marché de l'emploi.
Questionnaire adressé aux enseignants vis-à-vis de
la filière Trilingue-Allemand (tableau 3)
Questions
|
Réponses
|
Quelle était la vision de la filière Trilingue-
Allemand à sa création ?
|
Former des étudiants professionnellement
compétitifs.
|
Ses missions ont-elles été
changées/modifiées/améliorées ? Si
oui pourquoi ?
|
Améliorées par la création d'un Master
professionnel traduction et interprétariat.
|
Modifiées par la relation croissante entre apprenants et
enseignants.
|
Pour accomplir les missions de cette filière, quelles
activités ont été/sont entreprises ?
|
Multiplication des cours transversaux
professionnalisant.
|
Comment les salles de cours étaient-elles
équipées à la création de cette filière ?
|
Tables, bancs, tableau noir
|
Y a-t-il eu des changements en équipements au cours des
années ?
Si oui, quand précisément et comment ?
Si non, pourquoi ?
|
Oui avec l'arrivée des lectrices : tableau blanc,
utilisation du vidéoprojecteur pour certains cours.
|
Oui au cours de l'année académique
2013/2014 : mise sur pied d'une salle d'Allemand, d'une
bibliothèque germaniste, tableau blanc, haut-parleurs.
|
Les nouveaux équipements ont-ils influencé votre
façon d'enseignement ?
Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?
|
Non : j'ai toujours recours au tableau et au marker comme
auparavant.
|
Oui : le tableau blanc et la diversité de couleur de
marqueur facilitent un travail créatif et interactif avec les
étudiants.
|
Quels matériels et médias utilisez-vous pendant
les cours d'Allemand comme langue étrangère ?
Comment l'utilisez-vous ?
Comment trouvez-vous le rapport entre les étudiants et
vous?
Pourquoi ?
Donnez 3 matériels préférés et 3
rejetés : Raison du choix ou du rejet :
Tableau blanc :
Textes écrits : support de cours, lecture
Textes audio : Exercices d'écoute et de
compréhension
Images : Faciliter l'explication, travail en groupe
Ordinateur et projecteur : projection powerpoint et film
Internet : très rarement, montrer aux étudiants
comment rechercher sur internet
Bon : l'enseignant est un guide pour les étudiants,
pour cela il doit être ouvert à ces derniers.
Bon : je me rapproche des étudiants pour que mes
enseignements soient créatifs et motivants.
Préférés :
Projecteur : rend explicites les explications Images : facilite
la compréhension d'un texte Internet : facilite l'accès au
savoir
Rejetés :
Tableau : épuisant/fatigant
Textes audio : manque de matériels d'accompagnement en
salle de cours
Préférés :
Chansons : motivant
Tableau blanc : facilement manipulable Projecteur : Cours
multimédial
Rejetés :
Textes : les étudiants ne les lisent pas
Tableau : Titre de leçons/cours, mots difficiles,
correction des exercices
Textes écrits : Je les lis avec les étudiants, nous
expliquons et commentons ensemble. Craie/marqueur : écrire au tableau
25
Pour la promotion des compétences suivantes, quels
matériels utilisez-vous ?
|
Le matériel audiovisuel peut-il, selon vous, être
introduit comme complément des didacticiels déjà
présents dans les cours de langue allemande ?
Si oui, que proposez-vous pour une meilleure utilisation dudit
matériel à l'Université de Dschang ?
Pourquoi
Écoute : voix, lors de la communication au cours
Lire et parler : voix, lors des explications Écrire :
craie et marqueur, lors des explications Traduire : dictionnaire, chercher les
sens des mots pendant les explications
Écoute : textes audio accompagnés des textes
à trous
Lire : textes écrits, lecture
Parler : images et textes pour les travaux en groupes
Écrire : exercices à domicile, dû au
manque de temps en salle de classe
Traduction : Textes, j'ai préparé un cours de
traduction au niveau I
Oui : permettre à tous les enseignants de
préparer leurs cours sur support numérique afin de es dispenser
en se servant de ce matériel parce que l'enseignant économise son
énergie, les étudiants y sont plus actifs et peuvent se servir de
ce matériel pour approfondie l'apprentissage
Oui : intégrer ce matériel dans les cours
26
1.2.1- Méthode frontale et
unilatéralité des activités
pédagogiques
La méthode frontale est une méthode selon
laquelle un individu (l'enseignant) est toujours placé face aux
apprenants qui n'ont pour devoir que de l'écouter. La
caractéristique principale de cette méthode est l'attitude
réceptive et relativement passive des apprenants, car les apprenants
produisent moins qu'ils ne reçoivent. Gertrud Walter s'exprime
vis-à-vis de la méthode frontale comme suit: «
Frontalunterricht ist eine Sozialform des Lehrens und Lernens, bei der eine
Lehrperson eine Lerngruppe als Einheit unterrichtet; er stellt die wichtigste
Sozialform im Rahmen
der Großgruppendidaktik dar»1&2.
Walter est d'avis que c'est une méthode « économique »,
tout comme l'affirme Monika Möller-Frorath : « Frontalunterricht ist
in der Tat zeitökonomisch»3&4. Partant de cette
expression, on peut comprendre que cette méthode permet à
l'enseignant de prendre peu de temps pour s'occuper de plusieurs apprenants au
même moment, surtout que la participation de ces derniers est restreinte.
Le système des cours en place accorde une très grande importance
à l'enseignant. On a tendance à croire que ce dernier constitue
le point central de l'enseignement car dans les salles de cours, les
échanges entre enseignants et apprenants sont insignifiants.
L'inconvénient de cette forme d'enseignement est qu'elle n'offre pas
à l'apprenant la possibilité de développer ses
capacités de production telles que l'expression orale, la
compétence discursive. Tout ce qui s'acquiert facilement peut aussi
disparaître facilement, dans la mesure où un apprenant ne joue que
le rôle de récepteur passif. Il ne fournit aucun effort pour
acquérir des connaissances, par conséquent il sera
également facile que ces connaissances passent aux oubliettes. On peut
admettre que le temps réservé à l'enseignement d'un cours
soit insuffisant pour permettre à chaque apprenant de s'exprimer. De
cette façon, on comprend que la méthode audiovisuelle puisse
requérir assez de temps. Bien que la méthode audiovisuelle ne
soit pas facilement applicable dû à l'insuffisance de temps
réservé, l'on devrait tout de même l'insérer dans
l'enseignement pour permettre à l'apprenant de s'exercer à la
maison, étant donné que la jeunesse d'aujourd'hui
s'intéresse davantage à la technologie numérique.
Voici les résultats du questionnaire soumis aux
étudiants (Tableau 4)
Questions posées
|
Propositions
|
Nombres
|
Nombre d'étudiants
|
Avez-vous un appareil à travers lequel vous pouvez
utiliser des séquences audiovisuelles ?
|
Téléphone
|
60
|
90
|
Tablette
|
10
|
Ordinateur
|
27
|
27
1 WALTER, Gertrud, «Frontalunterricht»
dans MELZER, Burwitz & alli., Handbuch Fremdsprachenunterricht
4. éd, Francke 2003, pp 251
2Notre traduction: «Le cours frontal est une
forme sociale de l'enseignement et de l'apprentissage au cours duquel
l'enseignant considère les enseignés comme une entité. Il
présente la forma sociele la plus importante dans le cadre d'un
apprentissage en groupe »
3 MÖLLER-FRORATH, Monika, «Interaktion im
Unterricht : Sozialformen, Übungen und Aufgaben» dans BRINITZER,
Michaela & alli., Daf Unterrichten: Basiswissen Didaktik Deutsch als
Fremd- und Zweitsprache, Stuttgart, Ernst Klett, 2016, p 108
4 Notre traduction : « Le cours frontal est en
fait économique en terme de temps »
A quoi vous servent-ils d'autre?
|
Jeux vidéo
|
20
|
90
|
|
Rencontre sur les réseaux sociaux
|
80
|
|
|
Appels / SMS (Short Message
|
90
|
|
|
Service)
|
|
|
Selon le questionnaire distribué aux étudiants
d'Allemand (Niveaux I et II), 96.6% préféreraient avoir des cours
assistés par ordinateur. Il faut surtout rappeler que certains
étudiants se retrouvaient dans plusieurs options. L'utilisation du
concept « méthode audiovisuelle » dans les cours de langue
voit le jour en 1954, lorsque Petar Guberina de l'Université de Zagreb
présente un cours de langue à l'aide des matériels
optiques, en donnant les premières formulations théoriques de la
méthode structuro-globale audio-visuelle (SGAV)1. Selon
Christian Puren, la méthodologie audiovisuelle fait son apparition dans
l'enseignement scolaire plus précisément en didactique dans les
années 19602. Grace à cette méthode,
l'apprenant peut deviner le contenu d'une discussion à partir des images
ou encore des éléments visuels, ce qui nous renvoie à la
théorie de la sémiologie. C'est une théorie qui nous
permet de comprendre l'aspect non-verbal dans une communication. Il est
nécessaire que, dans une communication, la gestuelle soit un facteur
très important à prendre en compte. C'est dans le même
ordre d'idées qu'affirme Tanja Pananis : «Das Zusammenspiel von
Bild, Sprache und Ton bei Filmen kann für den Fremdsprachenunterricht von
großem Vorteil sein: Der Lernende hört nicht nur die Dialoge,
sondern kann auch die visuellen
Impulse, wie Mimik und Gestik der Sprecher sowie die
Gesamtsituation, zur Bedeutungskonstruktion
heranziehen»3&4. Allant dans ce sens nous admettons que la
méthode audiovisuelle pendant les cours de langue, permet l'apprenant
non seulement d'assimiler les mots et expressions, d'être à mesure
de les utiliser en fonction du contexte, mais aussi de savoir quels gestes
accompagnent quelles expressions car apprendre une langue c'est aussi savoir ce
en quoi elle est différente des autres langues.
28
1SEARA, Ana Rodríguez,
L'évolution des méthodologies dans l'enseignement du
Français langue étrangère depuis la méthodologie
traditionnelle jusqu'à nos jours, Tudela. 2001, p. 10
2PUREN,Christian, Histoire des
méthodologies de l'enseignement des langues, Paris, Nathan-CLE
international, 1988, p. 104
3PANANIS,Tanja , «Durch Sehen und Hören zum
Verstehen - Hörsehverstehen im Italienischunterricht: Tutta la
vitadavanti» in KLEIN, Erwin und MEISSNER, Franz-Joseph (éd.),
Giessener Fremdsprachendidaktik, no5, 2016, p 64
4 Notre traduction: « L'association de l'image,
des paroles et du son dans un film peut être d'un avantage capital dans
l'apprentissage d'une langue étrangère : l'apprenant
n'écoute pas seulement le dialogue, il peut aussi se servir des
éléments visuels tels que la mimique et la gestuelle du locuteur
pour trouver la signification du film »
Johann Biedermann est d'avis que, pour mieux comprendre une
production linguistique, on n'a non seulement besoin d'écouter, mais
aussi de voir1. Dans cette logique, on comprend l'importance de la
vue lors d'une communication linguistique. Lorsqu'on écoute notre
partenaire de communication tout en observant le mouvement de sa bouche, ceci
rend la communication facile. La vue peut aussi influencer la
compréhension d'une communication en ce sens que les
éléments non-linguistiques tels que l'environnement, la gestuelle
et la mimique y apporteront leur contribution. Pour cette raison l'accent est
mis sur cette capacité qui associe l' « écoute », la
« vue » et la « compréhension » : «
Hörsehverstehen ». Le rôle de l'enseignant dans ce cas est de
mettre sur pied une méthode ou une stratégie à travers
laquelle l'audiovisuel sera le plus pris en compte. Déjà dans les
salles de classes, l'enseignant associe la méthode audiovisuelle
à la méthode communicative2, en ce sens qu'il projette
un film ou juste une séquence de film, puis en discute avec les
apprenants, leur permettant ainsi de cultiver cette capacité à
décrire et comprendre des films ou des textes audiovisuels dans leur
ensemble.
1.2.2- Inadéquation entre le contenu du cours
et le temps réservé
Il est clair que le meilleur fonctionnement de toute
société passe d'abord par le respect des règles qu'on
s'est soi-même prescrites. C'est bel et bien le cas dans l'enseignement,
puisque les programmes sont établis sur la base des principes
prédéfinis. Dans la filière Trilingue-Allemand les cours
les plus intenses s'étendent sur 45 heures. Compte tenu du volume des
cours, certains enseignants sont obligés de laisser des supports de
cours, afin de gagner en temps, puisque les apprenants sont censés s'en
servir avant que le cours n'ait lieu. L'enseignant se rassure donc que le
programme a été achevé, ou du moins la grande partie a
été faite. Mais le côté le plus important et qui
passe souvent inaperçu est l'inégalité intellectuelle des
apprenants. Selon le Cadre Européen Commun de Référence
(CECR), les apprenants d'une certaine classe ont un certain niveau intellectuel
bien défini. Se fiant à ce cadre et à ses critères,
les enseignants dans leur vitesse d'enseignement ont la conviction de se faire
comprendre par tous, ou du moins par la majorité des apprenants, ce qui
n'est toujours pas le cas. Certains enseignants viendront lors de la
première séance avec des supports de cours que les apprenants
devraient photocopier. Cette méthode est autant bonne que mauvaise. Elle
est favorable dans la mesure où les apprenants auront déjà
une
29
1BIEDERMANN, Johann, «
Hören-Sehen-Verstehen», Praktika Forum für den
Russischunterricht, no3, 1986 2Selon Kozué
Morimura, la méthode communicative est une méthode qui met
l'accent sur l'interaction entre enseignant et apprenants, entre apprenants
pendant les cours de langue, afin que ces derniers assimilent mieux le contenu
des cours.
30
idée sur le contenu du cours qu'ils recevront dans les
prochaines heures ou quelques temps après, ce qui motive bien
d'apprenants à se présenter au cours le jour en question.
La méthode des supports de cours a également des
inconvénients :
- Une fois en possession des supports de cours, certains
apprenants ne peuvent plus se présenter au cours proprement dit et
profiter des explications de l'enseignant. Ils croient avoir le contenu entier
du cours. Il peut s'agir des enseignants qui ne viennent que réciter le
support qu'ils ont laissé à l'avance, sans pour autant dire en
d'autres termes ce qui est dit dans le support. Pour cette raison, il est
préférable à l'égard de certains étudiants
de ne plus se présenter au cours, mais de s'occuper à travailler
sur des cours dont la langue est plus accessible, pourtant assister au cours
serait le moment idéal de poser les questions et d'exprimer leurs
difficultés vis-à-vis des supports. D'après les
questionnaires soumis aux enseignants de la filière Trilingue-Allemand,
il en ressort que le fait pour les étudiants d'être présent
sans avoir lu les supports laissés à l'avance est un frein
à la progression des cours. Il est donc question de trouver un moyen de
les amener à se servir des documents laissés par les enseignants,
lesquels ne sont toujours pas des textes écrits.
- Certains enseignants par contre, après avoir mis
à la disposition des apprenants des supports de cours, ne se trouvent
plus dans l'obligation de se présenter en salle de cours. Ils croient
avoir fait leur travail, tout en étant conscients du fait que toutes les
parties du support ne sont pas facilement accessibles par les apprenants. Ceci
dit, malgré la détention des supports de cours, les apprenants
n'auront pas une maîtrise complète du contenu du cours, ce qui
constitue déjà un obstacle pour le niveau suivant. Dans de tels
cas, l'apprenant est censé rencontrer l'enseignant aux heures de
réception de ce dernier. Mais s'il faut que l'enseignant reçoive
les apprenants de façon individuelle, en rapport au cours qui a
été fait, alors le bureau de l'enseignant finira par se
transformer en une autre salle de cours, vu que chaque apprenant ayant bien lu
le support aura toujours une question à poser, dans
l'intérêt de se rassurer sur ce qu'il a compris du support
laissé par l'enseignant. Il est évident que pour un bon
apprentissage, on doit avoir des bonnes bases. Chaque niveau d'étude
constitue toujours une base pour le prochain niveau. Il faut du moins
reconnaitre que, parmi ces étudiants, il y a ceux qui ne
s'intéressent pas à lire des supports de cours et dans ce cas ils
sont responsables de leur échec. La question qui en découle est
donc : Pourquoi certains apprenants ne s'intéressent-ils pas aux
supports de cours laissés à l'avance ? Dans les parties
suivantes, il sera question pour nous de montrer comment ils peuvent être
motivés à travailler ou à faire des exercices avant le
début du cours.
1.2.3- Mode d'évaluation
L'on ne peut enseigner sans évaluer.
L'évaluation est un exercice permettant de définir le niveau de
l'apprenant, tant par l'enseignant que par lui-même l'apprenant. Dans le
domaine scolaire l'évaluation permet de mesurer la qualité d'un
établissement, des pratiques d'enseignement, des savoirs
maîtrisés par l'élève1. Le mode
d'évaluation est aussi un facteur de motivation surtout lorsqu'il met
l'accent sur la capacité de l'apprenant à reproduire une
idée développée en ses propres termes plutôt que sur
la capacité à reproduire mot à mot ce qui a
été dit en salle de cours. On assiste parfois à des cours
où certains apprenants comprennent et assimilent facilement
l'idée par opposition aux mots utilisés pour développer
cette idée. Alors l'enseignant lors de l'évaluation doit mettre
en premier plan la compréhension du sujet à traiter puis
l'aptitude de l'apprenant à utiliser des termes nouveaux pour expliquer
ou traiter un sujet2. En évaluant donc l'apprentissage, l'on
évalue simultanément les compétences de l'apprenant,
l'efficacité des méthodes et matériels utilisés
pendant cet apprentissage. A la lecture de Karolina Axell, on se rend compte
que les apprenants se sentent motivés quand ils ont le sentiment de
réussir3, par exemple en étant capables de donner de
bonnes réponses à des questions posées. Les
évaluations sont importantes pour les apprenants que pour l'enseignant.
Elles permettent à l'enseignant de vérifier si la courbe est
croissante ou décroissante. L'enseignant est alors en mesure de
définir le niveau de chaque apprenant et en tenir compte pendant les
prochains cours. En ce qui concerne les apprenants, ils seront motivés
davantage de savoir que leur niveau intellectuel croît, ils ont besoin de
montrer ce qu'ils savent faire. Et dans ce cas, la motivation est bien
évidemment une source de réussite. Selon le CECR, trois concepts
sont fondamentaux pour l'évaluation dans l'apprentissage des langues :
Validité, fiabilité et faisabilité4.
Parlant de la validité, « La procédure d'un
test ou d'une évaluation peut être considérée comme
valide dans la mesure où l'on peut démontrer que ce qui est
effectivement testé (le construct) est
31
1GRODET, Anne-Cécile,
L'évaluation de l'oral dans l'apprentissage des langues
étrangères : Etudes sur les pratiques enseignantes des classes de
collèges et de lycées, Tours, Université
François Rabelais, 2009/2010
2Conseil de l'Europe, Carde Européen
Commun de Référence pour les Langues : Apprendre, Enseigner,
Evaluer, Strasbourg, Unité des Politiques Linguistiques, Paris,
Editions Didier, 2001
3AXELL, Karolina, L'importance de la motivation
pour apprendre une langue étrangère : La langue française
dans le contexte scolaire, VÄXJÖ UNIVERSITET, Institutionen
för humaniora, 2007
4Conseil de l'Europe, Carde Européen
Commun de Référence pour les Langues : Apprendre, Enseigner,
Evaluer, Strasbourg, Unité des Politiques Linguistiques, Paris,
Editions Didier, 2001
1idem p 135
32
ce qui, dans le contexte donné, doit être
évalué et que l'information recueillie donne une image exacte de
la compétence des candidats en question »1. De cette
citation, il est à noter que l'on ne peut évaluer que ce qui a
été enseigné. A l'Université de Dschang par exemple
où les programmes sont concentrés en grande partie sur
l'écrit, il est donc évident que les évaluations soient
aussi par écrit. Cependant si la compétence visée est la
compétence orale, l'on devrait en tenir compte dans le processus
d'enseignement et mettre au premier plan l'expression orale. On peut donc dire
que la validité est une caractéristique du propos ou du
résultat de l'apprenant.
La fiabilité fait référence au fait qu'un
candidat soit classé au même niveau, s'il venait à
être évaluer par deux ou plusieurs évaluateurs. La
fiabilité est donc une caractéristique des méthodes
utilisées par les évaluateurs/enseignants.
La faisabilité est la qualité de
l'évaluation qui concerne les enseignants/évaluateurs et les
méthodes qu'ils utilisent pour déterminer le niveau des
apprenants. Les méthodes doivent être praticables, tenant aussi
compte du nombre élevé des apprenants. Les méthodes mises
sur pied ne doivent pas nécessiter trop de temps pour évaluer un
apprenant.
Le CECR nous permet donc d'affirmer que l'évaluation
des apprenants permet également aux enseignants de langue de
s'auto-évaluer tout en évaluant l'impact de leurs méthodes
et pratiques pendant les cours.
1.3- Source de motivation chez l'apprenant : rôle
de la langue
La langue est de façon générale un
système de signes arbitraires dont l'utilisation varie en fonction du
contexte de communication. La langue est propre à chaque
communauté ou groupe de personnes. Jusqu'ici, nous n'avons fait que
montrer comment les langues étrangères peuvent être
facilement apprises, sans pour autant dire à quoi il servira de les
avoir apprises. Nous pensons que toute personne réfléchie ne
commencera aucune activité sans toutefois savoir quelles en sont les
issues.
1.3.1- Langue comme reflet de l'humanité et
composante essentielle d'une culture
Parler une langue est plus facile qu'écrire car
à l'oral on peut éviter des phrases très longues, des
subordonnées mais les étudiants à l'Université de
Dschang rencontrent toujours des difficultés vis-à-vis de
l'expression orale. Ceci peut être dû à plusieurs raisons
:
33
- Dominance de la langue écrite : l'apprentissage des
langues étrangères se fait beaucoup plus par écrit. 68.8%
des étudiants questionnés sont d'avis que pendant les cours, les
enseignants font plus usage des tableaux et livres, puisqu'il s'agit de
vérifier que l'étudiant écrit le mot de façon
juste. Les enseignants et apprenants mettent plus d'accent sur comment
écrire en la langue cible, tout en respectant les règles
grammaticales. Ceci est un cas évident à l'Université de
Dschang. Les cours et évaluations (examens de fin de semestre et Term
papers) se font à 80% par écrit et ceci peut constituer un
obstacle à la production orale. Pendant l'écrit, l'apprenant
prend du temps pour réfléchir et peut à la suite modifier
ce qui a été écrit. L'oral cependant nécessite la
fluidité. La fluidité est alors un caractère qui se
cultive chez l'apprenant par des exercices oraux récurrents. La
difficulté réside dans le fait que l'apprenant oublie parfois de
s'en tenir au rejet de verbe, selon les subordonnées.
- La prise en compte des phénomènes non-verbaux
: la gestuelle est un phénomène qui varie en fonction des
contextes et qui rend parfois la communication inefficace, surtout lorsque ces
signes conduisent à des malentendus. Apprendre une langue
étrangère serait aussi apprendre l'utilisation des signes
non-verbaux en ladite langue. Le geste de la main (représenté par
les images 1 et 2) qui, en Allemagne veut dire au revoir, ce même geste
est une façon d'appeler quelqu'un dans le contexte camerounais.
(Image 1) (Image 2)
Source: Context film, Mein Weg nach Deutschland: Neue Freunde,
Institut Goethe, 2013, 06min 34sec
Ces deux images dont l'essentiel est le geste de la main,
montrent justement cette différence entre le contexte camerounais et le
contexte allemand, ce qui n'est pas manifeste dans l'écrit, mais
plutôt visible dans des documents audiovisuels avec les images mobiles.
« De plus, les personnages n'ont pas toujours besoin de parler pour
s'exprimer (cf. expression du visage,
regard...)»1. L'activité orale devrait
être une activité parallèle à celle écrite.
Ceci peut être possible à travers de petits groupes mettant
l'accent sur l'expression orale, des groupes où chaque membre aura un
mot à dire en rapport avec le sujet déterminé. C'est alors
qu'entre en jeu la méthode communicative, priorisant selon Kozué
Morimura l'interaction, l'échange oral entre acteurs de
l'apprentissage2. Il faut noter que l'on acquiert des connaissances
en fonction du domaine où est produite la séquence
audiovisuelle.
Toujours parlant de la séquence audiovisuelle, Anne
Sass pense que c'est un moyen de renforcer sa compétence interculturelle
car elle permet à l'apprenant de savoir ce qui est typiquement allemand,
de comparer le comportement des Allemands aux siens et de comprendre le
fonctionnement des signes corporels3. Elle considère alors le
film comme l'ouverture à un nouveau monde et moyen d'intégrer la
culture de la langue cible4.
1.3.2- Langue comme moyen de communication et
d'intégration
La langue est un système de signes arbitraires mais
codés, propre à une communauté ou une nation, leur
permettant de communiquer. La communication n'est réalisée que
lorsqu'il y a compréhension entre les différentes parties qui y
prennent part. La langue apparaît ainsi comme intermédiaire entre
les Hommes, un moyen qui leur permet d'entrer en contact l'un avec l'autre.
Dans cette lancée, Hans-Dieter Kübler affirme: « Das für
den Menschen wesentlichste, umfassendste und vielseitig verwenbare
Zeichensystem ist ohne Frage die Sprache »5&6. De cette
citation, nous comprenons que la langue est le moyen le plus utilisé par
les hommes pour communiquer. Le caractère arbitraire du signe vient du
fait qu'un signe soit compris différemment selon que l'on passe d'un
groupe social à un autre. Lorsqu'on partage des signes communs, on est
donc en mesure d'exprimer l'un à l'égard de l'autre ce que l'on
ressent à l'intérieur de nous. Pour les étudiants à
l'Université de Dschang, ce sera aussi un atout de pouvoir s'exprimer en
Allemand en ce sens que la mobilité permet aux Hommes de se confronter
à des cultures différentes, bien qu'étant dans leur
localité propre.
34
1MEYSSONNIER, Stéphanie, Pourquoi et
comment exploiter le support vidéo authentique en classe de langue
étrangère?, Nevers, IUFM de Bourgogne 2004 / 2005, P 11
2
http://www.google.cm/arbeitenseminar/smn05-morimura.pdf
3 SASS, Anne (2007) «Filme im Unterricht-Sehen
(d) lernen», Fremdsprache Deutsch Zeitschrift für die Praxis des
Deutschunterrichts, Hueber Verlag, n° 37, p 10
4 idem, p 13
5KÜBLER, Hans-Dieter, Kommunikation und
Medien: Eine Einführung, Lit Verlag, Münster, 2003, p 43
6 Notre traduction: «La langue est le système de signe
multi-facial le plus utilisé par les Hommes »
Le talkshow étant défini comme une
émission télévisée consistant en une conversation
entre un animateur et ses invités sur un thème choisi, peut aussi
être adapté à une salle de classe. Dans ce cas, on pourra
considérer les cours de langues étrangères comme un
talkshow ayant comme animateur l'enseignant et les apprenants qui jouent le
rôle d'invités. D'après Stéphanie Meyssonnier
«L'apprentissage de la langue étrangère est axé
principalement sur l'oral. Il vise à développer des
compétences de communication qui englobent la compréhension de
l'oral et l'expression orale»1. Si l'on admet avec Meyssonnier
que le monde est régi par la communication beaucoup plus orale, l'on est
tout à fait d'accord sur le fait que la production orale doit être
au coeur des cours de langues. Déjà au secondaire, les apprenants
ont un vocabulaire élémentaire grâce auquel ils peuvent
former des phrases brèves lors des conversations. Apprendre une langue
étrangère, c'est s'ouvrir sur le monde, afin de découvrir
différentes autres possibilités d'expression, d'action et
d'interaction avec l'autre.
1.3.3- Langue étrangère comme moyen
d'élargir son champ d'action sur le marché international de
l'emploi
Dans cette partie il faut tout d'abord rappeler que le contenu
des cours sera défini différemment en fonction des métiers
auxquels aspirent les apprenants. On dira ensuite que la méthode peut
aussi varier selon la catégorie d'étudiants à qui l'on a
affaire. Schüßler et Thurnes pensent que dans l'enseignement des
langues, l'on devrait se poser les questions « Quoi ? Pourquoi ? Comment ?
»2
- Quoi ?
Dans la réponse à cette question devrait
apparaître l'expression « objet d'étude » ou «
Curriculum » car ici il est question de définir le domaine d'action
ou encore de préciser les thèmes à aborder. Le contenu des
cours varie selon qu'on a affaire à des cibles différentes. Ceux
qui ont un intérêt pour la littérature n'auront pas le
même programme que ceux qui s'intéressent à la
linguistique, à l'histoire ou même à la
géopolitique.
- Pourquoi ?
35
1 MEYSSONNIER, Stéphanie, Pourquoi et
comment exploiter le support vidéo authentique en classe de langue
étrangère?, NEVERS, IUFM DE BOURGOGNE, (2004 / 2005), p 5
2SCHÜSSLER, Ingeborg et THURNES, Christian M.,
Lernkulturen in der Weiterbildung, Bielefeld, Bertelsmann,
2005, p 16
Cette question permet à l'apprenant de savoir les
raisons pour lesquelles il devrait apprendre telle ou telle langue. C'est alors
qu'entrent en jeu les compétences suivantes : écouter/comprendre,
parler, lire et écrire1. L'objectif principal de
l'enseignement des langues étant de promouvoir la communication ou
encore les compétences à pouvoir communiquer selon le contexte.
Ceci revient à dire qu'un bon apprenant devrait être capable de
varier son langage selon qu'il passe d'une situation de communication à
une autre.
Il faut rappeler ici que les objectifs varient selon qu'on est
enseignant ou apprenant. Pour l'enseignant il est question d'achever le
programme établi et se rassurer que la communication entre les
apprenants et lui est effective, pour s'assurer que son travail a
été bien effectué. La communication ici doit donc
impliquer la participation active des apprenants.
- Comment ?
La manière par laquelle l'on enseigne/apprend est aussi
très importante dans ce processus. Il est question de cerner les
techniques, méthodes et comportements qui facilitent
l'enseignement/l'apprentissage des langues. Au cas où l'on
privilégie la compétence orale, la méthode audiovisuelle
sera la mieux appropriée, car parler une langue c'est aussi savoir que
tel geste accompagne telle parole ou expression. Ici l'apprentissage pourra
suivre l'ordre naturel, ordre selon lequel l'on doit d'abord apprendre à
écouter/comprendre, parler puis lire et écrire2. Les
apprenants d'une langue étrangère seront à cet effet
capables de fournir tous les efforts afin de mieux apprendre la langue pour
laquelle ils ont pris une inscription.
1.4- Autres sources de motivation chez
l'apprenant
Il est important de rappeler qu'il existe un lien entre le
degré de motivation et le taux de réussite, car plus on est
motivé plus on fournit des efforts positifs qui aboutissent davantage
à des résultats meilleurs. Chappaz confirme le lien entre la
réussite et le degré de motivation, lorsqu'il affirme que «
les pourcentages de réussite augmentent avec la force de la motivation,
et l'influence
36
1TOTH, Clara Aimée, 2010, Verstehen
durch Hören und Sehen. Potenzial und Einsatz authentischer Spielfilme im
Unterricht Deutsch als Fremdsprache, Universität Wien, p 24
2idem, p 24
de la motivation scolaire est encore plus forte chez des
sujets faibles » (Cité par Mohammed Chekour)1
1.4.1- Le contenu des cours et les activités
pédagogiques proposées en salle de classe
Si le contenu du cours comble les attentes de l'apprenant et
est aussi un moyen d'atteindre ses objectifs, alors l'apprenant
persévérera davantage. Le genre d'activités mis sur pied
dans une salle de classe peut influencer l'apprentissage, à partir du
moment où l'apprenant y attribue une valeur importante. Ceci peut
être des petites mises en scène, des jeux aux devinettes, aux
questions-réponses etc. Il peut arriver que le contenu du cours ne soit
pas facilement accessible et que les activités qui l'accompagnent soient
motivantes à l'égard des apprenants. La valeur que l'apprenant
accorde à une activité influence les efforts qu'il fournit pour
ses objectifs. Plus un cours répond aux attentes d'un apprenant, plus il
y accorde de l'importance. Allant dans le même sens, Louise Careau et
Anne-Louise Fournier déclarent : « La valeur que l'on accorde
à une activité influence de façon directe notre
désir de s'y adonner. L'étudiante ou l'étudiant
développera sa propre perception de la valeur d'une activité
à partir de deux éléments : l'utilité de
l'activité et le type de but visé. »2. Parlant de
l'utilité de l'activité et le but visé, nous disons donc
que l'apprenant ne peut être motivé à s'investir dans une
activité qui ne lui sera pas utile. Cependant on retrouve en
filière Trilingue-Allemand, des étudiants qui ont des objectifs
précis mais ne fournissent pas assez d'efforts pour les atteindre. Un
étudiant qui admet par exemple qu'à travers l'apprentissage de la
langue allemande, il a pour but de maitriser un certain nombre de langues, afin
de les utiliser à des fins de traduction3, est sensé
s'exercer en cette langue de façon régulière. Mais il
affirme également que le temps ne lui permet pas d'entrer en contact
avec les camarades de classe de façon régulière, pour des
exercices de traduction, beaucoup plus sur un plan oral.
Ceci nous amène à évoquer la
planification des cours, car c'est aussi l'un des facteurs important dans un
processus d'apprentissage. C'est en fonction du programme de l'enseignant qu'il
peut
37
1MOHAMMED, Chekour alli., Impact des
théories de la motivation sur l'apprentissage dans le contexte scolaire,
Maroc, École Normale Supérieure de Tétouan, 2005
2CAREAU, Louise, FOURNIER, Anne-Louise, La
motivation, Centre D'orientation et de Consultation Psychologique, 2002, p
7.
3Selon les questionnaires soumis à 90
étudiants, 55 optent pour une maîtrise linguistique avec pour
champ d'action la traduction.
savoir si le niveau des apprenants s'améliore, si
l'objectif est atteint. C'est ce plan qui montre la progression du cours. Le
plan du cours ici englobe les questions suivantes1 :
- Que dois-je enseigner aux apprenants ?
- Comment dois-je procéder pendant mon cours ?
- Quelle méthode et matériels sont les mieux
appropriés au cours ou aux connaissances que
j'envisage transmettre aux apprenants ?
- Quel temps m'est réservé pour dispenser mon cours
?
C'est à base de questions que l'enseignant programme
mieux son cours, puisqu'il faut tenir compte des difficultés que l'on
veut surmonter chez les apprenants et aussi le temps réservé pour
accomplir cette mission. Pour savoir si la mission a été
accomplir, l'enseignant passe par des évaluations en grande partie
orale, puisque l'objectif principal est l'expression orale des apprenants,
tenant aussi compte de ce que nul ne peut bien s'exprimer s'il ne
possède pas un vocabulaire suffisamment chargé. Ceci dit, pour
former les apprenants à l'expression orale, l'enseignant ne doit pas
oublier le côté écrit. Alors il doit en tenir compte dans
la planification de son cours.
1.4.2- Le type de relation entretenu en salle de
cours
La relation des uns avec les autres peut également
motiver les apprenants vis-à-vis de leurs activités: d'une part,
on a la relation enseignant-apprenants et d'autre part la relation entre les
apprenants. Lorsque l'enseignant entretient de bonnes relations (moins tendues)
avec ses étudiants, ces derniers s'exercent davantage, car ils savent
qu'ils n'auront aucun problème à rencontrer l'enseignant ou
l'encadreur lorsqu'ils ont des difficultés. On a la relation entre les
apprenants : dans une situation d'apprentissage où les apprenants
s'entendent, le climat de travail et de collaboration leur permet de
s'entre-aider afin d'améliorer les capacités les uns des
autres.
A la lecture d'Evelyne Bérard, le rôle du
professeur a considérablement évolué dans le monde, lors
des premières applications pédagogiques de l'Approche
Communicative2. Il n'est plus « maître » qui
détient le savoir et qui n'autorise les interventions des «
élèves » que lorsqu'ils sont interrogés. Il devient
un chef d'orchestre, limitant ses prises de parole et encourageant une
38
1 ENDE, Karin & alli., (2013), Curriculare
Vorgaben und Unterrichtsplanung, Goethe Institut, München.
2BERARD, Evelyne, L'approche communicative :théorie et
pratique, CLE International, 1991
participation orale spontanée. «
L'élève » quant à lui, change également de
statut: il se transforme en « apprenant » prenant en charge son
propre apprentissage de manière autonome. En d'autres termes, le cours
de langue vivante n'est plus centré sur le professeur mais plutôt
sur l'apprenant. Dans cet esprit d'interaction et de concentration sur
l'apprenant, la dynamique de groupe est également
considérée comme un facteur majeur de motivation pour
l'apprentissage des langues. Les jeux de rôles, les travaux en groupes ou
par paires sont encouragés pour instaurer une atmosphère de
confiance et de solidarité favorable à la communication. De cette
manière le « feedback » ou même encore le
résumé, traditionnellement délivré par le
professeur, sera désormais produit par les apprenants eux même,
mettant ainsi en application leur savoir et savoir-faire. Holec dit à
cet effet: « ... l'apprenant n'est plus considéré [...]
comme un sujet essentiellement passif, docile, qui « obéit »
au programme d'enseignement, qui se contente donc de prendre ce qui lui est
proposé, mais comme un être actif, qui prend des décisions
concernant son apprentissage, seul ou en coopération avec d'autres
» 1. Il rappelle ici que l'autonomie n'est pas innée,
mais elle est acquise par l'apprentissage.
Dans la même lancée qu'Henri Holec, Little est
d'avis que le but principal de tout enseignement scolaire est le
développement de l'autonomie chez l'élève, qu'il
définit de la façon suivante:
« Essentially, autonomy is a capacity- for detachment,
critical reflection, decision-making, and independent action. It presupposes,
but also entails, that the learner will develop a particular kind of
psychological relation to the process and content of his learning. The capacity
for autonomy will be displayed both in the way the learner learns and in the
way he or she transfers what has been learned to wider
contexts»2
Il ne faut surtout pas comprendre le concept d' autonomie
comme un apprentissage sans enseignant : Ici il est question pour l'apprenant
de rencontrer un camarade ou l'enseignant lorsqu'il a des difficultés,
toutefois la grande partie du processus d'apprentissage est menée par
l'apprenant.
39
1HOLEC, Henri, Autonomie et apprentissage
autodirigé : terrains d'application actuels. Strasbourg, Conseil de
l'Europe, 1988, p 8
2LITTLE, D., , Learner Autonomy 1: Definitions,
Issues and Problems: Authentik Language Learning Resources, Dublin Ltd,
1991, p 4
1.4.3- Les systèmes de récompenses et de
sanctions
Le système de récompense est l'un des facteurs
que prône Karolina Axell1. Elle est d'avis que l'enseignant
pour susciter de la motivation chez les apprenants, ne devrait pas les punir.
Un enseignant peut faire des petites récompenses à ces apprenants
qui adoptent une attitude favorable vis-à-vis de l'apprentissage. Et
pour ceux-là qui ont encore des difficultés à performer,
vu les récompenses que les autres reçoivent, ils feront plus
d'efforts pour améliorer leurs connaissances. La récompense n'est
en aucun cas le fait d'augmenter des notes, parce que ce serait encourager la
faiblesse chez les uns. A l'Université de Dschang, dû à la
contrainte de temps, l'enseignant peut en terme de récompense offrir des
séances supplémentaires pour plus d'explications. Il peut
également décider de prendre pour assistant celui qui est actif
pendant les cours. Etant donné que le but visé dans
l'apprentissage est l'expression orale, un enseignant en filière
Trilingue-Allemand de l'Université de Dschang peut choisir certaines
heures de cours et les consacrer à des exercices oraux, afin que tous
les apprenants puissent s'exprimer soit sur un thème qu'ils ont
personnellement choisi, soit sur un thème proposé par
l'enseignant, afin d'améliorer leur compétence communicative.
40
1AXELL, Karolina, L'importance de la motivation
pour apprendre une langue étrangère : La langue française
dans le contexte scolaire, VÄXJÖ UNIVERSITET, Institutionen
för humaniora, 2007
CHAPITRE 2 : DESCRIPTION, ANALYSE ET FONCTION DES
VIDÉOS
2.1- Description thématique des
vidéos
Les thèmes développés varient d'une
vidéo à une autre. Nous avons au total quatre thèmes
repérés. À travers l'usage des
vidéos, nous entendons travailler ou encore
faciliter l'écoute/audition chez les apprenants. Tenant compte des
changements ou des différences culturelles, nous voulons aussi et
surtout transmettre une certaine compétence aux apprenants, la
compétence interculturelle, qui passe aussi par la langue. Il faut
rappeler que ces séquences peuvent aussi favoriser l'expression orale,
en ceci qu'elles permettent à l'apprenant d'enrichir son vocabulaire et
rend de ce fait la communication plus aisée. Plus un apprenant s'habitue
à la prononciation des mots et les assimile en même temps, plus il
régularise son expression orale, tel que le pense Seara lorsqu'elle
affirme : « l'écoute prolongée d'une langue facilite
l'apprentissage de cette langue »1.
2.1.1- L'intégration sociale dans « Mein
Weg nach Deutschland »
La série-vidéo «Mein Weg nach
Deutschland» tourne autour de l'intégration des étrangers
dans la société allemande, intégration qui passe par la
langue. L'intégration est un processus au cours duquel l'individu
étranger cherche à être membre de la société
dans laquelle il se trouve ou une société cible. Pour être
en collaboration avec d'autres personnes, Nevin Coskun a toujours eu besoin de
s'exprimer oralement. Tout au début de la série, Nevin veut se
rendre au service de l'emploi et de la main d'oeuvre mais ne sait pas comment
lire le plan et les horaires des bus. Elle se fait aider par un vieillard
auprès de qui elle a demandé conseils. Une fois que le vieillard
lui montre le bus qu'elle doit emprunter, il faut acheter le ticket de
transport dans un distributeur (dans le bus). Là encore elle ne sait
comment s'y prendre et se fait aider par Sylvia Mayer. Au moment de s'asseoir
elle occupe la place des handicapé(e)s et lorsqu'une vieille dame
infirme vient lui dire : « Kann ich mich bitte setzen? Schauen Sie, der
Platz ist für Alte und Kranke »2, elle se demande bien
pourquoi cette femme devrait laisser tous les sièges encore non
occupés pour ne venir que vers elle. C'est alors que la vieille dame lui
montre le symbole des infirmes au dessus du siège. Toutes ces
étapes lui permettent de prendre contact avec la société
allemande. A son lieu de service,
41
1 SEARA, Ana Rodríguez,
L'évolution des méthodologies dans l'enseignement du
Français langue étrangère depuis la méthodologie
traditionnelle jusqu'à nos jours, Tudela. 2001, p 4
2Notre traduction: « S'il vous plait puis-je
m'asseoir? Cette place est réservée aux vieilles personnes et aux
personnes malades»
il lui faut un peu de temps pour maîtriser les noms des
aliments qui se trouvent dans le magasin. Nevin Coskun va encore se faire aider
outre son chef de service, par Yuna, cette fille qu'elle a rencontrée au
ministère de l'emploi. Lorsqu'elle va à la rencontre de nouvelles
compagnies, la première expérience est déjà
mauvaise car elle apporte du cadeau à sa voisine (une vieille dame) et
celle-ci lui dit « Oh, das ist sehr nett von Ihnen, aber leider darf ich
nichts Süßes essen »1. Mais la seconde
expérience a été un véritable succès. Du
moment où elle était découragée et s'est assise sur
les marches, certains locataires du même appartement en traversant
remarquent que Nevin est nouvelle. Ils lui disent : « Wir machen eine
Party. Vielleicht magst du ja mit uns feiern? »2. Elle y va
avec les gâteaux qu'elle avait faits. Les gâteaux sont si bons que
l'une des colocataires s'exclame: « Das schmeckt gut! Was ist das?
»3. Nevin lui répond en disant que c'est du «
Revani » une spécialité turque et se sent tellement heureuse
au point d'aller chercher ce qui restait encore dans sa cuisine.
Lorsque Nevin ressent un malaise, elle se rend dans un centre
de santé et doit patienter dans la salle d'attente où se trouvent
déjà plusieurs autres personnes. Lorsqu'une jeune dame vient
après elle, Nevin la salue avec du sourire aux lèvres mais
à sa grande surprise, cette jeune dame affiche un air répulsif
puis prend un journal et se ferme le visage en le lisant. (Image 3)
(Image 3)
Source: Context film, Mein Weg nach Deutschland: Beim Arzt,
Institut Goethe, 2013, 03min 19sec
Le téléphone de Nevin sonne et elle ne s'en rend
pas compte à l'instant. C'est lorsque chacun touche sa poche qu'elle se
rend compte que c'est le sien qui sonne. Lorsqu'elle constate, elle n'a
nullement besoin de sortir pour répondre. Pour exprimer leur
mécontentement, les patients
42
1Notre traduction : « Oh c'est gentil de votre
part, malheureusement je ne peux rien consommer de sucré »
2 Notre traduction: « Nous organisons une fête. Ca pourra
t'intéresser. » 3Notre traduction : « C'est
très intéressant. Mais qu'est ce que c'est ? »
se mettent à faire des petits bruits, ils murmurent.
C'est alors que la réceptionniste lui dit qu'elle devrait sortir pour
répondre. Au lieu de sortir elle dit à son partenaire au
téléphone qu'il est interdit de téléphoner en salle
d'attente puis elle raccroche. La prochaine surprise c'est lorsqu'elle voit une
dame entrer avant elle, pourtant celle-ci est venue bien après elle. Ne
comprenant pas pour quelle raison cela a bien pu se produire, elle demande au
patient en face d'elle : « Entschuldigung? Warum darf sie zuerst zum Arzt?
»1 et le patient lui répond: « Ja, wahrscheinlich
Privatpatientin »2.
Une fois, pour faire ses courses, Nevin emprunte un
vélo sans klaxon et traverse lorsque le panneau de signalisation montre
le feu rouge. Elle se fait interpeller par la police qui lui fait comprendre
qu'il est anormal de rouler avec un vélo dans de tel état, encore
moins de violer les feux à sa traversée.
2.1.2- La production et la conservation des
repas
Compte tenu de la pression du temps, les Allemands
spécialistes du domaine alimentaire ont mis sur pied des nouvelles
formes de cuisson et de conservation des repas. Le « Start-up Greenguru
» dont Dimitrios Ploutarchos est l'un des producteurs, est un exemple de
salade, conçue pour faciliter l'accès des clients aux salades.
Surtout pendant la pause de midi, la « Start-up Greenguru » est plus
facile pour les uns et les autres à emporter, parce qu'ils disposent de
très peu de temps pour s'asseoir dans un restaurant et manger. Selon les
enquêtes menées par les producteurs de cette entreprise, les deux
tiers de la population allemande partagent cet avis, avis selon lequel le
« Start-up Greenguru » est facile à transporter. Ce
développement dans le contexte nutritionnel est plus considérable
dans les supermarchés. Plusieurs personnes vont dans des
supermarchés pour s'offrir des produits bios et frais tels que les jus
de fruits. Anne-Kathrin Gazi affirme : « Also die Leute sind mehr bedacht
auf Frische und Bioprodukte, zumindest die konventionnellen Fertigprodukten,
die Konservierungsstoffe und irgendwelche Zusätze enthalten, sind nicht
mehr so gefragt, wie die Sache, die wirklich frisch sind» (A la
première minute)3.
2.1.3- La nouvelle forme de famille
Dans la vidéo « Die neuen Familien», il
s'agit d'une nouvelle forme de famille : le « Co-parenting ». Du
Latin « co- » (ensemble) et de l'Anglais « Parenting »
(paternité), le « Co-Parenting
43
1Notre traduction : « S'il vous plaît,
pourquoi est-elle reçue en première position ? »
2Notre traduction : « C'est surement une patiente privée
»
3Notre traduction: « Les gens sont de plus en
plus intéressés aux produits frais et bio. Tous ces produits fini
contenant d'autres ingrédients supplémentaires ne sont pas aussi
recherchés que les produis naturels »
désigne une forme postmoderne de famille qui trouve ses
origines aux U.S.A dans les années 1960 avant d'émerger en
Europe. L'article 371-1 du code civil stipule de ce fait que,
«L'autorité parentale est un ensemble de droits et
de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant. Elle
appartient au père et à la mère jusqu'à la
majorité ou l'émancipation de l'enfant pour le protéger
dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour
assurer son éducation et permettre son développement, dans le
respect dû à sa personne. Les parents associent l'enfant aux
décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de
maturité»1.
Cette forme de famille peut comprendre deux couples (2 papas
et 2 mamans) hétérosexuels ou encore un couple dont les membres
ne sont forcément pas mariés.
L'acteur principal de cette vidéo, Christian
Schadeberg, expose son désir depuis son enfance, qui s'est enfin
réalisé. Il avait toujours souhaité être un
père de famille et dit à cet effet : « Den Kinderwunsch gibt
es bei mir, ich denke, so seit Anfang 20, ja, also locker 15 Jahre. Für
mich war das der einfachste Weg [...] Menschen lernen sich ständig
über Online-Plattformen kennen, [...] ob man den Partner fürs Leben
sucht, warum soll das nicht so 'ner Form auch klappen?». Il est d'avis que
la coparentalité serait aussi une bonne forme de famille, une source
d'éducation de l'enfant. Les rencontres pour ce type de famille se font
en ligne, sur une plateforme mise sur pied par Christine Wagner et où il
suffit de s'inscrire en introduisant toutes ses caractéristiques et les
caractéristiques du style de personne que l'on aimerait avoir comme
partenaire. C'est ainsi que la famille de Christian Schadeberg est
constituée de deux papas, deux mamans et de deux bébés.
Selon la vidéo il existe de nos jours 80% de coparents
hétérosexuels et 20% homosexuels. Parmi ces 20% on a des couples
constitués de deux hommes hétéros ou de deux lesbiennes,
pouvant soit être des partenaires sexuels, soit partager le même
toit tout en ayant leurs partenaire sexuels hors de chez soi. Le couple n'est
donc pas constitué des personnes amoureuses l'une de l'autre, mais
plutôt des amis.
Cette nouvelle forme de famille est critiquée par les
musulmans et les chrétiens conservateurs pour qui la
sécurité de l'enfant dans ces conditions n'est pas
assurée. Ils luttent en général contre les couples de
mêmes sexes et en particulier contre les couples « gays ».
44
1Code civil, « De l'autorité parentale
relativement à la personne de l'enfant », 1804, p 78
45
2.1.4- Les nouvelles technologies dans le
transport
La vidéo « Verkehrschaos » est un moyen de
vulgariser et de faire valoir les effets des nouvelles technologies, plus
précisément dans le domaine du transport. Elle nous
présente une multitude de moyens de transport, dont pour certains l'on
n'aura pas besoin d'un conducteur puisque les commandes se passeront de
façon automatique. Le premier cas est celui de « Olli », le
premier bus autonome dans la ville de Berlin, conçu par Weert Canzler,
un chercheur en technologie mobile. Cet engin reconnaît à distance
des obstacles, à l'aide des outils avec lesquels il a été
conçu. Canzler reconnaît tout de même que cet engin tout
comme les autres a un inconvénient. Il arrive de fois où il
s'arrête subitement, d'où les recherches continues en ce domaine,
dans le but de perfectionner le produit de cette recherche. Canzler a
conçu cet engin pour faciliter la circulation dans la ville de Berlin,
vu que les engins privés devenaient de plus en plus encombrant pour la
circulation. Aussi ce serait un moyen de limiter les bruits, la
poussière entrainés par la panoplie de véhicules sur la
voie. D'après cette vidéo, on dénombre en Allemagne plus
de 1,2 millions de firmes automobiles. Parmi les engins autonomes, nous avons
également le « Start-up clever Shuttle » qui est un taxi
commun et qui ne se déplace que sur commande. Il a été
conçu par Bruno Ginnuth pour transporter des personnes allant dans le
même sens. Ceci entraine moins de dépenses au côté
des passagers et aussi moins d'encombrement pour la circulation. Il n'existe
plus alors de station-auto puisqu'il suffira de faire une commande à
partir de son smart-phone.
2.2- Fonctions des vidéos
Les vidéos produites par une société
peuvent être considérées comme un moyen de distraction. Il
faut cependant comprendre que ces vidéos sont un moyen de transmettre un
certain savoir. Pour cette raison la vidéo joue une multitude de
fonctions telles que citées ci-dessous.
2.2.1- Reflet de la société
allemande
Présenter une vidéo comme reflet d'une
société précise c'est montrer en quoi elle permet de
définir ou de comprendre le vécu quotidien de ladite
société. Pour le cas de l'Allemagne à travers les
vidéos, il sera donc question de faire ressortir les habitudes
alimentaires et le rôle qu'elles jouent en tant que composantes des liens
sociaux, la gestuelle et la variation de ses significations en fonction de la
situation de communication, la place et le rôle de la femme/l'homme et de
l'enfant dans la société, la relation qui découle des
jeunes et des personnes âgées, la façon dont le
passé est perçu par les individus, l'individu entre sa vie
professionnelle et sa vie familiale, les systèmes de protection sociale,
de santé. La vidéo permet donc d'entendre et comprendre la langue
telle qu'elle
est parlée dans la vie quotidienne et de la
présenter dans le cadre du pays concerné, l'élève
fait ainsi l'expérience d'un environnement langagier réel sans
aller dans le pays en question. La vidéo a ceci d'important qu'elle
associe la communication verbale à la communication non-verbale et,
comprendre le fonctionnement d'une société inclut aussi bien le
langage verbal que le langage corporel. Selon le CECR les gestes et les actions
permettent de désigner (pointer du doigt par exemple), de
démontrer (un processus ou une démarche à suivre peut
s'expliquer par les actions et gestes) et de faire également des
observations1 (apprécier ou déprécier par la
gestuelle ou la mimique).
2.2.2- Moyen de comparaison entre
représentations et réalités
Les vidéos ont pour fonction première de
refléter une société précise. Cette
société peut être celle qui la produit ou celle pour qui
elle est produite. De ce fait elle permet de comparer ce que l'on pense de
l'autre et ce qu'est l'autre, en admettant que la vidéo est « une
reconstitution de la réalité vue par le réalisateur
»2. La vidéo donne alors des informations sur la culture
et la civilisation du pays cible. La représentation qu'on se fait de la
langue cible est aussi un facteur important. Si l'on a des
préjugés négatifs à l'égard de la
société cible, cela nous influence négativement dans le
processus d'apprentissage.
Sur le plan sémantique on assiste parfois à de
« faux amis ». Ce sont des mots qui ont presque la même
morphologie et/ou se prononcent de la même façon mais qui dans les
langues différentes n'ont pas le même correspondant. C'est le cas
avec le mot « Garage » qui en Allemand, sous la même
orthographie renvoie au « Parking ». Le parking est un lieu de
stationnement, cependant le garage est une entreprise où les
véhicules automobiles sont réparés, entretenus et parfois
vendus. Un geste dans une langue peut avoir un sens, ce sens peut être
complètement différent dans une autre langue. Connaître,
pour le moins, les gestes les plus importants du point de vue du comportement
social de l'individu, non seulement facilite la compréhension ou
l'expression, mais peut dans certains cas éviter d'adopter un
comportement inadapté, voire choquant.
46
1 Conseil de l'Europe, Carde Européen
Commun de Référence pour les Langues : Apprendre, Enseigner,
Evaluer, Strasbourg, Unité des Politiques Linguistiques, Paris,
Editions Didier, 2001, p 72
2 BOÞTIN À-BRATU, Simona, « L'audiovisuel comme
support pedagogique »,
http://www.armyacademy.ro/biblioteca/anuare/2003/AUDIOVISUEL.pdf
consulté le 13 Mai à 11h46
2.2.3- Meilleure connaissance et appréciation
de sa propre culture par analogie
De nombreux enseignants, faisant face à des contraintes
de temps pour achever les programmes imposés par leurs institutions,
sont parfois forcés de privilégier les aspects linguistiques de
la communication au détriment de la dimension culturelle. Ici on met
plus d'importance sur comment acquérir des mots et les agencer pour
produire un tout cohérent, au lieu de s'intéresser à
l'aspect comment s'en servir selon le contexte de communication. Cette forme
d'apprentissage rend moins attractif l'enseignement, en termes de motivation
pour les apprenants et tend aussi à réduire les aptitudes des
apprenants dans leur compréhension de la langue cible ou leur
capacité à communiquer en fonction du contexte. « Il ne peut
y avoir compréhension de ce que dit l'autre, que s'il y a
compréhension de ce qu'est l'autre et de la manière dont il
interagit avec les individus de son groupe »1. Une langue ne
peut se former et vivre que si elle est l'expression linguistique d'une culture
donc doit vivre en contexte ce qui justifie le fait que, pour éviter les
malentendus et heurter la sensibilité de l'autre, les partenaires de
communication devraient avoir une idée de la culture anthropologique
l'un de l'autre2. Puisque les apprenants d'Allemand n'ont toujours
pas contact avec les Allemands, les documents audiovisuels produits par et sur
les Allemands seraient donc un moyen de les mettre en contact avec le
vécu quotidien en Allemagne, d'où la nécessité
d'encourager les apprenants de travailler en permanence avec ce type de
documents. En comprenant les expressions et leur emploi dans différents
contextes ou situations de communication, la vidéo leur permet aussi de
mieux comprendre leur culture propre. Les apprenants par le biais des
vidéos portant sur une culture sont alors mieux posés pour une
comparaison entre cette culture et la leur. Lafontant définit la culture
comme « un héritage traditionnel de valeurs, normes, symboles et
rituels particuliers, transmis surtout par le processus de socialisation
»3. La culture dans ce sens peut donc être
anthropologique, alimentaire, vestimentaire ou même matérielle,
renvoyant respectivement aux habitudes et caractères physiques des
Hommes, aux éléments nutritifs, au style d'accoutrement choisi
pour des évènements particuliers et enfin aux objets
utilisés pour l'accomplissement d'une tâche. Ici l'apprenant peut
constater par exemple qu'il existe une différence entre les tenues que
l'on met pour une certaine
47
1LEY LAVERGNE, Jacques, PARRA, Andrea, « La
culture dans l'enseignement apprentissage d'une langue étrangère
», revista del Instituto de estudios en educación universidad
del norte n° 13, diciembre, 2010, p 118
3Ibid.
2LAFONTANT, Jean, « Langues, cultures et
territoires, quels rapports? », Cahiers franco-canadiens de l'ouest
vol. 7, n°2, 1995, p 230
catégorie de manifestations. Il peut aussi
découvrir le style de relation que les Hommes entretiennent selon la
situation dans laquelle ils se trouvent, le langage utilisé.
L'apprenant acquiert donc une compétence
sociolinguistique, qui met un accent particulier sur le fait de pouvoir
communiquer en tenant compte des variétés linguistiques.
La compétence sociale lui permet dans ce cas de prendre
en compte les différents niveaux ou respectivement les classes sociales
de ceux qui constituent son lecteur/auditeur
La compétence interculturelle quant à elle
permet à l'apprenant de s'exprimer et d'adapter son langage en fonction
des différentes cultures en présence dans son lecteur. Il adapte
ainsi son langage selon qu'il passe d'une culture à une autre. Edward
Burnett TYLOR vis-à-vis de la culture dit ceci : « Le mot culture
ou civilisation, pris dans son sens ethnographique le plus étendu,
désigne ce tout complexe comprenant à la fois les sciences, les
croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres
facultés et habitudes acquises par l'homme dans l'état
social».1 Toujours concernant la compétence
interculturelle, nous avons la citation suivante :
« Sie ist die notwendige Voraussetzung, um eine
erfolgreiche, also für beide Seiten zufriedenstellende Kommunikation
zwischen Menschen aus unterschiedlichen Kulturen zu führen. Die
Interkulturelle Kompetenz ist jedoch nicht angeboren, sondern vielmehr das
Resultat eines Lern- und Entwicklungsprozesses. Und: Sie setzt vor allem eine
Bereitschaft zur Auseinandersetzung mit anderen Kulturen voraus.
»2&3.
De cette citation, nous comprenons que toute communication
réussie a à sa base une certaine compétence
interculturelle de la part des interlocuteurs.
2.2.4- Vidéo comme support motivant à
l'oral chez l'apprenant
La rareté, voire l'absence de la langue allemande dans
les rues et dans le quotidien des apprenants explique davantage le fait pour
ces derniers de s'exprimer avec beaucoup de difficultés en cette langue.
Une langue n'est pas seulement un ensemble de mots, mais tout un ensemble
structuré et articulé4, donc il est possible de
posséder un vocabulaire bien riche en une langue et de ne pas pouvoir
s'en servir pour s'exprimer. Enseigner une langue consiste alors à
introduire le langage complet et non pas enseigner des mots ou des notions
isolés. L'objectif primordial de
48
1 TYLOR, Edward Burnett, La civilisation primitive. Tome
premier, Paris, Ancienne Librairie Schleicher, 1920, p 20
2
http://www.dapr.de/interkulturelle-kompetenz-als-schluesselqualifikation/#consulté
le 24 Juillet 2017 à 09h
3 Notre traduction : « Elle est la condition
essentielle pour un communication réussie et pacifique entre les hommes
de différentes cultures. La compétence n'est cependant pas
inné mais plutôt le résultat d'un processus d'apprentissage
et de développement. Et : Elle conditionne l'aptitude à un
échsange avec d'autres cultures. »
4 DJEDIDI Mabrouka, La vidéo comme support
motivant à l'oral dans une classe de FLE, Algérie,
Université HAMMA Lakhdar El-Oued, 2014/2015, p 12.
49
l'enseignement de l'allemand comme langue
étrangère est de ce fait, de faire acquérir la
compétence communicative, ce qui englobe autant la compréhension
que la production écrite et orale. L'avantage de la vidéo est
qu'elle permet à l'apprenant d'être en contact avec la langue
cible à chaque moment ou encore au moment voulu. L'association des deux
canaux (visuel et auditif) captive et maintient l'attention des apprenants. La
mobilité des images et la gestuelle leur permettent de mieux comprendre
et assimiler le message véhiculé par le document audiovisuel. La
gestuelle est aussi importante pendant l'acquisition de la compétence
communicationnelle parce qu'il y a des mots avec des prononciations semblables.
La gestuelle permet dans ce cas à l'apprenant d'en faire une
distinction. C'est le cas des verbes « essen » et « sein »
qui, conjugués au présent et à la troisième
personne du singulier donnent respectivement « isst » et « ist
». Le rôle du document audiovisuel dans ce cas est qu'il met non
seulement les apprenants au contact de la langue cible, mais aussi leur permet
de faire des simulations tout en essayant de prononcer des termes et
expressions selon la vidéo. S'ils sont capables de déterminer
l'orthographe d'un mot à travers l'écoute, ils peuvent tout de
même trouver la signification de ce mot à l'aide d'un dictionnaire
autant manuel que numérique. Tout comme le document numérique, le
dictionnaire numérique a plus d'avantages, en ceci qu'il propose des
mots au fur-et-à mesure que l'on entre de façon ordonnée
les lettres qui constituent le mot à rechercher.
CHAPITRE 3 : DIDACTISATION DES SEQUENCES
AUDIOVISUELLES POUR UN APPRENTISSAGE AUTONOME
Dans ce chapitre, il s'agit de montrer comment on peut mettre
à profit les nouveaux médias, fréquemment utilisés
par les apprenants hors du cadre académique. Par didactisation des
documents audiovisuels ici, nous entendons intégrer les nouveaux
médias tels que les séquences audiovisuelles, les ordinateurs et
les casques dans l'enseignement tels qu'ils soient effectivement
considérés comme un matériel didactique, un moyen à
travers lequel l'apprenant accède aux connaissances. Il s'agit donc de
les utiliser au même titre que le livre, le tableau et la craie ou le
marqueur. Ces médias deviennent alors indispensables à
l'enseignement. C'est à partir des années 19701 que
l'on assiste à l'utilisation des médias audiovisuels tels que les
films dans l'enseignement. Marie-Louise Brandi est l'une des premières
personnes à avoir écrit sur l'importance des ces médias
dans les pratiques d'enseignement. L'une de ses publications s'intitule: «
Arbeit mit Video am Beispiel von Spielfilmen»2. Dans les
années 80, la vidéo n'était pas vraiment
considérée comme un moyen didactique. A la fin des années
1980, Inge Schwerdtfeger dans sa monographie « Sehen und Verstehen :
Arbeit mit Filmen im Unterricht Deutsch als Fremdsprache»3
présente les différents avantages de cette nouvelle
méthode. Parmi ces avantages, nous pouvons citer la gestuelle et le
paysage qui facilitent la compréhension d'une communication et qui
varient d'un contexte à un autre. De ces avantages, nous pouvons
déduire que, si un apprenant pour un bon moment se familiarise avec la
gestuelle et son fonctionnement dans la langue cible, alors sans toujours
regarder la vidéo, il sera capable de tenir une conversation
réussie en cette langue. Ceci dit, un interlocuteur peut utiliser des
expressions synonymes à celles que l'apprenant maîtrise et dans ce
cas, la gestuelle permettra à l'apprenant de comprendre le message dans
son entièreté. Ayant compris le message de son interlocuteur, il
est donc capable de répondre sans hésitations.
50
1TOTH, Clara Aimée, Verstehen durch
Hören und Sehen. Potenzial und Einsatz authentischer Spielfilme im
Unterricht Deutsch als Fremdsprache, Universität Wien, 2010.
2 Notre traduction : « Travail avec les
vidéos à l'instar du film d'action »
3 SCHWERDTFEGER, Inge Christine, Sehen und verstehen : Arbeit
mit Film im Unterricht Deutsch als Fremdsprache, Berlin, Langenscheidt,
1989, p 24
3.1- Facteurs favorables à l'autonomisation de
l'apprentissage
L'enseignement d'une langue se doit d'être en
interaction directe avec la vie quotidienne. Les documents audiovisuels jouent
ce rôle d'ouverture au monde. Ils montrent les conventions et expressions
non-verbales et permettent alors de découvrir les explicites culturels
de la langue cible, si on admet avec Jean Lafontant que la langue et la culture
sont des entités qui vont ensemble1. La réalité
n'est donc pas figée comme nous les présentent les manuels, elle
se construit sous le regard des apprenants. La stratégie d'apprentissage
est un ensemble de comportements de l'apprenant à l'égard de son
apprentissage, les techniques de travail. On y inclut aussi les ressources que
l'apprenant met à la disposition de son apprentissage2 : la
répartition du temps, de l'espace et le matériel
approprié.
3.1.1- Adéquation entre contenu/méthode
des cours et niveau/objectif des apprenants
On devrait se rassurer qu'on enseigne pas aux apprenants ce
qu'ils savent déjà, ceci à travers les questions
posées aux apprenants. Si l'enseignant pose de questions et que les
apprenants en grande partie répondre toujours en donnant des
réponses justes, il comprend alors que la leçon ne pousse pas les
apprenants à réfléchir davantage. De ce fait, il va
trouver une leçon qui sera mieux adaptée à inviter les
apprenants à réfléchir. S'il s'agit de développer
l'expression orale chez ces derniers, il sera donc question pour l'enseignant
de trouver un nouveau thème pour un débat car l'apprentissage
dans notre contexte renvoie à l'acquisition des nouvelles connaissances.
Les facteurs tels que le stress, la peur de l'enseignant, l'énervement
ne devraient pas affecter l'apprentissage. L'apprentissage de la langue
étrangère doit suivre l'ordre naturel (natural order hypothesis).
En grammaire, il existe des structures plus complexes que d'autres et dont
l'apprentissage devrait en tenir compte, la syntaxe par exemple. La syntaxe est
l'ensemble des règles qui régissent l'ordre des mots dans une
phrase, la structure de la phrase. Alors il est préférable pour
l'apprenant d'acquérir d'abord la structure simple
(Sujet-Verbe-Complément : Ich esse eine Banane) avant d'acquérir
les structures complexes (Pronom-Verbe-Sujet-Complément : Warum nimmst
du meinen Regenschirm? Ou encore des structures avec renvoi du verbe : Heute
bin ich spät, weil ich gestern meine Hausaufgabe nicht gemacht habe) vu
que l'objectif à
51
1LAFONTANT, Jean, « Langues, cultures et
territoires, quels rapports? », Cahiers franco-canadiens de l'ouest,
vol. 7, n°2, 1995
2HOLEC, Henri, «Autonomie de l'apprenant : de
l'enseignement a l'apprentissage», Education permanente. N°
107, CRAPEL, Université de Nancy 2, 1991, P 5.
atteindre est la communication, l'utilisation concrète
des connaissances. Ceci revient à dire que la compréhension et la
communication sont au centre de l'apprentissage de la langue. En
acquérant tous les jours des nouveaux mots et expressions, de nouvelles
façons de voir les choses, les apprenants se sentent de plus en plus
motivés. Pendant l'apprentissage du L21, on retrouve des
transferts, des termes et expressions de la L12. L'apprenant
transpose des structures de la langue maternelle dans la langue cible. A
travers les erreurs des apprenants, l'enseignant peut reconnaître le
niveau de l'apprenant, son aptitude à apprendre. C'est le cas des
conjugaisons : l'apprenant peut connaître les terminaisons des verbes en
Allemand sans toutefois connaître de façon exhaustive les verbes
forts (fahren, essen, lesen, sprechen...). Je voyageais= Ich fahrte. Ici, il
sait que le verbe est conjugué à l'imparfait, raison pour
laquelle il met le « te » à la droite du radical. Mais avec le
temps et à l'aide des exercices oraux ou encore des simulations, il se
rendra compte que « fahren » est un verbe fort et tous les verbes
fort au lieu d'admettre « t » plus les terminaisons (selon le nombre
du sujet : singulier ou pluriel), se conjuguent de façon
particulière. Il sera donc capable de dire « ich fuhr ».
L'ordre suivi dans la conjugaison peut alors être :
Etape 1: Temps simple S.V.O : Ich gehe morgen ins Kino
Etape 2: Temps composés avec complément entre
l'auxiliaire et le participe passé du verbe à conjuguer: Ich bin
gestern ins Kino gegangen
Etape 3: Adverbe antéposé + inversion Verbe-Sujet:
Morgen gehe ich ins Kino Etape 4: Verbe à la fin des subordonnées
: ..., weil ich morgen ins Kino gehe.
De cette façon, l'apprenant améliorera plus
facilement son expression orale. Il pourra parler couramment tout en
évitant des fautes d'ordre syntaxique, grammatical et phonétique,
parce que plus on sait écrire, plus on s'exerce, mieux on peut on
communique.
Toujours en rapport avec l'adaptation entre le contenu du
cours et le niveau des apprenants, Claudia Wegener affirme: « Darüber
hinaus spielen Prozesse parasozialer Beziehungen zu Film- und Fernsehfiguren in
allen Altersstufen eine Rolle, werden aber je nach
52
1Langue seconde (Celle que l'on acquiert ou apprend
après la langue maternelle) 2Première langue acquise
par l'individu
Entwicklungsstufen und subjektiven Themen unterschiedlich
gedeutet»1&2. Partant de cette citation, nous comprenons
que certaines séquences audiovisuelles ou plus précisément
certains films peuvent être intéressants selon le niveau de langue
de l'apprenant ou la tranche d'âge à laquelle il appartient.
Selon les questionnaires distribués aux enseignants
d'Allemand à l'Université de Dschang, la filière
Trilingue-Allemand dès sa création s'est fixé l'objectif
de former des étudiants professionnellement compétitifs. Ladite
filière vise donc à faire des étudiants des acteurs sur le
marché international de l'emploi. Pour prétendre une
efficacité dans le domaine de l'emploi, un individu doit exercer hors de
sa localité afin de voir la rentabilité des ses
compétences, de son savoir-faire. Et pour exercer à
l'extérieur de sa localité, il faut être à mesure de
communiquer avec ceux chez qui on va. On peut ne pas utiliser la langue du pays
cible, mais plutôt une langue commune avec ce dernier. C'est le cas d'un
étudiant d'Allemand à l'Université de Dschang qui,
après son parcours académique est sollicité dans des pays
où l'Allemand est langue officielle (Autriche), langue nationale
(Suisse), ou alors langue administrative (Luxembourg).
Admettons que le but visé par la filière
Trilingue-Allemand soit de former des étudiants compétents. La
question est maintenant de savoir quelles méthodes et techniques
d'apprentissage sont mises en application pour atteindre cet objectif.
Selon les réponses des enseignants aux questionnaires,
on se rend compte que depuis l'année académique 2013/2014, la
filière Trilingue-allemande est en possession de nouveaux
matériels de travail tels que le vidéoprojecteur, le
haut-parleur, les CDs et DVDs pour ne citer que ceux-ci. Mais ces nouveaux
matériels n'ont une influence que sur la minorité des
enseignants. Un des enseignants questionnés s'est exprimé
vis-à-vis de cela en disant : « Il faut permettre à tous les
enseignants de préparer leur cours sur support numérique afin de
les dispenser en se servant de ce matériel. »3. Ici nous
pensons aux difficultés que certains enseignants rencontrent à se
servir desdits matériels.
53
1WEGENER, Claudia, «Fernsehen und Film»
dans TILLMANN, Angela, FLEISCHER, Sandra et HUGGER, Kai-Uwe (éd.),
Handbuch Kinder und Medien, Wiesbaden, Springer, 2014, p 393
2 Notre traduction : « Les processus des
relations para-sociales vis-à-vis des images filmiques et
télévisées y jouent un rôle. Elles sont cependant
interprétées différemment selon la phase de
développement et les thèmes subjectifs » 3Selon
les questionnaires distribués
3.1.2- Possession des ordinateurs
personnels
L'un des facteurs qui faciliteront l'apprentissage autonome de
l'Allemand comme langue étrangère est le fait pour les apprenants
d'avoir un ordinateur personnel. Selon un questionnaire soumis, 90% des
étudiants d'Allemand à l'Université possèdent des
ordinateurs personnels : que ce soit des ordinateurs portables (laptops) ou des
ordinateurs fixes (desktops), des tablettes. A travers ce matériel, ils
peuvent copier ou télécharger des musiques, des films ou jeux de
mots, selon leurs intérêts. Cette possession facilite
l'apprentissage parce qu'il ne sera plus question que l'enseignant s'occupe de
l'un avant de s'occuper de l'autre. Tous peuvent recevoir des mêmes
connaissances au même moment. C'est également un facteur de
motivation pour les apprenants de savoir que l'apprentissage peut se faire sous
diverses formes. Parlant de la motivation, Bardo Herzig est d'avis que la
jeunesse s'intéresse davantage au numérique: « Kinder
wachsen heute in einer Welt auf, in der Alltag, Freizeit und Beruf nachhaltig
durch Medien (mit-)bestimmt und (mit-)gestaltet werden»1.
D'après Herzig, toute activité menée par le jeune
contemporain est influencée par la technologie numérique. Comme
exemple de médias, nous pouvons citer dans ce cas le
téléphone, l'ordinateur, la télévision. Dire alors
que le numérique influence le jeune serait également dire qu'il
emprunte à ce dernier. Pour un apprenant qui commence à regarder
un document audiovisuel pour la première fois, sa curiosité est
éveillée, son attention et son intérêt sont
maintenus. La vidéo ou le document audiovisuel à sa disposition
favorise alors le plaisir d'écouter et de comprendre la langue qu'il
apprend. Selon le questionnaire soumis aux étudiants d'Allemand comme
langue étrangère à l'Université de Dschang, 96.66%
sont d'avis que faire des cours à l'aide des documents audiovisuels
facilitent l'apprentissage de la langue cible, en ce sens que ces documents
mettent en contact les apprenants et la langue telle que parlée au
quotidien. Ces documents permettent également à l'apprenant de
s'exercer oralement à travers des simulations et/ou des
répétitions.
54
1HERZIG, Bardo, «Medien in der Schule»
dans TILLMANN, Angela, FLEISCHER, Sandra et HUGGER, Kai-Uwe (Hrsg.),
Handbuch Kinder und Medien, Wiesbaden, Springer, 2014, p 531
3.1.3- Elargissement du cadre d'apprentissage et
possibilité de répétition
La variation ou la flexibilité dans l'apprentissage est
aussi un plus à l'égard des apprenants. Ceux-ci se sentent plus
à l'aise lorsqu'ils ont la possibilité d'apprendre dans des
environnements différents, selon leurs choix. Dans l'enseignement
assisté par ordinateur, l'apprenant peut se trouver dans un cadre
institutionnel ou non et continuer à effectuer des tâches d'ordre
académique. Pendant un voyage par exemple, l'apprenant peut suivre un
documentaire sur un thème précis qui l'intéresse, peut
regarder un film de fiction lui permettant de comprendre soit les
différences culturelles, soit de découvrir le mode de vie d'un
peuple particulier. L'enseignement assisté du matériel
audiovisuel permet à l'apprenant dans ce cas de combler le temps que le
système LMD1 réserve à l'étudiant.
Plutôt que de proposer aux enseignants une
manière de travailler standard, nous les invitons à construire
leur propre séance de travail qui prendra en compte : l'âge des
apprenants, leur nombre, ainsi que les conditions matérielles dans
lesquelles sera réalisée cette activité
pédagogique
Lorsque l'apprentissage se fait de façon personnelle,
l'apprenant a la possibilité de répéter les
séquences qui lui paraissent difficiles. Dans le cas des exercices
numériques, il aura la possibilité de revenir sur un exercice
autant de fois que possible. Parler de la répétition ne se
réfère toujours pas aux NTIC. L'apprenant peut aussi travailler
davantage sur une partie du cours qu'il n'a pas pu assimiler en salle de
classe. L'avantage en ce moment est qu'il n'est sous aucune pression.
L'apprenant pourra ainsi construire sa propre connaissance de la culture de la
langue cible. Nous pouvons alors parler d'apprentissage autonome de la langue,
d'où le proverbe chinois: «Si tu fais découvrir à un
apprenant un aspect de la culture de la langue cible, il sera
préparé à affronter une situation socioculturelle
spécifique, si tu lui apprends à construire la connaissance
socioculturelle dont il a besoin, il sera en mesure d'affronter n'importe
quelle situation».2
Le behaviorisme et l'analyse contrastive peuvent mieux
l'expliquer. Ici l'apprenant comprend des mots ou des expressions puis essayent
de les imiter. L'analyse contrastive entre en jeu, au niveau où
l'apprenant transpose les connaissances de la langue 1 dans la langue 2. Ce
processus s'appelle le transfert. Ce transfert est positif lorsque la
transposition aboutit à une
55
1 Licence-Master-Doctorat
2LAVERGNE, Jacques Ley et PARRA, Andrea, « La
culture dans l'enseignement apprentissage d'une langue étrangère
», Zona Próxima, n° 13, 2010, p 125
communication réussie (Je mange une banane = Ich esse
eine Banane). Lorsqu'il est à l'origine des erreurs, il n'y a pas
communication et on dit que le transfert était négatif (J'ai
acheté un ordinateur = Ich habe gekauft einen Computer au lieu de
« Ich habe einen Computer gekauft »). Ces interférences sont
aussi manifestes au niveau de la prononciation car une mauvaise prononciation
aboutit aussi à un mal entendement (bitten (demander) ? bieten (offrir)
et kennen (connaitre) ?
können (pouvoir)). Or en écoutant attentivement
des documents audiovisuels, l'apprenant s'habitue également à la
prononciation des mots, vu qu'il peut entrer en possession des textes
écrits de la séquence en question.. Parlant de la méthode
audiovisuelle dans l'apprentissage autonome d'une langue et des
possibilités qu'elle offre, Huang Ching-Shih affirme: «Die
Lernaktivitäten sind Nachahmung, Gedächtnis, Wiederholung, Rezitation
und Übungen zu den Sprachstrukturen oder zu den Dialogen. Computer als
Hilfsmittel können den Lernern helfen, ihre sprachlichen Handlungen zu
intensivieren. Computer im Sprachunterricht spielen eine zuverlässige
Rolle als «Mechanischer Tutor ».1 Cette affirmation
explique ou alors justifie la nécessité des nouveaux
médias dans l'apprentissage d'une langue.
3.1.4- Mélodie et expressions
non-verbales
La langue est un moyen d'expression de la culture.
L'élément visuel est porteur d'informations susceptibles de
transmettre cette culture. Dans l'apprentissage assisté par des
séquences audiovisuelles, on apprend à travers différents
canaux : L'ouïe, la vue. L'image animée est une aide à la
compréhension. On écoute les paroles, la musique (son), on voit
la nature, l'accoutrement et le comportement des acteurs sur scène. On
n'a toujours pas besoin de lire mais plutôt d'être attentif et
mieux écouter. Tanja Pananis est du même avis lorsqu'elle
affirme:
« Beim Hörsehverstehen handelt es sich um einen
Prozess, in dem die Lerner simultan oder sukzessive einen auditiven und einen
visuellen Input» erhalten. Über den visuellen Kanal werden
beispielsweise Personen, Handlungen, Schauplätze, Mimik und Gestik
erschlossen, der auditive Wahrnehmungskanal seinerseits nimmt Informationen zur
Sprache der Personen, zu Geräuschen sowie paraverbalen Elementen wie
56
1HUANG,Ching-Shih, Die Verwendung multimedialer
Hilfsmittel im DaF-Unterricht an taiwanesischen Universitäten,
Münster, Westfälischen Wilhelms-Universität, 2010, p 85
(Notre traduction: « Les activités d'apprentissage
sont l'imitation, la mémoire, la répétition, la
récitation et les exercices en rapport avec les structures linguistiques
ou les dialogues. Comme moyen d'apprentissage, les ordinateurs aident les
apprenants à intensifier leur capacité à communiquer. Dans
les cours de langues les ordinateurs jouent alors un rôle très
important, celui de tuteur ou assistant mécanique »)
Stimmlage, Tonfall, Sprechtempo und Lautstärke auf und
zieht sie zur Unterstützung des Verstehensprozesses
heran»1&2.
Pananis entend par là mettre en exergue le
caractère multicanal du matériel audiovisuel. Parlant du
côté visuel, elle dit que les éléments tels que les
actions, la nature, la mimique et la gestuelle facilitent la
compréhension chez l'apprenant ou encore chez le
spectateur3.
Nous pouvons également citer Judith Friebe pour qui,
l'enseignement assisté du matériel audiovisuel permet
l'apprentissage sous différentes formes : « Diese Medien erlauben
einen effizienten Umgang mit großen Datenmengen und komplexen
Informationen, was ein vernetztes
Lernen ermöglicht. Sie sind multimedial, d.h. es kann
über verschiedene Kommunikationskanäle gelernt werden. Dies hat
auch wiederum für den Lernenden eine hohe
Attraktivität»4.
Le Film tout comme la musique est le reflet d'une
société. C'est dire également qu'en observant une
séquence visuelle produite par une société, on y note de
façon consciente ou non la différence entre ladite
société et la notre, si cette séquence est produite dans
une société autre que la nôtre. Il faut aussi rappeler que
le visage est très expressif et la gestuelle aussi. Le visage qu'un
individu présente varie en fonction de sa situation. A travers le visage
et la gestuelle, l'on est en même de deviner si un acteur est en joie,
triste, agressif, passif, nerveux et bien d'autre. Knut Knickethier affirme:
« Bedeutungsvermittlung und Bedeutungserzeugung werden
auch durch visuelle und nicht-sprachliche Mitteilungen geprägt. Die
Kommunikationspartner entnehmen dem Bild, das der Sprecher von sich vermittelt,
sowie der Art, wie und unter welchen Umständen er etwas sagt,
Informationen. [...] Sie werden als paralinguistisch bezeichnet, weil sie die
Sprache begleiten. [...] Der Sprecher unterstützt seine Rede durch Mimik
und Gestik, durch die Verwendung von Gegenständen usf. Für die
Bewertung des Gesagten spielen
diese akustischen und visuelle Informationen eine entscheidende
Rolle»5&6.
57
1PANANIS,Tanja , «Durch Sehen und Hören zum
Verstehen - Hörsehverstehen im Italienischunterricht: Tutta la
vitadavanti» dans KLEIN, Erwin und MEISSNER, Franz-Joseph
(éd.), Giessener Fremdsprachendidaktik, 2016, p 65
2 Notre traduction: « L'écout-la vue-la
compréhension es tun processus au cours duquel l'apprenant reçoit
simultanément ou successivement des données auditives et
visuelles. Par rapport au canal visuel, sont pris en compte les personnes, les
actions, les lieux d'action, la mimique et la gestuelle. De l'autre
côté le canal auditif englobe les informations vis-à-vis de
la langue des personnes, du bruit et des élements para-verbaux tels que
la voix, le ton, le tempo et le volume. Tout ceci contribue au processus de
compréhension »
3PANANIS,Tanja , «Durch Sehen und Hören zum
Verstehen - Hörsehverstehen im Italienischunterricht: Tutta la
vitadavanti» in KLEIN, Erwin und MEISSNER, Franz-Joseph (éd.),
Giessener Fremdsprachendidaktik, 2016, p 63 4FRIEBE, Judith,
Merkmale unternehmensbezogener Lernkulturen und ihr Einfluss auf die
Kompetenzen der
Mitarbeiter, RUPRECHT-KARLS-UNIVERSITÄT-HEIDELBERG,
2005, p 85
5HICKETHIER, Knut, Einführung in die
Medienwissenschaft , Stuttgart, J. B. Metzler, 2010, p 39
6 Notre traduction : «
L'information se transmet aussi par des moyens visuels, non-linguistiques. Les
interlocuteurs devinent facilement l'un ce que veut dire l'autre à
travers la façon de parler, les gestes employés. [...] Ces
éléments
Dans ce sens, apprendre une langue reviendrait à
maîtriser un ensemble de signaux verbaux tels que la parole et des
signaux non-verbaux tels que l'expression du visage, les gestes, l'intonation,
le débit de la voix1. Toutes ces caractéristiques sont
présentes dans une séquence audiovisuel, par conséquent
l'image mobile sera mieux adaptée à l'apprentissage que l'image
fixe (comme dans les manuels).
Schwerdtfeger pense que la joie est un grand
phénomène qui contribue à la motivation vis-à-vis
de l'apprentissage d'une langue à travers les médias tels que le
film. Plus l'on est motivé plus on développe l'esprit de
curiosité, qui est de plus en plus encouragé par le suspens que
laisse le film. L'apprenant de l'Université de Dschang est donc
poussé de le voir jusqu'à la fin, afin de satisfaire sa
curiosité. Plusieurs apprenants préfèreraient parler et
discuter d'un film plutôt que d'un livre car si 96.66% des
étudiants questionnés préfèrent utiliser les
documents audiovisuels, c'est justement parce qu'ils les
préfèrent aux manuels tels que le livre. Le livre est plus
encombrant qu'un support numérique audiovisuel et demande aussi assez de
temps pour le comprendre car il y aura des didascalies permettant de justifier
ou d'expliquer un phénomène, c'est le cas de la
simultanéité. Le film par contre présente les
événements de manière simultanée sans qu'il y ait
rupture dans la logique. En utilisant le film on développe chez
l'apprenant la capacité à comprendre une production à
travers l'association de l'image et du son.
3.2- Techniques d'usage du matériel audiovisuel
pour l'approfondissement autonome des connaissances en langue
allemande
Avant de parler de la façon dont l'enseignant doit
mettre les apprenants en contact avec le matériel didactique, il faut
déjà qu'il en existe. L'intégration physique des Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) dans l'enseignement
consiste à placer les équipements technologiques à la
disposition des enseignants et des élèves et à les amener
à s'en servir de façon récurrente. Il s'agit donc de
déployer les matériels didactiques tels que les ordinateurs, les
casques... dans l'institution scolaire. Après que l'intégration
soit faite de façon
58
sont caractérisés de paralinguistiques parce qu'ils
accompagnent la langue [...]. Le locuteur soutient son discours par
la mimique et la gestuelle, par l'utilisation des objets ainsi
de suite. Les informations acoustiques et visuelles jouent un rôle
décisif dans la compréhension du dit ».
1MEYSSONNIER, Stéphanie, Pourquoi et
comment exploiter le support vidéo authentique en classe de langue
étrangère?, Nevers, IUFM DE Bourgogne, 2004 / 2005
physique, elle doit aussi l'être de façon
pédagogique. Ici il sera alors question d'un usage approprié,
habituel et suffisamment régulier des NTIC conduisant à une
modification bénéfique des pratiques scolaires en vue d'une
amélioration de l'apprentissage des étudiants. 68.8% des
apprenants d'Allemand à l'Université de Dschang sont d'avis que
les didacticiels doivent être innovés. Les livres et usuels sont
les plus utilisés et seul l'enseignant dans cette situation est capable
de s'exprimer comme un natif, car lui seul serait celui-là, qui en a
déjà subi une formation et cette méthode ne favorise pas
la compétence auditive et orale de l'apprenant.
Il faut du moins reconnaître que 24.4% des enseignants
utilisent la méthode auditive (séquences auditives) et que
d'autres (58.8%) appliquent la méthode communicative (travaux en groupe,
dialogue). La méthode communicative est une méthode qui met au
premier plan l'interaction entre enseignant et apprenants d'une part, entre les
apprenants d'autre part. La méthode audiovisuelle cependant accorde plus
de privilège à la vue et à l'audition. Nous pensons
justement que les deux méthodes doivent être associées en
salle de classe, pour créer en l'apprenant ce désir de continuer
hors du contexte scolaire. Leur association peut aboutir à une situation
plus motivante pour l'apprenant : en salle de classe, on voit des
séquences audiovisuelles qui facilitent la compréhension en
fonction des contextes, puis on en discute avec les autres pour exercer
l'expression orale. Cette méthode enrichit non seulement le vocabulaire
de l'apprenant, mais aussi la compétence interculturelle de ce dernier.
Ici on aboutit à la « Hörsehverstehen-sprechen
»1.
3.2.1- Enseigner les Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication
Les Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication (NTIC) dans ce cas sont objet d'apprentissage, ce sur quoi
portent les cours dispensés aux apprenants. On vise surtout à
initier les apprenants à l'usage des NTIC (ordinateur,
téléphone, CD, DVDs...) à des fins d'apprentissage. En
général, ce programme d'implémentation des NTIC vise
à apprendre comment se servir d'un téléphone ou d'un
ordinateur dans le cadre de l'apprentissage d'une langue
étrangère, s'exercer avec des documents audiovisuels tout en les
sectionnant selon les objectifs à atteindre. Si on admet que ce
programme représente un processus, alors au début, l'enseignant
est encore détenteur du savoir mais les apprenants acquièrent
aussi des connaissances par des exercices pratiques. C'est ainsi que l'on
passera d'un enseignement centré sur le maître
(Lehrerzentrierter
59
1Ici l'apprenant voit, écoute/comprend, ce qui
lui permet de parler tout en tenant compte du côté non-verbal.
Unterricht)1 à un enseignement centré
sur les apprenants (Schülerzentrierter Unterricht)2. Cette
méthode est en général très appréciée
par les apprenants, puisqu'ils sont activement impliqués dans la
leçon et sont appelés à manipuler les NTIC3.
Cette implication active des élèves dans le processus
d'appropriation du savoir et des connaissances sur les NTIC leur permet
à la longue de s'en servir de façon simple, sans toujours avoir
recours à quelqu'un d'autre. Dans notre cas, il est question que les
enseignants d'Allemand soient d'abord des apprenants qui nécessitent des
connaissances dans le domaine informatique.
A ce sujet, voici la proposition d'un enseignant : « Il
faut permettre à tous les enseignants de préparer leur cours sur
support numérique afin de les dispenser en se servant de ce
matériel »4. De cette affirmation nous pensons à
l'incapacité des enseignants à se servir des matériels
à leur disposition. Selon les bibliothécaires de la
filière Trilingue-Allemand, chaque enseignant a accès au
vidéoprojecteur, aux haut-parleurs, aux DVDs. Le fait de ne pas s'en
servir peut donc découler de leur inaptitude car disent-ils
l'utilisation du tableau est très épuisant. Nommons A,
l'enseignant d'informatique et B l'ensemble des enseignants de la langue
allemande à l'Université de Dschang. L'enseignant A met à
la disposition de l'ensemble B des connaissances nécessaires pour
introduire les séquences audiovisuelles dans leurs cours de langue. Il
est question de montrer par exemple comment un film ou une musique vidéo
peut être sectionnée, comment on peut en extraire le son, comment
on peut faire des captures d'écran. Se servant de ses connaissances,
l'ensemble B peut analyser et comprendre le texte et les thèmes qu'il
traite.
3.2.2- Enseigner avec les documents
audiovisuels
Enseigner avec les documents audiovisuels est un tout autre
niveau d'intégration des matériels didactiques dans
l'éducation. Ici, les enseignants font un usage des documents choisis
pendant les cours. Les NTIC ne sont plus objet d'apprentissage ou encore ce sur
quoi porte l'enseignement/apprentissage, mais plutôt, ce à travers
lequel l'apprentissage est possible, un outil au service de
l'enseignement/apprentissage. Il s'agit d'un usage susceptible de favoriser
l'apprentissage, surtout de susciter chez les apprenants un désir
d'autonomie lorsqu'il s'agit de la quête des connaissances. Mais pour que
l'enseignement puisse favoriser l'autonomisation chez
60
1HERZIG, Bardo, Wie wirksam sind digitale Medien
im Unterricht?, Gütersloh, Bertelsmann Stiftung, 2014, p 14
2C'est l'opposé du premier cas. Ici l'apprenant est celui
à partir de qui les contenus des cours sont déterminés. La
méthode interactive et la méthode communicative répondent
à ce critère
3Réponse aux questionnaires : « Les
apprenants sont plus actifs et peuvent se servir eux-mêmes de ce
matériel pour approfondir leur apprentissage »
4 Réponse aux questionnaires soumis aux
enseignants
l'apprenant, il faudrait que les pratiques soient
récurrentes en salle de classe. Puisque dans notre cas
particulièrement, il s'agit d'introduire les documents audiovisuels dans
l'apprentissage de la langue allemande, l'enseignant peut programmer des cours
d'initiation, ce qui permettrait aux apprenants de voir comment on apprend avec
les CDs par exemple. À travers l'usage des vidéos, nous entendons
travailler ou encore faciliter l'écoute/audition chez les apprenants.
Nous voulons aussi et surtout transmettre une certaine connaissance (pouvoir
adapter le langage au contexte de communication) aux apprenants, tenant compte
des changements ou des différences culturelles. Stéphanie
Meyssonnier pense que cette méthode est un facteur de motivation pour
les apprenants lorsqu'elle déclare :
« L'élève est motivé par les
supports audiovisuels. Sa curiosité est éveillée et son
attention ainsi que son intérêt sont maintenus. Les histoires
développées par la vidéo sont porteuses de sens et
cohérentes. Les élèves veulent comprendre, ils ont donc un
objectif, puisque ce sont des supports reproduisant des situations
réelles de compréhension. Plus ils comprennent, plus ils sont
motivés pour
essayer d'en comprendre davantage»1
Si pour un cours de langue l'enseignant décide
d'utiliser une vidéo ou une séquence de film, il sera très
facile pour lui de savoir si celle-ci est intéressante pour les
apprenants ou non. Au cas où le document choisi n'est pas
intéressant, les apprenants ne seront attentifs ni à
l'écoute ni à la vue, ne seront pas éveillés ou
peut-être encore seront en train de dormir, car plus le document est
intéressant plus il laisse du suspense et attire par conséquent
plus d'attention. Il faut donc choisir les textes ou encore les documents
audiovisuels selon le niveau de compréhension des apprenants.
Pour cette réalisation et allant dans la même
lancée que Peter Bimmel et al2, nous pouvons proposer quatre
étapes : la phase introductive, la phase visuelle, la phase
audiovisuelle et la phase évaluative.
- Phase introductive: Réactiver ou inciter les
connaissances des apprenants en rapport avec le thème
abordé
Il est question de présenter à l'introduction
les objectifs du cours, de présenter les termes clés qui doivent
être abordés pendant le cours. Dans cette phase, il suffit de
présenter la première de couverture d'un CD ou de projeter le
paratexte du document audiovisuel, affichant le nom de l'auteur, le titre du
document, le lieu et l'année de parution. Puis il sera question pour les
apprenants
61
1MEYSSONNIER, Stéphanie, Pourquoi et
comment exploiter le support vidéo authentique en classe de langue
étrangère?, Nevers, IUFM de Bourgogne, 2004 / 2005, P 10
2 Peter Bimmel &alli., Deutschunterricht
planen : Neu, Klett-Langenscheidt, München, 2013
62
de dire ce à quoi l'image de cette première de
couverture pourrait se référer. S'il est question d'un titre ou
d'une expression, l'apprenant pourra citer quelques termes proches du titre et
dire par conséquent de quoi il peut s'agir dans le document tout entier.
Le rôle essentiel de l'enseignant dans ce cas est de présenter la
séance de façon générale, de donner la
procédure à suivre, les activités envisagées, le
matériel et les moyens à utiliser par les apprenants, afin de
susciter la motivation chez ceux-ci. Il faut aussi rappeler qu'à cette
phase l'enseignant aide les apprenants en expliquant les expressions et
concepts principaux dont traite la vidéo. S'il faut prendre le cas de
notre série (corpus) intitulée « Mein Weg nach
Deutschland», il sera question pour l'enseignant de s'attarder sur le
thème « intégration sociale », les difficultés
qu'un étranger peut rencontrer dans son pays d'accueil.
- Deuxième phase : projeter le document dans sa
version visuelle
La découverte du document peut se faire sous plusieurs
formes. Dans un premier temps, l'enseignant peut faire la projection d'un
document audiovisuel, tout en éliminant le son, pour permettre aux
apprenants de se concentrer sur l'image et observer le fonctionnement de la
gestuelle, la mimique, bref se familiariser à la communication
non-verbale. Pendant cette phase, l'apprenant peut être capable de
déterminer de quoi il s'agit dans le document, le contexte dans lequel
la communication a lieu, le type de relation qui existe entre les personnages.
Il émet donc des hypothèses sur les thèmes abordés
dans le document. Déjà les apprenants ont une idée du
genre auquel appartient le document, de la façon dont il est
constitué (des graphiques, des tableaux, des personnages), des lieux
où sont capturées les images : en studio, sur le terrain.
L'aspect visuel donne également des informations sur les lieux de
l'action (le décor, l'architecture, l'environnement), sur le temps ou la
période (la saison se laisse définir aussi à travers le
paysage), sur les personnes (l'identité, les attitudes,
l'émotion, les vêtements) et sur le contexte (scène de
guerre, situation de fête ou de malheur). Pour le premier épisode
(Im Bus) de la série-vidéo « Mein Weg nach Deutschland
», l'attitude de Nevin Coskun vis-à-vis du vieillard qu'elle
rencontre à l'arrêt de bus montre qu'ils ne se connaissaient pas
encore jusque là. (Image 4)
(Image 4)
63
Source: Context film, Mein Weg nach Deutschland: Im Bus, Institut
Goethe, 2013, 00min 51 sec
Une fois dans le bus, l'apprenant se rendra très vite
compte que Nevin ne sait pas comment fonctionnent les automates car elle a
beaucoup de difficultés à s'acheter un ticket de transport via un
automate. Face à l'automate elle ne sait sur quel bouton appuyer et se
met à regarder dans tous les sens pour avoir de l'aide. (Image 5)
(Image 5)
Source: Context film, Mein Weg nach Deutschland: Im Bus, Institut
Goethe, 2013, 03min 03sec
- Troisième phase : Une lecture audiovisuelle du
document
C'est à cette phase que les apprenants confirment les
hypothèses émises dans la phase 2. En associant son et image
à ce moment, la compréhension devient aisée car les
apprenants ont d'abord une idée du document après s'être
familiarisés avec les images qui le constituent. Si pour
l'épisode 1 (Im Bus) de la série-vidéo « Mein Weg
nach Deutschland » l'apprenant à émis l'hypothèse
selon laquelle Nevin est une Allemande, il se rendra compte à travers
les conversations qu'elle tient avec les personnes rencontrées, qu'elle
est étrangère en Allemagne, raison pour laquelle elle
nécessite des informations à propos du processus ou des
méthodes à suivre pour réaliser ses objectifs, ces
objectifs étant de se rendre au Bureau de l'emploi.
Pendant la lecture du document, le rôle de l'enseignant
est donc de marquer une pause sur des éléments dont la
compréhension facilitera celle du document tout entier. Il peut
également procéder par une segmentation du document afin que les
apprenants le comprennent mieux.
Pour se rassurer parfois que le message passe, l'enseignant
encourage les apprenants à faire des simulations après avoir vu
et écouté une séquence audiovisuelle, dans le but de
réutiliser les termes nouvellement appris tout en réactivant ceux
qui constituent déjà leur vocabulaire. En ce qui concerne
l'écoute, il est à noter que «la langue étant
essentiellement orale, l'oreille serait l'organe réceptif du langage,
c'est pourquoi l'enfant devrait être placé en situation
d'écoute prolongée en langue étrangère
»1. Il existe un meilleur moyen de savoir si l'objectif de
l'enseignement est atteint : l'évaluation.
- Quatrième phase : Evaluation
C'est la dernière phase que nous pouvons jusqu'ici
proposer aux enseignants de langue allemande à l'Université de
Dschang pour introduire les documents audiovisuels de façon à
rendre l'apprenant autonome. Après que l'apprenant ait regardé la
vidéo de façon complète, il peut employer des termes et
expressions qu'il a retenus, à d'autres fins et dans des contextes
différents. Les simulations sont donc un moyen pour l'enseignant
d'évaluer ses apprenants. Ils peuvent alors se servir de la vidéo
et produire une situation de communication similaire, puisqu'il faut surtout
comprendre l'interlocuteur et lui répondre convenablement. Le
thème sur lequel porte la simulation des apprenants n'est
forcément pas le thème de la vidéo. Ils peuvent aborder
des thèmes similaires, le but étant de pouvoir utiliser des
termes en tenant compte de leur variation en fonction du contexte ou de la
situation de communication. Il s'agit ici de savoir à quel type
d'interlocuteur il a affaire (classe sociale, niveau intellectuel,
âge...). L'enseignant rend ainsi les apprenants autonomes parce
qu'après de tels exemples, ils seront capables de s'exercer en l'absence
de l'enseignant.
L'enseignant peut aussi demander aux apprenants
d'écrire chacun son nom à la verticale et de trouver pour chaque
lettre de son nom un mot qu'il a retenu de la séquence audiovisuelle,
sachant que l'on ne peut bien prononcer un mot que si l'on sait
l'écrire. Les apprenants peuvent également faire de brefs
résumés oraux de la séquence en question. Il s'agit alors
de donner la parole aux apprenants afin qu'ils disent en 1 minute ce qu'ils ont
retenu.
64
1 SEARA, Ana Rodríguez,
L'évolution des méthodologies dans l'enseignement du
Français langue étrangère depuis la méthodologie
traditionnelle jusqu'à nos jours , Tudela. 2001, p 4
Pour ce qui est de notre cas, les apprenants d'Allemand
à l'Université de Dschang peuvent se servir de la vidéo
« Start-up Greenguru» où il est question de la production et
la conservation des repas, pour parler de la façon dont les repas sont
conservés dans leur localité ou même dans leur pays.
Eva Lang pense que l'autonomisation de l'apprentissage
commence déjà en salle de classe, en ce sens que l'enseignant
initie les apprenants à simuler des situations de communication
où ils sont appelés à s'exprimer oralement. Ainsi dit il :
« La didactique des langues étrangères souligne depuis
plusieurs années qu'un input et une interaction authentiques sont d'une
importance primordiale dans l'acquisition de la langue étrangère,
et il faut utiliser la langue dans des situations de communication pour pouvoir
l'apprendre.» 1. Nous comprenons le terme « Input »
ici comme l'acquisition des connaissances, processus pendant lequel
l'enseignant est plus actif que l'apprenant. L' « interaction authentique
» cependant renvoie à l'activité pendant laquelle
l'apprenant fait usage de ce qu'il a acquis pendant la phase du « Input
». Dans l' « interaction authentique » il s'agit pour
l'apprenant de s'exprimer autant par oral que par écrit, dans le but de
rafraichir la mémoire vis-à-vis des connaissances qu'il a
acquises.
Rendre l'apprentissage autonome est un avantage non seulement
pour les apprenants, mais aussi pour les enseignants, car cela permet
d'éviter le contraste qui surgit parfois entre les apprenants, compte
tenu du fait que les apprenants du niveau I par exemple n'ont toujours pas le
même niveau de connaissance. Alors ce qui paraît normal pour les
uns est très difficile pour les autres. Une fois que les apprenants ont
la possibilité de travailler en grande partie tout seul, chacun
travaille selon son niveau intellectuel, chacun cherche à miser le plus
sur les aspects de l'apprentissage qui lui paraissent encore difficiles et
l'enseignant peut alors prévoir un certain temps pour s'occuper d'eux de
façon individuelle. C'est aussi le cas au niveau des vidéos ou
des documents audiovisuels à choisir. Certaines vidéos seront
intéressantes pour les uns et moins intéressantes ou
déjà vues pour les autres.Selon les questionnaires
distribués aux étudiants d'Allemand (Niveau I et Niveau II) de
l'Université de Dschang, 28.8% des apprenants sont frustrés par
le niveau intellectuel de leurs camarades en salle de classe. Ceci peut
s'expliquer par le fait que, les étudiants les plus motivés
s'efforcent davantage à s'entretenir avec l'enseignant pendant les cours
d'Allemand comme langue étrangère. Puisque le temps
réservé à cet enseignant est peu,
65
1LANG, Eva, L'apprentissage autonome dans
l'enseignement du français langue étrangère :
théorie et pratique, University of Zurich, 2010, p 65
alors il ne peut pas s'occuper de tous les apprenants, ce qui
frustre davantage les autres. Pour réduire le degré de
frustration chez ces derniers, l'enseignant a pour rôle d'expliquer les
critères de choix d'un document audiovisuel.
Dans le cadre de l'évaluation, on peut avoir la
façon de lire un texte écrit, la qualité de la voix, la
spontanéité de l'expression, la stratégie de prise de
parole, la cohérence, la progression thématique, la
précision, la compétence sociolinguistique, l'étendue du
vocabulaire1.
3.3- Cas pratique : notre
expérimentation
Pour concrétiser nos propos nous avons fait une
expérience avec les étudiants de la filière
Trilingue-Allemand de l'Université de Dschang en trois séances.
Il était donc question dans cette partie de mettre en application les
méthodes présentées plus haut, selon Peter Bimmel et
al2. C'est alors que nous nous sommes servie de la méthode
audiovisuelle et de la méthode communicative. L'association de ces
méthodes permet aux apprenants de travailler déjà seul
avec les documents audiovisuels puis d'en discuter en groupe, soit avec
l'enseignant soit avec les autres apprenants.
3.3.1- Cadre et supports
d'expérimentation
Nous avons réalisé notre expérimentation
à l'Université de Dschang avec 40 étudiants des niveaux I
et II. Nous avons pensé qu'il serait important de les scinder mais
tenant compte des difficultés linguistiques auxquelles les
étudiants des deux niveaux faisaient face, nous avons donc jugé
mieux de les associer. Le niveau de langue était presque identique. Les
classes sélectionnées étaient constituées en
majorité des filles et l'âge des apprenants variait entre 17 et 26
ans. Tenant compte de la variation au niveau de leurs âges, il fallait
donc trouver un moyen de faciliter l'apprentissage autant chez les uns que les
autres. Les NTIC sont un moyen permettant à tous et chacun de travailler
selon ses difficultés, selon les problèmes auxquels il est
confronté. Nous avons jugé préférable de choisir
les niveaux I et II parce que c'est l'entrée à
l'Université. Ces niveaux sont alors considérés ici comme
les bases de l'apprentissage dans le cadre universitaire. Dans les
questionnaires, la partie réservée à la libre expression
des apprenants, certains déclarent être enseignant dans des
lycées, bien qu'ils soient étudiants à
l'Université. Si ces apprenants ont une bonne formation dans le cadre
universitaire, ils transmettront ces capacités et méthodes
adaptées
66
1C Conseil de l'Europe, Carde Européen
Commun de Référence pour les Langues : Apprendre, Enseigner,
Evaluer, Strasbourg, Unité des Politiques Linguistiques, Paris,
Editions Didier, 2005, p. 145
2 Peter Bimmel &alli., Deutschunterricht
planen : Neu, Klett-Langenscheidt, München, 2013
67
même dans les lycées et collèges où
ils sont enseignants. S'il ne peuvent déjà pas bien s'exprimer en
une langue, il est clair que les erreurs qu'ils commettent soient
également transmises aux élèves, qui eux aussi continuent
et atteignent plus tard l'Université. Il n'est donc pas étonnant
dans ce cas que de générations en générations les
erreurs et faiblesses des apprenants soient plutôt croissantes.
Comme supports nous avons sélectionné trois
épisodes (1, 4 et 7) de la série-vidéo qui constitue notre
corpus (« Mein Weg nach Deutschland »). En ce qui concerne le choix
des épisodes, nous avons pris le premier épisode parce que cela
permet à l'apprenant de comprendre le début de l'histoire ou du
scénario, le quatrième donne un aperçu sur le
déroulement de la scène et le septième présente le
point d'achèvement de l'histoire ou de la scène
présentée par la série-vidéo. Nous nous sommes
également servi d'un ordinateur, d'un vidéoprojecteur et des
baffles. Le projecteur dans ce cas est juste un complément à
l'ordinateur. Le projecteur n'est nécessaire que dans un cadre
institutionnel ou académique parce que le nombre d'apprenants est
élevé et en projetant le document audiovisuel, tout le monde y a
accès. Mais en s'exerçant tout seul, l'apprenant n'a plus besoin
d'un projecteur car il est assis face à son ordinateur.
Il ne faut surtout pas oublier le rôle de la version
écrite des vidéos. Plus on travaille avec les apprenants, on se
rend bien compte que les difficultés rencontrées ne sont pas
seulement au niveau de l'expression orale, mais aussi de l'expression
écrite. Nous sommes tout aussi d'accord sur le fait que l'on peut
améliorer sa façon de parler par l'amélioration de la
façon d'écrire et vice versa. Pour une bonne prononciation, il
faut savoir l'orthographe d'un mot en question. De la même façon
lorsqu'on a un vocabulaire enrichi, cela nous rend l'expression orale ou encore
le « parler » plus facile. Nous avons distribué les versions
écrites de la vidéo aux apprenants, afin qu'ils comparent
l'écrit à la prononciation. La machine devient alors comme un
outil qui permet de gérer les connaissances. À travers les
logiciels qu'il possède, l'apprenant est capable de corriger ses propres
erreurs. Tout apprenant, s'il suit une bonne formation, sera capable de trouver
à travers son ordinateur ou son Smartphone la version écrite de
toutes les vidéos qui lui sont utiles. Ceci dit, l'enseignant doit alors
insister sur comment l'apprenant peut s'exercer de façon
individuelle.
3.3.2- Différentes séances et leurs
caractéristiques
Nous avons organisé trois séances de cours au
terme desquelles les étudiants de la filière Trilingue-Allemand
étaient évalués à l'aide des séquences
audiovisuelles. Nous avons sélectionné
trois épisodes de la série-vidéo «
Mein Weg nach Deutschland » intitulés respectivement « Im Bus
» (épisode 1), « Neue Freunde » (épisode 4) et
« Unterwegs auf der Straße » (épisode 7). Nous avons
choisit cette série-vidéo pour plusieurs raison : elle
décrire le processus d'intégration d'une étrangère
dans la société allemande. Elle devient donc intéressante
en ce sens que le monde caractérisé davantage par la
globalisation exige alors l'intégration des uns dans les
sociétés autres que les leurs. La théorie de la
sémiologie et l'analyse du discours nous ont permis (chercheurs et
étudiants) de comprendre les thèmes développés dans
les épisodes sélectionnés. La théorie des signes
permettant de mieux comprendre les expressions non-verbales, a permis aux
étudiants de comprendre la conversation entre différents acteurs
en situation de communication. C'est le cas précisément de Nevin
Coskun qui, n'ayant vu personne sur la route s'est cru permise de traverser
bien que les panneaux de signalisation affichaient le feu rouge. Par la suite
elle se fait stopper par la police. À l'aide de la théorie des
signes, les étudiants étaient unanimes sur le fait que les
panneaux de signalisation ne sont pas seulement nécessaires lorsqu'il y
a plusieurs personnes sur la route, mais aussi lorsqu'on se retrouve tout seul
sur une route peu importe son étendue. Les apprenants à
l'Université de Dschang peuvent être confrontés à
des cas du même genre. Il est bien sûr vrai que la vidéo n'a
pas le même effet que la réalité vécue par les
apprenants, mais cela leur donne une certaine représentation de la chose
s'ils étaient en face. C'est alors l'avantage que présente une
séquence audiovisuelle par opposition à un livre, d'où le
besoin d'associer livre et séquence audiovisuelle pendant
l'enseignement/apprentissage d'une langue étrangère.
3.3.2.1- Première séance
Pour la première séance nous avons
utilisé l'épisode 1 (« Im Bus ») et avons
constaté que les étudiants étaient très attentifs
et réceptifs. Dans cet épisode Nevin Coskun articule les mots
très lentement parce qu'elle est nouvelle dans la société
allemande et ne maitrise donc pas encore la langue allemande. Ceci permet donc
aux apprenants de travailler leur écoute car ils ont la
possibilité de comprendre tous les mots prononcés. Dans cette
même lancée, Seara pense que l'écoute prolongée
d'une langue facilite l'apprentissage de cette langue1. Nous avons
pensé que cette attention n'était possible qu'au début
parce qu'ils avaient affaire à une nouvelle méthode. Mais au fil
du temps, nous nous sommes rendu compte que tous étaient
intéressés à voir et comprendre la vidéo. Tout
d'abord nous avons présenté le paratexte d'entrée de la
vidéo, constitué de deux
68
1 SEARA, Ana Rodríguez,
L'évolution des méthodologies dans l'enseignement du
Français langue étrangère depuis la méthodologie
traditionnelle jusqu'à nos jours, Tudela. 2001, p 4
69
images : Nevin Coskun (actrice principale) qui emprunte un bus
et le conducteur (der Busfahrer). Présentant le paratexte
d'entrée, nous leur avons demandé de citer les noms qui entrent
dans le champ lexical du terme « Bus ». Comme propositions nous avons
eu en Allemand et de fois aussi en Français: conducteur/Fahrer,
Passager/Mitfahrer, bagage/Koffer, ticket de transport/Fahrkrte,
siège/Sitz, portière/Wagentür, klaxon/Klingel, sonnette
d'alarme/Klingel. Cette réaction exprime un grand intérêt
de la part des apprenants vis-à-vis de leur apprentissage.
Après cette phase nous avons fait une projection
visuelle de l'épisode. Le devoir des étudiants dans cette phase
consistait à bien observer les images mobiles et d'en émettre des
hypothèses, dire ce qui, d'après eux, est l'objet du document
audiovisuel en question. À la fin de la projection les étudiants
ont émis des hypothèses en Allemand tout en utilisant plusieurs
termes en langue française. Les hypothèses émises
étaient :
- Nevin Coskun ne sait ni lire une carte géographique ni
les horaires de bus.
- Elle veut emprunter le bus sans ticket.
- Elle ne sait pas comment fonctionnent les automates pour
l'achat de pièces requises
- L'émotion suscitée par le bus lui fait oublier
son dossier de recrutement à sa sortie du bus.
Ces hypothèses allaient être confirmées ou
infirmées par les étudiants eux-mêmes pendant la projection
audiovisuelle.
Après une pause de 30 minutes, nous avons
présenté l'épisode sous sa version audiovisuelle. Ici les
étudiants étaient davantage attentifs et faisaient de petites
remarques pour des parties qu'ils n'avaient pas bien assimilées. Pendant
la projection ils notaient également des mots et expressions qui leurs
paraissaient nouveaux voire incompréhensibles. Parfois ils
écrivaient le son, selon ce qu'ils avaient écouté. Comme
termes et expressions à expliquer, nous avons eu : « Arbeitsamt
» (Bureau de l'emploi), « Auf die Eins drücken » (Appuyer
le numéro 1 sur l'automate), « Gerne » (Je vous en prie/
volontier).
Après la projection et l'explication des termes
difficiles, les étudiants étaient d'accord sur le fait d'infirmer
une des hypothèses émises dans la phase précédente.
L'hypothèse infirmée était la deuxième : «
Nevin Coskun veut emprunter le bus sans ticket ». Nous avons compris tous
ensemble à l'aide de l'épisode qu'elle n'avait pas encore de
ticket de transport mais a voulu l'acheter auprès du conducteur, puis
celui-ci lui a dit de le faire à l'automate. Ce qui nous
intéresse le plus dans cet exercice est le fait pour les
étudiants d'émettre les hypothèses et de les confirmer ou
les infirmer
tous seuls. Ceci montre une capacité de
réflexion chez les apprenants. Nous pensons justement que, s'ils avaient
la possibilité de s'exprimer oralement tous les jours ou du moins
à chaque cours de langue allemande, ils seraient capables de travailler
de telle sorte que l'enseignant ne soit sollicité que lorsque les
étudiants rencontrent des difficultés. Ceci revient à dire
que la méthode frontale qui favorise la parole de l'enseignant devrait
céder de la place à la méthode communicative, celle qui
prône la parole ou encore la communication entre les apprenants et
l'enseignants tout en mettant plus d'accent sur les premiers.
La dernière phase était celle de
l'évaluation. Nous avons transformé les conversations tenues dans
l'épisode en texte à trous, qui devait être
complété par les étudiants. L'épisode
s'étend sur 7 minutes et 4 secondes. Nous avons donc laissé 10
trous, aux étudiants de les compléter. Pour qu'ils puissent
compléter le texte en question, nous avons de nouveau fait la projection
audiovisuelle de l'épisode. Il faut affirmer ici que les
résultats n'étaient pas bons : sur 40 étudiants
évalués, 15 ont eu une note supérieure ou égale
à 5/10, ce qui donne un taux de réussite de 37.5%. Malgré
ces résultats, nous sommes restés optimistes car ce
n'était que le premier test, le but étant d'inciter les
apprenants à la réflexion, à la créativité
dans l'expression orale, c'est à dire les pousser ou motiver à
s'exprimer tout en faisant usage des termes et expressions acquis ou
déjà de pouvoir se servir du vocabulaire qu'ils possèdent
déjà. Si les apprenants parviennent à comprendre les
productions orales, il sera aussi facile pour ces derniers d'en produire. La
production orale consiste alors à des prises de parole par les
apprenants pour exposer un point de vue, argumenter ou même
décrire, en fonction de la consigne de départ. Pour une
première séance d'expression orale, il sera difficile pour les
apprenants de bien s'exprimer mais avec la régularité des
exercices oraux, l'expression orale deviendra très aisée chez
ceux-ci.
3.3.2.2- Deuxième séance
Pour cette séance, nous avons modifié le
procédé, à la demande des apprenants. Il y a eu des petits
ajouts au niveau de certaines phases. L'épisode
sélectionné est « Neue Freunde »
Dans la phase introductive, nous avons laissé la
possibilité aux apprenants de présenter le paratexte
d'entrée tout en mentionnant le thème central de
l'épisode. Vu que l'épisode s'intitule « Neue
Freunde»1, les propositions des apprenants étaient les
suivantes : l'amitié, les nouveaux
70
1 Notre traduction : Nouveaux amis
frères, la connaissance des autres occupants de
l'appartement. Dans l'épisode, il est justement question pour Nevin de
faire la rencontre des autres locataires de son appartement.
La phase suivante est toujours celle de la présentation
visuelle du support d'expérimentation. Pendant que l'on projetait la
version visuelle de l'épisode, les hypothèses émises par
les étudiants étaient :
- La vieille dame craint les offres des inconnus
- Les autres locataires apprécient le gâteau de
Nevin Coskun
- La vielle dame vient parler de la nouvelle venue aux autres
locataires
Nous avons également demandé aux
étudiants de deviner les thèmes abordés dans
l'épisode tout en les justifiant. Le thème qui a fait
l'unanimité des étudiants était celui de la fête,
connoté par le gâteau, la bière, les biscuits, la musique,
les commentaires, les applaudissements. La rencontre entre Nevin Coskun et les
autres jeunes locataires a eu lieu à l'occasion d'une fête
organisée par ceux-ci.
La troisième phase est celle où les
étudiants voient en écoutant, afin de comprendre la vidéo
dans son intégralité. Après avoir vu et
écouté, ils ont confirmé l'hypothèse selon laquelle
les locataires apprécient le gâteau de Nevin. Aussi, l'idée
selon laquelle il s'agissait de la fête était confirmé car
Peter et Sofie (locataires) ont invité Nevin à les joindre en
disant : «Wir machen eine Party. Vielleicht magst du ja mit uns feiern?
»1. Les deux autres hypothèses selon lesquelles la
vielle dame craint les offres des inconnus et va voir les autres locataires
pour leur parler de la nouvelle venue ont été infirmées.
Apres la version audiovisuelle, les étudiants se sont rendu compte
qu'elle refuse le gâteau parce qu'elle ne consomme pas d'aliments
sucrés. Lorsqu'elle va voir Peter, c'est pour lui demander de baisser le
volume de la musique car elle aimerait dormir.
La dernière phase est toujours la phase
évaluative. Ici nous avons mis sur pied une autre forme
d'évaluation qui, associée à l'ancienne donnait lieu
à deux évaluations pour la même séance : remplissage
de textes à trous et réorganisation des textes.
Pour la première évaluation nous avons
distribué à nouveau des textes à trous aux
étudiants. Pendant qu'ils suivaient pour la seconde fois la vidéo
sous sa version audiovisuelle, ils remplissaient le texte au fur et à
mesure. Il faut rappeler ici qu'il y a toujours des étudiants qui ne
71
1 Notre traduction « Nous organisons une
fête. Tu aimerais peut-être venir avec nous ? »
72
parviennent pas à remplir tous les trous et que ceux
qui les remplissent tous ne donnent toujours pas les bonnes réponses.
Ici entre en jeux le rôle de l'écoute prolongée dans le
processus d'apprentissage d'une langue étrangère.
Après avoir récupéré les textes
à trous et dans le but de voir si la logique du texte a
été comprise par les étudiants, nous leur avons
distribué des textes à réorganiser. Nous avons
sélectionné la scène de l'épisode 4 où Nevin
entre en contact avec la vieille dame (Image 6) et nous avons disposé
les interventions de façon désordonnée. Il revenait alors
aux étudiants de les classer selon la vidéo qu'ils venaient de
suivre (Cf tableau ci-dessous)
Tableau 5
Erste Wege in Deutschland- Neue Freunde (Folge
4)
Nachbarin: Guten Tag. Kenne ich Sie?
Nevin: Guten Tag!
Nevin: Ähm...nein. Ich bin neu hier. Ich wohne oben, im
dritten Stock. Nachbarin: Oh, das ist sehr nett von Ihnen, aber leider darf ich
nichts Süßes essen. Nevin: Ich habe einen Kuchen gebacken.
Möchten Sie ein Stück?
Nachbarin: Danke, ich Ihnen auch.
Nevin: Nichts Süßes? Das tut mir leid. Ich
wünsche Ihnen einen schönen Tag. Nevin: Auf Wiedersehen.
|
|
(Image 6)
|
Source : Context film, Mein Weg nach Deutschland: Neue Freunde,
Institut Goethe, 2013, 02min 46sec
Après correction de l'évaluation nous nous
sommes rendu compte que les résultats de cette deuxième
séance étaient mieux comparés à ceux de la
première séance. Le taux de réussite allait de 37.5%
à 55%. Puisque le taux de réussite est allé croissant,
nous (chercheurs) nous sommes sentis motivés et cela nous a permis de
comprendre que l'intérêt peut aussi venir en activité, que
l'intérêt grandi chez les apprenants au fur et à mesure
qu'ils travaillent.
73
3.3.2.3- Troisième séance
Pour la troisième phase, il y a plutôt des
suppressions au niveau des procédés. Les étudiants,
après deux séances de cours assistés du matériel
audiovisuel, ont trouvé négligeable pour nous de leur donner
l'idée générale de l'épisode ou de la vidéo,
étant donné qu'ils allaient émettre des hypothèses.
Cette réaction exprimait déjà leur désir et
aptitude à travailler de façon autonome.
La première phase consistait donc à projeter la
version visuelle, à travers laquelle ils comprenaient déjà
de quoi il est question dans la vidéo toute entière. Comme
toujours ils ont émis des hypothèses à confirmer ou
à infirmer
La deuxième phase pendant laquelle nous avons
présenté la version audiovisuelle leur permettait de mieux
comprendre les termes et expressions, puisqu'ils allaient en produire
individuellement des textes oraux. C'est alors qu'ils demandaient des
explications pour des termes et expressions qui constituaient des zones d'ombre
à la compréhension de chaque scène de la vidéo.
La dernière phase étant celle où l'on
évalue ce qui a été fait, nous avons encore
distribué des textes à trous. Après qu'ils aient rempli
les espaces laissés, ils ont chacun eu droit à une (1) minute
pour former un tout cohérent, en utilisant les expressions qu'ils ont
retenues de la vidéo. Certains utilisaient les expressions de la
troisième vidéo, d'autres celles de la première et de la
deuxième, l'essentiel étant de voir comment ils s'expriment
oralement.
La dimension non-verbale dont tiennent compte les
étudiants pendant l'écoute et l'expression orale traduit
l'importance de l'aspect vidéo dans l'apprentissage d'une langue.
A la fin de cet exercice, nous avons distribué des
questionnaires aux étudiants à répondre dans l'anonymat,
questionnaire à travers lesquels nous ferons des propositions pour
l'enseignement/apprentissage de l'Allemand comme langue étrangère
à l'Université de Dschang.
A notre séparation après la troisième
séance, certains étudiants nous ont approché afin d'entrer
en possession non seulement des vidéos utilisées lors des
différentes évaluations, mais aussi de toutes les vidéos
que nous disposions pouvant être utiles à leur apprentissage, et
ce, selon la capacité de leurs supports de stockage. Ceci exprime
l'influence des documents audiovisuels sur leur processus d'apprentissage car
si ces documents n'avaient pas eu d'impacts au cours des séances
pratiques, ils ne se seraient pas intéressés à en avoir
davantage. Nous avons pensé à travers ce geste que les apprenants
sont davantage motivés à apprendre de façon autonome,
à améliorer leur écoute, enrichir leur vocabulaire et
perfectionner leur expression orale car ils disaient devoir
74
travailler avec ces vidéos soit de façon
individuelle, soit en groupe. Pour ce qui est des vidéos, nous devons
admettre qu'elle ont été choisies dans un premier temps parce
qu'elle traitent de l'intégration tant sur le plan culturelle que
social. Le monde contemporain est caractérisé par la
globalisation, ce qui implique donc que les uns entrent en contact avec les
autres, et ce aussi à travers la langue. Mais lorsque les apprenants
sont capables de se servir des documents audiovisuels, ils sont aussi capables
de sélectionner des documents en fonction du thème qu'ils
traitent. Toujours est-il, l'essentiel est que ces documents les aident
à atteindre leur objectif qui est une bonne expression orale, ce qui
suppose aussi une bonne capacité à l'écoute et une
richesse en vocabulaire. Avec ces documents, les apprenants ont donc l'avantage
qu'ils peuvent en écouter à tout moment selon leur
disponibilité.
Remarques conclusives et suggestions
La vie étant un processus d'apprentissage à long
terme, les chercheurs travaillent du jour au lendemain pour trouver de
nouvelles méthodes afin de rendre le processus d'apprentissage plus
aisé. C'est la raison pour laquelle, la culture d'apprentissage varie en
fonction des époques. De façon générale nous avons
définit la culture d'apprentissage comme l'ensemble des méthodes
et techniques, des facteurs favorables et défavorables à
l'enseignement/apprentissage. Dans ces facteurs, on inclut la motivation,
l'âge, le contexte d'apprentissage. Tout au long de notre travail, on
s'est rendu compte que le degré de réussite croît avec le
degré de motivation. Plus l'apprenant est motivé plus il fournit
des efforts pour réussir son apprentissage. Nous avons aussi
présenté les fonctions de la langue comme facteur de motivation
de l'apprenant. Apprendre une langue, c'est avoir pour but de l'utiliser
à des fins de communications et pour se faire, il faut bien
évidemment que l'on la comprenne déjà. C'est dans cette
même lancée que le Cadre Européen Commun de
Référence distingue trois constituants de la compétence
communicative : la compétence linguistique, la compétence
sociolinguistique et la compétence pragmatique1.
Le CECR définit la compétence linguistique comme
: « celle qui a trait aux savoirs et savoir-faire relatifs au lexique,
à la phonétique, à la syntaxe et aux autres dimensions du
système d'une langue, pris en tant que tel, indépendamment de la
valeur sociolinguistique de ses variations et des fonctions pragmatiques de ses
réalisations »2. Cette compétence comprend la
façon dont l'apprenant manipule les règles grammaticales. Il est
question ici de conjuguer des verbes, tenant compte du temps, genre et nombre ;
de formuler des phrases suivant une syntaxe bien définie. La
compétence linguistique tient aussi compte de l'étendue du
vocabulaire de l'apprenant dans la langue cible, la prononciation des mots.
C'est donc une compétence qui met l'accent sur la capacité de
l'apprenant à comprendre la langue cible en tant que système.
-La compétence sociolinguistique « renvoie aux
paramètres socioculturels de l'utilisation de la langue. Sensible aux
normes sociales (règles d'adresse et de politesse, régulations
des rapports entres générations, sexes, statuts, groupes sociaux
[...]), la composante sociolinguistique affecte fortement toute communication
langagière entre représentants de cultures différentes,
même si
75
1Conseil de l'Europe, Carde Européen
Commun de Référence pour les Langues : Apprendre, Enseigner,
Evaluer, Strasbourg, Unité des Politiques Linguistiques, Paris,
Editions Didier, 2001, p 86
2idem, p 17
c'est souvent à l'insu des participants
eux-mêmes.»1. Cette compétence met un accent
particulier sur le fait de pouvoir communiquer en tenant compte des
variétés linguistiques. Si l'on admet avec Lafontant que la
langue et la culture sont inséparables2, alors on admet aussi
que la compétence sociolinguistique et la compétence
interculturelle vont ensemble. La compétence sociolinguistique serait
donc aussi la capacité de l'apprenant à parler en fonction des
différentes cultures en présence dans son lecteur. Il adapte
ainsi son langage selon qu'il passe d'une culture à une autre.
Le CECR présente enfin la compétence pragmatique
comme renvoyant « à la maîtrise du discours, à sa
cohésion et à sa cohérence, au repérage des types
et genres textuels, des effets d'ironie, de parodie. »3. La
compétence pragmatique fait donc référence à la
capacité de l'apprenant à s'exprimer en prenant en compte les
différents niveaux ou classes sociales de ceux qui constituent son
auditoire, la capacité à rendre son discours captivant. Et c'est
à ce niveau qu'entre en jeu le non-verbal, la gestuelle.
Toutes ces compétences nécessaires pour une
bonne expression orale, sont accessibles par l'implémentation des
documents audiovisuels dans l'apprentissage des langues.
Après la distribution des questionnaires et tenant
compte des réponses des étudiants des niveaux I et II de la
filière Trilingue-Allemand de l'Université de Dschang, on s'est
rendu compte que ceux-ci ont besoin d'innovations en ce qui concerne le
matériel didactique. Jusque là, la méthode la plus
répandue est la méthode frontale qui, de façon
générale, divise la salle de classe en deux parties : d'un
côté l'enseignant qui est l'acteur actif et de l'autre
côté les apprenants encore considérés comme
êtres passifs dont le but est tout simplement de suivre les instructions
de l'enseignant. Pour apporter un support à l'enseignement de l'Allemand
à l'Université de Dschang, nous avons quelques propositions
concernant la méthode à appliquer pendant les cours d'Allemand
comme langue étrangère. Conscient du fait que l'on peut appliquer
plusieurs méthodes simultanément, nous en proposons deux : la
méthode communicative et la méthode computationnelle.
- La méthode communicative : L'approche Communicative
est un terme de la didactique des langues correspondant à une vision de
l'apprentissage basée sur le sens et le contexte de
l'énoncé
76
1 Conseil de l'Europe, Carde Européen
Commun de Référence pour les Langues : Apprendre, Enseigner,
Evaluer, Strasbourg, Unité des Politiques Linguistiques, Paris,
Editions Didier, 2006, p 18
2LAFONTANT, Jean, « Langues, cultures et
territoires, quels rapports? » Cahiers franco-canadiens de l'ouest
vol. 7, n°2, 1995
3 Conseil de l'Europe, Carde Européen
Commun de Référence pour les Langues : Apprendre, Enseigner,
Evaluer, Strasbourg, Unité des Politiques Linguistiques, Paris,
Editions Didier, p 18
dans une situation de communication, car la communication est
effective ou non selon qu'on passe d'un contexte à un autre. Selon
Claude Springer la méthode communicative renvoie à « la
capacité à planifier, gérer, corriger, évaluer,
modifier la communication »1. L'apprenant ne peut
évaluer son expression et corriger ses erreurs tout seul que s'il a la
possibilité de s'exprimer. Ainsi après avoir formulé une
phrase, il pourra se rendre compte des fautes qu'elle contient. Selon les
questionnaires distribués aux étudiants, 97.5% sont d'avis que
les compétences Ecouter/Comprendre, Lire et Parler sont primordiales
dans l'apprentissage d'une langue. Ils affirment également que la
gestuelle et la mimique leur facilitent la compréhension de
différentes situations de communication et qu'en utilisant des documents
audiovisuels tel que nous l'avons fait pendant notre expérience, il y a
amélioration au niveau du vocabulaire, l'écoute est
développée et l'expression orale est améliorée. La
méthode communicative met l'accent sur l'apprenant et favorise
l'interaction entre les apprenants, s'exerçant en la langue cible
à travers des travaux en groupes et d'autres activités du
même genre2. Avec un nombre élevé des
apprenants, les groupes peuvent être constitués de cinq à
dix personnes, de telle sorte que chacun puisse avoir une minute pour donner de
façon orale ce qu'il a retenu des discussions ou des débats. Ici
les étudiants peuvent observer attentivement une scène et en
produire des textes oraux dans le but de les décrire ou de produire une
situation similaire. Tenant compte du nombre élevé
d'étudiants, l'enseignant peut dans un premier laisser la
possibilité aux apprenants de former les groupes allant de sept à
dix personnes, parmi lesquels cinq personnes par groupe parleront. L'enseignant
devra se rassurer que les autres auront la parole lors des prochains cours. Les
apprenants seront alors motivés à s'exercer à la maison,
afin d'impressionner l'enseignant par la qualité de l'expression. Selon
Ana Seara l'approche communicative dans l'enseignement des langues voit le jour
en pleine période structuraliste (1960-1970) où les
pédagogies béhavioristes étaient en plein essor. Les
méthodes audio-orales et audio-visuelles des années 60-70
favorisaient l'utilisation des nouvelles technologies au cours de
langues3. Dans l'approche communicative, il ne s'agit plus de
s'attarder sur les structures grammaticales à apprendre par coeur, mais
il s'agit avant tout d'insister sur le sens de la communication. Une question
posée par le professeur ne donnera pas lieu à une seule
réponse
77
1SPRINGER, Claude, « Comment évaluer la
compétence de communication dans le cadre d'une interaction
spécifique : de quel type de critères pragmatiques avons-nous
besoin ? » In : Les Cahiers de l'Apliut, 1999, P 6
2
http://www.google.cm/arbeitenseminar/smn05-morimura.pdf
consulté le 11 Août 2017 à 16h05min
3 SEARA, Ana Rodríguez,
L'évolution des méthodologies dans l'enseignement du
Français langue étrangère depuis la méthodologie
traditionnelle jusqu'à nos jours , Tudela. 2001, p 12
contenant une structure syntaxique précise, mais
laissera la liberté à l'apprenant de choisir parmi une
quantité de réponses possibles selon le message qu'il
désire faire passer. Ainsi le cours de langue n'est plus un cours
magistral où seul l'enseignant détient le savoir et la bonne
réponse. C'est seulement vers la seconde moitié des années
80 que les premiers manuels officiels apparurent, prenant réellement en
compte les grands principes pédagogiques de l'approche communicative:
authenticité, contexte, interaction, accent sur l'apprenant. Eva Lang
est également d'avis que la méthode communicative est une base
pour l'apprentissage autonome lorsqu'elle déclare : «L'enseignement
visant l'autonomie de l'apprenant doit tenir compte de l'approche
communicative: les élèves doivent apprendre à utiliser la
langue étrangère tout en devenant de plus en plus autonomes. Ils
ne doivent pas utiliser la langue pour l'avoir utilisée, mais comme un
véritable moyen de communication »1. Lang nous rappelle
ici l'objectif principal d'un apprentissage de langue qui est la communication.
Nous pensons que la méthode communicative et interactive est efficace
pour plusieurs raisons : elle met les apprenants en interaction avec
l'enseignant, laisse la possibilité à l'apprenant de penser et
d'évaluer sa pensée. Elle est encore nécessaire parce que,
l'enseignant dans un premier temps explique la méthode qui peut mais qui
ne doit toujours pas être appliquée. En appliquant cette
méthode, il donne la possibilité aux apprenants de
réfléchir sur d'autres méthodes pouvant être
appliquées. C'est ainsi que pour notre cas d'étude, les
élèves préféraient de fois que l'on supprime
certaines étapes telles que les explications vis-à-vis du
paratexte d'entrée car les deux premières séances leur
permettaient de voir comment analyser et comprendre une image ou d'en
émettre des hypothèses. Les apprenants interviennent alors dans
le processus de transmission du savoir à travers leurs propositions pour
une meilleure implémentation des supports audiovisuels. Cette
méthode permet que l'on enseigne selon le niveau et les
difficultés des apprenants, ce qui aboutit au « Lernerzentrierter
Unterricht »2 ou encore à l'apprentissage qui met l'apprenant au
centre.
Ivo Steiniger pense également que le travail en groupe
est un facteur motivant pour l'apprenant lorsqu'il déclare : « Bei
Partner- und Gruppenarbeit handelt es sich um Sozialformen, die darauf zielen,
dass zwei (Partnerarbeit) oder mehrere Lernende (Gruppenarbeit) sprachlich
und
78
1LANG, Eva, L'apprentissage autonome dans
l'enseignement du français langue étrangère :
théorie et pratique, University of Zurich, 2010, P 65
2 MESSERSCHMIDT, Rolf, GREBE, Regina, «Historische
Lernkulturen : Von der erzieherischen Lehrkultur zur selbst organisierten
Lernkultur? » dans Schriften zur beruflichen Weiterbildung,
Berlin, 2003, N° 82, P 130
inhaltlich kooperativ arbeiten. »1. Le travail
en groupe permet aux apprenants de s'exercer en la langue cible. Il devient
alors motivant de savoir qu'à travers l'interaction on améliore
sa façon de s'exprimer, tout en élargissant son vocabulaire.
- La méthode computationnelle: Ici l'apprentissage se
fait à l'aide d'ordinateur2. Cette méthode peut
être encouragée pour des exercices à domicile. Encourager
cette méthode serait aussi encourager le constructivisme car à
travers cette méthode, l'apprenant se construit du savoir sur la base de
ce qu'il possède déjà. Cette méthode permettra
à l'apprenant de renforcer ses acquis, puisque le cadre institutionnel
n'est pas le lieu idéal pour ce genre d'activités, dû au
manque du matériel. L'apprenant peut facilement avoir des
corrigés de ses exercices à travers un ordinateur. Cette
méthode permet également à l'apprenant de mieux
connaître sa culture propre, en la comparant à d'autres cultures.
Ici il n'acquiert pas seulement les mots, mais aussi les façons de les
employer dans diverses situations de communication parce que la finalité
de l'apprentissage des langues serait la communication réussie. Les
cours assistés des séquences audiovisuelles peuvent se
résumer à ceci : l'enseignant, surtout d'expression écrite
et orale, après avoir projeté une séquence audiovisuelle
peut faire des mises en scène avec les apprenants, laisser la
possibilité aux apprenants de choisir les séquences ou les
scènes qu'ils pourront présenter à nouveau, se servant du
thème pour créer une nouvelle situation de communication. Mais
pour éviter que les apprenants ne s'ennuient et dorment, ces
séquences devraient être intéressantes déjà
par le thème et la mélodie, bien que tous les apprenants n'aient
forcément pas les mêmes préférences. Comme
méthode parallèle aux vidéos et aux matériels
audiovisuels, l'enseignant peut demander aux apprenants de repérer dans
la séquence audiovisuelle les mots ayant la même prononciation ou
encore des prononciations similaires et d'en faire la différence.
D'après notre cas pratique, les séquences
audiovisuelles motivent les apprenants à s'exercer davantage afin
d'améliorer leur niveau de langue. Le club allemand est donc un lieu
adapté pour la phase pratique des apprenants. Puisque ce club regorge
des étudiants de différents niveaux, il sera alors profitable
pour eux d'associer la méthode computationnelle à la
méthode audiovisuelle. Une vidéo peut être choisie afin que
chacun travaille dessus à la maison et une fois ensemble, ils
79
1 STEINIGER, Ivo, «Partner- und
Gruppenarbeit» in MELZER, Burwitz &alli., Handbuch
Fremdsprachenunterricht, Tubingen, A. Francke, 2016, p 343
2GUICHON, Nicolas, Apprentissage des langues
médiatisé par les technologies : contribution à
l'épistémologie de la didactique des langues,
Université du Havre, 2011
80
exposent de façon orale ce qu'ils pensent de la
vidéo. Il peut être question de donner le thème central ou
les thèmes, les acteurs principaux, le contexte de la vidéo et
même le message que véhicule la vidéo. Ils peuvent
également adopter une position critique vis-à-vis e cette
vidéo. L'avantage avec le club allemand est que seuls les
étudiants décident de l'heure et de l'organisation des travaux.
Il est donc évident que tout le monde prenne la parole, ce qui n'est
toujours pas évident dans une salle de classe où le temps est
reparti aux enseignants.
Le présent travail avait pour but de confirmer ou
d'infirmer les hypothèses émises au début de la recherche,
en rapport avec le thème : « Langue allemande et culture
d'apprentissage à l'Université de Dschang : Une analyse des
séquences audiovisuelles comme source de motivation pour un
apprentissage autonome ». Le point de départ de cette recherche est
la remarque faite par nous chercheurs, au sein de la filière
Trilingue-Allemand à l'Université de Dschang. Nous nous sommes
rendu compte que les apprenants faisaient face à des difficultés
d'expression, surtout orale. Notre souci était de trouver ce qui
constitue l'obstacle à l'expression orale des apprenants et d'en
apporter des solutions. Ainsi, nous sommes parti sur la base de trois
hypothèses :
- La mauvaise base acquise au secondaire
Nous avons pensé que les faiblesses et
difficultés des apprenants étaient le fruit de leur base en
langue allemande comme langue étrangère. Et s'il est vrai qu'ils
sont partis sur des mauvaises bases, alors il n'est pas surprenant de constater
que leur niveau de langue est presqu'insignifiant une fois qu'ils atteignent
l'Université.
- La culture d'apprentissage
Nous avons également pensé à la culture
d'apprentissage comme source de faiblesse des apprenants, puisqu'à
première vu l'on s'est rendu compte que l'enseignant occupait une place
centrale dans le processus d'enseignement/apprentissage. Ceci ne laissant pas
assez de temps aux apprenants de faire valoir leur savoir-faire, alors nous
l'avons dans un premier temps considéré comme facteur
négatif vis-à-vis de l'apprentissage.
- L'absence de motivation
La motivation est le facteur premier dans toute
activité que quiconque entend mener. La motivation est l'ensemble de ces
éléments qui poussent ou qui encouragent l'apprenant à
atteindre son objectif. Nous avons donc pensé que ces apprenants
manquaient de motivation, raison pour
81
laquelle il serait difficile de surmonter les
difficultés auxquelles ils font face pendant l'apprentissage de
l'allemand comme langue étrangère.
Mais toutes ces hypothèses n'étaient que des
réponses provisoires qui allaient être confirmées ou
infirmées après les différentes activités inclues
dans nos travaux de recherche. Après avoir mené des
enquêtes, distribué des questionnaires et analysé les
données collectées, nous restons neutres vis-à-vis de la
première hypothèse, celle concernant la base acquise au
secondaire. Notre travail de recherche portait sur un corpus ou un
échantillon précis. Nous travaillions sur les étudiants
des niveaux I et II de l'Université de Dschang. Pour vérifier la
façon dont ils entrent en contact avec la langue allemande au
secondaire, nous devrions nous rendre dans les lycées et
collèges, ce qui nous mettrait déjà hors de notre champ de
recherche. Vu que la recherche n'a pas été faite dans ce cadre,
il nous est donc impossible de confirmer l'hypothèse émise
à ce sujet.
Néanmoins la deuxième et la troisième
hypothèses ont été confirmées par de multiples
exercices que nous avons faits avec les apprenants.
En ce qui concerne la culture d'apprentissage, nous avons mis
sur pied pendant notre cas pratique, une forme d'enseignement qui laissait
à l'apprenant la possibilité de s'exprimer, de faire valoir sa
compétence. Nous avons donc constaté que même une bonne
méthode d'enseignement est en grande partie source de motivation chez
l'apprenant. Ceci exprime le lien étroit qui existe entre la culture
d'apprentissage ou encore les méthodes déployées pour la
transmission/acquisition du savoir et la motivation à l'endroit des
apprenants.
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http://www.armyacademy.ro/biblioteca/anuare/2003/AUDIOVISUEL.pdf.,consulté
le 10 Avril 2018 à 06h53min.
ANNEXES
Sources primaires
Vidéos
- Context Film, 2013, Miniserie « Mein Weg nach
Deutschland» l'Institut Goethe, 1h
48min 66sec
- Deutsch lernen, 2017, Das Essen für Zukunft, Deutsche
Welle, 04min 20sec
- Deutsch lernen, 2016, Die neuen Familien, Deutsche Welle, 04min
01sec
- Deutsch lernen, 2017, Verkehrskonzepte von Morgen, Deutsche
Welle, 04min 02sec
Questionnaires remplis par les
interrogés
a- Destiné aux enseignants de la filière
Trilingue-Allemand
Cher(e)s enseignant(e)s,
Je suis étudiante en Master II, Sciences du Langage,
option Littérature et Culture germaniques.
Mon sujet de recherche porte sur l'apport des séquences
audiovisuelles dans la motivation pour un apprentissage autonome de l'Allemand
comme langue étrangère à l'Université de Dschang.
De ce fait, je sollicite votre contribution à travers ce questionnaire,
afin d'avoir une idée de l'évolution de l'implémentation
de ces séquences dans la pratique du cours d'Allemand depuis la
création de la filière trilingue Allemand à
l'Université de Dschang.
Je vous en remercie d'avance
Tel : 670052057 / 656152831
|
Matériels et médias
|
Comment l'utilisez-vous ?
|
88
Ancienneté (Nombre d'années audit
département):
1- A la création de la filière Trilingue-Allemand
en 1993, quelle était sa vision ? -Former des étudiant(e)s
professionnellement compétitifs.
2- D'après vous, ses missions ont-elles
été changées / modifiées / améliorées
? (Cocher une seule réponse) Oui O Non
O
Pourquoi ? Création d'un Master professionnel Traduction
et Interprétariat.
3- Pour accomplir les missions de cette filière, quelles
activités ont été/sont entreprises ? -Multiplication des
cours transversaux professionnalisant.
4- Comment les salles de cours étaient-elles
équipées à la création de cette filière ?
-Table-bancs, tableaux noirs.
5- Y a-t-il eu des changements en équipements au cours
des années ? (Cocher une seule réponse) Oui
O Non O
Si oui, quand précisément ? Avec l'arrivée
des lectrices.
Et comment ? Tableau blanc à la place du tableau noir
dans la salle réservée aux cours d'Allemand, utilisation du
vidéoprojecteur pour certains cours.
Si non, pourquoi ?
6- Les nouveaux équipements ont-ils influencé
votre façon d'enseigner ? (Cocher une seule
réponse)
Oui O Non O
Si oui, comment ?
Si non, pourquoi ? J'ai toujours recours au tableau et au marker
comme auparavant.
7- Comment trouvez-vous le rapport entre les étudiants et
vous? (Cocher une réponse)
Bon O Mauvais O Distant
O
Autre :
Pourquoi ? L'enseignant est un guide. Pour cela il doit
être ouvert aux étudiants pour mieux les guider.
8- Quels matériels et médias utilisez-vous
pendant les cours d'Allemand comme langue étrangère ? (Plusieurs
réponses sont possibles)
89
O
|
Tableau
|
Titre des leçons/cours et mots difficiles, correction
des exercices.
|
O
|
Craie/Marker
|
Pour écrire au tableau.
|
O
|
Textes écrits
|
Je les lis avec les étudiants puis nous expliquons et
commentons ensemble.
|
O
|
Textes audio
|
|
O
|
Images/Affiches
|
|
O
|
CDs
|
|
O
|
DVDs
|
|
O
|
Ordinateur
|
|
O
|
Projecteur
|
|
O
|
Internet
|
|
9- Donner trois de vos matériels/médias
préférés et trois que vous n'aimez pas.
|
Matériels/médias
|
Raison du choix ou du rejet
|
Matériels/médias Préférés
|
Projecteur
|
Rend explicite les explications
|
|
Facilite la compréhension d'un texte
|
|
Facilite l'accès au savoir
|
Matériels/médias rejetés
|
Tableau
|
Epuisant/fatiguant
|
|
Salissant
|
|
Manque de matériel d'accompagnement
|
|
10- Pour la promotion des compétences suivantes, quels
matériels ou moyen proposez-vous ?
Compétences
|
Matériels/moyen
|
Comment utilisez-vous ce matériel ?
|
Ecoute
|
Textes audio
|
Ecoute et remplissage des textes à trous
|
Lire
|
Textes écrits
|
Lire à haute/basse voix
|
Parler
|
Travail en groupe
|
Images et textes comme sujet de discussion
|
Ecrire
|
Exercices à domicile
|
Correction des exercices au cours prochain
|
Traduire
|
Textes à traduire
|
Correction des textes donnés
|
|
11- Le matériel audiovisuel peut-il, selon vous,
être introduit comme complément des didacticiels
déjà présents dans les cours de langue allemande ? (Cocher
une réponse) Oui
O Non O
90
-Si oui, que proposez-vous pour une meilleure utilisation dudit
matériel à l'Université de
Dschang ? Permettre à tous les apprenants de
préparer leurs cours sur support numérique afin de les dispenser
en se servant de ce matériel.
Pourquoi ? L'enseignant économise son énergie en
dispensant le cours, les étudiants sont plus actifs et peuvent se servir
eux-mêmes de ce matériel pour approfondir l'apprentissage.
b- Destiné aux étudiants d'allemand
Cher(e)s étudiant(e)s,
Idem p 82
1- Age : 19 ans 2- Sexe : Féminin 3- Niveau
d'étude : I
S'il vous plait veuillez répondre à toutes les
questions en cochant UNE SEULE RÉPONSE
1- Comment vous sentez-vous pendant les cours d'expression
écrite et orale ? : Motivé(e) O
frustré(e) O neutre O autre
:
2- Pour quelle raison vous sentez-vous ainsi ? L'attitude de
l'enseignant vis-à-vis du cours O
Le contexte d'apprentissage O Vos objectifs
O autre :
3- Les enseignants pendant les cours sont : nerveux O
souriants O ouverts O
réservés O autre :
4- D'où vous est venue l'idée d' étudier
l'Allemand? Vos parents O votre conseiller
d'orientation O vos compétences
O votre intuition O Pour pouvoir
réaliser votre rêve d'y aller O autre :
5- Quels en est votre objectif ? l'épanouissement
O la maitrise de diverses langues O
l'intégration sociale O Le gain financier
O autre :
6- En quel domaine vous sera-t-il utile d'avoir
étudié les langues ? l'enseignement O la
diplomatie O le coaching interculturel
O la traduction O le journalisme
O le commerce O autre :
7- Quelle(s) compétence(s) est/sont selon vous
primordiale(s) (Plusieurs réponses
possibles) ? Ecouter/comprendre O
Parler O Lire O Ecrire
O
8-
91
Quels sont les matériels didactiques les plus utilises
pendant le cours (Plusieurs réponses possibles)? les
livres O le tableau O les séquences
audiovisuelles O ordinateurs Vidéoprojecteur autre :
9- Quelle méthode est appliquée pendant le cours
(Plusieurs réponses possibles)? Auditive (emploi de
CD-audio) O visuelle (livres, photos) O
communicative (Dialogue, travail en groupe) O
audiovisuelle (CD-vidéo) O
Âpres avoir eu trois séances de cours
assistés par des séquences audiovisuelles :
10- Comment trouvez-vous les cours assistés du
matériel audiovisuel ? Mauvais O
mieux O difficiles O
encourageants O autre
11- Y a-t-il eu du nouveau dans vos connaissances ? Oui
O Non O
- Si oui à quel niveau (Plusieurs réponses
possibles)? Vocabulaire élargie O Ecoute
développée O Expression orale
améliorée O autre :
12- Quels matériels didactiques et instruments
favorisez-vous dans l'enseignement/apprentissage de l'Allemand comme langue
étrangère (Plusieurs réponses
possibles)? Tableau O livres
O cartes O images fixes O
images mobiles
+ son (vidéo)O projecteur O
haut-parleurs O ordinateurs O autres
:
13- La gestuelle et la mimique facilitent-elles votre
compréhension lors des conversations ? Oui O Non
O
14- Que proposeriez-vous à vos camarades de classe ?
Faire uniquement des exercices à domicile du même genre O
Ne pas perdre son temps à écouter ces séquences
O S'exercer pour augmenter les connaissances acquises en salle
de cours O
15- Avez-vous un instrument à travers lequel vous pouvez
faire de la recherche ?
Ordinateur O Téléphone O
Tablette O autre :
- A quoi cet instrument vous sert-il d'autre ? Jeux vidéo
O Rencontre sur les réseaux sociaux O
Appels/SMS (Short Message Service)O Autres :
Textes à trous:
92
Mein Weg nach Deutschland - Miniserie Im Bus (Folge
1)
Nevin: Entschuldigung, bin ich hier richtig?
Mann: Das kommt darauf an. Ich weiß ja
nicht, wo Sie hin.
Mann: Wohin wollen Sie
denn? Nevin: Agentur für Arbeit.
Mann: Ach, zum Arbeitsamt wollen Sie! Ja, da
sind Sie hier schon richtig.
Mann: Ah, da kommt er. Nevin:
Ist das mein Bus?
Mann: Ja, ja...
*
Nevin: Ich möchte zur Agentur für
Arbeit.
Busfahrer: Haben Sie eine Fahrkarte?
Nevin: Nein. Noch nicht.
Busfahrer: Das Ticket müssen Sie
Automatenkaufen.
Busfahrer: Auf die Eins drücken! Nummer
eins!
Jüngere Frau: Er meint die Eins beim
Automaten.
Nevin: Danke.
Jüngere Frau: Warten Sie, Sie brauchen
Kleingeld-.
...zwei, vier, fünf.
Nevin: Vielen Dank!
Jüngere Frau: Gerne.
Jüngere Frau: noch, auf Wiedersehen!
Nevin: Wiedersehen!
Ältere Frau: Kann ich mich bitte setzen?
Schauen Sie, der Platz ist für Altenund Kranken-.
*
Busfahrer: Junge Frau! Junge Frau! Sie
müssen hier austeigen. Agentur für Arbeit!
Nevin: Danke.
Busfahrer: Bitte.
Nevin: Tschüss.
Busfahrer: Ciao.
*
Nevin: Vielen, vielen Dank.
Mein Weg nach Deutschland - Miniserie Neue Freunde (Folge
4)
Nevin: Guten Tag!
Nachbarin: Guten Tag. Kenne ichSie?
Nevin: Ähm...nein. Ich bin neu hier.
Ich wohne oben, im dritten Stock. Nevin: Ich habe einen Kuchen
gebacken. Möchten Sie ein Stück?
93
Nachbarin: Oh, das ist sehr nett von Ihnen, aber
leider darf ich nichts Süßes essen.
Nevin: Nichts Süßes? Das tut mir
leid. Ich wünsche Ihnen einen schönen Tag.
Nachbarin: Danke, ich Ihnen auch.
Nevin: Auf Wiedersehen.
*
Nachbar: Hey, du bist doch neu-, oder?
Nevin: Mhm.
Junge Frau: Wir machen eine Party. Vielleicht
magst du ja mit uns feiern?
Nevin: Ich weiß nicht.
Junge Frau: Es ist nur was Kleines, mit ein paar
Freunden.
Nachbar: Komm schon, wir beißen auch
nicht.
Nachbar: Komm einfach mit, es wird
lustig, bestimmt.
Nevin: Okay.
Junge Frau: Super! Ich bin Sofie.
Nevin: Ich heiße Nevin.
*
Junge Frau: Das schmeckt gut! Was ist das?
Nevin: Das ist Revani, aus meiner Heimat.
Junge Frau: Ist wirklich sehr lecker!
Nevin: Danke! Alle lieben es.
Nevin: Ich komme gleich wieder.
Junge Frau: Okay!
*
Nevin: In der Türkei gibt es keine Party
ohne Essen!
Nachbar: Ich meine, wir haben doch was zum
Essen, oder?
Junge Frau: Lebst du eigentlich allein?
Nevin: Nein, ich lebe mit meinem Mann zusammen.
Er arbeitet oft im Ausland. Aber er
kommt morgen wieder! Junge Frau: Das ist gut.
Peter: Grüß Sie, Frau Schweiger.
94
Frau Schweiger: Hallo Peter, es ist ja sehr
schön, dass du schon wieder feierst, finde ich auch
alles in Ordnung. Aber geht's ein bisschen leiser mit der
Musik?
Peter: Ja klar, machen wir.
Frau Schweiger: Ich möchte nämlich
gern schlafen.
Peter: Selbstverständlich.
*
Nevin: Und dann hat er gesagt, Sie müssen
hier austeigen.
Junge Frau: Willst du noch etwas?
Nevin: Nein, danke. Ich gehe jetzt.
Junge Frau: Hm, das ist aber schade!
*
Junge Frau: Gehst du schon?
Nevin: Ja, ich bin sehr müde. Danke
für alles! Es war sehr schön!
Junge Frau: Schön, dass du da warst! Komm
bald wieder!
Nevin: Tschüss!
Alle: Ciao!
Mein Weg nach Deutschland - Miniserie Unterwegs auf der
Straße (Folge 7)
Nevin: Entschuldigung!
Passant: Ja?
Nevin: Können Sie mir helfen? Ich...
ähm... suche die Baumstraße.
Passant: Tut mir leid, die kenne ich nicht.
Nevin: Sie ist bei einer sehr großen
Schule.
Passant: Da bin ich mir jetzt nicht ganz sicher,
aber ich glaube, Sie müssen in diese Richtung weiterfahren. Dann
rechts abbiegen, bis Sie zu einer großen befahrenen Straße
kommen. Und dann links und immer geradeaus.
Nevin: Also, ähm,... geradeaus, dann rechts, dann links. Und
dann wieder gerade aus. Ja?
Passant: Ja, genau, richtig.
Ja. Nevin: Super. Danke.
95
Passant: Aber fragen Sie besser nochmal
jemanden, okay?
Nevin: Ja. Einen schönen Tag.
Passant: Ihnen auch. Tschüss.
Nevin: Tschüss.
*
Passantin: Sie fahren auf der falschen
Seite!
*
Polizist: Müller von der Polizei. Sie sind
gerade über die Rot gefahren. Ihren Ausweis bitte.
Nevin: Ich glaube, ich habe meinen Pass nicht dabei.
Polizist: Wo kommen Sie denn her?
Nevin: Ich komme aus der Türkei. Ich
wohne aber hier. Ich ... habe mich verloren. Nein. Verfahren.
Polizist: Haben Sie eine Aufenthaltsgenehmigung
?
Nevin: Ja. Mein Mann ist Deutscher.
Polizist: Haben Sie einen anderen Ausweis dabei?
Eventuell einen Führerschein?
Polizist: Sie wissen schon, dass Sie nach sechs
Monaten in Deutschland die Führerscheinprüfung machen müssen?
Und Ihren Führerschein umschreiben lassen müssen?
Nevin: Ich verstehe nicht. Entschuldigung.
Polizist: Wie lange leben Sie schon hier in
Deutschland? Nevin: Seit zwei Monaten.
Polizist: Zwei Monate. Sie sind gerade über
Rot gefahren, richtig? Das ist eine Ordnungswidrigkeit.
Polizist: Das ist verboten!
Nevin: Ja, ich weiß aber... eine Frau ist
auch gegangen...
Polizist: Nur weil es eine Frau macht,
heißt das noch lange nicht, dass es erlaubt ist. Polizist:
Das wird 100 Euro Strafe und einen Punkt in Flensburg geben.
Nevin: Flensburg?
Polizist: Ja, sie bekommen einen
Strafpunkt Und eine Klingel haben Sie auch nicht. Nevin:
Klingel?
Polizist: Eine Klingel. Ring. Ring.
Polizistin: Aber bei der Klingel können wir
doch ein Auge zudrücken, oder?
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Polizist: Okay.
Polizistin: Wissen Sie, es passieren sehr
viele Unfälle mit Radfahren. Und meistens sind die
Fahrradfahrer selbst Schuld. Deswegen müssen wir streng
sein.
Polizist: Wie ist denn ihre Adresse,
bitte?
Nevin: Ich wohne in der
Baumstraße 25.
Polizist: Also passen Sie auf, das ist ganz
einfach. Sie fahren einfach da vor und an der zweiten
Ampel fahren Sie rechts. Dann kommen Sie direkt in die
Baumstraße.
Nevin: Danke.
Polizistin: Trotzdem noch einen schönen
Tag.
Nevin: Danke.
Polizistin: Wiedersehen.
Polizist: Auf Wiederschauen.
Nevin: Auf Wiedersehen.
Polizist: Und, kaufen Sie sich eine
Klinge.
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