- Grille d'entretiens destinés aux
journalistes/producteurs/chroniqueurs de France Inter
l Avez-vous dû adapter vos pratiques professionnelles
à France Inter au quotidien depuis l'arrivée de la vidéo ?
(la formation, les compétences ou le savoir-faire qu'il faut
acquérir pour maîtriser les techniques permettant de produire des
nouveaux contenus.)
l Pouvez-vous me raconter votre première
expérience / souvenir en radio filmée ?
l Avez-vous eu des appréhensions face à
l'entrée des caméras dans les studios de radio ? A être
filmé pendant une émission ?
l Avez-vous le trac du direct ? Le fait d'être
filmé peut-il accentuer ce trac ?
l Les nouvelles pratiques du numériques sont-elles un
impact sur votre style radiophonique ?
3 / Perception de la radio filmée
l Que pensez-vous de la radio visuelle en
général?
l Pourquoi la chaîne France inter s'est-elle investie
dans la production vidéo ? Quelles sont les motivations de cette
stratégie selon vous ? Certaines émissions sont filmées,
d'autres non, pourquoi selon vous ?
l En quoi et pourquoi est-elle amenée à se
développer selon vous ? Quel avenir pour la radio visuelle selon vous
?
l La radio, ce média de l'imagination, peut-il encore
être nommé ainsi si l'on pense présence des caméras,
émissions filmées ?
l D'après vous la vidéo peut enlever de la
liberté dans la production d'une émission, dans les propos, le
traitement de l'information ? Ou au contraire elle va permettre plus
d'ouverture sur de multiples sujets ?
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Notes d'entretiens
? Sonia Devillers, Le Grand Bain, L'instant M,
Entretien Lundi 30 avril 10h à Radio France
1 / Profil et parcours de
l'interviewé(e)
l Quel métier exercez-vous à France Inter et
depuis combien de temps ?
Je suis productrice et animatrice, j'anime
l'émission, j'en suis la rédactrice en chef, je suis responsable
d'une équipe de 4 personnes, je suis productrice d'une émission
quotidienne depuis 4 ans et je suis arrivée à France Inter depuis
une dizaine d'années.
l Avez-vous dû adapter vos pratiques professionnelles
à France Inter au quotidien depuis l'arrivée de la vidéo ?
(la formation, les compétences ou le savoir-faire qu'il faut
acquérir pour maîtriser les techniques permettant de produire ces
nouveaux contenus.)
Alors depuis l'arrivée de la vidéo, oui, un
petit peu mais c'est très marginal, c'est assez anecdotique. Je prends 5
min pour me maquiller avant de descendre en studio, ce que je ne faisais
absolument jamais, l'éclairage est terrible, l'image est terrible, ce ne
sont pas des conditions de vraie télévision, tout cela reste sur
internet, parfois je me suis vue et j'ai eu un peu de mal.
l Pouvez-vous me raconter votre première
expérience / souvenir en radio filmée ?
Je présente la une de magazine, je ne suis plus
dans un exercice de radio, je la montre à l'image. Parfois
j'intègre d'autres propos à mon discours : « allez voir la
vidéo si vous avez envie de voir ce qui se passe dans le studio »
Sinon plus par rapport à ma relation avec les invités,
évidemment la question se pose. Un jour j'ai reçu Marianne James
et elle m' dit : « voilà la personne que vous voyez en face de vous
ce n'est pas Marianne James ; de la même manière qu'une animatrice
de télévision a refusé une fois d'être filmée
Pour des questions de sécurité aussi, je recevais un activiste
syrien, c'était dangereux pour lui d'être filmé. Quand
Augustin Trapenard reçoit des chanteuses, actrices, ce n'est pas
négociable, c'est leur fonds de commerce
l Avez-vous eu des appréhensions face à
l'entrée des caméras dans les studios de radio ? A être
filmée pendant une émission ? Avez-vous le trac du direct ? Le
fait d'être filmée peut-il accentuer ce trac ?
Non aucune, je suis assez à l'aise avec ça,
je me suis adaptée à la nouvelle vague et je l'apprécie de
plus en plus. La caméra est un accessoire anecdotique pour moi,
l 55
Les nouvelles pratiques du numériques sont-elles un impact
sur votre style radiophonique ?
Cela peut m'arriver d'intégrer des nouvelles
choses dans mon discours, je renvoie sur France inter quand mon invité
à une attitude ou une coiffure que je trouve personnellement
intéressante à voir à l'écran. Surtout après
l'émission avec mon équipe, on découpe la vidéo, on
la poste sur le site et réseaux sociaux, ça change beaucoup nos
pratiques, l'après émission, la façon de faire vivre
l'émission ensuite. Nos pratiques se sont adaptées à
l'après émission.
4 / Perception de la radio filmée
l Que pensez-vous de la radio visuelle en
général?
Pour moi c'est un très bel accompagnement de la
voix, on est dans l'ère du numérique, on n'allait pas y
échapper, et on s'habitue vite au fait que les choses changent avec le
numérique.
l Pourquoi la chaîne France inter s'est-elle investie
dans la production vidéo ? Quelles sont les motivations de cette
stratégie selon vous ? Certaines émissions sont filmées,
d'autres non, pourquoi selon vous ?
C'est un choix de la direction, peu de gens regardent en
live, c'est plutôt l'après ; la priorité va à
l'info, la matinale et les interviews d'infos (tout ce qui s'est passé
dans le studio doit être vu à l'image) On a élargi cette
politique d'invités à des émissions avec des interviews
fortes car on estime que ça fait de la reprise, comme l'émission
Instant M, Les humoristes sont regardés énormément en
pastille vidéo.
l En quoi et pourquoi est-elle amenée à se
développer selon vous ? Quel avenir pour la radio visuelle selon vous
?
Je me souviens, un jour j'ai reçu Alain VEIL,
patron de Next TV radio, très en avance sur ces questions-là.
Premièrement ça ne va pas pouvoir rester à ce niveau
amateur très longtemps, très rapidement les images produites par
la radio ou même par la presse écrite se retrouvent toutes en
concurrence à un moment donné. Il m'a dit aussi une chose
très juste « Ça change complètement la notion de
spectacle », on est avec nos casques, chez Europe 1 ils ont
remplacé les casques par des oreillettes, parce qu'on est à
l'image. On n'est pas comme à la télévision, ce spectacle
je l'adore, dans son naturel de présentation, on a nos feuille de
travail, nos bouteilles d'eau, j'aime ce côté-là de nous
voir dans notre espace de travail.
l La radio, ce média de l'imagination, peut-il encore
être nommé ainsi si l'on pense présence des caméras,
émissions filmées ?
Je suis par exemple très à l'inverse
d'Augustin Trapenard par exemple avec qui je partage le 9/10. Pour lui
ça doit rester un média de la voix, un média de
l'imaginaire, du mystère. Pour moi, pas du tout. Si je pouvais je ferais
des émissions en direct tous les jours ; J'aime être
entourée de personnes, j'aime aussi l'idée que les personnes
entrent dans nos studios : « rentrez dans nos studios » c'est
très démocratique. L'idée que la maison de la radio se
soit ouverte physiquement et qu'en plus les caméras nous permettent
d'accentuer cela, je trouve cela formidable. Ce qui est très important
et qu'il faut prendre en compte car je n'ai pas les mêmes invités
qu'Augustin Trapenard, ces gens déshabitués de l'image, ce n'est
pas la même histoire...
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? D'après vous la vidéo peut enlever de la
liberté dans la production d'une émission, dans les propos, le
traitement de l'information ? Ou au contraire va-t-elle permettre plus
d'ouverture sur de multiples sujets ?
Je ne pense pas, car les caméras sont presque
invisibles, elles sont en hauteur, on préfèrerait avoir des
images à hauteur de vue, on voit beaucoup le cuir chevelu de tout le
monde, les caméras sont assez petites. Pour moi les invités sont
intimidés parce qu'ils arrivent à la radio et non pas parce
qu'ils vont être filmés.
? Tanguy Pastureau, Tanguy Pastureau maltraite l'info,
Entretien lundi 30 avril, 10h30 à Radio France
1 / Profil et parcours de
l'interviewé(e)
l Quel métier exercez-vous à France Inter et
depuis combien de temps ?
J'exerce le métier de chroniqueur humoristique
à France Inter depuis le mois de septembre tous les midis à 12h10
pour décrypter l'actu de manière humoristique. J'étais 9
ans à RTL et aussi dans des radios bénévoles.