3-L'importance de la pratique sportive pour les
élèves à besoins spécifiques
Il faut avoir des informations précises sur chaque
trouble, il est nécessaire de prendre ces informations avec beaucoup de
prudence puisque chaque enfant a une évolution et des
potentialités qui lui sont propres et aux quelles il sera
impératif de s'adapter .Pour cela on va présenter les
spécificités des pathologies énoncés
précédemment et les bienfaits de la pratique sportive pour les
élèves à besoins particuliers. (Lebreton, Béal,
Blanc et al, 2007).
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Cadre théorique et conceptuel
- L'asthme :
On peut définir l'asthme comme une inflammation
chronique des bronches respiratoires qui se manifeste par des manifestations d'
essoufflement anormal, un toux sèche survenant souvent la nuit ou
à la suite d'un exercice des sifflements et une oppression (sensation de
poids sur la poitrine).En absence de traitement adapté l'asthme se
manifeste par la survenue des crises répétées de
gravité variable ,lorsqu'il est induit à l'effort, l'asthme se
manifeste par des manifestations d'essoufflement anormal ,des sifflements et
des toux.
L'exercice physique bien pratiqué en fonction des
possibilités de l'élève peut permettre d'espacer les
crises, de mieux se connaitre et d'apprendre à gérer sa
respiration. Cependant il est important d'apprendre à
l'élève à inspirer par le nez et à expirer par la
bouche.
Des précautions importantes à suivre pour un
élève asthmatique qui sont les suivantes : un échauffement
primordial, début et arrêt de l'activité progressifs, un
traitement préventif en cas de l'asthme selon les recommandations de
médecin et pas d'effort important en cas de pollution importante comme
la poussière le fumée etc. (Berger, 2004).
De plus il ne faut pas oublier que l'activité physique
améliore la tolérance à l'effort et permet à
l'élève de mieux gérer son asthme au quotidien.
En conclusion, il faut bien choisir les exercices pour les
asthmatiques, il faut toute fois éviter le froid intense et les efforts
violents aussi bien privilégier un temps d'échauffement
suffisamment long qui tienne compte des conditions climatiques et à
moduler son effort ,veiller que cet élève dispose de temps de
récupération un peu plus long que les autres (Boudinar, Joly et
al ,2006).
- L'obésité :
Aussi est une pathologie qui présente des diverses
difficultés pour l'élève obèse dans une
séance d'EPS. On peut la définir comme un excès de masse
grasse dans le corps et le résultat d'un déséquilibre
entre un apport calorique quotidien et les dépenses
énergétiques.
La principale raison de l'obésité est souvent
associée à une faible pratique physique et à une
importante sédentarité. L'élève en surpoids
présente en premier lieu une altération de schéma corporel
dont la prégnance le conduira à la puberté à fuir
d'EPS et du regard des autres élèves. Très souvent les
difficultés liées à la pratique sont (cardio vasculaire
,fragilité tendineuse, altération psychomotrice etc.) ce qui
conduise les jeunes à abandonner toute activité physique les
consignes suivants pour une pratique sportive adaptée à
l'élève obèse tels que : l'échauffement reste
important(long et modulé en intensité ,l'auto observation du
rythme cardio respiratoire doit être systématisée
,l'exercice systématique sera aménagé (marche au
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Cadre théorique et conceptuel
lieu de course pour la même distance).Il faut tenir
compte de la fragilité tendineuse et prévenir les risques
(Boudinar, Joly et al ,2006).
Selon les recommandations du programme national
Nutrition/Santé une pratique régulière (2à 3 fois
par semaine) d'activités physiques quelles qu'elles soient sera toujours
bonne .On peut conclure que l'EPS permet une meilleure acceptation de soi et de
son image et permet de donner les habitudes de l'activité. (Adam,
Berthout et al, 2005).
- Le diabète sucré :
Qui résulte de l'absence ou de trop faible
sécrétion hormonale « l'insuline » qui a un rôle
fondamental de régulation de taux de glucose dans le sang
(glycémie) d'où l'importance de la pratique sportive car elle
procure du bien être et favorise l'insuline et fait baisser la
glycémie (Adam, Berthout et al, 2005), aussi bien l'activité
physique permet la perte du poids et de réguler son
cholestérol.
En pratiquant une activité régulière on
constate une diminution nette de cholestérol aussi de la tension
artérielle et la gestion du stress. La pratique sportive entraine une
diminution de l'insuline ou des médicaments (Le Gall, 2013).
- L'hémophilie :
Est une pathologie qui se caractérise par un
déficit dans le sang et les signes de cette maladie sont les suivants :
hémorragies internes ou externes .L'EPS ne peut se pratiquer que sur
avis médical (certificat d'aptitude partielle) d'où l'importance
de la pratique sportive régulière pour l'amélioration des
capacités de souplesse et des capacités musculaires(Adam,
Berthout et al, 2005) ,la prévention des saignements ,diminution des
risques de blessures, stabilisation et protection des articulations , aussi
bien que la pratique sportive présente des avantages pour les
hémophiles sur le plan psycho-social comme l'amélioration de
l'intégration et de la confiance en soi. Elle influence aussi sur le
développement et la croissance car elle renforce la structure osseuse en
facilitant la fixation de calcium, elle est également un merveilleux
outil de sociabilité sans oublier la contribution de la pratique
sportive à la réduction de stress et de l'anxiété
et elle procure une sensation de plaisir. Le sport contribue donc au
développement de l'enfant tant corporel que mental et intellectuel, il
apprend la maitrise de soi, la confiance aux timides, l'autonomie aux plus
renfermés l'esprit de décision aux plus craintifs et surtout de
l'entraide à chacun. (Lobet ,2000)
- La surdité ou la déficience auditive
:
Qui est la perte partielle ou totale de la capacité
à entendre les sons. On peut définir la surdité selon le
degré de perte auditive .On distingue alors : la surdité
légère, moyenne, sévère et
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Cadre théorique et conceptuel
profonde. Le déficient auditif n'est pas seulement
perturbé sur le plan physique mais aussi bien sur le plan psychologique
(Dedieu, 2000).
a) De point de vue physiologique :
Des études en 1977 ont démontrés que le
déficient auditif avait :
-un retard du poids et de la taille d'environ un an sur les
autres individus, retard s'estompant
de l'âge de 17 ans.
-une capacité thoracique moindre accompagnée
souvent d'une déviation de la colonne
vertébrale.
-une difficulté de contrôle de l'inspiration et
d'expiration, car la prise de conscience de rôle de
la cage thoracique est inexistant.
-le développement moindre de la cage thoracique .
-une autre donnée psychomotrice cette fois nous semble
être une particularité essentielle chez
les déficients auditifs il s'agit de
phénomène d'équilibre et d'équilibration.
b) De point de vue psychologique :
-certaines statistiques ont montrés que l'amorphisme de
l'oreille a pour effet l'amorphisme de l'esprit.
-quatre grandes caractéristiques se trouvent le plus
souvent chez les individus atteints la surdité profonde .Elles portent
sur l'agressivité, la faculté d'abstraction, la notion de
temporalité, enfin sur le schéma corporel.
Une observation a été effectuée par
Dedieu en 2000 qui s'intéresse à la participation des quatre
élèves déficients auditifs au cours d'une séance
d'EPS chaque mardi après midi dans un lycée professionnel de
Montpelier, où ils pratiquent des élèves normaux avec
leurs camarades qui souffrent d'une déficience auditive .Selon cette
observation , une fille qui est atteinte d'une déficience auditive peut
pratiquer une activité physique, de s'intégrer dans le jeu d'une
équipe et de marquer malgré qu'elle ne peut pas s'exprimer par
des mots .
De plus les trois autres élèves sont aussi
privés de l'ouïe de la parole et qui passent la plupart de leurs
temps au centre dans lequel ils sont pris en charge par les éducateurs
spécialisés et une fois par semaine ils rejoignent la classe de
la seconde professionnelle.
Dans le cadre de cette étude ces quatre
élèves souffrent d'une surdité profonde
c'est-à-dire ils n'ont pas la moindre faculté à entendre
les sons, l'intégration des élèves déficients
auditifs n'est pas une mission facile et le rôle de l'enseignant est
très important, il doit chercher les outils convenables afin d'une
meilleure intégration des élèves à besoins
particuliers, il doit mettre en place une pédagogie
différenciée. Malgré les problèmes psychologiques
et physiologiques rencontrés par les déficients auditifs, il
convient de signaler leur courage et
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Cadre théorique et conceptuel
leur intrépidité, ils ne refusent jamais
à une activité nouvelle .Ils ont une grande confiance dans leur
professeur et sont rarement bloqués, inhibés.
Les démonstrations de joie et d'affection sont
fréquentes chez eux, ils ne s'entrainent aucun problème de la
discipline, sans doute parce qu'ils montrent une jouir réelle à
participer au cours de l'EPS.
L'EPS étant pour les sourd une des seuls disciplines
où il se trouve à l'égalité avec le lien entendant
devient pour lui une source d'extérioration provoque le gout de la
compétition et l'enfant sourd utilise son corps pour communiquer.
(Dedieu, 2000).
- Handicap moteur :
Lesain Delbarre (1993) pense qu'il est possible de regrouper
les handicaps moteurs autour de trois grands types de difficultés :
-Difficultés motrices : caractérisées par
une maladresse, une lenteur, une fatigabilité, des difficultés ou
des impossibilités d'exécution.
-Difficultés psychologiques :
caractérisés par un manque de confiance en soi, une crainte de ne
pas réussir parfois par un manque d'autonomie, une faiblesse
démotivation.
-Difficultés cognitives : caractérisées
par une pauvreté de l'espace vécu, une appréhension, une
organisation de l'espace faiblement structurée, une faible
créativité par l'existence de trouble de la perception et de la
mémorisation.
L'EPS est un moyen fondamental pour réduire ces
difficultés et comme il est présenté dans une étude
effectuée par ( Postic , 2002) intitulée « L'EPS comme moyen
d'intégration des élèves handicapés moteurs dans le
milieu scolaire ordinaire » que les handicapés moteurs font de
sport pour se faire plaisir ,pour un bénéfice esthétique
,pour la compétition, pour renforcer les relations sociales, parce
qu'ils se sentent valorisés par la pratique sportive, grâce au
sport, un élève handicapé moteur peut apprendre et
réapprendre avec son corps et il va être obligé à
lutter contre la sédentarité que lui impose son état et
pourra être plus autonome et plus indépendant .
- Cancer :
Maladie très dangereuse provoquant des
conséquences néfastes pour la santé, mais malgré
les effets négatifs qu'elle engendre, le sport est indispensable pour
limiter ces effets .Une étude a été effectuée en
France qui indique l'augmentation de nombre des cancers en février 2012
à Marseille, (Calvo ,2012) rappelle que la sédentarité est
l'une des principales raisons de cette augmentation. « Bouger c'est la
santé affirment les médecins» les personnes plus actives
sont moins exposées à certains cancers .L'OMS recommande de
« pratiquer une activité physique régulière afin de
diminuer les tumeurs du colon et de seins ».
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Cadre théorique et conceptuel
Le sport joue un rôle important dans le traitement, les
activités physiques conseillés pour les cancéreux sont :
la marche et le jardinage.
- Handicap mental :
Selon la définition de l'OMS, l' handicap mental est
caractérisé par un déficit significatif de
développement intellectuel associé à des limitations du
comportement adaptatives et se manifestent avant l'âge de 18 ans. Par
déficience intellectuelle on entend également une limitation
significative, persistante et durable des fonctions (capacités)
intellectuels d'un sujet par rapport aux sujets normaux du même
âge. Une personne déficiente intellectuelle éprouve
toujours des difficultés d'abstraction, des difficultés à
faire une synthèse entre les différents éléments et
à adopter son comportement à une situation nouvelle. Le handicap
mental regroupe plusieurs pathologies et leur implication est différente
dans les apprentissages (Boudinar, Joly et al, 2006) :
-La déficience intellectuelle : trouble dans la
construction des capacités mentales souvent objectivés par une
certaine lenteur (difficultés à mettre le lien entre les
connaissances et les capacités attentionnelles fragiles.
-Les pathologies psychiques : anxiété,
dépression, psychoses .Ces troubles empêchent un
élève de se concentrer et de se canaliser pour apprendre.
-Troubles spécifiques de développement :
troubles de communication le cas de l'autisme qui était
caractérisé par une altération qualitative des
interactions sociales et de communication, cela veut dire que la communication
verbale et les interactions sociales sont très difficiles
(classification internationale des maladies), aussi les troubles des
apprentissages et les troubles de la concentration et de l'attention
-Troubles des conduites et des comportements : ces
élèves sont caractérisés par l'absence de sentiment
de culpabilité (ils sont particulièrement difficiles à
gérer). Toutes les activités physiques et sportives peuvent
être envisagées à condition d'être patient et
ingénieux. Le point commun à toutes ses pathologies est que les
élèves apprennent mais de manière assez lente. Un
environnement structuré et organisé constitue un terrain
favorable des possibilités d'adaptation, la décomposition de
geste de sa répétition.
- Timidité :
La timidité est un trouble bénin que beaucoup
apprennent à surmonter par eux mêmes. Cependant quand elle
s'amplifie et conduit à l'isolement ou à la dépression, il
ne faut surtout pas la négliger.
Généralement, la timidité se traduit par
une gêne excessive et un manque d'assurance devant l'autre personne. Elle
dénote un manque de confiance de la personne timide.
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Cadre théorique et conceptuel
La timidité se manifeste aussi bien au niveau physique
que psychologique. Au niveau physique, la personne timide peut transpirer
excessivement, ressentir des rougeurs souvent au niveau du visage, commencer
à bégayer, avoir des tremblements, devenir maladroit ou encore
avoir une altération de la voix. Sur le plan psychologique, le timide
devient paralysé, incapable de réagir et son attention se porte
non plus sur ce qu'il doit dire ou faire mais sur l'objet de sa peur qui est
l'autre personne. Il se sent dominé par l'autre et perd tous ses moyens.
Il aura tendance à vouloir fuir et par la suite se dévaloriser.
(Université de Moncton, 2012).
Le sport est l'un des moyens les plus efficaces pour surmonter
la timidité et surtout la participation à des activités
collectives, l'enfant ou l'adolescent peut également y développer
un sentiment d'appartenance à un groupe, ce qui peut l'aider dans la
quête de son identité et dans sa future insertion sociale.
Tous ces aspects contribuent au développement d'une
bonne santé mentale, telle qu''elle est définie par l'OMS :
« Etre en bonne santé mentale, c'est être
capable de s'adapter aux diverses situations de la vie, faites de frustrations
et de joies, de moments difficiles à traverser ou de problèmes
à résoudre. C'est se sentir suffisamment en confiance pour
s'adapter à une situation à laquelle on ne peut rien changer, ou
pour travailler à la modifier si c'est possible. C'est vivre son
quotidien libre des peurs ou des blessures anciennes qui pourraient contaminer
son présent et perturber sa vision du monde. C'est être capable
d'éprouver du plaisir dans ses relations avec les autres. Bref,
être en bonne santé mentale c'est parvenir à établir
un équilibre entre tous les aspects de sa vie : physique, psychologique,
spirituel, social et économique. Ce n'est pas quelque chose de statique,
c'est plutôt quelque chose qui fluctue sur un continuum, comme la sante
physique ». (Antoine, Gimbert et al, 2006).
- Déficience visuelle ou cécité
:
Selon la définition de l'OMS, il existe cinq
catégories de déficiences visuelles :
-la déficience visuelle modérée :
accomplissement des taches presque normales mais avec un aide simple.
-la déficience visuelle grave : capacité
à effectuer une activité en s'appuyant sur la vision avec des
aides spécifiques, avec un niveau de vitesse moindre, et d'une
fatigabilité plus importante.
-la déficience visuelle profonde : incapacité
à effectuer toute tache à l'aide de la vision seule même
avec des aides.
-la cécité presque totale : il faut s'appuyer
sur d'autres informations sensorielles.
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Cadre théorique et conceptuel
-la cécité totale : pas de perception lumineuse
.Il faut s'appuyer totalement sur d'autres sens. Quelques consignes ont
été proposés par l'académie de Lyon (Boyer, 2006)
afin d'accueillir et d'accompagner un élève présentant une
déficience visuelle :
En EPS, lui permettre de conserver une casquette, des lunettes
teintées s'il est gêné par la luminosité ou le
soleil .Sa déficience visuelle le pénalise dans la pratique des
sports collectifs et notamment les jeux du ballon. En cas de fragilité
oculaire, il est indispensable de tenir compte de restrictions médicales
précisées. En effet, on peut conclure que la pratique sportive
présente plusieurs avantages pour les élèves à
besoins particuliers sur différents plans (psychologique, social,
affectif) et le tableau ci-dessous récapitule l'importance du sport dans
l'amélioration de l'intégration et de bien être des
personnes handicapées.
Tableau 3 :L'importance du sport dans
l'amélioration de l'intégration et de bien être des
personnes handicapées. (UNESCO/UNICEF/OMS, 3 décembre
1997)
Objectif pour le développement
|
Contribution de sport
|
Réduire l'extrême pauvreté et la
faim
|
Réduction de la marginalisation et amélioration
de l'estime de soi, de la confiance en soi et des aptitudes sociales ce qui
mène à un taux d'emploi élevé et à une chute
des niveaux de pauvreté et de faim
|
Assurer l'éducation primaire pour
tous
|
Réduction de la marginalisation qui empêche les
enfants handicapés de fréquenter l'école.
Meilleure conscience de l'importance de l'EPS pour tous les
enfants et de la possibilité d'adapter les activités pour les
enfants handicapés.
|
Promouvoir l'égalité des sexes
et l'autonomisation des femmes
|
Autonomisation des femmes et filles handicapées par le
biais des possibilités liées au monde du sport et acquisition des
renseignements dans le domaine de santé
|
Réduire la mortalité
infantile
|
-Amélioration de la santé des enfants
handicapés grâce à l'augmentation de l'activité
physique
-Réduction des risques d'infanticide
(mortalité infantile) grâce à la diminution de la
marginalisation et à la promotion d'une meilleure acceptation des
enfants handicapés par la collectivité
|
Améliorer la santé maternelle
|
Amélioration de l'accès aux renseignements
relatifs à la santé et à l'éducation pour les
femmes handicapées en se servant du sport comme d'une plateforme de
communication.
|
V-Enseignement de l'EPS à un élève
à besoins spécifiques 1-Adaptation de l'enseignement de
l'éducation physique
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Cadre théorique et conceptuel
La mise en place par l'équipe enseignante d'un
enseignement adapté accessible par chacun est favorisée par la
volonté commune de l'ensemble des acteurs de la communauté
scolaire, à commencer par les enseignants eux-mêmes.
Il vise à faire bénéficier tous les
élèves d'un enseignement de l'éducation physique.
Elle dépend également d'une bonne connaissance
des possibilités motrices de l'élève, grâce à
une information claire et précise sur ses particularités,
émanant du médecin scolaire.
Certaines formes d'inaptitudes permettent un simple
aménagement de la pratique, dans le contexte élargi d'une
pédagogie différenciée. D'autres nécessitent au
contraire une forme plus complexe d'accueil et d'organisation, allant
jusqu'à la possibilité de mise en place d'un cours
spécifique adapté, lorsque l'établissement en fait le
choix et s'en donne les moyens.
Selon la nature de l'inaptitude partielle et des
recommandations médicales, l'exigence de l'activité physique et
sportive enseignée, la richesse du contexte dans lequel agit
l'enseignant, plusieurs niveaux d'adaptation de la pratique et de
l'organisation de son enseignement sont possibles : (Cachot et Poncet, 2013)
Cas 1 : l'élève ayant une
aptitude partielle peut pratiquer et être évalué dans les
mêmes conditions que ses camarades.
Ex : l'élève asthmatique peut pratiquer de
nombreuses activités sportives comme le volley Ball, la natation, la
gymnastique sportive, les activités d'expression, les lancers et les
sauts athlétiques...sans risques particuliers pour sa santé.
L'enseignant veille à un aménagement adapté des conditions
d'exercice de l'élève, favorables à celui-ci, permettant
par exemple de lui accorder des temps de récupération plus
importants.
Cas 2 : l'élève apte
partiellement pratique la même activité que ses camarades de
classe : certaines conditions de sa pratique sont aménagées, afin
de lui rendre certaines tâches plus faciles, plus accessibles, toujours
en cohérence avec les recommandations médicales :
Ex1 : adaptation des modalités de pratique d'un
élève ne pouvant faire des efforts prolongés. Lors d'un
match de handball, de basket ou de football, cet élève (
asthmatique sévère ou obèse) sera remplacé à
l'issue de chaque phase d'attaque ou de défense pour
récupérer de son effort, en association et en alternance avec un
autre camarade.
Ex2 : un élève obèse peut lancer le
javelot comme ses camarades, mais avec un élan adapté et
réduit (5 appuis environ), afin de limiter la surcharge au niveau des
articulations du train porteur, si telle est la recommandation du
médecin. Le barème appréciant l'efficacité globale
du lancer de l'élève est différencié et
adapté aux conditions de réalisation de la tâche, ainsi
qu'aux ressources de l'élève.
Cas 3 : l'élève apte
partiellement ne peut pas pratiquer l'activité proposée à
la classe.
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Cadre théorique et conceptuel
L'enseignant lui en propose alors une autre, de même
nature, avec le même problème moteur à résoudre :
Ex : l'élève pratiquant en fauteuil roulant ne
peut pas évoluer, en gymnastique sportive, sur les mêmes
agrès que ses camarades valides. La proposition d'une évolution
le long d'une ligne tracée sur le sol, en utilisant les formes de
déplacements originaux avec son fauteuil (déplacement avant,
arrière, rotations, en équilibre sur les roues arrière...)
permet à cet élève de construire et de présenter
une prestation enchaînée, à caractère gymnique et
acrobatique, respectant des règles de gestion de l'espace, du temps, du
rythme, comparables à celle élaborée par ses camarades
dans un autre environnement.
L'élève apte partiellement peut pratiquer avec
ses camarades, à côté d'eux, selon un programme
personnalisé ayant le même sens éducatif que les autres.
Cas 4 : L'élève apte
partiellement ne peut pratiquer l'activité proposée. L'enseignant
ne peut pas lui en proposer une autre ayant le même sens éducatif
:
Il lui en propose alors une autre, dans un autre registre,
accessible à ses possibilités et de nature différente que
celle proposée au reste de la classe. Un dialogue préalable
fixera les objectifs visés pour l'élève dans le cadre de
ce projet personnalisé :
Ex : la classe pratique un cycle de combat.
L'élève apte partiellement est particulièrement fragile et
doit éviter les contacts physiques et les chocs. L'enseignant lui
propose un programme individualisé de musculation, de stretching
postural que l'élève pratiquera de manière autonome
à côté du groupe. Cet élève pourra faire en
partie l'échauffement avec les autres, en l'adaptant à ses
possibilités, ainsi que la relaxation et le retour au calme en fin de
leçon.
Cas 5 : L'élève apte
partiellement ou valide devient inapte temporairement parce qu'il a une
blessure ou une indisposition invalidante. Les tâches motrices
proposées ne lui sont plus accessibles :
On peut lui proposer des tâches moins typées au
plan moteur, s'appuyant largement sur l'observation, le managérat,
l'assurage éventuellement, le chronométrage etc.
Ces tâches très formatrices permettront à
l'élève de rester dans la dynamique de la classe et dans la
continuité du cycle d'enseignement, pour mieux réintégrer
la dynamique et la vie sociale du groupe ultérieurement. (Cachot et
Poncet ,2013).
|