Introduction et problématique
L'Education Physique et Sportive a un rôle important
dans l'éducation globale de l'élève, permettant
l'acquisition à tous des compétences telles que : la
coopération, l'entraide, la réflexion, la gestion de sa vie
physique future et l'épanouissement (Boudinar, Joly & al,
2006,Beaucher, 2012).Elle doit être adaptée, sécurisante et
progressive. Il s'agit donc d'une discipline intéressante pour le
développement de l'enfant en situation de handicap et dans son
intégration au sein de la classe (Zicola, 2000, 2008).
Les élèves en situation d'handicap doivent
pratiquer une activité physique et sportive en fonction de leurs
possibilités motrices (Marcellini, 2005 ;Platt, 2001). Face à
leur mobilité réduite et leur handicap, ils sous estiment souvent
leurs vraies capacités (Brunet, 1997). Cette pratique physique
présente des bénéfices sur différents plans
(Boudinar, Joly & al, 2006 ;Gaillard, 2007, 2010). Sur le plan physique,
elle permet de développer les qualités physiques de base,
redécouvrir le plaisir de bouger, lutter contre l'atrophie musculaire et
prévenir les complications liées à la
sédentarité. Sur le plan psychologique, elle aide les
élèves en difficulté à promouvoir une meilleure
estime personnelle et une meilleure image de soi, de reprendre une confiance en
ses possibilités et de restructurer son image. Sur le plan social, la
pratique sportive permet à l'élève en situation d'handicap
de lutter contre l'ennui et l'isolement .Forte de cette image positive, il est
logique que les élèves à besoins spécifiques
demandent à participer aux activités physiques et sportives et
à être considérés comme les sportifs comme les
autres. En effet, La Déclaration de Salamanque (UNESCO, 1994) proclame
que les enfants «ayant des besoins éducatifs spéciaux
doivent pouvoir accéder aux écoles ordinaires, lesquelles doivent
pourvoir à leurs besoins à travers une pédagogie
centrée sur l'enfant et capable de répondre à ces
besoins». En Tunisie, le handicap est la première cause de
discrimination. Parce que le handicap fait peur, alimente les tabous, les
personnes en situation de handicap sont victimes quotidiennement de
discriminations (Ben Abderrahman, 2011). L'intégration scolaire des
élèves en situation de handicap n'échappe donc pas
à cette règle (Ouertani, Elloumi, 2011;Elloumi, Ouertani,
Behri& al., 2012). Il s'agit alors de repenser l'accueil des
élèves et de s'interroger à la fois sur les conditions
d'accueil ainsi que sur l'organisation de l'activité physique et
sportive au sein des dispositifs ordinaires et spécialisés dans
le but de changer le regard porté sur le handicap. Selon les chiffres
officiels, 2% de la population tunisienne est porteuse de handicap. En effet,
336 écoles intégrées accueillant 1496 enfants
handicapés (2009-2010); plus de 200 classes préparatoires sont
ouvertes aux enfants handicapés dans les écoles; environ 40
collèges accueillent des enfants handicapés avec 170
élèves inscrits. Enfin 343 centres spécialisés
accueillent principalement des enfants et jeunes en situation de handicap
(Louhichi, Chbil, 2013).Face à cette situation
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