La révolution scientifique dans la conception koyrienne de l'univers sans limites( Télécharger le fichier original )par Zephyrin KATONGOLA institut superieur de philosophie et de théologie de Kolwezi - 2017 |
III.2.2 révolution comme coupure radicale de théories traditionnelles.Qui dit révolution dit transformation, et toute transformation conserve toujours quelque chose, la transformation laisse toujours quelque chose sans varier. Et par là il n'est pas étonnant que les historiens des sciences trouvent autant d'éléments de continuité dans la science dite classique. Ce n'est pas parce que la nouvelle science est dite anti-aristotélicienne qu'ellea jeté le discrédit sur toute la science péripatéticienne. Il nous suffit de dire que Leibniz à non pris seulement la logique du stagirite mais aussi sa théorie à quatre causes finales. Il est très sûr que la science d'Aristote jusqu'alors est vue comme la science dominante, hégémonique. Il est très naturel que Koyré faisant parti des tenants de la nouvelle théorie cherche à argumenter pour la défendre. Les penseurs classiques de la révolution scientifique, comme ses protagonistes ont bien jugé de parler d'un retour à Platon et à Aristote d'une métaphysique platonicienne prenant base sur le vestige de la physique d'Aristote. Ceci pour faire remarquer le soubassement métaphysique de la mathématisation de la nature par quoi est caractérisée la nouvelle science. La métaphysique platonicienne implique la croyance en des essences mathématiques des phénomènes sensibles qu'il faut intuitionner immédiatement, les sens y préparant au mieux mais n'y conduisant jamais, bien au contraire, ils enferment dans une impasse dans la mesure où ils relèvent du devenir au lieu que la pensée aie accès à l'être et ceci nous renvoie directement à la dernière erreur. III.2.3 Troisième erreur : toutes disciplines scientifiques à l'âge classique relèvent de la révolution scientifiqueDans presque toute l'histoire de la révolution des sciences classique il y a eu abandon de la conception emblématique en termes de similitudes et de ressemblances. Certains philosophes ont essayé de démontrer que le domaine de la chimie n'a pas été une science à l'âge classique sous l'effet de la philosophie mécaniste mais par contre sous le triple effet de changement dans la démarche, dans le rituel et le parrainage. Dans la caractérisation de la révolution scientifique à l'âge classique est une mathématisation et une mécanisation de la nature raison pour laquelle les historiens des sciences n'y ont pas accordé importance. L'exemple typique est celui de la médecine dont les appliquant ont été nombreux dans la société royale grecque et que cette discipline passait d'un art de vivre en un art de guérison. Ainsi le domaine de la chimie et celui de la médecine auraient chacune pour son propre compte été un lieu d'une certaine révolution qui n'a pas compte à rendre à la nouvelle vision d'une révolution mécaniste et mathématique du monde qui serait associée à l'analyse traditionnelle de la révolution scientifique en termes métaphysiques. A partir de cette affirmation, il devient possible de remarquer que la caractérisation de la révolution scientifique à l'âge classique devient fausse ou mieux insuffisante du fait qu'elle ne rend pas compte des changements qui se sont opérés dans ces domaines ou disciplines. La troisième erreur de Koyré peut disparaitre si et seulement si nous distinguons le sens fort de la révolution scientifique en termes de changement ontologique et le sens faible comme Thomas Kuhn propose celui du changement de paradigme35(*). Le premier sens et d'ordre global et le second d'ordre local. Toute histoire d'une science est toujours caractérisée par une succession des paradigmes qui enjolivent la trame autour de la succession des problèmes qui la constituent. Seul le changement de paradigme ne suffit pas pour une révolution scientifique, mais il faudrait y ajouter le changement ontologique. Koyré pense que « la révolution scientifique à l'âge classique a opéré un tel changement : le mouvement, qui dans la tradition grecque en général et aristotélicienne en particulier de se trouver du côté du devenir par opposition au repos du côté de l'êtredevient avec le principe d'inertie, un état comme le repos et passe, avec le principe de relativité, lui aussi du côté de l'être »36(*). De ce fait le mouvement cesse d'être une sorte de changement. Dans cette optique, Galiléeaprès avoir découvert les taches solaires, il y voit une preuve de la génération et de corruption dans le ciel qui contredit la théorie aristotélicienne des deux mondes, céleste et sublunaire. * 35 GERARD JORLAND, la notion de la révolution scientifique aujourd'hui, p.137. * 36 GERARD JORLAND, la notion de la révolution scientifique aujourd'hui, p.138. |
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