La révolution scientifique dans la conception koyrienne de l'univers sans limites( Télécharger le fichier original )par Zephyrin KATONGOLA institut superieur de philosophie et de théologie de Kolwezi - 2017 |
III.2. DEMERITE DE LA PENSEE DE KOYRENous allons relever dans ce point trois erreurs dans la conception de la révolution scientifique de Koyré. La première erreur est celle de faire la confusion entre révolution et coup d'état c'est-à-dire considérer la révolution comme un acte ou un épisode unique et instantanée. La seconde et celle de concevoir la révolution comme une coupure radicale et fait table rase de l'ancienne considération de théories de l'univers, scientifique et même sociale, et la troisième erreur est de considérer que toute discipline scientifique à l'âge classique relève de la révolutionscientifique. II.1 Première erreur : Révolution scientifiqueParlant de la révolution scientifique, Koyré fait allusion un évènement historique dans un idéal type au sens de Karl weber. Dans la Revue : larévolution, les révolutions et l'histoire des sciences. Comment Ernest Coumet nous libérés de l'héritage d'Alexandre Koyré de Marco Pansa, Coumet critique la notion de révolution en histoire des sciences, en s'opposant en particulier à « la possibilité de faire la distinction dans les production des savants une pensée scientifique et dont les bouleversements marquerait l'avènement d'une révolution 33(*)». Koyré parle de la révolution scientifique, alors le problème est celui de savoir de quelle révolution s'agit-elle ? Cette révolution dans son contexte semble concerner non pas un objet bien défini mais par contre une notion qui est sensée caractériser un objet qui a toutes les chances de se révéler vide. Koyré associe au terme révolution une description définie, qui, dans son langage se laisse qualifier de caractérisation. Le mot caractérisation vient d'une conjonction de deux concepts qui sont la destruction du cosmos et la géométrisation de l'espace. La révolution scientifique a suivi un cours normal et s'étend de Copernic à Newton (1543-1687). Cette révolution ne s'est pas accomplie d'une manière brusque mais au travers des étapes, en une série d'épisodes tout en révolutionnant les uns que les autres. C'est dans cette perspective que nous parlonsdela révolution copernicienne que de révolution képlérienne, de révolutiongaliléenne, de révolutioncartésienne, de révolutionnewtonienne34(*). Il y a par là le point de départ qui est l'astronomie héliocentrique de Copernic, mais nous pouvons remarquer que cette astronomie ne fait pas une révolution scientifique à elle seule parce que d'un côté les constructions héliocentriques avaient déjà été présentées et d'un autre côté, certains successeurs de Nicolas Copernic, à l'exemple de Tycho Brahe, sont restés accroché à cette astronomie de Ptolémée. Et donc, ce n'est pas la théorie héliocentrique (ni celle de l'infinitude du monde) qui marque la révolution, c'est qu'elle est apparue dans un contexte aristotélicien canonisé par l'Eglise Catholique qu'il a fallu mettre à bas. Or cette science de l'infinitude du monde ne s'est pas construit d'un coup, elle en a mis du temps, un siècle et demi à être traité et un demi-siècle à être consolidé. Ceci est pour signifier qu'il a fallu à Koyré de penser la révolution non pas en terme de mutation brusque, mais en terme de transformation progressive, non pas dans un bref délai mais dans une durée nécessaire. Cette idée que la révolution scientifique est inassignable car lorsque nous yregardons de plus près, à la loupe en quelque sorte, nous ne nous percevons jamais de solution de continuité, quelque nom que nous retenons comme l'instigateur de cette révolution,il emprunte toujours à son temps beaucoup plus qu'il ne l'admet jamais, cette première erreur conduit à la deuxième erreur. * 33MARCO PANSA, larévolution, les révolutions et l'histoire des sciences. Comment Ernest Coumet nous libérés de l'héritage d'Alexandre Koyré, Revue de synthèse, 2001, p. 411. * 34Cfr GERARD JORLAND, la notion de la révolution scientifique aujourd'hui, Revue européenne des sciences sociales, Droz, 2002, p.133. |
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