L'afrique centrale face a la problematique de la securite alimentaire: la lutte contre l'insecurite alimentaire dans la zone cemac pendant la periode 2003 a 2015( Télécharger le fichier original )par Ghislaine Stéphanie PEFOUWO TSAMO Institut des Rélations internationales du Cameroun - Master en Rélations Internationales 2016 |
CHAPITRE 2: REGARD CRITIQUE DU CONTEXTE GENERAL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE 2003-2015.La question de la situation alimentaire en Afrique centrale est un peu délicate à aborder du fait de la survenance de deux champs d'approches, celui de la souveraineté alimentaire et des moyens de financer sa sécurité alimentaire. Les études et les rapports des organisations portant sur la situation alimentaire en Afrique centrale font état du fait que les productions agricoles de la sous-région, sont insuffisantes pour nourrir sa population et de ce qu'elle importe plus qu'elle ne produit. Mais malgré tout cela, elle enregistre un taux de 53% de personnes sous alimentées et ce taux pourrait s'accroitre si des mesures strictes ne sont pas prises dans le sens du développement du secteur agricole de la sous-région, qui n'est certes pas le seul critère qui entre en jeu lorsqu'on entre dans le domaine de la sécurité alimentaire, mais le plus crucial. On se pose la question de savoir, s'il était possible pour elle de garantir sa sécurité alimentaire sachant qu'elle ne dispose pas d'une souveraineté alimentaire. Les records mondiaux de l'alimentation révèlent une insuffisance d'efforts de la part des leaders de l'Afrique Centrale, que certains qualifient de manque de volonté. Il nous semble donc important dans le cadre de ce travail de définir le contexte dans lequel s'est déployé les politiques de sécurité alimentaire en Afrique centrale pendant la période étudié, afin de déterminer s'il s'agit d'une question de volonté politique ou d'immaturité des politiques concernées. D'où l'importance de présenter le contexte critique général de la sécurité alimentaire en Afrique centrale, qui se déclinera sous deux angles à savoir le contexte politico-économique et le cadre agricole de la sous-région. Section 1 : le contexte politico-économique de la sous-région d'Afrique centrale.Ici, il s'agira de parler du contexte ou du climat politico-économique dans lequel s'est opérée la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale pendant la période allant de 2003 à 2015. Il sera donc ici question de présenter à partir des analyses critiques, les contextes politiques et économiques qui ont encadré la mise en place des politiques de lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale pendant la période étudiée. Paragraphe 1 : Le contexte politique.Nous aborderons sous cette partie, les principales axes du climat politique dans lequel a baigné la lutte contre l'insécurité alimentaire dans la sous-région, s'agissant principalement des questions de gouvernance et sécuritaire. A-La faiblesse des politiques agricoles communes dans la région.Dans un contexte marqué par la prédominance de l'insécurité alimentaire, il était ultime pour les Etats de la sous-région Afrique centrale de revoir leur politique agricole commune, qui déjà n'était pas une première puisse qu'ilfigurait dans l'acte de 1999. La PAC étant considéré comme un instrument ultime de lutte contre l'insécurité alimentaire comme on a pu le constater avec le cas de l'UE, celui de la CEMAC quant à elle, révèle de l'immaturité et un manque d'autonomie financier. 1-L'immaturité dans la conception des politiques sectorielles.Contrairement au schéma de politique agricole commune de l'Union Européenne, qui consistait à investir en grande partie sur le secteur agricole afin d'éliminer l'insécurité alimentaire qui y régnait, le schéma de politique agricole commune des Etats de l'Afrique centrale est tout autre. D'abord, il faut rappeler que les PAC africains s'inspirent de la PAC de l'UE qui, dans son élaboration première mettait un plus grand accent sur l'agriculture. Déjà à son lancement, la PAC de l'UE représentait environ 66% du budget de l'Union européenne avec la nécessité d'augmenter la production alimentaire dans une Europe dévastée par des années de guerre.La PAC a en effet permis d'augmenter très significativement le niveau de la production agricole en Europe grâce à la mise en place d'outils garantissant le revenu des agriculteurs, accompagnant l'exode rural et favorisant la modernisation des exploitations37(*). En Afrique centrale, il est certes vrai qu'on n'est pas dans le même contexte d'origine des PAC, mais l'objectif demeure le même, celui de parvenir à une autosuffisance alimentaire de la communauté. En lisant les activités de la PAC de l'UE, on comprend très vite qu'il s'agit des actes murs, ces Etats agissaient en connaissance de cause, sans laissé place à l'immaturité des actes. Le ca s de la PAC de la CEMAC révèle qu'on est en présence des Etats qui ne maitrisent pas ce dans quoi ils s'embarquent. D'abord, en lisant le programme d'action de la CEMAC de 2004, il ressort que les Etats de la sous-région bien qu'ayant dans les années 1999 mis sur pied un PAC, n'avaient pas jusqu'en 2004, pu identifier les actions prioritaires de la stratégie agricole commune ainsi que définir un calendrier de mise en oeuvre de ces actions. Ceci peut se comprendre quand on sait qu'on est en présence des Etats qui ont une vision partagé en ce qui concerne le domaine agricole. En effet, en Afrique centrale la vision sur le développement du secteur agricole, n'a pas toujours été commune comme on le penserait en présence d'un document de politiqueagricole commune et de sécurité alimentaire immédiatement mis sur pied après le sommet de Maputo. Ces Etats ont des intérêts différents en ce qui concerne le secteur agricole selon le taux d'urbanisation, de la disponibilité des terres agricoles et des richesses pétrolières de ces pays. Car pour certains pays la population est principalement rurale et employée dans l'agriculture (RCA, Guinée équatoriale et Tchad), et pour d'autres, l'agriculture offre un emploi à un très faible pourcentage de la population (Gabon), tandis que, dans le cas de la République du Congo et du Cameroun, l'agriculture revêt une importance considérable, malgré l'accent commercial mis sur le pétrole et d'autres ressources naturelles38(*).Mais cette lenteur qui peut être attribué à une inaptitude à rapidement cerner les axes primordiale de l'agriculture du fait d'un certains nombres de raisons comme on le verra plus bas, amène les Etats à élaborer des politiques non adaptées. En plus d'être immature en ce qui concerne les politiques sectorielles, ils ne disposent pas des moyens financiers pour autofinancer leur PAC comme ce fut le cas de l'UE qui a elle-même financé le développement de son agriculture. * 37 Toute l'Europe, « les politiques agricoles communes »,volume 6, numéro 8 2016. * 38 Agritrade, « Afrique centrale : enjeux liés au commerce agricole », le commerce ACP analysé et décrypté, note de synthèse, octobre 2012, http://agritrade.cta.int/, 22-09-16 à 14h23. |
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