L'afrique centrale face a la problematique de la securite alimentaire: la lutte contre l'insecurite alimentaire dans la zone cemac pendant la periode 2003 a 2015( Télécharger le fichier original )par Ghislaine Stéphanie PEFOUWO TSAMO Institut des Rélations internationales du Cameroun - Master en Rélations Internationales 2016 |
Paragraphe 2 :Les politiques régionalesCe paragraphe intitulé les politiques régionales se déclinera en deux points précis qui sont les stratégies propres à la CEMAC et les autres stratégies. A- Les stratégies propres à la CEMAC.La prise de conscience après le sommet de Maputo est impressionnante. Les Etats de la zone CEMAC s'arriment rapidement pour résoudre le problème commun auxquels ils font face. Tout d'abord, ils s'engagent dans la signatures de la politique agricole commune adopté pendant le sommet, le NEPAD et des 6 Etats que compte la zone, seule la Guinée équatoriale reste en arrière. En plus des politiques établies dans le NEPAD, que les Etats de la CEMAC ont adopté, des stratégies de lutte propres à la communauté ont été mis sur pied à l'instar du PRSA. Nous présenterons donc dans cette partie, les stratégies ou mécanismes de lutte contre l'insécurité alimentaire élaborée au sein de la CEMAC, et les actions nationaux dans cette course vers la sécurité alimentaire en Afrique centrale. 1-Les programmes de lutte contre l'insécurité alimentaire de la CEMAC.Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, la CEMAC depuis le passage de l'UDEAC à la CEMAC en 1999, avait déjà pris en compte et reconnu la place privilégié qu'occupait la sécurité alimentaire pour son intégration et son économie. C'est ainsi qu'à Malabo en Guinée équatorial, les Etats de la CEMAC adoptèrent la « déclaration de Malabo », qui contient les directives et les orientations d'un programme d'action dans lequel, la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté occupent une place privilégié. Ils définissent ainsi des politiques communautaires de sécurité alimentaire et des politiques nationales. Mais contraint par la nouvelle donne internationale qu'amène la mondialisation, il devient difficile pour ces derniers de poursuivre leur élan sur ce beau parcours. Les notions de sécurité alimentaire et de production agricole, perdent de leurs valeurs, obligées de s'adapter à ce nouveau contexte. C'est donc à ces dépens, que la situation alimentaire en Afrique centrale s'est vue au cours des années, se dégrader jusqu'à atteindre un niveau critique. Afin de relancer le secteur agricole dans la région et de lutter contre l'insécurité alimentaire, la CEMAC a redéfinie de nouvelles politiques agricoles et de sécurité alimentaire que nous verrons dans cette partie. Ø Le programme régional de sécurité alimentaire (PRSA). Conçu pour une durée de 5ans de 2003 à 2007, le premier programme régionale de sécurité alimentaire (PRSA) de la CEMAC, s'inscrit dans un contexte marqué par un accroissement rapide de la population, l'exode rural qui entraine une forte urbanisation, une faible production agricole et des demandes alimentaires de plus en plus tournées vers les produits faiblement produit dans la région au détriment des produits agricoles locaux dont les prix connaissent une flambé sur le marché et plusieurs enregistrements de malnutrition dans la région. Cet état de fait cause une forte dépendance des populations aux produits importés et entrainant une écriture de plus en plus négatif de la balance des paiements, ce qui n'est pas sans conséquence sur les PIB. Ledit PRSA mis donc en place, visait 5 objectifs dont : (i) fournir aux Etats membres un cadre de coordination et d' harmonisation despolitiques de sécurité alimentaire avec l'élaboration d'une Politique agricole commune(PAC) ; (ii)constituer un support pour la mobilisation de ressources humaines et financières destinées auxprogrammes régionaux et nationaux de lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté; (iii)favoriser les échanges de produits agricoles entre les Etats et reconquérir le marché intérieur entirant avantage de la complémentarité des potentialités des différents pays ; (iv) assurer uneparticipation compétitive du secteur agricole aux échanges commerciaux mondiaux par l'améliorationde la productivité et des normes de qualité ; et (v) renforcer la capacité technique des cadres de laCEMAC en programmation régionale, en négociations commerciales internationales et en accords decoopération et de partenariat31(*). L'atteinte de ces objectifs devait se mesurer grâce à l'observation de: (i) la diminution d'au moins 25% de la population rurale pauvre grâce notamment à l'amélioration des systèmes de production; (ii) une valorisation de la production et un accroissement des revenus, notamment des petits exploitants et des populations les plus démunies ; (iii) une diversification de la production permettant l'amélioration du régime alimentaire des populations ; (iv) la diminution des risques dans les activités économiques et sociales du fait d'une meilleure connaissance du secteur et d'un niveau plus élevé d'information et de communication sur la sous-région ; et (v) la promotion et le développement de complémentarités économiques et sociales et d'avantages comparatifs d'un pays à l'autre et d'une zone à l'autre à l'intérieur d'un même pays, avec le souci d' accélérer l'intégration régionale à moyen et long terme32(*). Il prévoyait un cadre de déploiement des politiques nationales en vue de la réalisation des objectifs fixés, avec des mesures d'accompagnement, de suivi et d'appui par le programme régionale. Il n'optait pas de se déployer seul, mais de se faire dans une coopération avec les autres politiques de sécurité alimentaire en action sur le territoire. Les orientations de ce combat contre l'insécurité alimentaire avaient tout au moins été énoncées en prenant en compte les réalités des populations de la sous-région Afrique centrale, et étaient dans la voie d'une atteinte des objectifs fixés. Mais contre toute attente, à la date butoir du programme, le constat ne fut pas encourageant, il essuya un échec dans sa mise en oeuvre et dans l'atteinte de ses objectifs. C'est donc suite à cet échec que de nouvelles stratégies fut développés, tel que la mise en place d'un nouveau programme régionale de sécurité alimentaire qui, cette fois ci ne concernait plus tout simplement les Etats de la CEMAC, mais également les Etats de la CEEAC, puisse qu'étant une fusion et actualisation des PRSA des deux communautés en un PRSA-AC Ø Le PRSA-AC et les autres politiques de sécurité alimentaire en Afrique centrale. Né en remplacement du PRSA en Afrique centrale, le PRSA-AC est une politique de sécurité alimentaire qui vit le jour à douala au Cameroun en 2011. En effet, le PRSA-AC prend corps à la suite du constat d'échec des PRSA de la CEMAC et de la CEEAC dans la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale. Ce nouveau programme régional de sécurité alimentaire est donc une fusion et actualisation des deux précédents, devant relever les défis que ses prédécesseurs n'ont pas pu relever. Egalement à l'intérieur, les Etats s'engagent à respecter les engagement qu'ils n'ont pas tenu dans les précédents, dont le respect du budget alloué au secteur agricole. Le PRSA-AC visait à : (i) créer un environnement régional politique, économique, technique, institutionnel et financier favorable à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les pays de la région ; (ii) promouvoir des actions à caractère régional, de nature à faciliter les échanges de produits agricoles et à contribuer à l'amélioration de l'état nutritionnel de la population ; (iii) assurer une participation compétitive de la région aux échanges commerciaux mondiaux liés au secteur agricole. Au final, le rapport d'évaluation de ce nouveau programme laisse entrevoir de nouveau un échec dans la matérialisation de la réduction du taux de malnutrition dans la sou- région et donc, laisse inchangé la situation d'insécurité alimentaire qui a conduit à son élaboration. Conjointement à ce programme, la CEMAC a adopté le Programme d'Appui aux Organisations PaysannesAfricaines (PAOPA), qui vise à renforcer les capacités institutionnelles des Organisations paysannes (OP) régionales et nationales en Afrique, ainsi que leur rôle dans l'élaboration des politiques sectorielles et dans la mise en oeuvre des projets de développement agricole. Il se décline en deux phases donc la première qui couvrait la période 2009-2012, était une phase pilote qui a permis la mise en place d'une deuxième phase de 2013 à 2017. Cette dernière phase est la principale et, vise à: (i) renforcer les capacités institutionnelles et organisationnelles des OP; (ii) renforcer les OP dans le domaine de l'élaboration des politiques agricoles et du plaidoyer; (iii) renforcer les compétences entrepreneuriales des OP et leur participation aux chaînes de valeur agricoles; (iv) renforcer l'implication de la PAFO dans les processus d'élaboration et de négociation des politiques liées à l'agriculture et au développement rural à l'échelle continentale et internationale. Dans ce programme, la CEMAC dispose d'une plateforme qui s'intitule la Plateforme Sous Régionale des Organisations Paysannes d'Afrique Centrale (PROPAC). A côté de ces actions sous régionaux, les Etats ne sont pas restés à la traine, mais ont tôt pris la relève au niveau nationale et se sont activés dans la réalisation de la réhabilitation de la sécurité alimentaire. * 31CEMAC et FAO, Programme Régional de Sécurité Alimentaire (PRSA) Pour Les Pays Membres De La Communauté Economique Et Monétaire De L'Afrique Centrale (Cemac) (Cameroun, République Centrafricaine, République du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, Mai 2002 * 32 Ibid. p. iv. |
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