Sommaire.............................................................................................i
Dédicace..............................................................................................iii
Remerciements......................................................................................iv
Liste de sigles et
abréviations....................................................................v
Résumé...............................................................................................viii
Abstract..............................................................................................ix
Introduction
générale................................................................................1
Partie1 :LA SITUATION ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
CENTRALE DE 2003 A
2015....................................................................................................16
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION ALIMENTAIRE ET
DES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'INSECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
CENTRALE...........................................................................................18
Section 1 : Analyse de la situation alimentaire en
Afrique centrale...........................18
Section 2 : Les stratégies de lutte contre
l'insécurité alimentaire..............................31
CHAPITRE 2 : REGARD CRITIQUE DU CONTEXTE GENERAL
DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE
2003-2015....................................................................................................46
Section 1 : le contexte politico-économique
de la sous-région d'Afrique centrale.........46
Section 2 : Le cadre agricole et social de la
sous-région Afrique centrale...................59
Partie 2 : ANALYSE DES ENJEUX ET DES LIMITES DE LA
SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE POUR L'ESPACE CEMAC ET PERSPECTIVES POUR
L'AVENIR............................................................................................71
Chapitre 3 : LES ENJEUX ET LIMITES DE LA
SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE EN ZONE LA
CEMAC.........................................................73
Section 1 : les enjeux de la
sécurité alimentaire en Afrique
centrale..............................73
Section 2 : les limites de la
sécurité alimentaire en
CEMAC...................................85
CHAPITRE 4 : LES
PERSPECTIVES............................................................97
Section 1 : les perspectives d'un point de vue
général...........................................97
Section 2 : les perspectives du point de vue de
l'intégration et sur le plan national........111
Conclusion
générale.................................................................................120
Bibliographie......................................................................................124
Annexe.............................................................................................128
DEDICACE
A mes parents M. et Mme Pefouwo pour
l'amour inconditionnel qu'ils ont toujours eu à mon égard, pour
m'avoir prédisposé à l'instruction, et à
mon cher et tendre ami Tufa André Raymond pour son
amour, son soutien et la confiance dont il n'a cessé de me faire
preuve.
REMERCIMENTS
Grace soit rendu à Dieu pour la force, la
santé et la possibilité de rédiger ce mémoire,
merci pour les difficultés rencontrées qu'il nous a permis de
surpasser et d'avancer afin de rendre ce travail dans les temps et les
délais.
Nous remercions nos encadreurs sans qui, ce travail
n'aurait pas pu être achevé et présenté. Merci pour
la patience, la compréhension, la tolérance et les guides dont
nous avons pu bénéficier en travaillant à leurs
côté pendant l'élaboration de ce travail. Il s'agit bien
évidement du superviseur de ce travail, le Professeur Jean Koufan et le
directeur Docteur Mbang Marthe Olga épse WERIWOF.
Nos sincères remerciements vont au chef du
département de l'intégration régionale et de la
coopération pour le développement, le professeur Pascale
Charlemagne Messanga Nyamding pour avoir été pendant tout notre
parcours de Master, un père, un ami, un coach et un enseignant. Merci
pour toutes les paroles d'encouragement qu'il n'a eu cesse de nous donner, et
pour le soutien qu'il a su nous apporter.
Nos sincères remerciements à tous nos
enseignants, pour les connaissances qu'ils nous ont transmis à travers
leurs différents enseignements, et qui nous ont aidés pour la
rédaction de ce travail.
Nous remercions le staff administratif de l'IRIC, pour
toutes les tâches effectuées au sein du campus afin d'y rendre
notre séjour agréable ; merci pour leur
disponibilité, pour leur écoute et pour toutes les attentions
qu'ils portent aux étudiants de l'IRIC sans acception aucune.
Merci à tous les membres de la famille Pefouwo,
d'avoir été présents et de nous avoir soutenu moralement,
financièrement et dans les prières afin que ce travail se
fasse.
Merci à Monsieur Ladzou Augustin, notre oncle et
ami pour le cadre approprié et les aides qu'il nous a apporté
tout au long de cette année académique.
Merci à notre cher et tendre ami Hugues
Stanislas Fonkou, pour le temps de lecture et d'orientation qu'il nous a
consacré pendant la rédaction de ce travail, sans oublier le
soutien moral qu'il nous a apporté depuis le tout début de la
rédaction jusqu'à la fin.
Merci à tous nos camarades d'IRMIC de la
promotion 2014-2016, pour le soutien moral, les conseils et les
encouragements.
Enfin, merci à tous ceux qui ont
contribués d'une manière ou d'une autre à la
rédaction de ce mémoire.
LISTES DES SIGLES ET ACRONYMES
AGA Division de la production et de la santé
animale (FAO)
AGPP Service de la protection des
végétaux (FAO)
BAD Banque africaine de développement
BID Banque islamique de développement
BM Banque mondiale
CEBEVHIRA Communauté du bétail, de la
viande et des produits halieutiques
CEEAC Communauté économique des
états d'Afrique centrale
CEMAC Communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale
CSA Comité de la sécurité
alimentaire mondiale (FAO)
CSS Coopération Sud-Sud
CTPD Coopération technique entre pays en
développement
FENU Fonds d'équipement des Nations
Unies
FIDA Fonds international pour le
développement agricole
NEPAD New Economic Program for Africa
Development
OIE Office international des épizooties
OMC Organisation international de commerce
OMD Objectif du millénaire pour le
développement
OMS Organisation mondiale de la santé
ONG Organisation non-gouvernementale
PAM Programme d'alimentation mondiale
PAS politique d'ajustement structurel
PASA politique d'ajustement sectorielle
agricole
PCT Programme de coopération technique
(FAO)
PFRDV Pays à faible revenu et à
déficit vivrier
PIB Produit intérieur brut
PDDAA Programme détaillé pour le
développement de l'agriculture en Afrique
PNUD Programme des Nations Unies pour le
développement
PRASAC Pool régional de recherche
appliquée en zone de savane de l'Afrique centrale
PRSA Programme régional de
sécurité alimentaire
PSSA Programme spécial pour la
sécurité alimentaire (niveau national)
RAFP Sous-division d'assistance aux politiques,
Bureau régional pour l'Afrique /FAO
SAP Système d'alerte précoce
SIM Système d'information sur les
marchés
SMA Sommet mondial de l'alimentation
TCA Division de l'assistance aux politiques
(FAO)
TCI Division du centre d'investissement
(FAO)
TCOS Unité de coordination et du suivi du
PSSA (FAO)
UDEAC Union douanière et économique
d'Afrique centrale
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 :Tableau 1: Indicateurs et niveau de
pauvreté
Annexe 2 : Tableau 2: Indicateurs de
sécurité alimentaire dans les pays de la CEMAC (moyenne sur
la période 1990/2000)
RESUME
La prévalence de l'insécurité
alimentaire en Afrique Centrale au regard de nombreux mécanismes mis en
place afin d'y remédier, attire une attention particulière qui
mérite un arrêt sur la question d'où ce travail
intitulé « l'Afrique centrale face à la
problématique de la sécurité alimentaire : la lutte
contre l'insécurité alimentaire dans la zone CEMAC pendant la
période 2003-2015 ». Dans le cadre de ce travail il est
question de montrer qu'il est possible pour la sous-région Afrique
centrale de sortir de cet état d'insécurité alimentaire,
en mettant en place une politique agricole audacieuse capable de relever le
développement agricole et d'y instaurer une atmosphère
d'autosuffisance alimentaire. Un objectif qui vient se heurter à la
question de savoir, peut-on garantir la sécurité alimentaire si
on ne dispose pas d'une souveraineté alimentaire ni des moyens de
s'offrir une sécurité alimentaire ? Afin de répondre
à cette question, les études ont été faites sur des
écrits qui ont précédé ce travail, sur les
questions allant dans le même sens ou connexes, des articles
publiées, des documents de références. La fouille de ces
documents a laissé entrevoir une multitude de faiblesses qui peuvent
être attachées à l'échec de l'éradication de
l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale pendant la
période étudiée tels que l'extraversion de la politique
agricole commune des Etats de la région et une faiblesse des
échanges intra régionaux pouvant être la conséquence
de la faible densité du réseau routier entre les Etats parties.
Face à cette découverte, il a été
suggéré plusieurs voies de recours parmi lesquels la
reconsidération de la politique agricole commune de la
sous-région qui devrait priorisés le commerce intra
régional et la sécurité alimentaire par le moyen du
développement de l'agriculture (afin de tendre vers l'autosuffisance
alimentaire). En plus de cela, il a été dit que les Etats
devraient plus se pencher sur l'utilisation des engrais biologiques qui sont
moins couteux que les engrais chimiques et sans effets secondaires sur la
biomasse, afin de s'arrimer à la nouvelle tendance de la protection de
l'environnement.
Mots clés : sécurité
alimentaire, souveraineté alimentaire, autonomie alimentaire
ABSTRACT
The persistence of food insecurity in Central Africa
in regards of all the mechanisms put in place in order to remedy it, attracts
particular attention which deserve a clear look into it, That is the reason of
this work title « Central Africa and the problematic of food security: the
fight against food insecurity in the CEMAC zone during 2003-2015». The
purpose of this work is to show that, it is possible for the Central Africa
region to put an end to this state of food insecurity, by putting in place an
audacious agricultural policy capable to uplift the development of agriculture
and institute a food self-sufficiency atmosphere. This objective crash on a
question to know, if food safety can be assured if there is neither food
sovereignty nor means to provide food safety? The answers to this question have
been provided through studies of books, articles, references documentations.
This study has revealed so many weaknesses which can be attached to the failure
of the eradication of food insecurity in Central Africa during 2003-2015 like,
the extraversion of common agricultural policy in the region and the weaknesses
of intra-regional trade which can be the consequence of least road connection
between States members. In other to bring up some solutions to solve these
problems, recommendations have been made as follow, the reconsideration of the
common agricultural policy of the region, which must take as priority the
intra-regional trade and food security trough the means of agriculture
development ( in other to tend towards food self-sufficiency). Also, it has
been said that, States should go for the use of biologic fertilizer which are
cheaper than chemical fertilizer and have not secondary effects. By doing so,
they can contribute to promote the fight for environment protection.
Keys words: -food security; - food sovereignty, -food
autonomy
Introduction générale
CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET.
Le rapport de l'organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO) de 2015 fait ressortir une
prévalence de la sous-alimentation en Afrique. Bien qu'une baisse du
phénomène ait été enregistrée au cours des
années 1990-1992 dans le monde, il n'a pas touché l'Afrique
Subsaharienne. Le nombre de personnes sous-alimentées ne cesse d'y
croître au fil des années, il est passé de176 millions en
1990-1992 à 220 millions en 2014-2016, selon les estimations1(*). De ce rapport il ressort aussi
que seuls quelques régions en Afrique à l'instar de l'Afrique de
l'Ouest, de l'Est et Australe se sont rapprochés des objectifs de
réduction de la sous-alimentation fixés par les OMD et le sommet
mondial sur l'alimentation (SMA) fixée pour 2015. En effet, l'objectif
du SMA était de réduire de moitié le nombre de personnes
sous-alimentés à l'horizon 2015. Un défi qui a
été partiellement relevé par l'Afrique de l'Ouest dont les
rapports révèlent qu'elle a réduit le nombre de personnes
sous-alimentées de près de 11 millions entre 1990-1992 et
2014-2015, malgré une croissance démographique soutenue et des
périodes de sécheresse récurrentes dans les pays du
Sahel2(*).
Cependant, bien que les régions d'Afrique de l'Est et
d'Afrique Australe aient consacré des efforts allant dans ce sens, le
taux de personnes sous-alimentés continue d'augmenter. Malgré les
efforts consentis en Afrique centrale, le progrès reste très peu
perceptible, et on note une augmentation presque doublée du nombre de
personnes sous-alimentés dans la même période. La
sous-région est donc toujours en retard par rapport aux tendances
mondiales et régionales.
On part aussi du constat de la rareté des produits
agricoles locaux sur les marchés de l'Afrique centrale et dans le panier
de la ménagère. Le coût des denrées locales
disponible, le coût est extrêmement élevé et ne le
met pas à la portée des masses. Le marché africain est
encombré par une multitude de produits alimentaires importés dont
la qualité est quelque fois douteuse. De ce fait, le concept
d'autosuffisance alimentaire sonne dans les oreilles des populations en Afrique
centrale comme une fable, puis qu'elles sont vivent dans les hantises de la
rareté, des pénuries et des flambées des prix des produits
alimentaires sur le marché.
Les habitudes alimentaires sont de plus en plus
tournées vers l'extérieur au détriment des cultures
alimentaires africaines. Cette situation n'est pas sans conséquence sur
les économies des Etats de la région qui, non seulement voient
leurs populations exposées aux tensions des marchés
internationaux, mais aussi ces dernières adoptent des habitudes
alimentaires extraverties en fonction de leurs revenus. Sans toutefois oublier
le taux de pauvreté et de chômage qui minent les
sociétés, entrainant une situation de malnutrition et de
sous-alimentation dans de nombreux ménages. Face à cette
situation de crise alimentaire qui perdure en Afrique centrale, plusieurs
stratégies ont évidemment été conçues en vue
de mettre fin à cette endémie nutritionnelle qu'est
l'insécurité alimentaire, mais les résultats restent tout
de même mitigés.
Cet état de fait nous a donc incité à
regarder de près cette situation et les tentatives de solutions
envisagées de mise en oeuvre pour en sortir. Notre travail est donc
intitulé l'Afrique centrale face à la
problématique de la sécurité alimentaire : la lutte
contre l'insécurité alimentaire en zone CEMAC pendant la
période 2003- 2015.
I- OBJECTIF ET INTERETS.
A- OBJECTIF.
Il s'agira dans le cadre de cette étude de montrer que
la prévalence de l'insécurité alimentaire en Afrique
Centrale, ne relève pas seulement d'une incompétence ou d'un
manque de volonté des pays de la sous-région à garantir
leur souveraineté alimentaire, mais que le contexte qui a encadré
la mise sur pied des programmes de sécurité alimentaire pendant
cette période était un peu ambigüe pour garantir sa
réalisation. Il s'agira aussi de montrer que, si les Etats
acquièrent les compétences nécessaires dans le secteur
agricole et des efforts sont consentis dans le domaine, des mécanismes
et stratégies agricoles appropriés sont mis sur pied dans
l'optique d'accroitre le rendement et la qualité des productions
agricoles en Afrique centrale, l'espace pourraient venir à bout de la
sous-alimentation, développer ses économies et par effet
d'entrainement, contribuer à l'intégration. En effet, ce
travail nous permettra de montrer que l'échec de l'atteinte de la
sécurité alimentaire en CEMAC pendant la période 2003
à 2015 relève de la faiblesse de la politique agricole commune et
de son faible degré d'implémentation au niveau des Etats
membres.
B- INTERETS DU SUJET.
a- Intérêt scientifique
Dans ce travail il est question de procéder à
une lecture analytique de la situation d'insécurité alimentaireet
des stratégies de lutte développés en Afrique centrale de
2003 à 2015. Passer en revue les stratégies de lutte contre
l'insécurité alimentaire en Afrique centrale à travers les
différentes politiques qui concourent à la sécurité
alimentaire. Mais plus spécifiquement, nous allons aller à la
recherche des causes de l'existence et de la prévalence de
l'insécurité alimentaire dans la sous-région en creusant
dans le temps et l'histoire, afin d'avoir une orientation sur les perspectives
à prescrire. Ceci se fera à travers une analyse quantitative
(les résultats sous formes des données numériques) et
qualitative (les différents mécanismes agricoles mis en place
pour la diversité alimentaire) des données recueillis. Cette
analyse qui revêt deux volets à la fois qualitative et
quantitative nous semble être la plus adaptée pour ce champ
d'étude car, non seulement elle permet d'évaluer la
productivité agricole en Afrique centrale sur la base des PAC, mais
aussi d'apprécier la proportion des efforts de lutte contre la
sous-alimentation en Afrique centrale. Se faisant, l'analyse des politiques
sectorielles de la région en matière d'agriculture, permet
d'apporter quelques solutions au problème.
b- Intérêt économique
Le développement du secteur agricole est un pilier
important pour un développement économique (radical) des Etats de
la région. En renforçant les stratégies et politiques
agricoles, il est fort probable que l'on accroisse les rendements. Cet
accroissement de la productivité agricole permettra dans un premier
temps de limiter les importations des produits agricoles, ce qui réduira
le flux de sortie de la monnaie. Dans un second temps la création des
industries de transformation ouvrira le champ de l'emploi, attirera les
investissements étrangers, ce qui aura une incidence sur les balances
des paiements. La construction des voies d'écoulement des produits
permettra de redistribuer les produits alimentaires. En plus, cela permettra de
renforcer le secteur privé et informel, ce dernier étant
jusqu'à présent le plus rentable dans les économies
africaines. Il est essentiel que les populations sachent se prendre en main,
arrêtent de se figer sur les métiers de la bureaucratie. La
modernisation de l'agriculture en Afrique en générale et en
Afrique centrale, en particulier peut accroitre son champ
d'intérêt par l'amélioration des politiques agricoles comme
ce fut le cas en Chine. De même, elle aidera à faire en sorte que
la population se donne aux métiers de l'agriculture, ce qui contribuera
à ouvrir les champs du possible à l'auto-emploi qui est fort
essentiel pour l'Afrique où les Etats ne sont plus capables d'employer.
c- Intérêt politique
L'accès aux produits alimentaires est d'une importance
politique cruciale au regard des conséquences néfastes que peut
produire une rareté accru des denrées alimentaire
accompagné d'une inflation sévère des prix des produits de
base. Les crises alimentaires sont parfois à l'origine des
émeutes sociales, qui peuvent être instrumentalisés par
l'opposition pour renverser un gouvernement. Cet état de fait place
à côté de la souveraineté, la sécurité
alimentaire comme enjeu central de la gouvernance (Note N°8- CEEAC :
enjeux sécuritaire de la sécurité alimentaire). En plus,
comme le conçoit le néo fonctionnaliste, le politique est au
coeur de la construction de tout projet ou programme intégrateur et/ ou
de développement.
d- Intérêt social
L'intérêt social que revêt cette
étude réside en la capacité pour les populations de manger
sain, équilibré et suffisamment. Il est important pour les
populations d'Afrique centrale de disposer d'une souveraineté
alimentaire. Ce concept créé et porté par le mouvement
paysan international « La Via Campesina », s'entend comme « le
droit des populations, des communautés et des pays à
définir leur propre politique alimentaire, agricole, territoriale ainsi
que de travail et de pêche, lesquelles doivent être
écologiquement, socialement, économiquement et culturellement
adaptées à chaque spécificité. La
souveraineté alimentaire inclut un véritable droit à
l'alimentation et à la production alimentaire, ce qui signifie que
toutes les populations ont droit à une alimentation saine,
culturellement et nutritionnellement appropriée, ainsi qu'à des
ressources de production alimentaire et à la capacité d'assurer
leur survie et celle de leur société3(*) ». A cet effet, l'accent
doit être porté sur les cultures qui rentrent dans les habitudes
alimentaires des populations d'Afrique centrale, comme nous l'avons dit plus
haut, qu'il s'agit des racines (manioc, pommes de terre, taro), les
céréales (mil, sorgho, blé, maïs etc.) A
côté de ceci on peut ajouter les cultures de rentes telles que le
coton, le cacao, le café. Mais leurs productions ne doivent pas
empiéter sur la culture des produits les plus consommés comme l'a
fait la Chine avec le renforcement de la culture du riz à la
défaveur du coton.
II- DEFINITION ET ANALYSE DES CONCEPTS.
Ø Sécurité
alimentaire
Le comité de la sécurité alimentaires
(CSA)définit la sécurité alimentaire comme étant la
« possibilité physique, sociale et économique (pour tous les
êtres humains, à tout moment,) de se procurer une nourriture
suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et
préférences alimentaires pour mener une vie saine et
active » toujours selon le CSA,La sécurité alimentaire
existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un
accèsphysique et économique à une nourriture suffisante,
saine et nutritive leur permettant de satisfaireleurs besoins
énergétiques et leurs préférences alimentaires pour
mener une vie saine et active » (CSA 1996).
On a aussi une liste de définition du concept de
sécurité alimentaire qui nous vient du document relatif aux
concepts de sécurité alimentaire et leur aptitude à
répondre aux défis posés par la croissance urbaine
· Capacité de tout temps d'approvisionner le monde
en produits de base, pour soutenir une croissance de la consommation
alimentaire, tout en maîtrisant les fluctuations et les prix (ONU,
1975).
· Capacité d'atteindre des niveaux
souhaités de consommation sur une base annuelle (SIAMWALLA et VALDES,
1980).
· Une certaine capacité de financer des besoins
d'importations pour satisfaire les consommations souhaitées (VALDES et
KONANDREAS, 1981).
· La sécurité alimentaire consiste à
assurer à toute personne et à tout moment un accès
physique et économique aux denrées alimentaires dont elle a
besoin (FAO, 1983).
· L'accès pour tous et en tout temps à une
alimentation suffisante pour une vie active et en bonne santé
(REUTLINGER, 1985; BANQUE MONDIALE, 1986).
· Un pays et un peuple sont en situation de
sécurité alimentaire quand le système alimentaire
fonctionne de telle sorte qu'il n'y a aucune crainte de ne pas posséder
une alimentation suffisante (MAXWELL, 1987).
· La sécurité alimentaire correspond
à la capacité pour toute personne de posséder à
tout moment un accès physique et économique aux besoins
alimentaires de base. Une stratégie nationale de sécurité
alimentaire ne peut être envisagée sans assurer la
sécurité alimentaire au niveau du foyer familial (PAM, 1989).
· La capacité d'assurer que le système
alimentaire fournit à toute la population un approvisionnement
alimentaire nutritionnellement adéquat sur le long terme (STAATZ,
1990).
· La sécurité alimentaire est
assurée lorsque la viabilité du ménage, défini en
tant qu'unité de production et de reproduction, n'est pas menacée
par un déficit alimentaire (FRANKENBERGER, 1991).
Dans le cadre de ce travail, la définition que nous
retiendrons dela sécurité alimentaire, est celle du CSA qui
stipule que c'est la « possibilité physique, sociale et
économique (pour tous les êtres humains, à tout moment,) de
se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de
satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener
une vie saine et active ».
III- DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
a- Délimitation temporelle
Notre étude qui porte sur l'Afrique centrale face
à la problématique de la sécurité alimentaire, se
fera dans l'intervalle de temps allant de l'année 2003 après la
conférence de Maputo au Mozambique, jusqu'en 2015 qui correspond
à l'horizon fixée pour la réduction de moitié de la
faim comme prescrit par le sommet mondiale sur l'alimentation.
b- Délimitation spatiale
Le champ d'étude de ce mémoire est limité
à l'espace CEMAC en Afrique centrale. La CEMAC est un ensemble sous
régional regroupant six pays dont le Cameroun, la RCA, la Guinée
équatoriale, le Gabon, le Tchad et le Congo-Brazzaville.
IV- REVUE DE LA LITTERATURE
v L'importance de la sécurité
alimentaire
L'équilibre global d'un pays dépend de sa
capacité à offrir suffisamment de nourriture à sa
population, et donc de sa capacité à assumer sa
souveraineté alimentaire. Pour cela, il est crucial pour cet Etat de
disposer d'un marché agricole afin d'accroitre l'offre des produits
agricoles, ce qui impliquera une libéralisation progressive des
marchés agricoles. Tout cela doit se faire en tenant compte des
capacités des pays et des impacts des reformes sur les producteurs. En
plus, il faudrait renforcer l'efficacité du marché commun par la
construction des infrastructures de communication régionale ce qui
permettra de renforcer le commerce intra-communautaire.
En effet, l'étude novatrice d'Amartya Sen (1981)
révèle que la reconnaissance du fait qu'un approvisionnement
alimentaire suffisant ne permet pas à lui seul de garantir la
sécurité alimentaire, et qu'il faut aussi que les populations
pauvres et vulnérables disposent d'un accès physique et
économique aux denrées. Le Comité de la
sécurité alimentaire mondiale, septembre 2012, enseigne qu'une
planification multisectorielle de la nutrition fait son apparition au
début des années 1970 et établit que la privation
nutritionnelle constitue un problème d'action publique, à relier
à la planification économique au niveau national, et que la
planification d'une amélioration de la nutrition est une composante
centrale de la planification générale du développement. Il
s'agit là d'une réaction à la stratégie de
planification de l'approvisionnement alimentaire, qui est fondée sur
l'hypothèse que si l'on parvient à imprimer à la
production vivrière un rythme de croissance supérieur à
celui de la population, le problème de la nutrition serait
résolu4(*).
Le FAO quant à lui, dans le rapportde 1975 affirme que
« la malnutrition n'est pas un simple problème de
disponibilité des aliments, mais dépend de la pauvreté et
du dénuement [...] l'axe principal de la planification de l'alimentation
et de la nutrition doit être la réduction des causes des
privations aboutissant à la malnutrition ». Ces assertions
nous permettent de comprendre l'importance capitale pour l'être humain de
disposer d'une sécurité alimentaire. Elles restent par contre un
peu incomplètes par rapport à notre travail du fait de certain
aspect comme l'impact de la sécurité alimentaire sur le
développement économique qu'elle n'aborde pas et qui se trouve
être l'un des axes de notre travail.
v L'agriculture comme facteur de développement
économique et de sécurité alimentaire.
La plupart des auteurs placent l'agriculture en Afrique au
coeur du développement économique et de la sécurité
alimentaire des Etats eu égard à leur potentiel agricole et
à la fertilité des sols. Ils fondent leurs convictions sur un
syllogisme selon lequel, les populations africaines sont en majorité des
populations rurales et les Etats eux-mêmes connaissant un très
faible niveau d'urbanisation gagneraient mieux à développer leur
secteur agricole, ce qui constitueraient un moyen de création d'emploi
et d'accroissement du PIB à travers les échanges qu'elles
développeraient.
Parmi les chantres de cette vision du développement
par le secteur agricole, on peut citer l'oeuvre de René DUMONT
intitulé l'Afrique noir est mal partieoù, il annonce une
famine certaine dans l'espace Afrique noir au vu de la situation causée
par le colonialisme et dutransfert du pouvoir des mains du colonaux africains,
qui n'a pas été un ouf de soulagement pour le
développement en Afrique noir. En plus, dénonçant
l'enlisement insidieux de l'économie agraire du continent noir, la
diminution de la productivité annuelle du travail du paysan
afro-asiatique, et annonçant une avancée de la famine dans les
années à venir si rien n'est fait, estime moins qu'une issue de
secours ne se présente pour l'Afrique. Pour lui, le développement
de l'Afrique devrait passer par la promotion du secteur agricole et de
l'industrie agro-pastorale5(*).
Nous citerons aussi le nom deZECKI ERGAS, auteur de la
troisième métamorphose de l'Afrique noir : Essai sur
l'économie politique de l'éducation et le développement
rural. Etude de cas/ Kenya, Ethiopie, Cameroun. L'auteur y dénonce
la situation de famine qui prévaut dans les Etats d'Afrique noire et les
différentes techniques développées dans chaque cas (pays)
pour venir à bout de ces crises. Il présente plusieurs
théories conçues pour booster le développement agricole et
relever l'économie tout en garantissant dans une certaine mesure la
survie alimentaire des populations6(*).
Hakim Ben Hammouda, auteur du livreLes économies
de l'Afrique centrale 2002,soutient quel'économie des Etats
de l'Afrique centrale est axée en majorité sur la production
pétrolière brute pour la plupart des Etats de la région et
un faible nombre d'Etat ont posé leur économie sur la production
agricole. Dans cet ouvrage, il articule le développement autour de trois
secteurs porteurs tels que « l'intensification de la production
rurale, le développement des liens entre la filière
pétrolière et les autres secteurs de l'économie et enfin,
la promotion du secteur privé endogène en privilégiant son
rôle et sa place dans les secteurs porteurs de la dynamique de
croissance ». Le premier volet de ces secteurs porteurs fait l'objet
de notre étude dans le cadre de ce travail7(*).
On ne saurait oublier l'article APE : Les enjeux du
développement et de l'agriculture en Afrique centrale,de
Jacob
Kotcho et
Martin
Abegaoù, encore est rappelé la place de l'agriculture
dans les économies des Etats de l'Afrique centrale. Dans cet article,
les auteurs affirment que « l'équilibre global d'un pays
dépend de sa capacité à offrir suffisamment de nourriture
à ses populations, et donc de sa capacité à assumer sa
souveraineté alimentaire »8(*).
Il se dégage des études
précédentes, l'importance de l'agriculture dans la garantie de la
sécurité alimentaire des populations, et même pour le
développement des économies africaines.Ce mémoireemboite
le pas aux réflexions sur l'agriculture, mais puisse qu'il porte sur la
problématique de la sécurité alimentaire en Afrique
centrale, nous y apporterons quelques compléments qui ont trait au
contexte et aux réalités de la CEMAC.
V- PROBLEMATIQUE
L'Afrique centrale est, depuis bien des années, sujette
à des difficultés à satisfaire la demande alimentaire
grandissante du fait d'une multiplicité des facteurs tels que
l'urbanisation galopante, du désintérêt de l'agriculture
par les populations jeunes, dumanque de moyens disponibles pour l'entretien des
cultures, de l'infertilité grandissante des sols du fait de leur
mauvaise utilisation, du changement des habitudes alimentaires des populations,
qui sont de plus en plus tournées vers les produits
importés9(*), du
changement climatique qui influence les temps et les saisons agricoles et
provoque une réduction de la productivité. Eu égard
à cette situation, nous pensons qu'il est temps que les discours sur la
prétenduegrande importance du secteur agricole soient traduit en actes.
Il est devenu un lieu commun d'affirmer que l'agriculture est
un déterminant majeur de la lutte contre l'insécurité
alimentaire et nutritionnelle10(*). Dans ce cas, elle devrait donc faire l'objet d'une
attention plus sérieuse que par le passé.Cette orientation
audacieuse commande la mise ensur pied de mécanismes qui permettront de
booster le rendement agricole, et la création des industries
agro-pastorales. Il est en effet regrettable de constater que, malgré
les perspectives et les mécanismes de lutte contre la sous-alimentation
dans le monde, l'incontestable potentiel agricole de l'Afrique centrale par
exemple, ne la soustrait pas du palmarès des régions où
règne l'insécurité alimentaire en dans le monde en
générale et en Afrique en particulier. Ce qui nous amène
à nous poser les questions suivantes :
Question principale : peut-on garantir
la sécurité alimentaire si on ne dispose pas d'une
souveraineté alimentaire ni des moyens de s'offrir une
sécurité alimentaire?
Question secondaire1 : Pourquoi
l'Afrique centrale a-t-elle à ce point sombré dans
l'insécurité alimentaire ? S'agit-il d'une
incohérence entre les PAC et les politiques de sécurité
alimentaire ?
Question sécondaire2 : Sachant
que la garantie de la sécurité alimentaire passe par le
développement du secteur agricole et de l'agro-industrie, quels sont les
enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique centrale, dans un
contexte aujourd'hui marqué par la préservation de
l'environnement et les APE ? Et quelles stratégies peut-on mettre en
place pour assurer la garantie d'une réduction considérable de la
sous-alimentation en Afrique centrale ?
VI- HYPOTHESES
Depuis que les dynamiques de l'intégration ont
été mises en branle en Afrique, la triste réalité
est que les politiques et les projets fédérateurs devant servir
à mener à bien cette intégration et développer les
Etats se sont toujours heurtés à de nombreux obstacles qui
freinent et mettent à mal l'avancée de toutes formes
d'intégration. Face à ce défi, les leaders africains ont
pensé à une régionalisation qui devrait aboutir plus tard
à une intégration parfaite et totale de l'Afrique. Des
idées comme l'harmonisation des politiques agricoles en vue de la
concrétisation de cet idéal ont été
élaborées avec l'appui de la FAO, et les Etats sont
déterminés à venir à bout de cette situation pour
le bien de leurs populations.
Hypothèse principale : L'Afrique
centrale produit certes, mais en très faible quantité,
insuffisant pour satisfaire les besoins et recours au moyen de l'importation de
aliments pour combler le manque. Mais il existe une réalité celle
de son incapacité à financer ces importations. Tant qu'elle ne
pourra pas s'offrir une souveraineté alimentaire, ni disposer des moyens
pour au moins importer de façon à annuler l'effet de
l'inégalité du taux de l'échange sur les importations,
elle ne pourra pas garantir sa sécurité alimentaire.
Hypothèse secondaire 1 : la
situation d'insécurité alimentaire en Afrique centrale peut
s'expliquer par un certain nombre de raisons et elle perdure jusqu'aujourd'hui,
à cause d'une certaineincompétence de la part des Etats. Si le
secteur agricole se développe et est appuyé par la transformation
des produits agricoles de façon à les rendre accessible et
à bas prix sur marché à la fois pour les populations des
zones urbaines et rurales, et si les agriculteurs pouvaient vivre de leur
métier, l'on parviendrait à amoindrir sous-alimentation en
Afrique centrale. Il faut aussi ajouter que les Etats de la sous-région
ont du mal à faire concilier les politiques agricoles communes aux
politiques de sécurité alimentaire, ce qui pourrait expliquer ce
retard dans la lutte contre l'insécurité alimentaire.
Hypothèse secondaire 2 : garantir
une sécurité alimentaire en Afrique centrale dans un contexte
marqué des contraintes externes et internes revêt des enjeux
majeurs à la fois sur le plan sécuritaire, que sociale et
économique. Mais, en encourageant les populations à produire et
consommer les produits agricoles locaux, pourrait permettre de réduire
la sous-alimentation. Il faudrait aussi diversifier les productions et
établir une relation franche entre le consommateur et le producteur.
VII- METHODOLOGIE
A- CADRE THEORIQUE
Pour soutenir notre analyse, nous nous appuyons sur les
théories fonctionnalistes, à savoir le fonctionnalisme et le
néo fonctionnalisme. Celles-ci ne pouvant expliquer toute la
complexité du phénomène que nous étudions, d'autres
théories seront mobilisées, à savoir la théorie de
l'interdépendance complexe, la théorie de l'inter gouvernance et
la théorie de la marginalisation.
Le fonctionnalismeinitié par David
MITRANY. En 1943, il écrit Workingpeace system et
oriente sa réflexion sur les changements des relations internationales.
Il se concentre sur les fonctions sociales des organisations internationales.
Cela veut dire que le fonctionnalisme vise à répondre au
changement d'échelle qui résulte d'une première
technique11(*). Ici, ce
sont les nécessités techniques (et non politiques) d'une
société complexe qui favorisent la coopération. En
d'autres termes, les problèmes qui dépassent les
frontières d'un État-nation, ou ses capacités,
entraînent mécaniquement la création d'institutions
internationales ou supranationales appropriées. L'État est ainsi
considéré comme une institution imparfaite qu'il s'agit de
dépouiller progressivement de ses prérogatives, avec l'objectif
final de diminuer la conflictualité interétatique afin d'arriver,
à terme, à l'élimination de la
guerre12(*). Plus simplement, ce courant
de pensée estime que les Etats au sein des organisations
internationales, doivent résoudre les problèmes qu'un Etat pris
individuellement ne saurait résoudre. Bien qu'il ne prenne pas en
considération la place du politique et privilégie le technocrate,
il vise à la formation d'un monde pacifique où les Etats
partagent des intérêts communs et luttent pour les mêmes
causes. Ce point d'arrêt de la vision fonctionnaliste sera repris par un
autre courant de pensé, le néo fonctionnalisme.
Le néo fonctionnalisme
développé par Ernst Haas, Léon Lindberg et autres,
rétablit le politique là où le fonctionnalisme le
néglige. Il se fonde sur trois postulats :
· l'intégration ne se fait pas toute seule, elle
ne part pas de nulle part.
· la difficulté politique des mécanismes
d'intégration peut être transformée par des transferts de
loyauté bureaucratique. L'élite bureaucratique joue un rôle
important (les administrateurs ne représentent plus que leur Etat)
· tout le processus d'intégration est une
impulsion politique.
Le néo fonctionnalisme reprendra donc les idées
fonctionnalistes en les modernisant et en intégrant
l'élément politique dans la théorie. De plus,
contrairement au fonctionnalisme qui est pour la méthode bottom-up (du
bas vers le haut), le néo-fonctionnalisme adoptera une approche top-down
(du haut vers le bas) qui insiste sur le rôle des élites dans la
mise en place de processus de coopération. A la loupe de ces deux
courants de pensée, nous nous apercevrons tout au long de ce travail
qu'autant le politique et le technocrate sont importants pour la
réussite de cet idéal. Par la méthode up-dow, nous verrons
la manifestation et le rôle des élites dans la formulation de
politiques agricoles et dans son implémentation. Par la méthode
bottom-up, nous verrons l'activité du peuple, des technocrates toujours
dans la réalisation dudit programme de lutte contre
l'insécurité alimentaire. Partant, tout au long de notre travail,
nous allons concilier à la fois le fonctionnalisme et le néo
fonctionnalisme qui sont à notre avis indivisible pour la
réalisation de l'idéal qui n'est rien d'autre qu'éradiquer
la sous-alimentation en Afrique centrale.
La théorie de l'inter gouvernance
quant à elle est une approche qui est à mi-chemin entre le
réalisme et le fonctionnalisme. Les principaux auteurs sont Stanley
Hoffmann, RobertKeohane dans New EuropeanCommunity. Ces auteurs sont
d'accord sur le fait que les gouvernements nationaux sont capables de mettre en
place des politiques transnationales. Mais ils sont plus sceptiques en ce qui
concerne la socialisation communautaire par les élites politiques. Ils
remettent en avant le poids du contexte international sur les décisions
politiques sur une politique d'intégration. Il y a aussi une distinction
importante à faire entre ce qui relève de la souveraineté
et des intérêts vitaux (high politics) et ce qui ne
relève pas des intérêts vitaux (lowpolitics).
C'est de ce point de vue-là, que ces auteurs considèrent qu'il
n'y a pas d'intégration positive dans le domaine de la
« high politics », c'est-à-dire la
création de nouvelle identité supranationale13(*). Cette approche vient soutenir
le combat contre la sous-alimentation menée en Afrique centrale depuis
des décennies. Les programmes de lutte sont alors perçu comme des
tables rondes auxquels sont invités à participer tous les Etats
de la sous-région pour le bien-être des populations locales. Cela
permettrait sans nul doute de venir à bout d'une crise commune en
unissant les forces, chacun conservant son statut d'Etat souverain mais
s'unissant pour résoudre un problème ponctuel.
La théorie de l'interdépendance
complexe dont les principaux chantres sont Joseph NYE et Robert
KEOHANE dans Power and Interdependence. Dans la lignée des
réflexions de Joseph Nye sur les relations transnationales, il
questionne la compréhension classique des acteurs non-étatiques,
le rôle des techniques étatiques non militaires, et le rôle
des variables économiques - le premier choc pétrolier de 1973
étant passé par là dans la politique internationale. Ces
deux auteurs posent deux questions centrales :
· Quelles sont les caractéristiques majeures de la
politique internationale lorsque l'interdépendance, notamment
l'interdépendance économique, est importante ?
· Comment et pourquoi les régimes internationaux
changent-ils?
Les auteurs y répondent en divisant le système
international en deux grandes catégories : le réalisme et les
interdépendances complexes. Le concept d'interdépendance complexe
renvoie à l'idée que tout acteur est sensible et
vulnérable aux comportements des autres acteurs du système, et
réciproquement. Derrière cette définition, Joseph Nye et
Robert Keohane poursuivent l'idée libérale selon laquelle
« l'attractivité du recours à la violence à des buts
politiques diminue au fur et à mesure qu'augmente
l'interdépendance », même s'ils tempèrent cette
vision optimiste en soulignant les coûts de l'interdépendance qui
peuvent se révéler selon les cas de figure plus
élevés que les potentiels bénéfices d'une
coopération. Ces deux catégories s'appuient sur trois dimensions
fondamentales : 1) la proportion selon laquelle les États, agissant
comme unités cohérentes, sont les acteurs dominants ; 2) la
proportion selon laquelle la force militaire est un instrument étatique
effectif et possible ; 3) la proportion selon laquelle la
sécurité militaire nationale domine l'agenda de la politique
étrangère. En situation d'interdépendances complexes, les
sociétés nationales interagissent par des canaux multiples, sans
logique hiérarchique et proprement ordonnée autour d'un agenda
politique donné, la force militaire étant par ailleurs peu
utile14(*). Nous nous
appuyons donc sur cette approche pour montrer l'interdépendance qui
existe entre les Etats de la région dans la mise en place des
différentes politiques sectorielles dans le cadre de la
sécurité alimentaire, et qui devront porter la voix du
développement en Afrique centrale, et assurer des meilleures conditions
de vie aux populations.
La théorie de la
marginalisation : nous nous rangeons dans la vision de Robert
Castel dans laquelle il montre la marginalisation d'un certain nombre de
classes de personnes dans la société15(*). Ce sont des personnes vers
qui certaines attentions du gouvernement sont portées sans aucune
recherche de savoir si l'acte posé à leur endroit correspond
à ce qui constitueraient leur bien-être ou pas. En effet, ils sont
vus comme des sujets sur qui retombent les décisions et actions
étatiques sans aucune consultation préalable de ce qu'ils en
pensent ou de comment les actions doivent être menées pour leur
procurer de la satisfaction. Parlant de l'aide que les Etats européens
octroyaient aux classes marginalisées il dit
« l'idéal consiste à établir un rapport
personnalisé entre l'instance dispensatrice et le
bénéficiaire »16(*).
Cet auteur aborde aussi la possibilité d'une
réinsertion des personnes marginalisées dans la
société. De cette vision, nous mettrons l'accent dans le cadre de
ce travail, sur une double marginalisation : en premier c'est la
marginalisation des Etats à l'avènement des PAS dans la gestion
des politiques sectorielles de développement, et en second lieu, la
marginalisation de la volonté des populations dans les prises de
décisions qui leurs sont appliquées. Une marginalisation qui
n'est pas sans conséquence sur les impacts des programmes et de
l'implémentation desdites décisions au niveau local et tout comme
l'auteur dontnous nous inspirons, nous tentons de montrer tout au long de notre
travail les avantages d'une insertion ou d'une prise en compte des
volontés des populations dans l'édiction des lois et politiques
qui s'adressent à eux.
B- METHODE DE RECHERCHE.
Dans le cadre de notre travail, nous nous sommes servis des
données disponibles sur la question dans les livres et les articles, les
rapports des organisations sur l'internet dans les bibliothèques et
structures appropriées. Nous nous sommes inspirés des travaux
déjà effectués allant dans le même sens que la
question qui nous anime. Nous avons usé de toutes les ressources que
nous avons jugées utile pour réalisation du mémoire.
VIII- ESQUISSE DE PLAN
Notre travail se décline en deux grandes parties,
à savoir « La situation alimentaire en Afrique centrale de
2003 à 2015 » et « L'analyse des enjeux et des
limites de la sécurité/ insécurité alimentaire pour
la CEMAC et perspectives pour l'avenir ».
PREMIERE PARTIE: LA
SITUATION ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE 2003 A 2015
Le comité du sommet mondial de l'alimentation de 1996,
sonne le glas de la prise de conscience de l'ampleur de la question de la
sécurité alimentaire par le développement agricole sur le
continent noir. C'est ainsi qu'en 2000, les leaders africains,
conscientisés sur l'état et l'importance de la
sécurité alimentaire pour les économies et populations
africaines et pour l'intégration, poseront les jalons d'un ensemble de
mécanismes de lutte contre le fléau en Afrique. Le plus important
et unique instrument de lutte par lequel les africains optent d'attaquer, est
le NEPAD, à l'intérieur duquel est inscrit le programme moteur
de lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique : le
PDDAA, soumis à la coordination des CER et des Etats. A la suite du
bilan de la mise en oeuvre dudit programme et du niveau des avancées
dans la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique, la zone
Afrique Centrale est de nouveau classée parmi les derniers malgré
les efforts consentis dans ce combat. Connaissant le potentiel agricole de la
région de par sa position géographique, on se pose des questions
sur cet échec de la stabilisation de la sécurité
alimentaire dans la région. L'Afrique centrale pourra t'elle garantir sa
sécurité alimentaire si elle ne dispose pas d'une
souveraineté alimentaire ni des moyens de s'en offrir ?
A la suite du sommet mondiale sur l'alimentation de 1996, ce
fit la conférence de Maputo au Mozambique en 2003, au sortir duquel, les
régionalismes de l'Afrique centrale adoptèrent deux programmes de
sécurité alimentaire, le PRSA de la CEMAC et le PRSA de la CEEAC
pour une durée de 5ans et plusieurs autres politiques de
sécurité alimentaire nationales. Le bilan fut tout de même
mitigé après cette échéance de temps. En Afrique
subsaharienne en général et en Afrique centrale en particulier,
il est ressorti qu'aucun progrès n'avait été
effectué dans ce sens. C'est alors qu'en 2009, un nouveau programme de
sécurité alimentaire fut mis sur pied et celui-ci ne fut rien
d'autre que la fusion de deux précédents programmes en un seul,
le PRSA-AC. Plusieurs années aujourd'hui après sa mise en place,
le ton alimentaire dans la région ne semble pas s'être
amélioré.
Afin d'apporter des réponses aux questions que nous
nous sommes posées, il est important de de faire une analyse de ladite
situation tout en présentant les stratégies
développés pour lutter contre l'insécurité
alimentaire dans la sous-région, ensuite présenter à
partir d'un regard critique le contexte général de la
sécurité alimentaire en Afrique centrale. Ceci constituera le
chapitre 1 et le chapitre 2 de cette première partie intitulée la
situation alimentaire en Afrique centrale de 2003 à 2015.
CHAPITRE 1: ANALYSE DE LA
SITUATION ALIMENTAIRE ET DES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'INSECURITE
ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE.
La question de la sécurité alimentaire en
Afrique centrale, reste floue dans l'esprit des populations, qui tous les jours
font face à des niveaux de vie un peu plus critique que les
années antérieures. La situation alimentaire semble aller de mal
à pire, au sein de nombreux ménages du fait d'une flambé
quotidienne des prix des denrées alimentaires sur les marchés.
Malgré les politiques élaborés en vue d'améliorer
la situation, les résultats restent mitigés. C'est comme si tous
ces efforts empiraient au lieu d'amélioré la situation. Se
nourrir convenablement en Afrique centrale, est devenu un luxe que très
peu de famille peuvent s'offrir. Obliger de consommer ce qu'ils trouvent, ou
peuvent s'en procurer sans plus se soucier de la qualité, mais
plutôt une lutte pour assouvir sa faim, est la réalité
alimentaire de ces populations. Au regard des différentes
stratégies et mécanismes élaborés afin de venir
à bout de cette situation déplorable, il est important pour nous
dans le cadre de ce travail, d'analysé la situation alimentaire en
Afrique centrale, lointaines et proches ses originesavant et après le
sommet de Maputo, il sera donc présenté la situation alimentaire
en Afrique centrale de 2003 à 2015 et son potentiel agricole, ce qui
constituera notre section 1, et dans la section 2, présenter les
stratégies de lutte contre l'insécurité alimentaire
élaborés pendant cette même période dont, des
politiques continentales et les politique
régionales.
Section 1 : Analyse de
la situation alimentaire en Afrique centrale.
L'analyse de la situation alimentaire en Afrique centrale, se
fera sous deux angles dont en premier lieu, les causes de la situation
alimentaire en Afrique et en second lieu, l'état de cette situation
alimentaire.
Paragraphe 1 : Les fondements de
l'insécurité alimentaire en Afrique centrale.
L'histoire de l'Afrique centrale révèle que la
situation alimentaire qui prévaut aujourd'hui ne fut pas toujours ainsi,
mais a commencé à se dégrader à partir des
années 1994. Si aujourd'hui l'Afrique centrale fait face à un tel
dilemme dans le domaine alimentaire c'est à cause d'un certain nombre de
raisons et d'évènements qui se sont succéder au cours de
son histoire. Les causes de cette sécurité alimentaire en Afrique
centrale se déclinent sous deux ordres à savoir les causes
lointaines et les causes proches.
A- Les causes lointaines.
Encore connu comme causes non immédiates, ce sont
celles qui n'ont pas directement impliquées l'état
d'insécurité alimentaire qui sévit en Afrique centrale,
mais en sont tout de même, dans une certaine mesure à l'origine.
Dans cet ordre, nous placerons donc les mesures d'ajustement économiques
et la mondialisation avec l'élargissement des marchés.
1-Les mesures d'ajustement économique.
Les Etats de la CEMAC ont quasiment tous, connu successivement
des mesures d'ajustement économique, qui ont freiné leur pas dans
la mise en place des politiques agricoles visant à améliorer la
situation de la sécurité alimentaire en Afrique centrale. Bien
que le plan d'action de Lagos eut été adopté en 1980, afin
de combattre l'insécurité alimentaire en Afrique, avec comme
objectif ultime d'atteindre l'autosuffisance, au niveau national et sur le plan
collectif17(*), plusieurs
Etats du fait de leurs difficiles situation financière durent se placer
sous les programmes ajustement structurel afin de recevoir les prêts de
la banque mondiale et du fonds monétaire internationale. Contrairement
à l'objectif que visait le plan d'action de Lagos, en préconisant
plus d'intégrations africaines afin de tourner les économies vers
plus de commerce entre les pays du continent, les programmes d'ajustement
structurel préconisaient l'ouverture aux marchés
extérieurs. Cet état de fait, créera une situation duale
en Afrique à travers la mise en oeuvre des zones de libre
échanges visant plus d'intégration africaine et la signature des
accords pour le renforcement des relations économiques et commerciales
sur le plan international avec les partenariats multilatéraux dans le
cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le partenariat entre le
Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et l'Union
Européenne (ACP-UE) à travers des Accords de Partenariat
Economique (APE), et enfin à travers un nombre croissant d'initiatives
bilatérales18(*).
En outre, ces programmes d'ajustements ont conditionnés
les Etats d'Afrique à retourner sous le néocolonialisme
économique qui consiste à produire la matière
première pour les pays d'outre-mer. En effet, La stratégie de
développement néocoloniale, allait du principe que les pays
nouvellement indépendants n'étaient pas encore assez forts pour
couper les liens avec les anciens colonisateurs. Il fallait au contraire,
renforcer les productions exportatrices vers l'Europe afin de promouvoir le
développement grâce aux devises19(*). Après les indépendances, les Etats
africains ne s'étaient pas totalement défait de cette habitude
commerciale, et ces plans d'ajustement ne vont faire qu'intensifier le
processus en créant une situation d'insécurité alimentaire
à travers l'élargissement des marchés. Ces derniers vont
accentuer leurs agricultures sur les produits de rentes en négligeant
les produits de consommation locale. Ainsi, le Cameroun développera les
secteurs de coton, cacao et café ; le Gabon et la Guinée
équatoriale se pencheront sur le pétrole. Aussi, la
majorité des produits alimentaires et non alimentaires consommés
dans ces pays est essentiellement importée. Dans ces conditions, ils
sont exposés aux aléas du marché, à
l'instabilité des prix, à l'inflation importée et à
la dégradation des termes de l'échange20(*). Nous sommes là devant
une véritable utopie qui est de produire pour exporter et se retrouver
en train d'importer la quasi-totalité des denrées alimentaires
qui pouvait être produit sur le territoire, tout en exposant sa
population à l'instabilité du marché international. Non
pas que le fait d'exporter soit négatifs, mais avec l'expansion des
marchés, plusieurs autres critères entre en jeux qui, si les
mesures d'amenuisement ne sont pas mise en avant, on se retrouvera en plein
dans une situation alimentaire délicate comme c'est le cas en Afrique
centrale.
2-L'élargissement des marchés.
Les mesures d'ajustement ont placés les Etats africains
sous une conditionnalité d'ouverture des marchés à
l'international. Ces derniers sont obligés de commercialiser avec des
pays industrialisés, alors qu'ils disposent d'une économie
fragile et sont faiblement industrialiser, ne faisant pas le poids face
à la concurrence. Plusieurs auteurs ont tentés de montrer le lien
qui existe entre le degré de commercialisation et la
sécurité alimentaire ou encore la pauvreté. Brooks et
Matthews (2014) montrent que la croissance du PIB et la réduction de la
pauvreté qui pourraient résulter de la libéralisation du
commerce, n'entrainent nécessairement pas une amélioration de la
sécurité alimentaire et l'état nutritionnel des pauvres.
Ils pensent que la sécurité alimentaire dépend de la
disponibilité et du prix des denrées alimentaires sur le
marché. Selon ce que pensent ces auteurs, le pouvoir d'achat d'une
population et la disponibilité des produits alimentaires sont les seuls
facteurs qui conditionnent la sécurité alimentaire et non la
libéralisation du commerce. Or Chang et Sumner (2004), grâce aux
études menées en chine sur les agriculteurs, dans le secteur des
céréales, montent que l'ouverture des marchés aux
importations de céréales est susceptible d'améliorer le
niveau général de la sécurité alimentaire des
ménages agricoles ruraux en Chine en tirant les prix vers le bas. Ces
derniers auteurs essaient de faire comprendre la place des importation des
produits qui ne sont pas assez produit sur un territoire, qui semble dans ce
cas de figure être une avantage pour garantir la sécurité
alimentaire car, la libéralisation du marché dans ce sens, ferait
baisser le coût du produit sur le marché locale. La
libéralisation des marché de ce point de vue semble être un
atout pour les Etats africains qui ne produisent plus pour eux mais pour le
commerce, un atout qui permettrait de ravitailler les marchés locaux en
denrées alimentaires et à bas prix.
Contrairement à ce qu'il parait être, la
libéralisation de marchés à un cout et les Etats africains
semblent payer le prix fort du fait de leur faible industrialisation. En effet,
si l'on s'en tenait uniquement à la libéralisation du commerce au
sein du continent entre les Etats qui partagent le même niveau
économique, il ne se poserait pas de problème de
sécurité alimentaire comme le montre les études de Korinek
et Melatos (2009) sur les échanges de produits agricoles entre trois
zones de libre-échange en Afrique. De cette étude, il ressort que
le niveau alimentaire à augmenter du fait de la circulation des produits
alimentaires permettant de rendre disponible les denrées alimentaires
entre les différentes zones. Par contre, les Etats africains à
cause des mesures d'ajustement doivent commercialiser avec le monde. Calderon
(2004) montre que l'ouverture réduit la volatilité du taux de
change réel pour le pays industrialisés. Or les Etats africains
ne sont pas industrialisés et comme le souligne Lotfalipour et al.
(2013) les pays non industrialisés les plus ouverts au commerce
international sont exposés à un fort taux d'inflation. Ceci
s'explique dans le contexte africain. Les Etats africains exportent les
matières premières et en retour, importent les produits finis qui
revient à un prix supérieurs du fait de la valeur ajouté
dont la commercialisation des matières premières ne
bénéficie pas. Les études ont montré que les
Etats de la CEMAC échangent très peu entre eux et commercialisent
beaucoup plus avec le monde extérieur. Le problème étant
que les produits exportés sont essentiellement des matières
premières. Les termes d'échanges entre ces acteurs n'est donc pas
le même et de ce fait, l'indice d'ouverture et les termes de
l'échange affectent négativement la valeur moyenne de la
production alimentaire dans ces pays.
En effet, estiment Giscard ASSOUMOU ELLA etIsmaelline EBA
NGUEMA que l'ouverture tire les prix alimentaires vers le bas dans la CEMAC,
cependant l'évolution des termes de l'échange tire ces prix vers
le haut, car la valeur des produits finis est supérieure à celle
des produits de base qui constituent l'essentiel des exportations des pays de
la CEMAC. Ils affirment que l'ouverture permet de réduire dans la zone,
le déficit alimentaire mais son effet est annihilé par
l'évolution défavorable des termes de l'échange qui creuse
ce déficit. Ainsi, même si l'ouverture entraine la baisse des prix
alimentaires, la destruction de la production domestique et l'évolution
défavorable des termes de l'échange annulent cet effet
bénéfique sur le pouvoir d'achat des ménages. On tombe
donc sur la définition de la sécurité alimentaire
donné par VALDES et KONANDREAS, 1981 qui pensent que la
sécurité alimentaire est une certaine capacité de financer
des besoins d'importations pour satisfaire les consommations souhaitées.
Une capacité que les Etats de la CEMAC ne disposent pas du fait de la
détérioration des termes de l'échange créant un
déficit financier chez ces Etats qui ne sont plus capables de supporter
le poids économique des importations.
Ainsi, l'effet de l'ouverture sur la consommation des
ménages est globalement négatif. L'ouverture a un effet
négatif sur la variabilité des disponibilités alimentaires
par habitant, car l'ouverture ayant un effet négatif sur la production
alimentaire nationale, l'essentiel des produits agricoles disponibles sur le
marché domestique est importé. L'ouverture permet de renforcer la
prévalence et de lutter contre la sous-alimentation, mais ce
résultat est jugulé par l'évolution défavorable des
termes de l'échange. (Ouverture commerciale et sécurité
alimentaire : étude comparative des paysde la CEMAC et de l'UEMOA par
Giscard ASSOUMOU ELLA etIsmaelline EBA NGUEMA).
B- Les causes proches.
Encore connu comme les causes directes de la situation de
l'insécurité alimentaire en Afrique centrale. On peut ici
mentionner les choix de productions agricole et le niveau
d'intérêt porter au secteur agricole.
1-Le niveau de considération du secteur agricole
dans la construction de la sécurité alimentaire par les Etats
d'Afrique centrale.
Les études nous révèlent que la
communauté européen a tôt compris l'importance de s'assurer
une sécurité alimentaire et lui a accordé une place de
choix dans son processus d'intégration en développant les
mécanismes appropriés pour cette fin. C'est alors qu'un
système de régulation et de subvention fut mis en place pour
augmenter les rendements agricoles tout en maintenant les revenus des
exploitants. La prise en compte de la valeur du secteur agricole dans l'optique
de s'assurer une sécurité alimentaire est un
élément clé dans les processus de mise en oeuvre d'une
situation de sécurité alimentaire robuste comme on peut le
constater dans les Etats de la communauté européenne. Le
schéma en Afrique centrale est un peu différent du cas de figure
de nous venons de prendre. Le PRSA-CEMAC révèle que :
Face aux contraintesmacro-économiques la politique
agricole n'est plus perçue comme une priorité budgétaire,
ce quilimite considérablement le développement des
infrastructures rurales, la recherche et la diffusion detechnologies et
l'appui/conseil aux producteurs21(*).
Ceci survient avec la mondialisation qui requiert une
ouverture des marchés. Mais le problème de l'agriculture dans les
Etats d'Afrique centrale est ailleurs. Il ne commence pas avec l'expansion des
marchés ni des mesures d'ajustement économique. Lorsque
René Dumont écrivait l'Afrique noire est mal partie, la
question de la mondialisation n'était pas encore à l'ordre du
jour, mais déjà il annonçait une réduction de
l'économie agraire et annonçait une famine en Afrique noire si
des mesures strictes n'étaient pas prise pour reconstruire le secteur
agricole.
En effet, l'agriculture comme source d'alimentation des
populations a toujours occupé une seconde place dans les
économies des Etats de l'Afrique centrale. L'accent n'avait pas encore
été marqué sur l'importance du secteur agricole dans les
économies africaines encore moins dans la consolidation de la
sécurité alimentaire. Les Etats de l'Afrique centrale, à
l'exception de quelques Etats comme le Cameroun et le Tchad avaient totalement
misé sur le pétrole en négligeant le développement
du secteur agricole. Et, même lorsque ces derniers s'adonnaient à
l'agriculture, seuls les cultures de rentes tels que le coton, le cacao, le
café, etc. étaient en première ligne. En plus, la
sécurité alimentaire n'était pas considéré
comme cruciale dans la construction des économies. C'est pour cela qu'on
a pu noter une dégradation exponentiel du secteur agricole et de la
sécurité alimentaire dans ces Etats à l'aune de la
mondialisation. Parce que les bases du secteur agricole et de la
préservation de la sécurité alimentaire n'étaient
pas assez solides pour résister à la pression qu'apportait la
mondialisation. C'est peut-être pour cette raison que certains auteurs
ont affirmé que « l'Afrique n'était pas prête
pour la mondialisation ». En plus, l'Afrique centrale ne s'est
jamais véritablement détachée de l'agriculture coloniale
c'est-à-dire produire pour exporter. Elle produit à environ 60%
les produits d'exportation afin de recevoir plus de subvention de la part des
Etats industrialisés occidentales qu'elle ravitaille en matière
première, et les productions agricoles devant servir à la
consommation direct des populations ont généralement
été en faible quantité, incapables de satisfaire la
demande ce qui à pousser ces nations à tendre la main aux
importations des produits alimentaires qui va grandissant au fil des
années. En outre, puisse qu'avec l'arrivée de la mondialisation,
il fallait mettre fin aux subventions, duquel dépendait la
majorité des Etats de la sous-région, cela n'a que
contribué à détériorer d'avantage le
développement du secteur agricole et faisant pencher encore plus la
balance du côté de l'agriculture de rente.
2-Les choix de productions agricoles en Afrique
centrale.
Le choix agricole en Afrique centrale est l'une des raisons
qui peut expliquer une telle détérioration de la
sécurité alimentaire dans la région. Les études
montrent que Les Etats de l'Afrique centrale ont des préférences
dans les choix de production agricole qui ne s'arriment pas avec les produits
consommés par les populations autochtones. Il est
révélé que des six Etats que compte la CEMAC, le Cameroun
est le seul qui pratique une agriculture industrielle. Mais le problème
est que le Cameroun cultive pour exporter et la majorité des cultures
effectuer sur des grandes surfaces sont des produits tel que le cacao, le coton
ou encore le café. Il est certes vraie que le Cameroun produit
massivement la banane, mais cette banane n'est pas consommé sur le
territoire national, mais une fois de plus sert à l'exportation. Les
cultures vivrières qui sont celles qui entrent le plus dans la ration
quotidienne des populations de la zone n'est que faiblement cultivé et
pas sur de grandes superficies. Ces cultures sont faites par des petits
agriculteurs qui font de l'agriculture domestique, déjà
insuffisant pour couvrir les besoins sur le plan national, sont exportés
à travers la région, ce qui crée une rareté des
denrées et une hausse des prix sur les marchés. En plus, les
productions agricoles ne sont pas variées ou diversifiés sur
l'étendue du territoire à cause des difficultés de
circulation.
L'étude de cas de la communauté
européenne en matière agricole pour la sauvegarde de la
sécurité alimentaire, montre que celle-ci s'est depuis 1992
concentrée sur le soutien des prix. Elle a maximisé sur la
production des aliments de base, contrairement aux Etats de l'Afrique centrale
qui maximisent sur la production des aliments qui ne servent pas à la
consommation directe de leur population. SeynabouBoye fait un constat
décevant de la politique agricole en Afrique qui reste après bien
des années après les indépendances tourné vers
l'extérieur, « Cinquante ans après l'accession à
l'indépendance de la majorité des pays africains, les
économies du continent restent arrimées à celles des
Occidentaux : il s'agit toujours de répondre aux demandes et aux
besoins des pays du Nord22(*) » Or, dès les années 1999,
la PAC de la communauté européenne s'est établie sur deux
piliers à savoir, les aides directes aux agriculteurs d'une part et la
politique de développement rural, d'autre part. Le premier pilier
bénéficie de 70% du budget total de la PAC alloué aux
agriculteurs sous forme de paiements directs23(*). Une autre preuve que les européens ont
compris que le développement rural est cruciale dans la défense
de la sécurité alimentaire. La production pour satisfaire les
besoins primaires des populations est ce qui manque dans les Etats de la zone
CEMAC. Comme le soulignait une fois de plus SeynabouBoye,
« l'orientation des productions locales vers l'exportation met en
danger les cultures vivrières d'antan » ; Il est
vrai que l'Afrique centrale tarde encore à comprendre la place de
l'agriculture familiale dans la lutte contre la faim et la pauvreté et
c'est peut-être pour cette raison qu'elle a toute les difficultés
pour stabiliser la situation alimentaire dans son environnement.
Après un bref aperçue sur ce qui peut être
considérer comme les causes de la situation critique de la
sécurité alimentaire en Afrique centrale, il est important de
s'imprégner de ladite situation, afin de connaitre quel est son
état.
Paragraphe 2 : L'état de la situation
alimentaire en Afrique centrale.
Dans le cadre de cette étude, il est important de
pourvoir déterminer l'état de la situation alimentaire en
Afrique, pour éviter de nous égarer dans nos analyses et
critiques. Aussi, l'étude de l'état de la situation alimentaire
dans l'espace CEMAC, nous permettra de mieux évaluer les politiques
mises en place dans ce cadre et proposer des perspectives viables dans une
mesure donnée. Pour se faire, il sera présenté le
pronostique alimentaire en Afrique centrale, est-ce une avancée ou un
recule et ensuite étudier les principales crises alimentaires qu'a connu
la sous-région pendant la période étudiée.
A- Le pronostic sur la lutte contre
l'insécurité alimentaire en Afrique centrale
Au sortie du sommet de Maputo en 2003, les Chefs d'Etat
d'Afrique, ont pris l'engagement de mettre tous les moyens à
disposition, pour mettre fin aux crises et menaces de crises alimentaire qui
minent l'Afrique. Après des prévisions mondiales sur la situation
alimentaire en Afrique et les perspectives pour palier à la situation,
on semble noter une stagnation, sinon une aggravation de la situation
alimentaire, en Afrique subsaharienne et particulièrement en Afrique
centrale qui garde la dernière place dans le classement. Dans ce
paragraphe, nous tenterons de présenter le niveau de la
sécurité alimentaire en Afrique centrale (1) et (2) les habitudes
alimentaires des populations de la sous-région.
1-Le niveau de la sécurité alimentaire
en Afrique centrale.
Au regard des nombreuses politiques mises en place dans les
Etats de la sous-région Afrique centrale, on s'attendait à une
amélioration de la situation alimentaire dans la région, mais le
constat est tout de même aussi décevant. Les hausses de prix des
denrées alimentaires sur les marchés, la rareté des
produits agricoles, la perte des habitudes et des cultures alimentaires propres
aux africains, sont autant de chose qui créent la confusion dans les
esprits sur la question. La souveraineté alimentaire reste très
loin des portes des peuples de la sous-région. Les données
statistiques sur la situation alimentaire en Afrique centrale, montre une
détérioration de la situation. Au Cameroun par exemple, les
efforts du gouvernement pour encourager le développement de certains
secteurs agricoles n'ont guère apporté des résultats
satisfaisant. Comme l'indique la revue agritrade d'octobre 2012, Les efforts du
gouvernement pour promouvoir la production de maïs depuis 2005 par le
biais de subventions à la production se sont avérés
inefficaces face aux problèmes de détournement de fonds. Le
gouvernement a ainsi été contraint de recourir à nouveau,
aux subventions à l'importation à partir de 2009. Le Cameroun
n'est pas le seul exemple que nous puissions prendre dans ce cas de figure, car
presque tous les Etats de la zone CEMAC font face à ces mêmes
défis d'insatisfaction des résultats des actions menées
contre l'insécurité alimentaire. En RCA et au Tchad, en plus de
l'insécurité alimentaire, règne la malnutrition. Les
populations se nourrissent quasiment de tubercules et de racines, comme c'est
le cas en RCA avec les tubercules de manioc. Les aliments consommés ne
sont pas variés et on dénote une insuffisance de production en
plus des difficultés à faire circuler les produits agricoles de
part et d'autre de la région pour diversifier les denrées
alimentaires. Plusieurs facteurs semblent expliquer cet état
d'ébriété de la situation alimentaire en Afrique centrale
malgré tous les mécanismes de lutte mis en place.
Au regard du rapport du FAO de 2015 le Cameroun et le
Gabon auraient atteint pendant les périodes 2014-2015, les objectifs des
OMD en ce qui concerne le faim et ceux du SMA qui étaient presque
similaire savoir, réduire de moitié la sous-alimentation à
l'échéance 2015. Deux pays sur six, la moyenne n'est pas
atteinte. En outre, contrairement au Cameroun qui, s'il a pu atteindre ce
résultat, c'est grâce aux efforts et moyens déployés
pour accroitre et améliorer le secteur agricole, le Gabon quant à
lui vit à près de 60% des importations. Certes le niveau de
sous-alimentation est réduit, mais le niveau de vie est
extrêmement élevé ce qui fait en sorte que bien qu'on pense
tendre vers une stabilisation du niveau alimentaire, on sombre dans la
même précarité qui accompagne la pauvreté,
c'est-à-dire le risque de rechuter dans l'insécurité
alimentaire. En plus, si l'on tient compte de la définition de la
souveraineté alimentaire, d'après la « via
campesina », le Gabon ne saurait être compté parmi les
Etats disposant d'une sécurité alimentaire car dépendant
en majeur partie de l'offre de l'extérieur et ne disposant pas d'une
souveraineté alimentaire qui est dans ce combat très important.
En effet, pour que cela soit possible, il faudrait qu'il soit
déjà à mesure de se prendre en charge en ce qui concerne
sa survie alimentaire de par sa production comme l'ont fait les autres Etats
tels que la Chine, les Etats de l'Union européenne et même le
Cameroun. Mais encore, il faut noter que ces pays n'ont fait que réduire
de moitié la sous-alimentation qui y régnait. Le Danger n'est pas
encore éloigné du fait de la continuité de flambés
des prix sur le marché, le faible niveau de vie, le taux
élevé des importations et des aides alimentaires. L'état
de la situation alimentaire en Afrique centrale se détériore
malgré les mesures prises pour y mettre fin. La faim constitue un
élément majeur de l'insécurité alimentaire. Selon
l'Indice de la faim dans le monde, l'Afrique est un « continent qui a
faim » depuis longtemps. C'est en effet ce qui ressort des scores obtenus
par les pays du continent sur cet indice, qui ont varié du niveau «
modéré » au niveau « extrêmement alarmant »
depuis 1990. Et de ces scores, l'Afrique centrale détient le plus
critique avec près de 53% de sa population vivant en situation de
malnutrition. Cela nous amène donc à nous intéresser aux
grandes crises alimentaires enregistrées dans la sous-région.
Mais avant de le faire, il serait important de passer en revue les habitudes
alimentaires des populations de l'Afrique centrale.
2-Les habitudes alimentaires de l'Afrique
centrale.
L'étude des habitudes alimentaires de
l'Afrique centrale s'avère essentielle dans le cadre de cette
étude. Traiter de la question de la problématique de la
sécurité alimentaire en Afrique centrale, nous incombe de
connaitre ou de mettre un accent sur les habitudes alimentaire afin
d'établir d'autres pronostics sur les raisons de la prédominance
de l'insécurité alimentaire dans la sous-région Afrique
centrale et de vérifier si la prédominance de cette situation
n'est pas aussi une conséquence du mode alimentaire des populations.
Des études faites sur les habitudes alimentaires des
populations de l'Afrique centrale, ont révélé des
importantes similitudes que l'on parte d'un pays à l'autre dans la
région et en Afrique en générale. En effet, les
populations d'Afrique centrale se nourrissent en majorité des racines et
des tubercules tels que le macabo, le manioc, les pommes de terre, etc. mais
suite à la forte demande et à une insuffisance de production, en
plus de la forte urbanisation, les demandes alimentaires des populations
d'Afrique centrale, sont de plus en plus extraverties. On a noté une
forte demande des céréales qui ne sont produit qu'à
environ 30% dans la région, le reste provenant des importations. En
Afrique centrale, il a été constaté que seul le Tchad a
une population qui s'alimente le mieux mais encore, cela devrait être
suffisant. Il est aussi le pays qui enregistre le plus grand pourcentage de
population sous alimentés. Les populations de la Centrafrique ont comme
principale met le manioc qui est un aliment très pauvre. Bien qu'ils
essaient de jumeler avec des légumes et des arachides, la malnutrition y
reste une réalité.
Mais, il faut dire que les régimes alimentaires
africains en générale et d'Afrique centrale en particulier sont
basés d'ordinaire sur un plat glucidique qu'accompagnent des soupes, des
assaisonnements et des sauces, pimentées ou non, où l'on retrouve
une grande variété d'autres aliments. Les céréales
de base, comme le maïs, le sorgho, les mils et le riz, fournissent de 40
à 60 pour cent de l'apport énergétique total de la plupart
des régimes alimentaires africains. L'assaisonnement fournit des
lipides, des protéines, des vitamines et des minéraux, donne de
la saveur au plat de base et comble l'appétit. Les composants et
l'origine du plat de base glucidique demeurent assez constants dans la
communauté, tandis que l'assaisonnement, habituellement composé
de légumes verts, de légumes secs ou de noix et de viande ou de
poisson s'il s'en trouve, varie dans sa composition, son goût et sa
consistance, selon la saison, les ressources de la famille et ses habitudes
alimentaires24(*). De
ceci, nous comprenons que même si les Etats de l'Afrique centrale ne sont
pas comptés parmi les Etats qui s'alimentent le mieux dans le monde, ils
ont qu'à même une habitude alimentaire équilibré.
En plus, du fait d'une insuffisance de production pouvant
couvrir les demandes, les populations urbaines dont le taux va constamment
croissant du fait de l'exode rural, tendent à se pencher vers la main
extérieure pour assurer leur nutrition. Il est dommage de constater
que les produits majoritairement consommé, ne sont que très peu
produit dans la sous-région. Connaissant le niveau de vie des
populations, très peu de ménages sont capable de suivre le
rythme, le reste vivant dans un état de précarité
alimentaire. Il est tout de même étonnant de voir l'Afrique
centrale sombré dans une telle difficulté à alimenter
proprement ses populations lorsqu'on connait son potentiel agricole qui sera
présenté un peu plus bas. Déjà, il est important
que nous marquions un arrêt sur les différentes crises
alimentaires qu'a enregistré la sous-région pendant la
période allant de 2003 à 2015.
A- les crises alimentaires en Afrique entre 2003 et 2015.
La sous-région Afrique Centrale a au courant de la
période 2003- 2015 enregistrée des crises alimentaires
sérieuses au Tchad, Congo, RCA. Dans cette partie, nous porterons notre
attention sur les cas de la république centrafricaine et du Tchad.
1-La crise centrafricaine.
Après trois décennies marquées par une
instabilité sociopolitique et des coups d'Etats à
répétition, la République Centrafricaine a connu un
nouveau conflit interne depuis fin 2012 qui a mené à la prise de
pouvoir d'une coalition de forces armées « Séléka
» en mars 2013. Elle a été suivie d'actes de violence et de
pillages qui ont engendré des représailles par les groupes
d'auto-défense « anti-balaka » et entrainé des conflits
intercommunautaires. Cette situation d'instabilité n'a pas
été sans conséquence sur la situation alimentaire du pays
qui, déjà n'était pas en bonne santé, mais aussi,
à aggraver la condition alimentaire de toute la communauté de la
CEMAC. La crise est partie du pays et s'est étendue aux alentours, les
actes de violence ont affectés les ménages sur le plan
alimentaire du fait des déplacements, la fermeture des marchés,
l'abandon des terres agricoles, etc. Il a été enregistré
pendant cette période des pillages dans des fermes, dans des champs,
dans des magasins, fragilisant ainsi l'économie familiale et
nationale.
Cette situation d'insécurité a également
conduit à une hausse des prix des produits vivriers qui étaient
restés relativement bas à cause de la demande faible due à
la baisse du pouvoir d'achat, ceux-ci se sont vues grimper à partir de
juillet 2014. Les prix des produits importés et transformés (sel,
huile, savon) ont également substantiellement augmenté compte
tenu de la hausse du coût du transport provoquée par
l'insécurité et la dégradation de l'infrastructure
routière. L'insécurité alimentaire n'a pas subi de
changements substantiels depuis 2013 avec près de 30 pour cent de la
population en insécurité alimentaire modérée et
sévère, soit approximativement 1,4 million de personnes. Pendant
la même période, le voisin de la Centrafrique, le Tchad, passe par
la même crise alimentaire animée par des raisons
différentes.
2-La crise alimentaire au Tchad.
La situation de sécurité alimentaire et de la
nutrition au Tchad est préoccupante comme le relève Wathi (2015).
En effet, cette situation y est caractérisée par de faibles
disponibilités calorifiques par personne et par jour. La
prévalence de l'insuffisance énergétique telle que
définie par la FAO y est de 30%, ce qui équivaut à 1
personne sur 3 touché par l'insuffisance énergétique
(EVRST-2009). Il est fait état de ce que cette prévalence de la
malnutrition, est beaucoup plus important en milieu rural qu'en milieu urbain.
On compte 35% d'enfants en zone rural contre 23,6% en zone urbaine souffrant de
malnutrition chronique (Wathi 2015). La prévalence de la malnutrition
aigüe y est 17% en milieu rural contre 10% en milieu urbain. La moyenne de
l'insécurité alimentaire au Tchad est de 44,2% dont 64% vivent en
dessous du seuil de pauvreté. Les plus vulnérables sont les
enfants, les femmes, les personnes âgées et les petits
agriculteurs (EVRST-2009). Contrairement au cas centrafricain dont
l'insécurité alimentaire résulte des multiples crises
sécuritaires que le pays a enregistré au cours de ces
décennies, le cas du Tchad est plutôt alarmant de ce que les
principales causes sont la pauvreté, les sources des aliments
consommés, la région de résidence ( principalement les
régions de Batha, Biltine, du mayo kébbi, du Ouaddaï, du
moyen chari, etc.), le nombre de personne dans un ménage exerçant
une activité génératrice de revenue, la pratique de
l'agriculture, les groupes de moyens d'existence, la stratégie de
survie, le niveau d'éducation du chef de ménage (record
tiré de l'enquête de la sécurité alimentaire et de
la vulnérabilité structurelle EVRST 2009).
Face à ce constat de sensibilité alimentaire
dans la sous-région, eu connaissance de la mise sur pied de plusieurs
stratégies dans le but de mettre de réduire cette crise, on est
sidéré de tomber sur le même résultat, d'où
notre curiosité à nous imprégner des politiques de
sécurité alimentaire qui ont été
élaboré à cette fin.
Section 2 : Les
stratégies de lutte contre l'insécurité alimentaire.
Face à la situation critique à assurer une
sécurité alimentaire en Afrique centrale, plusieurs politiques
ont été élaborées mettant en avant des
stratégies afin d'éradiquer l'insécurité
alimentaire dans la région. C'est ainsi qu'on dénombre à
côté des politiques mondiales, des politiques continentales (I) et
les stratégies propres à la CEMAC (II).
Paragraphe 1 : Les stratégies mondiales et
continentales.
Les années 2000 ont été marquées
en Afrique par une nouvelle tendance avec la course à la
sécurité alimentaire. C'est ainsi que le continent africain s'est
vue être doté d'une politique continentale visant
l'amélioration de la production agricole et le développement des
économies. Il s'agit du NEPAD. Cette politique s'appuie sur unprogramme
principal dans sa lutte contre l'insécurité alimentaire en
Afrique, le PDDAA. Il est accompagné dans ce combat par des actions
menées en parallèle par d'autres acteurs internationauxpour les
mêmes fins. A côté de ces actions menées par les
africains pour éradiquer la menace de crise alimentaire en Afrique, on
compte les politiques extérieures au continent.
A- Les actions continentales.
Au niveau continental, une seule véritable politique de
lutte contre l'insécurité alimentaire a été mise en
place au sortir du sommet de Maputo. Cette politique fut inscrite au sein du
programme NEPAD. Le PDDAA est le programme africain qui devait et encore
aujourd'hui sert de référent en Afrique dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire. Dans cette partie, nous passerons en
revue le contenu de ce programme et les grands axes sur lesquels il aborde son
combat, ensuite il sera fait état des mécanismes
élaborés en vue de l'opérationnalisation de ce
programme.
1-Le Nouveau Partenariat pour le Développement
de l'Afrique (NEPAD) et le PDDAA.
Le NEPAD voit le jour le 3 Juillet 2001 lors du sommet des
Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'union Africaine. Et est adopté le
23 Août 2001 dans le cadre de la finalisation du cadre
stratégique. En effet, c'est une fusion du partenariat du millenium pour
le programme de redressement de l'Afrique et le plan Oméga qui donna
naissance à la nouvelle initiative de l'Afrique. Le NEPAD s'articule
autour de 6 priorités parmi lesquels,le troisième et le
quatrième point qui stipulent respectivement, qu'il faut
développer un secteur agricole fort et durable, et assurer la sauvegarde
et la défense de l'environnement. La mise en oeuvre du NEPAD devrait se
traduire par la croissance économique et le développement,
l'augmentation des emplois, la réduction de la pauvreté et de
l'inégalité, la diversification des activités productives,
l'amélioration de la compétitivité internationale et
à la hausse des exportations et enfin, le renforcement de
l'intégration du continent. Pour se faire, le NEPAD (d'après le
Groupe de la BAD) s'appuie sur le programme cadre qu'il a créé,
le PDDAAcadre politique panafricain pour la transformation agricole, la
création de richesse, la sécurité alimentaire et la
nutrition, la croissance économique et la prospérité pour
tous (OSAA, 2015).
Ø Le Programme Détaillé pour le
Développement de l'Agriculture en Afrique (PDDAA).
Suite au constat d'une extrême lenteur dans la
réalisation des objectifs du millénaire en Afrique, en ce qui
concerne la sécurité alimentaire et la réduction de la
pauvreté (objectif 1 et 8 des OMD), les Chefs d'Etat africains ont
adopté le PDDAA à la sortie du sommet de Maputo en 2003, afin
d'améliorer la production agricole en Afrique et partant,
résoudre le problème de l'insécurité alimentaire et
venir à bout de la pauvreté qui mine toute la
société. En effet, le PDDAA visait l'accroissement de 6% de la
production agricole par an avec une affectation budgétaire d'au moins
10% des dépenses publiques25(*). Il devait être signé et adopté
par chaque Etat pour une application au plan nationale et/ou régional
car, fournit un cadre essentiel pour assurer la reprise de la croissance
agricole, du développement rural et de la sécurité
alimentaire dans la région Afrique26(*). Conçu dans le cadre du NEPAD, le PDDAA repose
sur trois piliers dont, (i) étendre les surfaces sous gestion durable
des terres et les systèmes fiables de contrôle de l'eau; (ii)
renforcer l'infrastructure rurale et les capacités commerciales en vue
d'améliorer l'accès au marché; et (iii) accroître
l'approvisionnement alimentaire et réduire la faim.
Le PDDAA se tient en Afrique comme la politique
adéquate pour améliorer le secteur agricole, approuvé par
les gouvernements et les bailleurs de fonds. Il définit ses
stratégies de développement sur trois piliers.
Le premier pilier visant l'entretien des terres et le
contrôle de l'eau renvoi à l'irrigation des sols arides et
l'entretien des sols arables afin que ces derniers soient productifs sur une
longue période de temps. Ce premier pilier entre dans les perspectives
du sommet mondial pour l'alimentation (SMA) de 1996 pour 2010.
Le deuxième pilier quant à lui met l'accent sur
le renforcement des infrastructures rurales et les capacités
commerciales en vue d''améliorer l'accès au marché. En
effet, la route induit le développement. La construction des
infrastructures permettra aux produits agricoles d'être
écoulé sur l'ensemble du territoire, et étendre
l'accès à un coût abordable aux produits agricoles locaux.
Car comme le soulignait le secrétaire général de la
CEEAC,l'ambassadeurAhmad Allam-mi. parlant des obstacles de la
sécurité alimentaire en Afrique centrale, soulignait
« A cela s'ajoute le manque d'infrastructure adéquates ne
permettant pas de fluidifier l'écoulement de la production vers les
zones urbaines. Ce qui crée aussi le problème de la distribution
et des habitudes alimentaire ». De ceci, il ressort qu'il est
crucial de développer les infrastructures rurales. Relier les zones
rurales et les régions urbaines favorisera la lutte contre
l'insécurité alimentaire, parce qu'il permettra de faire remonter
les aliments des zones rurales vers les milieux urbains. Cet état de
fait améliorera les prix des denrées sur le marché du fait
de l'amélioration des ravitaillements, donnera au producteur local de
vivre de son activité, permettra de réduire le taux de
pauvreté, de chômage et de migration des populations des zones
rurales vers les zone urbaines. De ce fait, il est prévue dans le cadre
de l'exécution de ce pilier, de mettre l'accent sur l'ensemble des
investissements complémentaires en infrastructures rurales, en
particulier les routes, le stockage, la transformation et les infrastructures
commerciales qui seront nécessaires pour appuyer la croissance
anticipée de la production agricole et de l'amélioration de la
compétitivité du secteur agricole27(*).
Le troisième pilier enfin, vise
àaccroître l'approvisionnement alimentaire et réduire la
faim. Ce dernier découle en effet du précèdent, car
l'approvisionnement alimentaire ne saurait se faire si les voies d'acheminement
des produits alimentaires ne sont pas disponible et restent dans un état
de précarité. Il est prévu dans le contexte de ce
troisième pilier, de fournir un plan de protection sociale et de
garantir la sécurité alimentaire à travers l'augmentation
de la production avec augmentation de la productivité des 15 millions de
petits cultivateurs par le biais de l'amélioration des technologies, des
services et des politiques28(*).
Il faut noter que ces trois piliers ne sont pas les seuls axes
sur lesquels le PDDAA s'appuie. Le document du NEPAD de juin 2016 met en
exergue d'autres secteurs auxquels il s'intéresse, qui sont les
sous-secteurs de la pêche, de l'élevage et des forêts.
2-Les mécanismes d'opérationnalisation
du PDDAA.
Le PDDAA s'est mis en place en 2003 avec une
caractéristique d'auto-découverte, d'innovation et de
rétablissement des structures pour sa première décennie
qui part de 2003 à 2013. La mise en oeuvre du PDDAA au cours de cette
décennie écoulée a permis aux pays de répondre
à certaines problématiques clé liées aux mutations
dans le développement du secteur agricole. Il a permis d'attirer une
attention qui se veut croissante au renforcement et à l'alignement des
processus de conception de politiques. La première décennie du
PDDAA a donnée naissance au sein des différents regroupements
africains, une redéfinition des politiques agricoles communes et
à accorder un intérêt particulier au secteur agricole.
Etant dans sa première phase et caractérisé par
l'auto-découverte, le PDDAA a apporté un plus dans les politique
agricoles en Afrique en générale et en Afrique centrale en
particulier. Afin de rendre son rendement plus efficace, il a été
envisagé la mise en oeuvre d'un cadre de résultats du PDDAA
devant constituer une «composante dynamique» des efforts visant
à doper la capacité à atteindre efficacement les
résultats souhaités ainsi qu'une croissance durable.
Toujours pour les mêmes raisons, l'année 2014,
déclarée par l'Union Africaine Année de l'agriculture, de
la sécurité alimentaire et de la nutrition, fut un jalon crucial
pour finaliser la formulation du Cadre de résultats du PDDAA, en
assurant un ancrage et une adaptation au niveau national et régional et
une opérationnalisation en accord avec les processus de mise en oeuvre
du PDDAA existants. Ce cadre est perçu par les ministres de
l'Agriculture, du Développement rural, des Pêches et de
l'Aquaculture lors de la conférence tenue du 28 avril au 2 mai 2014
à Addis-Abeba, Éthiopie, comme un outil essentiel pour traduire
les objectifs de développement agricoles de l'Afrique en cibles
tangibles; suivre, surveiller et communiquer les progrès accomplis ainsi
que favoriser l'apprentissage et la responsabilité mutuels (cadre de
résultats du PDDAA 2015-2025). Ce cadre se tient donc en Afrique comme
un outil de programmation et une mise en oeuvre axée sur les
résultats et se fonde sur trois indicateurs de performance
savoir :Niveau 1: contribution de l'agriculture à
la croissance économique et au développement inclusif
;Niveau 2: transformation agricole et croissance agricole
inclusive durable ; et Niveau 3: renforcement des
capacités systémiques pour une exécution efficace et des
résultats effectifs29(*).Le niveau 3 est spécifiquement consacré
aux structures techniques qui sont chargées d'appuyer les actions du
PDDAA dans les pays et les régions. A cet effet, une série
d'activité ont été prévu pour la décennie
2015-2025 avec un mécanisme de suivi évaluation pour tous les
deux ans. Les programmes prioritaires pour le compte de l'année
2015-2016 se trouvent consigné dans le tableau N°1.
B- Les stratégies mondiales de soutien à
l'Afrique centrale dans la lutte contre l'insécurité
alimentaire.
Dans ce paragraphe, les accords de coopération
signés par la CEMAC avec l'Union européenne dans l'optique de
lutter contre l'insécurité alimentaire dans la
sous-région, sont ce sur quoi nous porterons notre attention en plus
d'un arrêt spécial qui se fera sur les actions de la France,
partenaire intime de l'Afrique dans la lutte contre l'insécurité
alimentaire en Afrique.
1-Les accords de coopération.
La CEMAC et l'Union européen dans le cadre de la lutte
contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale et la lutte
contre la pauvreté, ont signés des accords de coopération
pour le financement du développement dans la sous-région. Ces
accords de partenariat se déclinent en deux documents de financement, le
programme indicatif régional (PIR) et la Convention de Financement du
programme d'Appui au Mécanisme de Coordination CEEAC/CEMAC (PAMEC) pour
la mise en oeuvre du Programme Indicatif Régional 10ème FED d'un
montant de 4 millions d'euros.
En effet, dans sa vision première, ces accords de
coopérationavaient comme objectiflefinancement et le renforcement des
capacités de la région en matière de développement
de son potentiel énergétique. La mise en place du PIR s'est fait
dans un esprit de soutien aux Etats de la CEMAC pour réaliser les
objectifs du millénaire pour le développement. En fait, la
commission de l'Union européen, le conseil européen et le
parlement avaient déjà le 20 décembre 2005, défini
les politiques de développement en insistant sur le caractère
pluridimensionnel de l'éradication de la pauvreté. A cet effet,
plusieurs secteurs d'interventions communautaires avaient été
définis parmi lesquels, la sécurité alimentaire et
développement rural qui dès lors, entre dans le nouveau programme
de financement pour le développement par l'UE puisse qu'il était
auparavant financé dans le cadre des accords de Cotonou.
2-L'aide de la France dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale.
La France a toujours été un des plus proches
partenaires de l'Afrique Centrale. Dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire en Afrique centrale et
particulièrement dans la sous-région CEMAC, les actions de la
France ne sont pas assez définies. En effet, la France se tient au
côté des africains dans cette lutte depuis 2008, contribuant
à la mobilisation de la communauté internationale contre la faim
dans le monde. Ses actions dans ce sens sont nombreuses tels, la coordination
pour la réduction de la volatilité sur les marchés
céréaliers ;la négociation et l'adoption de lignes
directrices sur le foncier et les investissements responsables dans
l'agriculture, la mobilisation contre la malnutrition ;l'adoption par
l'Union européenne d'une stratégie pour accroître la
résilience au Sahel (AGIR). Elle a aussi soutenu la croissance des
engagements pour la sécurité alimentaire des institutions
financières dont elle est membre (Banque mondiale, Fonds international
pour le développement agricole, Banque africaine de
développement).
Au plan bilatéral, l'Agence Française de
Développement, conformément aux engagements pris en 2008, a
octroyé un milliard d'euros pour le développement rural et la
sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne entre 2009 et 2012.
L'ensemble des outils financiers du groupe a été mobilisé
pour soutenir les efforts des états africains, de leurs
sociétés civiles et de leurs acteurs privés, agriculteurs,
entreprises et banques, dans la mise en oeuvre de leurs stratégies
nationales d'investissement agricole et de sécurité alimentaire,
conformément à l'impulsion donnée par le NEPAD, une
mobilisation qui s'est poursuivie entre 2013 et 2016.Pendant cette
période de temps, l'AFD compte éradiquer la faim en Afrique
subsaharienne et assurer un accès régulier à une
alimentation suffisante et de qualité aux 900 millions de personnes qui
vivent en Afrique subsaharienne. Pour se faire, les plans d'actions sont
orientés vers un ensemble de causes tel que l'éradication de la
pauvreté et la malnutrition en créant les emplois
décents ; l'amélioration de l'efficience des filières
agricoles et des marchés vivriers afin d'offrir une alimentation
diversifiée, suffisante et de qualité tout au long de
l'année, à des prix compatibles avec le pouvoir d'achat des
ménages30(*), etc.
A côté des politiques continentales et même
mondiale, la région CEMAC s'est mis à fond dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire en développent de politiques
propres à elle, en rapport avec celles édictées au plan
continental.
Paragraphe 2 :Les politiques
régionales
Ce paragraphe intitulé les politiques régionales se
déclinera en deux points précis qui sont les stratégies
propres à la CEMAC et les autres stratégies.
A- Les stratégies propres à la CEMAC.
La prise de conscience après le sommet de Maputo est
impressionnante. Les Etats de la zone CEMAC s'arriment rapidement pour
résoudre le problème commun auxquels ils font face. Tout d'abord,
ils s'engagent dans la signatures de la politique agricole commune
adopté pendant le sommet, le NEPAD et des 6 Etats que compte la zone,
seule la Guinée équatoriale reste en arrière. En plus des
politiques établies dans le NEPAD, que les Etats de la CEMAC ont
adopté, des stratégies de lutte propres à la
communauté ont été mis sur pied à l'instar du PRSA.
Nous présenterons donc dans cette partie, les stratégies ou
mécanismes de lutte contre l'insécurité alimentaire
élaborée au sein de la CEMAC, et les actions nationaux dans cette
course vers la sécurité alimentaire en Afrique centrale.
1-Les programmes de lutte contre
l'insécurité alimentaire de la CEMAC.
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, la CEMAC
depuis le passage de l'UDEAC à la CEMAC en 1999, avait
déjà pris en compte et reconnu la place privilégié
qu'occupait la sécurité alimentaire pour son intégration
et son économie. C'est ainsi qu'à Malabo en Guinée
équatorial, les Etats de la CEMAC adoptèrent
la « déclaration de Malabo », qui contient les
directives et les orientations d'un programme d'action dans lequel, la
sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté
occupent une place privilégié. Ils définissent ainsi des
politiques communautaires de sécurité alimentaire et des
politiques nationales. Mais contraint par la nouvelle donne internationale
qu'amène la mondialisation, il devient difficile pour ces derniers de
poursuivre leur élan sur ce beau parcours. Les notions de
sécurité alimentaire et de production agricole, perdent de leurs
valeurs, obligées de s'adapter à ce nouveau contexte. C'est donc
à ces dépens, que la situation alimentaire en Afrique centrale
s'est vue au cours des années, se dégrader jusqu'à
atteindre un niveau critique. Afin de relancer le secteur agricole dans la
région et de lutter contre l'insécurité alimentaire, la
CEMAC a redéfinie de nouvelles politiques agricoles et de
sécurité alimentaire que nous verrons dans cette partie.
Ø Le programme régional de
sécurité alimentaire (PRSA).
Conçu pour une durée de 5ans de 2003 à
2007, le premier programme régionale de sécurité
alimentaire (PRSA) de la CEMAC, s'inscrit dans un contexte marqué par un
accroissement rapide de la population, l'exode rural qui entraine une forte
urbanisation, une faible production agricole et des demandes alimentaires de
plus en plus tournées vers les produits faiblement produit dans la
région au détriment des produits agricoles locaux dont les prix
connaissent une flambé sur le marché et plusieurs enregistrements
de malnutrition dans la région. Cet état de fait cause une forte
dépendance des populations aux produits importés et entrainant
une écriture de plus en plus négatif de la balance des paiements,
ce qui n'est pas sans conséquence sur les PIB. Ledit PRSA mis donc en
place, visait 5 objectifs dont : (i) fournir aux Etats membres un cadre de
coordination et d' harmonisation despolitiques de sécurité
alimentaire avec l'élaboration d'une Politique agricole commune(PAC) ;
(ii)constituer un support pour la mobilisation de ressources humaines et
financières destinées auxprogrammes régionaux et nationaux
de lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté;
(iii)favoriser les échanges de produits agricoles entre les Etats et
reconquérir le marché intérieur entirant avantage de la
complémentarité des potentialités des différents
pays ; (iv) assurer uneparticipation compétitive du secteur agricole aux
échanges commerciaux mondiaux par l'améliorationde la
productivité et des normes de qualité ; et (v) renforcer la
capacité technique des cadres de laCEMAC en programmation
régionale, en négociations commerciales internationales et en
accords decoopération et de partenariat31(*).
L'atteinte de ces objectifs devait se mesurer grâce
à l'observation de: (i) la diminution d'au moins 25% de la population
rurale pauvre grâce notamment à l'amélioration des
systèmes de production; (ii) une valorisation de la production et un
accroissement des revenus, notamment des petits exploitants et des populations
les plus démunies ; (iii) une diversification de la production
permettant l'amélioration du régime alimentaire des populations ;
(iv) la diminution des risques dans les activités économiques et
sociales du fait d'une meilleure connaissance du secteur et d'un niveau plus
élevé d'information et de communication sur la sous-région
; et (v) la promotion et le développement de
complémentarités économiques et sociales et d'avantages
comparatifs d'un pays à l'autre et d'une zone à l'autre à
l'intérieur d'un même pays, avec le souci d'
accélérer l'intégration régionale à moyen et
long terme32(*).
Il prévoyait un cadre de déploiement des
politiques nationales en vue de la réalisation des objectifs
fixés, avec des mesures d'accompagnement, de suivi et d'appui par le
programme régionale. Il n'optait pas de se déployer seul, mais de
se faire dans une coopération avec les autres politiques de
sécurité alimentaire en action sur le territoire. Les
orientations de ce combat contre l'insécurité alimentaire avaient
tout au moins été énoncées en prenant en compte les
réalités des populations de la sous-région Afrique
centrale, et étaient dans la voie d'une atteinte des objectifs
fixés. Mais contre toute attente, à la date butoir du programme,
le constat ne fut pas encourageant, il essuya un échec dans sa mise en
oeuvre et dans l'atteinte de ses objectifs. C'est donc suite à cet
échec que de nouvelles stratégies fut développés,
tel que la mise en place d'un nouveau programme régionale de
sécurité alimentaire qui, cette fois ci ne concernait plus tout
simplement les Etats de la CEMAC, mais également les Etats de la CEEAC,
puisse qu'étant une fusion et actualisation des PRSA des deux
communautés en un PRSA-AC
Ø Le PRSA-AC et les autres politiques de
sécurité alimentaire en Afrique centrale.
Né en remplacement du PRSA en Afrique centrale, le
PRSA-AC est une politique de sécurité alimentaire qui vit le jour
à douala au Cameroun en 2011. En effet, le PRSA-AC prend corps à
la suite du constat d'échec des PRSA de la CEMAC et de la CEEAC dans la
lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale. Ce
nouveau programme régional de sécurité alimentaire est
donc une fusion et actualisation des deux précédents, devant
relever les défis que ses prédécesseurs n'ont pas pu
relever. Egalement à l'intérieur, les Etats s'engagent à
respecter les engagement qu'ils n'ont pas tenu dans les
précédents, dont le respect du budget alloué au secteur
agricole.
Le PRSA-AC visait à : (i) créer un environnement
régional politique, économique, technique, institutionnel et
financier favorable à la sécurité alimentaire et
nutritionnelle dans les pays de la région ; (ii) promouvoir des actions
à caractère régional, de nature à faciliter les
échanges de produits agricoles et à contribuer à
l'amélioration de l'état nutritionnel de la population ; (iii)
assurer une participation compétitive de la région aux
échanges commerciaux mondiaux liés au secteur agricole. Au final,
le rapport d'évaluation de ce nouveau programme laisse entrevoir de
nouveau un échec dans la matérialisation de la réduction
du taux de malnutrition dans la sou- région et donc, laisse
inchangé la situation d'insécurité alimentaire qui a
conduit à son élaboration. Conjointement à ce programme,
la CEMAC a adopté le Programme d'Appui aux Organisations
PaysannesAfricaines (PAOPA), qui vise à renforcer les capacités
institutionnelles des Organisations paysannes (OP) régionales et
nationales en Afrique, ainsi que leur rôle dans l'élaboration des
politiques sectorielles et dans la mise en oeuvre des projets de
développement agricole. Il se décline en deux phases donc la
première qui couvrait la période 2009-2012, était une
phase pilote qui a permis la mise en place d'une deuxième phase de 2013
à 2017. Cette dernière phase est la principale et, vise à:
(i) renforcer les capacités institutionnelles et organisationnelles des
OP; (ii) renforcer les OP dans le domaine de l'élaboration des
politiques agricoles et du plaidoyer; (iii) renforcer les compétences
entrepreneuriales des OP et leur participation aux chaînes de valeur
agricoles; (iv) renforcer l'implication de la PAFO dans les processus
d'élaboration et de négociation des politiques liées
à l'agriculture et au développement rural à
l'échelle continentale et internationale. Dans ce programme, la CEMAC
dispose d'une plateforme qui s'intitule la Plateforme Sous Régionale des
Organisations Paysannes d'Afrique Centrale (PROPAC). A côté de ces
actions sous régionaux, les Etats ne sont pas restés à la
traine, mais ont tôt pris la relève au niveau nationale et se sont
activés dans la réalisation de la réhabilitation de la
sécurité alimentaire.
2-Les actions politiques en faveurs de la
sécurité alimentaire sur les plans nationaux
Au niveau national, plusieurs Etats s'attèlent à
revoir leur politique agricole nationale en droite ligne avec les programmes
contenus dans le NEPAD. On peut ici prendre l'exemple des Etats du Cameroun, de
la RCA et du Gabon.
Le cas du Cameroun qui, non seulement à adopté
le programme mais aussi, conformément aux articulations du PDDAA,
à revue sa politique nationale de sécurité alimentaire,
intégrant les grands axes que présentent le programme en vue de
lutter contre la sous-alimentation sur le territoire camerounais. L'Etat du
Cameroun dans la formulation de sa vision pour 2025-30, se promet d'atteindre
les résultats des OMD même si c'est en retard. Or l'objectif 1 des
OMD c'est la réduction de la faim et l'objectif 8, la lutte contre la
pauvreté. Donc indirectement, le Cameroun s'engage à lutter
contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté. Aussi,
dans le document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE), du
Cameroun, il est stipulé que, « Après l'adoption en
2005 de la stratégie de développement du secteur rural et les
résultats mitigés atteint lors de sa mise en oeuvre, le
Gouvernement entend lancer un vaste programme d'accroissement de la production
agricole en vue de satisfaire non seulement les besoins alimentaires des
populations, mais également des agro-industries» (DSCE- Cameroun de
2010). A cet effet, le Cameroun a établi un programme pour relancer les
secteurs du coton, de la volaille, du café et des céréales
au Cameroun. En 2010 un plan de relance quinquennal de 39,6 millions d'euros
visant à augmenter la production à 125 000 tonnes, en
remplaçant les plants âgés par des variétés
améliorées, en fournissant une meilleure formation aux
agriculteurs et en promouvant une meilleure utilisation des engrais et des
équipements plus modernes a été adopté par le
gouvernement camerounais. Des politiques visant à protéger le
secteur de la volaille ont été mise sur pied33(*).
A côté du cas du Cameroun, on pourrait parler de
la RCA qui, elle aussi en 2011 à signé le PDDAA dans l'optique
d'accroitre sa production agricole (agritrade, le commerce ACP analysé
et décrypté, Afrique centrale : enjeux liés au
commerce agricole, Note de synthèse 2012). En 2014, le rapport du FAO
estimant le niveau des récoltes et évaluant la situation
alimentaire en général de la RCA, indique que suite à la
crise politico-militaire qui a miné le pays depuis 2012, entrainant une
baisse de 37% du PIB national et 46% de la production agricole, de
l'élevage, de la pêche et la chasse, il est noté qu'en
2014, la production vivrière a baissé de 58% par rapport aux
années avant la crise, mais à augmenter de 11% en 2013
grâce à l'augmentation de la production de manioc.
En 2011, le Gabon au côté de la RDC a
adopté des programmes et des lois qui pourraient aider à
promouvoir le développement de l'agriculture. Dans le cas du Gabon,
compte tenu de la hausse des prix ainsi que de leur volatilité, le
gouvernement du Gabon a préparé un Programme agricole de
sécurité alimentaire et de croissance (PASAC) qui entend
créer un « secteur agricole compétitif au travers de
l'augmentation de la production locale, des exportations, d'un meilleur
accès au financement et d'un accent particulier sur les zones rurales
sous-développées. En outre, le ministère de l'Agriculture
a réservé 34 milliards FCFA (51,8 millions €) pour financer
les investissements agricoles et agro-industriels, ainsi qu'un fonds de
garantie agricole de 900 millions FCFA (1,4 million €) ». Ce
programme servirait à compléter celui de 2008, le projet de
développement agricole et rural (PDAR)34(*).
D'autre part, de 2011 à 2012, il a été
noté dans la région, une augmentation de la production des
céréales dans les pays à faible revenu et à
déficit vivrier (PFRDV) qui sont le Cameroun, le Congo, le Tchad, la RDC
et Sao tomé et principe, passant de 3.5 à 3.6 millions de tonnes
en 2010, même si cet augmentation ne fut plus enregistré en 2011.
Suite à ces nombreux efforts consentis par les gouvernements de
l'Afrique centrale pour lutter contre l'insécurité alimentaire
dans la région, les résultats restent très peu
satisfaisants.
Ceci étant, les Etats de la CEMAC ne se sont pas
arrêtés à ces programmes ci-dessus mentionnés mais,
ont conciliés d'autres mécanismes bien que n'étant pas les
principaux, pour enfin réduire le taux de malnutrition dans la
sous-région.
B- Les autres stratégies.
En plus des différents programmes de
sécurité alimentaires mis sur pied en CEMAC afin de venir
à bout de l'insécurité alimentaire, comme nous l'avons
mentionné ci-dessus, d'autres politiques visant la
sécurité alimentaire dans l'espace CEMAC sont enregistrés
au cours de la même période, il s'agit de l'harmonisation des
politiques agricoles communes et
1-La mise en place des cadres institutionnels communs
pour une vision harmonisée des politiques agricoles communes.
Les Etats de la CEMAC font face à un certains nombres
de défis qui leur est commun tels que une croissance
démographique élevée accompagnée d'un
dépeuplement rapide du milieu rural et d'une forte urbanisation ; des
infrastructures rurales moins développées ; des investissements
inadéquats pour le développement des ressources humaines.Pour
relever ces défis, la programmation des activités de la
stratégie accorde la priorité aux actions visant une
amélioration significative, durable et largement repartie de la
productivité agricole, accompagnée d'une diminution de
coûts de production et de transaction deux conditions indispensables pour
la réduction de la pauvreté et de l'insécurité
alimentaire. Ceci implique donc une prise en compte des tous les acteurs dans
l'élaboration des programmes de développement (Cemac,
année imprécisée). Dans le cadre de cette politique
agricole commune, les Etats prennent conscience de l'impact des PAS sur le
développement du secteur agricole et visent à reformer et
harmoniser leurs cadres macroéconomiques.
Bien que l'avènement des PAS ne soit pas totalement
passé, ils envisagent de créer un cadre macro-économique
suffisamment favorable à la relance des économies et en
particulier à la stimulation de la croissance du secteur agricole au
moyen de politiques publiques ciblées et adaptées. En plus de
Développer et exécuter un programme ciblé de recherche
agricole, de transfert et d'adoption destechnologies et des connaissances
visant une augmentation soutenue et durable de la productivité de la
terre et de la main d'oeuvre agricole ; Développer et
exécuter un programme de transfert et d'adoption de nouvelles
technologies de maîtrise de l'eau grâce à l'assistance
technique et financière des partenaires au
développement ;Développer les transports et les
infrastructures ;Augmenter les budgets nationaux alloués au secteur
agricole etc. Afin de concrétiser ces objectifs des cadres
institutionnels ont été mis sur pied tel que le programme sous
régional de développement du secteur semencier en zone CEMAC,
lePôle Régional de recherche Appliquée au
Développement des Savanes d'Afrique Centrale (PRASAC), qui est cadre de
synergie scientifique pour un développement solidaire des zones de
savane d'Afrique centrale etc. en plus de cette merveilleuse vision de
politique agricole développée dans la sous-région, il a
été mis sur pied des mécanismes de gestion durable de
l'enveloppe agricole35(*).
2-Les politiques de protection de l'enveloppe
agricole.
Le développement de l'agriculture devrait pouvoir
prendre en compte la sauvegarde de l'enveloppe agricole qui est ici
constitué par l'environnement et le sol. Si ces deux
éléments sont dégradés, l'agriculture en prendra un
coup dur. Cela, les Etats de le CEMAC l'ont compris et ont mis sur pied un
mécanisme de gestion durable de l'enveloppe agricole de la
sous-région. C'est ainsi qu'il a été prévu dans
cette optique de négocier des accords commerciaux régionaux et
internationaux stimulants et bénéfiques pour le
secteur agricole et rural. Ceci peut se voir dans les accords signés
par les Etats de la CEMAC et l'Israël pour la fabrication des pesticides.
Car l'utilisation de mauvaises pesticides, non seulement pollue
l'atmosphère, mais aussi détruit le sol et les cultures
réduisant ainsi les productions au fil des années. Il est aussi
connu que l'excès d'utilisation d'engrais surtout celles qui sont de
mauvaises qualités détruit le sol.
Afin donc protéger leurs sols, les pays de la CEMAC
ont signés des accords internationaux qui les permettent de garantir la
bonne qualité des intrants utilisés dans le secteur agricole. Ils
ont également entrepris de protéger les ressources naturelles
dont dispose les Etats, tels que les ressources forestiers au sein de la
COMIFAC (commission des forêts d'Afrique centrale) créée en
2005, les ressources en eau pour l'irrigation des sols arides et l'alimentation
des populations.En effet, la disponibilité de l'eau potable pour toute
la population est un facteur tout aussi important que l'agriculture dans le
combat contre l'insécurité alimentaire. En plus des ressources en
terres, qui constitue aussi, l'une des richesses en ressources des Etats de la
CEMAC de par la fertilité naturelle de ses sols,composés des sols
ferralitiques dans la zone humide et soudano sahélien et dans la zone
sahélienne, les sols ferrugineux. Une richesse que les Etats se sont
donnés comme objectifs de protéger de la
détérioration en élaborant des programmes agricoles qui
répondent aux caractéristiques des sols et en restant
centré sur le mode « agriculture familiale36(*) » qui est
l'agriculture qui respecte le mieux l'enveloppe agricole naturelle de la
région ou elle est développée.
CONCLUSION
Parvenue au terme de ce chapitre qui portait sur l'analysede
la situation alimentaire et des stratégies de lutte contre
l'insécurité alimentaire en Afrique centrale, il ressort que
l'insécurité alimentaire dans la sous-région puisse ses
fondements de deux souches : la première qui est la souche
lointaine nait avec l'avènement des programmes d'ajustements
structurelles et leurs implications pour les Etats signataires et la
deuxièmes souches nait des Etats de l'espace du fait d'une
négligence dans le développement du secteur agricole. Il ressort
aussi de cette étude que de cette survenance de
l'insécurité alimentaire dans la sous-région, les Etats ne
sont pas restés inactifs, mais ont concédés tous les
efforts possibles pour mettre fin à cette situation
désagréable. Malgré les mécanismes
développés tant sur le plan continental, mondiale que
régional et même étatique, la prévalence de
l'insécurité alimentaire se fait ressentir et tous ces efforts
sontsanctionnéspar un échec. Il se lève des
questionnements face à ce résultat qui n'est pas le reflet des
actions menées pour réduire la sous-alimentation dans la
sous-région : Pourquoi ces politiques n'ont pas produit le
résultat escompté ? Le contexte de mise en place de ces
politiques de sécurité alimentaire était-il
approprié pour la concrétisation de l'objectif visé ?
À ce questionnement, nous tenterons d'apporter des réponses dans
notre deuxième chapitre qui porte sur le regard critique du contexte de
sécurité alimentaire en Afrique Centrale.
CHAPITRE 2: REGARD
CRITIQUE DU CONTEXTE GENERAL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE
2003-2015.
La question de la situation alimentaire en Afrique centrale
est un peu délicate à aborder du fait de la survenance de deux
champs d'approches, celui de la souveraineté alimentaire et des moyens
de financer sa sécurité alimentaire. Les études et les
rapports des organisations portant sur la situation alimentaire en Afrique
centrale font état du fait que les productions agricoles de la
sous-région, sont insuffisantes pour nourrir sa population et de ce
qu'elle importe plus qu'elle ne produit. Mais malgré tout cela, elle
enregistre un taux de 53% de personnes sous alimentées et ce taux
pourrait s'accroitre si des mesures strictes ne sont pas prises dans le sens du
développement du secteur agricole de la sous-région, qui n'est
certes pas le seul critère qui entre en jeu lorsqu'on entre dans le
domaine de la sécurité alimentaire, mais le plus crucial. On se
pose la question de savoir, s'il était possible pour elle de garantir sa
sécurité alimentaire sachant qu'elle ne dispose pas d'une
souveraineté alimentaire. Les records mondiaux de l'alimentation
révèlent une insuffisance d'efforts de la part des leaders de
l'Afrique Centrale, que certains qualifient de manque de volonté. Il
nous semble donc important dans le cadre de ce travail de définir le
contexte dans lequel s'est déployé les politiques de
sécurité alimentaire en Afrique centrale pendant la
période étudié, afin de déterminer s'il s'agit
d'une question de volonté politique ou d'immaturité des
politiques concernées. D'où l'importance de présenter le
contexte critique général de la sécurité
alimentaire en Afrique centrale, qui se déclinera sous deux angles
à savoir le contexte politico-économique et le cadre agricole de
la sous-région.
Section 1 : le
contexte politico-économique de la sous-région d'Afrique
centrale.
Ici, il s'agira de parler du contexte ou du climat
politico-économique dans lequel s'est opérée la lutte
contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale pendant la
période allant de 2003 à 2015. Il sera donc ici question de
présenter à partir des analyses critiques, les contextes
politiques et économiques qui ont encadré la mise en place des
politiques de lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique
centrale pendant la période étudiée.
Paragraphe 1 : Le contexte politique.
Nous aborderons sous cette partie, les principales axes du
climat politique dans lequel a baigné la lutte contre
l'insécurité alimentaire dans la sous-région, s'agissant
principalement des questions de gouvernance et sécuritaire.
A-La faiblesse des politiques agricoles communes dans
la région.
Dans un contexte marqué par la prédominance de
l'insécurité alimentaire, il était ultime pour les Etats
de la sous-région Afrique centrale de revoir leur politique agricole
commune, qui déjà n'était pas une première puisse
qu'ilfigurait dans l'acte de 1999. La PAC étant considéré
comme un instrument ultime de lutte contre l'insécurité
alimentaire comme on a pu le constater avec le cas de l'UE, celui de la CEMAC
quant à elle, révèle de l'immaturité et un manque
d'autonomie financier.
1-L'immaturité dans la conception des
politiques sectorielles.
Contrairement au schéma de politique agricole commune
de l'Union Européenne, qui consistait à investir en grande partie
sur le secteur agricole afin d'éliminer l'insécurité
alimentaire qui y régnait, le schéma de politique agricole
commune des Etats de l'Afrique centrale est tout autre. D'abord, il faut
rappeler que les PAC africains s'inspirent de la PAC de l'UE qui, dans son
élaboration première mettait un plus grand accent sur
l'agriculture. Déjà à son lancement, la PAC de l'UE
représentait environ 66% du budget de l'Union européenne avec la
nécessité d'augmenter la production alimentaire dans une Europe
dévastée par des années de guerre.La PAC a en effet permis
d'augmenter très significativement le niveau de la production agricole
en Europe grâce à la mise en place d'outils garantissant le revenu
des agriculteurs, accompagnant l'exode rural et favorisant la modernisation des
exploitations37(*). En
Afrique centrale, il est certes vrai qu'on n'est pas dans le même
contexte d'origine des PAC, mais l'objectif demeure le même, celui de
parvenir à une autosuffisance alimentaire de la communauté. En
lisant les activités de la PAC de l'UE, on comprend très vite
qu'il s'agit des actes murs, ces Etats agissaient en connaissance de cause,
sans laissé place à l'immaturité des actes. Le ca s de la
PAC de la CEMAC révèle qu'on est en présence des Etats qui
ne maitrisent pas ce dans quoi ils s'embarquent.
D'abord, en lisant le programme d'action de la CEMAC de 2004,
il ressort que les Etats de la sous-région bien qu'ayant dans les
années 1999 mis sur pied un PAC, n'avaient pas jusqu'en 2004, pu
identifier les actions prioritaires de la stratégie agricole commune
ainsi que définir un calendrier de mise en oeuvre de ces actions. Ceci
peut se comprendre quand on sait qu'on est en présence des Etats qui ont
une vision partagé en ce qui concerne le domaine agricole. En effet, en
Afrique centrale la vision sur le développement du secteur agricole, n'a
pas toujours été commune comme on le penserait en présence
d'un document de politiqueagricole commune et de sécurité
alimentaire immédiatement mis sur pied après le sommet de
Maputo. Ces Etats ont des intérêts différents en ce
qui concerne le secteur agricole selon le taux d'urbanisation, de la
disponibilité des terres agricoles et des richesses
pétrolières de ces pays. Car pour certains pays la population est
principalement rurale et employée dans l'agriculture (RCA, Guinée
équatoriale et Tchad), et pour d'autres, l'agriculture offre un emploi
à un très faible pourcentage de la population (Gabon), tandis
que, dans le cas de la République du Congo et du Cameroun, l'agriculture
revêt une importance considérable, malgré l'accent
commercial mis sur le pétrole et d'autres ressources naturelles38(*).Mais cette lenteur qui peut
être attribué à une inaptitude à rapidement cerner
les axes primordiale de l'agriculture du fait d'un certains nombres de raisons
comme on le verra plus bas, amène les Etats à élaborer des
politiques non adaptées. En plus d'être immature en ce qui
concerne les politiques sectorielles, ils ne disposent pas des moyens
financiers pour autofinancer leur PAC comme ce fut le cas de l'UE qui a
elle-même financé le développement de son agriculture.
2-Le manque d'autonomie financier de la PAC.
Les grands projets africains sous l'Union africaine, ont
toujours été financés par les bailleurs de fonds. Le cas
de la PAC en Afrique centrale, n'échappe pas à cette
règle. Car comme l'indique le programme d'action de la CEMAC de 2004,
après avoir identifié les actions prioritaires du secteur
agricole, les Etats devraient lessoumettre à l'appréciation de la
FAO et des bailleurs de fonds pour recevoir des financements
conséquents. Ce manque d'autonomie financier dans le cadre de la mise en
place d'une politique sectorielle est un véritable handicap au
développement surtout en ce qui concerne le domaine agricole car entre
un peu dans le champ de la souveraineté d'une nation. Car, cela
prédispose déjà les Etats en question à être
assujetti au bon vouloir du bailleur de fonds qui ont tendance à faire
exécuter leur vision sur la question plutôt que celle de ceux qui
lui soumettent le projet comme cela a été longtemps fais pendant
les PAS comme nous le verrons plus loin. Bien que la Déclaration de
Parissignée en 200539(*)établie l'appropriation comme première
priorité à améliorer dans le dialogue politique entre
bailleurs et États récipiendaires, ce n'est pas toujours le cas
dans les échanges comme l'on révélé les constats
faits en novembre 2011,lors du quatrième Forum de haut niveau sur
l'efficacitéde l'aide tenu à Busan en Corée du Sud,
révélant que la question reste d'actualité40(*). Cette dépendance
financière de la PAC de l'Afrique centrale aux bailleurs de fonds
génère un ralentissement dans la mise en effectivités des
actions sinon, un détournement totale du champ visé pour une
vision qui, souvent ne rentre plus dans l'objectif au départ
visé, mais sert plutôt aux intérêts des bailleurs de
fonds. Cela peut s'observer dans le taux de production et le type de produits
agricoles majoritairement produit sur le territoire. C'est plus une agriculture
de ravitaillement des industries occidentales, qu'une agriculture qui permet de
répondre aux besoins des populations. Et de ce fait, il se dégage
une insuffisance de productioncapable de couvrir la demande parce que seuls les
petits agriculteurs qui ne bénéficient pas des subventions
agricoles font encore dans l'agriculture domestique, incapable de produire
assez pour ravitailler les zones urbaines d'où l'intervention des
importations.
En effet,le PDDAA de 2003 recommande une participation
budgétaire des Etats à hauteur de 10%, un sacrifice financier que
les Etats de la sous-région n'ont pu se permettre, non pas à
cause d'un manque financier comme d'aucuns pourraient le penser,mais à
cause d'un manque d'éducation en la matière.Certains auteurs
voient en cela un manque de volonté politique du fait d'une remarque de
la baisse du revenu agricole pendant la même période devant une
hausse des exportations des produits extractifs. En réalité, les
données économiques de la sous-région montrent que pendant
la période 2003 à 2012, la CEMAC a été
classée deuxième en Afrique du fait de sa forte croissance. Par
contre, en s'intéressant à l'histoire du développement de
l'Afrique depuis 1960, il ressort que les Etats ont été
écartés de la gestion de leur politique sectorielle agricole
pendant de longues années au profit des tuteurs occidentaux. Il est
donc évident que les Etats de la sous-région, ne disposent pas
assez d'expériences pour prendre en main la gestion des politiques
agricoles, en plus d'être enrobés sous le joug de la subvention
étrangère dont ils devraient d'abord déjà chercher
à s'en débarrasser.
Dans ce contexte politico-économique où le
développement du secteur agricole se doit faire face à la
faiblesse des politiques agricoles,les questions sécuritaires tendent de
même à obstruer son envol.
B-Les questions sécuritaires.
Dans l'étude de la problématique de
l'insécurité alimentaire en Afrique centrale, il est important de
s'intéresser au contexte sécuritaire qui est un contexte
marqué par des troubles politiques et civils dans certains Etats, et
aussi des troubles sociaux.
1-L'instabilité politique et le terrorismeen
Afrique Centrale.
La sous-région est depuis plusieurs décennies,
sous une constance menace terroriste. Le terrorisme est définit par le
Conseil de sécurité des Nations unies, comme :
tout acte [...] commis dans l'intention de causer la mort ou
des blessures graves à descivils ou à des non-combattants, qui a
pour objet, par sa nature ou son contexte, d'intimider unepopulation ou de
contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à
accomplir unacte ou à s'abstenir de le faire.
Le contexte sécuritaire enAfrique centrale durant la
période 2003 à 2015, est marqué par une constance
insécurité aux portes des Etats de la sous-région et
même à l'intérieur des Etats. C'est par exemple le cas du
Cameroun aux crises avec les coupeurs de routes dans sa partie septentrionale.
La présence de ces malfaiteurs sur les axes routiers freine le
développement des transports dans cette région, créant la
peur chez les transporteurs et les passagers. C'est aussi le cas au Tchad, au
Congo, et aux différentes frontières de ces Etats.
L'omniprésence de la menace que fait planer ces groupes criminels
paralyse la circulation des personnes et des marchandises. L'avènement
du Boko Haram dans les années 2002, n'a fait qu'empirer une situation
qui existait déjà.
La constante porosité des frontières donne lieu
à d'incessants mouvements transfrontaliers difficiles à
contrôler par les administrations des États. Au Cameroun en
particulier, un des effets en est le ralentissement des activités
économiques dans les régions septentrionales, dont le
développement est notamment lié à l'essor du tourisme.
L'accroissement du nombre de réfugiés en provenance du Nigeria
pèse aussi défavorablement sur les équilibres
(sociétaux) déjà précaires dans cette partie du
pays41(*). A cela on peut
ajouter les troubles politiques et civils dans les Etats membres tels que la
RCA.
En ce qui concerne l'instabilité politique, le cas de
la RCA mérite d'attirer notre attention de par sa persistance et de son
impact sur les questions alimentaires. La turbulence centrafricaine a
engendré plusieurs maux en Afrique centrale.Elle a suscité la
haine entre les populations d'une même région, les populations
centrafricaines et celles du Tchad. Cette haine née entre les deux
peuples de la sous-régionest un obstacle à toute forme
d'intégration entre les deux pays. A côté de cela, il
existe cette présomption de culpabilité du Tchad dans le conflit.
Bien que la relève ait été prise par les
différentes sectes religieuses centrafricaines, il reste et demeure
clair qu'il existe une inimitié entre le Tchad et la RCA.
En plus de cette inimitiéentre les peuples, le conflit
centrafricain a entrainé la chute de production agricole, les ruptures
économiques entre les Etats partenaires et, poussant les populations
à se déplacer, il a contribué à l'accentuation de
la malnutrition dans le pays et dans les Etats voisins refuge des
centrafricains sinistrés.
2-Les crises sociales et l'état des
réfugiés de guerre.
Parlant de crise sociale dans cette sous-partie, nous nous
intéresserons une fois de plus au cas de la république
centrafricaine. Car, la crise politique qui a débuté dans le pays
en 2003, s'est ensuite transformée en une guerre ethno-religieuse,
causant plusieurs décès et un chaos tant sur le plan
économique que alimentaire, sous le regard impuissant des
autorités politiques en place. En effet, Suite à l'escalade de la
violence intra-communautaire en décembre 2013, le nombre de personnes
déplacées de la République Centrafricaine a
augmenté. A l'heure actuelle, la situation sécuritaire demeure
extrêmement volatile et imprévisible. La violence, le pillage et
les assassinats se poursuivent à Bangui et dans le nord-ouest du pays.
(PAM, 2014). Cette violence dans l'Etat centrafricain a amené plusieurs
personnes à se déplacervers les Etats environnant. Ce
déplacement massif des populations vers les camps de refugies dans les
pays voisins n'a fait qu'empirer la situation d'insécurité
alimentaire qui y régnait déjà. Les rapports des nations
unies montrent que dans les villes où se sont installés tous ces
réfugiés, on note une inflation des prix des denrées
alimentaires, en plus des foyers de tension qui se dessinent entre les
populations riveraines et les réfugiés du fait de la
compétition sur les activités économiques, devant un
manque d'opportunité qui se fait de plus en plus rare dans les
régions envahit par les réfugiés. Au Congo par exemple,
dans la localité de JAM likouala, le PAM en 2014 a pu faire état
du fait que, ces réfugiés vivent dans un état de
précarité alimentaire, accentuant le niveau de pauvreté
des populations de la localité. Et ce constat peut s'établir dans
les différents sites qu'ont occupés les réfugiés
dans la sous-région.
Paragraphe 2 : Le contexte économique de
la CEMAC.
Le Contexte économique de la CEMAC est dans le cadre de
cettedissertation décliné en deux parties savoir, dans un premier
temps la compétence des Etats de l'Afrique centrale à financer
leur sécurité alimentaire et dans une seconde partie, la
disponibilité des fonds alloués au secteur agricole.
A-La compétence des Etats de l'Afrique centrale
à financer leur sécurité alimentaire.
Il sera tout simplement question dans ce paragraphe, de
présenter l'état économique de la CEMAC et son revenu sur
la production, exportation/ Importation, afin de définir dans quel
contexte économique s'est matérialisé la lutte contre
l'insécurité alimentaire dans la sous-région Afrique
centrale et d'entrevoir la capacité dont disposaient les Etats de la
sous-région à financer leur sécurité alimentaire et
mieux appréhender les raison de son échec.
1-L'état économiquede la CEMAC.
L'état économique de l'Afrique centrale pendant
la période 2003-2012, n'est pas du tout alarmant du fait d'une note
considérable de la croissance. Le taux de croissance a varié de
3,0% entre 1990 et 2000 pour une croissance de 5,8% de 2001 à
2012.L'évolution de la structure des économies dela région
sur la période 1990-2011 a été caractérisée
par une augmentation de la part du secteur extractif dans le PIB dans la
plupart des économies de la région et une baisse progressive de
la contribution de l'industrie manufacturière, et du secteur des
services même si l'on note quelques spécificités selon les
pays.En effet, la part du secteur manufacturier a baissé de 10,3% en
1990 à 6,2% en 2011 tandis que celle du secteurdes services diminuait de
42% à 27,5% sur la même période42(*). Il est étonnant de
constater que le développement économique de la région
s'est fait contrairement au principe de la transformation économique,
qui prend en compte la participation des deux secteurs pour former le PIB et
est essentielle à l'augmentation de la productivité globale de
l'économie ainsi qu'à l'élargissement et à la
pérennisation de la croissance. Jusqu'en fin 2011, aucun des pays de la
région n'a une part du secteur manufacturier dans le PIB
supérieure à 10% à l'exception du Cameroun qui dispose du
secteur industriel le plus important de la région43(*). La contribution du secteur
agricole au PIB dans cette région a considérablement
baissé et est souvent perçu comme un indicateur de transformation
structurelle d'une économie, mais le cas de la sous-région est
plus due à la découverte des ressources naturelles.
En effet,cette période était
caractérisée par la hausse sensible des cours des matières
premières, qui se sont traduites par l'augmentation progressive de la
taille du secteur extractif dans l'économie régionale. Dans les
autres pays producteurs de pétrole de la région notamment le
Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale,
l'accélération de la production pétrolière explique
l'accroissement progressif du rôle du secteur pétrolier dans
l'économie. Cette ampleur prise par l'extraction du pétrole dans
la région s'est traduite par la réduction du secteur
manufacturier. La part du secteur manufacturier dans le PIB de l'Afrique
centrale a chuté d'environ 10,5% en 1990 à 6,2% en 2011 (groupe
de la BAD, 2013). D'un point de vue comparatif, il ressort que la part moyenne
de la valeur ajoutée manufacturière dans le PIB de la
région est trois fois inférieure à la moyenne des trois
pays africains ayant le secteur manufacturier le plus important (BAD, 2013). En
outre, Le profil d'exportation de la région n'a pas vraiment
évolué au cours des deux dernières décennies et
demeure caractérisé par la dépendance à
l'égard des produits de base à faible valeur ajoutée.Le
manque de diversification des exportations des pays d'Afrique centrale est
confirmé par l'évolution de l'indice de Herfindahl44(*) pour la région qui est
resté supérieur à 0,55 sur la période 1995-2012.
De plus, la part des produits manufacturés à forte valeur
ajoutée dans les exportations totales n'a pas dépassé 8%
(BAD, 2013).
Par contre la période allant de 2013 à 2015 a
été marqué par une chute des coûts des
matières de base. Le pétrole qui constituait le principal produit
d'exportation des pays de la région à vue son coût
être divisé par 4, passant de 110 dollar usa encore en 2013
à 28 dollar usa aujourd'hui. Or l'exportation du pétrole
constituait à lui seul dans la région près de 80% des
exportations totales et le revenu sur ce produit servait à financer
d'autres secteurs d'activité, il était comme le pilier de
l'économie des Etats de l'Afrique centrale qui y avait tout misé
à quelque exception près. Cette chute du prix du baril de
pétrole va se suivre d'une chute vertigineuse des économies dans
cette partie de l'Afrique et un regain soudain de l'agriculture dans la
contribution au développement économique.
De cette étude, il ressort que l'agriculture n'avait
pas de place devant une telle manne dont disposaient les Etats de la
région, qui se concentraient plus sur les produits extractifs que sur le
développement du secteur agricole, pensant qu'avec le revenu sur
l'exportation des matières premières tels les hydrocarbures dont
ils disposaient, il leur serait possible de subvenir aux besoins alimentaires
des populations en important les denrées alimentaires. Malheureusement
le coût des exportations sur les importations ne fut pas à
même de compenser le déficit de production et, comme si cela ne
suffisait pas, les espérances ont tôt été
coupées par la chute des prix des matières premières sur
le marché internationale mettant ces derniers dans un véritable
dilemme quant à la capacité de pourvoir les aliments aux
populations.
2-Le revenu sur la production et sur les exportations/
importations.
Les Etats de la sous-région Afrique centrale, bien que
n'ayant pas le même intérêt pour le secteur agricole,
disposent qu'à même d'un certains ensemble de points communs en
matière de production qui est une insuffisance de production surtout
lorsqu'on se retrouve dans le secteur de l'agriculture et, des exportations
massif de matières premières.
La production des Etats de la sous-région est
principalement caractérisée par des produits extractifs tels que
les hydrocarbures, les minerais, mais aussi on y compte les produits agricoles
communément appelé produits de rentes, qui sont le coton, le
café, l'hévéa, le cacao, la banane, etc. ces produits sont
exportés à l'état brut, sous forme de matière
première. Les études montrent quela croissance de la
sous-région a atteint en moyenne 10% par an entre 2004 et 2008,
favorisé par l'envolée des prix des produits de base et par la
vigueur de la demande extérieure (CEA, 2009). Il est aussi à
noter qu'au cours des dix dernières années, la valeur des flux
commerciaux des pays de la CEMAC avecl'extérieur a plus que
triplé, s'établissant à FCFA 16 813,7 milliards à
fin 2005. Cette progression arésulté d'un accroissement moyen des
exportations de 16,4 % par an, tandis que le rythme deprogression annuel des
importations s'est établi en moyenne autour de 11,8 %. La croissance
deséchanges a été marquée par une
amélioration sensible des termes de l'échange (+ 9,4 % par
an),ainsi que par une progression du volume des transactions commerciales (+
7,1 % par an). Endéfinitive, ces évolutions se sont traduites par
une consolidation significative de l'excédentcommercial de la CEMAC, qui
a atteint 31 % du PIB à fin 2005 (BEAC, 2006).
Jusqu'en 2012, les échanges entre la CEMAC et
l'extérieur sont plus que fructueux. Cela peut se vérifier
à travers l'accroissement du niveau économique de la
région. Déjà, entre 1995 et 2005 on est passé dans
la sous-région à une moyenne de 90% des exportations
majoré à 85,5% par les exportations des produits extractifs. On
note par contre un recul des exportations des produits du secteur agricole qui
est passé de 24,5% en 1995 à 8,4% à fin 2005. Aussi, on
compte 2,9% des exportations des produits commerciaux et manufacturés.
La part des importations quant à elle se résume en les
échanges des produits du secteur commercial qui occupe 24,8% du total
des importations, les industries extractives venant avec 32,8% et le secteur
industriel 12,1%. Il est fort de constater que de ce poids énorme des
échanges entre la CEMAC et le monde extérieure, la part des
échanges en son sein est réduit à moins de 6% des
exportations totale (BEAC, 2006).
Partie de cette analyse, nous pouvons jauger la part de la
sauvegarde de la sécurité alimentaire dans la région. Il
ressort que pendant la période allant de 1995 à 2005, le taux
d'exportation de la région était considérablement
élevé et, du fait de l'amélioration des termes de
l'échange, la situation alimentaire n'y fut pas tellement critique car
les exportations couvraient les importations des denrées alimentaires,
et le prix sur les marchés nationaux était
considérablement bas. Mais il est quand même regrettable de
constater que la production du secteur agricole avait été
relayée au second plan devant une hausse considérable des prix
des produits extractifs. Cette faible valorisation du secteur agricole, s'est
étendue pendant une longue période jusqu'à la chute du
coût du carburant sur le marché, ce qui a mis la région
dans une fragilité alimentaire car, ayant perdue son autonomie au sa
souveraineté alimentaire, ajouté à cela la
détérioration des termes de l'échange, a conduit à
une flambé des prix sur les marchés locaux qui a commencé
à partir de 2007 et n'a cessé de grimper jusqu'à la
période 2015. Le PDDAA en Afrique avait précisément mis
sur pied un cadre de développement agricole, devant être
sponsorisé par les Etats afin d'amoindrir les importations alimentaire
et ainsi dire leurs effets sur les populations. Quel est le bilan de cette
démarche en Afrique centrale ?
B-La disponibilité des fonds alloués au
secteur agricole.
Dans ce paragraphe, nous parlerons de l'allocation des budgets
en faveur des zones rurales et de la gestion des ressources agricoles et des
revenus nationaux en nous basant plus sur le cas du Cameroun.
1-L'allocation des budgets en faveur du
développement de l'agriculture.
L'histoire révèle que dans la période 60
à 70, l'intervention publique était fortement ressentie dans le
secteur agricole. En effet, les pouvoirs publics mettaient à la
disposition de l'agriculture, les ressources humaines et financières aux
profits des agriculteurs. De la même façon, ils fixaient le prix
d'achat des produits agricoles les permettant d'être aisément
accessibles par les citadins. Les années 70 ont quant à elles,
été marqué par une rupture de ces politiques du fait de la
survenance d'une vague de bilatéral qui remet en cause le
rôleréelle de l'Etat dans le développement et place sous la
tutelle de la banque mondiale et du FMI, les grands choix stratégiques
nationaux. Ces derniers sont donc responsables de la coordination de la mise en
place des politiques d'ajustement structurelles (PAS) et les politique
d'ajustement sectorielle agricole (PASA). La mise en place de ces politiques a
éloigné les Etats de l'élaboration des stratégies
et des politiques de développement les impliquant. Les procédures
d'ajustement structurel ont fait perdre aux États le contrôle de
leurs politiques. Le vaste mouvement de défiance à l'égard
de l'intervention publique fait perdre aux institutions nationales leur
légitimité à piloter et à coordonner les
stratégies de développement. La faiblesse récurrente des
finances publiques de nombreux États rend ces derniers largement
dépendants des ressources extérieures pour financer leur secteur
agricole. Les financements extérieurs représentent souvent 60
à 80 % des dépenses publiques totales consacrées à
l'agriculture, cette faible capacité à financer le
développement agricole laisse aux États une marge de manoeuvre
limitée quant au choix des mesures prioritaires45(*).
En 1996, le comité sur la sécurité
alimentaire interpelle les Etats africains sur leur rôle primordial dans
la lutte contre l'insécurité alimentaire au sein du continent.
Les Etats Africains sont appelés à élaborer et à
financer leur politique agricole commune. Après le sommet de Maputo, au
Mozambique, il est mis sur pied un programme qui devait couvrir
l'étendue de l'Afrique dans le développement de l'agriculture. Le
PDDAA, prévoyait une participation des Etats à valeur de 10% de
l'allocation de leur budget pour financer le développement de
l'agriculture. De cette initiative, la CEMAC a conçu le PRSA qui
était le programme régional devant porter à la
concrétisation, la vision du PDDAA dans la sous-région Afrique
centrale. Le PRSA s'étendait sur une période de 5ans comme nous
le verrons plus bas. Les résultats médiocres de ce programme
révèlent une insuffisance de financement. En effet, les Etats de
la sous-région ont failli dans l'allocation des budgets comme il
était prévu dans le PDDAA. Contrairement à l'Afrique de
l'ouest qui a pu revenir à la course dans le financement de son
agriculture, la sous-région d'Afrique centrale a encore du mal à
prendre en main le financement de son agriculture dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire. La faible contribution des Etats au
financement du développement du secteur agricole peut se
révéler comme une conséquence de leur inaptitude à
participer à la gestion de ce secteur d'activité depuis des
décennies d'une part, et au désintéressement
vis-à-vis de l'agriculture des Etats devant une grande richesse du
sous-sol.
Après l'échec qu'àessuyer le PRSA, le
PRSA-AC a été mis sur pied et dans ce dernier programme, les
Etats s'engageaient à honorer leurs engagements vis-à-vis de
l'agriculture en octroyant les 10% du budget comme requis par le PDDAA. Mais
à la fin de l'année 2015, seuls deux Etats sur 6 ont atteint les
objectifs des OMD en ce qui concerne la faim. Mais, la sous-région n'est
pas à l'abri de l'insécurité alimentaire. Ce nouveau score
négatif est certainement dû à la faible allocation des
finances au secteur agricole. En effet, jusqu'à la chute du coût
du carburant, les investissements dans le secteur agricole ne sont pas
prioritaire. Seuls le Cameroun s'investis réellement dans le domaine,
bien qu'il connait à la suite, les problèmes de
détournement des fonds alloués au développement du secteur
agricole et sert de point de ravitaillement aux autres Etats. Les Etats de la
sous-région essaient tant bien que mal, à porter le
développement de leur agriculture, mais l'élan reste faible du
fait de la marginalisation au financement de ces politiques dont ils ont
longtemps été victime. Nous sommes dans un contexte où,
les Etats ont perdu le sens de l'orientation. Ils doivent être actifs
dans les politiques sectorielles et relever le défi de
l'insécurité alimentaire en développant leurs
agricultures, chose qu'ils n'ont pas fait pendant des décennies et qui
est nouveau pour eux. Les Etats de la sous-région doivent donc à
nouveau apprendre à repartir leurs finances en intégrant le
secteur agricole, qui est désormais dans leur domaine de
compétence.
2-La gestion des ressources agricoles et des revenus
nationaux en faveur du développement agricole.
Les ressources agricoles dans l'espace CEMAC ont
été pendant la période étudiée, très
peu perceptibles devant l'inflation des hydrocarbures. Néanmoins, les
Etats ont des revenus qui pourraient servir à la relance du secteur
agricole en plus de la production de certaines branches de l'agriculture qui
sont restées rentables et développés tels que le cacao, le
coton, la pêche etc. Le problème de la bonne gestion des
ressources agricoles et des revenus nationaux est un véritable handicap
dans cette course vers la sécurité alimentaire en CEMAC.
Le premier handicap réside en la gestion du bien
public. Dans la quasi-totalité des Etats de la sous-région, cette
qualité est une notion délicate. Les accords de Cotonou faisaient
déjà mention de ce critère pour les Etats ACP. En effet,
la bonne gestion du bien public permettrait d'avoir des chiffres exacts sur le
revenu national de chaque Etat, ce qui permettrait de mieux repartir les
dépenses et les investissements. Mais, face au problème de
détournement de deniers publics, de la gestion patrimoniale des biens
publics, il est presque impossible de nombrer avec exactitude le revenu d'un
Etat. En plus vient le problème de la corruption. Comme si le
détournement de fonds ne suffisait pas, les populations doivent encore
payer pour avoir ce quileur revient de droit. Ces deux phénomènes
sont des entraves important pour le développement du secteur agricole en
ce qu'ils bloquent ou réduisent tout effort placé dans
l'amélioration des productions. Au Cameroun par exemple, les fonds
alloués aux secteurs agricoles sont détournés en chemin et
ceux qui parviennent à arriver à bon port sont utilisés de
façon frauduleuse c'est-à-dire que les
bénéficiaires doivent négocier à prix d'argent pour
en bénéficier ce qui fait qu'à la fin les résultats
sont adossés à des échecs.
Section 2 : Le cadre
agricole et social de la sous-région Afrique centrale.
Ce paragraphe se déclinera en deux grande parties,
savoir les productions agricoles dans les Etats de la sous-région et le
contexte social de la sécurité alimentaire.
Paragraphe 1 : Les productions Agricoles dans les
Etats de la sous-région.
Les études font état de ce que la population de
la sous-région CEMAC est en pleine croissance, une croissance qui
s'accompagne avec une expansion rapide des villes. Or il est par contre fait
état du fait que les productions agricoles de la région sont
insuffisantes pour nourrir la population. Dans un contexte marqué par la
lutte contre l'insécurité alimentaire et devant cette croissance
démographique qui ne s'accompagne pas de la croissance agricole, on se
pose la question de savoir si on peut garantir la sécurité
alimentaire dans un tel contexte ? Il est donc nécessaire dans le
cadre de cette étude d'étudier le potentiel agricole de la CEMAC
et le commerce agricole de la sous-région.
A-Le potentiel agricole de la sous-région
La sous-région Afrique centrale, constitué des 6
Etats que sont le Cameroun, le Tchad, la RCA, le Gabon, le Congo et la
Guinée équatoriale, dispose d'une énorme réserve en
matière de potentiel agricole. Le contexte agricole de la région
est tout à fait particulier, jalonnant un climat aride et
équatorial. En effet, c'est un espace contrasté, où se
côtoient les zones écologiques sahariennes, situées aux
confins Nord de la République du Tchad, les zones sahéliennes de
l'Extrême-Nord du Cameroun et d'une partie du territoire tchadien, les
zones forestières qui couvrent plus de 50 % de la superficie de la
sous-région, ainsi que des zones montagneuses et une importante frange
côtière, qui s'étend du littoral camerounais jusque au
rivage de l'Angola . Ce contexte type de l'Afrique centrale s'attache
certainement à un type agricole particulier qu'il convient
d'étudier ainsi que les taux de productions agricoles de la
sous-région.
1-L'agro-écologie de la région
L'agro-écologie est une façon de concevoir des
systèmes de production qui s'appuient sur des fonctionnalités
offerte par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant
à diminuer les pressions sur l'environnement (réduire les
émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux
produits phytosanitaire) et à préserver les ressources
naturelles. Il s'agit d'utiliser au maximum la nature comme facteur de
production en maintenant ses capacités de renouvellement46(*). La zone CEMAC est
écologiquement très riche et dispose d'une gamme variée de
climat. On y retrouve les climats tropicaux humides et équatoriaux sur
la plus grande partie, mais aussi les climats soudano-sahélien,
sahéliens et sahariens. Ce qui lui confère une grande
diversité agro-écologique qui couvre la région.
La région est couverte sur près de 157 millions
d'hectare de forêt. Que l'on parte du Congo, le Gabon, la Guinée
Equatoriale, le sud Cameroun, le sud-ouest et sud-est de la RCA, on rencontre
une vaste étendue de forêt, propice pour la culture des racines
(manioc), des tubercules (igname, taro,) des fruits (banane, plantain) et des
cultures d'exportation (café, cacao, palmier à huile,
hévéa). En plus de ces produits, s'ajoutent les produits
forestiers non ligneux qui sont utilisés comme épices dans les
modes alimentaires des populations de la région et en Afrique en
générale et regorgent d'énorme propriété. La
zone guinéenneest une zone de transition entre la forêt et la zone
soudano-sahélienne. Elle est également favorable à la
production des racines (manioc) des tubercules (ignames, taro,) de
céréales (maïs, sorgho, riz). C'est aussi une zone de grands
pâturages propices à l'élevage du gros bétail.La
zone soudano-sahéliennecouvre la partie septentrionale du Cameroun et de
la RCA ainsi que le sud du Tchad. Cette zone est favorable à la
production des céréales (mil, sorgho, maïs, riz), des
cultures fruitières et maraîchères, à la culture du
coton et des oléagineux (arachide). C'est également une zone de
production animale grâce à l'étendue et à la
richesse de ses pâturages naturels. La zone sahélienne
couvre le nord du Tchad et l'est de la RCA. Elle convient surtout à la
production des dates dans les oasis, et à l'élevage des chameaux,
des ânes47(*). Ayant
fait état de l'énorme potentiel agricole dont dispose la
sous-région CEMAC, il est important de savoir ce qu'en font les Etats,
pour toujours être dans le sillage de l'insécurité
alimentaire. Quelssont les différentes cultures agricoles produites dans
la sous-région Afrique centrale ?
2-Les productions agricoles de la
sous-région.
En termes de production agricole dans la zone CEMAC, le
Cameroun joue un rôle majeur. L'agriculture est dominée dans la
région par les petits producteurs à l'exception du Cameroun
où on trouve des fermes commerciales. Les aspects de l'agriculture tels
que le niveau de production, le type et la variété des produits,
les systèmes de production, l'autosuffisance et la nutrition, et la
contribution du secteur au PIB, les pays de la région sont
hétérogènes. Il existe cependant des
caractéristiques communes, la principale étant que la production
agricole est généralement insuffisante aussi bien en terme de
volume que de variété pour satisfaire aux besoins des
consommateurs. Ces pays dépendent donc partiellement ou totalement des
importations pour satisfaire aux besoins des consommateurs. La production
agricole de la sous-région se repartie sur deux pôles, au Nord
avec la production des céréales, et aux sud, les cultures telles
que le café, cacao, les racines et les tubercules.
Le Cameroun produisant plus que ses confères, est moins
menacé par la situation critique d'insécurité alimentaire
qui prévaut dans la région. Il a qu'à même une
meilleure place dans les sondages en ce qui concerne l'autosuffisance, bien que
l'on note des écarts entre les districts, le Cameroun compte moins de
personnes sous-alimentées (23%) tandis que la moyenne est de 53%. Les
principaux produits agricoles sont la bananes-plantains, les tomates, le
manioc, le cacao, le café, les ananas, la viande de boeuf, le poulet,
les oeufs, les avocats, la cassave, etc. le Cameroun produit également
les céréales, les légumes, le coton et le sucre. Des
progrès dans le secteur agricole y sont enregistrés depuis les
années 1999.
Le Congo est dans une situation presque identique à
celle du Cameroun avec à peine, 15% de sa population souffrant de
malnutrition. Cependant, contrairement au Cameroun qui est un pays producteur,
le Congo dépend fortement des importations et mis à part la
cassave et la banane-plantain, les aliments de base affichent un énorme
déficit. Il enregistre une autosuffisance de 30% de viande, 3% de riz,
46% pour les oeufs, 40% pour l'huile. Sa production est concentrée sur
les tubercules.
Le Gabon quant à lui, bien qu'ayant seulement 5% de sa
population souffrant de malnutrition, dépend à 60% des
exportations des denrées alimentaires. Les principales cultures sont les
bananes plantains, le gibier, les patates douces, les cultures commerciales
comme le caoutchouc, le sucre et la banane. La production de cacao et de
café y ont considérablement baissée depuis les
années 1970. La Guinée équatoriale, bien que les
données sur sa production agricole ne soit pas assez disponible,
quelques études font état du fait que les cultures tels que le
café, les fèves de cacao y sont produites, en plus des bananes
plantains, de patates douce, de cassave, et d'autres racines et tubercules.
Mais ces productions sont largement insuffisantes pour couvrir les besoins
alimentaires d'où le recours vers de fortes importations alimentaires
pour combler le Fosset.
Le Tchad lui, produit essentiellement les produits de
l'élevage, les arachides, les céréales composés de
mil, sorgho, riz, maïs. On y retrouve aussi, la culture du coton.
Malgré sa production massive de céréales, le Tchad souffre
de déficit céréalier chronique. La RCA à une
agriculture de subsistance dominante (près de 98% de la valeur
ajouté agricole en 2005). La viande de boeuf et les arachides sont les
principaux produits. Les tubercules tels que les patates douces et les cassaves
y sont également produit mais ces productions ne couvrent pas les
besoins de la population. Le pays connait des déficits de production des
céréales, de sucre et de graisse avec de grandes
disparités régionales en termes de disponibilité. Le taux
d'élevage est inférieur aux taux de croissance
démographique. (Afrique centrale : enjeux liés au commerce
agricole, agritrade, le commerce ACP analysé et décrypté,
note de synthèse, juillet 2011).
B-Les politiques du commerce agricole.
Il s'agira dans ce paragraphe de présenter le contexte
du commerce agricole dans la sous-région afin d'évaluer son
niveau de participation à la mise sur pied d'une sécurité
alimentaire dans l'espace. On étudiera donc le développement des
infrastructures de transport en nous attardant plus sur le réseau
routier et le commerce intra-communautaire.
1-Le développement des infrastructures de
transport.
Le réseau routier en zone CEMAC est le moyen de
communication le plus utilisé, car il est moins couteux et accessible
à tous. Il a été reconnu par la commission de la CEMAC
comme étant le un moyen susceptible de faciliter la libre circulation et
permettre d'instaurer un marché commun dans l'espace. Il est d'autant
plus important dans l'espace du fait qu'il soit le principal réseau
routier, hors mis le transport aérien, dans deux de ses Etats, savoir le
Tchad, et la RCA. Il représente près de 90% du trafic
interurbain et inter-Etats des marchandises dans la zone (Fonds routier, 2015)
mais est en pleine dégradation. En effet, lorsqu'on entre dans le cadre
du développement des infrastructures de transport dans la zone CEMAC, on
se rend compte qu'il est en pleine dégradation. Or Il n'existe pas de
réseau aérien entre les Etats de cette sous-région ce qui
fait qu'ils dépendentgrandement du réseau des transports
ferroviaire et routier pour leurs échanges. Il est connu que la majeure
partie des échanges entre les Etats de la zone CEMAC est
constituée de crues (produits agricoles) et s'effectue sur les
réseaux routiers. Son mauvais état constitue dans la zone une
entrave au développement du commerce intra-communautaire.
Afin de remédier au problème de la route en
CEMAC, plusieurs assises ont traité de la facilitation des
échanges et du transit. On a par exemple le « forum sur les
infrastructures de transport et l'intégration régionale en
Afrique Centrale » organisé du 15 au 18 décembre 2003
à Yaoundé, avec la participation de la CEMAC et de la CEEAC. La
CEMAC a aussi entrepris de mettre sur pied un partenariat au
développement avec l'appui des bailleurs de fonds, un programme de
facilitation de transport et de transit en Afrique Centrale (PDTC-AC) en
conformité avec les objectifs du NEPAD. Malgré ces mesures
d'amélioration du réseau de transport dans la sous-région,
sur huit couloir de transport multimodal identifier, seul deux sont
opérationnels et destinés au désenclavement donc le
corridor Douala-N'Djamena qui est déjà terminé et le
corridor douala- Bangui qui est encore en chantier (commission CEMAC,
2015).Cette réalisation survient après l'adoption d'un
réseau routier en 1993 portant sur un linéaire de 18.122km dont
5.064 Km revêtus, soit 20%. Ce n'est qu'en 2004, que son coût est
estimé et à la place, il est suggéré la mise sur
pied d'un programme pilote qui comprend la construction de deux corridor
déjà énoncé.
Nous sommes donc dans un contexte caractérisé
par un état de route précaire bien que constituant le principal
moyen de communication des populations. Il porte donc à croire que
l'amélioration du réseau de transport est d'une importance
capitale pour les échanges intra-communautaire dans la zone CEMAC, la
précarité de son état, influe négativement sur le
taux d'échange intracommunautaire.
2-Les échanges agricoles intra
régionale.
Le commerce intra régional est au centre des
préoccupations majeures dans cette lutte contre
l'insécurité alimentaire en Afrique centrale. Car comme le
soulignait le secrétaire générale de la CEEAC, elle
pourrait grandement contribuer au ravitaillement des populations de la
sous-région et permettre de diversifier les habitudes alimentaires. Il
occupe une place très importante dans la plupart des pays en raison
notamment de son rôle de premier plan dans la sécurité
alimentaire et la croissance économique des pays. Il est par contre
regrettable de constater que dans la zone CEMAC, les records en matière
de commerce intra régionale sont les plus médiocre. En effet, le
taux de commercialisation entre les Etats de la CEMAC entre 2004 et 2006
s'élevait à 1% des exportations. Des récentes estimations
ont montré que ce taux avait évolué et s'estimait à
2,4% des exportations.Par ailleurs, les niveaux record atteints en 2008 par les
prix des produits alimentaires ont remis au-devant de la scène les
problématiques liées à la sécurité
alimentaire et notamment sa relation complexe avec le commerce international et
la croissance économique48(*). La crise alimentaire de 2008, pouvait être
évitée si le commerce intra régionale au sein de la CEMAC
était effectif. La dépendance des Etats de la sous-région
expose constamment les populations aux instabilités du marché
international, les plongeant dans une incertitude alimentaire. Il est crucial
dans le cadre de ce combat contre l'insécurité alimentaire en
Afrique centrale, que les leaders intègre et prenne conscience de
l'enjeu du commerce intra régionale.
En faisant une étude sur les avantages comparatifs,
David Ricardo au XIXèmesiècle montre que plus un pays
est ouvert, plus cela lui permet de réorienter ses ressources rares vers
des secteurs plus efficients et d'améliorer son bien-être. Il est
certes vrai qu'en accord avec cette théorie, les Etats de la CEMAC se
sont ouvert au commerce internationalmême si cela n'était pas de
plein gré comme on le verra plus loin, il y'a cependant des
paramètres qui doivent être pris en compte dans le cadre de cette
ouverture celui des termes de l'échange et du niveau économique
des Etats qui entrent dans l'échanges. En s'engageant dans le commerce
international, ces Etats n'ont pas pesé le poids que cela pourrait
entrainer sur leurs économies et ont cédé une plus grande
importance au commerce international plutôt qu'aux échanges entre
eux. Or ce qu'ils ont oublié c'est que ce qui est valable pour une
ouverture à l'internationale l'est aussi pour une ouverture
régionale et même provinciale comme les études de Jin en
2004 l'ont montré. En effet, Jin (2004) a analysé le co-mouvement
entre l'ouverture et la croissance pour 17 provinces et 3 municipalités
chinoises. L'auteur voulait vérifier si la relation ouverture-croissance
était également valide au niveau provincial, et si on pouvait
déceler une différence entre les provinces côtières
et celles enclavées. Les résultats obtenus sont ceux qui
étaient attendus : l'effet pour les provinces côtières est
de signe positif et significatif pour quatre d'entre elles, et négatif
pour la majorité des provinces enclavées49(*). Ce résultat des
provinces enclavé est le même que dans la sous-région car
c'est le même enclavement qu'on y rencontre, enclavement qui est un
véritable entrave au commerce intra régionale.
Bien que les échanges intra régionale au sein de
la CEMAC soient les plus faibles, les études montrent que le commerce
intrarégional a impact positif sur la croissance économique en
zone CEMAC. Il est donc évident qu'un accroissement du commerce intra
régional aura un impact significatif et positif sur la croissance
économique mais surtout qu'il permettra de renforcer la
sécurité alimentaire puisque les échanges
intracommunautaires dans cette région sont constitués en
majorité de produits agricoles50(*).
Paragraphe 2 : Le contexte social de la
sécurité alimentaire de la sous-région.
Ici, il sera fait état sur le taux de croissance social
qui est un critère important dans le calcul du degré de
souveraineté alimentaire et aussi il sera mis en exergue, le niveau de
vie des populations.
A- Le taux de croissance social.
Dans notre étude portant sur le taux de croissance
social, nous ferons état du développement rural qui est crucial
pour l'amélioration de la sécurité alimentaire dans la
sous-région et le développement urbain qui constitue dans la plus
part des cas, le lieu d'évaluation du niveau des prix des
denrées, de leur rareté ou de leur abondance. Il est utile de
rappeler que la population d'Afrique centrale s'accroit rapidement (environ
3%/an) et à s'expendre du côté des villes.
1-Le développement rural.
La population en zone CEMAC s'évalue approximativement
à 30 millions d'habitants. Les taux de pauvreté dans cette
région sont de l'ordre de 50,1% au Congo, 60% au Tchad, 42% au Cameroun,
46% au Gabon51(*).Ces taux
proviennent en majeur partie des zones rurales. Ce niveau de pauvreté
dansles zones rurales associé au mauvais état de vie pousse les
populations rurales à se déplacer vers les villes pour chercher
le bonheur. Bien que constituant le socle de l'agriculture, les populations
rurales semblent être délaissées. Le développement
rural est précaire, il n'existe pas une véritable attention de la
part des gouvernements à ces populations. Or les études montrent
que ce sont ces populations qui contribuent massivement à la production
agricole afin de nourrir les populations citadines. Le faible niveau de
croissance économique des peuples ruraux, crée donc une situation
d'exode rurale. Des milliers de jeunes se déplacent tous les jours des
campagnes pour les villes à la recherche du bien-être.
L'agriculture ne paie pas et n'est pas subventionné au niveau des petits
agriculteurs, qui ne parviennent plus à vivre de leurs métiers.
L'état des routes des campagnes pour les villes est déplorable ne
permettant pas aux populations rurales d'écouler leurs produits dans les
villes, ce qui les amené à les consommer eux même ou
à les vendre bon marché parfois en déca du prix de
production. En plus, la vie dans les campagnes est difficile, sans les
accommodations qui devraient accompagnées une vie normale pour tout
être humain. Les enfants des campagnes sont sous-scolarisés du
fait d'un manque d'établissement conforme et des enseignants
qualifiés. Les terres cultivables sont de plus en plus infertiles du
fait de la mauvaise exploitation, les productions s'amoindrissent à
cause du changement climatique, de la non utilisation des fertilisants.Les
agriculteurs n'ont pas accès aux avoirs dont ils ont besoinpour tirer le
meilleur parti possible de l'agriculture, par exemple à des
semencesaméliorées, à des engrais ou à un
approvisionnement suffisant en eau. Ils manquent aussi d'informations sur les
marchés et sur les technologies qui leur permettraient de tirer un
revenu accru de l'agriculture, de la pêche et de
l'élevage52(*). En
fait, les niveaux de vie dans les campagnes vont de mal à pire. Et les
gouvernements ne semblent pas se donner la peine pour améliorer les
conditions de vie, donner à la population rurale une raison de rester
garder et cultiver leur terre. Cet état d'ébriété
des populations rurales vient donc donner une forte raison aux jeunes qui
partent des villages générant dans les villes un très fort
niveau d'urbanisation galopant, avec la naissance des bidonvilles, causant dans
les villages une perte de main d'oeuvre forte dans les plantations
agricoles.
2-Le développement urbain.
Il est certes évident que plus la population citadine
grandi, plus il se crée de débouché pour les produits
agricoles. L'urbanisation en Afrique centrale comme en Afrique subsaharienne en
générale, ne respecte pas les critères de
développement des villes. Peuplé d'une population majoritairement
sans véritable emploi, les villes ne génèrent pas assez de
fonds pour permettre d'alimenter les villes.Le niveau de vie dans les villes ne
s'éloigne pas généralement de celui des campagnes du fait
une abondance de chômeur. Les villes construites sur un modèle
précaire n'offrent pas de possibilité pour la croissance du
marché agricole qui, arrivent sur les marchés à des prix
très élevé du fait de la faible productivité et du
mauvais état de route.
Les villes en Afrique centrale, sont peuplées de jeunes
en quête du bien-être, des bouches à nourrir, qui ne sont
pas capable de se prendre en charge. Ayant vidé les villages, ces jeunes
envahissent les villes, faisant doubler la population urbaine à nourrir.
En plus, le développement des villes ne répond plus au standard
du fait d'une montée massive de population qui s'installe n'importe
comment et n'importe où. Les villes sont populeuses,
l'insécurité y est grandissante. Les villes se développent
au détriment des villages qui perdent leurs populations jeunes, et
progressivement emportent les pauvretés des zones rurales vers les zones
urbaines. Cela conduit donc à la naissance des métiers informels,
qui finissent par échapper au contrôle des autorités
administratives des Etats. Les productions agricoles ayant diminué avec
le départ des jeunes des campagnes, crée une forte demande
urbaine qui ne peut être satisfait par les productions locales,
d'où un détour important vers les produits importés.
Malheureusement, les Etats étant pauvres, ne disposent pas d'assez de
moyens pour financer les importations des denrées alimentaires pour les
mettre à la dispositions du public à des coûts
raisonnables, d'où une inflation des prix de denrées de premier
nécessités, qui n'est pas toujours à la porter de toutes
les classes sociales.
B- Le niveau de vie des populations.
L'étude du niveau de vie des populations ici
intègrera les conditions de travail des agriculteurs et le pouvoir
d'achat des populations
1-Les conditions de travail des agriculteurs.
L'enjeu du métier d'agriculteur est à regarder
de près dans les pays du Sud où les agriculteurs peuvent
représenter jusqu'à 80 % de la population active.Comme partout
dans le monde, les agriculteurs de l'Afrique Centrale font en majorité
l'agriculture familiale. Mais à la différence de ceux des pays
industrialisés, l'agriculture dans l'espace CEMAC est peu
mécanisée et basée principalement sur de petites
exploitations qui assurent pourtant l'essentiel de la sécurité
alimentaire. En effet, les conditions de travail des agriculteurs de l'espace
est très embryonnaire. L'agriculture est majoritairement traditionnelle.
Les semences les plus répandues sont non-sélectionnées. Au
Cameroun, le peu de semences sélectionnées distribuées
datent de 1987. Pis, l'essentiel des paysans restent analphabètes et
n'ont pas accès de façon autonome aux avancées techniques
et technologiques53(*).
Les investissements réellement dans la production alimentaire locale
sont très faibles, encore faut-il rappeler que les premiers
entrepreneurs à avoir cette capacité d'investir rationnellement
sont les petites et moyennes exploitations.
Les financements aux agriculteurs sont difficilement
accordés par les banques à cause d'un manque de garantie à
prendre le risque à s'engager auprès de la paysannerie. En plus,
il n'existe pas de véritable contrôle sur le mouvement des terres
agricoles.En Afrique en générale, aucune législation ne
reconnaît explicitement le droit de propriété des paysans.
Depuis 2008, la ruée des investisseurs sur la terre, avec des «
négociations faisant fi des communautés », a
dépossédé un grand nombre d'agriculteurs de leurs
terres(exemple au sud du Cameroun avec le projet de Lom panga). Il est par
contre évident que « Tous les pays qui se sont
développés ont en commun d'avoir créé des
systèmes agricoles avec une forte présence des États, et
des paysans ayant accès à un certain nombre de commodités
: crédits, intrants, équipements, protections aux
frontières. » (I. Coulibaly).Ce soutien des gouvernements envers
leur paysannerie fait défaut dans la plupart des pays africains et
l'Afrique centrale n'en fait pas l'exception, mis à part le Cameroun qui
essaie tant bien que mal à revoir le statut de l'agriculteur et à
mettre sur pieds des crédits agricoles à la disposition des
petits et grands agriculteurs, pendant que les autres gouvernements consacrent
moins de 5 % de leur budget aux 80 % d'actifs que sont les agriculteurs. Le
secteur s'en trouve fragilisé et les jeunes se détournent de
l'agriculture. Ce retrait de la population jeune des métiers agricoles
à comme conséquence la réduction des terres
cultivés et de la production agricole. La rareté des produits
agricoles sur les marchés entraine les inflations réduisant le
pouvoir d'achat en plus du fait que faire sortir les produits du champ est un
véritable chalenge à cause du manque d'infrastructure, sinon ceux
hérité de la colonisation et qui ne sont plus en état, ni
suffisant pour soutenir la croissance économique.
2-Le pouvoir d'achat.
Depuis les programmes d'ajustement structurel, le pouvoir
d'achat des pays de la région a considérablement baissé.
En effet, malgré la baisse des salaires qui ont suivi les PAS, les
ménages parvenaient qu'à même à joindre les deux
bouts de ce qu'il restait des salaires, car l'inflation du prix du carburant
permettait aux Etats de la sous-région de subventionner les importations
et permettre aux ménagères de pouvoir se ravitailler sur les
marchés à des prix bas. La crise financière de 2007
déclenchée sur le marché américain des prêts
hypothécaires à risque va tout changer. Dans la zone CEMAC, l'on
observe un léger ralentissement de l'activité économique,
avec une hausse du PIB réel évaluée à 4,4 % en 2008
contre 4,6% en 2007. Aussi,le niveau général des prix s'est
considérablement accru, passant de 1,6% en 2007 à 6% en
2008.D'après Cheng Guoqiang, faisant une étude sur les causes de
l'insécurité alimentaire en Chine,« la croissance
économique accélérée et l'augmentation des niveaux
de vie sont à l'origine de modifications des habitudes alimentaires de
la population »54(*). Ce constat peut être transposé dans le
contexte économique de l'Afrique centrale pendant la période 2003
à 2007. Or cette augmentation des prix sur le marché ne s'est pas
accompagnée de l'augmentation de salaire. On observe donc une diminution
du pouvoir d'achat des populations qui ne parviennent plus à se nourrir
convenablement. En plus, les bénéfices faits sur la vente du
carburant permettaient aux Etats de faire fonctionner les systèmes
économiques de leurs gouvernements à traversle paiement des
salaires des fonctionnaires. Devant une situation de crise du carburant, les
gouvernements ne sont plus à même de remplir pleinement leurs
mandats envers leurs employés, il se fait ressentir des retards dans le
paiement des salaires, entrainant une disparition de la monnaie dans les
marchés, et dans les ménages qui sont incapables de s'offrir des
aliments de choix pour leur nutrition.
Conclusion
En somme, il ressort de cette étude que l'Afrique
centrale ne dispose ni de la souveraineté alimentaire, ni des moyens
pour financer son agriculture encore moins de payer pour ses importations. Une
situation dans laquelle elle s'est mise avec la contribution de partenaires
étrangers qui l'ont amené à s'investir plus sur un
secteur d'activité et négliger le secteur clé, qui est
celui de l'agriculture pour les besoins alimentaires de ses populations. Elle
était au contraire relayée au second plan, accompagné de
la détérioration du secteur manufacturier qui est le secteur qui
emploi le plus.Il est pourtant évident que bien que le secteur
extractifs ait été plus rentable pendant cette période,
des investissements pouvaient être fait dans le secteur de l'agriculture
afin de rehausser la productionde telle manière qu'à n'importer
le stricte minimum sans toutefois dépendre de ces importations comme
c'est le cas aujourd'hui en Afrique centrale.En plus de cela, le contexte
politique dans la sous-région n'était pas favorable au
développement du secteur agricole. Les motivations politiques
étant à la fois inspirées par des intérêts
égoïstes que par le manque d'intérêt pour
l'agriculture, en présence de la manne noire. Le contexte
général de la situation alimentaire en Afrique centrale est si
déplorable qu'on est tenté de dire qu'il lui sera presque
impossible d'inverser la tendance alimentaire qui y prévaut
actuellement. Mais, comme tout est possible, en attaquant le problème
par la racine, conscient de l'enjeu de la sécurité alimentaire et
mobiliser pour parvenir à une amélioration de la donne
alimentaire en Afrique centrale, il est probable que dans un futur très
proche, cette question d'insécurité alimentaire ne soit plus que
de l'histoire ancienne. Mais alors, en connaissance de cet environnement qui a
servi d'incubateur au combat contre l'insécurité alimentaire en
Afrique centrale, on se pose la question de savoir quels mécanismes
peut-on mettre en place afin de garantir un avenir alimentaire bien
sécurisé en CEMAC pour quels enjeux ? C'est ce que nous
tenterons d'élucider dans la deuxième partie de ce travail.
DEUXIEME PARTIE :
ANALYSE DES ENJEUX ET DES LIMITES DE LA SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE POUR
L'ESPACE CEMAC ET PERSPECTIVES POUR L'AVENIR.
Dans un contexte marqué par la protection de
l'environnement et la pression des APE sur les Etats de l'Afrique Centrale, la
garantie d'assurer une véritable sécurité alimentaire pour
les populations semble être pour les leaders de la sous-région une
opération à probabilité quasi nulle. Il est certain que la
mise en place de cet idéal par le développement agricole, pour
des Etats qui se sont pendant plusieurs décennies très peu
intéressés à l'agriculture comme moyen de subsistance des
populations et de développement économiqueest un véritable
défi à relever. Mais, Dans un contexte aujourd'hui marqué
par la fluctuation sans cesse grandissante des prix des denrées
alimentaires sur le marché international, la nécessité de
se tourner vers la production agricole pour nourrir les populations locales en
Afrique centrale, se présente pour les Etats de la sous-région
comme la seule variable. A ce titre, il est important de faire état des
enjeux et des limites de la sécurité alimentaire dans la
région et d'y apporter quelques idées pour une
amélioration de l'état actuelle de la sécurité
alimentaire parmi les populations. Se faisant, il sera présenté
dans un chapitre 3, les enjeux et les limites de la sécurité/
insécurité alimentaire en zone CEMAC et dans un chapitre 4, les
perspectives.
CHAPITRE 3: LES ENJEUX ET
LIMITES DE LA SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE EN ZONE LA CEMAC.
Il est important de cerner les enjeux et les limites de la
sécurité/insécurité alimentaire en zone CEMAC afin
de comprendre la véritable portée de cette variante pour le
développement des Etats de la sous-région et
l'amélioration du bien-être des populations. Il est certes vrai
que dans le chapitre précédant, quelques limites ont
été énumérées en appréciant le
contexte de mise en oeuvre des politiques de sécurité alimentaire
dans la sous-région pendant la période 2003 à 2015. Dans
cette partie, il sera essentiellement question de mettre un accent plus
aigüe sur les limites de la sécurité alimentaire en Afrique
centrale après avoir bien évidement précisé quels
en étaient les enjeux. Il faut d'ores et déjà
préciser qu'on entendra ici par enjeu de la sécurité
alimentaire, sa portée, son poids et son importance dans la
sous-région, ce qu'elle gagne ou perd. Les limites quant à elles
seront perçues comme tout frein, obstacles, défis à la
mise en place de cet idéal au sein de l'espace.Déjà, il
faut préciser que comme enjeux ou défis de la
sécurité alimentaire en zone CEMAC, la liste est non exhaustive
mais nous nous contenterons de donner ceux qui nous semblent être les
plus importants du fait de leur impact direct sur la question. Pour se faire,
il sera abordé dans ce chapitre déclinés en premier et
deuxième sections respectivement, les enjeux de la
sécurité/insécurité alimentaire en Afrique
centrale et les limites.
Section 1 : les
enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique centrale.
La sécurité alimentaire revêt une
importance capitale et large dans le monde d'aujourd'hui, qui est constamment
objet de menace de tout genre. Les enjeux de la sécurité
alimentaire aux yeux du monde aujourd'hui sont indéniables et
méritent d'être réitérés devant cette
ascendance économique qui pousse la plupart des Etats dans le monde
à se désintéresser de ce qui pourrait constituer demain
leur avenir ou leur perte, savoir la sécurité alimentaire.
L'Afrique Centrale n'est pas en reste dans cette houlette car, étant
depuis quelques années objet de convoitise mondiale du fait de ses
richesses naturelles et centre de tension, qui tendent à l'exposer aux
ingérences de toute forme. Il parait donc nécessaire de revenir
sur les différents enjeux dont revêt la sécurité
alimentaire afin de mieux armer les consciences régionales sur le risque
encouru dans cette affaire de sécurité ou de son corolaire
d'insécurité alimentaire au sein de la région.Dans cette
section il sera abordé les enjeux sociaux et sécuritaires en
première partie et les enjeux économiques en seconde parties.
Paragraphe 1 : Les enjeux d'ordre social et
politique.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, lorsqu'on
entre dans le domaine de la sécurité alimentaire, plusieurs
enjeux sociaux comme politique sont mis en jeu. La sécurité
alimentaire ne se limite pas seulement au manger, mais va plus loin que
ça dans une nation. Car elle peut être symbole de paix ou de
guerre. Ici, nous nous limiterons aux enjeux d'ordre social et politique.
A- Les enjeux d'ordre social.
Comme principaux enjeux d'ordre social, il sera ici
relevé l'enjeu du point de vue de la souveraineté alimentaire et
de la sécurité sanitaire, et pour le développement des
zones rurales.
1-La souveraineté alimentaire et
sécurité sanitaire.
L'étude de cet enjeu au sein de la CEMAC prend sa
source sur les questions imminentes tels que, qu'est-ce qu'on mange ? Que
devient ce que l'on mange ? La science nous apprend que les plantes se
nourrissent à partir de leurs racines qui puissent dans le sol les
éléments minéraux qui sont ensuite converti en serve par
le métabolisme de la plante et reparti dans toutes les cellules de cette
dernière. Aux Etats Unis, il est mené le combat contre les OGM
(organisme génétiquement modifié) dans les aliments, le
peuple américain se bat depuis des années pour
l'étiquetage des produits alimentaires afin de savoir ce qu'il consomme.
Un combat qui a récemment eu un écho favorable au sein de
l'opinion politique et le président Barack Obama, a demandé que
dorénavant les produits alimentaires doivent être
étiquetés parce que le peuple américain doit savoir ce
qu'il achète. En d'autres termes, le gouvernement américain pense
que le peuple devrait être souverain dans les choix alimentaires, avoir
la capacité de choisir est ce qu'il lui offre. Cette liberté de
choisir ne se limite pas seulement au peuple américain car, nous croyons
que tous peuples disposent de cette liberté si nous nous referons au
droit fondamental de l'homme contenu dans la déclaration universelle des
droits de l'homme en sonarticle 3 qui stipuleque «Tout individu a droit
à la vie, à la liberté et à la sûreté
de sa personne». Aucun peuple ne doit être aliéné de
ce droit car il est expressément écrit dans l'article 2
alinéa 1 du même document que :
Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de
toutes les libertés proclamés dans la présente
Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de
sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion,
d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre
situation .
En plus, ce que nous mangeons impacte notre organisme. En
Afrique aujourd'hui, il est fait état de ce que le taux de
mortalité est croissant. En Afrique centrale en particulier, le taux de
mortalité infantile est grandissant, les jeunes sont atteints des
maladies qui n'étaient connu qu'aux vieillards. Tout le monde semble se
poser la bonne question mais encore, la question de fond reste en suspens.
D'où partent ces maladies ? Quand a-t-on eut connaissance de la
présence de tels phénomènes au sein des
sociétés africaines ?Si le peuple américain ne
s'était pas posé la question de savoir quand est-ce que les
maladies alimentaires ont pris ascendance dans la société, ils
n'auraient certainement jamais fait le lien entre les OGM et les multiples
maladies aux sources inconnues qui se rependaient dans le pays. De même
en observant les cultures africaines anciennes, il ressort que tant que les
Africains s'alimentaient selon leurs normes culturelles, ils vivaient longtemps
et en bonne forme. Mais l'aliénation culturelle qui s'est étendue
dans le domaine alimentaire s'est accompagné des conséquences
dont nous pouvons aujourd'hui témoigner. La chine est dite conservatrice
parce qu'elle est resté fidèle à sa culture sur tous les
points, et ce fait est accompagné de plusieurs avantages qui ne sont
plus à énumérer. Mais en regardant le taux de
mortalité, les maladies, la moyenne d'âge de la population adulte,
il est étonnant de constater que sur cette terre, il existe encore un
peuple aussi solide. Ce n'est pas un hasard de la nature, ils le doivent
à leur mode alimentaire. Toutes ces choses nous font état de
l'importance de disposer d'une souveraineté alimentaire.
D'ailleurs, au Québec, la sécurité
alimentaire est entrée dans le domaine privé de la santé
publique. Il est stipulé dans le programme national de santé
publique 2003-2012, que cette fonction : « Englobe les
activités qui visent avant tout à réduire les facteurs de
risque associés aux maladies, aux problèmes psychosociaux etaux
traumatismes ainsi qu'à détecter les signes hâtifs des
problèmes de santé ou des problèmes
psychosociaux.(Santé et services sociaux Québec,)55(*) ».
Une étude faite sur le mode alimentaire des populations
de l'Afrique Centrale par la FAO, révèle que les populations ont
dans leur mode alimentaire, la consommation des produits agricoles locales qui
sont les racines et les tubercules associés aux légumes, viandes
de brousse et autres, et que ces aliments sont très riches en
énergie. Il apparait donc de cette étude l'importance de
production agricole locale. Car même si l'Afrique centrale est connu pour
ses exportations de denrées alimentaires pour l'alimentation des
populations citadines, il est juste de noter que ces produits importés
ne sont pas des mets de choix pour ces populations qui, malgré quelques
difficultés à souvent se nourrir de produits agricoles, il n'en
demeure pas moins qu'ils demeurent la priorité alimentaire de ces
derniers. En plus, ces aliments importés sont dans leur majorité
de source douteuse, mais accèdent aux territoires du fait de la
porosité des contrôles de normes et de qualité et causent
des maladies sur le long terme.
Des études faites en UEMOA par Michel Benoit-Cattin et
Nicolas Bricas en 2008, montrent que dans les capitales des huit pays
constituant l'Unionéconomique et monétaire
ouest-africaine(UEMOA), seuls 22 % de la dépense des ménages
portent sur des produits importés. Le reste concerne des denrées
animales et végétales produites localement. Ce profil alimentaire
ne s'éloigne pas de celui des villes des pays de l'Afrique centrale.
L'évidence de disposer d'une souveraineté alimentaire en Afrique
en générale et en Afrique centrale en particulier s'impose devant
cette grande révélation du choix alimentaires des populations
locales. Assurer la sécurité alimentaire en produisant ses
produits de subsistance est ici un enjeu indéniable, que l'OMS et la FAO
sur un constat selon lequel, le phénomène de malnutrition peut
être lié au manque de contrôle des vitamines et des
éléments minéraux qui, pour eux représente
l'essentiel des efforts pour combattre la faim et la malnutrition, approuvent
en affirmant que
Policy and program responses include food-based strategies
such as dietary diversification and food fortification, as well as nutrition
education, public health and food safetymeasures, and finally supplementation.
These approaches should be regarded as complementary, with their relative
importance depending on local conditions and the specific mix of local
needs»56(*).
Ceci place les zones rurales au Coeur de ce combat.
2-Le développement des zones rurales.
Les études ont révélé que c'est
dans les zones rurales qu'on rencontre un taux élève de
pauvreté et de malnutrition. Cette situation alarmante dans les
régions rurales est à l'origine de l'exode rural. En
étudiant de près la question, il est noté que l'absence de
production agricole au sein des villages impacte de façon
considérable les villes. L'Union Européen dans le cadre de la
mise en place de sa sécurité alimentaire, a misé sur le
développement des zones rurales et, par le soutien aux revenus agricoles
notamment dans des zones montagneuses peu développées, elle
évitel'exode de la population.
Il est certain que tant que les crises de la faim
subsisteront, tant que les gouvernements de la sous-région ne
parviendront pas à maintenir la sécurité alimentaire pour
toutes les classes de la société par l'autosuffisance
alimentaire, le problème de l'exode rural se posera. La
sécurité alimentaire dans ce contexte est considérable,
parce qu'elle est un catalyseur de ce phénomène. Les populations
se déplacent parce qu'elles recherchent le bien-être, une
meilleure qualité de vie. Tout cela peut être pourvu peu importe
là où on se trouve. Le secteur agricole est un secteur qui emploi
le plus grand nombre de personnes. En Grèce, par exemple, La crise des
finances publiques a offerte malgré les apparences, de formidables
opportunités pour l'agriculture. Un retour à la terre d'une
partie de la population est en train de s'opérer pour faire face
à l'augmentation des prix des denrées alimentaires et
répondre à la perte de pouvoir d'achat57(*). Il ne s'agit pas ici de
présenter la crise publique comme quelque chose de positif dans un Etat,
mais de considérer l'impact de l'agriculture sur les fluctuations des
prix des denrées alimentaires. Pour cela, il est donc crucial que le
secteur agricole soit développer, ce qui implique le
développement des zones rurales, les rendre plus attractifs pour les
jeunes qui ne trouverons plus de raisons de partir, mais y resterons pour
s'investir dans l'agriculture.
La sécurité alimentaire qui passe par
l'autosuffisance alimentaire, appelle à la multiplication des fermes
agricoles, qui donne naissance à des emplois. La recherche de la
sécurité alimentaire, par le moyen de la production, permettra
donc aux Etats de développer les zones rurales, en y attirant les
investisseurs dans le secteur agricoles, la création des entreprises de
transformation des produits agricoles, la création des GIC et des
organisations qui s'occupent des aspects agricole et alimentaire.Par contre, si
les Gouvernements s'obstinenta ne consacré que très peu de leurs
énergies au secteurs agricole, optant pour l'importation des
denrées alimentaires afin de garantir leur sécurité
alimentaire, il est certain que les populations dans les campagnes ne vont
cesser de migrer vers les villes à la recherche du bonheur, qu'ils ne
trouverons certes jamais, accentuant le taux de chômage, de famine et de
malnutrition dans les villes. La production locale, réduit le taux
d'exportation, si l'agriculture perd de sa valeur au sein des villages, parce
que tout le monde consomme ce qui est importé, meilleur prix, et
abandonne les produits locaux car, très couteuses, il est certain que
les campagnes vont se dépeupler à une vitesse plus grande que ce
qui s'est fait jusqu'à l'heure actuelle. Donc le moyen de consolidation
de la sécurité alimentaire, influe sur la construction des zones
rurales et même urbaine. En dehors de l'aspect rural de la
sécurité alimentaire dans un Etat, il existe d'autres aspectstel
que le domaine politique, où la sécurité alimentaire a un
important enjeu.
B- Les enjeux d'ordre politique.
L'enjeu politique de la sécurité/
insécurité alimentaire est mondialement connu. L'appel de 1996
par le sommet mondial sur l'alimentation de la contribution des politiques
nationales africaines pour la lutte contre l'insécurité
alimentaire en Afrique en est une preuve. D'un point de vue politique, les
enjeux de la sécurité / insécurité alimentaire sont
de deux ordres : un intérêt national et les crises
politiques.
1-Un intérêt national.
Nul n'ignore les crises sociales de 2008 dans le monde qui ont
été qualifié par certains auteurs d'émeute de la
faim (le monde diplomatique, 2012). Un peuple affamé est toujours
revendicatifs et en colère. La sécurité politique d'un
Etat repose en grande partie sur sa compétence à nourrir sa
population ; Car tant que ces derniers auront faim, les risques de
soulèvement ne disparaitront pas de l'atmosphère. La
sécurité alimentaire à de tous les temps été
un grand enjeu pour les peuples. Les conquêtes occidentales en Afrique en
dans les Amériques ont été motivées par le
désir de garantir pour les populations occidentales, une
sécurité alimentaire comme le souligne Jacques Carles et
Paul-FlorentMontfort dans « sécurité
alimentaire et défense nationale: une mise en perspective
géopolitique ». Du temps de la préhistoire, les grandes
migrations étaient guidées par l'impératif alimentaire,
à la recherche de nourriture. Plus tard, les invasions, le colonialisme
et l'ouverture des routes commerciales y trouvaient une partie de leur
justification. L'agriculture était à ce point un facteur
historique de puissance politique, qu'elle fut un temps considéré
comme le critère déterminant de la richesse des nations (cf.
physiocrates), et qu'elle donna naissance aux plus grandes politiques
protectionnistes, tous secteurs confondu58(*). L'absence de cette composante dans toute
société est une menace pour la stabilité de cette
société. Il est certes vrai que la composante économique
tant à prendre le pas sur la composante sécurité
alimentaire dans les Etats modernes d'aujourd'hui, mais c'est à tort car
comme le mentionne la France :
L'objectif qui consistait à produire des aliments en
quantité suffisante et pour un prix raisonnable afin de nourrir une
population urbaine en augmentation dans une société en cours
d'industrialisation a aujourd'hui perdu de sa pertinence dans les pays de
l'OCDE59(*)
Nous ajouterons à ce récit, dans les pays
d'Afrique centrale. Par contre, les seules allusions à la
sécurité alimentaire dans les documents officiels de doctrine ont
trait à sa vocation à être source de tensions,
instabilité et conflits or, la précisément, la
sécurité alimentaire fait partie intégrante des «
intérêts vitaux de la nation »60(*) et peut être mis au
service du politique.
2-Le domaine des politiques.
Le 24 septembre 2009, la secrétaire d'Etat
américaine Hillary Clinton a érigé la
sécurité alimentaire mondiale au rang
d'«élément-clé» de la politique
étrangère des Etats-Unis, sur l'hypothèse que la faim
«menace la stabilité des gouvernements, des sociétés
et des frontières (...) La sécurité alimentaire ne
concerne pas que l'alimentation, mais tous les domaines de la
sécurité»61(*). Il est certain que la secrétaire d'Etat
américaine a compris la portée de la sécurité
alimentaire au sein d'un Etat et dans le monde. La sécurité
alimentaire se trouve être une arme solide entre les mains des
politiques.
L'Afrique Centrale a connu pendant la période
2003-2015, une série de tensions politique et sociale. Une chose qui
semble ne pas encore avoir été compris dans tout ce chaos, c'est
la force de l'insécurité alimentaire qui y règne
associé à la pauvreté. La Centrafrique accuse le Tchad
d'avoir part à la crise qui la secouée pendant plusieurs
années, mais ce qu'elle omet de comprendre c'est qu'il n'est pas
possible de soulever un peuple contre son gouvernement si ce peupleest
satisfait des services que lui rend son gouvernement. La sécurité
alimentaire ou l'insécurité alimentaire peut être
utilisé par desagitateurs comme une arme redoutable pour créer
l'instabilité politique au sein d'un Etat et dans le monde. Cela,
Hillary Clinton l'a bien perçu, en définissant comme
élément clé de la politique étrangère des
Etats Unis la sécurité alimentaire mondiale, elle prend un pas
sur les prochaines élections aux Etats-Unis, sachant qu'il s'agit d'un
élément vital pour les peuples et les nations du monde.
A côté de cet exemple, la Chine se positionne,
puisque dans sa doctrine de sécurité,la dépendance (quelle
qu'elle soit) est considérée comme une ingérence
extérieure. Pour donc éviter une ingérence dans ses
affaires, la Chine met un accent particulier sur la sécurité
alimentaire par la mise en place d'une stratégie multiforme, tel que: la
fixation d'une autosuffisance de sa consommation alimentaire à 85%, en
mettant un accent sur sa production céréalière, achat des
terres notamment en Afrique62(*).
En plus des enjeux d'ordre social et politique, la
sécurité alimentaire revêt des enjeux
économiques.
Paragraphe 2 : Les enjeux d'ordre
économique.
L'option choisit par tout Etat, région,
communauté pour assurer sa sécurité alimentaire est
important dans la démarche économique. Ces choix peuvent
être par la production agricole, atteindre une autosuffisance alimentaire
comme l'a fait la Chine ou choisir d'importer les produits alimentaires comme
il a semblé âtre le cas des Etats de la CEMAC pendant un certain
nombre d'années. Dans le cadre de cette étude nous basons notre
analyse sur le cadre de la production nationale. Ainsi, il sera
présenté les enjeux de la sécurité alimentaire pour
l'accroissement des investissements et la création des emplois.
A- Le développement économique.
L'enjeu de la sécurité alimentaire sur le
développement des économies de l'Afrique centrale prend en compte
deux principaux aspects savoir, l'enjeu sur la balance de paiement des Etats et
l'enjeu pour le marché commun au sein e la sous-région.
1-L'enjeu de la sécurité alimentaire sur
la balance de paiement.
Les Etats de la sous-région CEMAC ne sont pas
industrialisés et exportent la totalité des produits de leurs
terres sous forme de matières premières. Par contre les
importations qui sont faites par ces derniers concernent les produits finis qui
se vendent sur les marchés avec une valeur ajouté. Or ceux vendus
ne bénéficient pas de cette rubrique économique. Ce qui
fait qu'ils vendent à des prix bas et rachètent à des prix
élevé. Du point de vue de la balance de paiement, cette situation
entraine une croissante appauvrissante. La sécurité alimentaire
qui passe par les moyens de production agricole se tient comme un
régulateur de cette situation.
En effet, la balance de paiement est une comptabilité
en partie double avec une inscription du côté des recettes
(crédits) et une autre du côté des dépenses
(débits). Aussi, en règle générale, les
opérations qui engendrent une entrée des devises sont
enregistrées du côté des recettes et les opérations
qui engendrent une sortie de devises sont plutôt enregistrées
comme débits. Elle sert donc à indiquer le degré
d'ouverture d'un pays sur l'extérieur et donne un éclairage sur
l'attractivité de ce dernier. Elle est également indispensable
pour la conduite de la politique économique et monétaire d'un
pays. C'est un élément de quantification des échanges de
biens et de services et bien autres indiquant l'état économique
d'un pays.
Ainsi, parce que la région ne dispose pas d'industrie
agro-alimentaire pour produire les compléments alimentaires tels que le
cube, le fromage et autres qui rentrent dans les cuissons des aliments, elle ne
pourra arrêter d'importer les produits alimentaires. Mais, il est
possible de limiter ces importations au strict minimum, passer par exemple de
60% des importations à 25%. Pour cela, elle doit pouvoir produire en
quantité suffisante les produits de bases consommées par ses
populations. Sachant que l'Afrique centrale importe à près de 60%
ses denrées alimentaires,disposer d'une sécurité
alimentaire par une autosuffisance alimentaire d'au moins 85% dans la
sous-région inversera la tendance économique sur la balance de
paiement, qui n'affichera plus une croissance appauvrissante, mais une
croissance réelle.Il est tout de même évident que cela ne
se ferait pas si l'on se contentait de produire pour satisfaire uniquement
à la demande nationale, mais de produire en si grande quantité de
façon à exporter dans les Etats voisins afin de faire entrer les
devises. Pour cela, il est important que la communauté se dote d'un
véritable marché commun à la mesure de l'impact
commerciale et économique qu'elle voudrait se faire en garantissant sa
sécurité alimentaire.
2-Du point de vue du marché commun.
Le marché commun dans la sous-région n'est
encore qu'à l'état embryonnaire. Il est pourtant important pour
l'intégration économique de la région, étant un
indicateur de sa mise en place et de son état de santé. La
faiblesse de la matérialisation d'un véritable marché
commun au sein de l'ensemble CEMAC, yest une entrave à la
sécurité alimentaire. En effet, les difficultés qu'ont les
produits alimentaires à circuler dans la région, empêche la
diversification des aliments entre les populations. L'étude de
l'agro-écologie de la région, montre une disparité dans
les potentiels agricoles qui ne peut être résolu que par la mise
sur pied d'une circulation aisé des produits locaux des
différents Etats qui permettra leur acheminement vers les populations.
La recherche de la sécurité alimentaire au sein de la
communauté pour le marché commun est donc très important
car, elle donne à s'intéresser de près aux
problèmes qui ont jusque-là dans la région jugulé,
sa concrétisation effective. Aller vers la sécurité
alimentaire signifie ôter tout obstacles à l'acheminement des
denrées alimentaires aux populations locales.
Or, il est connu que ces obstacles sont une panoplie, parmi
lesquels le manque d`infrastructures, la violation des TEC, le non-respect des
normes communautaire en matière de commerce, etc. face à un
véritable défis de la sécurité alimentaire et
conscient de son enjeu sur le plan internationale, la lutte contre
l'insécurité se propose comme une réponse aux
problèmes de la mise sur pied en zone CEMAC, d'un véritable
marché commun. Les politique conçues jusqu'à lors marquent
un accent particulier sur l'enjeu des échanges intracommunautaire dans
cette marche. Il se trouve que la volonté d'établir un
véritable marché commun dans la région trouve un
écho favorable dans les oreilles des leaders de l'Afrique Centrale
devant cette crise de la sécurité alimentaire dans la
région. Ainsi donc, en cherchant à garantir la
sécurité alimentaire pour les populations d'Afrique Centrale, les
leaders africains vont par la même occasion résoudre le
problème de libre circulation des biens et tout problème y
affèrent et le marché commun pourra de ce fait y devenir une
réalité.
Toujours dans l'ordre économique, la garantie de la
sécurité alimentaire a un impact sur la lutte contre la
pauvreté qu'il convient ici de regarder.
B- La lutte contre la pauvreté.
L'enjeu de la sécurité alimentaire sur la lutte
contre la pauvreté se déclinera dans ce travail en deux points.
Dans un premier temps, la création des pôles d'emploi et dans un
second temps, la réduction du taux de chômage.
1-La création de nouveaux pôles
d'emploi.
En partant de la définition de la
sécurité alimentaire donné par la FAO, il ressort que la
sécurité alimentaire n'est pas synonyme d'autosuffisance
alimentaire. Mais, il est certain que dans un contexte économique comme
celui des Etats de l'espace CEMAC, ces deux concepts doivent être
liés. En lisant d'ailleurs les articles rédigés à
ce propos, il est constamment fait état de la non productivité
agricole suffisante pour couvrir les demandes alimentaires dans la
région. Ce qui laisse entendre que, la sécurité
alimentaire dans la région appel au développement e
l'agriculture, le PDDAA insiste aussi sur ce volet. Cela appel donc à la
multiplication des domaines agricoles de par la région et l'extension
des fermes agricoles déjà existant. Comme on l'a vue plus haut
avec l'exemple de la Grèce, l'agriculture se tient aujourd'hui en
Afrique comme le seul véritable employeur. Le développement de
l'agriculture permet de crée de nouveau pôles d'emploi pour les
jeunes.
En effet, les investissements dans le secteur agricole ouvre
le monde de l'emploi tant pour les femmes, que pour les jeunes.La recherche de
la sécurité alimentaire par le moyen de l'autosuffisance
alimentaire appel à réinvestir les jeunes dans le domaine
agricole. Le développement du secteur agricole ouvre plusieurs champs
d'emploi tant dans le secteur formel que informel. Par exemple, l'extension des
champs agricoles demande à la multiplication de la main d'oeuvre ;
les produits agricoles récoltés doivent être
commercialisé, ce qui implique la présence des personnes qui
devront se charger de la commercialisation de ces produits tant sur le plan
national que son acheminement à l'extérieur. En plus, ces
produits peuvent faire l'objet de la transformation comme cela est requis par
les organismes internationaux tel que la FAO, ce qui suppose, un personnel
industriel. Sans toutefois oublier que pour les parents fermiers qui n'ont
comme source de revenue que leurs plantations agricoles, l'amélioration
du secteur agricole leur permettra de mieux bâtir leurs économies
propres et assurer de meilleurs lendemains pour leurs progénitures. A
cet effet, la création des pôles d'activité pour les
populations permettra de réduire la pauvreté tant en milieu
rurale que urbaine tout en réduisant le taux de chômage.
2-La réduction du taux de chômage.
Le chômage des jeunes en Afrique Centrale aujourd'hui
est assez élevé. Malgré les politiques et les
stratégies développées par les Gouvernements pour lutter
contre ce fléau, il persiste. Plusieurs jeunes après leurs
formations n'ont pas de travail, la mentalité de la jeunesse n'est
portée que sur les métiers de la fonction publique qui est
à l'heure actuelle la meilleure garantie d'une vie à l'abri du
besoin. Certains gouvernement à l'instar du Cameroun crée
constamment des stratégies pour permettre à la jeunesse de se
tourner vers les métiers agricoles en vain car, n'ayant pas la
mêmevaleur que les autres types de métier et parfois à la
limite dégradant. Etre considère en Afrique comme un agriculteur
n'est pas du tout appréciatif sauf pour ceux qui sont
diplômés des facultés d'agronomie. Cette
réalité est par contre erronée lorsque l'on
considère la portée de la sécurité alimentaire pour
le bien-être des populations, cela place au coeur de toute
activité le métier d'agriculteur.
Ainsi donc, la démarche pour atteindre la
sécurité alimentaire en Afrique Centrale, est d'un énorme
enjeu pour la réduction du taux de chômage. Lutter contre
l'insécurité alimentaire donnera aux Etats d'accorder un
intérêt particulier au secteur agricole qui était
jusqu'à la chute du cout du carburant relayé au second plan.
Cette considération renouvelée des Etats pour le secteur
agricole, amènera les populations à comprendre l'enjeu et la
nécessité de produire. Il est par contre évident que cet
engouement devait naitre à la suite des fluctuations des prix des
denrées alimentaire sur les marchés qui a commencé en 2007
comme cela a été fait en Grèce, mais il reste certain que
bien que ce processus soit assez lent en Afrique centrale, il arrivera à
loger un assez grand nombre de jeunes dans les métiers agricoles ou qui
en découlent et réduira par la suite le taux de chômage. Il
est certain que les subventions accordés au secteur agricole ne
laisseront pas beaucoup de jeunes indifférents. Déjà au
Cameroun, on observe une grande foule de jeunes qui s'intéressent aux
métiers d'Agriculture (pisciculture, élevage,
agriculture etc.) selon qu'ils reçoivent les subventions pour
établir leurs affaires cela contribue énormément à
réduire le taux de chômage dans la société et ainsi
le taux de criminalité.
Bien que la sécurité alimentaire soit
revêtue d'un nombre incalculable d'enjeu pour les Etats de la zone CEMAC,
il est tout de même entoure d'un certain nombre de défis qui
obstruent sa mise en place.
Section 2 : les
limites de la sécurité alimentaire en CEMAC.
Au sein de l'ensemble CEMAC, l'échec de la mise en
place d'une sécurité alimentaire jusqu'à l'heure actuelle
relève de plusieurs facteurs qui peuvent être grouper en deux
ensembles savoir, les limites d'ordre général c'est-à-dire
relevant des facteurs qui sont du commun, ordinaire et les limites de l'ordre
de l'intégration, qui existent à cause de la faiblesse de
l'intégration au sein de la CEMAC.
Paragraphe 1 :Les limites d'ordre
général.
Sous cet ensemble, il sera étudié les limites
d'ordre économique, la compétence économique de la
sous-région à mettre en place les politiques et programmes de
sécurité alimentaire au sein de la région, sans faire fi
des limites d'ordre écologique, sécuritaire.
A- Les limites d'ordre économiques.
Produire est important dans la marche pour la lutte contre
l'insécurité alimentaire. Pour cela, il faut y mettre les moyens
tant physiques qu'économique. L'Afrique centrale regorge d'une
population jeune et forte capable d'être placer au service de la
production agricole. Mais à cette force physique, il y'a le volet
économique qui est le socle de cette démarche. La lutte contre
l'insécurité alimentaire en Afrique centrale fait face à
plusieurs entraves économiques dont seulement deux nous intéresse
dans le cadre de cette étude : l'indisponibilité des
financements appropriés et la gestion des ressources allouées au
secteur agricole.
1-L'indisponibilité des financements
appropriés.
La CEMAC a connu pendant la période 2003-2012, une
forte croissance économique qui l'a placé au rang de
deuxième en Afrique. Le PDDAA stipule dans son objectif que le
développement agricole devrait être financé à valeur
de 10% par les budgets nationaux. En se basant sur les données
économiques que donnent les sondages en CEMAC depuis la mise sur pied du
PDDAA et des PRSA, le financement du secteur agricole par les Etats de l'espace
était bien possible. Mais il ressort de l'échec constaté
que ces derniers n'ont pas pu financer à la valeur requise pour le
développement de leurs agricultures.L'avènement des PAS a
apporté en Afrique, une tendance selon laquelle, le bailleur de fonds
dispose de comment sera utilisé ses fonds. Ce principe est encore plus
tranchant dans le domaine de l'agriculture de ce que la plus part de ces
bailleurs de fonds sont des pays industrialisés et poussent les Etats
africains à produire des matières premières pour leurs
usines de transformation.
En effet, les aides pour accroitre la production agricole en
Afrique Centrale sont attribuées chaque année. Mais il se pose le
problème constant de « l'aide liée ». La
question des financements appropriés se pose constamment. Il est dit que
les productions agricoles en Afrique centrale sont insuffisantes pour
satisfaire les besoins des populations, mais ce qui ne se dit pas c'est que les
Etats de la sous-région même si ce n'est pas tous les Etats, sont
des producteurs agricoles. Le Cas du Cameroun et le Tchad sont des exemples. Le
problème qui se pose est que les cultures agricoles dans la
région portent à près de 70% sur les cultures de rentes,
qui sont exportés. Les investissements dans le secteur vivrier sont
très faibles, la conséquence de cela est la faible
productivité.La CEEAC dans son rapport de 2008 à relever que les
cultures vivriers en Afrique centrale étaient totalement produits par
les petits agriculteurs sur de faibles étendue de terre ce qui justifie
l'insuffisance sur le marché. Il est par contre relevé que
d'énormes subventions sont faite pour la production du coton, du cacao,
du café comme le révèle la revue AGRITRADE pour le cas du
Cameroun qui est considéré comme le grenier de l'Afrique
centrale. Près de 10,7 millions d'euros de subventions versés
aux producteurs locaux seront engagés dans la promotion de la
transformation locale de coton brut.De la même manière, afin
d'ajouter de la valeur à la production de coton, l'Association des
producteurs de coton africains (APROCA), avec le soutien de l'AFD, a
lancé un projet pour le développement du coton commerce
équitable et du coton biologique en Afrique de l'Ouest et centrale, y
compris au Cameroun63(*).
Face à cela, est-il encore nécessaire de ses poser la question
sur les raison de l'insécurité alimentaire dans la
sous-région si, comme le Cameroun, les autres Etats passent leur temps
à privilégier la production de leurs marchandises, plutôt
que les aliments des populations ?
Bien qu'il soit un peu compliqué pour les Etats de
financer leur développement agricole, ils perçoivent qu'à
même des fonds des donateurs extérieurs en plus du peu qu'eux
même budgétisent pour financer l'agriculture mais ces financements
souffrent d'un problème de mauvaise gestion et se retrouvent la plupart
du temps dans les comptes des particuliers.
2-La gestion des ressources allouées au secteur
agricole.
L'Afrique centrale fait face à un certain nombre de
défis qui relève de la gestion des ressources. Le domaine
agricole, n'est pas exempt de ce que nous pouvons qualifier de fléau en
Afrique. En effet, la gestion des finances publiques est un véritable
problème au développement de l'économie africaine.
L'Afrique Centrale ne saurait se plaindre d'un manque de financement pour
encourager sa production agricole. Car des moyens financiers, elle en a eu
pendant la période étudiée. Hors mis les subventions de la
part des partenaires étrangers, elle a amassé dans la vente de
l'or noir pour une valeur en 2005 de 6063milliard de Frs (BEAC, 2006). On se
pose la question de savoir où part cet argent ?
La corruption et les détournements de finances
publiques sont les principaux chemins qu'emprunte l'argent qui entre dans les
comptes des Etats de la sous-région. Le Cameroun est un pays de la
région qui s'investit énormément dans la production
agricole, il a déclaré que les efforts du gouvernement pour
promouvoir la production de maïs depuis 2005 par le biais de subventions
à laproduction se sont avérés inefficaces face aux
problèmes de détournement de fonds. Le gouvernement a ainsi
été contraint de recourir à nouveau aux subventions
à l'importation à partir de 200964(*).
Si les Etats de la sous-région faisaient bon usage de
l'argent qui entre tout le temps dans les caisses de l'Etat, la garantie de la
sécurité alimentaire ne constituerait pas aujourd'hui un
problème sérieux. Mais suite à la disparition
injustifiée de l'argent dans les comptes de l'Etats, il est presque
impossible pour ces derniers d'autofinancer leur agriculture et sont contraint
de faire appel à l'aide internationale qui les contraints dans leurs
choix agricoles et dans l'édiction des différents politiques
agricoles qui sont de plus en plus tournées vers la production des
matières première pour les pays industrialisés
plutôt que la production des denrées alimentaires pour les
populations locales. Outre cela, le détournement de fond se fait
à tous les niveaux et personne ne semble être perturbé par
cet état des choses. L'agriculteur qui perçoit les subventions
pour développer ses exploitations agricoles, l'utilise pour
résoudreses problèmes personnels. A la fin de
l'échéance, il n'a pas de rendement et pas d'évaluation.
Chaque année au Cameroun, les subventions sont accordés à
des GIC pour le développement de l'agriculture, ceux qui sont
responsable de la distribution des subventions constitue
généralement eux même des GIC qui devront
bénéficier de ces subventions et donc la plupart du temps sont
des GIC fictifs. Il est important pour la garantie d'une mise en oeuvre
effective de la sécurité alimentaire par le développement
de l'agriculture, qu'une attention particulière soit accordée
à la gestion des finances publiques.
A côté des limites d'ordre financiers, il existe
des limites d'ordre sécuritaires qui jusqu'ici se sont constitué
comme un véritable entrave pour la sécurité alimentaire en
zone CEMAC.
B- Les limites d'ordre sécuritaire et
écologique.
Dans cette partie, il sera abordé les limites
liées à l'insécurité sur la distribution
égalitaire des ressources alimentaires en Afrique, et les défis
liés à la protection de l'environnement.
1-L'influence de l'insécurité sur la
distribution égalitaire des ressources alimentaires en Afrique
centrale.
Il est évident que lorsqu'un Etat est en trouble
politique ou conflit, il se produit instamment un arrêt de la provision
sous toutes ses formes, qu'elle soit financière ou alimentaire. En zone
CEMAC, l'insécurité dans les Etats de la sous-région a
largement contribué à la déstructuration de la
sécurité alimentaire. Le cas de la crise centrafricaine est
énorme.
En effet, avant même que les crises politiques et le
terrorisme ne prennent l'ampleur dans la région,
l'insécurité transfrontalière constituait
déjà un frein dans la distribution égalitaire des
denrées alimentaires dans la sous-région.
L'insécurité des voies de communication empêche le
transport des marchandises d'une ville à l'autre ou d'un Etat à
un autre. En plus, avec la crise centrafricaine, l'exode des commerçants
musulmans fuyant les attaques des miliciens chrétiens a
été une grave menace pour le ravitaillement de la population
déjà soumise à une disette. Selon les Nation unies, des
millions de personnes se sont trouvés pendant la crise dans le besoin
d'aides alimentairesd'urgence. La plupart des commerçants musulmans ont
fuient la capitale pourtant, assuraient le ravitaillement en sucre, farine,
fioul et savon à la ville peuplé à près de 800.000
habitants. La crise a causé des pénuries en viandes, en produits
alimentaires de base, accroissant le taux de malnutrition et de faim dans le
pays. Selon une enquête d'Oxfam et d'action contre la faim pendant la
crise, 40 grossistes géraient jusqu'à il y'a peu le
ravitaillement de Bangui en produits de base. Ils sont aujourd'hui moins de dix
et certains menaceraient de partir si la sécurité ne
s'améliorait pas. Aussi, les prix des denrées alimentaires ont
grimpés en flèche dans la région. Non seulement il y'a
rupture dans les livraisons, il n'y a pas d'argent en circulation, il faudrait
également faire face à l'inflation du peu de produits qu'on
parvient encore à trouver sur le marché. L'état de la
crise était de sorte qu'il n'y'avait même pas moyen pour les
organisations telle que le PAM d'y apporter son aide alimentaire, les aides
restant bloqué aux portes du pays car les chauffeurs craignaient pour
leur vie.
En outre, la crise a poussé plusieurs à se
réfugier dans les pays voisins entrainant dans ces régions qui
les accueillaient des accroissements du taux de malnutrition et de
pauvreté. Cet état de fait suscite un « besoin
d'assistance en particulier alimentaire et nutritionnelle à la fois en
Centrafrique et dans les pays voisins » a souligné la
directrice régionale du PAM pour l'Afrique de l'Ouest, Denise
Brown.Depuis décembre 2013, le mouvement des populations depuis la
république Centrafricaine s'est intensifié en direction des
régions fragiles et en insécurité alimentaire.
L'arrivée de millier de personnes ajoute aux difficultés auxquels
sont confrontés les populations locales, souligne le magasine Tchad
infos. Il est donc à relever que la crise centrafricaine a
été un propulseur rapide de l'Afrique centrale dans
l'insécurité alimentaire, de ce qu'elle n'a pas seulement
causé la faim dans son territoire, mais la drainer dans les pays
voisins, ajoutant un mal sur ceux qui existaient déjà tels que
les problèmes de répartition des denrées alimentaires, les
problèmes d'ordre climatiques influençant considérablement
la production agricole.
2-Les défis liésà
l'environnement.
Il a été montré que les conflits en
Afrique centrale ont eu un impact négatif sur la sécurité
alimentaire de la sous-région. Cela a certainement été
aussi évoqué au passage, l'impact du facteur environnement qui
est non négligeable dans cette cause. En effet, l'environnement est un
facteur à regarder de près dans cette course à la
sauvegarde de la sécurité alimentaire. Comme le souligne si bien
la FAO et le SOFI en 2003 « L'immense majorité des crises
est liée à des catastrophes naturelles, première cause
devant les conflits armés et les troubles politiques ».En
effet, l'expansion continue des cultures s'est faite aux dépens des
autres systèmes d'utilisation des ressources naturelles. L'une des
conséquences de ce phénomène a été la
destruction rapide des ressources forestières par le défrichement
et la surexploitation des terres aux fins de production de bois de feu et
d'autres utilisations domestiques. Un autre effet plus subtil de cette
situation est la détérioration des systèmes de
transhumance du bétail, provoquée par l'utilisation à des
fins de culture de superficies de plus en plus étendues de terres
autrefois réservées au pâturage de saison
sèche65(*). Cette
destruction de l'environnement qui était censé jouer en faveur
des productions agricoles est aujourd'hui dépourvue de ses
capacités de protection et se retourne contre l'homme.
L'instabilité des pluies, les longues périodes
de sècheresse, les inondations du moins la maitrise du climat sont des
entraves à la sécurité alimentaire par le moyen de la
production agricole. Les inondations qui détruisent les productions, le
soleil ardent qui brûle les cultures dans les champs sont autant de
phénomènes que l'homme ne peut contrôler et qui ont un
impact sur les productions agricoles, réduisant le rendement et causant
des famines. En plus de cela, en étudiant l'agro-écologie de la
CEMAC, on se rend compte qu'elle est composée de terres arides dans sa
région sahélienne au Nord Cameroun et au Tchad, de grande
étendue de forêt au sud-Cameroun, Guinée, Gabon Congo et
RCA. Bien que disposant d'un énorme potentiel agricole en termes de sol
fertile, il se tient aussi dans la région comme une entrave au
développement du secteur agricole. Dans un contexte marqué par la
protection de l'environnement, l'étendue de forêt de la CEMAC en
plus d'être une richesse inestimable est un obstacle à l'expansion
de l'agriculture. Du fait que la forêt et les zones
protégées ne sont pas disponibles pour une expansion de
l'agriculture car, jouent un grand rôle dans la conservation de
l'écosystème.
La protection de l'environnement se tient dans ce contexte
comme un frein à l'élan de développement de l'agriculture.
Il est certain que l'utilisation des intrants dans l'agriculture permet
d'améliorer les rendements, mais ces intrants ont aussi un effet
néfaste sur l'environnement et s'accompagnent d'un épuisement des
éléments nutritifs et d'une dégradation des sols.
D'où la démarchepour une agriculture familiale. Mais n'est-ce pas
un paradoxe que de vouloir nourrir une population qui s'accroit rapidement tout
en voulant protéger son écosystème, tout en sachant que la
nutrition de cette population passe par la destruction de
l'écosystème protégé ?Le contexte actuel de la
sécurité alimentaire du point de vue de la protection de
l'environnement soulève tellement de questions du genre : peut-on
assurer la sécurité alimentaire à un peuple qui s'accroit
sans accroitre la production agricole ? Peut-on accroitre la production
agricole si l'on ne cultive pas sur de grandes étendues de terre ?
Où trouver ces étendues de terre sans détruire la
biomasse ? De ces questionnements, il va sans doute dire qu'en restant
carré sur les opinions de protection de l'environnement, il sera
quasiment impossible de mettre sur place une véritable
sécurité alimentaire.
Après avoir sommairement énumérer les
limites à la mise en place de la sécurité alimentaire en
CEMAC, il est important de se pencher sur le rôle que joue
l'intégration dans cette patrie pour faciliter cette démarche.
Paragraphe2 : Les limites relevant de
l'intégration.
La vitesse avec laquelle se fait l'intégration en
Afrique Centrale impacte de façon considérable la mise en place
sécurité alimentaire dans la région. Les mécanismes
développés sur le plan communautaire ne peuvent être
efficace si l'union entre les Etats est forte et véritable. La faiblesse
de l'intégration et des normes juridiques qui sont mis en place au sein
de la CEMAC constitue une véritable entrave pour la
sécurité alimentaire.
A- La faiblesse de l'intégration
économique.
Comme défis de la sécurité alimentaire en
zone CEMAC liés aux faiblesses de l'intégration
économique, il sera présenté la problématique du
financement des projets intégrateurs africains et la cohabitation des
CER dans le même espace, en plus de l'inexistence d'un véritable
marché commun.
1-La problématique du financement des projets
intégrateurs africains et la cohabitation des CER.
Le manque d'autonomie financière en Afrique est un
véritable poids pour son intégration. En effet, en l'absence
d'une autonomie financière, les projets intégrateurs mis en place
se trouvent contraint de répondre premièrement à la
volonté des bailleurs de fonds. Le cas de l'espace CEMAC
n'échappe pas à cette règle. En fait, dans le secteur
agricole, la dépendance vis-à-vis du nord est financière
et institutionnelle, mais elle relève également des
négociations à l'OMC (dont les résultats sont directement
contraignants pour la formulation des politiques domestiques), une arène
qui « renouvelle » les formes de dépendance car les pays du
sud n'y sont plus dans une situation de type bailleurs de fond /
récipiendaire de l'aide (Balié et Fouilleux, 2008). Cette
situation financière dont souffrent les intégrations africaines
est la conséquence de plusieurs facteurs tels que l'appartenance des
Etats à plusieurs CER, la cohabitation de plusieurs CER au sein du
même espace. Ce melting-pot qui constitue la réalité des
intégrations africaines, suscite de la part des Etats, un retard dans
leur contribution et la naissance des aérésparce qu'ils doivent
s'acquitter de leurs contributionsau sein des différentes CER auxquels
ils appartiennent.
En plus, l'absence de vision stratégique et de
priorités politiques claires au plan national rend les initiatives
régionales aléatoires et essentiellement opportunistes. Le manque
de coordination des politiques nationales conduit à des duplications
de projets concurrents non viables [Hugon, 1997]. De nombreux pays
appartiennent simultanément à plusieurs groupements
régionaux, qui correspondent à des
réalités différentes et ont parfois des objectifs
divers voire contradictoires. En outre, du fait de la superpositionou de la
multiplication des structures régionales, des concurrences surgissent
entre organisations (Balié et fouilleux, 2008). En Afrique Centrale par
exemple, la CEEAC et la CEMACcohabitent avec chacune, une vision des PAC qui ne
s'arriment pas dans tous les points (PRSA CEMAC et PRSA CEEAC). Tous les Etats
de la CEMAC sont membres de la CEEAC, ce qui veut dire qu'ils doivent
répondre aux principes de ces deux CER, chose qui n'est pas du tout
aisé, qui entraine à la fin, une non-exécution des
politiques communautaires. Cette discorde qui nait entre les Etats dans les
accords communautaires et autres mécanismes intrinsèques se
transfert sur tous les plans et dont la mise en marche d'un véritable
marché commun dans la sous-région.
2-Le commerce intra-communautaire.
Depuis l'avènement des PAS, l'Afrique centrale est
très ouverte au commerce international. Mais dans cette portion du
marché internationale de la CEMAC, le marché intra-communautaire
ne représente qu'une très faible portion, moins de 9% en jusqu'en
2012. En effet, la mise sur pied d'un véritable marché commun au
sein de l'espace est fonction des politiques communes qui régissent la
communauté. De ces politiques, dans un contexte de lutte contre
l'insécurité alimentaire, les PAC occupent une place de choix.
En réalité, les PAC de la CEMAC sont ce qui
devrait le mieux représenter le marché communautaire. Mais au
contraire, elles sont plutôt représentative du marché
extrarégional et de ce fait, n'encouragent pas la construction d'un
marché interne qui est fondamental pour la sortie vers une
sécurité alimentaire. En Europe par exemple,le projet
européen était exclusivement orienté vers la construction
du marché intérieur. Un système garantissait les prix et
l'écoulement (ou le stockage) de la production, associé à
un système de prélèvements variables à la
frontière (taxation des imports, subvention des exports)
protégeant les productions européennes de la concurrence
éventuelle de produits venant de l'extérieur (Balié et
Fouilleux, 2008). En Afrique Centrale c'est le contraire car, bien
qu'originellement tournée vers la conquête du marché
intérieur, la PAC s'est progressivement tournée vers
l'extérieur. Construit sur un modèle de recherche de l'autonomie
alimentaire, les PAC africaines semblent surtout considérées
comme un appui à la présence sur les marchés
extérieurs. Cette prééminence du commerce
extrarégional est particulièrement visible en analysant les
mesures réellement mises en oeuvre parmi l'ensemble des mesures
officiellement existantes ou en projet. Elles sont pratiquement toutes
liées aux marchés internationaux et à la
libéralisation :harmonisation de normes et standards, baisse des tarifs
entre les pays membres et vis-à-vis de l'extérieur, adoption de
tarifs extérieurs communs (TEC) à des niveaux inférieurs
à la moyenne des tarifs nationaux appliqués préalablement.
Le niveau de protection induit par ces politiques est donc
particulièrement faible.
En plus des défis provenant de la faiblesse de
l'intégration en Afrique centrale sur le plan économique, il
existe des limites relevant de l'ordre juridique.
B- Les faiblesses d'ordre juridique.
Une loi est un ensemble de règles juridiques ou
coutumières qui permet de réguler un ensemble ponctuel. Dans un
contexte africain où règne l'insécurité alimentaire
malgré les stratégies communautaires ériger comme moyen de
lutte, le degré d'harmonisation des politiques et le pouvoir
exécutoire des normes au sein de la communauté peuvent être
évoqué comme obstacle à cette démarche.
1-Le degré d'harmonisation des politiques.
Ce problème parait si évident d'exister sachant
le contexte géographique dans lequel se met en place les politiques
communautaires. Depuis l'histoire des intégrations dans le monde,
l'histoire de celui de l'Afrique est tout particulière. D'abord elle
s'est faite sur un désaccord total de deux groupes panafricanistes et
antagonistes, le groupe de Monrovia et celui de Casablanca. Partageant une
vision contraire de la façon dont se ferrait l'intégration en
Afrique, ces deux groupes antagonistes ont qu'à même
accepté de former en Afrique, une organisation continentale qui
représenterait leur vision « divergente » dans le
fond mais « convergeant » sur le plan international. Parti
sur une fondation divisée, cette organisation continentale à
donner naissance à plusieurs regroupements régionaux en 1991
à travers le traité d'Abuja.
C'est ainsi que la divergence qui existe depuis la fondation
de l'intégration en Afrique, anime les différentes CER qui ont
été établie par la suite. Ces divergences sont en Afrique
cause de l'existence au sein des mêmes espaces, de multiples CER qui
deviennent à la longue des rivales. Regroupant les Etats qui jalonnent
plusieurs CER, il devient presque impossible de penser à la mise en
place de véritables politiques communautaires qui ne soient pas
bafouées à cause d'une raison ou d'une autre. D'autre part, ces
appartenance multiples des Etats à différentes CER qui partagent
dans le meilleur des cas la même vision sinon sont diamétralement
opposé dans la façon d'aborder les problèmes qui se posent
à eux est une épine pour l'harmonisation des politiques. En
Afrique Centrale par exemple, la CEMAC et la CEEAC qui regroupe l'ensemble des
Etats de la première sont des CER qui se partagent le même espace
faisant face aux mêmes problèmes mais avec des façons
différentes de les résoudre. Harmoniser les politiques pose le
problème de quelle vision adoptée, celui de la CEMAC ou celui de
la CEEAC ? Il est clair qu'il se pose là un véritable
dilemme auxquels les leaders politiques de l'Afrique Centrale doivent
constamment faire face.
En outre, les Etats font face à de multiples querelles
politiques qui sont soient animées par des intérêts
égoïstes ou par la volonté d'assurer
l'hégémonie au sein du groupe, des visions divergentes des Etats,
l'absence de véritable intérêt à être membre
ou pas, ce qui crée tant de discordes dans la mise en place des
politiques communes et rend difficile une harmonisation effective des
politiques communautaire comme c'est le cas au sein de l'Union
Européen.
En plus de la difficulté à harmoniser les
politiques au sein de la sous-région du fait des multiples divergences
politiques et des différentes visions des CER auxquels appartiennent les
Etats, il se pose le problème de l'exécution des politiques
arrêtés.
2-Le pouvoir exécutoire des normes au sein de
la communauté.
Si s'accorder sur les politiques communes à adopter au
sein de l'ensemble communautaire est un problème, la mise en pratique
est encore pire. Il est pourtant expressément dit dans le traité
révisée de la CEMAC en son article 44 que «Sous
réserve des dispositions de l'article 43 du présent
traité, les actes adoptés par les Institutions, Organes et
Institutions Spécialisées de la Communauté pour la
réalisation des objectifs du présent Traité sont
appliqués dans chaque Etat membre nonobstant toute législation
nationale contraire, antérieure ou postérieure ». Les
lois nationales malgré cette prescription, tendent toujours à
impulsé le pas à l'intégration dans la sous-région.
Afin de remédier à ce problème, La CEMAC s'est
récemment doté d'un mécanisme juridique afin de mettre fin
au laisser-aller qui se fait en son sein en ce qui concerne
l'implémentation des ordonnances arrêtées : le recours
en manquement qui entre dans le traité révisé de la CEMAC
du 25 juin 2008 et stipule en son article 4(2) que « En cas de
manquement par un Etat aux obligations qui lui incombent en vertu du droit
communautaire, la Cour de Justice peut être saisie en vue de prononcer
les sanctions dont le régime sera défini par des textes
spécifiques ».
En effet, cette loi permet de rendre exécutoire les
décisions prises sur le plan communautaire par les Etats membre devant
un constat selon lequel les Etats ont tendance à se laisser guider par
l'autorité que leur consacre leur souveraineté en omettant le
droit communautaire. Il est par contre regrettable lorsqu'on se rend à
l'évidence qu'une fois de plus, cette ordonnance, n'est encore qu'une
formalité car n'est pas encore entrée en vigueur au sein de
l'espace. La non-exécution desrèglements communautaires au sein
de l'espace CEMAC rend ineffectifs les lois et ordonnances qui y sont prises.
Les Etats agissant uniquement sous le principe de la bonne foi,
choisissentdélibérément d'appliquer ce qui les convient
d'appliquer et délaisse les lois qu'ils n'apprécient pas ou qui
ne les arrangent pas. De cette façon de procéder, l'agriculture
dans la région en souffre grandement puisse que le PDDAA, demandait 10%
du budget de chaque Etats, ce que le PRSA CEMAC en 2003 a adopté mais
qui n'a jamais été appliqué ; repris par le PRSAC-AC
en 2009, laisse devant la même évidence, les Etats n'en font
qu'à leur tête et les conséquences peuvent se ressentir sur
le plan de la sécurité alimentaire qui est encore loin
d'être atteint
Conclusion
En filigrane, la sécurité alimentaire en zone
CEMAC revêt plusieurs enjeux tant sur le plan social que politique et sur
le plan économique. Elle est par contre entourée d'une panoplie
d'obstacles qui freinent sa mise en place. Ces obstacles sont de plusieurs
ordres parmi lesquels les obstacles posés par la faiblesse de
l'intégration qui, ici doit être reconsidéré dans
ses différentes articulations et en faveur de l'agriculture si les Etats
veulent se voir dans un avenir très proche marché dans la
sécurité alimentaire. C'est à ce titre qu'une série
de perspectives ont été conçu dans le cadre de ce travail
afin de relancer la lutte contre l'insécurité alimentaire en
améliorant ce qui jusqu'à l'heure se constituait comme un
obstacle pour cet idéal.
CHAPITRE 4: LES
PERSPECTIVES.
Le sommet de la sécurité alimentaire de 1996
avait établie pour l'horizon 2010, une série de perspective en
vue d'amélioré l'état de la sécurité
alimentaire dans le monde. En effet, les pronostics du SMA prévoyaient
une réduction de moitié de la faim dans le monde. C'est sans
doute sur les données sur les raisons de l'insécurité dans
le monde et les perspectives qui en ont découlés, que les Etats
de la CEMAC ont conçu les deux principaux programmes qui ont
encadrés la lutte contre l'insécurité alimentaire dans la
région, et même que s'est inspiré le PDDAA du NEPAD qui a
été valide par tous les Etas africains et les bailleurs de fonds
devant financer ce programme. Au finish, en 2015, le constat en Afrique
centrale est le même, l'insécurité alimentaire persiste.
Après avoir passé en revue une partie de ce qui pourrait
être considéré comme obstacle à la réussite
de la mise en place de la sécurité alimentaire dans cette partie
de l'Afrique pendant la période étudié et dans les
années avenir si rien n'est fait pour y remédier, et conscient de
l'enjeu de la sécurité alimentaire pour la zone CEMAC, il sera
présente dans ce chapitre une série de perspectives qui se
déclineront en deux parties, les perspectives d'un ordre
général et les perspectives de l'ordre de national et de
l'intégration, ces articulations constituerons les sections 1 et 2
respectivement.
Section 1 : les
perspectives d'un point de vue général.
Dans ce volet, l'accent sera mis sur l'amélioration des
facteurs de production agricoles dans l'espace CEMAC qui est d'un enjeu
essentiel pour l'augmentation de la rentabilité et la
compétitivité agricole, un point important sera aussi mis sur la
spécialisation des productions qui se trouve être un des
principaux problèmes d'ordre alimentaire de la région.
Paragraphe1 : L'amélioration des facteurs
de productions.
Le contexte actuel de sécurité alimentaire est
marqué par la protection de l'environnement. Bien qu'il apparaisse comme
un paradoxe du fait de l'expansion des domaines agricoles qui suppose une
destruction de l'enveloppe végétale, il demeure important pour le
développement de l'agriculture car sa détérioration
influence les temps et les saisons qui sont des facteurs clé pour la
production agricole. Afin donc de développer une sécurité
alimentaire une sécurité alimentaire par l'autosuffisance
alimentaire tout en protégeant l'environnement, il est préconiser
la substitution progressive des engrais chimiques par les engrais biologiques
et le renforcement des coopératives agricoles.
A- La substitution progressive des engrais chimiques par les
engrais biologiques.
L'on ne saurait substituer l'engrais chimique par les engrais
biologiques si déjà, elles ne font pas l'objet d'une production
nationale et même régionale. Cette production repose sur la
disponibilité des matières premières biologiques qui sont
communément disponible dans les poubelles de nombreux ménages
africains. A ceci, il faudrait associer le retour aux vieilles habitudes
africaines qui sont celles de la jachère des sols en plus de la pratique
de l'irrigation.
1-La production de l'engrais biologique.
L'utilisation des conserves est une habitude qui n'a pas
encore pris de l'ascendance au sein des sociétés africaines, ce
qui fait que les déchets ménagers de nombreux ménages
africains sont faites de produits biologiques. L'engrais biologique est faite
à 100% par des ces produits qui ne sont plus à rechercher. Il
existe au sein de chaque Etats de la sous-région, des entreprises de
collecte de déchets ménagers. Ces déchets recueilli sont
la plus part de temps sont soient incinérés pour les Etats qui
ont pu s'offrir des incinérateurs, soit ils sont jetés sur des
étendue de sol, spécialement choisi pour les accueillir et
forment des couches de sol inutilisé par l'homme. Or l'importance de
l'humus pour la production agricole est connue de tous.
Les engrais chimiques ont des prix élevés, pas
toujours à la portée de toutes les classes d'agriculteurs. Le
niveau économique des populations de l'Afrique Centrale ne leur permet
pas de se doter à chaque saison de semence des intrants chimiques
nécessaires pour accroitre la production. En plus l'utilisation de ces
engrais chimiques détériore progressivement le sol,
détruisant les minéraux naturels qu'il contient et rend
dépendant l'agriculteur de son utilisation. Contrairement à ce
procédé de l'engrais chimique, l'humus peut être
utilisé saisonnièrement et à des prix très bas. Il
est important de savoir que le prix de production d'une denrée
détermine son prix de vente sur le marché. C'est donc dire que
plus le produits est couteux dans sa production, plus il coutera cher sur le
marché et vice versa. Il faut aussi avoir en esprit que l'une des
raisons de l'insécurité alimentaire au sein de la CEMAC, c'est
l'inflation des produits agricoles sur le marché qui n'est pas
accessible à tous. Cette inflation des produits alimentaires sur les
marchés s'explique le plus souvent par la faible production agricole des
Etats de la région qui n'est certes pas faux, mais est insuffisant pour
justifier cet état de fait. L'un des défis de la production
agricole en Afrique est l'accessibilité des intrants. Les sols
s'affaiblissent et deviennent de moins en moins fertiles, ont besoins de
fertilisant pour retrouver leurs vigueur. Mais combien de cultivateurs peuvent
s'en procurer ? Les dévolus sont tout le temps jetés sur les
engrais chimiques or, ils ne sont pas les seuls fertilisants de
l'agriculture.
En effet, comme nous l'avons dit tantôt, l'humus peut
être utilisé et à des couts très bas par rapport
à l'engrais chimique pour un même résultat ou encore
meilleure qu'avec les engrais chimique de ce que le produit
récolté est entièrement biologique, sans mixture dans sa
substance de produits chimiques qui sont néfaste à long terme
pour l'homme. En plus de l'humus, il existe les fumiers qui proviennent des
fermes. En fait, disposant d'un faible niveau économique, il est
possible de développer l'agriculturesoit en se servant des
matières biologiques produites sur place, soit en se servant des
résidus agricoles tel que le fumier. En le faisant ainsi,
l'élevage sera mis au service de l'agriculture qui reviendra moins cher
pour le cultivateur et pour le consommateur en plus de ce qu'il permettra aux
Etats d'économiser sur les importations des intrants chimique. Cette
pratique est un concept qui amené une situation où tout le monde
est gagnant : le fermier qui en plus de ses poules peut revendre le fumier
produit pour augmenter ses bénéfices, le cultivateur qui aura de
quoi fructifier ses récoltes à moindre cout, le consommateur qui
pourra se procurer les produits sur le marché à bas prix et les
gouvernements qui économiseront l'argent des importations des intrants
chimiques et pourront même les injecter dans d'autres investissements.
Sur le plan santé, les populations seront à l'abri des maladies
alimentaires du fait de la consommation des produits essentiellement
biologiques et de source sure.
Cette pratique agricole se classe dans les pratiques de
l'agriculture familiale quimet l'accent sur la diversité biologique et
l'association des cultures. Elle s'appuie sur les connaissances traditionnelles
des populations, mais s'enrichie de techniques et de technologies modernes qui
limitent les intrants externes. A la place des engrais et des pesticides
chimiques de synthèse, l'agro-écologie utilise l'ensemble des
énergies renouvelables et des matériaux biodégradables
disponibles dans le milieu, pour la fertilisation des sols et utilise la lutte
naturelle et intégrée dans le contrôle des parasites des
cultures. En plus de cette capacité de production naturelle, elle est un
puissant moyen d'utilisation et d'intensification de la main d'oeuvre, par
conséquent d'emplois en milieu rural et de lutte contre la
pauvreté66(*).
Bien que ce cas de figure soit presque parfait, il existe
néanmoins quelques limites car, malgré tout ce qui peut
être fait, on ne saurait garantir l'utilisation de ces intrants
biologiques par tout citoyen lamda qui peut-être son problème se
trouverait ailleurs. Pour cela il est préconisé en plus de ceux
déjà mentionnés, la pratique de la jachère ou de
l'irrigation.
2-La pratique de la jachère et de
l'irrigation.
La jachère : C'est une pratique ancienne qui
consiste en l'abandon d'un champ habituellement cultivé pendant un
certain temps pour le rendre de nouveau fertile. En effet c'est un moyen de
fertilisation des sols anciennement pratiqué avant l'avènement
des intrants dans le domaine agricole. La durée d'une jachère
peut être de 1 ou 2 ans voire plus selon le degré
d'infertilité dudit sol. Ce procéder permet au sol de
reconstituer lui-même ses minéraux qui seront ensuite
utilisés pour la production agricole. Cette pratique tant à
disparaitre au sein des sociétés africaines et pourtant fut
longtemps utilisé par les aïeux pour la production agricole. Elle
est recommandée à tous les agriculteurs après un certain
nombre d'année d'utilisation consécutifs d'un sol. Car comme
l'homme, le sol aussi à besoin de repos pour être encore
productif. Son exploitation abusif le rend infertile, parfois même
malgré l'utilisation des intrants et dans ce cas à besoin
d'être mis au repos pendant un certain temps pour retrouver toute son
potentiel et sa fertilité. Il est donc recommandé une
étude des sols avant l'ensemencement afin de savoir s'il doit être
mis en jachère ou pas car, vérifier l'état d'un sol permet
d'éviter d'y mettre des efforts à la fois physiques que
financiers qui ne seront pas récompensé par une production
satisfaisante. Les populations sont déjà assez appauvrit, qu'il
faut les éviter d'injecter les fonds dans des travaux qui ne leur
rapporterons rien. Comme on le dit souvent, « la terre ne trompe
pas » c'est vrai si et seulement si on sait être à son
écoute sinon il décevra très certainement.
L'irrigation quant à elle est recommandée pour
les sols arides. La lecture de la fiche technique du comité de
sécurité alimentaire révèle que la Chine a rendu 36
millions d'hectares de sol en zone arides et extrêmement arides
productifs par l'irrigation. Des 730 millions d'hectares qu'elle utilise pour
la production végétale, 120 millions sont irrigués (Fiche
technique p. 29). La zone sahélienne de la sous-région CEMAC qui
est constitué par le Tchad et le Nord Cameroun est faite de sols arides.
D'aucuns ont toujours pensé que ces régions ne pouvaient
être utilisé que pour la culture des céréales.
Devant l'exemple de la Chine qui parvient à faire la production
végétale sur des sols irrigués, il est évident que
pareil chose peut se faire dans la sous-région. Encore que la
région dispose d'assez de resserve en eau qui pourront faciliter cette
irrigation. Il n'est plus question de mettre hors-jeu les hectares de sols dans
le développement de l'agriculture à cause du fait qu'ils sont
arides. L'aridité d'un sol n'est plus aujourd'hui un frein au
développement de l'agriculture avec toutes ces méthodes modernes
qui peuvent rendre ces sols cultivables.
Après avoir accru le rendement des produits agricoles
il est important de se pencher sur sa conservation et son écoulement
d'une façon satisfaisante pour le consommateur et pour le producteur,
une chose qui pourrait se faire par le renforcement des coopératives
agricoles.
B- Le renforcement des coopératives agricoles.
L'étude de l'histoire africaine avant les programmes
d'ajustement structurel révèle l'action des gouvernements dans la
sauvegarde de la sécurité alimentaire par les moyens de la
production agricole. Cette action gouvernementale se faisait à travers
les coopératives agricoles qui étaient créé dans
toutes les régions rurales. Une méthode qui a montré ses
preuves pendant le temps qu'elle a durée et que nous pensons être
nécessaire de remettre sur pied en Afrique Centrale afin de relancer
l'agriculture dans la sous-région. Dns cette partie, il sera donc
question de donner des perspectives qui vont dans ce sens. Tout d'abord nous
montrerons pourquoi dans un contexte comme celui-ci, c'est crucial que les
coopérative soient réintégré dans le
développement de l'agriculture en suite il sera présenté
une nouvelle forme de coopérative qui pourrait répondre aux
besoins des cultivateurs tout en échappant du phénomène de
détournement des fonds alloues à l'agriculture.
1-La mise sur pieds des coopératives agricoles
à caractère spécial.
Le contexte actuel de la sous-région Afrique centrale
étant marqué par le détournement des finances publiques et
de la corruption, entraves au développement du secteur agricole, il se
trouve qu'un des moyens de contournement de ces actes antipatriotiques passe
par la mise sur pied des coopératives agricoles. Il ne s'agit pas dans
ce cadre de constituer de simples coopératives qui se chargeront de la
gestion des activités agricoles au sein de chaque Etats mais des
coopératives compétentes capables d'innover et de s'adapter
à toute situation.
Il est fait état de ce que les coopératives des
années 60 se chargeaient de distribuer aux agriculteurs les moyens
nécessaires (outils de travail : machettes, houes ;
intrants ; semences etc.) pour améliorer les rendements et
collectaient ensuite les produits des champs pour les redistribuer sur les
marchés tout en fixant les prix qui étaient assez bas pour
permettre aux populations urbaines de s'en procurer. Au Cameroun par exemple,
l'histoire raconte que les prix des différentes cultures étaient
fixés par le gouvernement qui achetait aux agriculteurs affilés
aux coopératives leurs produits et le revendait sur le marché
internationale tout en veillant que ces derniers soient
constammentrémunérés (donc disposaient d'un statut) et ne
subissaient pas les incertitudes du marché internationale. Pour cela il
était créé des caisses de coopératives qui
s'arrangeaient à payer aux agriculteurs les prix préalablement
fixé que les ventes sur le marché international soit bon ou pas.
En cas d'inflation, le supplément des prix étaient
reversés dans la caisse et en cas de chute de prix, il servait à
couvrir les frais reversés aux paysans. Seulement en ce temps, la
corruption et le détournement de fonds n'était pas aussi intense
que de nos jours.
Pour pallier à ces problèmes au sein des
nouvelles coopératives agricoles avec une assurance d'au moins 90% que
cela se fera dans la transparence et à l'abri des détournements,
les nouvelles technologies peuvent être mises à profit. Pour cela,
il suffira d'informatiser les coopératives qui seront chargés de
la gestion des finances (les caisses de coopératives) ainsi que les
fichiers des agriculteurs qui seront affiliés à chaque
coopérative dans son arrondissement. Un mécanisme de
suivi-évaluation devra accompagner les grands chantiers mis en place
chaque année, afin de vérifier si les fonds qui sont sortis ont
véritablement été utilisé pour faire ce que de
droit. Aussi, les agriculteurs qui s'affilieront devront être
inspectés pour se rassurer de leur véritable identité
ainsi que leurs plantations, qui se fera tous les mois et pendant le traitement
ou l'utilisation des intrants afin de limiter toutes fraudes. Le personnel en
charge de la gestion de ces coopératives devra avant toute prise de
service faire une déclaration de leurs biens. Toutes opérations
financières devront être justifiées et 2fois par an les
caisses de coopérative devront faire l'objet d'un audit.
2-Justification de la nécessité de
création des coopératives agricoles en CEMAC.
Il est évident que l'on comprenne la
nécessité de mettre en place au sein de la zone CEMAC, des
coopératives agricoles mais du type ci-dessus décrit.Dans un
premier temps, il est connu que le contexte agricole en Afrique en
générale et en Afrique Centrale en particulier est marqué
par un dépeuplement des zones rurales au profit des zones urbaines.
Cette situation s'explique par les conditions difficiles que vivent ces
derniers du fait de l'enclavement des infrastructures et de la non
rentabilité de l'agriculture, conséquence de la
précarité des méthodes agricoles utilisées. Pour
pallier à ce problème, les coopératives serviront à
redonner au secteur agricole un pouvoir et une place importante dans la
société. Il est important que le statut d'agriculteur soit
reconnu et valorisé par les gouvernements. Cela ne pourra se faire que
par la mise sur pied des coopératives qui reconnaitront aux agriculteurs
un statut au même titre que celui d'enseignant, d'avocat,
d'administrateur, etc., enregistrer à la fois dans les
coopératives rurales et dans les comptes de la CNPS afin de garantie une
retraite assurer pour ceux-ci.En procédant de cette façon, les
Gouvernements pourront être certains que les jeunes
s'intéresseront de nouveau aux métiers agricoles, commenceront
à trouver la vie dans les zones rurales plus rentables que dans les
villes et s'y établiront libérant les villes.
Dans un second temps, la création des
coopératives agricoles pourra permettre aux Gouvernements de garder la
main mise sur le développement de l'agriculture et de la sauvegarde de
la sécurité alimentaire. Les Coopératives permettront
à ces derniers de mettre à la disposition des agriculteurs, les
outils nécessaires pour accroitre le rendement et contrôler le
niveau des prix sur le marché comme ce fut le cas avant les
années des PAS. Par ce moyen, ils pourront contrôler le taux de
production et être à mesure de définir les
stratégies agricoles viables et efficaces pour une atteinte de
l'autosuffisance alimentaire. En outre, le SMA de 1974 préconisait de
maintenir la stabilité des approvisionnements pour garantir la
disponibilité matérielle des vivres en cas de mauvaise
récoltes généralisées et surtout pour maintenir les
niveaux de consommation dans les pays vulnérables. Des Pays
vulnérable en zone CEMAC on en compte au moins deux, savoir le Tchad et
la RCA. Il est donc important que cet aspect soit regarder de près dans
la sous-région afin de chasser définitivement
l'insécurité alimentaire des ménages des populations de
cet espace et ce rôle ne peut être joué que par les
coopératives agricoles qui sont aussi de forme de greniers capables de
de maintenir les approvisionnements.
D'un autre côté, les coopératives pourront
servir au contrôle du flux des crues qui sont exportés à
travers la sous-région et même en dehors. Il est clair que dans la
sous-région, le commerce intra régionale ne porte que sur le
commerce des produits agricoles sous forme de crue. Bien qu'il soit connu qu'il
existe un tel échange entre les Etats de la région et qui semble
le seul aspect de l'intégration en matière de libre circulation
qui semble fonctionner, il est aussi certain que les Gouvernements ne sont pas
au courant du flux exact des denrées exportés. Au Cameroun par
exemple, il existe un trafic entre les agriculteurs principalement dans le
département du Noun et les acheteurs gabonais qui achètent les
productions agricoles encore dans les champs, ces derniers s'occupent de la
récolte et le transportent directement au Gabon. Même s'il n'est
pas possible d'affirmer avec assurance que le Gouvernement du Cameroun soit
informé de cela, il est certain que ce commerce fait de façon
illégale, certes profite à l'agriculteur qui s'y prend mais, est
un problème pour les populations locales qui ne peuvent plus entrer en
possession de ces denrées du fait de leur rareté et de leur cout
élevé sur le marché ; c'est aussi un problème
pour les régis fiscales qui ne parviennent pas à prélever
les taxes règlementaires sur ce type de commerce et une perte pour
l'Etat tout entier. Les coopératives dans ce cadre pourront recenser
toutes les grandes fermes agricoles, et contrôler les récoltes et
les ventes en se rassurant qu'ils soient fait selon les règles
commerciales communautaires, et en veillant que le marché locale soit
d'abord saturé et n'exporter que le supplément de
récolte.
Améliorer les conditions agricoles ne servira pas
à grand-chose en Afrique Centrale dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire si le choix de la production n'est pas
spécifique et tourné dans ce sens.
Paragraphe2 : La spécialisation dans les
productions agricoles.
Dans les textes précédents, il
aété fait constat de ce que l'un des problèmes de la
prévalence de l'insécurité alimentaire en Afrique
centralependant la période 2003- 2015, était la
spécialisation agricole qui semble plus se pencher du côté
de l'agriculture commerciale, pour le ravitaillement des anciennes
métropoles, que pour la nutrition des populations locales. Il est donc
important que pour sortir de cette situation d'insécurité
alimentaire dont le combat a été sanctionner à la fin de
l'année 2015 par un échec, que les Etats prennent conscience que
cette lutte ne peut se mener à bien que s'ils décident
d'effectuer un choix dans leurs productions agricoles afin d'amener les
populations à produire et à consommer les produits locaux.
A- Le choix de la production agricole.
Le choix de la production agricole en Afrique centrale
s'impose devant cette montée en puissance du taux de population et de
l'urbanisation dans les Etats. En plus de cette situation de baisse des
coûts du carburant qui était jusqu'à lors le principal
produits de rente de la sous-région les permettant de payer pour les
importations des denrées (principalement le Gabon et la Guinée
qui y avaient reposés presque toutes leurs économies). En plus,
les Etats de la sous-région ont longtemps taxés leurs
agricultures sur le ravitaillement des pays industriels. Dans cette partie il
est conseillé un retour agricole vers une production massive des
produits vivriers et du développement de de l'élevage.
1-Une production massive des produits vivriers.
La sous-région CEMAC dispose d'un énorme
potentiel agricole capable de produire assez pour nourrir ses populations et le
continent Africain et même mondial. Les records alimentaires de la
région accusent toujours une insuffisance de la production agricole pour
satisfaire aux besoins alimentaires des populations. Bien que tous les Etats ne
soient pas totalement impliqués dans la production agricole, il est
qu'même connu que certains comme le Cameroun et le Tchad produisent
assez. Ces productions agricoles ne sont pas suffisant pour couvrir les besoins
alimentaires parce que la majorité des Etats produisent pour exporter
à l'internationale comme le souligne le groupe de la BAD, repris par
Boye « l'Afrique depuis son indépendance à arrimer son
économie sur celui de l'occident [...] Elle a orienté son
agriculture vers l'exportation ce qui est un véritable danger pour
l'agriculture vivrières »67(*). Il est donc temps pour les Etats de l'espace CEMAC
de reconsidéré les importances des productions agricoles pour le
bienêtre des populations.
Les productions vivrières sont ceux qui entrent dans
les habitudes alimentaires des populations locales, la faible production de ces
derniers ont un impact fort significatif sur les rations alimentaires des
populations et les prix sur le marché. Il est important de produit ce
que le peuple consomme. La BAD suggère de prendre des mesures pour le
court et le long terme afin de faire face à la
vulnérabilité du continent. Ces mesures passent par la prise en
compte de la place primordiale de l'agriculture vivrière dans les Etats.
Il est certes vrai que les cultures de rente contribuent au PIB, mais il ne
devrait pas prendre ascendances sur les cultures vivriers encore plus que
pendant la période 2003 à 2015, son apport dans le PIB a
été considérablement réduit. N'étant plus
capables de subventionner les importations des produits alimentaires, il est
donc important que les Etats encouragent la production des cultures
vivrières afin de réduire les importations des aliments. Il est
aussi important de rappeler qu'en 2011, IFPRI a préconisé aux
Etats de la région d'axer l'investissement sur le bétail et les
légumes-racines qui représentent un potentiel croissant plus
élevé en Afrique centrale.
Outre la spécialisation sur les produits vivriers, les
Etats ont des capacités agricoles différencié qui peuvent
être mis à contribution dans cette démarche. Par exemple,
le Tchad est reconnu pour son potentiel agricole basé sur la production
des céréales et du bétail. Le Tchad pourrait donc se
concentrer uniquement sur cela et produire de façon à couvrir les
demandes sur le plan régionale, appuyer par la partie Nord du Cameroun
qui dispose du même potentiel, les légumes et les vivres frais
sont du domaine des Etats du sud comme le Cameroun, quipareil que le Tchad se
spécialiserait sur ce qu'il produit le mieux et à moindre cout.
Chaque Etat se spécialiserait dont en fonction de son potentiel
agro-écologique et produirait pour la région. Se faisant, on
notera une croissance dans les échanges commercial, économique et
une facilitation de la libre circulation, car cela obligera les Etats à
se concentre de façon sérieuse sur le développement des
infrastructures pour interconnecter les Etats, voyant leur économie en
jeu.
En plus, le choix de la production agricole appel aussi
à la transformation. Car, l'un des défis de l'agriculture en
Afrique centrale est le manque d'industrie de transformation de produits
agricoles afin de les rendre plus durables. La conservation des produits
agricoles, n'est pas toujours chose aisé, ce qui pousse les populations
citadines à préférer les produits manufacturés qui
sont facilement conservable. Il est donc important pour les Etats de mettre sur
pied des industries de transformations sinon d'étendre la recherche sur
les moyens de conservations des produits agricoles de façonaisée
et durable. Aussi, l'un des secteurs de développement de l'Agriculture
sur lequel les Etats devraient sérieusement se pencher est le secteur de
l'élevage.
2-Le développement du secteur de
l'élevage.
Les protéines sont essentielles pour l'organisme. Ces
deniers ne sont par contre disponibles que dans les viandes et les poissons, en
bref, ils sont pourvus par les fruits de l'élevage. Le
développement et la protection de ce secteur d'activité est donc
important pour tout Etat qui se veut en état de sécurité
alimentaire. En Afrique centrale aujourd'hui, très peu de ménages
sont capable de se procurer ces produits de l'élevage du fait des prix
extrêmementélève sur les marchés. Le prix de la
viande de beauf à presque doublé et n'est pas toujours
disponibles sur tous les marchés, surtout dans les zones rurales. Le
niveau de pauvreté dans les sociétés de la région
fait en sorte que manger de la viande ou du poisson dans un ménage est
un luxe que très peu peuvent s'offrir.
Or, une alimentation ne peut être
équilibrée sans apport protéique, qui certes se trouve
dans certains aliments autres que produits de l'élevage, mais en
très faible quantité. Il est donc important pour tous les Etats
de mettre sur pied des stratégies qui favorisent et encourage
l'élevage comme c'est le cas au Cameroun concernant le secteur de
l'élevage de la volaille qui est protégé garantissant aux
populations ladisponibilité des volailles de bonne qualité sur
les marchés. Il est important que les Etats comme le Cameroun veillent
à ce qu'il ne s'étendent pas sur leur territoire les viandes
congelées qui sont de sources douteuses (résultat des OGM) et
détruisent le tissu de l'élevage dans nos Etats, mettant en mal
nos économies vis-à-vis des éleveurs et de nos balances
commerciales. Il est important que de nouveaux secteurs d'activités
soient créés et ces derniers passent aussi par le
développement de l'élevage. Les Etats doivent être à
mesure de relancer le domaine de l'élevage, encourager les jeunes
à s'y intéresser en offrant des formations presque gratuit et en
mettant à leurs disposition des moyensmatérielles et financier
pour le faire. En gardant à l'esprit que l'élevage peut
contribuer à l'amélioration de l'agriculture par les intrants
biologiques qu'elle produira.
En plus des prix de viandes qui sont passés au rouge
dans la région, les prix de poissons aussi ne sont pas restés
sans changement. Le taux d'inflation des produits de pêche depuis les
périodes 2007,2008, ne cesse de grimper. Or la région dispose
d'un potentiel en terre et en eau capable de servir pour la culture du poisson
de façon à pourvoir pour les populations le poisson d'eau douce
qui est généralement le préféré de ceux-ci
mais est rare est très couteux. La multiplication des Etangs pour la
pisciculture devrait êtreregardée de près dans cette lutte
pour la sécurité alimentaire en Afrique centrale. La formation
des jeunes dans ce domaine devrait entrer dans les priorités de
formations professionnelles nationales. Il est temps pour chaque Gouvernement
de vulgariser le métier de pisciculteur et de donner aux jeunes
désireux de se lancer dans ce domaine des moyens pour le faire et la
formation adéquate.
Il a été dit plus haut que les PAC de l'UE
accordaient près de 84% du budget à la production agricole dans
l'optique de mise sur pied d'une sécurité alimentaire. Ce
modèle devrait être copié en CEMAC. En effet, si les
structures agricoles fonctionnent normalement de façon à produire
assez pour répondre aux besoins des populations en mettant à leur
disposition des produits agricoles à bas prix, tout en protégeant
l'Agriculteur qui ne travaillera pas en vain, il est possible que les
Gouvernements parviennent à ramener les populations à produire et
à consommer local.
B-Production et consommation des produits locaux.
Produire et consommer locale est un enjeu à ne pas
négliger dans cette démarche. Produire n'est pas suffisant, il
est important de se rassurer que ce qui est produit est consommer sinon, on
serait en train de faire du gaspillage et ce serait une perte de temps que de
produire. Or il est certain qu'un peuple ne peut sécuriser son
alimentation s'il n'est pas productifs et s'il n'est pas souverain
alimentairement, comme le révèle plusieurs exemples des pays qui
ont eu leur sécurité alimentaire uniquement par le moyen de la
production agricole à l'exemple de la Chine et de l'Union
Européen.
1-La production locale.
La population de l'Afrique Centrale s'accroit très
rapidement. A cette croissance devrait être associé une production
agricole proportionnelle à l'expansion des populations. Pour cela, il
faudrait assurer un équilibre population ressource en jouant sur la
disponibilité des terres cultivables par rapport à l'expansion
des populations. Ce rapport permettra de déterminerles
disponibilités alimentaires. Plus ce rapport sera élève,
moins il y'aura les disponibilités alimentaires et vice-versa (Fiche
technique du SMA P. 42). Ce rapport peut être minimisé vu les
importations ou des échanges entre les Etats de la région. Alors,
il est important de considérer le rapport régional terre/habitant
et veiller à ce qu'il ne tombe en dessous de la valeurs minimale
critique bien que inconnue pour le moment et naturellement, à condition
aussi que la population d'un pays pauvre en terre ne soit pas tributaire pour
survivre des ressources en terre et en eau locales essentiellement ( fiche
technique SMA, p.43). Cette portion de texte fait figure de la
possibilité des importations pour alimenter les populations mais dans un
cas particulier, lorsque ces deniers sont pauvres en terre ce qui n'est pas le
cas en Afrique Centrale. Par contre, il prescrit la culture des sols
c'est-à-dire le développement de l'agriculture en fonction de
l'expansion des populations.
Il est important que les populations prennent conscience de
leur participation dans cette lutte contre l'insécurité
alimentaire, et cela ne peut se faire sans la contribution des Gouvernements.
On ne saurait empêcher à un peuple de se multiplier sauf si on
décide d'appliquer le malthusianisme qui est chose impossible en
Afrique. Le seul moyen qui s'impose pour garantir aux populations une
sécurité alimentaire, est de se rassurer que le
développement de l'agriculture est fonction de l'expansion des
populations. Cette stratégie, les économistes chinois l'ont
perçu et l'on recommandé à leur Gouvernement et c'est en
train d'être mis sur pied. En fait, ils ont fait un constat selon lequel
la population chinoise ne pouvait vivre uniquement des importations sans
atteindre un certain niveau d'autosuffisance alimentaire qui passait par la
production agricole. Pour cela, il fallait que la Chine cultive 2,1 milliards
de mu3or, elle ne disposait que de 1,8 milliard de
muce qui veut dire qu'elle devait cultiver 13% de ses terres à
l'étranger. Actuellement, la Chine est entrain d'acheter les terres
agricoles en Afrique pour y développer son agriculture et nourrir ses
populations sans plus les exposer aux produits importés majoritairement
fait de matières contenant les OGM, et ainsi assuré une
véritable sécurité alimentaire pour ceux-ci. Un exemple
que les Etats de l'Afrique centrale devraient copier au lieu de céder
leur terre pour ensuite acheter les aliments sur le marché. Il est
d'autant plus important que les Etats soient à mesure de produire en
grande quantité. Car certains produits agricoles servent à la
fois à la nutrition de l'homme que pour l'élevage. Chose qui
n'est pas du tout impossible si les gouvernements écoutent le sentiment
des agriculteurs qui pensent que les politiques agricoles doivent encourager la
production et l'utilisation de produits locaux et doivent tendre à
améliorer l'accès aux marchés nationaux et
régionaux en Afrique, notamment à l'amélioration du
réseau routier, de l'accès à l'eau et des services de
santé68(*). En le
faisant ainsi, les agriculteurs pourraient produire suffisamment pour
satisfaire à la demande.
2-La consommation des produits locaux.
Il est évident que ce qui est produit doit être
consommé. La consommation des produits locaux est conditionnée
par le prix de ces derniers sur les marchés. Le riz est actuellement
connu en Afrique Centrale comme l'aliment le plus consommé, c'est n'est
pas parce qu'il est le préféré des populations, mais tout
simplement parce qu'il est le plus abordable en matière de prix.
N'importe quel citoyen même le plus démunie peut qu'à
même se permettre cela or, il est à près de 70%
importé. Ce n'est pas toujours les cas pour les produits agricoles
localement produits qui coutent extrêmement chère. Le Cameroun
exporte la banane, mais sur le marché camerounais on vend trois doigts
de bananes à 100 frs. Les tomates en sachet importés ont envahi
le marché parce qu'elles sont les plus abordables, or le Cameroun
produit et exportent les tomates en fruits.
La population locale s'est tournée vers les produits
importés non par préférence, mais par obligation il faut
ici le reconnaitre et tous les jours exposent leurs santés en consommant
des produits de sources peu recommandables. Il est donc temps avec cette course
à la sécurité alimentaire en Afrique centrale, que les
Gouvernements pensent à ramener leurs populations aux habitudes
alimentaires culturelles comme le prescrit la « via
campésina » dans sa définition de la
sécurité alimentaire. Il est important de rappeler que le
modelé sur lequel s'est mise en place la sécurité
alimentaire dans la majorité des Etats Occidentales
développé est celui du protectionnisme accompagné d'un
développement agricole accru. Ce qui veut dire que dans ces Etats, il
était question de consommer uniquement ce qui était produit sur
le territoire. Aujourd'hui avec l'ouverture des marchés, il est certain
que les Etats africains ne pourraient oeuvrer de la même façon,
mais ils pourraient éduquer leurs populations sur l'importance de
consommer local surtout, si et seulement si, ils mettent à disposition
de ceux-ci assez de produits alimentaires localement produit à des prix
bas, afin de les détourner des habitudes alimentaires extravertie dont
ils se sont déjà dotés. La consommation des produits
locaux passe donc par une couverture du réseau locale par la production
des denrées alimentaires et leur disponibilité à des prix
raisonnable pour les consommateurs. Pour rendre cela évident, il a
été préconisé par un auteur inconnu, de
développerles champs de productions agricoles tout près des
villes afin d'assurer un ravitaillement rapide de celles-ci. Mais cela
contribuerait à créer des agglomérations
incontrôlables tout autour des villes, il est donc conseiller à la
place d'améliorer les voies de transports routiers et ferroviaires afin
de faciliter le transports des produits agricoles des villages vers les villes,
en plus du développement des zones rurales pour permettre aux
agriculteurs de facilement faire sortir leurs récoltes des champs pour
les transporter dans les marchés. Car, si les couts productions de
productions sont bons, l'état des routes favorable au transport des
marchandises de façon rapide et moins couteux, il est évident que
le prix des produits pourra par conséquent être abordable sur les
marchés. En plus de ce qu'il existerait sur les marchés une
diversité de produits agricoles capable de satisfaire les
ménagères.
Tout ceci dit, il s'avère évident que pour
lutter de façon efficace contre l'insécurité alimentaire
en Afrique Centrale, des choses doivent y être changé en
matière de politiques communautaires.
Section 2 : les
perspectives du point de vue de l'intégration et sur le plan
national.
L'aspect communautaire dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire dans l'espace CEMAC est très
important pour le succès de cette entreprise. Il est évident que
depuis le sommet sur la sécurité alimentaire de 1996, plusieurs
mobilisations communautaires ont été effectuées, en vue de
parvenir à cet idéal. Mais, les résultats pour
l'échéance 2015 qui avait été fixé lors de
ce sommet, fait état de ce qu'il reste encore bien de chose à
faire dans ce domaine et surtout dans le domaine de la consolidation de
l'intégration dans la région. Quelques perspectives s'imposent
donc dans ce cadre concernant des domaines précis comme celui de
l'économie et de la juridiction communautaire dont, politique. En plus
de l'action communautaire, les Etats doivent individuellement s'impliquer au
plan national dans cette activité.
Paragraphe1 : Les perspectives sur d'un point de
vue national.
Les actions nationales dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire en Afrique centrale, ne sont pas
à négliger mais plutôt à regarder de près
dans cette marche, car les Etats sont les zones d'application des lois
communautaires et doivent mettre un peu du leurs afin que toute démarche
communautaire se solde par une réussite. Sur ce point, dans le contexte
de lutte contre l'insécurité alimentaire qui mine la
sous-région, il est important que sur le plan national, il y'ait un
investissement des Etats dans le développement du secteur agricole en
plus de ce que les politiques nationales édicter doivent être en
faveur du développement de l'agriculture.
A- L'investissement de l'Etat dans le développement du
secteur agricole.
Il est important que les Etats s'investissent individuellement
pour mettre sur pied une sécurité alimentaire qui est
fondé sur l'autosuffisance alimentaire. Le retrait ou l'abstention des
gouvernements dans le développement de l'agriculture ne pourra
qu'envenimer les choses. L'Etat à un rôle centrale dans ce
processus et cela passe par la gestion générale des affaires qui
ont trait à l'agriculture et la formation des agriculteurs.
1-La gestion d'un point de vue
général.
Le rôle de l'Etat est très important dans la mise
en place d'une agriculture audacieuse et capable de relever les défis de
l'insécurité alimentaire dans la sous-région Afrique
Centrale. Pour cela, il y'a un certains nombres d'actions que les gouvernements
vont mettre en place afin de garantir cette finalité.
D'abord, il est important que les Etats mettent sur pieds les
moyens garantissant les prêts aux agriculteurs. Si cela ne peut pas se
faire par le moyen des banques, il pourrait se faire par le moyen des caisses
d'investissements. Les gouvernements devront se rassurer que les prêts
accordés aux agriculteurs, sont à intérêts minimum,
facilement remboursable. En plus, il faudrait que les Etats organisent le
système foncier. La transformation des exploitations agricoles suppose
une politique foncière qui permette d'accroître leur taille. Pour
cela, il faut favoriser la sortie de l'agriculture des personnes qui ne peuvent
en vivre même avec des activités et des revenus
complémentaires. Une politique foncière de grande ampleur, y
compris une nouvelle législation foncière et la création
d'institutions chargées de sa mise en oeuvre est indispensable. Cette
politique doit comporter des règles empêchant que les ruraux ne
soient dépossédés de leurs terres par des investisseurs
urbains disposant de capitaux et pouvant acheter les terres à des prix
très bas. La création d'un marché foncier transparent et
la mise en oeuvre d'un droit de préemption pour les paysans au niveau
sans doute de la communauté rurale sont aussi
nécessaires69(*).
En outre, il faudrait penser à favoriser
l'émergence de ce qu'on pourrait appeler une nouvelle ruralité.
L'Afrique compte des milliers de villages. On peut difficilement envisager de
les doter de tous les infrastructures et services auxquels aspirent les
populations. La politique d'aménagement du territoire devrait favoriser
le développement d'un tissu de bourgs ruraux qui offriraient aux paysans
l'ensemble des services et infrastructures de base pouvant inciter au
développement d'activités économiques et sociales en
milieu rural. Les Etats devraient aussi prioriser leur interconnexion par des
réseaux routiers et ferroviaires car,Un pays mal relié aux pays
environnants, constitue un handicap pour l'ensemble de l'économie
nationale, y compris l'économie agricole. Le développement
d'infrastructures ferroviaires, routières et de
télécommunications avec les pays voisins permettraient
doncà l'agriculture de pouvoir compétir avec celle des pays de la
sous-région70(*).
2-La formation des agriculteurs.
Dans le contexte actuel de la mondialisation, il est important
que pour le développement de l'agriculture africaine, que les Etats
essaient quand même de mettre les agriculteurs africains au même
niveau que les autres agriculteurs dans le monde ou remonte quand même le
standard de ceux-ci. Pour cela, il faudrait que les gouvernements pensent
à former les agriculteurs pour que ces derniers soient capables de
s'arrimer aux changements,et de pouvoir innover dans leur domaine. Il existe,
certes, des écoles qui forment les agronomes dans les différents
Etats, mais ce principe selon lequel on forme les agronomes qui se chargent
ensuite du contrôle de l'agriculture sur le territoire est
dépassé. Il est temps que les paysans soient formés,
éduqué sur le métier qu'ils exercent, Ibrahima SECK
souligneà ce sujet :
Il n'est plus possible de se limiter à former des
cadres et des techniciens pour encadrer les paysans. La compétition
économique au niveau mondial exige des agriculteurs capables d'innover
en permanence et de maîtriser l'information pour saisir les
opportunités offertes par les marchés. Il faut donc que les
futurs agriculteurs sénégalais soient eux aussi
éduqués et formés [...] La généralisation de
l'éducation de base et la formation professionnelle des agriculteurs et
des non-agriculteurs constituent une des conditions de survie à long
terme de l'agriculture familiale.71(*)
Cetavertissement ne s'adresse pas uniquement au gouvernement
sénégalais, parce que les opportunités des marchés
dont il parles'adressent à tous les pays. De ce fait, il est important
qu'il soit créé dans chaque Etats de la CEMAC, des écoles
vouées à la formation des futurs agriculteurs, afin qu'iln'y ait
plus des agriculteurs qui font dans l'agriculture aveugle, mais des personnes
sachant ce qu'ils font, sur quels sols cultiver et quels variétés
de graines y mettre. Quelle pratique culturelle est convenable dans telle ou
telle autre région. Il y'a beaucoup à apprendre sur
l'agriculture, ceux qui le pratique doivent être les experts de la chose
afin que les capitaux injectés dans les champs ne soient pas des
dépenses inutiles, mais qu'ils soient justifié par un rendement
conséquent.
B- L'édiction des politiques nationales en faveur de
l'agriculture.
Dans cette partie, nous nous intéresserons aux
politiques d'aménagement du territoire, en intégrant l'aspect
développement rural, et les politiques agricoles nationales, qui jouent
un rôle fort significatifs sur les PAC.
1-Les politiques d'aménagement du
territoire.
Les villes doivent cesser d'être les seules sites
d'attraction des pays africains. Les politiques d'aménagement du
territoire édictées doivent prendre en compte le
développement des zones rurales. Il n'est plus question que les
meilleures centres de santé et spécialistes ne se trouvent que
dans les villes, les meilleures écoles, les laboratoires
médicales etc. toutes ces structures que les paysans ne peuvent avoir
accès qu'en se rendant dans les villes doivent se crée au sein
des villages afin de réduire l'exode rural. Les grands marchés
doivent trouver une raison d'être dans les zones rurales. C'est pourquoi
La politique à long terme d'aménagement du territoire doit
permettre d'améliorer l'articulation de l'économie agricole et
rurale avec les marchés urbains nationaux et extérieurs et de
construire une nouvelle ruralité.Ces politiques structurelles seront
efficaces si elles sont complémentaires de politiques d'intensification
durable et de diversification de la production agricole dans les zones
favorables qui suppose un système national d'information, de formation,
de recherche et d'appui-conseil en faveur des ruraux. Elles supposent des
politiques de filières qui permettent aux agriculteurs d'avoir une offre
de produits répondant aux exigences du marché en qualité
et qui s'intègrent dans des filières de transformation,
conditionnement et mise en marché efficaces et
compétitives72(*).
En plus, l'intensification et de diversification de la
production agricole devrait s'accompagner d'une transformation pour qu'on
puisse passer d'une agriculture à court terme pour une agriculture
rémunératrice et à long terme.
2-Les politiques agricoles nationales.
Dans un contexte comme celui-ci, la fragilité et la
marginalisation des politiques agricoles nationales se constitueraient pour la
mise en place des PAC viables et efficaces comme un défi. Il est donc
important que la considération des politiques agricoles nationales soit
une priorité dans cette marche contre l'insécurité
alimentaire en CEMAC, de peur qu'une omission ne soit pour la PAC une entrave
dans son fonctionnement et dans sa coordination. En plus, Il est temps que les
politiques agricoles africaines ne se limitent plus à la simple
production du cru, à la houe et à la machette. Il faut donc opter
pour une transformation profonde de l'agriculture sur le plan structurel et sur
le plan technologique. Ce qui signifie des exploitations de taille beaucoup
plus grande et des agriculteurs capables de maîtriser les techniques
modernes de production. La transformation des produits agricoles et une
composante qui devrait intégrer les politiques agricoles sur le long
terme. Il est donc important que les Gouvernement pensent à moderniser
leurs techniques agricoles afin de la rendre plus compétitive et plus
productives. En effet, la croissance exponentielle de la population d'Afrique
Centrale impose de passer de l'agriculture traditionnelle à
l'agriculture moderne et se fixer un objectif de croissance exponentielle de sa
production si elle veut s`assurer un minimum de sécurité
alimentaire et assurer la compétitivité de son agriculture sur
les marchés national et international.En fonction d'un taux de
croissance démographique élevé, on doit viser une
croissance agricole supérieure à 4 % et même plus si nous
voulons stopper puis résorber le développement de la
pauvreté mais, cela ne peut être fait que si les
inégalités de production sont réduites.
En fin, il faudrait que les politiques soient capables de
donner une certaine autonomie aux technocrates afin que ceux-ci puissent
s'exprimer librement sans imposition des choix et des visions de leur part et
sans crainte des représailles. Car, il est évident que pour
remporter la bataille contre la faim, il faudrait que chaque se trouve à
sa place, afin d'éviter de tout mélanger. Ce concept s'applique
aussi bien sur le plan national que régional, bien qu'il ait de sa part,
des perspectives bien plus profondes qui pourront permettre de vaincre
l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale.
Paragraphe 2 : Les perspectives pour
l'intégration.
Afin d'améliorer la sécurité alimentaire
au sein de l'espace CEMAC, il importe que des aménagements soient faits
sur les plan de l'intégration. C'est ainsi que nous proposons comme
perspectives pour l'intégration, une amélioration des
mécanismes économiques et des mécanismes politiques.
A- Les mécanismes économiques.
L'intégration dans la zone CEMAC est un
élément qui contribuerait certes à la mise en place d'une
véritable sécurité alimentaire dans la sous-région
est consolider les économies nationales. Mais jusqu'à nos jour,
il se constitue en un obstacle de par la manifestation des différentes
volontés politique qui ne servent par la réalisation des projets
intégrateurs. Dans le cadre d'une perspective du point de vue de
l'intégration, en vue d'espérer à une sortie vers la
sécurité alimentaire, il est temps que les politiques
commerciales communautaires se fasse sur une opinion commune et que les normes
communautaires établies soient appliqués par tous.
1-Renforcement de l'intégration
économique.
L'intégration économique en Afrique centrale est
encore à l'état embryonnaire. En effet, en dehors de la monnaie
commune, il n'existe presque pas de champ économique où les Etats
de la région s'entendent. Ceci est un véritable dilemme dans ce
contexte de sécurité alimentaire. Afin de mettre sur pied dans la
région une véritable sécurité alimentaire, il est
nécessaire que les produits agricoles puissent circuler entre les Etats
membres. Ceci fait donc appel à la volonté politique de renforcer
l'intégration dans cette partie de l'Afrique en commençant par
interconnecter les villes de ces Etats comme c'est le cas de la CEDEAO pour
permettre une fluidité et une croissance des échanges
intracommunautaires. La CEMAC en 2015 a adopté un agenda (PER) qui vise
entre autre la réhabilitation de l'infrastructure routière (faire
une carte du réseau routier de la CEMAC) avec un objectif de 15 % du
total des échanges en 201573(*). A l'échéance 2015, le taux des
échanges dans la région était largement en
deçà de cet objectif (1.2%). Il est important que cet objectif
soit rééchelonné pour les années 2016-2017 afin de
changer la donne des échanges dans la sous-région et booster la
marche vers la sécurité alimentaire.
En plus, les taxes communautaires doivent être
harmonisées et respectées. Le tout n'est pas de se contenter
d'établir des taxes parce que c'est la chose normale au sein d'une
communauté économique, mais il faut aussi pouvoir la
respecté, car c'est alors qu'elle prend tout son sens. La violation des
TEC arrêté freine le commerce intra régional et de ce fait
la répartition des denrées alimentaires. En plus, la divergence
des classifications des règles d'exemptions et l'application des
règles d'origine, les procédures de douane, sont très
couteuse et en raison d'un manque de coordination, les biens importés
sont taxés deux fois plus chère74(*). Connaissant le niveau de vie des populations dans
cette région, c'est une clause que les Etats devraient s'empresser de
revoir. Il est donc important pour le bien-être des populations, qu'il
soit mis au sein de la région et respecté, un catalogue uniforme
de classification des importations et des règles d'exemption, etc. afin
de garantir des prix de denrées à la portée de tous les
citoyens.Le FMI pense qu'à l'exemple de la CEEAC qui a en 2004
libéralisé le commerce en son sein, la CEMAC devrait faire
pareil, ce qui serait un peu plus avantageux pour elle, ce qui rejoint un peu
ce qui a été dit précédemment. Ceci dit, les Etats
devraient revoir les opinions sur l'offre d'accès au marché au
sein de leur communauté.
2-La création d'un marché
intérieur régional.
Afin de garantir la réussite de l'atteinte de la
sécurité alimentaire dans l'espace CEMAC, il faudrait
déjà de les leaders politiques mettent sur pied un
véritable marché commun. Les études révèlent
que la construction de la sécurité alimentaire en Europe s'est
faite par une construction et une protection ardue du marché
intérieur le souligne Balié et Fouilleux :
Le projet européen était exclusivement
orienté vers la construction du marché intérieur. Un
système garantissait les prix et l'écoulement (ou le stockage) de
la production, associé à un système de
prélèvements variables à la frontière (taxation des
imports, subvention des exports) protégeant les productions
européennes de la concurrence éventuelle de produits venant de
l'extérieur75(*).
Les TEC de la CEMAC devraient donc être conçu de
manière à protéger autant que se peu, le marché
intérieur afin de permettre que les produits locaux puissent être
écoulé, sinon la concurrence qu'apporte l'ouverture des
marchés détruira le tissu agricole africains et de la même
façon enverrai un maximum de personne au chômage et entrainerait
une plus grande famine et pauvreté parmi les populations. Cela doit
également se faire à travers l'édiction des politiques
agricoles communes qui reconsidère le marché
infrarégional, plus que tout autre marché car, de la
dépend la survie des économies africains et de leurs populations
qui sont à près de 80% investis dans le secteur agricole, qui
reste à l'heure actuelle à côté des mines, le seul
secteur productif africain.
B- Les mécanismes politiques.
La construction des politiques communautaires en Afrique
centrale devrait se faire sur un sentiment commun, la même vision et les
politiques élaborées devraient en être le reflet sur le
plan théorique et pratique afin que la marche vers la
sécurité alimentaire dans la sous-région ne soit pas
perçue comme une marche solitaire des Etats qui, toujours se soldera par
un échec du point de vue de l'intégration.
1-La conciliation des intérêts
politiques.
Le secteur rural est dorénavant la priorité des
gouvernements de l'Afrique Centrale en ce moment où
l'insécurité alimentaire dicte sa loi. Les investissements dans
le secteur agricole jusqu'aujourd'hui, n'a presque jamais fais
l'unanimité au sein de la sous-région à cause des
préférences diversifier des différents Etats et de la
liberté de choix que leur offraient la nature. Mais communément
relayé au second plan, l'agriculture se présent pour les Etats de
l'espace comme le seul chemin qui puisse les amener à la
sécurité alimentaire. De ce fait, il est important que ceux-ci
s'accorde sur les choix de politique agricole. L'agriculture devrait être
perçue avec la même intensité par tous les Etats et au
même degré. Il ne s'agit pas de priorisé d'autres valeurs
et option pour alimenter les populations comme cela s'est longtemps fait dans
la région, pendant que le Gabon et la Guinée optaient pour les
exportations, le reste essayait de joindre aux produits extractifs,
l'agriculture en seconde position. Lors du forum mondial sur l'agriculture, le
ministre de l'agriculture dans son discours à présenter
l'agriculture comme un secteur productif. Ce regard que porte le Cameroun sur
l'agriculture devrait être partagée par tous les Etats de la
sous-région sinon, peu importe les efforts qu'il mettrait en place pour
éloigner l'insécurité alimentaire de ses portes, il
reviendra au galop partant de chez ses voisins si eux aussi n'accroissent pas
leur efforts pour lutter contre l'insécurité alimentaire.
Afin d'assurer la réussite de cela, il faudrait que
tous regardent du même côté car comme le soulignait le un
politicien occidentale lors du dernier sommet sur les OMD, « on
nagera ensemble ou on périra ensemble ». Il est certain que
pour venir à bout de cette crise alimentaire dans les cités de la
CEMAC, il faudrait que les Etats nagent ensemble comme l'a fait l'union
européen des six,la vision de l'agriculture sur laquelle reposaient le
politique agricole commune de l'union était commune, articulée
autour du référentiel de modernisation. Après cela, il
faudrait que les africains songent à réévaluer les
politiques communautaires déjà mis en place afin que celles-ci
répondent à la nouvelle vision.
2-Réévaluation de la politique
d'harmonisation.
Une fois que les Etats auront le sens de l'unicité dans
les visions des projets communautaires, il s'opèrera une
réévaluation des politiques communautaire. En fait cela devrait
suivre le processus, car il est certain que toutes les politiques qui existent
jusqu'à l'heure ne sont harmonisée que d'un point
théorique à cause de la multitude des divergences entre les
Etats.Les PAC de l'Union Européen étaient la marque de la forte
volonté politique des six États fondateurs de la
Communauté Européenne dans le sens d'une confiance et d'une
collaboration étroite. C'est à ça que les PAC de l'Afrique
centrale devraient ressembler. Il ne s'agit pas ici de pousser les Etats
africains dans un « mimétisme » mais de savoir
s'inspirer de ce qui est louable. Le temps n'est plus aux hypocrisies
politiques, encore moins aux discours mais à la confrontation de la
réalité par la consolidation et la mise en pratique des
politiques élaborées. Car le succès de la mise en place
d'une sécurité alimentaire en Afrique centrale qui s'affirme en
dépend et il est le réfèrent des critiques dans le monde
du point de vue de la réussite ou de l'échec de
l'intégration dans la sous-région. A cela, il faudra que les TEC
de la CEMAC soient revus et respectés, de même que le PER
récemment adopté pour 2009 à 2015 pour l'horizon 2025,
visant l'amélioration du commerce intra régionale, qui doit
être réinterprété avec un sentiment commun pour la
lutte contre l'insécurité alimentaire qui passe par
l'autosuffisance alimentaire. En outre, la réédition des PAC
africains devrait se faire sur un modèle tourné vers
l'intérieur, qui privilégie le marché intérieur et
régionale, contrairement aux PAC actuels qui sont dans leur ensemble
extraverti.
Conclusion
Au sorti de ce chapitre intitulé les perspectives, il
se remarque que plusieurs choses restent encore à faire par les Etats de
la sous-région pour parvenir à la sécurité
alimentaire. Plusieurs angles d'attaque ont été ici
abordés parmi lesquels, les choix de cultures à développer
dans le secteur agricoles qui sont très important pour nourrir la
population d'Afrique Centrale, les intrants qui doivent être utiliser
afin de réduire les coûts de production et autres, ce qui a
été rangé dans les perspectives d'ordre
générale. A côté de ceux-ci, il a été
énuméré un certain nombres d'actions qui doivent
être appliquées sur le plan national, les politiques agricoles
nationales et le politiques d'aménagement du territoire
particulièrement visées, en plus des mécanismes
économiques et politiques a reconsidérées sur le plan de
l'intégration afin que se faisant, l'intégration régionale
s'y voit renforcé et la politique de sécurité alimentaire
y trouver un écho favorable dans sa mise en place.
CONCLUSION GENERALE
Parvenu à la fin de ce travail qui portait sur :
« La problématique de la sécurité alimentaire
en Afrique Centrale : la lutte contre l'insécurité
alimentaire dans la zone CEMAC de 2003 à 2015 », il a
été soulevé une question principale qui a
été formulé comme suit :peut-on garantir la
sécurité alimentaire si on ne dispose pas d'une
souveraineté alimentaire ni des moyens de s'offrir une
sécurité alimentaire? Suivie d'une série de deux questions
secondaires celles de savoir, Pourquoi l'Afrique centrale a-t-elle à ce
point sombré dans l'insécurité alimentaire ?
S'agit-il d'une incohérence entre les PAC et les politiques de
sécurité alimentaire ? Sachant que la garantie de la
sécurité alimentaire passe par le développement du secteur
agricole et de l'agro-industrie, quels sont les enjeux de la
sécurité alimentaire en Afrique centrale, dans un contexte
aujourd'hui marqué par la préservation de l'environnement et les
APE ? Et quelles stratégies peut-on mettre en place pour assurer la
garantie d'une réduction considérable de la sous-alimentation en
Afrique centrale ?
Cette réflexion sur la problématique de la
sécurité alimentaire en Afrique centrale :la situation
alimentaire en Afrique centrale pendant la période 2003 à 2015, a
étédécoupées en deux principales parties, la
première intitulée« la situation alimentaire en Afrique
centrale »comprend deux chapitres à savoir,« analyse
de la situation alimentaire et des stratégies de lutte contre
l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale (Chap.1) »
et « regard critique du contexte général de la
sécurité alimentaire en Afrique Centrale de 2003-2015
(Chap.2) ». La seconde partie quant à elle, est la somme de
deux chapitres qui se résument en les enjeux et limites de la
sécurité/ insécurité alimentaire en zone CEMAC
(Chap.3) et les perspectives (Chap.4) dans le titre «analyses des enjeux
et des limites de la sécurité/insécurité
alimentaire pour l'espace CEMAC et perspectives pour
l'avenir ».
Au sortir de cette étude, il se dégage un
constat selon lequel, les objectifs de la sécurité alimentaire en
Zone CEMAC n'ont guère été atteints. Bien que deux Etats
de la sous-région, le Cameroun et le Gabon soient pendant cette
même période, sortis de la ligne rouge de
l'insécurité alimentaire. Un progrès qui ne s'est pas
rependu dans la région et dont les statistiques n'ont pu réduire
les estimations des personnes vivant en situation d'insécurité
alimentaire dans la sous-région, et dont le taux régional reste
au-dessus de la moyenne c'est-à-dire 53%. Un échec qui ne peut
être attribué à la seuleresponsabilité des Etats
membres. Il est évident que pointer du doigt les Etats de la zone CEMAC
comme uniques responsables de l'état de la sécurité
alimentaire qui est actuellement dans la sous-région, serait une erreur.
Non pas qu'ils n'en soient pas responsables, mais ils ne sont pas les seuls. En
regardant du côté de l'origine de l'insécurité
alimentaire dans le région, qui est une des questions qui a
été posé dans ce travail, il ressort qu'elle remonte
à l'avènement des PAS en Afrique : Ces PAS se sont fait en
marginalisant les Etats dans l'élaboration des politiques agricoles et
en faussant la direction qu'auraient dû prendre les PAC africaines pour
peut-être éviter à l'Afrique de sombrer dans une
insécurité alimentaire comme Balié et
Fouilleux citant Hibou 1999, Heidhues et alii, 2004, le soulignent:
L'extraversion des PAC africaines trouve plusieurs
explications. Tout d'abord, elle est liée aux représentations
dominantes en matière de politiques économiques en Afrique,
où vingt années de politiques d'ajustement structurel ont
installé l'idée que les seules politiques efficaces
étaient celles basées sur la libéralisation de
l'économie et le retrait de l'État. Dans le domaine agricole, les
Plans d'Ajustement Structurel Agricole ont façonné des politiques
nationales caractérisées par un bas niveau de tarifs, un minimum
d'intervention directe (subvention aux intrants parexemple), une privatisation
des entreprises de production, transformation, commercialisation76(*).
Au regard de cette révélation, il est clair que
les auteurs des PAS ont aussi une part de responsabilité dans cette
dégringolade de l'Afrique centrale dans l'insécurité
alimentaire encore lorsqu'on sait que l'insécurité alimentaire a
commencé avec l'entrée des PAS en Afrique comme l'affirme Ribier
et Baris :
Quoi qu'il en soit, la hausse de la production
alimentaire est spectaculaire à partir du milieu des années
quatre-vingt dans de nombreux pays africains. Néanmoins, celle-ci reste
insuffisante pour suivre complètement la croissance
démographique. Résultat : la production alimentaire par habitant
a légèrement baissé depuis 1980.
Les obstacles révélés dans ce travail ont
porté sur les fonds alloués au développement du secteur
agricole. Ces fonds n'ont pas servi au financement d'une agriculture qui visait
à répondre aux besoins des populations, mais servaient les
intérêts des pays industrialisés, comme le rappelle le
Ministre de l'agriculture et du développement rural du Cameroun lors du
forum mondial sur l'agriculture :
Dans le cadre de la mise en oeuvre des
objectifs du millénaire, les bailleurs de fonds ont marqué une
tendance à s'orienter vers le financement des secteurs sociaux et des
infrastructures. Si la lutte contre la pauvreté exige d'y consacrer des
moyens importants, c'est une erreur que de les mobiliser au détriment du
secteur productif ; l'élimination de la pauvreté résidant
in fine, dans une croissance forte, équitable et durable77(*).
Il est aussi à noter que la corruption et le
détournement des fonds qui se déploient largement dans l'espace
contribuent aussi au ralentissement des efforts de lutte contre
l'insécurité alimentaire.
En outre, le cadre régional de la construction de la
sécurité alimentaire ne répond pas à ce qui devrait
être afin d'encourager cette démarche. Il est certain que la
sécurité alimentaire en Afrique centrale, ne peut se construire
sur
« l'autonomiealimentaire »(nécessité,
non pas de produire la nourriture, mais d'avoir les capacités
financières pour l'acheter sur les marchés internationaux) [FAO,
2003] comme les Etats de la CEMAC ont tenté de le faire pendant la
période étudiée en mettant en place des stratégies
agricoles, qui n'encourageaient pas la productions des denrées
consommables par les populations, mais en subventionnant l'agriculture
tourné vers l'extérieur. Aussi, faut-il dire que la construction
d'une politique agricole commune et l'engagement des Etats dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire par la voie de l'autosuffisance est un
autre obstacle, du fait qu'il n'existe pas une véritable harmonisation
des politiques à l'échelle de la communauté ;
même celles qui ont étéarrêtées ne sont pas
exécutées.
Il est essentiel que les Etats de la sous-région
s'intéressent de plus près aux problèmes ponctuels. Il est
reconnu de tous que l'intégration en Afrique a été
copiée sur le modèle européen, mais jusqu'ici, l'Afrique a
copié le contenant en abandonnant le plus important, c'est-à-dire
le contenu. Il n'a jamais été question en Europe de se constituer
en un groupe d'Etats portant un nom ; l'intégration en Europe s'est
faite sur des objectifs communs de sortir d'un certain nombre de
problèmes qui les oppressaient et de parvenir à l'autosuffisance
sur tous les plans parmi lesquels le plus important, parvenir à une
indépendance alimentaire vis-à-vis du monde,et ensuitede
s'imposer sur celui-ci. Nous pensons que les leaders de l'Afrique Centrale
devraient s'en inspirer pour mener à bien leur lutte contre
l'insécurité alimentaire.
Il n'est pas possible en effet, que les pays de l'Afrique
Centrale parviennent à la sécurité alimentaire s'ils ne
développent pas et ne renforcent pas leur tissu agricole. Aucun pays
développé connu aujourd'hui n'a atteint le stade de
sécurité alimentaire par la voie des importations. Que l'on parte
de l'Europe actuelle des 29 à la Chine, passant par les Etats-Unis, la
sécurité alimentaire est le résultat de gigantesques
efforts consentis pour le développement de l'agriculture. C'est certain
que les conditions du marché ne sont plus favorables à ce
principe, du fait de l'ouverture des marchésexigée par l'OMC
auquel appartiennent tous les Etats de la région, mais l'agriculture de
l'Afrique à une force que plusieurs de ces pays qui alimentent le monde
en aliments n'ont pas et recherchent, c'est son côté naturel.
L'agriculture en Afrique centrale est encore saine, elle n'a pas encore
totalement été contaminée par les OGM.En plus, le
marché africain est le plus large du monde, et peut permettre le
développement de l'agriculture. Pour cela, il faudrait que les Etats
pensent à revoir leurs politiques commerciales tant sur le plan sous
régional que sur le plan régional en s'inspirant du plan d'action
de Lagos de 1980. Ici, l'intégration africaine occupe une place
centrale. Encore qu'il faudrait qu'ils se débarrassent de l'esprit selon
lequel l'aide ne peut venir que de l'Occident et que sans eux ils ne peuvent
avancer. C'est une utopie ! Les Etats africains disposent de bien plus de
possibilités tant financières que matérielles pour
développer leur agriculture et parvenir à la
sécurité alimentaire sans un secours extérieur. Mais il
faudrait pour cela qu'ils puissent déjà croire en eux même,
en leurs capacités propres, et qu'ils en aient la volonté. Le
faisant, ils se rendront compte qu'il est possible d'être
indépendant sur tous les plans, et d'évoluer. C'est ce que
l'Union Européenne tente de les faire comprendre lorsqu'elle accepte de
financer leur agriculture s'il existe une interface régionale. Là
encore elle finance à hauteur de 55% et dispose d'un grand pouvoir pour
dicter la façon dont les choses vont se passer. Cette aide peut
être revue au rabais, à 30 ou 20%, afin de restituer aux Etats
leur souveraineté agricole et de limiter les ingérences dans
leurs affaires. Une question reste cependant pendante, celle de savoir
jusqu'où les Etats de la zone CEMAC sont prêts à aller pour
assurer leur sécurité alimentaire ?
Ceci dit, Les hypothèses principale et secondaire 1, 2
ont été confirmées en évoluant dans la recherche,
bien que l'hypothèse secondaire 1 ait été
complétée en montrant que les raisons de
l'insécurité alimentaire dans l'espace peuvent aussi être
attribuées à une main extérieure, celle des PAS.
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Annexe 1
Tableau 1: Indicateurs et niveau de
pauvreté
Source : PRSA CEMAC
Cameroun
|
Centrafrique
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée Equatoriale
|
Tchad
|
80% des ruraux et 12% des urbains vivent sous le seuil
de pauvreté.
|
63% de la population vit sous le seuil de pauvreté
et 28% des enfants sont en sous poids
|
Poches de pauvreté urbaines,
déficits nutritionnels en zones rurales, état de famine des
populations déplacée
|
20% de la population vit sous le seuil
de pauvreté, déséquilibre du régime
alimentaire.
|
30 % de la population vit en dessous du seuil de
pauvreté
|
31% des enfants de moins de 5 ans sont en
sous poids
|
Annexe 2
Tableau 2:Indicateurs de
sécurité alimentaire dans les pays de la CEMAC (moyenne sur
la période 1990/2000)
|
Unité
|
Cameroun
|
Centrafrique
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée Equatoriale
|
Tchad
|
Disponibilité en énergie
|
1000MT
|
7382
|
1292
|
1076.77
|
892.1
|
114.34
|
2640
|
Disponibilité en énergie/tête
|
MT/tête
|
0.61
|
0.35
|
0.395
|
0.697
|
|
0.42
|
Disponibilité en protéine
|
1000MT
|
118.19
|
65.80
|
35.37
|
8.93
|
|
133.4
|
Disponibilité en protéine/ tête
|
MT/tête
|
0.009
|
0.020
|
0.015
|
0.007
|
|
0.02
|
Importation alimentaires totales
|
1000000$
|
1397
|
289
|
1012.44
|
1163
|
90.66
|
298.66
|
Importations
agricoles/importations totales
|
%
|
13.13
|
27.47
|
21.34
|
17.16
|
19.00
|
15.38
|
Exportations
agricoles/exportations totales
|
%
|
23.46
|
34.37
|
9.32
|
5.60
|
18.73
|
64.00
|
Engrais/terre arable
|
|
|
|
|
|
|
|
Source: FAO Tab. Stat
TABLE DE MATIERES
Introductiongeneral................................................................................1
PREMIERE
PARTIE: LA SITUATION ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE 2003 A 2015
16
CHAPITRE
1: ANALYSE DE LA SITUATION ALIMENTAIRE ET DES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE
L'INSECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE.
18
Section 1 : Analyse de la situation
alimentaire en Afrique centrale.
18
Section 2 : Les stratégies de lutte
contre l'insécurité alimentaire.
30
CHAPITRE
2: REGARD CRITIQUE DU CONTEXTE GENERAL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
CENTRALE DE 2003-2015.
46
Section 1 : le contexte
politico-économique de la sous-région d'Afrique centrale.
46
Section 2 : Le cadre agricole et social de la
sous-région Afrique centrale.
58
DEUXIEME
PARTIE : ANALYSE DES ENJEUX ET DES LIMITES DE LA SECURITE/INSECURITE
ALIMENTAIRE POUR L'ESPACE CEMAC ET PERSPECTIVES POUR L'AVENIR.
70
CHAPITRE
3: LES ENJEUX ET LIMITES DE LA SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE EN ZONE LA
CEMAC.
72
Section 1 : les enjeux de la
sécurité alimentaire en Afrique centrale.
72
Section 2 : les limites de la
sécurité alimentaire en CEMAC.
84
CHAPITRE
4: LES PERSPECTIVES.
95
Section 1 : les perspectives d'un point de vue
général.
95
Section 2 : les perspectives du point de vue
de l'intégration et sur le plan national.
108
CONCLUSION GENERALE
118
BIBLIOGRAPHIE
122
* 1FAO, 2015.
« Vue d'ensemble régionale de l'insécurité
alimentaire enAfriqueDes perspectives plus favorables que
jamais ».Accra, FAO.p.2.
* 2 Ibid.p.13.
* 3 Sécurité
alimentaire - définitions et ressorts, La faim expliquée, mai
2011 cité par legroupe de recherche et d'information sur la paix et la
sécurité, « Note N°8 - CEEAC : enjeux
sécuritaires de la souveraineté alimentaire », 467
chaussée de Louvain, B-1030 Bruxelles, 25 mai 2014, p.5.
* 4 Comité de la
sécurité alimentaire mondiale, septembre 2012
* 5René Dumont,
l'Afrique noir est mal partie, paris,Seuil, 1973 (1962),243p.
* 6Zecki ERGAS, la
troisième métamorphose de l'Afrique noir : Essai sur
l'économie politique de l'éducation et le développement
rural. Etude de cas/ Kenya, Ethiopie, CamerounEtc., 1211 Genève 4,
éd. médecine et hygiène, 201p.
* 7Hakim Ben Hammouda, Les
économies de l'Afrique centrale 2002,Paris, Maisonneuve et
Larose, 2002, 204p.
* 8
Jacob Kotcho et
Martin
Abega,« APE : Les enjeux du développement et de
l'agriculture en Afrique centrale »
Eclairage
sur les Négociations,
Volume
7 - numéro 6 , 28 juillet 2008.
* 9NEPAD, « NEPAD,
transformations et perspectives »,Les agricultures
africaines, Nepad, novembre 2013,
www.un.org, consulté le 13 septembre
2016
* 10France diplomatie,
« Sécurité alimentaire, nutrition et agriculture
durable »,26 février 2016, www.diplomatie. Gouv.fr
(consulté le 24 Août 2016 à 12h20).
* 11 Jean-Christophe Graz,
Théories des relations internationales, p.39. Document PDF
consulté sur
www.unil.ch le 10 juin 2016.
* 12Ibid.p.40
* 13 Graz, Op. Cit. p.40.
* 14
Nicolas
Leron, « idées »laboratoire des
idées,10-10-2010, document PDF consulté sur nonfiction.fr le
09 juillet 2016.
* 15Robert Castel,
« les dynamiques des processus de marginalisation : de la
vulnérabilité à la désaffiliation »
in Cahiers de recherche sociologique, n° 22, 1994, pp.
11-27
* 16 URI:
http://id.erudit.org/iderudit/1002206ar
* 17Giscard Assoumou
Ella,Ismaelline EbaNguema, « Ouverture commerciale et
sécurité alimentaire : étude comparative des paysde la
CEMAC et de l'UEMOA », p.2.
www.gdn.int. (2 octobre 2016)
* 18 Ibid.
* 19Assoumou ELLA,EbaNguema Op.
Cit. P.4.
* 20Ibid.p.6.
* 21 Programme Régional
de Sécurité Alimentaire (PRSA) pour les pays membres de la
communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale
(CEMAC), version préliminaire, Mai 2002, P.6.
* 22 Groupe de recherche et
d'information sur la paix et la sécurité, « Note
N°8 - CEEAC : enjeux sécuritaires de la souveraineté
alimentaire », 467 chaussée de Louvain, B-1030 Bruxelles, 25
mai 2014,
www.grip.org,(consulté à
25-03-16 à 01h37).
* 23Colette Alcaraz,
« L'Europe, la Politique Agricole Commune et le
Monde »,Les notes d'analyse du CIHEAM, N ° 6 5 - Avril
2 0 1 2, P.2.
* 24 FAO, Op. Cit. p. 12.
* 25Sommet de l'Union Africaine
à Malabo
,
« agriculture et sécurité alimentaire en
Afrique »L'audace, unique défi pour une Afrique
nouvelle,Institut Afrique Monde, 15 décembre 2014.
* 26 Sommet de l'union
africaine, Op. Cit.p.3.
* 27 NEPAD, «
Document d'accompagnement du PDDAA, intégration des sous-secteurs
élevages, forets et pêches dans le PDDAA », Juin 2016,
p.3.
* 28 Ibid.p.4.
* 29 CAADP, «
Programme de Travail, Opérationnaliser la Déclaration de
Malabo sur l'agricultureafricaine ainsi que la stratégie et la feuille
de route de mise enoeuvre du PDDAA,Vision et objectifs de l'agriculture
africaine pour la période 2015-2025 »
* 30 AFD,
« sécurité alimentaire en Afrique
subsaharienne », cadre d'intervention sectoriel 2013-2016,
www.afd.fr, 10 septembre 2016.
* 31CEMAC et FAO, Programme
Régional de Sécurité Alimentaire (PRSA) Pour Les Pays
Membres De La Communauté Economique Et Monétaire De L'Afrique
Centrale (Cemac) (Cameroun, République Centrafricaine, République
du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, Mai 2002
* 32 Ibid. p. iv.
* 33Agritrade,
« Afrique centrale : enjeux liés au commerce
agricole », Note de synthèse, octobre 2012, P.4-5.
www.agritrade.cta.int, (22 septembre 2016 à 12h30).
* 34 Agritrade, Op.cit.p.6.
* 35 Source :
stratégie agricole commune des Etats membres de la CEMAC.
* 36L'agriculture familiale met
l'accent sur la diversité biologique et l'association des cultures. Elle
s'appuie sur les connaissances traditionnelles des populations, mais s'enrichie
de techniques et de technologies modernes qui limitent les intrants externes
* 37 Toute l'Europe,
« les politiques agricoles communes »,volume 6,
numéro 8 2016.
* 38 Agritrade,
« Afrique centrale : enjeux liés au commerce
agricole », le commerce ACP analysé et décrypté,
note de synthèse, octobre 2012,
http://agritrade.cta.int/, 22-09-16
à 14h23.
* 39 Signée le 2 mars
2005, la Déclaration de Paris est un accord international dont
l'objectif principal est de réformer les modalités d'acheminement
et de gestion de l'aide afin d'augmenter son efficacité, notamment en
matière de réduction de la pauvreté et de progression vers
les Objectifs du millénaire pour le développement. (
http://www.oecd.org/fr/developpement/efficacite/34579826.pdf(Ribier
et Baris, 2014)
* 40Vincent Ribier et pierre
Baris, « Vers un renouveau de politiques Agricoles en Afrique
? », Le demeter, 2014.
* 41Germain-Herve
MbiaYebega,« terrorisme et contre-terrorisme enAfrique Centrale
:quelle vision stratégique pour leTchad et le Cameroun ? »,22
janvier 2015, GRIP N° CHORUS : 2013 1050 101741 - EJ 1600018500
* 42 Groupe de la banque
africaine de développement, « La transformation
structurelle en Afrique centrale : Perspective historique et
recommandations à moyen terme »,Revue
thématique,Édition n° 2, août 2013.
* 43 Ibid.
* 44L'indice de Herfindahl est
régulièrement utilisé pour apprécier la nature de
la concentration d'un marché, notamment afin d'identifier ou non la
possibilité d'une situation dominante. Il est généralement
utilisé par la commission européenne. Il est par construction
compris entre 0 et 1. Plus l'indice est élevé, plus faible est la
diversification des exportations.
* 45Vincent ribier et pierre
Baris, « Vers un renouveau de politiques Agricoles en Afrique
? »,Centre de coopération internationale en recherche
agronomique pour le développement (CIRAD), Le
Déméter 2014.
* 46Alim'agri,
« qu'est-ce que l'agro-écologie ? », 22 avril
2013,
www.alimagri.fr, (10 Octobre 2016).
* 47 PRSA CEMAC Op.cit.P.4.
* 48Simon Yannick Fouda
Ekobena,« commerce intra régional et
croissanceéconomique : quels enjeux pour la
sécuritéalimentaire dans l'espace CEMAC
? »,Contribution pour la Conférence annuelle du Projet
d'analyse du commerce mondial (GTAP)2014,Dakar, Sénégal, 18 au 20
juin 2014. P. 5.
* 49Ibid.
* 50 Fouda Ekobena, Op. cit. p.
7.
* 51Jean-Christophe
BoungouBazika,« Quelles stratégies pour atteindre la
souveraineté alimentaire ? », 2015. P. 1.
www.tel.archives-decouverte.fr(10
septembre 2016).
* 52 FAO, FIDA et PAM,
« Le développement de l'agricultureen Afrique: appui aux
agriculteurset au NEPAD, travailler ensemble », numéro 6,
décembre 2004.
* 53Louis-Marie Kakdeu,
« Sept points pour comprendre la crise agricole en Afrique
subsaharienne », Libre Afrique, 29 Juillet 2015.p. 4.
* 54
Marie-Hélène
Schwoob, « La stratégie de sécurité
alimentaire chinoise », China analysis
N° 43, http/ :centreasia.eu, (13-09-16 à 14h20).
* 55 Direction de santé
publique et d'évaluation, Régie régionale de la
santé et des services sociaux de
Lanaudière, « les nouveaux enjeux de la
sécurité alimentaire dans une perspective régionale de
santé publique », Janvier 2004.p.19.
* 56 Guidelines on food
fortification with micronutrients, edited byallen Lindsay, Bruno de Benoist,
Omar Dary and Richard Hurrell, FAO and OMS
* 57 Colette Alcaraz,
« l'Europe, la politique agricole commune et le monde »,
les notes d'analyse du CIHEAM, N°65, Avril 2012.
* 58Jacques Carles et
Paul-FlorentMontfort dans « sécurité
alimentaire et défense nationale: une mise en perspective
géopolitique », Momagri, 14 septembre 2016.
* 59 OCDE, 2008, Elaboration
et mise en oeuvre des politiques agricoles. Une synthèse, p.12,
évoqué par Jacques Carles et Paul-FlorentMontfort, dans
« sécurité alimentaire et défense
nationale: une mise en perspective géopolitique »,
Momagri, 14 septembre 2016.
* 60Jacques Carles et
Paul-FlorentMontfort, Op.cit.
* 61Ibid.
* 62 Carles et Montfort
op.cit.p.6.
* 63 Agritrade, juin 2012,
Op.cit.p.5.
* 64 Agritrade, Op.cit.p.8.
* 65Sébastien
kouadiokouassi,
«agriculture en Afriquesubsaharienne : enjeux, problématiques et
défis à relever »,Côte D'Ivoire,Université
de Cocody .p.10.
* 66Ibrahima Seck,
« agriculture familiale durable comme modèle
d'agricultureen Afrique «,http/ :www.agriculturefamiliale.fr
(09-09-16 à 12h03).
* 67SeynabouBoye,
« l'enjeu de la sécurité alimentaire »,Le
monde diplomatique, Mai 2010, p. IV.
* 68 France diplomatie,
« Le développement de l'agriculture en Afrique: appui aux
agriculteurs et au NEPAD », 2015.
* 69Seck Op. Cit.p.7.
* 70Seck, Op. Cit.p.8.
* 71Ibid.
* 72Seck, Op. cit. p.9.
* 73 Agritrade, Op. cit.
p .8.
* 74 Ibid.
* 75Balié et
Fouilleux, « Enjeux et défis des politiques agricoles
communes en Afrique : une mise en perspective
européenne », 28 avril 2008, p. 158.
* 76Hibou 1999, Heidhues et
alii2004, cité parBalié et Fouilleux ,« Enjeux et
défis des politiques agricoles communes en Afrique : une mise en
perspective européenne », 28 avril 2008, p. 149-164.
* 77Agristat 17-2. Document PDF
tiré de
www.minader.cm, le 12 octobre 2016 à
14h05.
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