Tourisme et developpement socio-economique dans la conmune de Bassila (Benin)( Télécharger le fichier original )par Biao Issa TCHABOUÈ Université d'Abomey Calavi - Maîtrise en Géographie 2015 |
CHAPITRE IIINVENTAIRE DES RESSOURCES NATURELLES, CULTURELLES A POTENTIALITE TOURISTIQUE DE LA COMMUNE DE BASSILA Les résultats des investigations de terrain sont présentés ici dans ce chapitre. 2.1. Ressources Naturelles La nature a dotée à la Commune de Bassila d'énormes curiosités qui, du point de vu touristique, pourraient lui permettre de diversifier véritablement ses sources de revenus, donc d'améliorer son économie à travers les flux touristiques que cette activité pourrait engendrer. Quatorze richesses naturelles à potentialité touristique ont été recensées lors des enquêtes sur le terrain. Il s'agit de (mont sagbarao, collines étagères d'Akaradè, kéziré, grotte aux chauves-souris d'akaradè, okouta wékélé-wékélé, site de guilafo, bido aîmon et okouta donka, odohègnè, singes et cynocéphales de kémétou, kimidaha , canaries et pattes d'éléphants du fleuve terrou, forêt sacrée de kikélé, forêts sous aménagement de Diépani et de Biguina1, 2.1.1. Mont Sagbarao Un symbole de la région et aussi une attraction touristique à visiter. Photo 1 : Le mont Sagbarao à
tchimbèri 27 chef-lieu de la commune. Un site propice pour les randonnées pédestres dans la montagne. Site à aménager pour la promotion de l'activité touristique. 2.1.2. Collines étagères Les collines sous forme d'habitat d'Akaradè, constituent une curiosité naturelle à découvrir (planche 1). c a d b Planche1: Présentation de face des Collines étagères d'Akaradè. Prise de vue : TCHABOUE, Novembre 2014 La planche 1 présente de profil et de face les collines étagères d'Akaradè localement appelé (Kélina), une merveille de la nature. Un lieu de repos et de curiosité pour les populations locales et étrangères. Une localité de l'Arrondissement d'Alédjo située à environ 53 km du chef-lieu de la Commune, Bassila. Cette richesse naturelle nécessite un aménagement adéquat pour attirer plus de curieux sur le site. 28 2.1.3. Grotte Kéziré La grotte kéziré situé à Akaradè dans l'arrondissement d'Alédjo dispose d'une cachette sous forme d'habitat une richesse naturelle à voir (planche 2). a b Planche 2 : Vue de face de la grotte de Kéziré, arrondissement d'Alédjo. Prise de vue : TCHABOUE, Novembre 2014 La planche 2 montre, la vue de face de la grotte Kéziré sous forme d'habitat où se réfugiaient les premiers habitants du village d'Akaradè lors des conquêtes esclavagistes. C'est aussi à ce lieu qu'en période de pénurie de pluie, les sages du village vont implorer les dieux pour qu'il pleuve : une localité de l'Arrondissement d'Alédjo située à environ 54 km du chef-lieu de la Commune, Bassila. 2.1.4. Forêt sacrée de Kikélé Situé à environ 7 km de Bassila, chef-lieu de la commune, le village de Kikélé abrite une forêt sacrée d'environ 12 hectares, ou plusieurs ONG et OBDD ont effectué quelques travaux en vue de la protection du couvert végétal en raison de son intérêt éco touristique et aussi des espèces animales qu'elle abrite. En dehors de l'espèce favorite que sont les singes à barbe blanche encore appelés Colobe de Geoffroy que l'on ne retrouve nulle part ailleurs si ce n'est dans cette forêt du fait de leur caractère sacré, la forêt abrite plusieurs autres espèces animales dont les plus représentatives sont les écureuils (Xerus erythropus), l'aulacode 29 commun (Thryonomys swinderianus), le cricétome (Cricetomys gambianus), le lièvre (Lepus crawshayi) et diverses espèces d'oiseaux (planche 3). a b A l'entrée de la forêt
c d Photo c : Colobe de Geoffroy Colobe de Geoffroy Photo d: en mouvement Planche 3 : Présentation de la forêt sacrée de kikélé et de son espèce favorite, le singe à barbe blanche. Prise de vue : TCHABOUE et OBDD ONG, Novembre 2014 La planche 3 présente l'entrée, l'intérieur de la forêt avec une place aménagée pour les cérémonies traditionnelles. Sur les arbres, un singe à barbe blanche (Colobe de Geoffroy) assis et en mouvement. Une espèce rare qu'on ne retrouve que dans cette forêt sacrée de kikélé. 30 2.2. Ressources Socio-culturelles Treize ressources socio-culturelles à potentialité touristique ont été identifiées. Pour un développement socio-économique réel des populations locales, les autorités communales peuvent les mettre en valeur. Le tableau N°3 décrit quelques activités socio-culturelles importantes de la commune. Tableau III : Activités socio-culturelles
présence de curieux venu de par le monde lors des cérémonies annuelle, accroissement de diverses activités, amélioration des revenus des populations locales, promotion des cultures endogènes Fête de la flagellation présence de curieux venu de par le monde à l'occasion de la fête, accroissement de diverses activités, amélioration des revenus des populations locales, promotion des cultures endogènes Foret sacrée de Partago Avril partago Godja Alédjo Avril Guidiman Kikélé Avril
Source : Enquêtes de terrain, 2014 31 2.2.1. Fête de diila à Akaradè La valorisation des cultures traditionnelles marquant la sortie de la nouvelle igname (planche 4). a b Photo a: Chef traditionnel Photo b:
Planche 4 : Le chef traditionnel de la divinité médji et la foule en liesse lors de Diila. Prise de vue : TCHABOUE, Septembre 2014 La planche 4 montre l'ambiance qui prévaut lors de la fête de la nouvelle igname (Diila) à Akaradè. Le chef traditionnel dénommé DRAMANE Souleymane habillé en blanc calebasse orné de cauris sur la tête est entouré de ses collaborateurs et une foule immense venue assister aux rituelles. Dans sa main gauche se trouve la queue d'un boeuf tué lors des cérémonies rituelles auprès du fétiche dans les montagnes, lieu où seul les fils du village sont autorisés à aller et dont les prises de vues sont interdites à toute personne même aux natifs du village. La fête de diila marque le début de la saison de la nouvelle igname qui reste pour les populations locales une nourriture noble qui mérite d'être célébré. Ce qui explique les différentes manifestations à cette occasion. 32 2.2.2. Festivités pendant diila Les moments forts de la fête de diila à Akaradè Commune de Bassila. Une richesse culturelle à conserver (planche 4). c a b d Planche 5 : l'ambiance pendant la fête de diila à Akaradè Prise de vue : TCHABOUE, Septembre 2014 La planche 5 présente une foule en liesse à la descente des montagnes après les cérémonies rituelles lors de la fête de diila. Les participants sont vêtus des accoutrements originaux à base des feuilles ou de vieux habits traditionnels. Pour agrémenter l'animation chacun fait preuve d'imagination. 33 2.2.3. Organisation de la lutte traditionnelle La lutte, un sport qui est mis en valeur sur ces photos par petits et grands, filles et garçons lors de la fête de diila (planche 6). Photo a: La lutte des jeunes filles Photo b : La lutte des cadets c a d b Photo c : La lutte des seniors Photo d : La lutte des juniors Planche 6: Différentes catégories de luttes traditionnelles Prise de vue : TCHABOUE, Septembre 2014 La lutte traditionnelle, une activité sportive localement appelé « kokoulé » elle est pratiquée presque tout le long de l'année dans quelques villages surtout à l'occasion de la fête de diila à Akaradè. L'objectif principal de cette discipline dans la commune est de perpétuer la tradition en valorisant cette activité qui est de nos jours délaissé au profit d'autres disciplines sportives comme le football. La planche 6 met en valeur quelques moments forts de la lutte traditionnelle qui se déroule dans le village d'Akaradè, Arrondissement d'Alédjo, Commune 34 de Bassila lors de la fête de diila. Une fête traditionnelle qui est célébrée à la sortie de la nouvelle igname dans le mois d'Août ou Septembre de chaque année. A cette occasion filles et garçons grands comme petits vont montrer leur bravoure au niveau du terrain de football du village, lieu aménagé pour accueillir les différentes manifestations devant un public venu de partout. Différentes équipes venues du Togo voisin viennent lutter contre avec leurs frères du village d'Akaradè et ceux des villages environnants qui viennent soutenir l'évènement. A l'heure de la valorisation des cultures endogènes, force est de constater que dans d'autres villages certains délaissent la leur au profit d'une modernité sans relief. Mais à Akaradè la tradition est conservée et la lutte est toujours pratiquée presque toute l'année pour produire des champions de demain. 2.2.4. Forêt sacrée de Partago Dans le village Partago situé à environ 45 km de Bassila chef-lieu de la Commune, se trouvent deux produits à potentialité touristique : Niala, la source du fleuve mono et la forêt sacrée de Partago dans laquelle se trouve un fétiche dénommé Akpakoroko vénéré par les populations locales et aussi des étrangers qui viennent souvent du Ghana, du Burkina Faso, du Togo, pour formuler au fétiche leurs voeux de prospérité dans leurs affaires. Les cérémonies culturelles et cultuelles consacrées à la divinité ont souvent lieu au cours du mois d'avril et durent environ une semaine. A l'occasion de cette fête, beaucoup d'activités sont organisées, dont les plus importantes sont les chants et danses traditionnels, les matchs de football, et la cérémonie proprement dite consacrée au fétiche Akpakoroko. Les adeptes de ce fétiche s'habillent à cette occasion en blanc et dansent au rythme d'un tam tam sacré accompagné d'incantations qui les mettent souvent en transe. Généralement, les cérémonies débutent dans la forêt et se terminent à la maison de la collectivité 35 de ceux qui ont ramassé le fétiche de la forêt vers le village. Là il est logé dans une petite case pour recevoir les offrandes de tous ceux qui souhaitent quelque chose de lui. Chaque année, un animal est sacrifié lors de la cérémonie. Cela varie d'un boeuf à un coq, photo 2. Photo 2 : Fétiche Akpakoroko en arrière-plan Prise de vue: TCHABOUE, Novembre 2014 À gauche sur la photo 2, le gardien du fétiche Akpakoroko qui se trouve derrière dans une petite case et à droite un de ses collaborateurs. C'est au niveau de ce fétiche logé dans la petite case que toute personne assistée par le gardien vient demander l'aide au fétiche et formule ses voeux en offrant l'animal qu'il a amené. Cette offrande est fonction du revenu du demandeur. 2.2.5. Niala, source du fleuve mono Contrairement à ce qui peut s'imaginer, arrivé au niveau de Niala rien ne montre que c'est la source du fleuve Mono, si ce n'est une flaque d'eau sous forme de puits intarissable même en saison sèche et un fétiche qui selon les croyances traditionnelles protège le village et exauce les prières de ceux qui s'en approchent pour formuler leurs voeux et faire leurs sacrifices. A part cela, beaucoup de miracles se produisent en ce lieu selon toujours les croyances 36 traditionnelles. C'est au fur et à mesure que l'on dévale la pente que l'on constate l'abondance de l'eau et l'effectivité du cours d'eau, (planche 7). a b c Planche 7 : Niala, la source du fleuve mono Prise de vue: TCHABOUE, Novembre 2014 A gauche, sur la photo a les fils du roi, gardiens du fétiche représenté par une grosse pierre où toute personne désireuse de l'aide de ce dernier, formule ses voeux et dépose ce qu'il a amené. A droite sur la photo b, les mêmes personnes et un visiteur devant deux pagnes blancs pour encadrer le puits intarissable et le lieu où s'effectuent certains rituels. Enfin sur la photo c l'écoulement de l'eau de la source du fleuve mono, niala. Des cérémonies similaires à celles célébrées près du fétiche Akpakoroko sont organisées au cours de la même période du mois d'avril cette fois ci dans la maison royale qui est chargée de veiller sur le fétiche et sur la source du fleuve Mono. Tous ceux qui se déplacent vers la rivière pour la cérémonie sont habillés de blanc selon les exigences du fétiche. C'est le nom du fétiche qui donne son nom à la rivière. D'après le roi et ses conseillers s'il y avait une vraie cohésion autour de ces deux richesses importantes que le village possède, tous les fils du village ressentiraient des changements positifs dans leur vie quotidienne. Ces deux richesses à potentialités touristiques indéniables ont été recensées par les autorités communales pour être aménagées. 37 2.3. Chants et Danses La Commune de Bassila peut s'enorgueillir de la richesse et de la diversité de son patrimoine culturel car elle regorge encore de vrais chanteurs et danseurs qui sont toujours attachés à leurs traditions. Ces artistes démontrent leur savoir-faire à l'occasion de certaines manifestations où ils sont sollicités. Malgré cette potentialité leurs musiques et danses ne sont pas encore très médiatisées faute du manque de moyens ou de promoteurs (planche 8). a b Planche 8 : Groupe de Sô
d'Akaradè La planche 8 montre le groupe de Sô d'Akaradè avec ses tambours et autres tam tam, à l'oeuvre lors d'une fête traditionnelle et d'un festival. Malgré l'influence des danses modernes les populations locales ont toujours su garder leurs danses et chants traditionnels souvent sacrés. Il y a par exemple : Atibali ou Sô ou Kinna : Tambours de forme ovale fabriqués avec l'esprit d'un vieil homme représenté par l'iroko et couverts de peau de bubale. Ils se jouent généralement les jours fériés de la localité à l'occasion des funérailles. Dans l'ancien temps, il était coutume de dire que la vieille personne dont le nom avait accompagné le sacrifice pour abattre l'arbre ayant servi à la fabrication du tambour décédait quelques jours après. Cette danse servait alors à célébrer ses funérailles ainsi que les grandes réunions des princes. De nos jours, le Roi s'en 38 sert aussi pour inviter les notables au palais royal en cas de besoin. Cette cérémonie est souvent accompagnée d'une musique de flûte laquelle est taillée dans l'ivoire d'éléphant pour invoquer la paix, l'unité, le travail et le courage en cas de guerre. Ce sont les grandes familles royales qui la font fabriquer. L'Atibali se retrouve ainsi chez tous les chefs traditionnels de la Commune de Bassila. Fila ou Gabata : Tambour fabriqué à l'aide de calebasse couverte de peau humaine et joué avec la paume de main d'un esclave dans l'ancien temps. Le Fila ou le Gabata est la propriété exclusive des natifs d'Adjako et de koulaman à Manigri, de Batochili à Bassila et Frignion une localité de l'arrondissement de Bassila. Il est une vocation protectrice. Il est souvent accompagné de chansons incantatoires et de balafon qui produit un rythme provocateur de transe chez les adeptes. Ce tambour est exclusivement exécuté lors des funérailles. On le retrouve à Manigri et Bassila Kolobi : Petits Tambours de forme ovale fabriqués en nombre impair. Ils font la gloire du Sakpata. C'est généralement la danse des féticheuses au cours de laquelle, est invoquée la paix. Le rythme de ces tambours sert à lutter contre les maladies éruptives telles que la variole, la varicelle etc. Le Kolobi se joue à l'occasion de la mort d'un adepte de Sakpata, lors des difficultés dans le royaume ou lors de la cérémonie d'offrande au fétiche sakpata. On la retrouve à Manigri. Agbadja : C'est l'esprit d'un vieil homme représenté par un iroko que l'on abat pour fabriquer les tambours couverts de la peau d'un animal sauvage. Ce rythme est pratiqué par la collectivité Mola de Kikélé à l'occasion des manifestations populaires. Les chansons qui accompagnent ce rythme sont généralement des incantations. 39 Gatamato : Est une paire de tambours géants fabriqués inspirés par un homme représenté par l'Iroko et couverts d' oreilles d'éléphant pour annoncer la guerre. On retrouve ce genre de tambours auprès de la collectivité OLODO de Kikélé, à Bomompri à Bassila. Ils se jouent lors des funérailles. Les messages véhiculés dans ce rythme de musique traditionnelle sont généralement des incantations. Ils invoquent la paix et le courage (en cas de guerre). De nos jours le gatamato est plus ou moins modernisé et se joue à l'occasion des grandes manifestations et des réjouissances populaires à Kikélé. Djouka ou Danse du couteau : Ensemble de tam-tams et de balafons ordinaires exécutés par des initiés pour démontrer leur capacité surnaturelle à vaincre tout combat de couteaux ou de coupe- coupe. Ce rythme très émouvant est pratiqué pour renvoyer les mauvais esprits la nuit. Les pratiquants de cette danse sont appelés "les gardiens de nuit". Elle est pratiquée par les populations de Bassila, d'Akaradè, d'Alédjo, de Pénéssoulou etc. Gaganganni : Petits tambours des DJERIWO, collectivité fondatrice de la ville de Bassila pour alerter les populations en cas de guerre. Ces tambours qui mettent les populations en transe sont accompagnés de flute et produisent une ambiance qui ne laisse personne indifférente. A tous ces Tambours s'ajoutent Atchibayou de Pénéssoulou, les flûtes de Nagayilé, le Djikpo, le Goumbé, le Tora ou "danse des fesses "pratiquée à Akaradè et le Simpa. Ils n'ont en réalité aucun caractère sacré mais ils animent les grandes manifestations populaires dans les différents villages de la Commune de Bassila à l'occasion des fêtes traditionnelles et religieuses ainsi que lors des assemblées générales des associations de développement. Toutes ces originalités peuvent contribuer à l'amélioration du niveau de vie de ses pratiquants si elles sont valorisées. 40 2.4. Art Vestimentaire et Culinaire 2.4.1. Art vestimentaire Les populations de la Commune de Bassila, malgré l'influence du modernisme n'ont pas perdu leurs habitudes vestimentaires, et ce, malgré la pluralité des groupes socio-culturels existants. (Nago, Anii, Koura, Lokpa, Tém). Dans presque tous les villages, les populations, surtout les personnes âgées, sont souvent vêtues de leurs habits traditionnels (Dantchiki, Agbada, Boba) souvent tissé par les artisans. Il faut dire que ces habitudes vestimentaires sont aussi influencées par la religion musulmane qui est fortement implantée dans la commune. 2.4.2. Art culinaire L'art culinaire est l'un des maillons importants propulseurs du développement touristique. Le touriste au cours de ses randonnées est curieux de découvrir ce qui se fait et se mange dans le milieu où il compte séjourner. Son intérêt pour les mets locaux peut contribuer à la hausse du chiffre d'affaire de ceux qui exercent dans la profession à savoir, les restaurateurs ou vendeuses de plats cuisinés, et en premier lieu et indirectement les producteurs, éleveurs et maraîchers. Dans la Commune, l'alimentation étant essentiellement basée sur les tubercules comme l'igname, le manioc et sur des céréales comme le mil, le sorgho, le maïs, le riz, on retrouve généralement les mets comme suit : - Au petit déjeuner : la bouillie faite à base de mil, sorgho ou du maïs est souvent accompagnée des gâteaux (digalè, agaou), le mélange du riz et du haricot localement appelé (waatchi) - Au déjeuner et diner : la pâte noire préparée avec des cossettes d'igname ou du mil est souvent accompagnée de sauce gombo, de feuilles de baobab appelé (kadara) et des viandes de brousse ou de fromage de soja. L'igname pilée (sokoro) est très appréciée par les populations locales et étrangères. Elle est 41 souvent accompagnée de sauce d'arachide, de soja, ou de sésame mélangée souvent avec de la tomate et des légumes. Les viandes de brousse ou de poulets sont souvent au rendez-vous pour relever les sauces (planche 9). a b Planche 9 : quelques mets disponible dans la
commune. De l'analyse de la planche 9, la photo a montre la bouillie faite à base du mil accompagnée du gâteau local digalè fait à base du haricot. La photo b montre de l'igname pilé accompagné de la sauce d'arachide et de la viande du poulet. Toutes ces réalités sont dignes d'intérêt et sont susceptibles d'attirer des touristes nationaux et internationaux. Cependant l'inorganisation des activités touristiques ne favorise pas leur mise en valeur, leur emballage et par conséquent leur commercialisation. Au vu de tout ce qui précède, il découle de l'analyse des tableaux de recensement des potentialités et sites divers de la Commune de Bassila, voir annexe, à l'exception de la fête de Diila, de la forêt sacrée de Partago et de la forêt sacrée de Kikélé, que ceux-ci sont peu valorisés ou pas aménagés et donc peu connus et peu fréquentés. Ceci démontre l'ignorance de l'importance du tourisme par les populations locales. Vue ses potentialités, le tourisme culturel serait le type de tourisme que la Commune de Bassila devrait adopter comme un des volets pour son développement socio-économique. 1° 24' 04" r 14' 47" COMMUNE DE OUAKE,---: + Kai ute COMMUNE DE DJOUGOU ,, Botitou BodiBayakou -- Akarad Tchimb Katie
T I AtP -- - 45I _b
Foret Classée de Wari-haro iÇ Do ue Igbo o epani ASSIL Wannou
COMMUNE DE BANTE Nagayile Légende Village
t3 Canaries et pattes d'éléphants A Collines de Kelina 1N Colobes de Bido aïmon et Okouta Donka * Falaise de Keziré A Fête d'igname 1 Fête de Djila x Fête de Godja 7 Forêt des singes de Kimidaha 7 Forêt sacrée de Kikélé
Ci Source de Niala I Tombe de Alphonse Alley p Zone cynergétique d'Odohegne Source- Punit topographique, IGN 1992 au 1/200000
Conception: TCHABOUE B. Issa, 2015 ôc I 24' ua" r 14' 47" 42 Figure 3 : Inventaire du potentiel touristique de la Commune de Bassila 43 2.5. Activités socio-économiques Les activités agricoles, l'élevage et la chasse sont les principales activités auxquelles s'adonne la grande partie de la population dans la commune. L'agriculture est jusque-là restée une agriculture de subsistance où les paysans ne cultivent que ce qu'ils consomment. Ainsi, en est-il de l'élevage et de la chasse. Les groupements de femmes s'adonnent aussi à des activités de transformation des produits agricoles tels que, la fabrication du gari, du tapioca, des jus de différents fruits (planche 10). a b Planche 10 : fabrication du gari à
Akaradè. La planche 10 montre les femmes d'Akaradè à l'oeuvre pour la fabrication du gari et du tapioca qui sera destiné à la vente sur le marché local. Même si les activités agricoles occupent la majorité de la population, d'autres activités occupent aussi une place non négligeable dans leurs sources de revenus. Ainsi, le commerce du bois par exemple qui est très développé dans certaines zones comme Bassila, Manigri, Pénéssoulou. Divers produits manufacturés ou non, commercialisés par les femmes aident énormément à l'épanouissement socio-économique des familles. L'exploitation du sable pour les constructions se fait de façon traditionnelle essentiellement par la tranche jeune de population qui en tire des revenus leur permettant de subvenir à leurs besoins. L'exploitation de ce sable se fait dans 44 les lagunes et rivières. Pour ce qui concerne les gravillons cela se fait aussi de façon traditionnelle par le concassage de gros blocs de pierre à l'aide de marteaux. Avec la construction croissante des habitations modernes ces activités se sont développées un peu partout dans la commune. Les activités de finances sont menées par les institutions de micros crédits et quelques ONG ayant des activités financières. Ceci permet d'assister les populations locales grâce à des allocations de crédits ou permettre la constitution d'une épargne. Les crédits qu'octroie la CLCAM, une institution présente un peu partout dans la commune, sont plus orientés vers les activités comme l'agriculture, l'artisanat, le petit commerce, la transformation de produits agricoles. La planche 11 présente les activités de tissage et de vannerie. a b Planche 11 : activités de tissage et de
vannerie De l'observation de la planche 11, la photo a nous montre une jeune apprentie artisane à l'oeuvre pour la confection d'un pagne fait à la main souvent utilisé par les sages pour leurs habillements. La photo b, met en exergue la fabrication de panier à base des pailles de palmiers destiné à la vente au niveau du marché local.il est utilisé souvent dans les maisons pour garder les ustensiles de cuisine, 45 au marché pour garder les marchandises, au champ aussi pour transporter les vivres. L'artisanat est présent dans tous les arrondissements de la Commune. Il se traduit ici par des activités comme la menuiserie, la couture, la coiffure, la vannerie, le tissage. L'artisanat d'art est très peu exploité dans l'ensemble de la commune au contraire de l'artisanat utilitaire très répandu. Les potentialités touristiques existantes dans la commune, les activités économiques liées au tourisme et l'industrie sont très peu développées. 46 CHAPITRE III LES CONTRAINTES, MENACES ET STRATEGIES
DE Ce chapitre s'articule autour des contraintes et menaces de l'activité touristique et les stratégies à adopter pour la valorisation du potentiel touristique de la Commune de Bassila. 3.1. Contraintes et menaces du secteur touristique dans la Commune de Bassila L'espace est la matière première de l'industrie touristique. Cet espace abrite des curiosités dont la gestion durable est le gage d'une activité touristique tout aussi durable et l'assurance d'un développement de certaines activités connexes. Au cours des enquêtes de terrain, il a été constaté que la Commune de Bassila dispose de potentialités touristiques qui ne sont pas mises en valeur à cause de certaines contraintes et menaces. Il convient de les mettre en relief pour permettre de suggérer des actions à mener pour une mise en valeur réelle de ces richesses, afin que celles-ci profitent aux animateurs du secteur touristique ainsi qu'aux populations locales à travers des retombées socio-économiques induites susceptibles d'améliorer leurs conditions de travail et de vie. 3.1.1. Contraintes naturelles Les obstacles à résoudre s'observent particulièrement au niveau de nombreux sites naturels. En effet, les intempéries ont affecté certains sites et les ont dégradés à un stade parfois avancé, phénomène accentué par leur abandon par les populations riveraines. 47 3.1.2. Pesanteurs socio-culturelles Sur le plan social, les conflits souvent liés à la succession aux trônes rendent parfois difficile l'accès au palais des visiteurs. Cette situation contribue pour beaucoup à la dégradation des objets rituels existants. C'est le cas du village d'Akaradè où plus de 20 ans après la mort du roi, un nouveau n'est pas encore intronisé à cause des conflits entre collectivités. Ceci ralentit le développement de ce village. Les religions dites importées comme le Christianisme et l'Islam tendent à bannir les moeurs et modes de vie traditionnels c'est-à-dire les coutumes, les traditions constitutives de l'identité locale. Fortement implanté dans la Commune, l'Islam influence désormais une grande partie de la population qui pense désormais que les traditions sont sataniques et qu'elles doivent être délaissées au profit des rites islamiques. C'est l'exemple de Diila, une fête traditionnelle fortement menacée par ces religions dites importées. La méconnaissance de l'importance de l'activité touristique généralement due à l'analphabétisme des populations contribue aussi à l'absence ou à la faiblesse de la valorisation des activités touristiques. 3.1.3. Contraintes organisationnelles Sur le plan organisationnel, les textes régissant le tourisme au Bénin sont parfois inadaptés aux réalités du milieu. Le tourisme étant incontestablement un secteur pourvoyeur de richesse, on constate, dans la Commune de Bassila, une carence de professionnels capables d'animer l'activité touristique, d'en assurer la promotion et la commercialisation à travers, les mass media, les écoles et autres canaux de communication qui pourront inciter les populations locales et étrangères à s'intéresser au tourisme. 48 3.1.4. Problèmes liés aux patrimoines touristiques, aux infrastructures et aux équipements 3.1.4.1. Problèmes liés aux patrimoines touristiques de la Commune Les problèmes auxquels est confronté le patrimoine touristique de la Commune de Bassila sont liés au caractère encore brut du patrimoine naturel et culturel en ce sens qu'il reste un travail de toilettage à faire en vue de le rendre consommable par le touriste. En effet, il existe de véritables potentialités touristiques naturelles et culturelles dans la commune mais très peu sont connues et visitées par les touristes nationaux ou internationaux du fait du manque d'implication réelle ou encore du désintéressement des autorités communales. Malgré les différents débouchés que le secteur touristique peut engendrer au niveau des populations locales en vue d'améliorer leur niveau de vie, il n'existe presque pas de politique communale d'aménagement touristique des différents sites. Ceci explique le peu de documentation concernant le patrimoine touristique dans la commune. Le patrimoine culturel n'est pas aussi bien connu par les étrangers malgré son originalité, et ce, à cause du manque de documentation d'équipements et d'infrastructures, d'une politique de communication digne de ce nom. Les forêts sacrées ou classées, malgré l'effort à ce niveau des autorités et des autres acteurs, sont menacées à cause de la pression démographique et des activités humaines. 3.1.4.2. Problèmes liés aux infrastructures et équipements de la Commune Pour un séjour réussi, le touriste a besoin de se retrouver dans certaines conditions optimales. Les infrastructures et équipements entrant dans l'animation des activités touristiques sont indispensables. 49 3.1.4.3. Infrastructures de communication Les infrastructures routières, fluviales, ferroviaires, aériennes, les systèmes de télécommunications, les réseaux d'électricités et d'eau sont indispensables pour un pays, et donc pour toute commune en quête de prospérité. La Commune de Bassila est traversée par la route inter Etats N°2 reliant Cotonou à Ouagadougou par deux de ses arrondissements qui sont ceux de Bassila et de Pénéssoulou. Le reste des autres arrondissements (Manigiri, Alédjo) sont traversés par des routes en terre, ce qui rend en saison pluvieuse les déplacements difficiles. Souvent les pistes menant vers les sites touristiques se dégradent aussi. Ce qui rend l'activité touristique en toute saison difficile. Les télécommunications restent un maillon important dans le développement du tourisme. Car sur le terrain, le touriste a besoin de communiquer, faire certaines recherches. Mais malgré l'ensemble des réseaux mobiles (MTN Benin, Moov Benin, Global Communication, BBCom, Libercom) installés au Benin après la libéralisation du secteur, l'on note certaines perturbations à cause des collines, ou la non couverture de ces réseaux par endroit, ce qui rend la communication difficile. L'accès à l'internet reste encore peu développé. Des cybers centres fonctionnels permettant à la masse d'avoir accès à l'internet sont presque inexistants. Un seul est fonctionnel à Bassila le chef-lieu de la commune. Si ce n'est l'avènement des portables multimédias qui offrent à une partie de la population la chance de naviguer sur leurs portables. Mais l'accès à l'internet n'est pas encore ce que l'on aurait souhaité. Son développement au sein de la commune est un axe majeur de l'essor futur du tourisme. Le réseau électrique malgré les efforts du gouvernement central, reste encore un luxe pour certaines populations de la commune ce qui rend le séjour des touristes peu sécurisé quand on sait l'importance que revêt la notion de sécurité des personnes et des biens, facteurs indispensables dans l'activité touristique. 50 La qualité de l'eau dont l'utilité et la nécessité ne sont plus à démontrer sur toute la chaine de l'activité touristique depuis la restauration jusqu' à l'hébergement n'est pas souvent acceptable malgré les efforts consentis par le gouvernement à travers les prestations de la Société Nationale des Eaux du Benin et la poursuite d' autres projets de la part des autorités communales pour faciliter l'accès à l'eau potable aux populations locales. 3.1.4.4. Equipements d'hébergement touristique Les équipements touristiques sont tout aménagement, installation et matériel nécessaire à l'activité touristique. La Commune de Bassila n'étant pas pour le moment un centre d'affaires ou une des destinations touristique, elle ne dispose pas véritablement d'équipements d'hébergement et de restauration. Le manque d'infrastructures de standing international pouvant abriter des séminaires, des
rencontres régionales et Toutes ces contraintes ne favorisent pas l'émergence du tourisme dans la Commune de Bassila pour le bien du développement de l'économie locale. 51 3.2. Stratégie de valorisation des ressources touristiques pour un développement socio-économique de la commune de Bassila Le Benin, en particulier la Commune de Bassila, dispose de potentialités touristiques qui nécessitent d'être mises en valeur et d'être sauvegardées. Cependant certaines pesanteurs ou difficultés comme la négligence de ce secteur par les autorités communales font que cette localité malgré la diversité de ses ressources touristiques reste peu visitée par les nombreux touristes nationaux et internationaux qui viennent dans notre pays. C'est pour surmonter à ces difficultés diagnostiquées et donner un souffle au secteur du tourisme dans la Commune de Bassila que nous suggérons et recommandons aux diverses autorités de prendre les dispositions suivantes : 3.2.1- Au niveau de l'Etat L'Etat est l'acteur principal capable de décider de la politique à adopter pour accroitre l'économie du pays et d'éradiquer la pauvreté. Vu les potentialités dont dispose le Benin, le tourisme devrait occuper une place importante car il peut contribuer à un apport d'importantes devises dans le pays et à l'accroissement des revenus des populations locales directement ou indirectement. Pour y arriver, l'Etat devrait : - procéder à des recrutements quantitatifs et qualitatifs d'agents devant animer les différentes structures en charge de tourisme au niveau départemental, - prendre des mesures adéquates pour éviter que la politique de positionnement des cadres n'éloigne les vrais acteurs des questions de développement du tourisme ; - renforcer les capacités d'intervention du ministère en charge du tourisme et de la culture en vue de le doter de moyens d 'actions adéquats en matière de structures et d'infrastructures ainsi que des moyens de financement nécessaires au recensement des projets d'aménagement des sites et des 52 territoires d'intérêts naturel, culturel, et historique dans toutes les communes ; - encourager les opérateurs touristiques privés en leur accordant des facilités fiscales et un accès plus facile aux crédits
pour la construction - réglementer, aider à promouvoir toutes les activités du secteur du tourisme et de la restauration en vue d'en faire un secteur d'excellence susceptible de créer une demande pérenne permettant d'assurer au secteur touristique un avenir de rentabilité ; - développer l'accès à l'internet dans les communes ; - venir en appui de la commune pour réaliser des projets de délimitation des Zones d'Aménagement Touristique (ZAT). 3.2.2. Au niveau des Autorités communales Le tourisme est une activité pourvoyeuse de richesse.la Culture du tourisme jusque-là n'est pas encore entrée dans les moeurs. Cela peut-être s'expliquer par l'importance quasi monopolistique des activités rurales en zone rurale. Il faut aussi souligner la faiblesse du pouvoir d'achat de la population ou encore les pesanteurs sociologiques qui ne sont pas à négliger. Il faut donc à l'heure de la décentralisation que les autorités communales garantes du développement économique et social mettent en place des politiques d'incitation des populations locales pour la prise en compte de nos potentialités touristiques qu'elles doivent non seulement connaitre mais aussi valoriser. Pour y parvenir les autorités communales devraient : ? créer à court terme un service général en charge du tourisme et sur le long terme un office municipal de tourisme pour la commune ; 53 E1!D nouer des partenariats avec les communes d'intérêt touristique afin de créer un réseau efficace de territoires touristiques pour la promotion du tourisme au Benin et, en conséquence, au niveau de chacune des communes ; E1!D aménager de façon optimale les différents sites et impliquer les mass media dans les campagnes de promotion, auprès des agences de voyage, des tours operators, des écoles de formation touristique ; E1!D organiser périodiquement avec l'aide des professionnels du tourisme des séances de sensibilisation afin d'informer les populations sur les avantages que revêt la protection et l'entretien des potentialités touristiques existant dans la commune ; E1!D organiser des ateliers de danses et de chants, de l'artisanat pour recycler chacun des acteurs dans son domaine ; E1!D organiser des colonies de vacances, des excursions pédagogiques dans la commune pour permettre aux apprenants de mieux s'imprégner des réalités de leur milieu ; E1!D mettre en place des panneaux d'indication et de signalisation des différents sites, villages, et les distances d'accès ; E1!D utiliser internet pour faciliter les recherches et surtout les échanges à divers niveaux et disposer d'une plate-forme permanente pour la mairie ; E1!D veiller à la qualité des prestations à fournir dans les établissements d'hébergement, de restauration, et de communication en allégeant la charge fiscale pesant sur ces établissements afin de leur permettre d'être compétitifs ; E1!D mettre en place une politique publicitaire et de communication multimédia pour mieux vendre les potentialités touristiques de la commune ; E1!D mettre en réseau tous les sites pour permettre aux visiteurs de faire un choix ; E1!D fixer un prix de visite de ces sites pendant la saison touristique afin d'attirer la clientèle ; 54 ? proposer des émissions à la radio communautaire (FM Kouffè) traitant des potentialités et activités touristiques dans la commune ; ? former et recycler les guides locaux. 3.2.3. Au niveau des autres acteurs Les opérateurs économiques nationaux ou internationaux constituent un maillon important dans la vie des activités touristiques (directement ou indirectement.) Ils devraient : - investir dans les infrastructures d'hébergement et de restauration grâce à un partenariat public privé (PPP) en vue d'améliorer celles déjà existantes. - augmenter la capacité d'accueil de la commune; - nouer un partenariat avec les autorités communales pour mieux valoriser les sites touristiques et activités culturelles en aménageant ces sites et en organisant ou soutenant les festivals traditionnels qui ont lieu dans la commune ; - organiser des "tours" ciblés sur les différents sites de la commune ; - organiser des ateliers de formation pour les acteurs locaux dans diverses activités entrant dans le secteur du tourisme ; Pour ce qui est des associations villageoises elles devraient : - faciliter la tâche aux autorités communales en leurs donnant de vraies informations sur les potentialités touristiques existantes dans les villages ; - participer à la protection, à la valorisation
et à la promotion des merveilles - respecter les demandes et les attentes des visiteurs qui en
retour devraient 55 3.2.4. Aménagement touristique de la Commune Pour le développement réel du Tourisme dans la Commune de Bassila, il serait intéressant de procéder à un zonage de l'espace communal. En effet, ce zonage se fera sur la base des ressources touristiques disponibles. Il s'agira d'identifier et de délimiter des zones potentielles capables de recevoir des équipements touristiques. Il faudra alors prévoir des zones et des sites d'aménagement touristique. La zone d'aménagement touristique est une zone d'intérêt touristique, qui se définit comme une zone géographique dans laquelle la fréquentation touristique existante ou potentielle conduit à préserver les attraits touristiques et à les renforcer. Les sites d'aménagement touristiques sont des sites d'intérêt touristique qui sont des espaces restreints dont l'utilisation actuelle ou future à des fins touristiques conduit à en préserver et à en renforcer les attraits touristiques. Deux grandes zones d'aménagement touristiques ont été proposées. La première est celle formée, des forêts classées ou sacrées pour l'écotourisme et le tourisme de vision et la deuxième est formée de tous les arrondissements de la commune pour le tourisme culturel. Il faudra prévoir après zonage les types d'équipements à implanter et inciter par certaines facilités fiscales les opérateurs économiques à investir dans le tourisme par la construction de ces équipements. La construction de ces infrastructures doit prendre en compte la préservation des sites afin de garantir l'utilisation actuelle et future des ressources touristiques. 3.2.5. Proposition d'un circuit touristique Le circuit touristique est un schéma bien défini à partir des sites et attraits touristiques disponibles dans la commune proposé aux touristes. Ceci est souvent proposé par des agences de voyages à leur clientèle. Toutefois, les autorités communales ou en charge du tourisme doivent veiller à ce que ces déplacements sur les sites ne soient pas une menace afin de préserver le patrimoine touristique de la commune pour les générations futurs. Ceci est une 56 proposition de circuit touristique aux autorités communales dans le cadre de cette étude. Circuit : Nature et découverte. Jour 1 : - Départ de Cotonou pour Tanguiéta - Escale à Dassa-Zoumè : Visite de la grotte mariale. - Escale à Savalou : Visite du musée de la culture, de la chasse et du fâ. - Arrivée à Bassila. - Diner et nuitée à l'hôtel Romance. Jour 2 - Petit déjeuner à l'hôtel Romance - visite de la tombe de l'ancien Président du Dahomey (Alphonse ALLEY). - Tour de la ville - Retour à l'hôtel Romance : - Déjeuner. - Visite de la forêt sacrée de Kikélé et des singes. - Retour de Kikélé : - Animation folklorique - Dîner, animé et nuitée à l'hôtel Romance. Jour 3 - Petit déjeuner à l'hôtel Romance. - Départ pour Tchimbéri : - Arrêt à Partago : contemplation de la source du fleuve Mono à Niala. - Visite de la forêt sacrée de Partago. - Escale à Alédjo : - Visite de la toute première école de l'arrondissement d'Alédjo - Déjeuner et continuation. - Arrivée à Akaradè : 57 - Visite de Kélina, des animaux sauvages dans le parc aménagé et de la grotte Kéziré. - Dîner animé et nuitée à l'auberge Gouni Walam Tou Wé. Jour 4 - Petit déjeuner à l'auberge Gouni Walam Tou Wé - Départ pour Tchimbéri - Arrivée à Tchimbéri et visite du palais
royal - Retour au palais, - Déjeuner puis continuation pour Tanguiéta. - Dîner et nuitée à l'Hôtel Pendjari. Jour 5 - Petit déjeuner à l'Hôtel puis départ pour la visite du Parc Pendjari. - Déjeuner à l'Hôtel - Quartier libre - Dîner et nuitée à l'hôtel. Jour 6 - Petit déjeuner à l'Hôtel Pendjari 58 Conclusion La mise en valeur des potentialités touristiques constitue un enjeu majeur pour les pays en voie de développement. Ils comptent désormais sur elle comme source de ressources supplémentaires pour équilibrer leurs échanges extérieurs, créer des emplois, aménager leur territoire, et valoriser leur image au niveau international. Le secteur du tourisme béninois regorge d'énormes potentialités naturelles, physiques, historiques, culturelles. Pour que cela soit pourvoyeur de richesses, il faut une mise en application effective de la Politique Nationale du Développement Touristique élaboré en 1997 et actualisé en 2007 qui dans ses recommandations prévoit la création des offices de Tourisme Communal et l'aménagement des Zones d'Intérêt Touristique (ZIT). L'étude menée dans la Commune de Bassila a permis de constater que la commune dispose de sites touristiques qui ne sont jusque-là pas encore valorisés. De ce fait une grande partie de ces potentialités touristiques est confrontée à des problèmes liés au manque d'infrastructures de communication, au manque de structures d'accueil et à d'autres facteurs socioculturels longuement explicités. Cette situation négative ne permet pas l'essor du tourisme. Le manque de motivation des autorités à l'égard des opérateurs privés est aussi à déplorer et ceci va de pair avec le désintérêt des acteurs privés existants qui ploient sous le fardeau de taxes de toutes sortes. Ce n'est qu'en inversant cette tendance que l'on pourra impulser une politique touristique dynamique et innovante. Il apparait dans cette perspective urgente que les autorités communale privilégient le Partenariat Public Privé (PPP), seule stratégie susceptible de débloquer la situation actuelle. Ce levier permettra de donner une nouvelle chance au secteur du tourisme et de créer en même temps un accélérateur de croissance pour la population locale dont nombre d'activités de demain, à commencer par l'essor de l'artisanat local, dépendent du secteur touristique. C'est ainsi qu'un nouveau type de croissance, facteur de réduction de 59 chômage ou de sous-emploi, pourra voir le jour dans la commune et sa région, croissance qui à son tour générera des progrès socioculturels et un nouveau type de développement vertueux. 60 Bibliographie - ABE, juin 2001. Profil environnemental de Bassila, Cotonou, Benin. - ADAM K. S. et BOKO M., 1993. 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Webographie 65 Liste de tableaux Tableau I: Centre de documentations et types d'informations collectées .. 22 Tableau II : Echantillonnage des unités d'enquête . 24 Tableau III : Activités socio-culturelles 30 Tableau IV : Sites d'intérêt touristique de l'arrondissement d'Alédjo .. 67 Tableau V : Sites d'intérêt touristique de l'arrondissement de Manigri . 69 Tableau VI : Sites d'intérêt touristique de l'arrondissement de Bassila 70 Tableau VII : Sites d'intérêt touristique de l'arrondissement de Pénéssoulou 71 Liste des figures Figure 1 : Situation géographique de la Commune de Bassila 13 Figure 2 : Schéma du model SWOT appliqué à l'étude de tourisme et développement socio-économique dans la commune de Bassila 25 Figure 3 : Inventaire du potentiel touristique de la Commune de Bassila . 42 Liste des photos et planches Photo 1 : Le mont Sagbarao à tchimbéri . 26 Photo 2 : Le fétiche Akpakoroko 35 Planche 1 : Présentation de face des Collines étagères d'Akaradè . 27 Planche 2 : Vue de face de la grotte de Kéziré, arrondissement d'Alédjo...... 28 Planche 3 : Présentation de la forêt sacrée de kikélé et de son espèce favorite, le singe à barbe blanche . 29 Planche 4 : Le chef traditionnel de la divinité médji et la foule en liesse lors de Diila 31 Planche 5 : l'ambiance pendant la fête de diila à Akaradè . 32 Planche 6 : Différentes catégories de luttes traditionnelles 33 Planche 7 : Niala, la source du fleuve mono . 36 Planche 8 : Groupe de Sô d'Akaradè . 37 Planche 9 : Quelques mets disponible dans la commune 41 Planche 10 : Fabrication du gari à Akaradè .. 43 Planche 11 : Activités de tissage et de vannerie 44 66 ANNEXES 67 |
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