CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre aborde la problématique, le cadre
d'étude, la revue littéraire et l'approche méthodologique
utilisée.
1.1. Cadre théorique 1.1.1.
Problématique
Au fil des décennies, le tourisme a connu un essor
continu et s'est diversifié de plus en plus au point de devenir un des
secteurs économiques à la croissance la plus rapide au monde.
Aujourd'hui, le volume d'affaire du secteur touristique égale, voire
dépasse celui des industries pétrolières, agroalimentaires
ou de l'automobile. Le tourisme est désormais un des grands acteurs du
commerce international et en même temps il constitue une des principales
sources de revenus de beaucoup de pays en développement. (ONU, 2004).
Grâce au tourisme, la part du marché
détenu par les économies émergentes a augmenté de
30 à 47 % entre 1980 et 2012, et devrait atteindre 57 % d'ici 2030, ce
qui équivaut à plus d'un milliard d'arrivées de touristes
internationaux (Faits Saillants, 2013).
Après l'échec des politiques de lutte contre la
pauvreté menées par le Fond Monétaire International (FMI)
et la Banque Mondiale depuis 1996 avec le soutien des pays
développés, l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT)
développe aujourd'hui pour l'Afrique subsaharienne un programme visant
à faire du Tourisme un facteur important de réduction de la
pauvreté (Vellas 2004).
En Afrique, le tourisme constitue un potentiel
économique en croissance. Il ressort des chiffres de l'année 2000
que le tourisme a été la principale source de recettes en devises
dans les 50 pays les moins avancés (PMA).Il constitue, une des
principales branches exportatrices dans les 80 % des pays en
développement
10
et le premier secteur d'exportation dans les pays du tiers
monde (OMT et STEP 2010).
Dans le monde, si certains peuvent compter sur l'industrie et
les ressources de leur sous-sol, l'Afrique, malgré l'instabilité
politique et le caractère fragile de l'économie de la plupart des
pays qui la compose, peut compter sur les atouts touristiques dont elle
dispose.
En Afrique, de 2000 à 2005, elle a connue des recettes
qui ont doublées et sont passées de 10,5 milliards à 21,3
milliards (OMT, 2008). Donc le tourisme constitue aujourd'hui l'un des secteurs
importants de l'économie de certains pays africains comme l'Afrique du
Sud, la Tunisie, le Kénya.
Des statistiques produites en 2010 par la (CCIB) Chambre de
Commerce d'Industrie du Benin, on retient que le Benin est la cinquième
destination ouest-africaine après le Ghana, le Sénégal, la
Côte d'Ivoire et le Nigeria. Il n'accueille environ que 200.000 touristes
par an pour des recettes d'environ 58 milliards de FCFA. Malgré cette
ressource financière annuelle, le tourisme est une activité peu
développé au Benin qui dispose pourtant de nombreuses
potentialités touristiques naturelles, culturelles, artistiques offrant
de réelles possibilités pour son développement, (CES,
2010).
Malgré, les énormes potentialités
touristiques dont il regorge, le Benin peine à s'afficher sur le plan
international en matière de tourisme.
La comparaison des performances du tourisme au Benin avec
celles du tourisme international permet de constater que la
fréquentation du Benin reste faible malgré ses
potentialités (OMT, 2003). Le secteur du tourisme constitue la
deuxième source d'entrée de devises après le coton (INSAE,
2002). Selon A. S. Ali (2010), le tourisme contribue seulement à environ
2 % du PIB alors qu'il mobilise près de 30 % des actifs du pays.
Le tourisme est devenu depuis le 19è siècle une
activité économique génératrice de devises de par
sa capacité à créer des emplois, des ressources
financières et
11
à dynamiser d'autres activités directement
(guides accompagnateurs, vendeurs de souvenirs, restaurants, hôtels) ou
indirectement (artistes, artisans agriculteurs).
Selon Dafonna (2012), les régions les plus
fréquentées par les touristes au Benin sont au Sud (cités
lacustres de Ganvié, Porto Novo, Cotonou, Ouidah, Abomey, Grand Popo,
etc) et au Nord (Réserves et parc zoologiques, chaînes de
l'Atacora, tata somba, etc).
Malgré les potentialités touristiques dont
dispose la Commune de Bassila, elle n'est pas encore intégrée
dans les circuits touristiques, alors que le développement de
l'activité touristique dans la commune peut constituer un maillon
important pour l'amélioration de l'économie des populations
locales. C'est dans cette vision qu'à travers la présente
étude, le questionnement suivant mérite d'être
abordé : Quelle peut être la contribution du
tourisme au développement socio-économique de la Commune de
Bassila ?
Pour répondre à la question, les
hypothèses suivantes ont été formulées.
1.1.2. Hypothèses de recherche
La présente étude se fonde sur les
hypothèses suivantes :
- la Commune de Bassila dispose d'énormes
potentialités touristiques ;
- plusieurs facteurs empêchent la valorisation du
potentiel touristique de la Commune de Bassila ;
- la valorisation de ces ressources à
potentialité touristique avec une gestion participative des populations
locales peut contribuer au développement économique de la Commune
de Bassila.
12
1.1.3. Objectifs de recherche
L'objectif global de cette étude vise à la
contribution du tourisme au développement socio-économique dans
la Commune de Bassila.
De façon spécifique, il s'agit de :
- répertorier les ressources naturelles, culturelles
attrayantes de la Commune de Bassila ;
- déterminer les contraintes et les menaces du secteur du
tourisme ;
- étudier les possibilités de mise en valeur des
ressources touristiques à travers une gestion participative des
populations de la commune de Bassila.
1.2. Cadre d'étude
1.2.1. Situation Géographique
Située dans la partie nord-ouest du Bénin, la
Commune de Bassila est comprise entre 8° 30' et 11° 30' de latitude
nord et entre 0° 45' et 2° 10' de longitude est. Elle s'étend
sur une superficie de 5661 km2, soit 4,93 % de la superficie totale
du Bénin et 50,7 % de celle du département de la Donga (11 166
km2). Elle a pour densité moyenne une population d'environ 15
habitants / km2. Elle est limitée au nord par les Communes de
Djougou et de Ouaké, au Sud par les Communes de Bantè et de
Glazoué, à l'Est par celles de Ouèsse et de Tchaourou et
à l'Ouest par la République du Togo.
Elle compte 30 villages administratifs subdivisés en
quatre (04) arrondissements Alédjo, Bassila, Manigri,
Pénésoulou. (MISD, 2001).
13
Figure 1 : Situation géographique de la
Commune de Bassila 1.2.2. Caractéristiques physiques du milieu
d'étude
Le tourisme, comme bien d'autres activités
économiques, est tributaire de la nature. Les aspects du relief, climat,
et des saisons constituent une partie des facteurs qui favorisent cette
activité.
La Commune de Bassila est située sur une vaste
pénéplaine d'altitude variant entre 300 m et 350 m. Ce relief
devient plutôt accidenté dans la partie nord-
14
ouest marquée par la présence de la chaîne
de l'Atacora longeant la frontière Bénino-Togolaise au nord-ouest
de Boukoumbé jusqu'à Alédjo. C'est dans cette
localité que se trouve le point culminant du Bénin : Mont
Sagbarao avec environ 658 m d'altitude.
Le climat est de type soudano-guinéen avec une saison
de pluies (avril à octobre) et une saison sèche (octobre à
avril). La moyenne annuelle de précipitation est comprise entre 1200 et
1300 mm. Cette moyenne fait de la Commune l'une des plus arrosées du
Bénin.
Dans le cadre de l'étude la connaissance du climat est
un élément essentiel parce qu'il permet un meilleur planning des
périodes touristiques.
Les sols sont constitués de formations cristallines
très anciennes avec une roche mère de nature granito-gneissique
favorable aux cultures mais exigeant de l'eau et un bon drainage.
En saison de pluies, la Commune est traversée et
arrosée par trois (3) fleuves. En dehors de la Tèrou, les autres
cours d'eau, Awo et Kémétou, s'assèchent en saison
sèche.
La végétation est composée de galeries
forestières, de forêts claires, d'îlots de forêts
denses sèches, de savanes boisées, savanes arborées,
savanes arbustives et savanes herbeuses enfin de jachères. L'action de
l'homme dans l'exploitation anarchique du bois réduit
considérablement la superficie des peuplements forestiers. (ABE,
2001).
1.2.3. Caractéristiques
sociodémographiques
Avec une population de 130.091 habitants (RGPH4), dont 65.515
femmes et 64.576 hommes, regroupés dans 8 651 ménages, la commune
de Bassila constitue une mosaïque de peuples ou de groupes socioculturels
dont les origines remontent à des époques diverses et lointaines.
(RGPH4, 2013).
Le peuplement de la Commune est assuré par plusieurs
courants migratoires de provenances diverses. Six principaux groupes
socioculturels d'importance
15
inégale y sont dénombrés. En tête
viennent les populations de culture yoruba appelés nagot qui se
reconnaissent eux -mêmes sous le vocable des « ana » et
Alédjo ; ensuite viennent les « anii » connus sous le nom de
« Basseda » ; puis les « Kotokoli » ou « tem »,
les Lokpa, les Betammaribè et les Peulhs. Les nagots (57 %) vivent
surtout dans l'Arrondissement de Manigri, dans les villages de
Kikélé, Igbomacro, Doguè, Aoro,
Kprèkètè dans l'Arrondissement de Bassila et dans les
villages d'Alédjo - Koura, de Partago, de Kaouté et de Boutou
dans l'Arrondissement d'Alédjo.
Les « Basseda » (33 %) appelés de nos jours
« Anii » vivent dans Bassila centre et Guiguisso et dans
l'Arrondissement de Pénéssoulou sauf à Nioro. Leur langue
de communication est « Anii ».
Les Temba (7 %), connus ordinairement sous le nom de «
Kotokoli » appartiennent aux peuples « Groussi » dont une grande
partie se trouve au Togo. Ils habitent les villages d'Alédjo,
Akaradè, Tchimbéri, Kadegué, dans l'Arrondissement
d'Alédjo et Nioro dans Pénéssoulou. Ils sont originaires
de nord-Togo et leur langue est le « tem ».
A ces principaux groupes socioculturels autochtones s'ajoutent
les Lokpa (2 %) originaires de Ouaké et installés depuis 1962 et
les Betammaribè (0.70 %), venus depuis 1963 de Boukoumbé et de
Natitingou. Ces deux groupes constituent la colonie agricole de la Commune. Les
Lokpa ont créé d'abord le village de Biguina1 (1962) et plus tard
Biguina 2 et3 entre 1962-1965 dans l'Arrondissement de Bassila tandis que les
Betammaribè se sont installés au Camp- pionnier à Bassila
et ont créé le village de Diépani. On rencontre les peulhs
(0.30 %), partout sur toute l'étendue du territoire de la Commune.
Les religions pratiquées par les populations de la
commune sont : l'Islam (plus de 80 % de la population), le Christianisme (plus
de 10 %) et les religions traditionnelles (moins de 10 %), (Apkaki, 2006).
La commune de Bassila n'étant pas un grand centre des
affaires, les activités socio-économiques sont dominées
par l'agriculture, la chasse, l'élevage et aussi
16
l'artisanat. Les femmes s'adonnent aussi au petit commerce par
la vente des produits manufacturés ou transformés localement.
L'activité touristique avec une gestion rationnelle
accompagnée d'une politique de communication sur les
potentialités touristiques de la commune, peut constituer un axe de
développement capable de contribuer à la réduction
certaine du taux de pauvreté dans la commune.
1.3. Clarification de Concepts et Revue de
littérature 1.3.1. Clarification de Concepts
Dans le cadre de cette étude, les recherches
documentaires et la revue de littérature ont permis de définir
quelques concepts pour faciliter la compréhension du sujet.
Tourisme : Depuis 1982, Boyer a perçu
la difficulté liée à la définition type du concept
de tourisme. Pour lui, « le plus difficile pour qui veut écrire sur
le tourisme est de le définir. Il est pourtant indispensable si on tient
à le mesurer » Wainwrich (1999), voit dans le tourisme, le fait de
voyager, de parcourir pour son plaisir un lieu autre que celui où l'on
vit habituellement.
Abordant dans le même sens, l'OMT (2002) le
définit comme « un ensemble d'activité
déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs
séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement
habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas
une année, à des fins de loisirs, pour affaire et autres ».
Dans le cadre de cette étude le tourisme est le fait de voyager pour son
plaisir sur un ou plusieurs lieux autres que son environnement habituel.
Ecotourisme : encore appelé tourisme
vert, c'est l'une des formes du tourisme durable, basé plus sur la
découverte de la nature et de l'écologie urbaine (jardin
écologique, espace vert, réserve naturelle).
Selon Larousse (2010), l'écotourisme est définit
comme l'ensemble des activités touristiques pratiquées en milieu
naturel dans le respect de l'environnement et
17
contribuant au développement de l'économie
locale. L'écotourisme est donc le tourisme favorable à
l'environnement. Dans le cadre de cette étude, l'écotourisme est
l'ensemble des actions touristiques menées par l'Homme sur la nature
tout en préservant l'écologie pour les générations
futures.
Tourisme culturel : selon Berriane (1999), il
existe un lien étroit entre le tourisme et la culture. Pour cet auteur,
« il faut soutenir la culture pour développer le tourisme,
développer le tourisme pour soutenir la culture ». Le tourisme
culturel vise à promouvoir de façon durale le pluralisme culturel
et la préservation de la diversité culturelle ainsi que
l'authenticité du patrimoine vivant et monumental. Dans le cadre de
cette étude, le tourisme culturel vise la promotion des cultures locales
et la préservation de la diversité culturelle. La Commune de
Bassila peut s'inscrire dans cette direction en soutenant le tourisme au profit
de sa culture très riche.
Potentialités touristiques :
désigne l'ensemble des ressources matérielles comme
immatérielles dont une région peut disposer. Celles-ci sont
constituées de richesses naturelles et socio-culturelles qui attirent
beaucoup de touristes dans une région donnée. Dans le cadre de
cette étude, sont considéré comme potentialité
touristique les richesses naturelles et culturelles dont dispose la Commune.
(Yakalbé, 2013)
Site touristique : c'est un lieu qui
considéré du point de vue de l'harmonie et de
l'originalité attire les touristes (Larousse, 2010). Dans le cadre de
cette étude, le site touristique prend en compte l'ensemble des
curiosités à potentialité touristique disponible dans la
Commune.
Développement local : le
développement local est un processus de mobilisation des acteurs locaux
qui aboutit à l'élaboration d'une stratégie d'adaptation
aux contraintes extérieures, sur la base d'une identification collective
à une culture et
18
un territoire. Il est le processus d'enrichissement
économique, social, et culturel de la commune.
Il est directement lié à la création de
la richesse et à sa répartition entre tous les acteurs de la
commune (Pecqueur 1989). Dans le cadre de cette étude le
développement local est aussi comme le processus par lequel les
populations parviennent à trouver des solutions aux problèmes qui
entravent leur bien être en valorisant les ressources locales. La commune
de Bassila peut profiter de ses atouts touristiques pour son
développement à la base.
Aménagement touristique : c'est
l'ensemble des actions localisées, visant à réaliser une
optimisation de l'utilisation de l'espace pour le développement du
tourisme. (Yakalbé, 2013)
1.3.2. Revue de littérature
Le développement notable de l'activité
touristique depuis le XXe siècle n'a pas laissé
indifférent les professionnels et auteurs qui à travers des
ouvrages, revues, et articles ont travaillé sur différents
aspects du tourisme et exprimé leur point de vue sur ce sujet.
Ainsi à travers « L'écotourisme :
gérer l'environnement », Tensie et Derblum-Ganem (2003) fondent
leur analyse sur l'écotourisme qui selon eux, assure des emplois et des
revenus aux populations locales. Il produit des devises bien nécessaires
aux gouvernements nationaux sans menacer la permanence des ressources
naturelles. Dans leur problématique ils ont montrés comment le
tourisme est une affaire qui marche à travers des exemples précis
tirés dans les documents de l'organisation mondiale du tourisme. Cette
organisation affirme que le tourisme occupe la deuxième place parmi les
industries du monde et représente 7 % des échanges mondiaux de
biens et services. Elle affirme également que le tourisme produit
annuellement 195 milliards de dollars de recettes intérieurs
internationales.
19
Par contre, pour Durant (2002) les recettes touristiques
constituent « une richesse bien mal repartie ». L'auteur distingue en
effet deux « pays touristiques» les pays « émetteurs
» qui envoient des touristes hors de leurs frontières et les pays
« récepteurs » qui accueillent ces derniers. En effet pour
l'auteur, les pays du nord sont à la fois « émetteurs et
récepteurs » et ils n'envoient des touristes hors de leur zone
d'influence que lorsque leurs propres capacités d'accueil sont
saturées. Les pays du sud, trop pauvres pour être «
émetteurs » ne sont en réalité que des «
récepteurs » de seconde catégorie car sous
capitalisés. Pour plaire donc aux investisseurs, les pays du sud
investissent dans de lourdes infrastructures aéroportuaires,
routières et hôtelières qui causent des dangers
écologiques pour l'environnement.
Selon Vellas (2004), le développement durable du
tourisme contribue à la réduction de la pauvreté.
D'après cet auteur, la mise en place des actions spécifiques de
lutte contre la pauvreté par le tourisme porte sur la prise en compte
des concepts de base tels que : l'existence d'une stratégie de lutte
contre la pauvreté par le tourisme et la participation de la population
dans le processus de développement local.
Pecqueur (1989) dans le même ordre d'idée ajoute
que le développement local est un processus de mobilisation des acteurs
locaux qui aboutit à l'élaboration d'une stratégie
d'adaptation aux contraintes extérieures, sur la base d'une
identification collective à une culture et à un territoire.
Pour Raboteur (2000) l'industrie touristique est une industrie
à potentialité énorme capable de créer des emplois
et de faire entrer des devises importantes. Whelan (1993) abonde dans le
même sens, en disant que l'une des activités économiques
qui rapporte assez de devises est le tourisme. Selon cet auteur, le tourisme
est un secteur créateur des équipements et d'emplois.
Durruau (2002) fait remarquer que le tourisme transforme
spontanément ou par décision des pouvoirs publics la
géographie de nombreux pays. Il ajoute que le tourisme est devenu de nos
jours une véritable industrie qui procure d'énormes
20
devises aux pays qui procèdent à la mise en
valeur et à une meilleure exploitation des ressources touristiques dont
ils regorgent.
Dangnitché (2008) attire l'attention des responsables
du tourisme sur la nécessité d'un personnel qualifié et
des établissements hôteliers de classes homologuées pour
accompagner le développement du tourisme. Dans le même ordre
d'idée, elle note que le développement de ce secteur ne
dépend pas uniquement des ressources dont dispose un pays mais aussi et
surtout des infrastructures de premiers choix, et l'importance de l'implication
des promoteurs privés dans la réalisation de ces
infrastructures
Quant à Hounga (2008), il fait état des
ressources socio culturelles et naturelles qui sont d'une façon globale
les vrais atouts du tourisme béninois. Aussi souligne-t-il l'importance
pour les autorités politico administratives de tenir compte des
potentialités naturelles et socio culturelles de chaque localité
pour le choix, la proposition et la promotion de l'offre touristique.
La Commune de Bassila possède sur son territoire de
richesses diverses au niveau des ressources naturelles que culturelles qui
peuvent faire d'elle une destination touristique et ceci contribuer à
son développement socio-économique. Malheureusement, le
développement de ce secteur est confronté à divers
problèmes lié à l'organisation effective de
l'activité touristique, l'aménagement des sites, et aussi
à la faiblesse d'infrastructures d'accueil et de restauration.
Malgré ces problèmes, le développement
socio-économique est possible si les autorités à divers
niveau prennent conscience que le tourisme est pourvoyeur d'emplois et de
richesses en mettant en place des politiques appropriées pour sa
valorisation.
21
1.4. Approche méthodologique de
l'étude
Dans le cadre de cette étude la démarche
méthodologique s'est essentiellement basée sur la recherche
documentaire, les investigations sur le terrain et le traitement des
données.
1.4.1. Outils de collecte des données
La présente étude a été
réalisée à l'aide d'un certain nombre d'outils. Il s'agit
de :
- un appareil photo pour les prises de vue sur
le terrain ;
- un carnet pour la prise de note ;
- un guide d'entretien pour la collecte de
données relatives aux activités
touristiques ;
- les questionnaires pour la collecte des
données relatives aux activités
touristiques;
- l'observation pour apprécier les
paramètres relatifs au cadre et aux
conditions de vie des populations ;
- un micro-ordinateur pour le traitement des
données avec les logiciels
comme : Word 2010, Excel 2010 ;
- la carte administrative de la Commune de
Bassila pour la localisation du
milieu ; (1/100 000)
- un enregistreur pour recueillir les
témoignages des enquêtés ;
1.4.2- Méthodes de collecte de données
1.4.2.1- Recherche documentaire
Dans le but de mieux cerner les contours du sujet, la
recherche documentaire a été basée sur la bibliographie
disponible dans les centres de documentation. Les centres visités
à cet effet, la nature des documents recensés et exploités
de même que les types d'informations recueillies, les observations faites
sont présentés dans le tableau I.
22
Tableau I: Centre de documentations et types
d'informations collectées
Centre de Nature des documents Types
d'informations
recueillies Observations
documentation
Centre de
documentation de la FLASH
Bibliothèque centrale de l'UAC
Livres, mémoires, rapports, articles
Livres, mémoires, rapports, articles
Informations générales et à caractère
méthodologique
Informations générales et à caractère
méthodologique
Existence d'une large documentation
Existence d'une large documentation
Archives Mairie de Bassila
|
Document de synthèse, rapports
|
informations sur les potentialités de la commune
|
Peu d'informations concernant le tourisme
|
informations sur les statistiques des arrivées des
touristes et sur les activités touristiques au Benin
Disponibilité des données
statistiques, mais peu d'informations sur la commune de Bassila
Fonds National de Développement et de Promotion
Touristiques
Document de synthèse, rapports et articles
Internet
|
Livres, mémoires, rapports(OMT), articles, sites des
agences de voyages et de tourisme
|
informations sur les statistiques des arrivées des
touristes et sur les potentialités touristiques dans le monde, en
Afrique et au Benin
|
Disponibilité des données
statistiques, d'ordre général mais peu d'informations
sur les activités touristiques de la commune de Bassila
|
Sources : Enquêtes de terrain, 2014
A l'issu de la recherche documentaire dans les centres et sur
internet, il a été constaté l'existence d'importants
articles, rapports, ouvrages généraux et spécifiques qui
ont permis de mieux cerner les contours du sujet. Elle a été
complétée par les travaux de terrain.
1.4.2.2 Investigations sur le terrain
L'étude sur le terrain s'est faite en deux phases : la
phase de pré enquête qui s'est déroulée en avril
2014 a consisté à explorer le terrain par des prises de contacts
avec les chefs de villages, délégués et autres acteurs.
Puis la phase de l'enquête proprement dite d'août à novembre
2014 à l'aide d'observations, de questionnaires et entrevue, ce qui a
permis de leur transmettre nos préoccupations sur l'importance de
l'étude entrepris.
23
1.4.2.2.1 Observations directes
Les observations directes sur le terrain lors des
enquêtes dans la Commune de Bassila, ont permis de mieux cerner les
différentes composantes naturelles et culturelles et humaines
intervenant dans la mise en valeur des potentialités touristiques dans
le secteur d'étude. Ces observations ont porté sur la
végétation (forets sacrées, arbres fétiches, forets
sous aménagement) les espèces animales existant, les vestiges,
les lieux d'hébergement et activités culturelles et cultuelles.
Pendant cette période, la photographie des éléments
jugés importants ont été prises en vue d'illustrer le
travail de recherche. Ceci a permis d'avoir une bonne connaissance du secteur
d'étude.
1.4.2.2.2 Enquêtes par questionnaires et
entrevue
Les enquêtes par questionnaires et entrevue ont
été effectuées. Des questionnaires ont été
adressés aux groupes cibles (chefs d'arrondissements,
délégués ou chefs villages, populations riveraines des
sites touristiques, gérants de structures de restauration et
d'hébergement) d'une part et des entrevues avec des
élèves, artisans, et sages d'autre part ont été
réalisés. Les questions ont porté essentiellement sur le
tourisme, les activités socio-économiques, les infrastructures
sociocommunautaires et les problèmes environnementaux du secteur
d'étude.
Les investigations de terrain ont permis de recueillir des
informations pour compléter à celles recueillir à partir
de la recherche documentaire.
1.4.2.3 Echantillonnage
La préoccupation en abordant ce travail est
d'identifier les différentes potentialités touristiques
existantes, les menaces auxquelles elles sont confrontées, et comment
apporter des approches de solutions pour leurs valorisations. C'est pourquoi
les groupes cibles sont constitués des autorités communales et
locales, populations riveraines des sites touristiques, les gérants
24
des structures d'hébergement et de restauration, les
personnes ressources (retraités, artisans, chef coutumiers,
spécialistes du tourisme). La technique du choix raisonné
fondé sur le caractère représentatif pour la taille des
personnes à enquêter a été adoptée. C'est
pourquoi l'échantillonnage varie d'un groupe cible à un autre en
fonction des informations recherchées. Le tableau II récapitule
les groupes cibles interviewés.
Tableau II : Echantillonnage des unités
d'enquête
Echantillons
|
Effectifs réels
|
Effectifs enquêtés
|
Mairie
|
10
|
4
|
Chefs arrondissements
|
4
|
2
|
Délégués ou chefs
village
|
12
|
5
|
Personnes ressources (artisans, retraités,
chefs coutumiers)
|
20
|
20
|
Populations locales
|
26
|
26
|
Gérants de structures d'hébergement et
de restauration
|
6
|
3
|
Total
|
78
|
60
|
Source : Résultats d'enquêtes
2014
Au total, 60 personnes ont été
interviewées lors de la présente enquête sur les 78
personnes prévues, à cause de la disponibilité de certains
lors des entretiens. Le taux d'échantillonnage est d'environ 77 % des
personnes enquêtées.
De l'analyse du tableau II, il ressort que les personnes
ressources et les populations locales constituent les groupes cibles important
compte tenu de leur proximité par rapport aux sites et des informations
essentielles qu'ils détiennent. Les autorités communales, locales
et les gérants de structures d'hébergement et de restauration
viennent compléter le nombre des groupes cibles. Le nombre de personnes
enquêtées a varié selon les groupes cible en fonction de
l'information recherchée.
1.4.2.4. Traitement de données et analyse des
résultats
En ce qui concerne les investigations de terrain, toutes les
informations recueillies ont été regroupées après
tri et rejet de certaines informations jugées pas trop importantes. Les
questionnaires sont dépouillés manuellement, les données
socio-économiques qualitatives sont représentés sous
formes de tableaux, à l'aide des logiciels Word et Excel.
La méthode SWOT (Strenght = Forces, Weakness =
Faiblesses, Oportunities= Opportunités, Threats = Menaces) a
été utilisé pour diagnostiquer les atouts, les contraintes
et les menaces à l'aménagement touristique et du
développement socio-économique du secteur d'étude. Elle a
permis d'analyser les atouts, les contraintes et les menaces dont il faut tenir
compte dans l'aménagement touristique de la Commune de Bassila.
L'identification des différents facteurs a permis de définir une
stratégie efficace pouvant maximiser les forces et les
opportunités, minimiser l'impact des faiblesses et menaces afin
d'impacter positivement la commune des bienfaits de l'activité
touristique.
Facteurs internes
Forces
Faiblesses
Facteurs externes
Opportunités
Menaces
25
Figure 2 : Schéma du model FFOM
appliqué à l'étude de tourisme et développement
socio-économique dans la commune de Bassila.
Source : Martinet (1990)
Ce chapitre a permis de comprendre les raisons du choix du
thème, les objectifs fixés, méthodologie utilisée.
Une synthèse de toutes ces informations a permis de réaliser des
cartes, des tableaux dans le chapitre qui suit.
26
|