4.8.2. Discussion
4.8.2.1. Effet des exportations sur les parties
aériennes des cultures maraîchères en
fonction des traitements.
L'exportation des nutriments par les parties aériennes
des plantes est fonction de la spéculation et du traitement
appliqué.
D'une manière générale, les plantes ayant
reçu comme traitement les engrais minéraux exportent plus
d'éléments majeurs suivent ensuite celles traitées avec
l'association engrais minéraux-Fertinova. En effet, la libération
rapide des nutriments suivis de leur absorption par les racines des plantes
expliquent cette préférence.
En ce qui concerne l'action de l'association des engrais
minéraux-Fertinova, l'effet combiné de la fumure minérale
et de la fumure organique a favorisé cette absorption des
éléments majeurs. En effet, la fraction organique a pour
rôle de stocker les éléments nutritifs sujet de pertes et
de les libérer progressivement quand besoin se sera. Quant à la
fraction minérale, elle a pour fonction de libérer les nutriments
déjà assimilables par la plante.
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De façon générale, les exportations des
éléments majeurs issus de Fertinova quelle que soit la
spéculation sont dues à son caractère
organo-minéral. En effet, les éléments minéraux
sont libérés de façon progressive pour la nutrition de la
plante. De plus Fertinova contient des activateurs de microorganismes qui ont
favorisé la libération de ces éléments comme
indiqué au niveau de sa fiche technique.
Les teneurs en potassium sont plus élevées par
rapport aux autres éléments (azote et phosphore) dans toutes les
spéculations quelle que soit la partie de la plante (feuille ou fruit).
Cela peut s'expliquerait par le faite que la plupart des espèces
légumières se caractérisent par un fort besoin en
potassium. Celui-ci est supérieur d'environ un tiers au besoin en azote
(K+S KALI GMbH, 2013). Ces résultats sont en accord ceux d'UNIFA
(2005).
Cependant, cette quantité élevée de
potassium est sans inquiétude, étant donné que sur le plan
nutritionnel, les plantes de bonne qualité sont
généralement celles qui ont une importante quantité en
éléments majeurs (Lerot, 2006).
Par ailleurs, pour produire 30 à 50 tonnes de fruit
d'aubergine, la plante a exporté 36,6 à 78,7 kg de N ; 24,7
à 54,5 kg de P2 O5 et 111 à 171 kg de K2O. Ces résultats
sont inférieurs à ceux de CIRAD et GRET (2002) qui ont
montré que pour produire la même quantité, la plante a
exporté 180 à 300 kg de N ; 30 à 75 kg de P2 O5 et 180
à 375 kg de K2O. Cette différence s'expliquerait par les
variétés utilisées et surtout le type de fertilisant
utilisé.
En ce qui concerne la tomate, pour produire une tonne de
fruit, la plante a exporté 0,9 à 1,8 kg de N ; 0,2 à 0,3
kg de P, et 4,5 à 9 kg de K. Alors que selon les travaux de Hegde
(1997), pour produire la même quantité, la tomate industrielle a
exporté 2,5 à 3 kg de N, 0,2 à 0,3 kg de P et 3 à
3,5 kg de K. Ainsi, nos résultats sont inférieurs pour l'azote et
le phosphore, et supérieurs au niveau du potassium à ceux
trouvés par Hegde en 1997. Cela s'expliquerait par la
variété utilisée et surtout par l'historique de la
parcelle.
4.8.2.2. Effet sur le bilan partiel des principaux
nutriments sur cultures maraîchères en fonction des
traitements.
Le bilan partiel des nutriments diffèrent d'une
spéculation à une autre. Mais de façon
générale, le bilan potassique est négatif au niveau de
tous les traitements. Cela signifie que les plantes exportent plus de potassium
qu'elles ne reçoivent. Les plantes ont dû puiser dans la
réserve du sol pour compenser ce déficit.
Ce bilan négatif pourrait aussi s'expliquer par une
préférence en potassium des cultures légumières au
détriment des autres éléments chimiques. En effet, le
potassium participe à de
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nombreux processus métaboliques décisifs pour le
rendement et la qualité du fruit. De ce fait, il améliore la
régulation de l'eau dans la plante, la performance d'assimilation et la
fructification. Les critères de qualité tels que la teneur en
acides des fruits ou la coloration de la peau sont également
influencés de manière positive par le potassium (Shamamba Bunani,
2006; K+S KALI GMbH, 2013).
Par ailleurs, le début de la bulbaison de l'oignon
commence avec le ralentissement du développement du feuillage puis son
arrêt complet. Ensuite, les réserves foliaires migrent dans le
bulbe, c'est à partir de cet instant que la plante va utiliser la
potasse pour la constitution de la réserve nutritive (bulbe). Ceci
pourrait justifier la préférence de la potasse par rapport aux
autres éléments chimiques qui se traduit par son
prélèvement en grande quantité dans le sol par
l'oignon.
Le bilan partiel au niveau des parcelles de la laitue indique
de façon générale que les inputs dépassent les
outputs sauf au niveau des parcelles traitées avec les engrais
minéraux où le potassium est déficitaire. On peut dire que
les éléments nutritifs apportés ont suffi à nourrir
la laitue sauf le potassium où elle a puisé dans les
réserves du sol pour boucler son cycle. Cette couverture des besoins en
éléments nutritifs, peut s'expliquer en partie par le cycle
relativement court de la laitue et par l'historique de la parcelle
cultivée.
Le bilan au niveau des parcelles du piment est positif, la
plante a consommé moins qu'elle en a reçue. Cette situation
s'explique par le passé de la parcelle et surtout la texture du sol qui
est sableuse. En effet, ce genre de sol est réputé comme des sols
ayant des macrospores qui favorisent les pertes de nutriments par lixiviation
(Chaouechi, 2014). Les faibles rendements du piment récolté
viennent étayer ce constat.
Pour toutes les spéculations, la double dose de
Fertinova semble induire le meilleur reliquat de nutriments dans le sol. Cela
se justifie par le fait qu'il s'agit d'un engrais organique donc la
minéralisation est lente et progressive par voie de conséquence
les plantes n'ont pas pu utiliser le maximum de nutriments à temps. Les
faibles rendements obtenus à cette dose de Fertinova viennent collaborer
ce constat.
En revanche, comme il s'agit d'un engrais
organo-minéral, Fertinova pourrait constituer une importante
réserve de nutriments pour une production durable. Cela collabore avec
les travaux de Pouya en 2008 qui prouvé que la fumure organique
constituait une réserve très importante pour les prochaines
cultures. Il permettra aussi à long terne le stockage de l'azote et du
phosphore sous forme organique qui seront minéralisés sous
l'action des microorganismes et
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redistribués dans les différentes fractions du
sol (Chater et Mattingly, 1980; Hedley et al., 1982).
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